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Tom Cullen est <a href="/t9409-renly-stackhouse#295403" target=_blank"><span class="Gp_Bief">Renly Stackhouse</span></a> - Scénario Pris

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Renly Stackhouse - Lord de la maison Stackhouse & Général de l'Armée des Marches - <a href="/t9409-renly-stackhouse#295403" target=_blank" >Scénario Pris</a>

Les cartes s'étendaient sous ses yeux, les frontières avaient été plus d'une fois corrigées et les mots, qu'il avait encore parfois du mal à dompter comme aujourd'hui quand la fatigue se faisait sentir, semblaient s'amuser à le narguer juste devant ses yeux, les lettres se mettant à danser de temps à autre, alors que ses yeux se plissaient, comme si on cherchait à l'empêcher d'en retirer tout le sens. Pour autant, il avait passé tellement d'heures, la tête penchée à les étudier au centimètre près, qu'elle n'avait plus autant de secrets pour lui et que les noms semblaient graver dans son esprit, si fortement qu'il n'avait guère besoin de s'attarder sur leur lecture. Il n'empêche qu'il voyait aussi le nom des maisons, des royaumes qui avaient été tour à tour ennemis, puis alliés, puis à nouveau ennemis. Jouant à un jeu d'alliance qui était de plus en plus précaire et qui limitait tout particulièrement la confiance qu'on pouvait accorder à ceux qui décidaient de se ranger derrière le Bief, et derrière la figure de Manfred Hightower. Le temps du Conclave de Goëville semblait remonter à présent à une éternité, tout comme les événements du banquet de Hautjardin. Et tellement de choses encore, comme si cela venait à appartenir à une ancienne vie. Était-elle plus simple ou plus compliquée que celle qu'il vivait maintenant ? Il n'avait sûrement pas la réponse à cette question. Mais il avait perdu bien des choses et il en avait gagné bien d'autres également. Pour autant, tout n'avait pas la même valeur, la même saveur à ses yeux. Tout comme ce qui était dessiné juste sous son regard, le monde avait évolué, et il avait évolué avec ce dernier. 

L'Empire venait à porter ses ramifications un peu partout au cœur de Westeros, mais le Bief et les Puissances Centrales qui se dénommaient encore ainsi, venaient à combattre, grappillant du terrain dans certains endroits, perdant d'autres ailleurs. L'Orage était à bout de souffle et il était heureux d'avoir participé à cette entreprise, venant à étouffer un peu plus le royaume comme la couronne en elle-même. La première bataille de Tinivel, la prise de Lestival, de Havrenoir, le pont de Frétilletrique, voilà des villages, des villes, des cités où il avait gravé son nom dans la pierre. Même quand le Bief avait été transpercé de part en part, face à l'armée Durrandon bien plus importante et bien plus performante. Le Conflans n'était qu'un champ de bataille, à la croisée des chemins. Joren avait fait demi-tour, il y a bien des lunes de cela, pour essayer de le défendre de la menace du Loup et du Dragon, et il avait perdu. Son allié bieffois qu'il avait laissé se faire massacrer, son peuple qui s'était en partie retourné contre lui, et sa vie pour finir dans tout cela. Le destin de Mern Gardener n'avait plus jamais été le même après ça, et même si Renly avait suivi la montée au pouvoir du nouveau souverain, qui lui avait offert bien des choses en récompense de ses prouesses militaires, il n'en restait pas moins que le changement de pouvoir n'avait pas été le plus agréable des moments auquel assisté. Le changement de tête couronnée pouvant donner un nouveau souffle à l'opposition, comme précipiter un peu plus le royaume vers sa chute. Dans tous les cas, le Lord Stackhouse était un chevalier dans tout ce que cela voulait dire, dans tout ce que cela pouvait représenter. Dans sa façon de s'exprimer, dans sa façon de penser, dans sa façon d'évoluer dans la société, dans sa façon d'agir sur un champ de bataille. C'était une voie qu'il avait décidé de suivre depuis sa plus jeune enfance et ce n'était pas maintenant qu'il allait se détourner de cette dernière. Et de ce fait, cela voulait dire qu'il offrait sa vie à son royaume, qu'il offrait sa vie à son Roi. L'Ouest était un partenaire tout particulier, sur lequel Renly préférait garder le silence, se demandant si finalement ce dernier ne risquait pas de faire volte-face, la cupidité n'était pas une valeur qu'il venait à reconnaître, et les humeurs des Lions semblaient bien trop changeantes pour leur accorder un crédit totalement aveugle. Mais ils étaient loin l'un de l'autre et il fallait s'en tenir à ça. Quant à Dorne, c'était comme s'il avait signé un pacte de sang, des années auparavant, un lien qui s'était forgé à la frontière entre la Principauté et le Bief. Mais s'il avait su se faire délicieux parfois, il s'était bien souvent forgé dans le fer et dans les cris d'agonie. Les terres n'étaient plus insoumises, invaincues et intactes et c'était à se demander qui était véritablement aux commandes là-dedans. La rébellion avait fait son office, et les Valyriens avaient fait leur apparition. Renly ne pouvait oublier que la dernière fois qu'il avait croisé des hommes venant de l'autre côté du Détroit, il avait accompagné leur chute. Les Valtigar ne pouvaient venir jusqu'ici, pour avoir le simple et doux projet de s'installer sans avoir des envies violentes de conquête. Mais chaque problème était à voir en temps voulu, et il serait là, à chaque fois qu'on venait à exiger sa présence. C'était plus qu'un devoir, c'était le fondement même de son existence. 

L'arrivée de ce dernier concurrent dans le jeu des pouvoirs, venait sans doute amener un peu plus de piquant dans cette sordide histoire qui se déroulait à Westeros. Personne n'était épargné, de près ou de loin, prenant les armes ou labourant les champs. Et il continuait, et il continuerait à faire ce qu'on attendait de lui, même si certaines blessures étaient bien plus grandes que d'autres. Renly avait mené de nombreux combats, commençant tout jeune à la frontière avec Dorne, où se trouvaient les terres de Ornholt, les terres des Stackhouse. Le mariage de son père avec sa mère, issue d'une maison dornienne, n'avait pas su désarçonner les mécréants de la Principauté qui ne cessaient de faire des incursions sur ses terres, et même sur l'ensemble des Marches qui venaient à former une barrière naturelle entre les deux royaumes. Il s'était illustré très tôt, d'abord comme écuyer contre l'Ouest, gagnant son titre de chevalier, puis contre les pilleurs voisins qui venaient empoisonner trop régulièrement la vie des bieffois vivants à la frontière. Puis, il était parti, combattre plus loin, avec plus d'hommes, et le voilà qu'il était en position de force dans l'Orage, une armée sous son commandement. Le petit lord Stackhouse n'était plus aussi petit, n'était plus aussi méconnu ou insignifiant. Était-ce de la chance, de l'intelligence ou de la folie ? Sans doute un savant mélange des trois qui l'avaient conduit là où il en était aujourd'hui. Mais tout en regardant cette carte, il ne pouvait véritablement faire abstraction de Beaupré. Telle une blessure qu'on venait rouvrir, une brûlure au fer-blanc qui continuait à mettre les chairs à vif même après avoir retiré le métal, son cœur semblait étouffer, sa gorge se serrait en repensant à son fils qu'il avait perdu là-bas. La plus grosse déchirure de toute son existence, sa propre tempête contre qui, il continuait encore à affronter jour après jour depuis le moment tragique. Des fils, il en avait eu d'autres, mais Rickon avait été l’accomplissement d'un tout, d'un parcours sans ombrage, à l'apogée de son existence. Il devait donc réduire à néant l'Orage, comme on avait réduit son fils au silence éternel, et peut-être parviendrait-il à trouver le repos avec ses propres tourments.