Comme un père. (An 2, Mois 9, Semaine 1) [Tour XI - Terminé]

Quelques heures s'étaient écoulées depuis la confrontation entre Sacha Racin et son aîné, Daenar du même nom. Celle-ci s'était soldée par une sentence immédiate, qu'en aucun cas Lyham n'avait recherchée, mais au contraire provoquée par l'attitude révoltante de Daenar à l'égard de son cadet, et de surcroît au vu et au su de son Roi. Ce dernier s'était donné à voir tel qu'il avait certainement toujours été : plein de haine à l'égard de son petit frère, incapable de contenir la violence dont il regorgeait tout entier. Il avait osé frapper Sacha devant les yeux de Lyham Tully, et avait payé le prix qu'il méritait pour une telle offense. Le Roi des Riverains avait brandi sa lame aussitôt le coup porté, et lui avait sectionné sa main coupable avant même que Daenar n'eut le temps de réaliser ce qui s'était produit. La scène avait laissé les deux frères en état de choc évident : l'aîné constatant avec horreur qu'il était désormais estropié, et que l'instant qu'il vivait signifiait le renoncement à tout jamais avec la vie de chevalier ; le cadet restant sidéré par la situation et par la vue du démembrement de son propre frère. Dans la foulée, Daenar avait été renvoyé de l'armée du Conflans, dans laquelle il n'avait désormais plus la moindre utilité. Il prendrait la route de son fief natal, où il retrouverait Lord Lucas Racin, son autre frère, qui aurait la responsabilité de lui trouver ou nom un rôle à sa cour nobiliaire. Quant à lui, Lyham ne voudrait plus jamais en entendre parler.

Après avoir quitté la tente d’où s’était produit le jugement expéditif de Daenar, et avoir vaqué un moment à diverses occupations royales, qu’elles soient d’ordre militaire ou diplomatique, Lyham réintégra ses quartiers. Il convoqua de nouveau son jeune écuyer avec qui il devait nécessairement avoir une discussion, au sujet de ce qui venait de se passer. Sacha Racin était un garçon ; pas encore tout à fait un homme. Lyham ne pouvait décemment pas le laisser ruminer la scène à laquelle il avait participé. Il fallait qu’ils en parlent, ensemble, et que Sacha puisse passer outre, et avancer.

Lorsque Sacha arriva sous la tente royale, Lyham s’était installé sur sa table de travail, où il s’attelait à répondre à une série de missives qu’il avait reçues. Il leva les yeux vers son écuyer lorsqu’il fit son apparition, et l’invita à le rejoindre, sur une chaise qui lui faisait face de l’autre côté du bureau.

[Lyham] « Viens, assieds-toi Sacha. »

Le Roi posa sa plume, s’adossa confortablement dans son fauteuil de cuir et regarda le garçon dans les yeux un petit instant. Il prit une inspiration et lui sourit.

[Lyham] « Que ressens-tu ? »

Bien évidemment, en pareilles circonstances, Lyham voulait parler de ce que Sacha venait de vivre. Qu'aurait-il d'ailleurs pu évoquer d'autre, par une telle question ?

Marcher au milieu du camp, c’était comme marcher dans un rêve, ni bon ni mauvais, ce qu’il s’était passé ne me semblait pas réel. J’avais fait toutes mes taches, comme-ci c’était la seule chose qui comptait. C’était surtout quelque chose de profondément réel qui me permettait de ne pas trop penser à ce qu’il s’était passé. En partie seulement. Parce que la douleur dans mon nez continuait de brûler affreusement. Et surtout l’image de mon frère handicapé… Aussi présente dans mon esprit. Je ne savais quoi faire, alors malgré les heures passées, je m’étais rendu au terrain d’entraînement, enchaînant mécaniquement les passes. Mon corps était là. Pas mon esprit. Je faisais tourner ma lame entre mes mains pour frapper les mannequins de paille et de bois, je n’avais parlé à personne pour l’instant. Je crois que cela valait mieux pour l’instant. Je n’avais rien à dire de toute manière. Je crois ?

On m’appela. Je tournai la tête pour voir un membre de la garde personnelle du roi. Je restai silencieux en rangeant machinalement mon épée. Visiblement le roi voulait me parler. Je me tendis immédiatement avant de suivre le garde jusqu’à la tente du roi. Il m’annonça et écarta la tenture pour me permettre de rentrer. Je m’inclinai profondément devant le roi en silence. Il était en pleine correspondance, je le savais, ce n’était pas encore l’heure de son repas. Normalement c’était d’ici… plus d’une heure. Je le savais, c’était moi qui lui apportais au quotidien. Je restais bien droit face au roi en silence. J’obéis quand il me donna un ordre. Je m’assis, posai mécaniquement les mains à plat sur me genoux. Il posa sa plume.

Sa question me surprit et j’inclinai légèrement la tête en détournant les yeux. Ce que je ressentais ? Ce que je ne ressentais pas. Je ne savais pas. Je n’avais pas de réponse satisfaisante à lui donner. Le silence s’étira longuement avant que je n’ouvre la bouche.

« Coupable… Je crois. »

Parce que si j’avais fermé ma bouche, Daenar aurait eut encore sa main. Parce que je n’aurais pas jeté encore une fois la honte sur mon nom. La honte. Est-ce que je devais vraiment ressentir ça ? Je baissai légèrement la tête pour regarder mes mains machinalement. Je fermai machinalement mes poings pendant quelques secondes à nouveau.

« Je ne sais pas… si je devrais ressentir… tout ça. »

Je ne savais pas ce que j’avais le droit de ressentir. Je haïssais mon père, mais à l’annonce de sa condamnation, j’avais été étranglé par la peur et le dégoût de moi-même. Parce que, c’était ma faute, je savais que tout était ma faute. Je ne regardais pas le roi.

Comme un père. (An 2, Mois 9, Semaine 1) [Tour XI - Terminé] YndjAUD

Lyham quitta sa chaise, l’air pensif. Il longea l’angle de son bureau de hêtre, jusqu’à parvenir jusqu’au flanc du garçon, qu’il dominait de toute sa hauteur d’adulte. Le Roi posa sa main sur l’épaule encore frêle de Sacha. Continuant d’avancer lentement, il lui tapota enfin sur l’épaule ; signe si masculin d’affection, s’il en est un. Il resta muet une longue minute, et, faisant les cent pas sous sa tente, reprit la parole.

[Lyham] « Tu n’as pas à te sentir coupable. »

Sa voix était calme, mesurée, bienveillante.

[Lyham] « Daenar ne s’est pas seulement rendu coupable de violence à ton égard. S’il s’en était tenu à reconnaître ses torts, à faire amende honorable et à s’engager à y mettre un terme : je ne l’aurais ni destitué de sa fonction d’écuyer, ni encore moins puni de la sorte. »

Le Tully regagna progressivement sa place initiale, face à Sacha, tandis qu’il continuait son propos.

[Lyham] « Ton frère a osé lever la main devant le Roi sur son propre écuyer. C’est là un manque de respect qu’il m’est impossible de laisser passer, encore moins après de tels agissements de sa part sur ta personne. Il est le seul coupable de son sort. Daenar s’est laissé consumer par la rancœur et la noirceur. »

Lyham scruta Sacha droit dans les yeux, comme s’il le remettait sur pied par la force de son seul regard. Il souhaitait que son écuyer relève la tête. Peut-être serait-ce trop tôt encore pour qu’il y parvienne, mais dès demain il faudrait qu’il aille de l’avant. Le Conflans était en campagne et le demeurerait encore longtemps, quelle que soit l’issue des négociations en cours avec la couronne de l’Ouest. Il n’y avait malheureusement, pour l’heure, aucune place à accorder à l’introspection et aux troubles de l’âme. L’armée des Rivières et des Collines, et l’écuyer du Roi au premier chef, se devaient de rester debout.

[Lyham] « J’écrirai à ton autre frère, Lord d’Herpivoie. Je lui expliquerai la raison qui m’a poussé à priver son cadet de sa main, et à le renvoyer de mon Ost. Il lui appartiendra ensuite de faire ce qu’il jugera souhaitable de Daenar. »

Le Roi du Conflans s’arrêta sur ces paroles. Il observa autour de lui quelques instants, jusqu’à ce que ses yeux s’arrêtent sur une petite broche d’un bel alliage, posée dans l’un des coins de son bureau. Elle lui servait à accrocher sa cape, lorsqu’il revêtait son armure. Lyham s’en saisit, posa les yeux sur Sacha en même temps qu’une idée lui traversa l’esprit, puis s’abaissa vers lui par-dessus la table qui les séparait. Il accrocha sa broche sur le vêtement de Sacha, puis s’assit de nouveau sur son siège. Le bijou brillait un peu à la faveur d’un rayon de soleil infiltré depuis l’extérieur de la tente royale. Il arborait la truite de la maison Tully, reconnaissable parmi mille blasons sur la tunique en tissu de son jeune écuyer.

[Lyham] « Te voilà un peu Tully, mon garçon... dit-il en souriant. Tu grandiras et tu rejoindras un jour la garde royale : tel est ton destin. Tu apprendras peu à peu à tirer un trait sur ce triste passé qui est le tien et, dans quelques années, tout ceci ne sera plus qu’un mauvais et lointain souvenir. Famille. Devoir. Honneur. Telle est la devise de la maison Tully. Ta famille est la nôtre. Ton devoir est envers moi. Quant à ton honneur, il t’appartiendra bientôt de le défendre. Ne laisse personne s'en prendre impunément à toi désormais. »

Il était toujours bien difficile d’expliquer les sentiments qui s’agitaient au creux de mon ventre. Si j’avais été un meilleur garçon, est-ce que les choses auraient été différentes ? Si j’avais été docile et obéissant ? Est-ce que j’aurais causé tout ça ? Est-ce que j’aurais été aimé par mon frère et mon père ? Quelque part j’avais tué ma mère en naissant, est-ce que jamais je pourrais racheter ce péché qui pesait lourd sur mes épaules ? Ou alors j’étais condamné à le porter jusqu’au bout ? J’avais depuis longtemps décidé de ne plus haïr mon père et de simplement le détester. Parce qu’il ne pouvait plus me faire de mal et parce que le haïr ne me servirait plus à rien. Mais Daenar ? Je ne savais pas, il me terrorisait réellement. Et malgré moi, ses mots tournaient dans ma tête, j’aurais dû me taire. Je regardai mes poings serrés sur mes cuisses jusqu’à ce que le roi ne se lève. Malgré moi, mon corps se tendit alors qu’il s’approcha de moi et que sa main puissante ne tombe sur mon épaule pour la tapoter. Je n’avais pas à me sentir coupable ?

« Mais… si… si j’avais été un meilleur fils ou un meilleur frère ? Est-ce que… Est-ce que je n’aurais pas pu éviter tout cela ? »

Si je m’étais tu, si j’avais accepté les coups et les humiliations sans broncher, si je n’avais pas défié mon père ? Qu’est-ce que j’avais mal fait depuis le début ? Je ne savais même plus. Je restai muet ace aux mots du roi parce que je connaissais mon frère et moi-même assez bien pour savoir que jamais il ne l’aurait fait : il aurait toujours trouvé un prétexte pour que ce soit ma faute. Toujours ma faute. Peut-être parce que c’était le cas ? Sauf que si je méritais ces coups est-ce que le roi ne me les aurait pas donnés non plus ? Le poids de sa main m’avait apparu aussi lourd que réconfortant. Je restai à nouveau silencieux pendant quelques secondes à ses mots avant d’oser lui poser la question :

« Et… Est-ce que vous pensez… que j’aurais pu les mériter ces coups ? Même si je comprends votre punition et pourquoi vous l’avez fait et qu’elle me semble juste. »

J’inclinai la tête à nouveau quand il parla d’écrire à Lucas. C’était sans doute ce qu’il y avait de mieux à faire. Je ne pourrais pas dire ce qu’il penserait, ce qu’il ferait. C’était bien le seul à n’avoir jamais eu le moindre geste de violence envers moi ou une taquinerie de trop. Lucas était quelqu’un de bon, alors qu’est-ce qu’il ferait de lui ? Peut-être qu’il l’enverrait rejoindre les ordres ? Peut-être qu’il l’enfermerait dans un mariage le plus vite possible ? Je n’en savais rien.

Je restai plus que surpris du geste du roi, lorsqu’il épingla la broche en forme de truite sur ma tunique. Je touchai l’objet comme pour m’assurer qu’il était bien là, son poids, sa forme… Je relevai le visage vers lui à ses mots. Un… un peu Tully ? Un peu comme-ci j’avais… vraiment une famille ? Rejoindre la garde royale ? Je restai immobile alors que pour la première fois depuis des années je sentais les larmes me monter aux yeux. Je me levai pour m’approcher du roi et tomber à genoux devant lui.

« C’est la première fois… Qu’on m’offre une famille majesté. Je ne pourrais jamais vous remercier assez de ce cadeau. Ma vie est votre. Devant tous les dieux de ce monde et du suivant, elle vous appartiendra jusqu’au bout. »

Je baissai la tête devant lui, la main toujours refermer sur cette simple broche.

Lyham se perdit un instant dans les souvenirs de sa propre enfance. Contrairement à Sacha, lui n’avait jamais manqué d’amour de ses parents, ni subi la moindre brimade. Son statut d’héritier l’en avait préservé, autant que l’affection débordante que lui avaient voué sa famille durant toute son enfance. Renouant avec la réalité de sa discussion avec le jeune Racin, Lyham fut saisi à la gorge par une certaine émotion, qu’il dissimula à merveille, mais qui trahissait toute l’empathie qu’il éprouvait à l’égard de Sacha, et du triste sort que lui avait réservé la vie. Qu’y avait-il de pire, au fond, que d’être privé d’un besoin si vital que celui de l’amour de son père ? Et comment un garçon de treize ans pourrait parvenir à se construire en transportant avec les années cette inextinguible culpabilité d’avoir fait condamner son aïeul, puis son aîné ?

Une nouvelle fois, Lyham offrit à Sacha un sourire sincère ; celui que l’on délivre avec tendresse et spontanéité. Il mit de côté, pour un petit moment, la distance nécessaire qui s’imposait entre eux d’habitude. Sacha demeurait son écuyer, et à ce titre lui devait une étiquette irréprochable, mais Lyham sentait bien qu’aujourd’hui c’était d’une épaule paternelle dont le garçon avait besoin, et non seulement des mots de son Roi.

[Lyham] « Le mal et la méchanceté trouvent toujours un chemin. C’est ce que nous enseigne la Mère. Ne cherche pas éperdument à comprendre, ni à nourrir ta culpabilité. Sache que je suis fier de toi, et que c’est tout ce qui doit compter. »

Lyham pointa de l’index quelques reliques disposées en vrac sur une étagère, et qu’il emportait avec lui dans chaque campagne, dans une forme parfaite de superstition totalement contraire à ses principes religieux. Mais il n’en était plus à une entorse près, en réalité. Il désigna un quadriptyque arraché et tâché de sang. On y décernait un navire, un arbre, une corneille et une vigne. L’insigne de la maison défaite des Hoare. Le Roi reprit alors la parole.

[Lyham] « Ce blason appartenait à Yoren Hoare, dernier usurpateur du nom à avoir souillé de Conflans de ses ambitions sans fins. Le destin a voulu que cela soit mes hommes, les Riverains libres de son joug, qui viennent à bout de son armée, et par la même occasion de son règne. Je garde ce souvenir avec moi partout où je vais, pour me rappeler à chaque instant toujours d’où je viens et quelle est ma raison d’être en tant que roi. Je vis pour protéger mon peuple, et leur offrir un avenir meilleur. Coûte que coûte. »

Il marqua une brève pause.

[Lyham] « Tu dois trouver ta raison d’être. Et, quelle que soit celle que tu choisiras, elle doit te guider pour le reste de ta vie, te servir de boussole. Lorsque les années seront passées et qu’enfin tu te retourneras, les douleurs de ton enfance ne seront plus qu’un lointain et mauvais souvenir derrière toi. Il n’appartient qu’à toi de donner tort à ton père, de donner tort à ton frère. Deviens ce qu’ils n’auraient jamais pu devenir. »

Le suzerain des Rivières et des Collines retrouva un ton plus habituel, tandis que ses derniers mots sonnaient presque comme l’ordre d’un roi à son sujet. Pourtant, en filigranes, Sacha saurait y percevoir une certaine nuance, comme si la distance qu’il réinstaurait soudainement n’était qu’un faux-semblant très formel, cachant une complicité toute évidente. Alors, avec un rictus, il termina.

[Lyham] « C’est ton roi qui te le demande. »

J’écoutai avec grande attention le roi. Je ne devais pas chercher à comprendre. Parce que… la méchanceté était le plus souvent gratuite et inutile. Elle venait. Juste pour le plaisir de venir. Sans véritable raison. Je sentis une boule d’émotion se former dans ma gorge quand lui, lui il me dit qu’il était fier de moi.

« Merci majesté. »

Ma voix était étranglée d’émotion. Je finis à genoux devant lui, sa broche serrée dans ma main. C’était la première fois qu’on m’offrait quelque chose ainsi, aussi gratuitement. Lucas était peut-être adorable, mais il m’avait surtout protégé et lui m’avait offert Danseur, plus presque par ordre de mon père, puisqu’il me fallait un cheval, qu’autre chose. Même si son geste était gentil. C’était la spontanéité qui avait manqué. Là où le geste du roi était purement gratuit. Alors, cette broche, je la garderais précieusement. C’était mon plus grand trésor.

Je tournai la tête pour regarder ce qu’il me désignait de la main. Je reconnus le blason Hoare. Je n’avais toujours pas de souvenir de la capture de ce drapeau. Vraiment pas. Mais ce surnom volait derrière mon nom. Voldrapeau. Voldrapeau. Le blason était tâché de sang. Je tournai la tête à nouveau vers le roi. J’inclinai la tête en écoutant tout ce qu’il me disait, l’usurpateur tué par ses anciens sujets, libérés. Un souvenir pour se rappeler pourquoi il se battait.

« Je comprends. »

Fis-je en serrant plus fort l’épingle dans ma main avant de revenir vers l’homme pendant quelques secondes. Trouver ma raison d’être. Je soutiens son regard, sans qu’il se doute, je l’avais, il venait de la trouver involontairement pour moi. Ma raison d’être ? Le protéger. Lui et sa famille. Je serais leur bouclier encore et toujours. Si quelqu’un devait se prendre les coups, cela serait moi. J’inclinai la tête. Mon roi ? Il tentait de remettre de la distance ? Mais il s’était passé quelque chose dans cette tente, qui avait changé quelque chose entre nous. J’ouvris la main pour voir l’épingle. Je l’accrochai à ma chemise.

« Je sais ce que je ferais. J’ai mon objectif majesté. Je veux vous protéger. Vous et la famille que vous m’avez offerte. »

Ma famille de cœur, à défaut de sang. Je regardai le roi droit dans les yeux, il le savait, il venait de s’offrir à jamais la vie de quelqu’un. Mais je doutais que cela soit calculé de sa part.

« Merci majesté, pour tout. »

Fis-je d’une voix toujours rauque d’émotion.

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