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 Tour 11 – Bataille de Belfedy - Année 2 - Mois 9 - Semaine 2

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MessageSujet: Tour 11 – Bataille de Belfedy - Année 2 - Mois 9 - Semaine 2   Tour 11 – Bataille de Belfedy - Année 2 - Mois 9 - Semaine 2 EmptyVen 6 Sep - 23:24

La Bataille de Befeldy
Bief



Première bataille de la campagne du Bief, entre les forces impériales et Peyredragoniennes de l'Empereur Torrhen et de l'Impératrice Rhaenys, et celles du Bief de l'armée Du Rouvre.

La campagne du Bief continuait de battre son plein, alors qu’une atmosphère particulière couvrait Westeros. D’une position désespérée un an plus tôt, quand l’Empire cerné avait été attaqué dans le dos par l’Ouest et le Val, les retournements d’alliance avaient finalement inversé la tendance. Loin d’obtenir des victoires décisives, les fer-nés avaient permis de soulager le front continental de la présence nordienne par leur politique de pillages et de raids au Nord. Le Bief avait mis l’Orage à genou, mais la reddition du Val et la trahison de l’Ouest avaient redonné l’initiative à l’Empire, alors que Dorne subissait sa pacification à marche forcée. Cernés dans l’Orage, combattus par une vaste armée, l’Empereur Torrhen et l’Impératrice Rhaenys décidèrent de ne pas subir la guerre d’usure proposée par un ennemi plus nombreux, mais de contourner ses lignes, de le leurrer, pour porter la guerre et le feu dans un royaume qui les avait défié jusqu’à menacer la survie de l’Empire lui-même.

La campagne avait été menée tambour battante, sans chariots de ravitaillement, sans campements fortifiés ou avancée méthodique. L’armée impériale, renforcée de celle de Peyredragon, s’enfonçait droit dans le coeur du Bief. Cendregué, puis Cidre. Coup de tonnerre dans les cours d’Europe. L’Empereur, écrivant la difficulté de sa situation précédente, entouré d’ennemis, faisait vivre une course d’enfer à son adversaire pour le rattraper. Et maintenant, il menaçait sa capitale. Ce n’est alors que son plan improvisé se révéla aux yeux de ses ennemis ; il ne fonçait pas seulement sur la capitale comme attendu. Il ménageait son avance.

L’Impératrice se mit à fondre depuis le ciel sur tous les ponts, les bacs et les barges entre Cidre et Middlebury, avant de repérer une armée descendant la Route de la Rose depuis Pont L’Amer. Déjà renseignés, les impériaux chargèrent leur cavalerie -qui longeait déjà le fleuve sur ses deux rives- de se rassembler sur la rive nord de la Mander pour bloquer la route de Hautjardin à cette armée Du Rouvre. Le dragon se mit à asticoter les avant-gardes de l’armée, puis ses arrières ; des soldats de garde disparurent dans le feu ou les hurlements sous les coups de crocs alors que sur la route de la Rose, face Hautjardin, s’amoncelaient d’abord des centaines de cavaliers légers, puis des cohortes impériales, et enfin le corps principal. Coincé, car sous la menace en cas de dégagement précipité d’un combat de cavalerie impliquant un dragon, il était préférable de faire face. Du Rouvre, qui était expérimenté, préféra se battre sur le terrain qu’il avait choisi plutôt que de se faire rattraper en terrain ouvert et de subir impunément le feu du dragon et la supériorité numérique de l’ennemi. Il se déploya alors entre un réseau de collines et le village de Belgedy, précédé  d’un relais de poste qu’il fit fortifié.

Le couple impérial sacrifiait une attaque surprise sur Hautjardin, au profit de l’espoir de la destruction d’une des armées bieffoises à peu de frais ; le défilé des renforts le temps que le Bief se déploie permettait à Torrhen Braenaryon d’aligner vingt mille hommes, puis trente mille en cours de journée, contre moins de dix mille bieffois. Quelle raison peut pousser si peu d’hommes à faire face à autant, en plus rejoints d’un dragon ? Les jours précédents l’assaut, le pays fut pris de fièvres violentes et contradictoires ; missives et discours du Roi Manfred, de son épouse Eren, du Grand Septon, enflammaient le coeur des vertueux et féaux serviteurs du Royaume ; il était en danger de mort et d’annexion, et il fallait se battre pour repousser l’envahisseur hérétique. Mourir, s’il le fallait. Et dans le même temps, se diffusaient les messages et les proclamations qui avaient jadis fondé l’Empire. Baisser les armes. Le rejoindre.

Du Rouvre était féal des Sept et respectueux de ses serments. Mais il n’avait jamais oublié l’alliance avec l’ennemi fer-né, le comportement des armées royales dans l’Orage ou à Dorne. Il savait qu’il combattait un ennemi capable de cruauté, mais dont l’idéal lui parlait. Il restait féal. Et sa troupe, motivée. Il allait y avoir bataille.




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Plan de Bataille des impériaux

L’Empereur néglige volontairement l’objectif politique de la prise de Hautjardin pour d’abord s’attacher à la réalisation des objectifs militaires ; couper la rive Nord de la Mander de l’armée principale du Bief qui le poursuit. Il a encore deux cent ou trois cent lieues d’avance, ce qui lui laisse de la marge ; il préfère s’occuper d’abord des forces qui pourraient encore accroître la supériorité numérique de l’armée qu’il a pris de vitesse en détruisant ses renforts, et en gagnant des points pour le ralliement d’autres maisons apeurées ou convaincues par sa progression. L’Empereur se déploie dans le plus classique de son schéma ; ses cohortes mixant infanterie et cavalerie dans la plaine pour prendre d’assaut la colline et l’auberge tenue par les bieffois. Il fait peser une menace avec sa Garde Demalion et de la cavalerie sur le flanc ennemi, pour engager à loisir et y maintenir des forces significatives qui manqueront là où se portera son attaque.

L’Empereur souhaite mettre en déroute l’armée adverse, pour laisser le nord du Bief sans défenses d’importance.


Plan de Bataille des bieffois

Du Rouvre est un chef de guerre expérimenté, mais jamais il n’a commandé une armée entière. Il se sait pris par le nombre ; les impérieux sont deux à trois fois plus nombreux que lui. Il souhaite avant tout éviter la destruction de son armée, retenir l’armée impériale et si possible, lui infliger des pertes significatives. Du Rouvre déploie son infanterie féodale et ses hallebardiers entre l’auberge et la colline du centre, avec ses redoutables archers longs. Mais la présence du dragon sur son flanc lui font déployer deux mille tireurs sur la colline dominant le champ de bataille pour protéger son centre d’une éventuelle débandade, et sa cavalerie du souffle ardent du dragon. Sa propre cavalerie l’entourant, il attend la trouée pour tenter la percée.

Du Rouvre souhaite battre retraite en bon ordre, en tenant suffisamment longtemps.


Premier Tour ;


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L’Empereur et l’Impératrice dominent le champ de bataille, depuis la colline du flanc gauche. Le brouillard se lève en nappes éparses, ce matin-là. L’homme toise, à pied, près de son destrier, les bannières et étendards du loup et du dragon qui s’alignent par centaines dans la plaine. Les carrés de lanciers, d’hallebardiers, les lignes d’arbalète et escadrons de cavalerie qui se mettent en place, et en face sur les points hauts, les étendards Du Rouvre et des maisons du nord du pays. Il se frotte les mains dégantées de la terre noire de la plaine alluviale, alors que les grondements sourds de la monstrueuse Meraxès font trembler les chevaux alentours, pourtant habitués. Un regard vers l’Impératrice, un fantôme de sourire. Et la voilà qui claque un ordre en valyrien et bondit avec sa créature, sur des dizaines de mètres. Ils s’envolent, et disparaissent dans les nuages.

Les dents des chevaliers du Bief grincent ; ils savent qu’avec leur masse de chevaux ils forment une cible de choix… Mais le monstre ne reparaît pas.

Signe de tête de l’Empereur, qui remet ses gants et monte en selle, pour un officier non loin qui relaie par bannière le signal. Aussitôt, des centaines de tambour battent la marche en cadence de l’armée impériale qui défile, arme à l’épaule, et qui à trois cent pas de l’ennemi abaisse ses armes pour former d’épaisses phalanges qui progressent. Les arbalétriers impériaux sont les premiers à tirer en progressant. La marche en avant laisse le temps de rechargement difficile, et hasardeux. Mais des milliers d’arbalétriers lâchent leurs volées, en visant directement la ligne adverse. Les carreaux sont parfois stoppés par les larges boucliers de la masse de piétons bieffois. Parfois non. Le feu d’enfer subit par la ligne bieffoise creuse des sillons de sang dans ses rangs, avec des hommes parfois frappés de plusieurs traits qui transpercent leurs protections dans de grands bruits de bois brisé ou de métal transpercé, avant de briser leurs os ou percer leurs organes. Beaucoup meurent ou agonisent au sol.

Les archers longs donnent, et les flèches sifflent dans le ciel pour transpercer le masse, bien armurée, des impériaux. Mais eux aussi sont souvent atteints, au visage ou au torse par les tirs en courbe des volées d’archers. Ils ne sont que cinq cent à rendre leurs tires à trois mille tireurs de l’Empire.

Sur le flanc, les cohortes impériales s’avancent et l’Empereur ne bouge pas avec sa cavalerie, laissant les milliers d’archers et de cavaliers bieffois attendre, trop peu nombreux pour s’engager et pourtant nécessaires pour contenir ici l’extension e la ligne de l’Empire, sans pouvoir renforcer le centre assailli.

Les hommes se retournent, au milieu d’un grondement du fond des âges et d’un puissant bruit de souffle. Derrière eux, le village de Belfedy vient de s’embraser au milieu des cris perçants d’un dragon grand comme le moulin qu’il dévaste de ses griffes.

Les hommes tremblent comme des feuilles, et partout sont repris les cris d’alerte.

Au sud, les cors de guerre annoncent l’arrivée de l’arrière-garde de l’Empire, et des milliers de Peyredragoniens se joignent aux hostilités.


Pertes Centre – auberge à colline Est
- Les impériaux perdent 250 hommes dont 150 cavaliers lourds et 100 arbalétriers.
Le moral reste bon.
- Les bieffois perdent 1000 hommes dont 450 lanciers, 450 fantassins moyens, 100 archers longs.
Le moral passe ébranlé.

Pertes Réserve - Colline Nord et village
- Les impériaux ne perdent pas de troupes.
- Les bieffois ne perdent pas de troupes.
Le moral passe ébranlé pour les archers, paniqués par le dragon.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 250 hommes dont 150 cavaliers lourds et 100 arbalétriers.
- Les bieffois perdent 1000 hommes dont 450 lanciers, 450 fantassins moyens, 100 archers longs.


Deuxième Tour ; Dragon et Loups


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La bataille a commencé depuis un temps déjà, et les pertes sont très lourde. L’assaut plein centre requiert toute l’attention des bélligérants. Car la clameur de vingt mille hommes couvre tous les bruits de la bataille dans les derniers volutes du brouillard qui disparaissent, bannières agitées sous le vent et volées de projectiles des deux côtés. Les cohortes impériales se rapprochent, et la forêt de lances et d’armes d’hast gravit la colline sous le feu des archers longs bieffois. La pente voit chuter plusieurs impériaux en armure, mais le choc est violent ; les bieffois profitent de la pente pour charger et combattre un peu plus haut que l’envahisseur qui gravit l’escarpement dans un bon ordre relatif. Les lances fauchent de part et d’autres des dizaines de soldats. Les bieffois sont de simples levées, mais luttent courageusement. Plusieurs impériaux, malgré leurs armures et leurs casques à protège-nuque, se retrouvent tailladés à la tête ou au torse, tandis que la haie de piques et de hallebardes pointe, perce et hache les rangs bieffois. La cavalerie impériale, présente en soutien de l’infanterie, soutient une volée terrible à bout portant qui fauche des dizaines de chevaux, puis une autre qui aggrave l’addition. Mais les impériaux progressent, armures d’un gris presque noir qui se teinte de reflets écarlates en progressant dans le carnage. Les bieffois, que leur contre-charge a permis de prendre un temps l’ascendant, sont poussés par la masse armurée qui brandit dans leur direction de longues hampes ferrées. Ils sont repoussés par l’infanterie lourde de l’Empire avec des pertes terrifiantes, et la colline est tapissée de cadavres. Des messages sont envoyés pour la cavalerie, la modeste réserve intervient en chargeant, hurlant le nom des Sept.

L’auberge fortifiée tient bon. Les volées de carreaux transpercent les panneaux de bois ou claquent sur la pierre des murs, tandis qu’on se tue à l’épée et à la lance sur les modestes fortifications de l’endroit. Plusieurs fois, les impériaux en armure avancent et percent la palissade, et plusieurs fois ils sont jetés par des contre-charges de piétons du Bief qui jettent dans la trouée de grands coups d’épée ou de hache, dardent de coups de lances. Les bannières s’agitent en tout sens, la pression impériale est très forte mais pas encore décisive. Pressés de toutes parts, le Bief perd pied.

Plus difficile pour les bieffois, l’auberge est débordée par le flanc par deux cohortes. Les flammes du village de Belfedy ont plongé les grandes batteries d’archers et d’arbalétriers dans le plus grand désordre, car tous craignent d’être la cible de ces nouveaux ravages. Ils tirent, pourtant, et fauchent des dizaines d’arbalétriers de l’Empire. Ils couvrent ainsi la charge de la réserve de cavalerie, Du Rouvre s’éloignant prestement de la terrifiante Meraxès avec ses escadrons, chargeant lance baissée avec 1500 hommes les deux cohortes impériales. Le tir de couverture des arches se tarit bientôt.

Un rugissement terrifiant rend de l’écho entre les collines, soulevant les vivats impériaux et cris de terreur des bieffois. Une ombre gigantesque couvre la batterie de tireurs du Bief, qui tous lèvent la tête, lâchent leurs flèches ou carreaux… Qui retombent faute de portée, qui manquent face à sa vitesse, tandis que les rares chanceuses rebondissent sur les écailles épaisses du monstre. La moitié du corps était déjà en fuite, quand Meraxès plonge en hurlant sur la masse terrifiée de piétons. Un torrent de flammes s’abat sur eux, et remonte toute la colline sur le trajet du dragon. Quand Meraxès achève son survol, toute la ligne de crête est en feu, des centaines d’hommes ont été engloutis dans un immense brasier. Pire, ce qui terrifie les survivants, ce sont ces centaines de torches humaines qui hurlent et titubent, glaçant le sang de tous les combattants. Meraxès clame un cri perçant de victoire.

Mais la cavalerie du Bief charge, déjà. Au galop, sa cavalerie percute violemment la formation de deux cohortes impériales. Des lances se brisent, et des hallebardes. Parfois, les cavaliers ont réussi l’exploit d’emboutir un ou plus des combattants à pied, d’en renverser et d’en piétiner plusieurs à coups de sabots. D’autres sont lardés de coups de lames et de masses. Mais la formation ploie. Le choc des armes contre les armures rend la cacophonie inaudible et si l’Empire accuse de lourdes pertes, ses rangs arrières tiennent bon.

Un cor de chasse suivi d’une clameur guerrière lance l’étendard du Dragon et du Loup en avant, et c’est l’Empereur, casque à cimier noir sur le crâne, qui charge à la tête des terribles Demalion, de sergents d’armes et de cavaliers légers de Peyredragon. La contre-attaque prend le flanc des sergents du Bief, dont les cuirasses, casques et protections encaissent les chocs de la cavalerie légère, mais moins de l’élite impériale qui jette à bas leur selle nombre de cavaliers du Bief. L’Empereur est à nouveau blessé légèrement, une lame enfonçant une plaque protégeant son avant-bras après avoir entaillé son bouclier. Il se débarrassera d’un coup de taille en pleine gorge de son adversaire, poursuivant sa progression sur son destrier noir à la robe noire.

Du Rouvre n’en démord pas. De toute façon, ses formations de cavalerie ont désorganisé la piétaille impériale et doivent tenir le saillant pour permettre à son armée, qu’il sent chanceler, d’avoir une chance de sauver sa peau… Alors que l’Empire voit encore s’accumuler des renforts.


Pertes Centre – auberge à colline Est
- Les impériaux perdent 1700 hommes dont 980 lanciers, 320 hallebardiers, 400 cavaliers lourds
Le moral reste bon.
- Les bieffois perdent 2900 hommes, dont 100 hallebardiers, 300 archers longs, 1250 fantassins moyens, 1250 lanciers
Le moral passe déroute, l'essentiel de la troupe a été décimé et les cavaliers débordent le flanc !

Pertes Réserve - Colline Nord et village
- Les impériaux perdent 1870 hommes, dont 100 cavaliers légers mercenaires et 20 de Peyredragon, 770 lanciers impériaux, 350 hallebardiers, 200 arbalétriers impériaux, 30 gardes demalion, 400 cavaliers lourds impériaux
Le moral passe ébranlé pour la cohorte impériale sur le flanc, mais pas la cavalerie de la garde ou alliée.
- Les bieffois perdent 1800 hommes dont 400 arbalétriers et 400 archers, 580 cavaliers lourds, 240 chevaliers, 180 cavaliers légers
Le moral passe déroute pour les archers, paniqués par le dragon. La cavalerie tient.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 3820 hommes dont 30 gardes demalion, 950 cavaliers lourds impériaux, 300 arbalétriers impériaux, 1750 lanciers impériaux, 670 hallebardiers impériaux, 100 cavaliers légers mercenaires et 20 de Peyredragon
- Les bieffois perdent 5700 hommes dont 100 hallebardiers, 1700 lanciers, 1700 fantassins moyens, 400 archers longs,  400 arbalétriers et 400 archers, 580 cavaliers lourds, 240 chevaliers, 180 cavaliers légers



Troisième Tour ; Fin de Partie


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Le centre Bieffois éclate sous la pression des cohortes impériales, et ce sont des centaines d’hommes qui se rendent, les autres poursuivis par les chevaux-légers de l’Empire. La cavalerie enfonce les troupes qui se débandent, et si les sergents armés de vouges et plus lourdement protégés font rempart de leur hampe pour retenir l'Empire, les cohortes déboulent. Le mur d'acier Braenaryon enfonce tout sur son passage ; les soldats qui lâchent chut et sont achevés au sol, ou pris et emmenés vers les arrières. Quelques flèches sont tirés à bout portant sur la masse de casques et de cuirasses, parfois en trouvant la faille. Mais le recul devient fuite et la bousculade empire quand la cavalerie lourde traverse les rangs des fuyards, fauchant les survivants de la terrible mêlée frontale qui vient d'avoir lieu. C'est un carnage, et des centaines d'hommes sont pris dans leur fuite, ramenés à la file indienne vers le corps de Peyredragon pour prendre le relais.

Scandant le nom de leurs souverains, les piétons qui doivent prendre l'auberge reviennent à l'assaut. On se tue aux entrées, au portail ou à la descendance. Le feu est boutté à la pièce principale, et les hommes qui en sortent sont criblés de carreaux quand ils ont encore les armes au poing. Les autres rejoignent les longues colonnes de captifs qui se forment.

Au nord, les vides laissés par la cavalerie du Bief permettent à la cavalerie de l'Empire de continuer sa poursuite, et de réserver le même sort à une partie des survivants du feu du dragon ; des hommes blessés par dizaines, souffrant de brûlures à des stades divers. D'autres résistent ; ils finissent sabrés dans leur combat ou leur fuite éperdue.

C'est au centre que le drame final de cette bataille se joue. A ce stade, l'armée largement inférieure en nombre comme en armes aura donné ce qu'elle avait pu pour vendre chèrement sa peau. Et les chevaliers comme sergents du Bief donnent tout ce qu'ils ont. Du Rouvre, couvert de sang, est coincé entre plusieurs hallebardiers, sont il saisit les hampes pour cingler têtes et coups de frappes à l'épée. Le sang tache son blason et son cheval. Les piétons frappent de leur fer de hallebarde ou de la pointe les chevaliers, pour les transpercer ou les faire chuter par grand fracas. Certains sont achevés au sol, par les fidèles tueuses de l'infanterie impériale, lame au poing. La plupart sont pris, emmenés de force. Les chevaux ruent, hénnissent. L'Empereur se présente pour en finir, entouré de ses Demalion. Leurs armures de plates sont tâchées de sang, mais beaucoup renversent les sergents du Bief qui leur barrent la route.

La scène est finalement suspendu à un souffle puissant, qui fait tomber fanions et casques aux sangles mal attachées. Le rugissement, et le choc extrêmement violent d'une masse gigantesque qui écrasent hommes et chevaux. Un hurlement strident, et beaucoup reculent ou s'enfuient.

Plusieurs héros du Roy brandissent l'épée, et chargent le nom du Guerrier sur les lèvres.

Meraxès en dévore un en déchiquetant au passage sa monture sous lui. D'autres entaillent et frappent aux pattes et aux ailes, mais ses monstrueuses griffes mettent en pièce un Chantecoq, tandis qu'un Caswell sur son cheval vise l'impératrice de sa lance, en profitant d'un louvoiement du dragon qui noie dans le feu une dizaine de sergents montés. Le fer manque de peu la souveraine, qui en retour, si près du cavalier qui se tient près de son dragon à quatre pattes, appuyés sur ses pattes avant, lui donne la faible hauteur nécessaire à décapiter le brave d'un revers d'acier valyrien.

Du Rouvre plante son épée dans le sol. Et lève ses mains gantées, tâchées de sang, de part et d'autres de son corps, à mi hauteur. A bout de souffle. Ses hommes l'imitent. Tous abandonnent leurs armes, alors que l'Impératrice démonte et que les hallebardiers de l'Empire progressent pour les surveiller de leurs armes. L'Empereur arrive, à son tour, sabots ferrés des Demalion remuant le sol. Il pose pied à terre, et rejoint la conquérante. Ensemble, ils toisent la poignée de survivants du Bief. Ils se regardent, quelques secondes, et l'Empereur fait un signe de tête au général vaincu.

Du Rouvre s'agenouille, tête basse.

L'Impératrice s'approche.

Ses hommes imitent leur général. La bataille est finie, et le dragon, grondant, se retire pour reprendre de l'élan et s'envoler, alors que les cohortes impériales se rassemblent au son des tambours et des trompettes.

Pertes Centre – auberge à colline Est
- Les impériaux perdent 220 hommes, dont 60 cavaliers lourds impériaux, 80 lanciers impériaux, 80 hallebardiers impériaux.
Le moral reste bon.
- Les bieffois perdent 1500 hommes, dont 500 fantassins moyens, 500 lanciers, 100 archers longs, 400 hallebardiers
Le moral passe déroute, l'essentiel de la troupe a été décimé et les cavaliers débordent le flanc !

Pertes Réserve - Colline Nord et village
- Les impériaux perdent 430 hommes dont 130 cavaliers lourds impériaux, 80 cavaliers légers impériaux. 50 chevaliers de Peyredragon, 90 hallebardiers impériaux, 40 lanciers impériaux, 40 gardes Demalion.
Le moral passe ébranlé pour la cohorte impériale sur le flanc, mais pas la cavalerie de la garde ou alliée.
- Les bieffois perdent 1430 hommes dont 400 arbalétriers et 400 archers, 120 cavaliers légers, 250 cavaliers lourds, 260 chevaliers
Le moral passe déroute pour les archers, paniqués par le dragon. La cavalerie tient.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 4470 hommes dont 70 gardes demalion, 1140 cavaliers lourds impériaux, 80 cavaliers légers de Peyredragon, 50 chevaliers de Peyredragon, 300 arbalétriers impériaux, 1870 lanciers impériaux, 840 hallebardiers impériaux, 100 cavaliers légers mercenaires et 20 de Peyredragon
- Les bieffois perdent 8630 hommes dont 500 hallebardiers, 2200 lanciers, 2200 fantassins moyens, 500 archers longs,  800 arbalétriers et 800 archers, 830 cavaliers lourds, 500 chevaliers, 300 cavaliers légers


EPILOGUE

La bataille n'avait eu lieu que du fait d'un concours de circonstances ; l'Empire avait retenu la leçon de l'Orage où partout l'ennemi était renseigné de ses mouvements. Alors il avait fait la même chose, et n'avait pas ignoré la présence ou le mouvement de l'armée Du Rouvre. Aidé par des déploiements aventurés et dangereux de cavalerie, mais la rendant plus efficace en repérage, l'Empire avait vite trouvé l'axe d'approche final de Hautjardin alors que Du Rouvre venait tout juste de recevoir l'ordre de continuer sa route sur Villevieille. Aidée par l'Impératrice, la cavalerie impériale n'avait eu aucun mal à d'abord retenir l'avant-garde Du Rouvre, puis par sa masse, l'empêcher de décrocher sans risquer des charges dans le dos de l'armée, voire une infiltration de ses flancs. Du Rouvre n'avait dès lors pas d'autre choix que de se battre, au risque que son armée soit détruite en rase campagne sans aucune chance.

Et même ainsi, sa bravoure, celle de ses hommes, n'avait pas suffi. Car son armée était inférieure en nombre, à un contre deux dans la cavalerie et un contre quatre dans l'infanterie. La terrifiante Meraxès achevait de rendre la balance insurmontable. Pourtant l'armée bieffoise a combattu avec honneur. Et elle a été détruite sans faillir.

L'Empire n'avait pourtant toutefois subi que des pertes assez légères. Dans un contexte d'infériorité numérique à l'échelle stratégique, le couple impérial savait que chaque tué, chaque blessé, chaque disparu ou manquant, compterait pour l'équation finale. Mais ils pouvaient compter sur une armée Braenaryon invaincue, même si de jeune fondation. Ses cadres comptaient de nombreux nordiens et peyredragoniens, et les insulaires eux-mêmes, qui n'avaient pas donné dans la bataille, étaient eux aussi des vétérans. Certains, surtout les nordiens, se battaient pour le Vieux Loup depuis des années. Ils avaient vaincu, sous la bannière à l'écartelé du Loup et du Dragon, dans les combats très durs de la libération du Conflans, de la première campagne de l'Orage, pour d'autres, jusqu'à Dorne.

Les Bieffois étaient des bleus, pour l'essentiel de la piétaille. Et chez les chevaliers, trop de vieux, ou de simples écuyers. Les armées du Royaume, saignées par des années de carnages, étaient désormais de qualité disparate comme l'étaient les nordiens, orageois ou riverains. Les armées de réserve Hightower étaient composées de jeunes ou de vieux, d'hommes qui échappaient aux premières levées de banc et qui n'étaient jugés propres au service que quand le besoin était trop cruellement ressenti pour de nouvelles recrues.

Tous ces facteurs avaient faussé les chances d'une troupe qui se battit pourtant vaillament, inscrivant aux annales du Bief une nouvelle page d'honneur.

Du Rouvre avait prélevé des forces à l'Empire avant sa confrontation finale avec l'Ost Royal, et contribué à le détourner de sa route pour lui faire perdre quelques jours sur son objectif, quel qu'il soit. Il espérait maintenant que le sacrifice de milliers d'hommes en valait la chandelle, hanté qu'il serait, toute sa vie, par la vision de son armée étrillée par meilleure qu'elle, submergée par la masse, incinérée par ce démon noir qui volait dans le ciel.

Au loin, la population d'Hautjardin avait pu observer, pour ceux disposant de longues vues ou non, le rassemblement des armées dans la plaine alluviale du nord-est, le vol du dragon, et la fumée des combats. Tous tremblaient à l'idée que l'Empire allait maintenant se tourner vers la capitale du Royaume, dont le tocsin appelait la milice à convocation.

La ville devait-elle se battre sans armée régulière pour la défendre, et risquer la destruction par le feu, ou ouvrir ses portes comme l'avaient fait d'autres cités avant elle ?

Le soir de la bataille, d'autres ponts brûlaient à l'horizon.


Points de l'Empire
+20 pts victoire importante
+5pts objectif rempli


Points du Bief
-20pts défaite importante
-5pts objectif perdu



Le Cyvosse
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