Hapiness is a butterfly [Tour XI - Terminé]

Hapiness is a butterfly

Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Seule face à elle-même depuis bien trop longtemps, enfermée entre les quatre murs de sa chambre pour soi-disant retrouver de l’éclat, Daena scrutait par la fenêtre le soleil brillant de l’été qui lui manquait tant. L’empire était une fois de plus vainqueur et Fort-Darion n’était plus un endroit paisible comme les dernières semaines, mais bel et bien une fourmilière. Ses yeux ciels plongés vers l'extérieur, elle admirait la vue et s’étonnait de toutes ces allées et venues avant de comprendre qu’il s’agissait là d’une opportunité inespérée pour sortir sans se faire repérer. Le Mestre chargé de sa surveillance ne cessait d’être sollicité pour répondre à des tas de questions et apporter son aide pour des blessures de cuisine futiles.

Elle enfila avec hâte une cape bleue pour protéger son teint de porcelaine des rayons de l’été et masquer par la même occasion son identité, le temps d’une balade discrète. Elle rêvait déjà. De sentir la chaleur réchauffer son coeur, d’inspirer l’air frais à pleins poumons, loin de ses démons et de cette chambre où elle étouffait plus qu’elle ne se reposait. Ses longs cheveux blonds tressés sur le côté, elle était prête.

Évidemment, elle prit toutes les précautions nécessaires pour ne pas être entendue et ferma délicatement la grande porte derrière elle, scrutant chacun des couloirs avec minutie pour ne croiser personne avant d’avoir atteint la foule, avant de pouvoir disparaître davantage, elle que l’on regardait déjà si peu. A pas de velours, elle contourna l’escalier principal pour sortir par une porte moins fréquentée et ainsi, rejoindre tranquillement la cour extérieure. Galvanisée par l'adrénaline, par cette crainte muette de croiser le Mestre et d’être renvoyée illico de là où elle venait, son cœur prit une vitesse de course alors même que ses pas étaient plus doux que jamais.

La tête basse, elle avançait sans se poser de question pour rejoindre sa liberté volée, l’espace de quelques heures. Mais à trop regarder ses pieds, elle se heurta de plein fouet à une frêle silhouette, titubant vers l’arrière d’un bon mètre avant de pouvoir reprendre ses esprits. Son souffle se fit plus court, anxieux et délicatement, elle releva les yeux pour la découvrir.

Une élégante jeune femme aux cheveux teintés de roux et à la peau plus blanche encore que la sienne. Elle n’était pas une peyredragonienne et espérait ne pas avoir à craindre cette rencontre inattendue, car ce visage, Daéna le connaissait, et pas pour les meilleures des raisons. En effet, si ses traits fins lui donnaient un air paisible, elle savait qu’Eira, l’amie d’Isla, était au coeur de bien des conversations ou plutôt des ragots de couloirs inconvenants.

Retirant la cape qui couvrait son visage, elle lui adressa un sourire confus.

Je suis vraiment navrée, je ne regardais pas où j’allais.
Ne vous ai-je pas fait mal ?

Après autant de temps passé seule et plus encore aux côtés de blessés de guerre injurieux sous l’effet de la douleur, la jeune Lady en avait presque perdu ses bonnes manières et ne savait plus vraiment comment se présenter aux gens. Une chose était sûre, leur rentrer dedans n’était pas la bonne façon de procéder !

Eira, c’est bien ça ?
Je.. Je suis une amie d’Isla. Glissa-t-elle pour tenter de gagner sa sympathie plus que ses reproches après un tel choc frontal.

Une simple question rhétorique, car elle connaissait la réponse. Cette chevelure de feu était si atypique qu’il était impossible de se méprendre sur l'identité de cette splendide créature.
Une nouvelle vague de monde s'engouffrait sous les arcades de la forteresse Impériale et Daena sentit la panique la gagner de nouveau, priant pour que cette conversation ne s’attarde pas car ici, elle était une proie facile et son plus grand prédateur n’était sans doute pas loin…

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- T'en penses quoi toi, de tout ça ?

Chat feule un peu, pas très convaincu mais suffisamment pour manifester sa désapprobation. Eira soupire et roule d'un tour sur son lit. Beaucoup lui ont écrit pour lui présenter ses condoléances, y compris quelques maisons ayant cru les rumeurs de sorcellerie qui circulaient à son sujet. L'empereur aussi, dont elle a dû relire deux fois la lettre pour réaliser qu'elle s'adressait bien à elle. Eira n'a jamais été aussi sollicitée que depuis la mort de son père et la prise de leur fief, ce qui la met considérablement mal à l'aise. Elle n'a jamais été la Lady parfaite, était plus à l'aise dans le sable et l'eau de mer que dans n'importe quelle salle bondée de monde. Chat monte sur le lit, tapote un peu Eira du bout de la patte, feule à nouveau. Il s'en fiche de ses histoires, et il a faim.

- D'accord. C'est compris. Oui c'est bon, j'ai saisi. Foutu Chat.

La jeune femme grogne un peu et finit par se lever, a l'impression d'avoir dormi six jours et n'est peut-être pas si loin du compte. Elle fait de son mieux pour recoiffer ses cheveux qui ne veulent jamais être coiffés et sort de sa chambre, ce qui arrive bien plus souvent depuis la fuite impromptue de Chat en ville. Ce n'est pas la première fois qu'elle envisage de piller les cuisines de Fort-Darion, elle a préféré s'isoler ces derniers temps et prenait ses repas seule. L'agitation de la forteresse lui avait pourtant manqué, elle s'en rend compte désormais.

La coupant dans son élan, une jeune femme la percute et s'excuse presque aussitôt. Eira ne la reconnait pas dans un premier temps, puis finit par se souvenir avoir déjà vu ses traits aux côtés d'Isla. Très vite, elle comprend que quelque chose ne va pas. C'est l'urgence dans sa voix, ou son regard qui ne se pose nulle part. Ses justifications pressées, comme si quelque chose la poursuivait et qu'elle ne voulait pas être rattrapée. Eira fronce les sourcils et secoue la tête, peut-être n'aime-t-elle pas l'agitation ? Elle sait que certaines personnes ont des difficultés à rester entourées d'autant de monde trop longtemps, qu'elles se sentent vite submergées. Quoi qu'il en soit, elle sait que quelque chose ne va pas.

- Non, vous ne m'avez fait aucun mal. Ne vous en faites pas.

Eira fait de son mieux pour avoir l'air rassurante et capter le regard doux de son interlocutrice. Elle a rarement eu affaire à un visage d'une beauté aussi naturelle et sincère. La tension émanant de la jeune femme commence à la gagner, elle se sent elle aussi de plus en plus nerveuse à rester au milieu de ce couloir. Sans trop réfléchir, elle pose sa main sur l'épaule de l'insulaire et l'invite à s'échapper de cet endroit. Elles passent dans plusieurs couloirs jusqu'à atteindre les jardins, et l'air frais. Après avoir fait quelques pas, Eira finit par sa tourner vers elle à nouveau.

- Eira, c'est ça. Et vous, je crois savoir que vous êtes Daena. Enchantée de faire votre connaissance.

Elle lui sourit à nouveau, étudiant du coin de l’œil ses réactions. C'est très étrange, cette peur.

- Est-ce que vous allez bien ?

La question mérite d'être posée, selon sa propre expertise.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Enfermée depuis plusieurs jours, la jeune Redwyne retrouva vite ses esprits et sa bonne humeur au contact d’Eira, souriante et naturellement bienveillante. Sa présence réconforta immédiatement la demoiselle, inquiète d’être aperçue à l'extérieur de sa chambre alors même que cela avait été interdit par son époux. Son corps vint se raidir instantanément au contact de la main de la rouquine sur son épaule, une crainte de douleur devenue un réflexe qu’elle peinait de plus en plus à dissimuler au fil du temps. Si elle avait su camoufler avec brio les sévices de son mari depuis le premier jour de leur union, les répétitions d'actes violents l’avait rendue particulièrement anxieuse, désordonnée et plus hargneuse qu’elle ne l’avait jamais été auparavant.

Sans dire un mot, elle accepta néanmoins de suivre la demoiselle pour trouver la quiétude tant désirée dans un endroit moins fréquenté que les couloirs de la forteresse impériale en pleine ébullition à l’approche des grandes festivités.

De splendides jardins se dressèrent alors devant elle, gorgés de lumière et sans l'ombre d'un passant, tous trop occupés par les préparatifs à l'interieur. Son corps fut parcouru par d'intenses frissons, revigoré par cette sensation d’espace et de liberté qui lui manquait tant. Une liberté volée, certes, mais absolument délicieuse malgré tout.
A quelques pas de leurs positions se trouvait un banc, protégé des regards par une immense statue décorative dont elle ignorait la signification. Toujours murée dans un silence quasi religieux, Daena vint s’installer, s'adossant contre la paroi chaude de l'assise avant de plonger son regard ciel dans celui de sa rencontre du jour.

Venez, installez-vous. Je serais ravie d’avoir un peu de compagnie.
Si vous avez du temps évidemment.

Depuis son retour du camp des blessés, la blondinette se sentait dévorée de l'intérieur par sa solitude et l’absence de ses amis. Fort heureusement, les fêtes annoncées pour sceller la nouvelle alliance de l’Empire avec le Val allaient sans doute améliorer son quotidien et lui permettre de revoir du monde, de rencontrer de nouvelles têtes également.

Pardonnez-moi mon agitation, il semblerait qu’il soit bon pour ma santé de rester au repos jour et nuit…
Si cette petite escapade pouvait rester entre nous, cela serait appréciable… Lui adressa t-elle avec un sourire complice, comme une enfant en fugue.

Si elle ne connaissait pas suffisamment la demoiselle à ses côtés pour avoir une confiance absolue en elle, leur amitié réciproque avec Isla lui donnait toutefois l’envie de croire qu’entre femmes, elles pouvaient se soutenir pour quelques cachoteries sans grande importance.

Je.. je pense ne rien vous apprendre, mais les nouvelles ici circulent vite... J’ai appris le drame qui à touché votre famille et vous adresse toutes mes condoléances. Si je peux vous être utile, ma porte vous est grande ouverte. Dieu sait que je passe du temps enfermé entre ces murs, vous ne devriez pas avoir de mal à me trouver, si vous avez un jour besoin de parler.Dit-elle, compatissante.

Son offre était sincère. Si le visage de Daena n’était que douceur et délicatesse, son âme l’était également. Elle donnait aux autres sans compter, à ses proches comme n’importe qui d'ailleurs. Évidemment, ses mots ne seraient que poussière dans l’esprit sans doute très attristé d’Eira, mais elle ne pouvait pas jouer à l’ignorante, préférant lui offrir une main tendue sans grande valeur plutôt que des sourires gênés et maladroits.

Les rayons du soleil éclairaient la peau blanchâtre de l'insulaire qui ferma les paupières pour savourer cet instant. Tout était parfait ; la chaleur qui s'étalait sur sa peau, le silence, l'air frais qui s'engouffrait dans ses poumons. Cet instant, elle en avait rêvé depuis plusieurs jours et était prête à supporter toutes les réprimandes du monde pour quelques minutes de plus.

by lilie

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Ce n'était pas grand chose. Pas assez pour supposer quoi que ce soit, mais tout de même. Elle a très vite éloigné sa main en sentant la jeune femme se raidir sous son contact, comme s'il lui était déplaisant, comme si elle craignait que le geste devienne violent. Son froncement de sourcils s'accentue un peu, bien qu'il ne lui vienne pas l'idée d'en faire la remarque. Que pourrait-elle dire ? Elle sait que ses manières offusquent parfois et que les mœurs sont différentes selon d'où l'on vient. Elle garde cette idée comme explication, insatisfaisante mais suffisamment plausible pour faire taire les questions dans sa tête. Elle entre néanmoins en collision avec toute la chaleur et la gentillesse que Daena renvoie et les mots qui sont adressés à son égard.

- Oui, bien sûr. Avec plaisir.

Eira sourit, toujours un peu pensive, et s'installe aux côtés de la blonde. Les mots qui suivent ne l'aident pas à faire taire ses craintes. La riveraine reste un instant interdite, sans oser prononcer un mot et sans savoir si tout ça est bien sérieux. Elle n'a jamais été très douée pour communiquer avec les autres Lady, surtout celles comme Daena qui sont pour ainsi dire... parfaites. Gracieuses, douces, belles et polies. Eira fait alors de son mieux pour ne pas lui paraitre inconvenante, trop brutale ou trop sauvage, éloigne un peu l'éternelle enfant toujours fourrée dans la boue ou dans l'herbe pour se souvenir de ce que les Septa essayaient de lui apprendre.

- À vrai dire, c'est à moi de vous demander pardon mais... qui juge qu'il soit bon pour vous de rester alitée ? Pourquoi rester enfermée, si... êtes vous souffrante ?

Daena ne lui semble pas malade. Elle n'y connait rien ou presque en ce qui concerne les subtilités du corps humain, mais l'état de la jeune femme n'a pas l'air terrible au point de devoir passer toutes ses journées allongée.

- Je ne dirai rien, quoi qu'il en soit. Vous avez ma parole.

Dissimuler les bêtises des autres ne l'embêtent pas, au contraire. Mais cette bêtise là n'a pas l'air d'en être une, et l'affaire semble suffisamment sérieuse pour qu'Eira le soit aussi. Elle rit volontiers des ragots sans conséquence et les racontera avec plaisir, mais sait qu'il s'agit d'autre chose ici. Ce qui l'inquiète considérablement, sans même qu'elle ne sache pour quelle raison. Son triste sort est vite rappelé à ses oreilles, cette fois elle ne peut pas se défiler. Eira soupire.

C'est drôle, mais elle a envie de lui dire. Pour une fois, elle aimerait lui confier la vérité et lui dire que tout ça la dépasse, qu'elle n'est pas sûre de ce qu'elle ressent et qu'elle ne se sent pas toujours aussi triste qu'elle le devrait. Que son père était presque un inconnu, et que Salvemer a longtemps eu des airs de prison. Mais rien ne sonne juste dans sa tête, pas assez pour qu'elle puisse l'exprimer. Elle se contente alors d'apprécier sa douce sollicitude, et son offre. Peu de personnes la lui ont fait. En général, les autres préfèrent s'éloigner de tout ce qui flirte avec la mort.

- Je vous remercie beaucoup, Daena. J'y penserai.

Elle y pensera, mais en vérité l'expression de l'insulaire la laissait penser qu'elle avait plus besoin d'aide qu'elle à cet instant. Elle semble savourer ce moment, pourtant si banal pour Eira. Elle a souvent songé dernièrement que si elle disparaissait dans les bois pour des semaines, personne ne s'inquiéterait. Peut-être qu'elle pourrait même y disparaitre éternellement, devenir une sorte de légende un brin effrayante à raconter aux enfants. L'idée la fait sourire, mais elle comprend surtout que cette liberté, toutes ne l'ont pas.

- Pouvez-vous vous éloigner un peu d'ici ? Vous semblez avoir besoin de prendre l'air.

Et elle, elle a besoin d'une expédition.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

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All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Petite, on lui avait souvent répété de ne pas faire confiance à n’importe qui et elle l’avait d’ailleurs très bien compris, à ses dépends. Elle s’était naïvement laissé séduir par son bourreau du moment et cette expérience lui laissait un goût amer en bouche à chaque instant de sa vie. Avec le temps, elle avait appris. Appris à cerner les gens, à déchiffrer leurs attitudes pour jauger leur sincérité, et si cela n’avait rien d’une science parfaite, Eira ne laissait aucune place aux doutes. Elle était honnête et ne la trahirait pas, cela se lisait dans son regard. Elle osait plonger ses yeux dans ceux de l’insulaire sans vaciller un seul instant, le signe que la promesse de son silence ne serait pas bafouée sans raison.

Je ne le suis point, mais je risque de le devenir à force de rester enfermée ! Mon époux s’inquiète de mon état depuis mon retour. J’assiste le Mestre dans ses voyages pour le soin des blessés. Il voulait ainsi s’assurer que je sois remise de mes émotions et du dernier périple avant le début des festivités. Ces hommes, toujours à faire des montagnes d’un petit rien ! Dit-elle, forçant le rire comme elle savait si bien faire.

Ca, c’était la version officielle qui était donnée à tous ceux (rares, cela dit) qui s'inquiétaient de ne plus voir la jeune Redwyne en collectivité. La version officieuse était moins chevaleresque ; Aylan perdait patience de ne pas voir sa femme enceinte après bientôt deux ans de mariage. Même si cette histoire sonnait faux, son époux parvenait malgré tout à tirer les mérites de ce mensonge, se faisant ainsi passer pour un homme bienveillant et soucieux de l’état de santé de sa femme.

S’il était évident qu’elles avaient de nombreux points communs toutes les deux et une grande facilité à discuter comme si elles étaient des amies de longue date, il était aussi évident qu’Eira et Daena ne jouaient pas franc jeu l’une avec l’autre. L’insulaire scruta avec attention le visage de sa camarade avant qu’elle ne lui réponde et elle comprit sans difficulté qu’elle ravalait bien des pensées.
Que pouvait-elle dire à cela, alors même qu’elle venait de lui falsifier la vérité de son état avec un large sourire ?

Je ne suis pas certaine d’y être autorisée.

Dit à haute voix, cette phrase sonnait affreusement mal. De quel droit pouvait on décider à sa place ses moindres faits et gestes ? Horrifiée par ses propres paroles et davantage encore par le fait d’avoir accepté les règles sans broncher, la jeune Redwyne se releva avec entrain, le visage pétillant.

Cela ne change rien ! Allons nous balader. Où souhaitez-vous aller ? Je vous suis ! Par pitié, emmenez-moi loin, très loin d’ici ! Dit-elle en riant.

Son éducation parfaite tombait progressivement en lambeau, elle en avait marre d'acquiescer à toutes les requêtes sans bouger le petit doigt, de se montrer polie sans un mot plus haut que l’autre, d’être apprêtée à toute heure de la journée “au cas où”. Ravie par cette escapade à venir, Daena commença à marcher avec entrain aux côtés d’Eira Mallister, désireuse d’en apprendre plus à son sujet.

Vous êtes originaire de Salvemer, n’est-ce pas ? Comment était-ce ? Vous plaisez vous ici ?

Daena préparait le terrain. Elle souhaitait se faire sa propre opinion de cette demoiselle que bien des rumeurs dénigraient. Pour cela, rien de tel qu’un petit voyage dans le temps, ou de quelques confidences sur le passé, avec l’espoir vain que ses questions personnelles ne lui reviennent pas en pleine figure par la suite.

by lilie

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Beaucoup de choses l'intriguent, et si Eira est particulièrement friande d'histoires de cour et de potinages, elle sait reconnaitre lorsqu'une situation est sérieuse et nécessite une certaine dose de secret. Peu perspective mais instinctive, la mention de l'époux fait frisonner son échine d'une manière qui ne lui plait pas. Qui est-il ? Pourquoi veut-il qu'elle reste cloitrée entre quatre murs ? De quoi a-t-il peur ? Mais ces questions là, elle ne saurait les poser. Elle ne connait pas Daena, pas suffisamment du moins pour l'interroger ouvertement sur des sujets dont elle ne veut peut-être pas parler.

- Oh, vous disposez de connaissances en médecine ? Je dois avouer que je n'ai jamais été assez futée pour retenir quoi que ce soit de ce qu'on l'on essayait de m'apprendre, je ne peux qu'être admirative.

Alors elle rebondit sur ce qu'elle peut, et surtout, sur ce qui est le plus à même de faire plaisir à la jeune femme. Elle l'espère du moins, puisqu'elle ne connait pas toute l'histoire, elle préfère appuyer sur les talents et faire des compliments. C'est la manière la plus douce qu'elle connaisse d'apaiser une âme tourmentée. Et elle préfère s'attarder sur le cas de Daena, plutôt que sur celui qui en fait des montagnes pour rien. Sa première réponse, très vite balayée, ne fait que mener Eira sur des pistes qui ne lui plaisent pas. Elle n'a jamais rien retenu, c'est vrai, mais elle sait reconnaitre lorsque quelqu'un souffre. Son visage s'éclaire lorsqu'elle balaie les interdictions et les recommandations, ce qui la rend particulièrement belle.

- Je pense que vous êtes la seule à pouvoir vous l'autoriser.

Elle lui sourit doucement et se lève pour se placer à côté d'elle, proche mais pas assez pour risquer un contact qui pourrait être déplaisant à la jeune femme. Dans les faits, il n'y a rien de plus vrai. Daena peut s'en aller une heure ou deux, Eira espère seulement que les répercussions ne seront pas trop grandes. Mais qu'y a t-il de si terrible à une courte promenade en compagnie d'une inconnue ?

- Le fort est proche du Trident. La région est irrigué par plusieurs fleuves et rivières, je ne vous apprends rien bien sûr. C'est assez loin, et je trouve la présence de l'eau particulièrement apaisante.

Son amour (très mal caché) pour la nature lui vaut souvent quelques rires surpris, mais elle n'a réellement jamais trouvé mieux qu'un horizon dégagé et le clapotement de l'eau.

- Est-ce que cette destination vous convient ?

Une lueur joueuse s'allume également dans ses yeux, c'est euphorisant de s'éloigner un instant des tas de pierre dans lesquels on essaie de les confiner. Assez loin pour se sentir libres mais pas assez pour se mettre en danger. Le sujet de Salvemer est amené sur la table, encore, et la riveraine ne peut s'empêcher d'en grimacer un peu. Elle se dit qu'un jour, tout ça sera loin derrière elle. En attendant, elle se contente de sourire faussement, en espérant pouvoir le faire sincèrement un jour.

- En effet, je viens de Salvemer. Et je me plais beaucoup ici, bien plus que là-bas à vrai dire. Je me sentais un peu seule, j'étais très jeune lorsque ma sœur est partie et n'ai jamais jamais été très proche des hommes de ma famille.

La rousse hausse les épaules, c'est tellement loin désormais. Tant d'occasions manquées de se comprendre, dont elle ne pourra plus jamais se saisir. Tout ça la rend étrangement apathique, alors qu'elle a l'habitude de tout ressentir trop intensément. Elle se sent calme, à vrai dire. Est-ce le calme avant quelque chose de terrible ?

- Vous êtes une Redwyne par alliance, n'est-ce pas ? Puis-je vous demander d'où venez vous ?

Sûrement de Peyredragon, bien qu'elle ne puisse pas réellement se baser uniquement sur des caractéristiques physiques. Mais Daena n'a rien d'une bieffoise, ni dans le nom, ni dans l'allure.

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Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

La délicate Redwyne se sent remplie de fierté, une fierté capable de balayer bien des tourments. En effet, après des débuts désastreux, elle avait fini par devenir une excellente soigneuse que le Mestre ne cessait de réclamer à ses côtés. Assidue et autodisciplinée, Daena consacrait des journées entières pour parfaire ses connaissances. Évidemment, la médecine était un sujet bien vaste et encore plein de questions sans réponse, mais c’était si passionnant..

Je.. J'essaye d’apprendre le plus de choses possible même si les compétences d’une femme dans ce domaine ne seront jamais vraiment reconnues. Je ne suis qu’une assistante ! Pour ce que cela vaut, j’étais une très mauvaise élève à mes débuts ! Je manquais de m’évanouir à la moindre goutte de sang ! Les choses changent.. les gens changent… Si l’envie vous prend de vous joindre à moi un jour, je passe le plus clair de mon temps à lire bien que je ne comprenne pas tout.

Sauf quand on m’enferme. pensa- t-elle secrètement.

L’euphorie est palpable et communicative. L’idée de s’évader d’ici pour rejoindre la nature, paisible et sauvage réjouit les deux demoiselles. Daena lui sourit, reconnaissante de la bienveillance d’Eira. Pas de faux pas, de questions maladroites, juste une “main tendue” au bon moment que la jeune Redwyne saisit sans trop d’hésitation.

Ne perdons pas un instant ! Avec ce beau soleil c’est une destination idéale !

Bien que sa camarade du jour lui adressa une réponse cordiale, Daena eut l’étrange sensation d’avoir mis les pieds dans le plat. Était-ce là un sujet délicat à ne pas aborder ? Elle se mordit la lèvre, gênée par son manque de tact lorsqu’une moue tendue étira le visage porcelaine de la Lady Mallister.

Si vous vous sentez bien ici, c’est le principal ! Elle n’insista pas. Pas pour le moment du moins, pas avant d’avoir pu briser davantage les barrières qui les séparaient encore, par soucis de politesse sans doute. Toutes deux semblaient porter de lourds fardeaux sur les épaules, et la curiosité débordante de l’insulaire finirait bien par lui chatouiller la langue..

Une Redwyne…tss.. dans l'imaginaire collectif..! Pensa- t-elle en levant les yeux au ciel. Son éducation ne lui permettait pas de dire tout haut ses pensées. Une chance pour beaucoup de monde ! Car la douce Lady Daena était en réalité une vraie vipère lorsqu’elle se parlait à elle-même.

C’est exact ! J’ai grandi à Lamarck. Une petite île de Peyredragon où les journées sont parfois très longues ! Mon Père et moi n’avons jamais su nous entendre, j'imagine que cela n'a pas aidé à rendre la vie plus intéressante là-bas… Je pensais que le temps finirait par nous réunir à nouveau, mais j'ai eu tord.
J’ai donc rejoint Fort Darion pour servir l’impératrice, qui est une cousine. Même si elle et moi ne nous ressemblons pas, malheureusement ! Dit-elle en riant.

Si tel avait été le cas, elle n’aurait pas eu à épouser un homme vicieux, ni même à raser les murs pour se faire la belle avec une inconnue…

Vous sentez-vous bien ?

Difficile à dire. Eira affichait un air décontracté alors que tout son être semblait frémir de l’intérieur. Daena s’était vantée être une bonne soigneuse, mais espérait aussi ne pas avoir à soigner un malaise et encore moins devoir justifier sa présence en ces lieux..

by lilie

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Les deux jeunes femmes évoluaient dans des paysages de plus en plus verts, épargnés par la présence de l'humain, quasiment intacts. Eira prend une grande inspiration, plus sereine dans ce type d'environnement qu'en société. Un sourire lui monte naturellement en écoutant Daena lui parler de la médecine, et de ce qu'elle a pu apprendre en ce domaine ces derniers temps. Il est toujours très agréable d'entendre quelqu'un parler de ce dont il est passionné.

- Ce serait avec plaisir, je vous remercie. Je suis une parfaite débutante en la matière mais vous êtes suffisamment passionnée pour me donner envie d'apprendre.

Un miracle, en soi, pour cette éternelle fugueuse. Eira a passé le plus clair de son enfance à fuir les livres et les précepteurs, ne parvenant pas à se concentrer et encore moins à trouver du sens à ce qu'on essayait de lui apprendre. Mais la médecine n'est pas un terrain connu, et l'enthousiasme de la Redwyne est contagieux. Cette dernière valide d'ailleurs leur destination et semble moins craintive que lors de leurs premiers échanges, ce qui ne peut que rassurer Eira. Daena reste pourtant une énigme à bien des égards, qu'elle n'est pas pressée de résoudre. Les mystères ont leur charme, après tout.

- Oh, je vois. Eh bien, il semblerait que nous ayons cela en commun.

Ce qui est intéressant, puisque ses discussions avec les autres Lady se font plus rares qu'elle ne l'aimerait et restent surtout très superficielles. Alors qu'il y a beaucoup à dire, beaucoup à répondre aussi. Elle ignore si Daena et elle sont des exceptions ou s'il s'agit d'un mal global, cette incompréhension.

- Mon père n'était pas un homme mauvais, loin de là, mais nous n'avons jamais véritablement pris la peine... d'essayer de nous comprendre, je crois.

Elle hausse les épaules, sans doute que trop de choses pèsent sur les épaules des seigneurs, qui ne peuvent que transférer une part de ce poids à leur progéniture. Même sans le vouloir. Sans doute aussi qu'il existe trop de pudeur, de différences, pour espérer de véritables conversations. Ou peut-être qu'elles n'ont pas eu de chance, tout simplement. Les rares discussions qu'Eira a eu avec son père avaient toutes une fonction : la réprimander pour son comportement, ou évoquer de futures fiançailles. Pas tout à fait de quoi lier un lien durable.

- Oh, je l'ignorais. Vous partagez au moins sa beauté, si je peux me permettre. Et je suis certaine que vous ayez vos propres qualités, nul besoin de lui ressembler.

Eira lui sourit rapidement, elle ne veut pas gêner la jeune femme mais balayer toute ressemblance avec son impériale cousine lui parait un peu précipité. Incertaine de la réaction de Daena, la rousse préfère enchaîner.

- J'ai rejoint Fort-Darion pour me fiancer. Vous êtes sans doute au fait des rumeurs qui courent, j'ai été particulièrement malchanceuse en la matière.

Elle le dit sur un ton qu'elle souhaite léger, sachant pourtant le sujet glissant. Elle ignore ce que Daena a bien pu entendre, ni ce qu'elle pense de tout ça. Les décès successifs de ces fiancés lui ont donné une réputation que la Mallister sait particulièrement sombre, elle a toutefois envie de faire confiance en Daena et de penser qu'elle ne la pointera pas du doigt pour être une affreuse sorcière trop vite. La question qui lui est posée la surprend un peu, elle met un moment à répondre. C'est une question que l'on pose souvent, mais la quiétude de leur promenade et leur conversation honnête lui donne envie de répondre tout aussi honnêtement.

- Je me sens bien, oui. Ces derniers jours ont été difficiles, pour tout vous avouer. Mais ici, en votre compagnie, je me sens étrangement calme. Ce qui est un peu étourdissant, après tout ce temps.

Elle ignore s'il s'agit de la marche, la nature ou la compagnie de la jeune femme, mais elle se sent réellement bien. Beaucoup moins tourmentée qu'il y a quelques minutes, du moins.

- Et vous ?

Elle jette un coup d’œil vers elle, sans trop savoir à quoi s'attendre.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Hapiness is a butterfly

Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Habituée à longer les murs à grandes foulées pour ne pas être remarquée, Daena se surprit elle-même à adopter un pas lent et reposant. Plus elles s’éloignaient de l'agitation, plus elle se sentait en sécurité. Personne ne viendrait la chercher ici, c’était une certitude. Si le Mestre s'apercevait de son absence prolongée, il n’hésiterait pas à en informer son époux. Comment lui en vouloir après tout ? Lui aussi avait peur des réactions imprévisibles d’Aylan… Quoi qu’il en soit, cette promenade en pleine nature était la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis longtemps et la compagnie de la rouquine était aussi apaisante que les rayons de soleil qui caressaient sa peau si blanche.

Je vois bien de quoi vous parlez.. Mon Père rêvait d’un fils comme tous les pères de ce monde. Quand il a su que son premier enfant était une fille, il m’a simplement rayé de la carte pendant de longues années. J’ai souvent pensé que l’arrivée de mon jeune frère redistriburait les cartes en ma faveur… là aussi j’ai fait fausse route. Le temps avait déjà creusé trop d’espace entre nous, j’imagine.

Ses joues se mirent à rougir sous les compliments. Voilà bien longtemps que personne ne lui avait dit ce genre de chose. Qu’elle était belle… Des mots si simples et pourtant si précieux.
La douce Redwyne cherchait pourtant à plaire, toujours parfaitement coiffée et apprêtée, mais cela n’étonnait plus personne à présent et les compliments avaient disparus. Elle se fondait dans le décor, invisible, silencieuse…

Je.. Je vous remercie. Vos mots sont réconfortants vous savez.
Toute ma vie j’ai espéré lui ressembler. Avoir son courage, sa beauté, son pouvoir.. mais nous sommes différentes elle et moi. Sans doute est-ce une bonne chose ! Avec un tempérament de feu comme le sien, il n’en faudrait pas deux comme elle ! . Dit-elle en riant.

Un jour peut-être qu’elle parviendrait à trouver un moyen de renouer son amitié avec sa cousine. Pour l’instant, elle se contentait d’admirer les courbettes d’Aylan en sa faveur, près à tout pour plaire aux beaux yeux de l’Impératrice. Un spectacle particulièrement cocasse.

Bien que ce genre de réactions ne soient pas appropriées, Daena ne put retenir son rire. Quel bonheur ! La jolie Eira soulevait d'elle-même le sujet le plus tabou la concernant.

Vous voulez parler du fait que tous ici pensent que vous avez de drôles de pouvoirs et que vous êtes une sorcière !?

Elle continua de rire avec simplicité.

Pardonnez-moi, je ne rigole pas de vous !
Vous savez, je sais être particulièrement discrète et cela m’offre le privilège d’être aux premières loges de ces vilains ragots. Je vous mentirais en disant n'avoir rien entendu à votre sujet..
Je n’en crois pas un mot et si je venais à me tromper, par pitié, partagez-moi votre don !

Oups, entre deux éclats de rire, Daena avait un peu trop parlé. Quelle personne saine d’esprit pouvait donc rêver voir disparaître ses fiancés de la sorte ?

Je suis maladroite. J’imagine que cela n’a pas été facile pour vous d’endurer cette malchance. En aucun cas je me permettrais d’imaginer que vous êtes la cause de ces drames. La vie est parfois si cruelle et injuste, vous n’avez pas eu de chance voilà tout. Aimiez-vous ces hommes ?

Si l’opinion populaire voyait Eira Mallister comme une malchanceuse, Daena ne put s'empêcher de croire qu’au contraire, la vie l’avait peut-être épargnée des côtés sombres de certaines unions. Une question de point de vue…

Moi ? Voilà longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien. On ne m’avait pourtant jamais dit que les sorcières étaient si drôles et bienveillantes..
J’espère que ce n’est pas un piège ! Une façon d'attirer de jeune femme stressée dans des endroits reculés pour user de votre magie..

Elle se mit à rire de plus belle, espérant de tout coeur que la rouquine comprendrait l’humour de ses propos.

by lilie

Hapiness is a

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Eira écoute et acquiesce, l'histoire de Daena ne la surprend pas. Il semblerait que le poids qui pèse sur les épaules des seigneurs de ce monde soit le même, et ce dans tous les royaumes. Du moins, elle le pense, bien qu'elle n'en soit pas sûre. Elle en sait si peu finalement, du monde, des autres royaumes, des pères et de leurs filles. Tout ce qu'elle sait vient de sa propre expérience, et malgré leurs origines différentes, celle de Daena lui ressemble.

- Je suis navrée que votre père ait été absent. Il n'est pas simple de grandir avec peu d'affection, je peux en témoigner. J'ai malheureusement - et bien contre mon gré - causé la mort de ma mère en naissant. Et je crois bien qu'il ne me l'a jamais pardonné.

Eira adresse à l'insulaire un sourire désolé. Aussi désolé qu'elle l'est, en entendant son histoire, en racontant la sienne. Sans doute qu'elles n'ont pas eu beaucoup de chance, ou qu'elles sont les victimes d'un système qui broie trop vite ceux qui ne lui sont pas indispensables. Le sentiment se renforce lorsque la blonde rougit en écoutant ses compliments, s'explique. Eira acquiesce une nouvelle fois et songe de manière sûrement un peu effrontée que c'est tout de même terrible, ce qu'on fait aux femmes. Ce qu'on leur inflige, pour qu'elles s'imaginent rivales, se comparent et se dévalorisent ainsi.

- Oh, ne me remerciez pas. Ils sont des plus sincères. Il faut effectivement de tous les tempéraments, je crois. J'aurais aimé ressembler à ma sœur plus jeune. Mais ce n'était définitivement pas moi.

La rousse fronce le nez, comme si du pollen venait de s'y insinuer, en quelque sorte. C'est plus ou moins la réaction que lui provoque l'idée de devenir une dame telle que Coralie désormais. Elle n'est pas sage. Elle n'est pas calme. Elle n'est pas maitresse de ses émotions, ne retient rien, parle trop et surtout lorsqu'il ne faut pas, est insolente parfois. Mais elle a surtout cessé de lutter contre elle-même, et les choses qu'elle ne peut changer. Comme la réaction des gens aux rumeurs qui courent sur elle, par exemple. Et la réaction de Daena est une surprise conséquente.

- Eh bien... oui, c'est que... enfin c'est...

Le rire de la jeune femme la fait sourire, puis ses mots la font rire, jusqu'à ce qu'elle ne contrôle plus grand chose elle non plus. L'hilarité la surprend et ne la lâche plus, jusqu'à ce qu'elle en ait mal au ventre. Pourtant, elle-même considère l'idée de manière très sérieuse. Elle-même se pense maudite. Mais le rire de Daena est communicatif et surtout, il lui fait du bien. Elle ne la croit pas responsable. Elle le lui assure, ce n'était pas sa faute. Et cette idée la soulage d'un poids. Une fois le rire passé, elle fait en sorte de se souvenir de ce qui a été dit et d'y répondre du mieux qu'elle peut.

- Mince alors, me voilà démasquée.

Non, elle ne comptait pas user d'une quelconque magie, puisqu'elle n'en possède aucune. Mais quitte à se moquer de ses détracteurs, autant le faire jusqu'au bout.

- Je ne vous en veux pas, je vous l'assure. En fait, je vous remercie. Personne n'a jamais osé me dire que je ne suis pas responsable pour ce qui est arrivé. Je ne suis pas sûre de le croire, je l'avoue, mais il était plaisant de l'entendre.

Quant à sa question, Eira ne réfléchit pas longtemps.

- Et non, je ne les aimais pas.

La rousse hausse les épaules, comment aurait-elle pu sans même les connaitre ? Elle aimait peut-être l'idée qu'elle se faisait d'eux, celle de fonder un foyer loin de celui qui l'a vu naître. Plus chaud, plus agréable. Mais elle n'aimait pas ces hommes.

- Je veux dire, je ne les détestais pas non plus. Je ne les connaissais pas en vérité, et je n'ai jamais été opposée à l'idée de me marier. Je ne leur souhaitais aucun mal, je vous le jure.

Eira secoue la tête, assez confuse. Elle se souvient de ce que Daena a dit, un peu plus tôt, alors qu'elle est elle-même occupée à se justifier quand bien même cela ne semble pas nécessaire. Elle laisse un peu de silence entre elles, alors que le rire s'évapore dans l'air. Finalement, elle ose poser la question qui l'intrigue, ne se souciant plus vraiment des convenances en la présence de la jeune femme.

- Pourquoi ce don aurait-il un quelconque intérêt pour vous ?

Puisqu'après tout, Daena est déjà mariée. Eira est devenue un peu plus sérieuse, espère qu'elle ne fera pas fuir la lady. Elle essaie simplement de comprendre, redoute un peu la réponse sans même savoir pourquoi. Un mauvais pressentiment, sûrement. Un nuage dans un ciel bleu, menaçant.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Je.. je n’étais pas au courant pour votre mère. C’est un événement tragique, mais vous ne pouvez vous en tenir pour responsable. Personne ne devrait penser à une telle chose, encore moins votre propre père…

Décidément, les relations familiales étaient pleines de mystères et beaucoup trop complexes pour être comprises. Les deux jeunes femmes n’avaient de toute évidence pas été épargnées par la vie, par les propos trop durs et inappropriés de leurs parents respectifs.

Mon père rêvait d’avoir un fils.. Il ne m’a pas adressé la moindre attention jusqu’à la naissance de mon frère. Les choses auraient pu s’améliorer avec le temps, mais il a développé une relation très forte avec ma sœur, ma demi-sœur. Et c’est moi qui ne l’ai jamais pardonné de donner à une autre tout ce dont j’avais toujours rêvé. En vous écoutant, je me rends compte que c’était un peu égoïste de ma part…

La jeune peyrdragonnienne se sentait en confiance, comme si l'aura bienveillant de son amie du jour la couvait, lui tendait la main pour l’aider à libérer ses épaules alourdis par de nombreux fardeaux. Son rire ne fit qu’amplifier cette sensation de bien-être et de légèreté. Les deux jeunes femmes ne parvenaient pas se contenir, riant encore et encore sans retenue ni filtre d’un sujet pourtant particulièrement tabou. A quoi bon ? A quoi bon feindre des mimiques timides et génées..
Elles étaient seules à plusieurs centaines de mètres de la première oreille curieuse capable de leur créer du tort. Loin des autres, loin des ragots de couloir, loin d’Aylan, loin des rumeurs de sorcellerie.. Eira et Daena pouvaient se montrer sous leur véritable profil en tout bien tout honneur.

Vous êtes si dure envers vous même. Pensez-vous vraiment être responsable de ces drames ? Vous ne l’êtes point. A moins que vous n’ayez empoisonné ces jeunes hommes, il ne s’agit là que d’une succession de drames dont vous êtes la victime et non la coupable..

La jeune Lady était sincère et savait à quel point cela pouvait être pesant de vivre avec des remords, avec l’impression d’avoir fait quelque chose de mal… Les points communs entre les deux demoiselles ne manquaient pas !
Son esprit se mit à tourbillonner en quête d’une réponse appropriée qui ne lui attirerait pas plus de problèmes qu’elle n’en avait déjà. Elle prit quelques secondes de répit pour trouver des mots justes avec une pointe d’humour pour dédramatiser les aspects les plus sombres de sa vie.

Voyez-vous, depuis mon plus jeune âge on m’a formé à devenir une épouse exemplaire, on n’a cessé de me rappeler l’importance que représentait un mariage et lorsqu’est venu mon tour, je m’en suis réjouie. Comment aurait-ce pu être autrement ? En vérité, on ne nous apprend que des futilités sans importance… La vie à deux n’est pas un long fleuve tranquille et même derrière les plus beaux couples et les plus beaux sourires se cachent de nombreuses difficultés…
Alors parfois, j’imagine ce qu'aurait pu être ma vie si je n’étais pas devenue une Redwyne..

La vie aurait été plus agréable sans l’ombre d’un doute. Une vie paisible remplie de balades sous le soleil, une vie dans laquelle elle serait libre de corps et d’esprit. Aylan lui avait tout volé. Sa candeur, ses rêves, son honneur, sa confiance, ses pensées, il était omniprésent, partout, tout le temps. Même dans cet endroit hors du temps au décor splendide, il était là. Sur ses clavicules violines, caché dans un coin de sa tête et peut-être même qu’un petit être se lovait dans son ventre, emprunt de la génétique de son bourreau.
En public, Daena et Aylan irradiaient de bonheur. Il savait se montrer galant et charmeur envers sa femme pour charmer l’assemblée. Elle, elle maniait l’art d’afficher des sourires angéliques pour attendrir les cœurs. Une illusion parfaite, saisissante de vérité, la vision d’un mariage réussi… et pourtant si sombre en vérité…

Pensez-vous vous marier un jour ? A nouveau ?

by lilie

Hapiness is a

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Sa propre histoire semble attrister Daena, alors que la sienne n'est pas plus gaie. Eira lui sourit, essayant de lui faire comprendre qu'il n'y a pas de quoi en pleurer. Son père n'aurait jamais dû penser une telle chose, mais il était humain. Il n'y avait personne d'autre à qui en vouloir, personne d'autre à blâmer. Elle ne lui en veut pas pour ça. Elle aimerait penser qu'ils ont tort de penser que cet événement et les autres qui ont suivi la font maudite, la rendent liée à la mort d'une manière ou d'une autre. Mais elle-même ne peut s'empêcher d'y croire.

- Ce n'était pas égoïste, vous ne méritiez pas d'être ainsi laissée de côté. Pour aucune raison. Vous semblez avoir été délaissée autant que je l'ai été, les choses sont rarement justes et encore plus rarement méritées.

Cet état de fait établi, l'atmosphère s'allège considérablement et lui permet de souffler enfin, de profiter d'une minute de sincérité. C'est rare, ces temps-ci. Eira en vient même à se demander si elles ne seront pas gênées, plus tard, lorsqu'elles se retrouveront au sein des murs de Fort-Darion. Où elles seront de nouveau deux Lady avec leurs relations et leurs histoires, leurs réputations. Alors qu'elles ne sont plus que deux jeunes femmes ici, en pleine nature. Aussi libres qu'il est possible de l'être dans ces conditions.

- Je ne sais pas. J'aimerais me croire innocente, mais lorsque les morts s'accumulent autour de vous... comment ne pas y penser ? Bien que je n'ai jamais empoisonné personne, il est vrai. Peut-être aurais-je dû, au moins ces rumeurs auraient eu un fond de vérité.

Autant en rire, elle en a déjà trop pleuré. Eira n'a jamais songé à faire du mal à qui que ce soit, encore moins à ses promis alors qu'elle était favorable à n'importe quel mariage qui aurait pu lui permettre de s'échapper de chez elle. Daena poursuit et la Mallister ne sait qu'en penser. Il est difficile de savoir exactement ce que la jeune femme pense du mariage, de son mariage. Mais Eira croit comprendre, ou du moins compatit à ce sentiment d'avoir été leurrée. Rien de ce qui se trouve dans les livres ne leur apprend à être des épouses, c'est une certitude. Sans trop savoir ce qu'il en est du reste, Eira se concentre sur ce qu'elle est sûre d'avoir entendu.

- Et comment serait-elle ? Je veux dire, comment imaginez vous cette vie ?

Sur ce qu'elle est sûre d'avoir entendu mais surtout, sur ce qui l'intéresse le plus. Elle ne veut pas pousser Daena à lui conter les mésaventures de son mariage si elle ne le veut pas. Elle préfère aborder cet aspect imaginaire, cette vie fantasmée par une jeune femme déjà mariée. Qui sait, peut-être pourrait-elle l'aider à en apporter des éléments dans la réalité ? Elle préférera toujours le rêve, et l'espoir, à n'importe quoi d'autre. Quant à sa question...

- Non. Pas si je n'y suis pas forcée.

Et comme son père est mort, les pressions potentielles diminuent considérablement.

- J'aurais aimé fonder ma propre famille, c'est vrai. Mais je ne veux pas... je ne veux pas prendre de risque, tout simplement.

À Daena de l'interpréter comme elle le souhaite. Le mariage en comporte plusieurs, mais Eira pense surtout à celui qu'elle fait courir à ses promis.

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

La nature était si belle, si paisible et authentique, parfaitement à l’opposé du tumulte de la forteresse impériale, éloignée de l’agitation des couloirs ou des cuisines. Ici, Daena pouvait respirer et ôter ce masque qui couvrait son visage depuis toutes ces années déjà. A défaut d’avoir jamais réussi à nouer un lien avec sa demi-soeur, la présence d’Eira rendait l’instant présent appréciable. Les rumeurs qui couraient sur la demoiselle importaient peu et faisaient d’elle la confidente idéale pour délester ces épaules de tout ce poids.

Voilà une question que je me pose souvent.. Je ne suis pas certaine d’avoir une réponse parfaite..
Parfois, je m’imagine aux côtés de l’Impératrice, audacieuse, guerrière.. ou à la tête d’une grande puissance, accompagnant un homme de pouvoir dans sa réussite sans qu’il ne me voit comme une frêle brebis sans défense, ni ressource. Ou à l’inverse, une simple fille du peuple, dont personne n'attend rien. Ni mariage, ni élégance. Une vie où j’aurais pu marcher pieds nus sans que cela ne s’ébruite aussi vite qu’un feu de paille… “Avez-vous vu Lady Redwyne se balader sans chaussure dans le jardin au petit matin ? La folie l’a atteinte, c’est certain !” Vous voyez le genre ? Dit-elle en riant, avec amertume.
Vous êtes bien placée pour savoir qu’au moindre incident, les rumeurs s’enflamment…

Des rêves en pagaille, il ne lui restait plus que ça pour survivre et ne pas sombrer. Son imaginaire était devenu son meilleur ami. Aylan lui avait volé tant de choses que ses pensées était désormais sa dernière armure, la seule chose à laquelle il ne pourrait jamais accéder..

J’aimerais vous dire que vous avez tords et que l’amour est une chose formidable à laquelle vous ne devriez pas renoncer, mais ce serait vous mentir. En un sens, je vous envie, Eira.
Je n’envie pas les drames que vous surmontez en ce moment même, évidemment, cela serait vraiment malvenu de ma part de tenir de tels propos, mais j’envie cette liberté de choix que vous avez à présent…
Comptez-vous rester à Fort Darion ou envisagez- vous quelques voyages ?

Après une longue marche, Daena s’offra un instant de répit et elle prit place sur un rocher à la bonne hauteur pour se reposer et contempler le splendide paysage qui s’offrait à elle.
Ses yeux ciel se tournèrent vers ceux de sa camarade, comme si elle tentait de partager sa souffrance avec elle au travers d’un regard entre femmes blessées, peut-être sur le point de devenir amies..

Connaissez-vous mon époux Lady Mallister ? Si tel est le cas, j’imagine que mes mots doivent vous semblez vide de sens. C’est un très bel homme que beaucoup de femmes m’envie. J’ai été séduite également, par son sourire angélique, sa voix réconfortante et ses muscles d’acier, soyons honnête. Dit-elle en riant aux éclats, se souvenant de leurs premiers rendez-vous à deux. Tout cela n’est qu’une illusion, c’est un monstre.

Elle haussa les épaules après avoir lancé une bombe en avouant à demi-mots la cruauté de son mari à une quasi inconnue, mais cela lui était égal. Las de devoir afficher un sourire radieux à chacune de ses sorties en public, Daena venait de décider qu’ici, sur ce rocher au milieu de nul part, Aylan irait se faire foutre.

Je le hais. Du plus profond de mon être. Le son de sa voix, son regard qui se pose sur moi, la simple idée de le savoir à moins de vingt minutes de marche de ma personne, tout cela me répugne. Du matin quand je me lève jusqu’au soir où je m’endors j’espère qu’il soit appelé en renfort le plus loin possible. Alors voyez vous, j’aurais aimé que toutes ces rumeurs à votre sujet soient vraies, que vous puissiez m’ouvrir une porte de sortie…

La jeune Redwyne avait tant versé de larmes qu’aucune émotion ne s’échappait de son visage, elle était toujours la même, cette jeune femme à la beauté envoutante…
Le masque était parfait, la supercherie fonctionnait depuis le 1er jour de leur mariage.

by lilie

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Le récit de Daena la fait sourire et la rend plus humaine aussi. Elle n'est plus cette image parfaite, douce et délicate, l'huile sur toile qu'elle semblait être. Elle est une jeune femme, du même âge qu'elle, avec des rêves similaires et un certain ras le bol des commérages.

- Oui, en effet.

Elle sourit, toujours amusée, un peu attristée aussi.

- Si vous souhaitez enlever vos chaussures, sachez que je ne le répéterais à personne.

La rousse hausse les épaules, même si elle a parfaitement compris de quoi il s'agit. Elle aussi se torture parfois à s'imaginer des versions alternatives de sa vie, avec des choix différents, des conséquences différentes. Ça ne sert à rien mais elle ne peut s'en empêcher. Daena est parfaite telle qu'elle est, mais sa vie ne l'est peut-être pas autant qu'Eira le pensait. Et il ne s'agit pas réellement de chaussures, au fond. Mais elle se dit qu'elle peut faire semblant que si, au moins à ce moment-là. Puisqu'il n'est pas question de faire semblant pour le reste. Daena s'assoit et fait tomber les masques, sans même un seul excès d'émotion. Et Eira est brusquement confrontée à son conte de fées cauchemardesque.

Alors tout d'abord, elle s'assoit. A même le sol, et elle écoute.

Elle oublie la question qui lui est posée, captivée par le récit sordide. Surprise, en colère ensuite.

- Je le connais, oui. De vue seulement.

Et elle n'aurait jamais cru. Jamais pensé une telle chose. Pas une seule seconde, elle ne se serait douté. Peut-être que les autres aussi ignorent. Ou alors ils savent, et attendent le jour où on leur annoncera que Lady Daena a fait une chute fatale dans les escaliers. Puisqu'il s'agit de ça, n'est-ce pas ? De lâcheté. Les enfants tués, les femmes violées, les Lord Mallister noyés et les Lady Daena battues à mort par leurs époux sans que personne ne daigne lever le petit doigt pour empêcher ça. De la lâcheté, c'est tout.

- Que vous a-t-il fait ? Et pourquoi...

Les rumeurs sont fausses, mais son seuil de tolérance envers l'injustice devient de plus en plus limité. Elle est fatiguée, tout simplement. Fatiguée de laisser ceux qu'elle aime mourir sans pouvoir y faire grand chose. Elle jette un coup d’œil derrière elle, il n'y a personne ici mais la discussion est telle qu'elle reste craintive qu'on puisse les écouter.

- Pourquoi... est-ce que quelqu'un d'autre est au courant ? Pourquoi n'a-t-on pas essayé de vous aider ? Pourquoi n'avez-vous pas essayé vous-même de...

Elle marque une pause, sans oser dire ce qu'elle a en tête à ce moment-là. Elle n'est pas certaine d'avoir le cran, encore. Et elle en assez d'hésiter constamment, aussi.

- Les rumeurs sont fausses, je vous l'assure. Mais ce qui vous arrive n'est pas juste, Lady Daena. Vous ne méritez pas d'avoir peur ainsi.

Alors elle s'imagine, un instant, être cette porte de sortie. Nouvelle version alternative d'elle-même, pour l'heure fantasmée, qui l'effraie autant qu'elle semble nécessaire.

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Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

Cette conversation n’a pas lieu d’être, jamais il ne lui pardonnerait, s’il avait écho des mots prononcés par son épouse. Pourtant, malgré le risque de voir ses paroles êtres répétées par cette jeune femme qu’elle ne connaissait que depuis quelques minutes, Daena n’eut pas peur. Aucun frisson, aucun regret. Enfermée dans cette cage dorée depuis plusieurs années déjà, elle n’avait plus envie d’être un oiseau sans aile à la botte d’un odieux propriétaire, car c’était ça la vérité, elle était sa chose, son objet, elle lui appartenait et son mariage était à des années lumières des belles histoires racontées aux enfants.

Elle sourit, appréciant recevoir le soutient d’une femme qui lui ressemblait beaucoup.

Pourquoi…
Je ne suis pas certaine de pouvoir répondre.. je ne suis même pas sûre d’avoir connaissance de la bonne réponse…
Pas assez audacieuse, pas assez de pouvoir, trop chétive… Comme beaucoup, il ne voit sûrement que cette jolie façade. Je n'ai ni la force ni l'envie d'essayer de la raisonner. J'ai si longtemps espéré.

Des années d'entraînements à paraître parfaite, tiré à quatre épingles dès le lever du soleil, et tout cela pour quoi ? Tous ces sacrifices et ces leçons apprises par cœur dans quel but ?

Isla, une amie loyale.
Voyez-vous, je ne vais rien vous apprendre, Eira, la parole d’une femme dans ce monde n’a guère de valeur. Je suis loin d’être la seule, mais il faut se rendre à l’évidence…
Les hommes ont le pouvoir sur leurs épouses.

De mentir, de frapper, de nier et d’être soutenus.

Ne soyez pas attristée, cette balade est une vraie parenthèse de douceur. Grâce à vous.
Je crois au destin, et il sera meilleur, je le ressens et m’y accroche.
Nous devrions revenir sur nos pas, qu’en dites vous ?

Daena se redressa, consciente que toutes les bonnes choses avaient une fin. Elle plongea son regard ciel dans celui de sa camarade du jour, l’étincelle qui trônait dans son regard en cet instant était un signe qui ne trompait pas ; elle ne se laisserait pas abattre, elle redistribuerait les cartes tôt ou tard et peut-être, aurait-elle une nouvelle amie à ses côtés pour la suite de sa vie ?

Puis-je compter sur votre discrétion ? Il est primordial que nos échanges restent ici, loin des oreilles indiscrètes et mal intentionnées.

by lilie

Hapiness is a

butterfly

La nouvelle la sonne assez pour que le choc reste visible sur son visage, au moins quelques minutes encore. Elle le sait pourtant, que ce genre de choses arrivent. C'est ce dont Coralie avait peur pour elle, peut-être, lorsqu'elle répétait à leur père qu'il fallait faire attention à celui qu'il lui choisirait comme fiancé. La simple crainte que sa sœur ait elle aussi à subir des abus de la part de son mari lui donne envie de vomir. Daena lui demande de rebrousser chemin, et de ne pas ébruiter cette nouvelle. Eira acquiesce automatiquement.

- Oui bien sûr, je ne dirai rien.

Tout prend sens, la distance de Daena avec elle, ses premières réactions, ses craintes à l'idée de s'éloigner. Et tout est si terriblement injuste. Eira se relève en même temps que Daena et soupire. La ramener là-bas c'est l'abandonner. C'est cautionner, se taire. Elle déteste ça. La rousse finit par s'arrêter alors même qu'elle s'était mise à suivre Daena, et attrape l'une de ses mains.

- Attendez, juste... juste un moment.

Elle ne sait même ce qu'elle veut dire, ou faire. Elle sait seulement qu'elle ne peut repartir comme ça, discuter du temps et d'à quel point leur promenade est agréable. Elle serre sa main, pour qu'elle sache qu'elle est là.

- Ce n'est pas votre faute, j'espère que vous le savez ?

La riveraine n'a aucune envie de quitter cet endroit. Elles sont libres ici, ne sont pas scrutées, pas écoutées. Elles peuvent dire ce que bon leur semble. Pourtant Eira lâche sa main, vaguement consciente qu'il pourrait y avoir des répercussions à la retenir ainsi plus longtemps. La gorge nouée, elle se remet en marche et laisse le silence les envelopper une bonne dizaine de minutes. Sauf que c'est trop, beaucoup trop lui demander que de rester là, à ne rien faire, encore.

- L'aimez vous tout de même ? Vous dites que vous n'avez plus d'espoir de le raisonner, alors pourquoi...

Ses mots se perdent, elle a conscience de jouer avec le feu. Daena pourrait prendre peur, raconter à tout le monde ce qui a été sous-entendu. Mais sa réputation est déjà ruinée, n'est-ce pas ? Et elle n'a jamais eu l'intention de la changer. La mort lui colle à la peau, autant s'en servir.

- Vous aidez le mestre dans ces travaux et les mestres ont... ils ont toutes sortes de choses pour abréger les souffrances.

Elle le sait, l'un d'entre eux avait utilisé quelque chose sur sa mère, pour qu'elle parte tranquillement. Elle n'est pas instruite, mais sait que certaines plantes tuent. Eira évite de croiser le regard de la jeune femme, incertaine de ce qu'elle raconte mais persuadée qu'elle ne veut pas rester les bras croisés. Que peut-elle lui proposer d'autre, finalement ? De venir la voir si elle en a besoin ? De panser ses plaies si elle le veut ? De pleurer à son enterrement, et de faire comme si elle ne savait pas ?

- Les femmes aussi peuvent avoir du pouvoir sur leurs époux.

Ils ont les mêmes faiblesses que tous les êtres humains, quand bien même ils peuvent sembler intouchables. Ils sont mortels. Définitivement faillibles.

- Et j'ai bien peur que rien ne puisse s'améliorer tant qu'il sera auprès de vous.

Elle ignore si Daena comprendra, si elle voudra comprendre. Mais elle se dit qu'elle pourrait le faire. Qu'après tout ça, sans doute qu'elle en aurait le cran.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Hapiness is a butterfly

Elle était belle, par sa façon de penser. Elle était belle, par les étincelles dans les yeux lorsqu'elle parlait de quelque chose qu'elle aimait. Elle était belle, pour sa capacité à faire sourire les personnes autour d'elle, même si elle était triste. Non, elle n'était pas belle pour quelque chose de si éphémère que son physique. Elle était belle au plus profond de son âme - feat. Ft @Eira Mallister

C’était agréable, de se sentir soutenue, de sentir la douceur du regard de cette quasi inconnue se poser sur elle, pour lui apporter une sorte de réconfort. Elles se ressemblaient, toutes deux victimes d’une destinée complexe. A défaut d’avoir Isla à ses côtés, la présence d’Eira l'aidait à s'apaiser et pas une once colère ne parvint à se frayer un chemin jusqu’à son coeur. Elle était calme, expliquant la situation avec pragmatisme.

Main dans la main, Daena leva les yeux et son visage s’illumina d’un large sourire presque convaincant pour qui n’a pas entendu son histoire juste avant. Je le sais, mais c’est toujours agréable de l’entendre, je ne sais comment vous remercier, de m’écouter ainsi m’épancher sur ma petite vie alors que vous êtes dans le tourment autant que je le suis.

C’était égoïste, mais libérateur.

De nouveau en marche, sur le chemin du retour, Daena ne put retenir son rire. Décidément, sa nouvelle acolyte était pleine de ressources et n’avait pas froid aux yeux ! Ses sous entendus étaient limpides comme de l’eau de roche et la jolie Redwyne se raccrocha à son bras, riant encore un peu, comme si elles étaient deux amies de longue date.

Lady Mallister, vous êtes tout à fait diabolique.

Elle avait raison. Aylan vivant, ou du moins, Aylan à ses côtés, rien ne changerait. Elle avait tenté de le raisonner à plusieurs reprises, mais il était obtu, entêté, intimement persuadé que son épouse n’avait aucune ambition.

Si vous saviez… Dit-il elle, sourire provocateur aux lèvres.
J’ai si souvent réfléchi à cela..

Les deux femmes avançaient lentement, profitant de cette brève parenthèse de vie pour rêver de quelques complots diaboliques sans crainte d’être jugée. Après tout, Eira avait déjà la réputation d’être une sorcière tueuse d’homme, alors, un de plus, un de moins…

J’ai à coeur de croire que je vaux mieux que lui. Lorsque mes mains sont rouges de sang, c’est pour sauver des vies et non pas pour les ôter. Je suis en colère, mais je ne suis pas une meurtrière…

Lui en revanche, rien n’était moins sûr.

Puisque les rumeurs à votre sujet sont erronées, puisque vous ne pouvez pas m’apporter de potion magique, j’ai bien peur que la patience soit ma seule arme contre ce fléau.
Lady Mallister, puis-je avoir l’espoir de renouveler une balade à vos côtés ? J’ai apprécié votre compagnie, une vraie bouffée d’oxygène.

Toujours accroché à son bras, comme elle aimait le faire avec Isla ou Mina, la jeune femme tourna la tête vers sa camarade pour lui signifier, le visage apaisé, son amitié naissante.

Vous m'avez accordé beaucoup de votre temps, mais si je peux vous être utile à mon tour, aujourd'hui ou plus tard, sachez que ma porte vous est ouverte.

by lilie

Hapiness is a

butterfly

Eira fait la moue, incertaine de ce qui est avancé ici. Sa situation n'a rien d'enviable, c'est sûr, mais elle est ici en sécurité. Le danger est loin d'elle, même si elle sent parfois le vent le lui apporter. Pour Daena, il est partout. Elle l'a senti dès la première seconde, lorsqu'elle l'a percutée dans ce couloir. Il lui colle à la peau.

- Vous écouter n'est pas une corvée, Lady Daena. Et c'est bien le moins que je puisse faire.

Et ce moins ne lui suffit pas. Diabolique elle l'est peut-être, mais attendre qu'un miracle se produise lui est proprement insupportable. Elle ne mesure peut-être pas la portée de ses mots, ni ce qu'ils impliquent. Elle ne sait pas si elle en serait capable, mais cela lui semble moins difficile que d'avoir peur de ne plus revoir Daena, ou de deviner toujours plus d'ombres sous sa peau. La jeune femme lui confie ses sentiments à ce sujet, lui dit y avoir pensé elle aussi mais ne pouvoir s'y résoudre. Eira soupire, acquiesce.

- Je vois.

Elle voit, mais ne comprend pas. La patience que Daena propose comme solution l'effraie considérablement, mais elle respecte son point de vue. Elle la respecte elle, plus que tout le reste. Trop pour tenter quoi que ce soit qui aille contre sa volonté. La rousse souffle, encore. Fulmine un peu, contre elle pour avoir été si naïve tout ce temps, contre le monde pour être si sombre. Contre lui, pour oser lever la main sur elle.

- C'est une chose importante que d'être vertueuse, il est vrai. Mais être en vie l'est davantage. Faites attention à vous, je vous en prie.

Si seulement elle le peut. Elle lui a envie de lui dire de répliquer s'il recommence, de fuir, de courir aussi loin que possible pour que plus jamais elle ne souffre de ses mains. Qu'il n'y a pas d'honneur à mourir pour un mariage qui n'en vaut pas la peine. Mais Daena doit savoir tout ça et leur promenade s'achève déjà. Son temps avec elle aussi. Eira sait qu'elle fera de son mieux pour s'en sortir, que c'est ce qu'elle fait déjà depuis tout ce temps. Mais elle a tout de même l'impression de l'abandonner.

- Nous pourrons nous voir aussi souvent que vous le souhaitez. Votre compagnie m'a été très plaisante et je suis sûre que nous avons beaucoup d'autres choses à nous raconter.

Elle lui sourit, sincère. Beaucoup d'autres choses qui n'ont rien à voir avec des pères morts ou des maris violents. Elles ne se résument pas à ça, après tout. Eira presse la main de l'insulaire, serrée sur son bras, alors que la forteresse est de plus en plus proche.

- Je vous remercie. Vous aussi, savez où me trouver.

Ses quartiers sont calmes et elle ne dit jamais non à un peu de compagnie. D'autant plus si cette compagnie peut trouver un semblant de sécurité en la sienne. L'idée de la laisser repartir vers lui sans rien faire si ce n'est espérer que les choses s'arrangent un jour lui est toujours insupportable... mais elle n'a pas le choix. Une fois arrivée près de l'endroit où elles se sont rencontrées, Eira s'incline devant Daena. Les convenances reprennent leur juste place, mais n'écrasent pas la complicité qui a pu naitre entre elles.

- À très bientôt, ma dame. Vous n'êtes pas seule, n'oubliez pas.

And I think it's gonna be a long, long time 'til touchdown brings me 'round again to find I'm not the man they think I am at home, oh no, no, no. And this is what I should have said. Well, I thought it, but I kept it hid

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

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