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 La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]

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MessageSujet: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyLun 14 Sep - 20:23

La fête battait encore son plein dans les rues de Goëville. Même si on pouvait sentir que les festivités touchaient à leur fin. J'avais déjà eu l'occasion de voir plus d'un marchand replier son étal et songer à faire route là où les prochains regroupements de la bonne société de Westeros auraient lieu. Je n'avais à dire vrai pas la moindre idée de ce qui pourrait se passer sur le continent durant les prochaines semaines. Enfin, à bien y réfléchir, je ne savais déjà même pas ce qui allait m'arriver et, alors que mon propre départ se profilait dans les jours à venir. Alors, j'essayais d'oublier cet avenir incertain qui était le mien en déambulant dans les rues de la ville une fois de plus.

La nuit était tombée depuis peu et, comme je n'avais pas la moindre envie de rentrer à l'auberge, j'avais fini par me décider et par investir une nouvelle auberge. Contrairement aux autres, celle-ci était pleine. On pouvait entendre la musique bien avant d'entrer dans le bâtiment et, poussée par la curiosité, je m'étais faufilée à l'intérieur, jouant des coudes pour arriver à atteindre le comptoir. Le souffle coupé alors que je venais de prendre un coup assez violent d'un client dont l'état d'ébriété avancé ne présageait rien de bon quant à la façon dont pourrait finir sa propre soirée, je me figeais brusquement tandis que des silhouettes familières se dessinaient dans mon champ de vision.

J'aurais du s'en douter, il était évident que la troupe ne pouvait rater une occasion pareille de se produire. Westeros tout entier semblait avoir décidé de se réunir dans la cité. il y avait là de quoi se remplir les poches sans avoir à faire trop d'efforts et, quand on avait des danseurs aussi talentueux, il était aisé de se faire une véritable petite fortune.

Adossée contre le comptoir, une chope de bière pleine à ras bord entre les mains que j'avais réussi tant bien que mal à obtenir en captant l'attention du tenancier avec un sourire charmant et une pièce bien brillante, j'assistai au spectacle qui venait tout juste de commencer, un sourire empli de nostalgie flottant sur les lèvres. Combien de soirées avais-je passé à errer entre les tables, cherchant le meilleur client possible pour la soirée alors que la musique battait son plein ? Combien d'hommes avais-je bien pu réussir à distraire en leur faisant découvrir la troupe Jehän Drüss ? L'espace d'un instant, j'eus de redécouvrir ma propre existence alors, qu'autour de moi, les hommes sifflaient, réclamaient encore et encore de nouvelles danses, comme à chaque fois que j'avais pu voir cette troupe en action.

Attrapant une deuxième chope, je finis par me faufiler entre les tables, me frayant un passage au milieu d'une foule compacte, jusqu'à me retrouver tout contre la scène improvisée. J'esquissai alors un sourire mutin alors que je tendais la bière en direction de charmante jeune danseuse qui venait tout juste de quitter la scène, laissant sa place à d'autres compères, la musique reprenant avec tout autant d'entrain.

"Et bien, on dirait que le spectacle a toujours autant de succès."

Ma voix se fit plus douce, contrastant avec le brouhaha ambiant.

"Bonjour Solvej, ça fait plaisir de te revoir."

J'étais sincère. A dire vrai, je ne me rappelais même plus de la dernière fois où j'avais pu croiser la route de la jeune femme. Mais les souvenirs que je gardais de cette période où nous avions partagé un peu de notre quotidien étaient plus qu'agréables. Et, alors que mon avenir lui paraissait si sombre, je me rendais compte à quel point j'étais soulagée de pouvoir me rappeler de ça, quoi qu'il se passe par la suite.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMar 22 Sep - 21:57


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Les festivités au Val allaient toucher à leur fin. Ce soir, notre troupe se produisait une dernière fois avant de reprendre la route. Le spectacle était gratuit, une sorte de clôture joyeuse que nous avions tous acceptés de faire. Bien entendu Jehän avait laissé quelques contenants dans lesquels le public pouvait lancer quelques pièces. Cela aurait été mal le connaitre que d’imaginer qu’il n’en profiterait pas pour se faire de l’argent d’une manière ou d’une autre. Il aimait bien trop cela pour laisser échapper pareille occasion, pas alors que nous avions acceptés de danser gratuitement. L’ambiance était détendue et propice à de nombreux éclats de rire. Même moi, d’ordinaire bien réservée, j’avais passé beaucoup de temps à sourire et même à rire de paroles ou de gestes que j’avais entendu ou vu. Cela me donnait l’impression de revenir bien des années en arrière, lorsque j’étais si jeune et insouciante. Anders y était-il pour quelque chose ? Je refusais d’y réfléchir. Pas ce soir en tout cas. Ce soir, j’étais insouciante et je ne pensais à rien d’autre que de divertir et me laisser divertir. J’étais arrivée à faire sourire plus d’une fois mon époux et je dois l’avouer que cela lui allait plutôt bien. Il était rare de voir sur son visage autre chose que de la neutralité. Cela m’avait fait prendre conscience que, peut-être, je ne me souciais pas assez de son bien-être. Nous vivions ensembles oui, mais nous n’échangions pas vraiment l’un avec l’autre. Nous nous respections oui, mais malgré les années, nous ne nous étions pas rapprochés, ne serait-ce qu’un peu, l’un de l’autre. Colyn était si secret et si renfermé. Il me rappelait bien trop ma Mère par moment et cela m’effrayait. Je préférais garder mes distances et ne pas voir mon monde s’écrouler une deuxième fois s’il venait à disparaitre lui aussi.

Je chassais ses pensées pour monter sur la scène juste après que les jongleurs et les acrobates aient fait leur représentation. Je désirais non pas de partir sur des mouvements que j’avais appris par cœur, mais de laisser la musique enjouée m’entrainer. L’alcool que j’avais bu m’avait rendu un peu plus audacieuse. Jamais je n’aurais dansé ainsi sinon, sans aucune préparation, sans aucune chorégraphie. La foule en sembla cependant ravie. Je venais de leur offrir une danse inédite, qu’elle ne reverra pas deux fois en plus. J’aurais été incapable reproduire ce que j’avais inventé en suivant la mélodie jouée.

En descendant de la scène, je ne m’étais pas attendu à trouver une vieille connaissance. Cela faisait plusieurs années maintenant que je n’avais pas revu ce visage et pourtant, je n’aurais pu l’oublier. Mathie était l’une des rares femmes que je considérais comme une amie. Elle m’avait beaucoup appris et aidé lorsque j’en avais eu besoin. Et nous avions rapidement était complices l’une et l’autre. Lorsqu’elle était partie, je l’avoue, cela m’avait énormément peiné. J’aurais voulu que jamais elle ne quitte la troupe. Et pourtant, je l’avais compris. Elle ne faisait pas le métier le plus facile à Westeros et survivra avec les armes qu’elle avait. Je n’avais pas pu lui en vouloir d’aller ailleurs, là où l’argent pourrait bien plus couler à flot pour elle, et la mettre à l’abri. Mathie ! m’écriais-je pour couvrir le bruit qu’il y avait. Je m’approchais rapidement d’elle et la serrais dans mes bras quelques instants. Je n’étais pas franchement du genre à apprécier ce genre de contact, mais j’étais bien trop heureuse de la revoir et l’alcool faisait tomber quelques-unes de mes barrières. Qu’est-ce que tu fais ici ? Je suis si heureuse de te revoir. J’étais vraiment sincère de la retrouver, vraiment. J’étais soulagée de voir qu’elle allait bien qu’elle se portait toujours bien. Toutes ses années auraient lui être défavorables mais non. Elle était toujours la même, toujours aussi belle, gracieuse et sensuelle. Il suffisait de voir le nombre d’hommes qui posaient les yeux sur elle.



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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyDim 27 Sep - 21:35


Voir l'enthousiasme de Solvej en me reconnaissant avait quelque chose de rassurant, d'apaisant même. Savoir que je pouvais être apprécié sans arrière-pensée était assez rare, surtout ces derniers temps, pour que je me raccroche à cette sensation comme une naufragée sur le pauvre morceau de bois qu'elle aurait trouvé par miracle.

Si la jeune femme avait toujours été quelqu'un d'assez discret et de renfermée,  j'avais toujours apprécié sa grande douceur et toutes ces soirées que nous avions passé à discuter de tout et de rien. Elle m'avait donné l'impression d'avoir une vie presque normale et, à bien y réfléchir, la jeune danseuse était probablement la seule personne à pouvoir se targuer d'être mon amie. Et voilà comment je traitais mes amis, en restant plus de deux ans sans donner la moindre nouvelle. Heureusement, elle n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu, les chemins que nous suivions toutes les deux étaient suffisamment emplis d'embûches pour qu'elle comprenne que ma disparition n'était en rien liée à elle ou à la petite troupe.

Qu'elle me serre dans les bras était particulièrement surprenant venant d'elle par contre, mais je lui rendis son étreinte avec force avant que mon sourire ne s'accentue encore plus alors que je l'observais avec attention.

"Tu es encore plus magnifique que dans mon souvenir tu sais. Et ta danse était tout simplement splendide, tu as beaucoup progressé on dirait."

Je l'entraînais un peu à l'écart, ne prêtant pas la moindre attention aux regards des hommes qui nous suivaient l'une comme l'autre. Elle devait y être tout autant habituée que moi depuis le temps et ce n'était pas le genre de chose qui risquait de me gêner.

"Ce que je fais ici ? Et bien, comme tout le monde je suis venue profiter des festivité. Tout Westeros ne parlait que de ça, tu imagines bien que je n'allais pas rater cela !"

Sans bien savoir pourquoi, je n'osais pas encore lui dire que c'était le nordien qui m'avait fait venir expressément pour l'occasion. Je ne savais pas trop comment elle pourrait prendre l'idée que je sois installée à Winterfell et, plus étonnant encore, devenue la favorite du Roi du Nord. L'idée d'être discrète s'était envolée lorsque nous avions croisée la jeune louve mais je n'avais pas pour autant envie de le crier sur tous les toits. Pourtant, la jeune femme qui était à mes cotés serait bien la seule personne à qui je pourrais me confier et lui parler de toute ça sans trop de soucis.

Désignant alors une table miraculeusement vide, probablement réservée aux artistes au vu de son emplacement en retrait, je continuais, d'un ton toujours aussi léger, sans cacher ma joie de l'avoir retrouvée de la sorte, dans une ville encore bondée de marchands et d'artistes venus de tout le continent et probablement de plus loin encore.

"Il va falloir que tu me racontes tout ce qui vous est arrivé ces deux dernières années. Et comment va Colyn ? Il est par là ?"

l'idée de croiser son époux avait quelque chose d'amusant au vu de la relation complexe que nous avions pu avoir avant mon départ pour le Nord. J'avais longtemps attendu le moment où il finirait par me jeter dehors et par me demander de ne plus jamais revenir, dans le meilleur des cas. Mais non, nous avions même fini par devenir bons camarades même si le regard qu'il portait sur moi changeait constamment. Parfois, je me demandais si Solvej s'était aperçue de quelque chose et si elle avait décidé de le passer sous silence ou si elle était vraiment naïve à ce propos.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMar 6 Oct - 23:26


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

La fin des festivités était un soulagement pour moi. J’avais d’ailleurs bu quelques verres pour fêter cela et je n’étais plus réellement aussi discrète et réservée qu’à l’accoutumé. J’avais dansé une chorégraphie improvisée sur scène pour ma dernière danse dans le royaume du Val et au vu des réactions, j’avais laissé un public enchanté et heureux de ma prestation. Tant mieux. Jehän en sera heureux et avec un peu de chance, cela lui permettrait de décrocher de nouveaux contrats. Il ne nous payait peut-être pas à notre juste valeur, mais il nous payait quand même et quand l’argent coulait à flot de son côté, nos rétributions augmentaient. Je n’étais pas stupide, j’avais conscience que je ne pourrais pas danser toute ma vie, si je ne voulais pas finir comme Mère. Ma carrière était déjà bien entamée et si je voulais donner des enfants à mon époux, je ne danserais plus que quelques années, cinq ans tout au plus. Hors, il n’était pas question que je devienne un poids pour notre foyer. Je me devais de faire rentrer dès à présent beaucoup d’argent pour nous mettre à l’abri plus tard.

J’avais fait des rencontres étonnantes à Goeville. Il y avait d’abord eu Anders, et à présent, je me retrouvais face à Mathie. Légèrement enivrée et bien heureuse de la revoir, je l’avais pris dans mes bras pour la saluer. Ce n’était pas vraiment mon genre, mais ce soir, cela l’était. J’étais sincèrement contente de la revoir après toutes ses années et bien qu’elle n’ait jamais donné de nouvelles, je ne lui en voulais pas. Elle avait eu, elle aussi, sa propre destinée à vivre… Ou plutôt elle avait dus, elle aussi, tout faire pour survivre à sa destinée. Son sort était bien plus triste que le mien, et son métier bien plus difficile que le mien. Si Jehän ne m’avait pas gardé dans sa troupe j’aurais surement dû exercer quelques talents dans une couche masculine pour m’en sortir. Et encore je n’étais pas franchement certaine d’avoir les capacités nécessaires pour cela. Ce que je savais, je le tenais majoritairement de Mathie. Elle avait été de bons conseils et ces indications avaient rendu mes étreintes conjugales avec Colyn bien plus appréciables et agréables, autant pour lui que pour moi d’ailleurs.

Je lui fis un sourire sincère, et la suivie un peu à l’écart avant de lui répondre. J’avais peut-être bu, mais pas assez pour crier et faire participer toute l’assemblée à notre discussion et nos retrouvailles. Je n’ai guère changé tu sais. Toi par contre, tu es vraiment superbe. Je n’étais pas stupide. Je savais très bien que je n’étais pas aussi belle qu’elle et que j’étais assez banale. Je n’étais nullement magnifique comme elle venait de me le dire. C’était attendrissant de sa part de, même après tant d’année, la voir se montrer aussi gentille avec moi. Elle n’avait pas besoin de me faire des compliments exagérés pour que je sois heureuse de la voir. Je l’étais déjà. Jehän pensait la même chose, alors nous aussi, nous nous sommes retrouvés là ! lui dis-je en lui souriant. Je pris sa main et la serra légèrement. Je ne la questionnais pas plus. Tout comme moi, Mathie était du genre secrète et je ne voulais pas l’importunité. Si elle voulait me parler, je l’écouterais. Sinon, et bien je resterais à ma place sans me montrer intrusive, même si, je l’avoue, je me demandais bien quel homme elle accompagnait. Nous nous installâmes rapidement à une table, et une fois assise, je fis signe à l’une des serveuses de venir nous servir un verre, mettant cela sur le compte de mon patron. Quelques boissons de plus ne feront pas vraiment de différence à l’ardoise qu’il avait ici et il ne s’en rendrait même pas compte d’ailleurs. J’ai bien peur que ma vie ne soit pas des plus palpitante. Il n’y a rien à raconter, simplement un quotidien monotone que tu connais fort bien et qui n’a pas changé… Quant à Colyn, et bien, tu le connais. Il n’est jamais bien loin. Je ne savais pas exactement où il se trouvait, simplement qu’il se trouvait dans ce bar. Il était mon escorte et aurait bien trop peur qu’il m’arrive quelque chose pour me laisser rentrer seule au camp. Il devait sans doute parler avec quelques hommes non loin, tout en gardant un œil sur moi de loin… A moins qu’il n’ait chargé quelqu’un de le faire à sa place ? Allez savoir. Colyn n’était pas vraiment du genre bavard, et ne me mettais jamais dans ses confidences.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMar 20 Oct - 18:20


L'expansivité de Solvej, si peu ordinaire, me rassérénait bien plus que je n'aurais osé l'avoué. Je m'étais toujours vantée de me débrouiller toute seule, de n'avoir besoin de personne et surtout, j'avais toujours fait en sorte de ne jamais m'attacher. Et pourtant, la jeune femme qui me fixait était l'exemple criant que je pouvais échouer dans ce genre d'entreprise. J'essayais de ne pas faire de rapprochement avec cet attachement que je refusais de voir avec le nordien et je me focalisais sur Solvej, secouant la tête à ses propos, la mine amusée. Elle n'avait jamais réalisé sa propre valeur, probablement pour le plus grand plaisir de certains hommes de son entourage qui n'avaient pas à s'inquiéter de la voir faire ses bagages. J'avais pourtant essayé de lui montrer telle qu'elle était réellement mais, visiblement, la leçon n'était pas encore tout à fait rentrée. Peut-être que cela faisait trop longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de lui seriner encore et encore comment ce qu'elle était.

"A croire que tu n'as toujours pas compris à quel point tu pouvais rayonner. Et c'est encore plus flagrant quand tu danses. Tu n'as pas vu le regard de tous les hommes présents ici ? Ils avaient les yeux rivés sur toi quand je suis arrivée. Rien ni personne n'aurait pu les empêcher de t'admirer. En ce qui me concerne, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment changé depuis deux ans. A croire que l'air du Nord me fait du bien."

J'ai un clin d'œil malicieux dans sa direction, me demandant si je vais avoir droit à une réaction alors que je lui ai enfin donné une piste plus que sérieuse sur l'endroit où j'ai pu passer ces dernières années.

"Jehän a toujours eu le nez pour ce genre d'occasions. Il serait capable de flairer l'endroit parfait pour vous produire à des miles à la ronde les yeux fermés. C'est quelque chose qui m'a toujours impressionnée à l'époque où nous passions du temps ensemble. Parfois je me dis que j'aurais pu faire fortune si j'avais continué de vous suivre."

C'était un fait, durant cette période, j'avais pu me remplir les poches sans trop de difficultés. Mais je n'allais pas me plaindre, ma situation était largement plus enviable à l'heure actuelle. Enfin, si l'on omettait le fait que la menace d'Harren pesait sur mes épaules de plus en plus lourdement. Je ne me rendis compte que j'avais soupiré qu'une fois qu'il était trop tard et je cillais avant d'esquisser un large sourire à l'attention de Solvej.

"J'ai du mal à croire que ton quotidien soit si monotone que ça. Tu as du voir plus de pays que tous les hommes réunis dans cette taverne et je te fais confiance pour avoir su apprécier chaque endroit que tu as eu l'occasion de voir. Est-ce que tu as eu le temps de visiter Goëville ? Depuis quand êtes-vous arrivés ?"

J'étais curieuse de savoir si Jehän leur avait laissé suffisamment de temps pour découvrir la ville ou s'il les avait fait trimer encore et encore. Le connaissant, je n'aurais pas été particulièrement surprise. Après tout, chaque instant perdu était un manque à gagner pour lui et, avec cette manne qui allait bientôt se tarir, je me demandais également où la petite troupe se rendrait les jours prochains.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMar 27 Oct - 16:27


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Je ne m’étais pas attendue à revoir Mathie dans le Val et m’en étais que plus heureuse. Elle avait été pendant un temps ma confidente, et une amie sur qui je pouvais compter. J’avais détesté la voir partir même si je lui avais souhaité une bonne route et lui avais dit que j’étais heureuse pour elle. J’avais caché la peine que cela m’avait fait de la voir partir pour ne pas rajouter un fardeau sur ses frêles épaules. Alors pouvoir la retrouver, ne serait-ce que l’espace d’une soirée… J’étais vraiment contente et aidée par l’alcool que j’avais bu et la danse que je venais de faire, je n’avais pas pu m’empêcher de la prendre dans mes bras. Elle me donnait l’impression de l’avoir quitté la veille. La prostituée était toujours égale à elle-même, et n’avait que très peu changé finalement, même si des choses passionnantes avaient dû lui arriver. Même si son métier était difficile elle était assez futée pour arriver à en tirer parti et s’octroyer du confort. Mathie savait parfaitement s’y faire avec les hommes et elle me l’avait prouvé de nombreuses fois par le passé. Elle avait mené par le bout du nez Jehän plus d’une fois, sans même qu’il ne se rende compte de rien, lui soufflant des idées, qu’il s’était approprié et revendiquait comme sienne.

Je ne m’en étais donc pas fait pour elle, même si j’étais soulagée de voir qu’elle était toujours en forme. Elle n’avait vraiment pas changé, cherchant, alors même que nous venions de nous retrouver, à me glisser des compliments. Je ne doutais pas de sa sincérité, même si je ne partageais pas son avis. Je te l’ai dit, rien n’a changé. Ils ne me regardaient pas moi, ils se laissaient divertir par ma danse, rien de plus. lui fis-je remarquer, avant d’ajouter. Le Nord ? Nous devions y aller pour profiter des festivités liées à l’union de la princesse Stark et du Prince Lannister, mais Jehän s’est vu offrir une bourse bien plus importante pour se rendre au Bief. Quel dommage ! J’aurais adoré passer du temps avec moi, même si cela aurait signifié avoir froid. Il était rare que la troupe ne dépasse les frontières nord du Val. L’argent n’y coulait que très peu et surtout le froid hivernal rendait notre travail bien plus difficile. Le directeur de ma troupe privilégiait les destinatoires plus tempérés ou très chaudes. Il n’avait rien contre le fait que ses employés dansent quasiment nu à cause de la chaleur ambiante. Au contraire, cela lui rapportait toujours plus d’argent lorsque nous étions peu habillés. Nous pouvons être sûrs qu’avec lui aux commandes, on aurait toujours à manger dans notre assiette c’est certain… C’est un véritable requin, mais ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, même si je déteste lorsqu’il nous oblige à porter des tenues laissant voir plus de peau que nécessaire. Les hommes aiment dépenser des pièces pour regarder des femmes peu vêtues danser sous leurs yeux, et faire des acrobaties. Et les femmes aiment admirer la musculature développée au fil des années et des entrainements des hommes de la troupe. Je devais moi-même reconnaitre que mon époux avait un corps plaisant, formé par la rudesse de la vie qu’il avait connu. Au moins avais-je la chance de ne pas avoir un époux bedonnant dans ma couche. Cela rendait les choses moins désagréables et, grâce à l’aide et aux conseils de Mathie, plus plaisant. Elle m’avait appris à prendre un peu de plaisir lorsque Colyn décidait de remplir son devoir conjugal. Je n’aimais peut-être pas cela comme dans ma jeunesse, mais désormais, je n’avais plus besoin de faire semblant d’apprécier les attentions de mon époux.

Je repris une gorgée d’alcool, alors que je rougissais à ces pensées. Ce n’était pas bien de réfléchir à ce genre de choses, surtout en public. Mathie me donna l’occasion de penser à autre chose en reprenant la parole. Elle venait de me sauver d’une situation embarrassante même si elle n’en avait pas conscience. Nous sommes arrivés un peu avant nos majestés, mais je ne saurais plus te dire quand exactement. Et je t’avoue n’avoir eu guère l’occasion de visiter Goëville en dehors du marché. Et pour ce qui est de mon quotidien monotone… Il l’a été sauf à deux reprises. ajoutais-je sans me rendre compte que je venais de trop en dire. L’alcool déliait ma langue et je ne pus m’empêcher d’ajouter. Tu ne devineras jamais qui j’ai croisé il y a quelques jours… An… Je m’arrêtais avant de prononcer totalement du nom du dornien, me rattrapant au dernier moment. Même Mathie ne savait pas comment il s’appelait. Elle avait compris que, pour rien au monde, je ne désirais que l’on connaisse son identité, ainsi avions nous convenu de l’appeler « le garçon ». le garçon dont je t’ai parlé…


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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyDim 1 Nov - 18:55


Si mon séjour à Goëville avait été jonché de surprises peu plaisantes, les retrouvailles avec Solvej compensaient quelque peu les quelques déconvenues dont j'allais bientôt devoir subir les conséquences. Sentant mes mâchoires se contracter à nouveau, je prenais une profonde inspiration alors que j'essayais de me concentrer sur des idées autrement plus agréables et plus faciles à gérer que mon tête à tête avec Harren ou notre rencontre fortuite avec la jeune louve.

Repenser à cette période peut-être difficile mais bien plus insouciante, lorsque je suivais la troupe de Jehän, avait un coté apaisant que je n'avais pas imaginé au premier abord. Et pourtant, j'aurais pu lister des heures durant tout ce qui m'avait déplu lorsque j'avais du me vendre aux hommes qui admiraient les danseurs de la troupe.

"Ta danse a toujours été bien plus d'un simple divertissement. Pour moi en tout cas. Tu as toujours réussi à m'emporter ailleurs et à me faire oublier bien des tourments maintenant que j'y pense."

Je laissais filer un instant avant d'ajouter, malicieuse.

"Tu sais, le regard des hommes n'a jamais rien apporté de bon tant qu'ils ne mettent pas la main à leur bourse. Si j'avais reçu une pièce à chaque fois qu'on posait les yeux sur moi, il y a longtemps que je n'aurais plus besoin de travailler."

Au reste de ses propos, je gardais le silence, me mordillant l'intérieur de la lèvre. Je ne savais pas si j'étais soulagée ou non que la troupe ne puisse pas venir se produire au mariage princier. Quand bien même je ne savais pas ce que me réservait mon retour dans le Nord, je ne savais pas du tout quelle pourrait être sa réaction si elle venait à savoir qui était mon principal client. Connaissaient Solvej, elle aurait continué d'agir comme d'habitude, mais j'avais quelques doutes quant à Jehän et Colyn. Ils seraient capables d'y chercher un profit, au risque de me mettre dans une situation encore plus délicate. Comme quoi, les choses pouvaient toujours être pires que ce que je croyais.

Réalisant que je serrais mon verre assez fort pour que mes doigts se fassent douloureux, je soufflais alors, lui décochant mon plus beau sourire et essayant de garder cette légèreté qui me faisait tant de bien depuis qu'elle m'avait serré dans ses bras.

"Le Nord oui. Je m'y suis installée quelques temps après que nous nous soyons séparées. A Winterfell d'ailleurs. Je pense que tu aurais eu particulièrement froid. Je peux te l'assurer même. J'ai mis du temps à m'habituer pour être honnête mais, ce qui est amusant, c'est que la température et surtout, le calme du Nord commenceraient presque à me manquer avec tout le tumulte de la ville. Je suis heureuse de repartir d'ailleurs, même si l'avenir est toujours aussi incertain en ce qui me concerne. Comme toujours n'est ce pas ?"

Je lui offris un clin d'œil avant de continuer, toujours aussi tranquillement.

"J'ai entendu parler du mariage effectivement. Dommage que Jehän soit aussi attaché au bruit des pièces sonnantes et trébuchantes, je suis sure que j'aurais réussi à le convaincre de vous mettre en route pour le Nord s'il n'y avait pas tant l'appât du gain en lice. Je ne peux pas lutter contre ça malheureusement. Mais nous passons déjà un peu de temps ensemble toutes les deux, maintenant, c'est bien plus qu'on aurait pu l'espérer toutes les deux n'est-ce pas ?"

J'étais un peu fataliste mais je n'avais déjà jamais cru qu'il soit possible de la recroiser sur ma route. Le hasard avait déjà bien fait les choses, il était difficile d'en demander plus pour le moment. Et pourtant, j'avais déjà réussi à convaincre le meneur de la troupe de changer ses plans lorsque j'en avais réellement la nécessité. Mais, en cet instant, je ne savais pas vraiment si j'en avait réellement envie ou non, la situation était autrement plus complexe qu'une simple envie d'appâter un noble bien pourvu.

Quand elle parla plus franchement de Jehän, je jetais un regard aux alentours pour m'assurer que personne de la troupe n'était là pour nous espionner et pour reporter notre discussion au grand chef. Je savais qu'il était tout capable de faire ce genre de choses, de missionner les gens pour se surveiller les uns les autres. Mais Solvej n'avait pas tort, il permettait à chacun de dormir le ventre plein et en sécurité, ce qui n'était vraiment pas donné à tout le monde. Je haussai les épaules, incapable de trouver les mots pour la réconforter et la rassurer réellement Solvej savait être très réaliste lorsque c'était nécessaire et elle avait très bien su cerner celui qui lui dirigeait leur petite troupe, comme j'avais pu le faire dès ma rencontre avec lui.

"Je comprends ton sentiment. Il sait ce qui attire l'œil et qui permet de se remplir les poches. J'ai étrangement appris bien des choses à ses cotés pendant que je vous suivais. Mais j'ai aussi appris à me méfier des hommes comme lui. Il est capable de tout, surtout pour veiller à ses propres intérêts."

Si j'étais sur le point de l'interroger plus en avant sur sa visite de Goëville, le reste de ses propos gomma mes questions alors que je me penchais vers elle.

"Le garçon dont tu m'as parlé…"

Je fronçais les sourcils quelques instants, essayant de me rappeler de quoi elle parlait, avant que mes yeux ne s'écarquillent légèrement alors que je replaçais enfin le fameux garçon. Je la fixais alors, encore plus curieuse.

"Il s'est passé quoi ? Quand était-ce ? Vous vous êtes parlé ? Quelqu'un d'autre est au courant ?"

J'avalais alors distraitement une gorgée de bière et, remarquant que les deux chopes étaient bien entamées, je levais la main en direction du comptoir. Il ne fallut qu'un clin d'œil pour voir l'aubergiste arriver avec deux verres pleins. Le remerciant d'un clin d'œil, je reportais toute mon attention sur Solvej, curieuse de savoir ce qu'elle allait me raconter. J'ajoutais alors, mon sourire se faisant plus large.

"Et n'oublie aucun détail ! Ni de me dire quel a été l'autre événement marquant de ton séjour, tu n'y couperas pas."

Je me campais un peu plus sur mon siège, ignorant totalement le monde autour de nuit.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 17:30


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Les mots de Mathie me touchèrent, je devais bien l’avouer. Si je n’étais pas persuadée que ce qu’elle ressentait s’appliquait aux autres comme elle le sous entendait, je savais qu’elle ne me mentait pas. Elle n’avait pas besoin de le faire pour s’attirer des faveurs qu’elle avait déjà. Même si elle n’était plus sur les routes avec nous, mon amitié pour elle n’avait pas changé. Elle était Mathie, cette amie si chère que j’avais, et pour qui j’avais beaucoup d’affection. Je rougis à ses paroles, serrant ses mains dans mes miennes. J’étais émue, et l’alcool que j’avais bu m’empêchait de rester aussi stoïque qu’à mon habitude. Je lui soufflais un Merci dans un murmure qu’elle ne pourrait entendre, avant de me tapoter les joues pour me reprendre. Ce n’était pas le moment de se laisser autant aller Solvej. Je riais à ses propos malicieux qui me permirent de chasser toute gêne de mon esprit, et de mon visage.  On croirait entendre Jehän ! lui répondis-je avec un ton moqueur, mais taquin. Elle connaissait le côté avide de notre chef de troupe, tout comme moi. Si c’était source de plaisanterie et quelques fois de pression, je devais bien reconnaitre que sans son sens des affaires, je n’aurais pas un quotidien aussi agréable. Nous avons croisé plusieurs troupes de spectacle et peu d’entre elles étaient aussi bien loties que nous l’étions. Je pouvais manger à ma faim et j’étais même capable de mettre de l’argent de côté, même si je ne touchais qu’un petit pourcentage de mes danses. Jehän voulait entretenir un max son filon et n’avait rien à gagner à nous maltraité et nous pousser trop à bout sans retour. Il avait compris qu’en agissant comme il le faisait, il s’assurait des revenus réguliers et plutôt bons. On avait certes des périodes à vide, mais elles n’étaient pas assez nombreuses pour nous ruiner totalement. Le responsable de la troupe finissait toujours par trouver un bon contrat. Il était doué pour ça, autant que j’étais douée dans la danse.

J’étais contente d’entendre que les choses se passaient plutôt bien pour Mathie, même si son choix de destination était étonnant. Le Nord était bien l’une des régions dans laquelle je ne pourrais vivre. Je préférais la chaleur de Dorne, ou encore le temps plus clément et régulier du Bief. Si je devais m’installer un jour quelque part, ce serait dans l’un de ses deux pays, même si chacun d’eux avait son lot de souvenirs assez douloureux. Peut-être l’Ouest ou les terres de l’Orage ? Je ne connaissais pas vraiment ces deux royaumes alors je ne pouvais dire s’ils pourraient me plaire ou non. Je savais simplement que Colyn n’aimait pas l’Ouest. Pourquoi ? Aucune idée. Encore l’un de ses nombreux secrets. Tu as changé Mathie finalement ! Toi qui détestais la monotonie, te voilà à la regretter. Je n’aurais pas pensé qu’une femme comme toi puisse désirer se trouver un coin dans lequel rester pour ne plus en bouger. Mais je suis contente pour toi si c’est ce que tu désires. J’étais vraiment sincèrement heureuse si Mathie avait trouvé un endroit où vivre et où elle était vraiment heureuse. Je l’enviais pour cela d’ailleurs. Moi, j’étais condamnée à vivre et à mourir sur les routes, à n’avoir aucun pays. Ma vie était faite ainsi. Je ne m’en plains cependant pas. Plus les pièces sonnent pour lui, et plus elles sonnent pour moi. Rappelles-toi lorsque tu étais avec nous, tu n’as jamais manqué de rien. C’est à la fois notre malédiction et notre bénédiction. Mais tu as raison, laissons cela de côté pour cette nuit. lui dis-je avant de finir la choppe que j’avais totalement, la posant ensuite fortement sur la table en lâchant un éclat de rire. Je n’avais pas vraiment beaucoup bu, mais c’était très rare que je le fasse et j’étais très vite enivrée. Je n’aurais pas touché au liquide si Colyn n’avait pas insisté pour que je le fasse. Selon lui, cela m’aiderait à me détendre, et il avait raison. D’ailleurs quand Mathie l’évoqua, je me mis à le chercher du regard, sans vraiment le trouver. Où était-il donc passé ? Colyn me le dit tout le temps aussi… D’ailleurs où est-il ? J’étais sure de l’avoir vu dans les parages il y a peu. Tant pis, il saluerait la jeune prostituée plus tard. Pour le moment elle était uniquement à rien, rien qu’à moi et je comptais bien en profiter avant que nous reprenons toutes deux notre chemin. Mathie m’avait manqué. Depuis son départ, je n’avais plus vraiment quelqu’un avec qui parler, quelqu’un avec qui je pouvais me confier et qui ne me jugerait pas. Elle l’avait jamais fait, jamais, même quand moi-même je me jugeais. C’était une véritable amie et je détestais l’idée qu’elle s’en aille encore loin de moi.

Je comptais bien profiter de chaque instant alors, et lui confia ce gros secret que j’avais sur le cœur depuis quelques jours et dont je n’osais parler à personne, personne sauf elle. Il lui fallut quelques instants pour comprendre de qui j’étais en train de lui parler, et ses yeux se firent alors gros. Elle baissa un peu d’un ton, s’approchant de moi pour me demander plus de détails. J’éclatais de rire face à sa curiosité, qui ne m’étonnait pas vraiment. Elle avait souvent entendu de lui au début en bien, avant qu’elle ne finisse par me faire ouvrir les yeux sur bien des choses. J’avais beaucoup idéalisé Anders et c’était la jeune femme qui m’avait fait comprendre qu’il ne le méritait pas, et que j’avais été plus amoureuse de lui que lui de moi. Ca avait été dur à encaisser, mais nécessaire pour que je me rende compte que tout n’était pas de faute, comme je l’avais toujours pensé initialement. Je lui pris sa bière pour boire moi aussi une gorgée, avant de me pencher à son oreille et lui glisser. Il y a quelques jours, c’est très récent en fait. Il est venu ici pour les festivités avec sa famille. Je… J’ai paniqué. Je  sais je sais, j’aurais pas dû, mais… Je… Enfin tu vois. Je suis tombée à l’eau et… J’eus un frisson à ce souvenir. J’avais peur de l’eau, tellement peur de l’eau depuis toujours. Ma Mère était à l’origine de ce traumatisme, pensant que c’était une bonne idée de me lancer dans une rivière pour que j’apprenne à nager. J’avais manqué de me noyer. Si l’un des acrobates de la troupe ne m’avait pas repêché… J’eus un nouveau frisson à cette pensée, et la chassais tout de suite de mes pensées pour me concentrer sur le dornien, ce qui était pas évident vu combien j’étais enivrée. Anders m’a sauvé la vie… C’était… Embarrassant. Tu n’as pas idée combien j’ai eu honte. Tu te rends compte ? Un homme tel que lui, sauver une fille tel que moi ? Il aurait pu se blesser…   lâchais-je dans un souffle, mal à l’aise et trop saoul pour me rendre compte que je venais de donner à la prostitué le nom de mon premier amant.


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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyLun 16 Nov - 22:19


L'humilité dont faisait preuve Solvej avait quelque chose de rafraichissant, presque d'apaisant. Elle était dépourvue de la plupart de ces artifices dont les femmes étaient pourvues et ne cherchait jamais à se mettre en avant. Elle ne s'en rendait toujours pas compte mais elle n'en avait de toute façon pas besoin.

Je n'entendis pas ce qu'elle murmurait en réponse à mes propos, le brouhahas ambiant n'étant guère favorable aux confidences à mi-voix mais elle semblait écarlate et visiblement touchée par ce que je venais de lui dire. J'étais sincère, je n'avais pas à jouer la comédie devant la jeune femme et ce, depuis bien longtemps. Je n'avais même jamais vraiment eu à le faire à dire vrai et c'était bien pour ça qu'elle m'était devenue aussi précieuse en un temps record.
A sa réplique sur Jehän, je laissais échapper un rire avant de répondre, d'un ton plein de malice.

"Pour une fois, je vais le prendre comme un compliment. Après tout, il n'a pas que des défauts, sinon je ne l'aurais pas supporté aussi longtemps. Et puis, il m'a parfois été de bon conseil."

Je lui parlais du Nord alors. Un peu. Juste pour qu'elle soit convaincue que tout allait bien pour moi, que je menais une vie qui me plaisait et qu'elle n'ait pas à s'inquiéter de rien. C'était bien son genre et si elle avait vraiment su dans quel guêpier je m'étais fourrée, elle ne m'aurait probablement jamais laissée repartir. Alors, je laissais filer un sourire à sa répartie, me demandant si j'avais réellement changé ou si je m'accommodais autant que possible de la situation.

"Je ne sais pas si c'est vraiment ce dont j'ai envie. On va dire que c'est le cas aujourd'hui mais tu me connais, peut-être que demain, je ne rêverais pas d'autre chose. Mais au final, la monotonie a quelque chose de reposant, de rassurant même je dirais."

Savoir de quoi demain serait fait était un luxe que je ne pouvais pas me permettre. Je n'avais jamais pu, d'aussi loin que je me souvienne. Et quand bien même je ne savais pas quel sort me réservait mon retour dans le Nord, j'étais tout de même heureuse d'y retourner. Ces deux dernières années avaient été, à bien y réfléchir, ce qui ressemblait le plus à une vie normale si l'on omettait ce qui m'avait conduite là-bas. Enfin, je ne savais pas trop si le terme normal pouvait vraiment s'appliquer à mon existence ou si j'étais tout simplement pathétique de croire que je pouvais avoir un avenir quelconque  Wintefell mais je n'arrivais pas à m'en empêcher. Et à souhaiter rentrer chez moi. A cette pensée, je fronçais légèrement les sourcils, préférant me focaliser sur les propos de Solvej et esquissant à nouveau un sourire.

"Tu me donnerais presque envie de reprendre les routes avec vous. Ne serait-ce que pour voir si mes poches se remplissent tout autant qu'il y a quelques années. Non pas que je me plaigne de ma situation actuelle, bien au contraire."

A l'évocation de son mari, je regardais autour de moi, curieuse. Je n'avais pas encore croisé le regard de Colyn et je me demandais, non sans amusement, quelle serait sa mine lorsqu'il me verrait. J'étais toujours surprise de la façon dont viraient les rares tête à tête que nous avions pu avoir et je me demandais si cette fois-ci ferait exception ou non. Après tout, avec les années, il avait sûrement dû réussir à prendre un peu de recul vis-à-vis de moi non ? Je l'espérais en tout cas et je laissais filer un sourire amusé avant de souffler, en direction de Solvej.

"Oh il doit encore se cacher dans un coin et il nous surprendra au moment où on ne l'attend pas."

Je commençais à me sentir vraiment détendue. Etait-ce dû à la troisième bière que je commençais à boire et qui venait d'apparaitre comme par magie devant nos yeux ou à la présence de la seule jeune femme que je considérais comme une amie réelle, sans que j'ai jamais à lui mentir sur quoi que ce soit, je n'avais pas trop envie de me pencher sur le sujet. Je savourais enfin le moment, sans la moindre arrière-pensée et c'était pour le moins agréable.

Et puis, la jeune femme me révéla qu'elle avait revu ce mystérieux inconnu dont je n'avais eu que des bribes d'histoires tout au long des mois que j'avais passés à leur cotés. J'étais on ne peut plus curieuse de connaitre des détails quant à ce qui lui était arrivé à Goeville et je la questionnais sans même lui laisser le temps de respirer.

A ses propos, je me figeais un instant et je la regardais, plissant des yeux.

"Solvej…  tu me parles d'Anders… Martell ? Mais comment… et quand ? Et tu savais qui il était avant ?"

J'ajoutais, sans même lui laisser le temps de répondre.

"Et tomber à l'eau? Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Comment tu as pu faire ton affaire ?"

Et une fois de plus, des questions. Mais d'imaginer Solvej avec le bâtard princier des Martell, c'était quelque chose.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyDim 29 Nov - 21:22


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Je lâchais un rire, avant de serrer doucement le bras de Mathie. Bien entendu que c’était un compliment et non pas un reproche. Jehän était peut-être un homme égoïste et avare, il n’en restait pas moins qu’il avait un très bon sens des affaires et que sans lui, nous n’en serions pas là. Il gérait parfaitement son affaire et faisait entrer de l’argent, et donc de la nourriture dans nos carrioles. Ce qu’il était capable de faire, j’en étais moi-même incapable, et n’en saurait jamais capable. Je savais peut-être lire et compter mais je n’avais aucun sens des affaires ni même des politiques. Je me tenais loin de tout cela restant à la place qui était la mienne.

J’étais sincèrement heureuse que Mathie ait pu trouver un semblant de foyer et de stabilité dans le Nord. Elle méritait tout cela, et quelque part, je l’enviais. C’était ce à quoi j’aspirais finalement. J’espérais vraiment un jour pouvoir m’acheter un lopin de terre et quelques bêtes à entretenir. Nous vivrions simplement, sans manquer de rien et surtout, nous pourrions enfin avoir des racines quelque part. Je souffrais toute ma vie de ne rien connaitre de mon histoire. Je souffrais de ne pas savoir ne serait-ce que mon lieu de naissance et qui était mon père, et le véritable prénom de ma mère. Elle avait emporté avec elle tous ses secrets, pourtant consciente que j’avais besoin de connaitre et de savoir tout cela. Et… Ce n’était pas ce que je voulais pour mes enfants si je venais un jour à en avoir. Je ne voulais pas les forcer à danser parce que ma vie se résumait à ça. Je ne voulais pas qu’ils se sentent nulle part à leur place, ne trouvant pas le but qu’était leur vie.

Je chassais ses pensées de ma tête et fit un sourire sincère à Mathie, quoi qu’un peu troublé par tous ses sentiments qui se bousculaient en moi. Je ne répondais pas, car, je le savais, si je le faisais, je n’arriverais à penser à autre chose et passerais le reste de ma soirée à être hantée par tout ca. Je me focalisais sur la coupe de bière que je finis d’une traite, avant d’en reprendre une autre, toujours sur le compte de la compagnie. C’était pour toutes les fois où je ne l’avais pas fait et après tout, Jehän ne pouvait rien dire. Il m’avait demandé de venir danser gratuitement ce soir, il pouvait au moins payer les consommations que j’avais bus. Si tu reprends les routes, tu sais que tu seras toujours la bienvenue chez nous. Toujours Mathie ok ? Que ce soit demain, dans un mois, ou dans plusieurs années. Ma porte te sera toujours ouverte. lui dis-je le plus sincèrement du monde non sans affection. Mathie me manquait, et je l’avoue, égoïstement, j’espérais qu’elle nous rejoindrait et qu’elle quitterait ce confort qu’elle avait pourtant trouvé. J’étais heureuse pour elle, mais son amitié, ses conseils et sa présence me manquaient. La revoir en face de moi faisait tout remonter et j’en eu quelques instants la gorge serrée. Heureusement la bière était un bon remède. Colyn allait surement me reprocher la quantité que j’engloutissais, mais tant pis. Lui aussi n’avait qu’à être là, et un peu plus présent au lieu de toujours vouloir me tenir à distance. Si je n’avais pas confiance en ses serments, je pourrais croire qu’il est avec une autre femme. lâchais en rigolant à la prostituée en face de moi. Mon époux s’éclipsait régulièrement en milieu de soirée avant de revenir vers moi. Ouais, vraiment, s’il ne m’avait pas promis mainte et mainte fois que jamais il ne me manquerait de respect, et donc me tromperait, j’aurais pu croire qu’il allait se réfugier dans les bras d’une autre le plus discrètement du monde. J’étais surpris d’ailleurs plusieurs de mes danseuses discuter de la manière dont elles pourraient attirer l’attention de mon époux, qui était, je l’avoue, plutôt bien fait par la nature. Leur discussion n’avait fait que m’arracher un sourire. Je n’avais rien à craindre, pas avec un époux tel que Colyn.

L’alcool et moi ne faisions finalement pas bon ménage. Sans m’en rendre compte je venais de lâcher le prénom d’Anders. Mathie ne loupa pas cette information et lorsqu’elle me demanda confirmation, je plaquais mes mains sur ma bouche. J’aurais pu nier et lui mentir. J’étais douée pour ça seulement… Elle ne me croirait pas. Cela avait déjà fait son chemin dans sa tête et quoi que je puisse faire pour rattraper le coup ne servirait à rien. Elle combla tout de suite le silence en me questionnant sur les circonstances qui m’avaient fait tomber à l’eau. Je repoussais loin de moi la choppe, décidée à ne plus rien boire ce soir, jetant un coup d’œil autour de moi pour être certaine que Colyn n’était, justement pas dans les parages, ni même un autre membre de la troupe. Personne ne devait savoir. Personne. Par les sept… Promets-moi que tu n’en parleras à personne Mathie lui demandais-je un peu paniquée, avant d’ajouter, Et oui… Oui je savais qui il était mais on était trop naïfs et bêtes pour s’en préoccuper… A l’époque, je ne me rendais pas compte des conséquences de mes actes, ni même lui-même si… Même si je devais revenir en arrière, je ne changerais rien. lui avouais-je. Elle connaissait un peu notre histoire et avait compris que je n’avais jamais oublié mon premier amant, et qu’une part de moi continuerait toujours de le chérir. J’étais, après tout, aller la trouver un jour pour lui demander ce qui clochait avec Colyn et pourquoi je n’arrivais pas à aimer nos coucheries alors qu’avec Lui justement, j’adorais ça.  Elle aurait pu se moquer de moi, mais elle n’en avait rien fait. Elle m’avait réellement aidé à y voir plus clair et à m’améliorer, m’apprenant un savoir que je ne connaissais pas du tout et qu’elle, maitrisait parfaitement. Elle avait rendu, quelque part, mon quotidien plus agréable et moins stressant. C’était grâce à elle que j’avais cessé d’appréhender ses nuits où mon époux viendrait réclamer mon corps.   Des soldats m’ont heurté alors que je rentrais du marché et j’ai perdu tous mes produits. En ramassant le peu qui me restait, je me suis retrouvée au pied d’un noble – j’ai reconnu son statut à ses chaussures – qui s’approchait de ce que j’avais rassemblé. Je lui ai demandé de me laisser mes vivres, avant de m’apercevoir qu’il s’agissait de Lui… J’ai voulu fuir, mais je suis tombée à l’eau et… Il a sauté pour m’aider comme l’imbécile qu’il est resté. Il aurait pu se noyer, ou se blesser ! J’en reviens toujours pas de sa sottise ! lui dis-je en m’emportant un peu. J’étais toujours fâchée qu’il ait pu agir ainsi, avec autant d’imprudence.


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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptySam 5 Déc - 17:32


Le rire de Solvej avait quelque chose de contagieux, tout comme sa bonne humeur. Ou était-ce peut-être tout simplement le fait d'être moi-même sans arrière pensée l'espace d'un instant. En tout cas, je me sentais bien, pour la première fois depuis longtemps. Tout ce qui me tracassait semblait s'être envolé et je profitais de l'instant avec un réel plaisir. La simplicité de la jeune femme y était pour beaucoup et je ne me sentais pas prise au piège avec elle, ni obligée de jouer ce double-jeu qui était le mien depuis près de deux ans maintenant.
Elle semblait heureuse pour moi, rassurée de me voir dans ce qui semblait être une position pour le moins stable et où j'avais l'air de mener la vie que je souhaitais. C'était étonnamment agréable de voir qu'elle se souciait toujours de moi, même après ces années passées au loin et, à sa réplique, je laissais filer, avec un doux sourire, ma main serrant doucement la sienne avant de la relâcher.

"C'est rassurant de savoir que, où que vous soyez, vous serez toujours prêts à m'accueillir si j'ai besoin de nouveau de changer d'air. Mais pour ça, il faudra que je sois capable de vous retrouver. Même si je pense connaitre suffisamment bien Jehan pour savoir où l'appât du gain le portera."

Et si les choses tournaient mal. Car, à n'en pas douter, à jouer avec le feu comme je le faisais depuis tout ce temps, il était peu probable que je m'en tire toujours à si bon compte sans que je n'aie à payer les conséquences de mes actes. L'espace d'un instant, je songeais à nouveau à ma rencontre avec Harren qui datait de quelques jours à peine et je ne pus m'empêcher de frissonner, espérant que l'alcool qu'ingurgitait Solvej ne lui ferait pas voir que je devais avoir une mine brusquement moins enthousiaste.

Quand elle évoqua Colyn, se demandant non sans y croire s'il pouvait être avec une femme, je piquais du nez dans ma propre bière, refusant de détruire l'image que Solvej avait pu se faire de son époux. Je n'avais jamais su si j'avais été la seule femme avec qui il s'était comporté de la sorte ou s'il le faisait ailleurs mais il avait fait amende honorable avec moi. Et j'avais suffisamment d'affection pour Solvej pour ne pas chercher à m'amuser ce qui, au fond n'était qu'une illusion de plus, comme toutes celles que je pouvais voir au quotidien.

Cela ne m'empêcha pourtant pas de souffler, d'un ton malicieux.

"Comment voudrais-tu qu'il aille voir une autre femme. Tu es la plus jolie de la soirée, je te l'ai déjà dit.  Comme je te l'ai dit, il doit être en train de nous surveiller du coin de l'œil et de se demander ce que l'on peut dire de mal sur lui. Il va falloir trouver quelque chose pour le contenter alors. Tout se passe bien avec lui ? Entre vous deux s'entend."

La notion d'échanger ce type de serment entre un homme et une femme m'échappait totalement. C'était d'une totale hypocrisie et je voyais difficilement comment ils pouvaient décemment espérer le tenir sur une existence toute entière. Mais je n'avais jamais vraiment abordé le sujet avec Solvej, partagée entre l'innocence et la naïveté qu'elle dégageait à ce propos et le manque d'envie de lui faire partager mes propres expériences peu agréables et qui l'auraient certainement déprimée.

Elle évoqua alors son premier amant, celui dont j'avais souvent entendu parler sans avoir réellement l'histoire en son entier. Et là, d'un coup, l'alcool aidant, voilà que j'en apprenais de belles. Je ne pus m'empêcher de retenir un rire à sa mine paniquée. Au vu de mes propres secrets, le sien me paraissait quelque peu dérisoire mais je ne me voyais guère le dire à haute voix. Je me contentais alors de prendre un air aussi solennel que possible et je posais ma main sur le cœur, me redressant avant de pouffer de rire à nouveau.

"Je n'en parlerais à personne, c'est promis. Mais je veux absolument tout savoir. Tu n'as jamais parlé de lui qu'à mi-mots, sans me dire comment vous vous étiez rencontrés, ce genre de choses. Je sais qu'il a compté pour toi et ça se voit encore rien qu'à la façon dont tu en parles tu sais. Mais, tout de même, le bâtard Martell."

Il avait été légitimé il y a peu si je me souvenais bien et l'idée que, maintenant, je me pouvais me soucier de ce genre d'évènements avait quelque chose de fatigant, de lassant presque. J'aurais aimé retrouver cette vie sans conséquence qui avait été la mienne avant ma rencontre avec Harren mais pour autant, je n'arrivais pas à me résoudre à abandonner le nordien. C'était totalement stupide, d'autant que je savais ma situation pour le moins précaire et ma place inexistante à coté de lui mais j'étais incapable de m'en empêcher. Me penchant  nouveau vers Solvej, j'écoutais alors avec attention quand elle me raconta l'épisode où elle était tombée à l'eau.

Je la fixais, sans cacher ma surprise, essayant de m'imaginer la scène et rassurée de la voir tout de même en un seul morceau.

"Et une fois qu'il t'a secourue, que s'est-il passé ? Vous n'avez été blessés ni l'un ni l'autre j'espère ?"

Décidément, Solvej était pleine de surprises.


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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMer 9 Déc - 12:52


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Je serrais aussi la main de Mathie en lui affirmant que, si elle voulait revenir, elle serait toujours la bienvenue chez moi. Que Jehän soit ou non encore intéressé par ses services. Que Colyn soit d’accord ou non. La jeune femme était mon amie la plus proche, et la plus précieuse. Qu’importe ce qui pouvait arriver : si elle venait frapper à ma porte, je lui ouvrirais et l’accueillerais toujours chez moi. Ce serait d’ailleurs un grand plaisir que de la savoir de nouveau à mes côtés. C’était égoïste mais quelque part, j’espérais vraiment que son aventure dans le Nord prendrait fin et qu’elle me revienne. C’était horrible et je m’en voulus aussitôt de penser ainsi. Je n’avais pas le droit de souhaiter le malheur à mon amie simplement pour mon propre bonheur. Mathie était finalement la sœur que je n’avais jamais eu. On s’en fout de Jehän. Il n’aura pas son mot à dire de toute façon. lui lâchais-je un peu brusquement, sans faire attention à qui pouvait m’entendre, trop saoul pour garder ce genre de réflexion juste pour moi. Et j’étais trop heureuse de la retrouver pour m’en faire pour si peu. Mathie m’avait affreusement manqué et avait laissé un vide dans ma vie. Je m’en rendais compte à présent qu’elle était de nouveau devant moi. Je comptais bien d’ailleurs profiter un maximum de sa présence.

Je lâchais un rire un peu moqueur quand elle me qualifia de la femme la plus jolie de la soirée. Ce n’était pas vrai et elle comme moi le savions. La plus belle c’était elle. Elle avait toujours dégagé un charme fou et la nature avait donné à son corps de belles courbes et des traits fins. Je l’enviais pour son physique, je devais bien l’avouer, non sans honte. Mon corps à moi n’est pas harmonieux. Les muscles de mes bras et de mes jambes sont fort développés. Je ne suis absolument pas voluptueuse même si j’avais un peu de poitrine et de fesses. Je n’avais pas vraiment de courbes et je n’avais pas une taille marquée. Je ne correspondais vraiment pas aux critères masculins et on ne se retournait pas dans la rue sur moi. Sur Mathie par contre, c’était une autre histoire. Je soupirais. La plus jolie femme de la soirée est, en effet, à cette table, mais ce n’est pas moi. Tu es bien plus belle que je ne le saurais jamais Mathie. Ton corps est celui d’une femme, moi celui d’une enfant. Tu es bien plus assortie à mon époux que moi. soufflais-je tristement avant de me secouer la tête et me reprendre. Heureusement que Colyn n’est pas comme tous les autres hommes, même si entre nous, les choses n’ont pas changé. Il est toujours aussi secret et distant qu’à ton départ. Si nous nous respections toujours l’un l’autre, nous restons toujours un inconnu pour l’autre. soupirais-je avant de boire de nouveau le breuvage qui déliait ma langue. C’était un véritable problème pour moi l’attitude de mon époux. Nous ne parlions que peu et seulement quand c’était nécessaire. Les moments où nous sommes les plus proches, c’est lorsqu’il lie son corps au mien. Dans ses moments là, ses yeux ne sont pas fuyants, et ses gestes sont tendres et aimant. Nous avions une certaine proximité lorsque nous dansions ensembles, mais cela faisait bien longtemps que nous ne le faisions plus.

Je chassais ses tristes pensées pour ne pas gâche cette soirée que je passais avec la jeune femme. Ainsi lui demandais-je non sans sourire malicieusement Et de ton côté Mathie, as-tu rencontré un homme en particulier… Ou même une femme. Tu sais que tu peux tout me dire et que jamais je ne te jugerais !. J’osais être aussi indiscrète parce que nous étions amies et que j’avais conscience, alcoolisée ou non qu’elle ne le prendrait pas mal. Je m’intéressais à elle, tout simplement. Ce n’était pas parce qu’elle était une prostituée qu’elle était incapable de s’attacher ou d’aimer un autre être, bien au contraire. Je connaissais son cœur pour l’avoir si souvent côtoyé. J’espérais vraiment qu’elle finirait par trouver une personne qui la comblerait de joie et de bonheur, et que cela ne soit pas éphémère. Et même si ce ne serait pas éternel, je lui souhaitais, même si ce serait douloureux. Je ne regrettais pas une seule fois mon histoire avec Anders, pas même aujourd’hui. Je chérissais les souvenirs que nous avions et ne voulais pas oublier toutes ses sensations, tous ses sentiments qu’il m’avait fait découvrir. Je l’avais sincèrement aimé, et quelque part, j’aimais toujours ce jeune homme qu’il était, et tout ce que nous avions partagé, même si je ne pouvais en parler. Ou du moins, pas avant ce soir. L’alcool avait eu raison de ma volonté et face à Mathie je n’avais pu retenir son prénom. D’un côté je me sentais soulagée de pouvoir enfin tout confier à quelqu’un. J’avais confiance en elle et elle me promit d’ailleurs sans aucune hésitation de n’en parler à personne. Je poussais un soupir de soulagement, avant de lâcher un léger rire lorsqu’elle exigea de tout savoir. Cela ne m’étonnait pas d’elle. Je fronçais cependant les sourcils lorsqu’elle le qualifia de batard. Ok, c’était ce qu’il était, mais il ne se résumait pas qu’à cela, pas à mes yeux en tout cas. Je ne pus m’empêcher de la reprendre, plus sèchement que je l’aurais voulu. Ne l’appelle pas comme ça. J’ajoutais aussitôt, me reprenant s’il te plait… Cela sonnait si péjorativement. Alors oui, c’était ce qu’il était, mais bon sang, il était bien plus que ça, et bien plus complexe que le fils d’une noble et de l’ancien seigneur de Dorne. Je poussais un soupir, et me passais la main sur le visage, pour me calmer. Excuses moi Mathie. Je n’aurais pas du te parler ainsi. C’est juste que… Je ne finissais pas ma phrase, ne trouvant pas les mots adéquats. Elle saurait me comprendre, j’en étais persuadée. Et elle me pardonnerait de m’être montrée aussi sèche et brusque. Je bus une nouvelle gorgée de bière, prenant dans son verre à elle le mien étant à présent vide puis ouvris de nouveau la bouche. On s’est rencontré à Dorne, comme tu t’en doutes. J’ignorais qui il était la première fois que je l’ai vu, même si ses beaux vêtements m’ont indiqué qu’il était un noble. Nous avions plus ou moins le même âge et lui aussi avait essayé d’échapper à l’un des innombrables évènements organisés par son Père. Ce dernier avait été charmé par les danses de ma mère et avait fait venir la troupe pour qu’elle danse pour lui. Elle avait un talent fou et même si les années avaient fatigué son corps, elle restait la meilleure danseuse de tout Westeros. J’ai toujours été la seule enfant dans la troupe, alors quand il était venu me parler dans le couloir où je m’étais réfugiée pour échapper à tous les regards, cela a été plus fort que moi. Je suis passée outre les convenances pour discuter avec lui. Nous avons passé plusieurs heures à rire et faire connaissance jusqu’à ce que je sois obligée de rejoindre ma mère. Il m’a fait promettre de le retrouver le lendemain dans les jardins en fin de journée et aussi fou que cela pouvait être, j’y suis allée. Nous avons continué ainsi pendant des semaines. Je ne sais plus vraiment quand est-ce que je me suis mise à l’aimer. Tout était si… Naturelle et normale tu vois ? lui dis-je avant de reprendre. Un soir, alors qu’il m’avait amené sur les remparts du château de Lancéhélion afin de profiter d’une magnifique vu sur la mer, il a pris ma main et m’a attiré contre lui. Il m’a donné ce soir là, mon premier baiser, qui fit suivi par de nombreux autres. Je souriais sans m’en apercevoir, perdue dans mes souvenirs. Suite à cela, nous avons eu, une nouvelle fois, une longue discussion. Nous avons parlé de nous…. Ou du moins qu’il n’y aurait aucun avenir entre nous. Il était le fils de Nymor et moi, une vulgaire danseuse. Ce que nous vivions, aussi fort cela pouvait l’être, ne pouvait rien donner. Je savais qu’il finirait par épouser une noble dame, bien plus digne de lui que moi et pourtant… Pourtant, déraisonnablement, nous refaisions le monde ensemble. Anders… N’a jamais essayé d’obtenir plus de moi que des baisers. Il s’en contentait, même si je me rends compte à présent qu’il avait surement dû prendre énormément sur lui. Il a été doux et patient, bien loin de tous les discours que me tenait ma Mère au sujet des grands de ce monde. Mais si lui pouvait s’en contenter, ce n’était pas suffisant pour moi, ça ne l’était plus. Je voulais me sentir plus proche de lui, alors un soir, lorsqu’il est venu me retrouver comme à notre habitude, je me suis donnée à lui. Cela me semblait si naturel, et… Je sais que c’était aussi ce qu’il avait ressenti. Nous n’avions pas couché ensembles non. Nous avions fait l’amour. Je l’aimais et même si je savais que, ce que je faisais était mal et me porterais préjudice plus tard, je m’en fichais. Je n’ai jamais regretté avoir agi ainsi, pas même aujourd’hui… Le reste, tu le connais. Ma mère est tombée quelques semaines plus tard, mettant fin à mes rêves et mes espoirs les plus fous. La troupe a repris la route et j’ai été forcée de la suivre, laissant mon cœur à Dorne. Anders… Anders n’a pas supporté que je m’en aille. Il s’est emporté contre moi, entrant dans une colère que je ne lui connaissais pas. Il m’a fait… Peur. Il n’y avait plus aucune tendresse, plus aucune affection, seulement de la colère et de la haine. Il… Il n’a pas compris que je m’en aille et que je refuse de laisser ma mère, la seule famille que j’avais, même si, pas une seule fois, il m’a demandé de rester à ses côtés. Je secouais la tête pour chasser cet épisode si violent finalement et si triste. J’en avais encore des frissons, me rappelant chaque mot qu’il avait prononcé. Nous ne nous étions pas revus depuis ce jour-là. Alors quand je l’ai revu ici, j’ai été à la fois terrifiée, heureuse, et en colère. Je n’ai pas fait attention à ce qui m’entourait et en essayant de fuir une confrontation avec lui, je suis tombée à l’eau. Il n’a pas hésité une seule fois à sauter, aussi imprudent et dangereux que ça l’était. Il n’a pas oublié que j’avais peur de l’eau et que je ne savais pas nager. Heureusement il n’a pas été blessé. Il a été stupide si stupide. Ma vie ne vaut rien, rien du tout. Mais la sienne… D’autant plus qu’il n’est plus un Sand mais un Martell. Il a été stupide. finis-je amèrement par dire, avant de reprendre la chope de Mathie, pour la finir d’une traite. J’en avais besoin, après tout ce que je venais de lui dire. Mes sentiments étaient complètement chamboulés et à fleur de peau.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptySam 19 Déc - 19:30


Je ne m'étais jamais vraiment attachée à personne, d'aussi loin que je me souvienne. S'attacher avait des conséquences, faisait oublier les buts que l'on se fixait et, quand on était dans une situation précaire comme la mienne, c'était quelque chose que je ne pouvais pas me permettre, ne serait-ce que pour ma propre survie. Solvej était la réelle exception à cette règle que je m'étais fixée depuis longtemps. Jusqu'à Torrhen. Et, à bien y réfléchir, mon attachement pour ce dernier était probablement la pire erreur que j'avais commise ces derniers temps. Pour autant, je n'arrivais pas à revenir en arrière ou à songer à agir autrement. Secouant légèrement la tête, j'éclatais de rire à la répartie de la jeune femme.

"Au moins, ça a le mérite d'être clair. Je ne suis pas sûre qu'il le verrait du même œil et j'aimerais beaucoup te voir lui dire ça comme ça, mais, si je devais revenir auprès de vous, je suis sûre que je trouverais de quoi le convaincre de me garder."

Je lui décochais un clin d'œil explicite, sans avoir besoin d'ajouter quoi que ce soit. Jehan n'était pas un idiot et, si je n'avais eu besoin de jouer de mes charmes avec lui, il n'y était pas insensible. Et, savoir que j'avais une porte de sortie de la sorte avait brusquement quelque chose de rassurant et je me rendis compte que je me détendais réellement pour la première fois depuis des jours. C'était idiot car je ne pouvais pas envisager autre chose qu'aller dans le Nord, quoi qu'il arrive.

A sa répartie, je secouais la tête et je haussais les épaules. Voilà bien un sujet sur lequel nous n'arriverions jamais à nous mettre d'accord mais à sa mine, je ne me sentais guère le cœur d'insister. Je laissais pourtant filer, après m'être penchée sur le coté et l'avoir dévisagée de bas en haut.

"Sans trop vouloir m'avancer, je pense qu'on peut comparer ton corps à bien des choses mais pas à celui d'une enfant. Tu es bien plus désirable que tu l'imagine Sol' et j'ai fréquenté assez de femmes pour l'affirmer sans mentir. Et je ne suis pas du genre à être assortie au moindre époux, ça se saurait non ?"

Je la fixais avec une malice non dissimulée avant de continuer, reprenant un brin de sérieux lorsqu'elle évoqua Colyn.

"Et il semblerait que la situation te chagrine toujours autant. Tu as essayé de continuer à faire changer les choses et il se renferme toujours autant ?"

J'avais un peu l'impression de marcher sur des œufs, n'ayant jamais été tout à fait honnête avec Solvej à propos de son époux. Mais c'était le genre d'informations qui ne pourrait que la blesser et, au vu de l'affection que je lui portais, je n'en avais pas la moindre envie. Libre à son époux d'oser enfin dire un peu les choses et, si un jour je devais voir que cela portait réellement préjudice à la jeune femme, peut-être pourrais-je songer à intervenir. Enfin, c'était à supposer que nous nous reverrions bientôt, ce qui n'était qu'une douce utopie au vu de l'avenir sombre qui se présentait à nous.

Je laissais alors échapper une moue à sa question, baissant les yeux et fixant mon verre, brusquement gênée. Je réalisais qu'elle n'avait jamais du me voir comme ça et je me décidais à la regarder à nouveau, esquissant un sourire.

"L'amour n'a jamais eu sa place dans ma vie, tu le sais bien. C'est exactement le genre de choses à éviter si l'on veut garder toute sa tête et ne pas avoir d'ennuis. Mais je vais t'avouer quelque chose…"

Je me penchais un peu vers elle et je soufflais, probablement aidée par les pintes que je venais de boire en un temps record et surtout, par la compagnie de la jeune femme qui me faisait baisser ma garde comme jamais.

"Je suis vraiment très… attachée à mon principal client. A dire vrai, pour être tout à fait honnête, c'est le seul depuis quelques temps déjà. C'est lui qui m'a fait venir jusqu'ici. Depuis Winterfell. Juste pour le plaisir de ma compagnie, tu imagines ?"

J'avais encore du mal à vraiment le réaliser moi-même. Cela viendrait, plus tard surement, quand toutes ces festivités seraient terminées et que nous serions enfin rentrés dans le Nord. Enfin, je risquais aussi de sérieusement déchanter s'il décidait qu'il valait mieux pour garder une bonne relation avec sa fille de me renvoyer mais ça, j'étais incapable de le deviner toute seule.

Elle me parla alors de sa rencontre avec Anders Martell et ma réponse lui arracha un sourire puis un froncement de sourcils sans que j'arrive à savoir pourquoi. Mais elle m'expliqua bien vite et je levais une main dans sa direction en signe d'excuse.

"Oh je ne pensais pas que tu le prendrais mal. Ce n'était pas le but tu sais, c'est juste un qualificatif comme un autre pour moi. Mais je ferais attention à l'avenir, ne t'en fais pas."

Après tout, elle savait que j'étais moi aussi une bâtarde et que ça ne changeait pour moi rien à la valeur des gens. Surtout dans notre petit univers. Voyant son verre vide et le mien prêt à suivre le même chemin, je levais une main en direction de l'aubergiste qui arriva avec une célérité défiant toute concurrence. Je lui lançais une pièce sans lui prêter plus d'attention avant que Solvej ne reprenne le cours de cette histoire pour le moins surprenante.

"Et c'était quand ? Et Dorne au fait, c'était comment aussi ?"

Puis je secouais la tête, posant ma main sur la sienne, mon sourire se faisant plus doux alors que je l'écoutais avec la plus grande attention.

"Je vois oui. Je crois en tout cas. Pas d'obligation, de faux-semblant, juste cette impression que tout était à sa place c'est ça ?"

Je laissais alors échapper une moue compatissante avant d'ajouter, toujours à mi-voix.

"Tu savais bien qu'il ne pouvait pas te demander de rester. Il n'aurait jamais pu t'offrir ce que tu méritais, ce que votre relation méritait. Tu aurais aimé être une simple maitresse ? Rester dans l'ombre et ne le voir quand il n'aurait pas d'autres obligations ? Et d'un autre coté, sa colère montre à quel point il était attaché à toi. Mais lié par sa famille. Ca n'a pas dû être simple, pour tous les deux."

Je secouais alors la tête au reste de ses propos, me faisant un peu plus assurée.

"Il n'a pas été stupide. Il tient toujours à toi et pour ça, tu ne peux pas lui en tenir rigueur. Visiblement, ta vie a bien plus d'importance pour lui que ce que tu sembles croire, même si c'était dangereux et un peu trop téméraire mais il parait que c'est un trait de caractère propre aux dorniens… c'est le cas ? Et vous avez parlé par la suite ? Ou tu t'es enfuie de peur de voir sa réaction ?"

Je pouvais comprendre la gêne de Solvej, sa situation était encore plus compliquée maintenant qu'Anders avait été légitimé. Mais j'étais tout de même curieuse de savoir s'il s'était passé autre chose ou pas, sans me demander une seule fois ce que Colyn pourrait lui aussi penser de tout ça.

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MessageSujet: Re: La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé]   La musique fait danser les consciences... [Tour I - Terminé] EmptyMer 3 Fév - 17:45


La musique fait danser les consciences


Marthie Rivers la prostituée et Solvej, la danseuse

Même si l’idée que Mathie puisse revenir avec nous me plaisait, je savais que je ne devais pas trop espérer. La jeune femme semblait heureuse et, surtout, elle était passée à autre chose. Il serait des plus durs pour elle de tout laisser pour reprendre une route si incertaine. Elle avait une vie plus agréable désormais, et c’était tout le malheur que je lui souhaitais. Comme toi seule serait capable de le faire c’est sur. lui répondis-je non sans sourire. Je connaissais les talents de la prostituée, talents qu’elle avait un peu partagé avec moi d’ailleurs quand je lui avais demandé. Si une personne était capable de faire plier Jehän, c’était bien elle. Pendant tout son séjour parmi nous, dès que sa femme avait le dos tourné, l’Essossien avait passé son temps à la dévorer et la déshabiller du regard. J’imaginais d’ailleurs sans mal qu’il avait dû la faire venir plus d’une fois dans sa roulotte pour avoir ses faveurs. Aussi avare soit-il, il n’aurait pas pu résister à avoir Mathie dans sa couche, même si pour cela il devait lui laisser une somme plutôt rondelette. S’il avait été fâché de la voir partir, j’étais certaine que c’était à la fois parce qu’il allait perdre de l’argent vu qu’il prenait une commission sur son travail, mais également parce qu’il devait se passer de ses services.

Je l’avoue, je n’étais pas vraiment à l’aise avec la tournure que prenait la discussion. Mathie était adorable, simplement, je n’aimais pas qu’elle se sente obligée de me mentir pour me rassurer. J’avais parfaitement conscience de ce corps que j’avais et cela ne me posait aucun problème. Elle n’avait pas besoin de me dire qu’il était désirable ou beau, parce que je savais que ce n’était pas le cas. Elle était bien plus voluptueuse et belle que moi et elle allait bien mieux avec mon époux que moi. Mais, je n’en ressentais aucune jalousie, ni aucune haine. La nature m’avait faite ainsi et avec un corps généreux comme le sien, je serais bien incapable de danser comme je pouvais le faire. Accordons donc sur le fait que nous ne sommes pas d’accord alors lui dis-je, ne voulant pas perdre du temps pour rien. Cela faisait bien longtemps que je n’essayais plus de changer le cours de ma vie car, quoi que je fasse, il finirait toujours par me rattraper. Je poussais un soupir à son interrogation suivante, me contentant d’hausser simplement les épaules avant de boire une nouvelle gorgée pour me redonner du baume au cœur. Colyn… Colyn et bien, il était resté lui aussi égal à lui-même et le temps n’y avait pas changé grand-chose. Il était ainsi, et je m’étais faites à l’idée de vivre au côté d’un homme dont je ne sais pas grand-chose et qui était un inconnu quelque part. Peu importe. Il n’en restait pas moins un époux respectueux et je n’avais rien à attendre de plus. Il ne levait pas la main sur moi, ne s’emportait que très rarement et était fidèle. C’était là bien plus que la majorité des femmes peuvent avoir.

Je questionnais un peu la jeune femme sur sa nouvelle vie et gêne si je notais sa gêne, je ne pu m’empêcher de sourire lorsqu’elle m’indiqua qu’elle s’était attachée à un homme. Il devait être sacrément spécial pour s’être attiré plus que les faveurs de la jeune femme. Je dus me faire violence pour ne pas taper dans mes mains lorsqu’elle m’indiqua que c’était lui qui l’avait fait venir ici, simplement pour ne pas se séparer d’elle. Mon sourire en disait loin sur la joie que je ressentais pour elle, même si je me contentais de lui dire, par souci de discrétion pour elle C’est vraiment bien ça ! Je pris ses mains dans les miennes pour les serrer, avant de reprendre une bonne gorgée d’alcool. Je commençais vraiment à être saoul, et me mis à parler bien plus que je ne l’aurais dû. Heureusement, j’avais en face de moi Mathie, Mathie mon amie, qui s’intéressait à ce que je lui disais sans me juger, et qui ne se servirait pas de ce qu’elle apprendrait contre moi. Ca m’avait manqué de pouvoir lui parler et lui confier ce que j’avais sur le cœur. Dorne… C’était il y a de nombreuses années maintenant. J’étais si jeune et si… je pouffais Idéaliste. La première fois que j’ai rencontré Anders, je devais avoir à peine quatorze ans. On s’est côtoyé pendant une année je dirais, ce qui me paraissait être à la fois si long et si court. C’était vraiment… Je laissais passer quelques secondes pour réfléchir avant de continuer. . naturel entre tous les deux… Oui comme si tout était à sa place. Mais j’avais tort de penser ainsi et ça en a été plus douloureux. Je lâchais un soupir triste. Je serais surement restée tu sais… Ou du moins, je serais revenue. Je l’aimais Mathie, et le reste n’aurait pas compté s’il m’avait demandé de rester. J’aurais pu accepter le voir marier à une autre, tant que je l’aurais eu pour moi malgré tout. Je n’avais jamais vraiment aspiré à avoir une famille. Comment veux-tu que j’en fonde une alors que j’ignore tout de la même ? Peu importe, de toute façon la question ne se pose plus. Quand à savoir s’il tient à moi… Je ne pense pas. Il a toujours eus un grand cœur, et il aurait agi de la sorte avec n’importe qui d’autre que moi. C’est déjà un exploit qui se soit souvenu de moi, moi une parmi tant d’autre. Je n’ai pas ton talent avec les hommes Mathie, je ne suis pas de celle qui marque les esprits, et cela me convient parfaitement. On… On a parlé. Enfin, nous, nous sommes énervés l’un contre l’autre, et nous nous sommes quittés une fois de plus fâchés. C’est bien la preuve que je ne suis guère plus qu’une miette dans sa vie. Parlons d’autres choses tu veux bien ? Non mieux ! Dansons. Viens ! Je finissais ma choppe d’un trait, avant de me lever, non sans légèrement vaciller. Et sans même attendre mon ami, j’allais de nouveau sur la piste pour laisser mon esprit complètement imbibé d’alcool s’envolait.

Le reste de la soirée fut assez floue, je dois bien l’avouer. Je me rappelle simplement que Colyn a fini par venir me sortir des bras d’un homme un peu trop collant à mon goût qui ne voulait pas me laisser tranquille. Ensuite, il a surement dû me ramener chez nous vu que je me réveillais le lendemain matin dans notre lit, nauséeuse au possible et avec un mal de crâne horrible, sans aucun souvenir de la veille, oubliant jusqu’à ma rencontre avec Mathie et tout ce dont nous avions pu parler.


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