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 Tour 11 – Sacrifices Fratricides - Année 2 - Mois 8 - Semaine 1

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MessageSujet: Tour 11 – Sacrifices Fratricides - Année 2 - Mois 8 - Semaine 1   Tour 11 – Sacrifices Fratricides - Année 2 - Mois 8 - Semaine 1 EmptyDim 4 Fév - 11:39

Sacrifices Fratricides
Dorne Valtigar



Ugor Bernalas voit tout. Le brasier devant lui révèle les secrets du Maître de la Lumière, comme il l'a toujours fait. Il voit la prophétie se dérouler sous ses yeux, et se conforte en revoyant le dragon et son chevaucheur. Ils embrasent les armées de ténèbres aux multiples bannières et fanions, qui claquent dans les bourrasques de la tempête de fin du monde qui se déchaîne par-dessus les combats. Il voit aussi chacun jouer son rôle. Le vieil homme distingue la Princesse Jaenyra, bâtarde de naissance et pourtant Reine déjà avertie dans son comportement. Il la voit convoler avec le dragon, et assurer sa descendance. Tout se déroule selon le plan. Tout, y compris l'éclat qu'il voit dans les rues de la ville. Il sait que ce qu'il voit n'est pas vraiment le futur, mais se joue aussi en même temps qu'il regarde. Toujours délicate est la lecture des présages, et de leur temporalité. Les faits se mêlent et s'entremêlent sans cesse.


Il a bien vu le fratricide. Il a vu qu'il allait passer à l'action. Qu'il est en train de le faire. Ugor voit l'audace et l'impatience, l'impondérable contre-attaque du puîné qui jalouse l'autre, et de l'aîné qui n'ose rien. Il a vu comment tout cela se finirait. Il sait déjà la fin de cette histoire, de la sienne, et de tant d'autres choses.


Il a vu la mobilisation des soutiens du Prince de Dorne, des dizaines de glaives et de valyriens parmi l'Ancien Sang, et il voit aussi leur course vers les terrasses et plateformes du palais abritant les positions de tir des balistes sensées combattre une arrivée de dragon Braenaryon dans les cieux de la Perle de Dorne. Aussitôt, les tirs, de partout, les carreaux d'arbalète qui claquent et qui sèment la mort. Le désordre dans les casernements, ou les « pro » et « anti » règlent leurs comptes à la valyrienne, glaive et surprise, légionnaires maculant de sang les couchettes dans lesquelles ils sont assassinés. Les hommes du Prince Aerymor sont battus et repoussés ; Ugor sait déjà où ils vont se rendre et sait aussi qu'il n'a pas besoin de prévenir les loyalistes dont les patrouilles suivent déjà les frondeurs aux glaives détrempés de sang.


Le Prince Maegor est déjà sur le pied de guerre ; il a pris les devants, et harangue ses hommes et son corps d'officiers. Il interrompt les visions du prêtre ; Ugor le voit sur le pas de la porte avant de l'entendre dans son dos, lâcher la sentence qui attend son frère. Le prêtre acquiesce ; il a déjà vu la fin de l'Histoire. Le Dragon Meirgyr est protégé, de même que les armes lourdes, et l'ordre d'arrestation des mutins ne tarde pas ; il est relayé partout par des estafettes montées. Renouvelant ses propres assauts, Aerymor tente littéralement de prendre le dessus sur les soutiens de son frère mais c'est peine perdu. L'essentiel des centurions et officiers valyriens a déjà cadenassé les casernements des troupes dont la loyauté n'est pas vérifiée, ce qui est vite porté à la connaissance du jeune prince.


Ugor sent son cœur se serrer, alors.


D'un côté, Maegor est envoyé sur une fausse piste près du port, et doit veiller à ramener la discipline dans une véritable chasse aux mutins au sein de la flotte. Plusieurs équipages de galères sont mis en alerte, et nombre de marins sont sévèrement mis aux fers par les légionnaires le temps que l'on distingue quels sont les ordres et obédiances de chacun. Le fils du Diadoque comprend alors qu'il a été joué par son frère, qui va tenter autre chose ; il n'a jamais atteint le port. Montant Meirgyr, il essaie de trouver le lieu où les fidèles d'Aerymor tentent de s'échapper...


Le prêtre voit les légionnaires du puîné former un mur de larges boucliers ovales, tendant leurs lances. Ils accueillent la charge des soutiens de Maegor qui les retrouvent. Dos au mur d'une forge, ils tiennent bon, et le sang coule à flots. Les lances frappent aux gorges, aux visages, à tous les défauts dans la ligne. Les blessés des deux camps sont exfiltrés de la ligne de contact par leurs camarades, et un roulement régulier des effectifs laisse aux deux camps leurs effectifs s'effriter. Et pourtant, Aerymor voit ses masses se réduire à peau de chagrin, lentement mais sûrement, piégé comme il est alors que son opposant reçoit sans cesse de nouveaux renforts à lancer dans les combats.


La forge est réquisitionnée par la force. Aerymor laisse éclater son impétuosité, et Ugor sait que le dénouement de ce triste spectacle arrive enfin.


Il voit Aerymor répandre dans la rue tout le contenu des fours et creusets de l'édifice, répandant immédiatement les flammes d'un incendie cruel qui se propage de la forge aux bâtiments alentours, des braises, du charbon incandescent et de l'acier en fusion jusqu'aux hommes qui hurlent et se tordent de douleur. En quelques instants, le bruit du brasier incandescent couvre celui des infortunées victimes, et quelques hommes intacts au milieu de l'enfer se découvrent du sang de l'ancienne Valyria, insensibles aux ravages des flammes qui pourtant dévorent leur tenue, leur bouclier. Aerymor n'en croit pas sa chance ; il progresse au sein du brasier pour s'en extraire à son tour, au milieu des scories, des corps et des bâtiments qui s'effondrent.


Ugor le voit marcher, nu, débarrassé de l'acier de ses protections, de ses vêtements qui ont brûlé en quelques instants. Magnifique, fort, puissant. Et le contemple avec douleur, des larmes roulant sur ses joues.


Aerymor est touché par une volée de carreaux, qui fauche les autres survivants. Puis une autre volée, et encore une autre. Aerymor se traîne au sol, atteint par deux fois. Il est saisi, manu militari, par des légionnaires loyalistes qui l'emmènent.


Ugor hurle de douleur et de tristesse. Il se tient le ventre, s'éloigne des flammes, s'essuie les yeux des manches de sa longue robe rouge.


Quelle prophétie de feu et de sang, de folie pure.


Il faut au moins ça pour sauver le monde.


Des bruits de pas, derrière lui.


Ugor se retourne.


« Je savais que vous veniez. »


« Si c'était le cas, tu aurais déjà pris la fuite, ou prévenu Maegor. »


« Ma mort était inévitable. Je l'ai vue dans les flammes. »


« A d'autres, prêtre. Tu nous as conduits ici, tu nous as perdus. Tu dois payer. »


« Faites votre office, centurions. »


Les deux hommes s'avancent, glaive au poing. Et ils plantent sans vergogne le Bernalas, qui meurt un peu content, sourire aux lèvres maculées de sang, qui se donne à l'étreinte de la mort avec le sentiment du devoir accompli. Il entend d'autres bruits dans les couloirs. Il n'attend pas d'être sauvé ; il a vu quelle était sa fin, et elle est précisément en train d'arriver.


La prophétie va pouvoir suivre son cours.


Au petit matin, les traîtres survivants sont sacrifiés sur le bûcher, et offerts en sacrifice au Dieu de la Lumière. Aerymor, à l'agonie, est amené par les légionnaires qui l'ont capturé Il est traîné, inconscient, parmi ceux qui l'ont suivi et qui meurent dans l'infernal brasier du Maître de la Lumière, un prêtre-rouge de l'expédition s'avance vers lui, sous le regard de Maegor, de Meigyr, de mille légionnaires. On lui relève la tête, tenue par le cuir chevelu. Entièrement nu et couvert de blessures et de suie, à peine conscient. Le prêtre tire un long poignard et lui ouvre la gorge, qui répand au sol tout le sang qu'il reste au jeune guerrier. Il dodeline de la tête, et finit par ne plus bouger. Mort.


« Le sang est la richesse du monde, offert en sacrifice au Dieu Rouge ! »


La carcasse, traînée jusqu'au brasier. Jetée dedans, et qui s'embrase enfin maintenant que la magie obscure qui l'habitait a disparu, avec le sang, avec la vie, personne ne le sait. Le prêtre ouvre les bras vers le ciel.


« Pour toi, R"hllor ! Voici l'essence qui te permettra de conjurer les Ténèbres ! Car la nuit est sombre, et pleine de terreurs ! »


« Car la nuit est sombre, et pleine de terreurs ! » scande la multitude.


Maegor, revenu d'avoir maté la rebéllion, découvre enfin un mot dans le bureau du prêtre-rouge, laconique, écrit avec de la Suie.


« Suis ta soeur. Ton père arrive. »


Le Cyvosse
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