Nonchalamment installé sur une chaise de campagne mon épouse sur les genoux en train de nous témoigner toute l'étendue de notre affection réciproque sans faire grand cas tant de la présence de nos chevaliers braves parmi les braves ayant anéantis une troupe ennemie la veille ni de celle du petit peuple nous accompagnant vers nos terres septentrionales qui deviendraient les leurs par la force des choses, je savourai sans la moindre once de gène la présence réconfortante de ma compagne au milieu des terres florissantes de la Sang Vert. Le peuple de réfugiés qui nous suivait avait rapidement pris ses marques autour de nous rassuré par la férocité de mes protecteurs. Des jeunes femmes s'étaient d'ores et déjà proposées au service de la princesse qui avait su faire grande impression lors de notre arrivée en prenant soin de tout un chacun de la plus douce des manières. Quant aux enfants, certains d'entre eux nous servaient à présent comme pages là ou d'autres étaient devenus écuyers de mes hetaerois. Autant de manifestations de loyauté soulignant l'affection sincère que nous vouaient le peuple de la Principauté. Les gens se déplaçaient assez librement autour de nous et dans l'enceinte du campement de fortune. Mais, mes tueurs adoubés veillaient néanmoins au grain sans la moindre aménité. Mes doigts caressaient tendrement le ventre de Jasmyne par dessus le tissu de sa robe afin de tenter de ressentir la vie naissante en sa matrice créatrice au creux de son être. Mes lippes quant à elles ne se trouvaient guère en reste puisqu'elles s'activaient à semer une litanie d'odes humides et bruyantes sur la nuque et les cheveux de ma dulcinée. Soudain et ce bien fatalement, nous fumes happés en dehors de notre havre de paix et d'amour par l'arrivée soudaine de ser Lyonnel qui m'annonça que nous venions de recevoir des renforts inattendus envoyés par mon frère. Lorsque les dits renforts se présentèrent devant moi, je constatai le caractère relativement incongru de leur nature. Car, mes dernières recrues étaient âgés de douze à dix huit printemps et faisaient partie des orphelins qui avaient rejoints Spectremont suite à mes mesures pour les y attirer. Seuls se tenaient là les plus robustes d'entre eux et les plus dangereux. Mon regard croisa celui de ma reine des dunes et je lui soufflai. "La bravoure n'a point d'âge. Ne dit on pas que la valeur n'attend point le nombre d'années. Je m'excuse pour cette entorse au serment que je t'ai fait avant notre départ mais tous ces jeunes sont volontaires. N'est ce pas les garçons ?" Concluais-je en me tournant vers eux.

Assise en travers des genoux de son aimé, ses doigts habiles glissent entre les mèches cuivrées de son aimé. Un fin sourire sur ses lèvres, elle ferme les yeux au contact des baisers taquins de son époux dans son cou, dans sa nuque. Tandis qu'il caresse son ventre au creux duquel grandit leur progéniture. Il couvre d'amour l'enfant et la mère. Jasmyne encore épuisée se laisse doucement profiter des sensations doucereuses qu'il lui offre, tout en sachant très bien qu'il soit possible que cela ne dure pas. Jasmyne a pris le temps de s'occuper de réfugiés, pour les rassurer, a veillé a la distribution d'eaux, de couvertures et de rations. Bien d'entre eux ont loué les dieux de leur mission de sauvetage et ces derniers trouveront la paix entre les murs de Spectremont. La princesse était bien entourée, quiconque lui voudrait du mal n'aurait pas eu le temps d'y penser qu'il serait déjà mort. Et après ces longues heures de soutien et de travail, la Princesse a trouvé plus raisonnable de se retirer un moment pour se reposer. Moran l'a rejoint et tous deux ont profité de ces instants pour se témoigner cette affection. Ser Lyonnel fait alors irruption dans leur pavillon pour annoncer l'arrivée de renforts depuis Spectremont. Le couple princier sorti alors de leur bulle réconfortante pour découvrir ces jeunes hommes, out juste adolescents pour certains, prêts à défendre et a aider. Il semblerait qu'une séléction avait été faite en amont. Ce qui frappa Jasmyne ce fut la détermination dans leurs yeux.

Son regard croise celui de son aimé, il sait à quoi elle pense, pour elle ce sont encore des enfants mais en guerre ils sont déjà des hommes. Il lui présente ses excuses, pour le serment qu'il lui avait fait et de ne pas impliquer d'enfants. Ces derniers n'ont pas non plus été arrachés aux bras de leur mère, même s'ils sont tous le fils de quelqu'un. Elle voit qu'ils sont là avec le besoin de montrer leur valeur, prêts et moivés. Leur fougue inspirera les autres, assurément. Ses doigts glissent dans la main de son époux, afin de lui faire comprendre qu'elle ne lui en veut pas. Ces derniers sont visiblement heureux de servir leur prince. Elle espère qu'ils les ramèneront sains et saufs a leurs familles, à leurs proches, ou a leurs amis, qu'importe leur situation familiale. « Fils de Dorne, soyez fiers de votre dévouement pour votre patrie et pour la paix. Que les Sept vous protègent. » Ils seront les parfaits futurs chevaliers dont l'histoire inspirera nombreux jeunes hommes a travers Westeros. Un mot d'encouragement de sa part et aussi pour que son époux comprenne qu'elle ne lui en tiendra pas rigueur, elle a espoir que ces derniers rentrent à Spectremont en héros grâce a la gestion du conflit de la part de Moran. Elle a peur, mais elle ne le montre pas, elle veut qu'il puisse compter sur elle, a toutes épreuves et qu'en aucun cas elle ne l'influence trop dans son esprit.

La promiscuité avec ma jeune et superbe compagne ne manquait guère de provoquer en moi moult effets dont les expédients les plus efficaces passaient par le témoignage ardent de notre fusionnelle complicité. L'ensemencement de sa fine peau halée aussi soyeuse que la plus précieuse des étoffes et aussi désirable que le plus majestueux des trésors par la litanie de baisers et de caresses que j'y avais déposé semblait la faire rayonner davantage encore si une telle chose se révélait envisageable. Cependant, notre bonheur conjugal pour inspirant et rayonnant qu'il ne manquait de s'avérer pour nos partisans et nos soutiens populaires n'en apparaissait pas moins comme parfois fort désinvolte aussi afin de me composer une attitude plus altière et dégager une aura bien plus souveraine face à mes jeunes recrues dont la détermination brulait dans le regard, je me détachais à contrecœur de mon amour avant de repositionner la couronne princière ceignant mon front. Je m'excusais ensuite immédiatement auprès de ma tendre moitié enceinte pour la présence de soldats aussi juvéniles dans nos rangs eu égard à la promesse que je lui avais faite avant notre départ. La réponse princière de la souveraine de la maison Garland me gonfla de fierté conjugale devant la majesté innée de son timbre autant que l'acuité de ses propos. Je sentis la tension palpable de ma compagne en dépit de son masque d'impassibilité placardée sur son minois terriblement ravissant. La connaissant par trop bien pour me laisser abuser par pareil artifice. Je déposais une main solidaire sur son épaule que je caressais avec douceur et affection me réfrénant férocement de la prendre dans mes bras. Tenir notre rang devant les plus jeunes guerriers de notre armée s'avérant essentiel car les jeunes étaient par nature plus sensibles à certaines choses et ces jeunes gens qui avaient été à deux doigts de basculer dans le brigandage avaient semble t'il besoin d'un certain cadre de discipline. Jaugeant chacun d'entre eux d'un regard acéré d'aigle, je me ménageai un effet théâtral avant de me lancer. "Jeunes gens. Si vous vous trouvez devant mes yeux en ce jour c'est parce que vous avez frôlé la limite du brigandage. Raison pour laquelle mon frère le seigneur de la maison Toland vous a envoyé auprès de moi. Vous n'avez rien de vulgaire brigands. Vous valez bien mieux que cela ! Vous avez comme mon épouse su survivre à une vie injuste d'orphelin. Et pour cela vous avez toute mon estime. Je ne vais point vous mentir justement en raison de cela. Ce qui vous attend n'a rien d'une partie de plaisir. Bien au contraire, vous allez suer saigner souffrir avoir les entrailles tordues par la terreur mais vous deviendrez des hommes dignes du respect de tous." Tournant le visage vers Jasmyne, je cherchai l'inspiration dans les grands yeux ébènes de ma moitié avant de replacer une mèche revêche derrière son oreille.