[FB An 1, mois 9] Your mess is mine | [Tour X - Terminé]

Your mess is mine

Bring me to your house and tell me "sorry for the mess", hey I don't mind. You're talking in your sleep, out of time. Well you still make sense to me, your mess is mine. Your mess is mine. This body is yours and this body is mine. Your mess is mine

Les lueurs du jour viennent doucement percer les murs de Castral Roc et réchauffer les corps encore endormis, les réveiller aussi. Lorsque Jeyne ouvre péniblement les yeux, il est encore trop tôt pour que quiconque ne fasse irruption dans la pièce. Elle le sait immédiatement à la quiétude des lieux, si rare et si précieuse. Il s'agit du moment de la journée qu'elle chérit le plus, sûrement parce qu'elle ne s'éveille pas toujours assez souvent pour le vivre. C'est aussi un des rares moments de paix, où rien d'autre ne compte qu'elle et celui qui dort à ses côtés. Un des moments où elle pourrait presque croire qu'ils ne sont que ça, que deux personnes qui pourraient être n'importe lesquelles dans une pièce qui pourrait se trouver n'importe où. Ce genre de moment n'est pas ancré dans le temps.

Doucement, la jeune femme pivote sur elle-même pour porter son regard sur l'autre moitié du lit. Elle savait qu'il se trouvait à côté d'elle avant même de se retourner, sentant sa chaleur se diffuser près d'elle de manière bien plus agréable que ne le fait celle du soleil. Pourtant, elle ne s'attendait pas à le trouver éveillé, pensait à tort être la seule à quitter le sommeil aussi tôt. Jeyne lui sourit paisiblement en extirpant une de ses mains des couvertures pour chasser une mèche blonde qui barrait le front du Lannister.

- Bonjour.

Son nez vient délicatement frotter le sien, dans une manière de le saluer qui - si elle peut être jugée un peu puérile - lui a toujours été très naturelle. Elle sait les tourments qu'il traverse en cette difficile période, connait le deuil et la souffrance qu'il inflige. Le roi Loren était important pour son fils, il l'était pour beaucoup à vrai dire. Elle a fait en sorte de soutenir au mieux sa famille d'adoption dans cette nouvelle épreuve, bien que l'attentat dont a été victime le roi ait visiblement augmenté la méfiance des ouestriens envers elle. Si Jeyne n'en parle à personne, il est évident qu'elle ne peut prétendre partager la douleur que sa perte a infligé aux Lannister. Pour autant, elle comprend. Elle aussi a perdu un parent.

- Comment te sens-tu ?

Jeyne se redresse et fait glisser légèrement les couvertures autour d'eux pour pouvoir profiter de l'air frais sur sa peau toujours endormie. Elle espère grâce à ça pouvoir réussir à émerger lentement mais sûrement et ainsi offrir une oreille attentive à Lyman s'il ressent le besoin de parler. Les moments comme ceux-là ne sont pas légions, elle aimerait pouvoir en profiter pour passer du temps avec lui. D'autant plus que les prochains jours seraient mouvementés et riches en émotions, elle ignore véritablement lesquelles. Devenir reine l'inquiète bien plus que ça ne devrait, des craintes qu'elle s'est forcée à taire pour respecter le temps de deuil du jeune homme et de sa famille. Sans avoir de remède miracle, Jeyne a appris à ses dépens que du temps et une personne à qui confier ses peines apaisent souvent bien des chagrins.

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« Her aura was a warm chaos »

Love is the bane of honor, the death of duty. What is honor compared to a woman's love? What is duty against the feel of a newborn son in your arms... or the memory of a brother's smile? Wind and words. Wind and words. We are only human, and the gods have fashioned us for love. That is our great glory, and our great tragedy

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jeyne élue cutie de l'année:

Lyman avait vu la noirceur de la nuit agoniser, achevée par les premiers rayons de l’aurore quand le soleil fit irruption dans la chambre royale. Il s’était réveillé après un mauvais songe dans lequel il était celui qui avait pris les carreaux d’arbalète destinés à son père. Perturbé, il n’avait plus fermé l’œil après ce cauchemar se demandant si cela aurait été préférable que sa place eut été échangée avec Loren, aurait-il survécu lui ? La présence rassurante de son épouse à ses côtés, beauté assoupie, l’avait aidé à ne pas succomber à la tristesse jusqu’à présent. Aussi lorsqu’elle le salua, il esquissa un léger sourire et apprécia le contact de son nez contre le sien. Il le remua quelques peu contre celui de la jeune femme et l’embrassa.

- Bonjour.

Fit-il d’une voix aimable quoique trahissant sa fatigue. Lyman fit passer sa main au dessus de l’épaule de Jeyne pour la rapprocher de lui, faisant glisser sa main dans son dos pour la rapprocher de lui.

- Mieux depuis que tu es réveillée. J’ai encore rêvé de mon père… et toi ?

Sa voix s’efforçait de rester sur un ton pas trop faible pour dissimuler le fait qu’il était un peu secoué par ce rêve. Après tout compte tenu du contexte dans lequel Loren avait été ciblé et tué, il était très probable que ce n’était pas le premier Lannister exécuté. Si bien que la mort de Nymeria paraissait toute aussi suspecte quand elle eu lieu quelques mois plus tôt dans le Val. Lyman savait que sa mère, Megara et lui étaient potentiellement les prochaines cibles d’une attaque, mais cela pouvait aussi valoir pour sa femme Jeyne… Cette pensée le terrifia, il ne pourrait pas supporter de savoir que Jeyne pouvait également être la cible de ces maudits assassins. Jordane avait pris les devants pour les traquer, les juger et les éliminer mais serait-ce suffisant ? Était il possible que le commanditaire de ces actes de terrorisme soit toujours en vie, loin, négociant avec des égorgeurs et malandrins, la tête de chaque Lannister contre espèces sonnantes et trébuchantes ? Lyman en était convaincu, l’attaque était guidée d’ailleurs. Lyman ignorait quand aurait lieu la prochaine attaque, et qui serait la prochaine victime, ce qui ne le rassurait clairement pas.

- J’espère juste qu’ils ne reviendront pas s’en prendre à toi et à ma famille. Je pense que je ne m’en remettrai jamais si c’était le cas. Je sais que je vais devoir me préparer à vous défendre tous maintenant que père n’est plus là. C’est… juste que j’espère que je serai à la hauteur.

Lyman l’enlaça tendrement et déposa un baiser sur son front tout en passant sa main dans ses cheveux noirs. Le jeune lion voulait stopper le temps, freiner l’écoulement de chacune des secondes qui défilait entre ses doigts pour profiter de cet instant de calme et de quiétude qui venait étouffer ses angoisses. Il continua de passer ses doigts dans les cheveux noirs de Jeyne dont le regard parvenait à l’apaiser et à tempérer ses émotions négatives.

Your mess is mine

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Bien que toujours un peu somnolente, Jeyne comprend très vite de quoi il s'agit, complètement immergée dans leur univers, leur bulle où rien n'est grave et rien n'importe plus qu'eux. Le baiser qui lui est donné est rendu, le manque de contact physique la poussant à se rapprocher d'elle-même avant que Lyman ne l'y incite plus explicitement.

- Tu aurais dû me réveiller.

Qu'elle râle, plus pour la forme qu'autre chose. Elle aurait aimé être là pour en discuter avec lui plus tôt, a du mal à supporter l'idée qu'il soit seul avec ses tourments et ses craintes. Elle râle surtout parce qu'il s'agit de son activité favorite et que c'est l'alternative la plus simple, les autres comprenant forcément des réactions qu'elle aimerait lui épargner. Elle ne veut pas avoir l'air de le prendre en pitié, jamais.

- Veux-tu en parler ? De ce rêve, je veux dire. Je comprendrais que ce ne soit pas le cas, tu le sais.

En sentant les doigts du jeune roi dans son dos, Jeyne pose sa main sur le flanc du Lannister, se fraie un chemin sous le tissu. Ainsi proche de sa respiration, elle peut en sentir les variations, être au plus proche de la manière dont son corps réagit, essayer de comprendre. Lyman continue alors de répondre à sa première question, ce qui ne manque pas de rendre la jeune femme de plus en plus inquiète pour lui.

- Lyman...

L'idée qu'il se sente à ce point responsable de la survie de sa famille l'attriste, personne ne devrait avoir à porter un tel poids. Encore moins la personne qu'elle aime et qu'elle a juré d'épauler. Ses doigts caressent doucement la peau lisse du jeune homme pendant qu'elle réfléchit, formant des motifs qui n'ont aucun sens mais au moins un but. Elle sait pourtant que rien ne pourra définitivement effacer les craintes qui sont nées de cette attaque qui leur a fait tant de mal, à tous mais surtout à celui qui a du prendre la couronne sur la tête encore chaude de son père assassiné.

- Je n'ai aucun doute, je sais que tu seras à la hauteur. Mais tu n'es pas seul, tu n'as pas à porter la protection de ta famille et à t'en sentir responsable. Les tragédies et catastrophes arrivent et parfois, personne ne peut les anticiper. Peu importe à quel point on l'aimerait.

Si l'attentat mené contre le roi l'a elle aussi bouleversée, elle ne peut se résoudre à guetter à chaque angle mort un mercenaire ou assassin qui pourrait lui ôter la vie. Jeyne a la conviction peut-être un peu simple que si elle doit mourir, si son heure est venue, alors rien ou presque ne pourrait la sauver. Si elle est en paix avec cette idée, celle que ce soit Lyman qui soit tué plutôt qu'elle lui soulève le coeur d'une tout autre manière. Lyman, Martyn, Jordane et Megara, autant de personnes qui sont susceptibles d'être tuées et que Jeyne ne peut pas voir mourir. Elle comprend alors, elle comprend presque.

- Mais je sais comme c'est difficile. Je ne supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose moi non plus, ou à notre fils.

Simplement imaginer son fils inanimé, étouffé dans son berceau la fait frisonner d'horreur. Non, elle ne pourrait se remettre d'une telle chose. Instinctivement, elle ferme les yeux. Comme si ce simple geste avait le pouvoir d'effacer cette image de son esprit. Il ne l'a pas, Jeyne se contente de soupirer en les rouvrant. Ses doigts viennent se mêler aux boucles blondes du jeune homme, s'ancrer derrière sa nuque.

- Mais je suis là, nous sommes là. Nous devons avoir conscience de cette chance, je crois.

Même si à cet instant, il ne lui semblait pas que quoi que ce soit puisse un jour les séparer.

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Jeyne élue cutie de l'année:

Lyman savait que Jeyne râlait pour le principe, pourtant il ne souhaitait pas troubler le sommeil de sa bien aimée qu’il trouvait sereine à chaque fois qu’elle dormait. Elle lui demanda s’il souhaitait parler de son rêve et le jeune lion se renferma quelques peu. Il la laissa parler, laissant les doigts fins et doux de Jeyne parcourir son corps en commençant par son flanc, se rapprochant de ses poumons. Ses caresses avaient de quoi apaiser l’esprit de Lyman tout en détendant son corps de ces angoisses même si elles persistaient. Le Lannister conserva le silence, tandis que sa main remonta derrière la tête de Jeyne pour gratouiller sa nuque avant d’atteindre l’arrière de son crâne. Ses doigts se perdirent dans sa tignasse brune, en caresses du bout de ses doigts sur sa tête, et suivant le long de ses cheveux pour, une fois arrivés à leur bout, reprendre leur point de départ.

- J’ai revu la scène, ou plutôt revécu celle-ci…

Le jeune homme avait finalement décidé de sortir de son mutisme, encouragé par la confession que son épouse avait aussi ses propres craintes. Il hésita à aller plus loin, le jugerait-elle pour cette faiblesse ? Sa raison balaya cette peur d’un revers de la main : bien sûr que non. Elle l’aimait, Jeyne le comprendrait sans doute même si elle s’inquiéterait, comme elle le fait toujours. Finalement décidé à mettre les pieds dans le plat, Lyman s’élança sans trop réfléchir à ses mots.

- J’avais eu un mauvais pressentiment. Je me suis élancé entre mon père et les carreaux d’arbalète lorsque l’attentat a eu lieu. A la place de mon père, j’ai pris les projectiles qui lui étaient destinés. Il vivrait mais moi probablement non.

Il détourna le regard de son épouse, se perdant au loin comme s’il répétait mentalement ce qu’il venait de dire à la façon d’un écho plus lent. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de l’inquiéter avec ces pensées morbides… il préféra garder le silence quelques secondes. Lyman balaya la pièce du regard avant de replonger ceux-ci dans les deux éclats d’âme de sa bien aimée. Il étira un léger sourire qui se voulait rassurant même s’il était lui-même à moitié convaincu de cette manœuvre.

- Tu as raison je crois…

Son cerveau tournait à pleine vitesse, évaluant, calculant s’élançant dans des sentiers mentaux dont il finissait par sortir pour en emprunter d’autres plus ou moins fréquentés, puis revinrent les souvenirs de son père : il ne pouvait pas changer le passé comme il le lui avait déjà dit. Tout ce sur quoi le jeune lion avait désormais une prise, c’était l’avenir. Et c’était ce sur quoi il fallait travailler, c’était l’horizon à suivre pour atteindre ses objectifs. Lyman était d’accord avec ce fait, c’était logique, indéniable, mais c’était quelque chose de plus facile à exprimer qu’à s’appliquer à soi-même.

Chaque voyage commençait par des pas hésitants et courts, et le jeune lion décida de tenter sa chance, même s’il n’était pas confiant en ses probabilités de succès, même s’il n’était pas certain d’avoir la force de son père pour marcher dans ses traces. Il se rapprocha de Jeyne, l’enlaça tendrement puis déposa ses lèvres sur les siennes dans un baiser qui se voulait intense et honnête d’une part, mais était aussi un remerciement pour ses paroles réconfortantes en cet instant.

Le jeune lion aurait aimé que ce moment ne s’achève jamais, que le temps suspende son écoulement éternellement pour garder cette sensation d’apaisement et de relâchement. Mais vint le moment de reprendre son souffle, Lyman retira ses lèvres et murmura la respiration un peu haletante.

- Je veux te garder éternellement avec moi… je t’aime.

Ses doigts s’emparèrent d’une mèche de cheveux avec délicatesse pour profiter de leur contact avant de déposer sa main gauche contre la joue de la jeune femme. Noyé dans le regard de Jeyne, Lyman déclara sa promesse de la même façon que s’il renouvelait son serment de mariage, mais cette fois-ci ce n’était pas devant les Sept qu’il les proclamait, mais devant sa Reine.

- Je ne peux peut-être pas tout anticiper et empêcher que ça arrive, mais je te promets que je ferai tout pour que cela ne t’arrive ni à toi, ni à notre enfant.

Your mess is mine

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Les mots qu'elle prononce sont entendus et considérés, elle le sait. Pour autant, l'esprit du jeune roi est tourmenté et Jeyne comprend très vite qu'elle ne peut rien faire et surtout rien dire pour l'apaiser. Le rêve qu'il lui raconte ne fait que renforcer cette impression, Jeyne est terrifiée. Ce rêve la terrifie. L'idée que des images aussi sombres animent ses nuits la terrifie. Elle aimerait pouvoir faire en sorte que tout soit différent, que Loren Lannister n'ait pas été assassiné brutalement sous les yeux de sa famille, qu'il n'en résulte pas une si grande culpabilité chez son fils, mais elle ne peut pas. Elle ne peut faire qu'écouter et essayer de rendre les craintes moins insurmontables, les peines moins douloureuses.

- Oh, je vois.

Sa main bouge de sa nuque à sa joue, Jeyne secoue doucement la tête, sincèrement touchée par ce qu'elle entend. Elle comprend pourtant, mieux que beaucoup. Elle pensait souvent à sa mère, à ce qui aurait pu être fait pour la sauver, la voit souvent en rêve. Elle comprend, n'est pas effrayée par ce qui se trouve de plus sombre chez son roi comme elle sait qu'elle pourrait tout lui confier sans crainte d'être jugée. Ce que ce rêve peut signifier en revanche la rend davantage soucieuse.

- Tu n'es pas coupable de la mort de ton père, Lyman. Ce n'est pas ta faute. Tu n'avais pas à mourir à sa place, j'espère que tu le sais.

Non, il ne le sait sûrement pas. Elle en sait peu sur la vie, la mort et les gens en général. Pourtant, Jeyne a déjà eu la malchance d'affronter le deuil plusieurs fois et sait parfaitement comme il est simple de prendre le blâme de la mort d'une personne chère à son cœur. Ses doigts quittent le flan du Lannister pour se poser sur sa joue encore libre et encadrer son visage de ses mains.

- Ce n'est pas ta faute.

Bien qu'il lui ait donné raison, elle sait qu'il ne pourra pas s'empêcher de s'en vouloir. Elle sait aussi que les jours qui suivront seront particulièrement durs et décisifs pour leur avenir et la santé du jeune homme. Qu'il lui faudrait accepter certaines choses qui sont encore aujourd'hui trop difficiles à entendre. Lui parler de lâcher prise aujourd'hui est sans doute trop prématuré, mais Jeyne n'a jamais su faire dans la délicatesse. Alors elle se contente de marteler les mêmes mots en espérant qu'ils trouvent un certain écho dans son esprit, sans pouvoir en être sûre. Quand il l'embrasse, c'est tout son corps qui répond au sien. Les gestes s'enchainent guidés par leur passion, les dermes s'électrisent et son instinct reprend le dessus. C'est sûrement dans ces moments où elle se sent véritablement elle-même. Louve.

- Je ne vais nulle part.

Elle aussi à bout de souffle, elle murmure ces mots avant d'embrasser ses lèvres à nouveau, plus rapidement. Avec plus de confusion, aussi.

- Je ne veux être qu'avec toi.

Ses doigts glissent entre eux et empoignent le tissu qui les sépare, Jeyne passe une jambe au dessus de celles du Lannister, l'espace est réduit et les souffles entremêlés. C'est tout ce qu'elle peut faire, finalement. Être là. Essayer. Dans un moment plus calme et plus solennel, elle écoute les mots qui sont prononcés comme s'ils étaient partie d'un serment. A nouveau, le fait qu'il se sente à ce point responsable de leur sort la peine. A nouveau, elle sait qu'elle ne peut rien faire pour aider ce sentiment à disparaitre. Au fond, cela dépend de lui. Uniquement de lui.

- Je t'aime aussi et je te promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t'empêcher de te noyer dans ce que tu crois faire partie de tes responsabilités.

Jeyne sourit, un peu amusée par ses mots et sa drôle de promesse qui tente surtout de lui rappeler qu'elle ne le laissera pas sombrer un peu plus chaque jour dans la culpabilité, chercher les ombres et les assassins. Oublier d'exister. Elle le ramènera chaque jour à la vie avec un peu plus de force s'il le faut et l'arrachera aux pensées plus sombres. Elle y parviendra.

- Je suis ta femme, pas ta responsabilité. Occupe ton temps à m'aimer au lieu d'essayer de me protéger.

Les mots sont murmurés et incitent pourtant au défi, à ne pas oublier qu'elle est son alliée avant d'être quelqu'un de plus pouvant être tué. C'est sûrement ça le plus effrayant, finalement. Devenir une responsabilité, une énième case à cocher sur une très longue liste, une tâche de plus à accomplir. Elle ne veut pas devenir un devoir, de plus en plus lourd et pesant. Au contraire, elle aimerait être celle faisant disparaitre tous les désagréments. Sans doute qu'il n'est pas encore trop tard.

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Lyman écouta son épouse tenter de lui remonter le moral, ses mots touchèrent au but et permirent au jeune lion de commencer à entrevoir ce qu’elle lui disait. Elle n’avait pas tort, mais il était difficile de se persuader d’aller contre ses propres sentiments. Ses propres parents avaient eu du mal parfois à le lui faire comprendre, et Jeyne avait déjà un petit aperçu des blocages qui pouvaient s’emparer de son époux et tourmenter son esprit. Lyman l’enserra tandis qu’elle l’embrassa à son tour plus rapidement et en faisant passer sa jambe par-dessus celles du jeune lion. Il essaya de retenir les lèvres de sa louve contre les siennes mais elle reprit la parole, lui promettant à son tour de tout faire pour l’empêcher de se noyer dans ses responsabilités. Le jeune homme savait que la main de son épouse serait là pour attraper la sienne et le tirer de l’océan de tourments dont les tourbillons cherchaient à l’entraîner vers les profondeurs du chagrin.

En cet instant, Lyman eu le sentiment d’être revigoré par un éclair l’ayant soudainement frappé, touché en son cœur il fut définitivement convaincu qu’elle était celle dont l’âme était la plus en résonnance avec la sienne. Le jeune homme ne sut pas quoi répondre, son cerveau filait dans tous les sens tandis que sa main se déposa sur la jambe de son épouse, le contact de sa peau pâle et douce était électrisant. Le roi du Roc frissonna.

Mélomane dans l’âme, Lyman sut qu’ils étaient accordés à la perfection dans la grande symphonie qu’était leurs vies. Même au crépuscule de leurs existences, le roi la trouverait toujours resplendissante et rayonnante de sagesse. Impossible pour lui de sortir de l’attraction de son sourire. Cette gravité exercée sur le jeune homme était trop forte pour espérer y résister sans se disloquer. Aussi il se laissa aller, déposa son fardeau qui avait trop pesé sur ses épaules sachant qu’il le récupèrera plus tard sans doute lorsque sa journée commencerait. Ne répondant toujours pas, Lyman répondit à son sourire par le sien qui vint naturellement, sa voix se fit passionnée.

- En ce cas je t’aimerai chaque seconde de mon existence Jeyne…

Il remonta sa main posée sur la cuisse de sa reine, et d’un mouvement habile et en douceur, Lyman se mit sur le flanc droit pour l’avoir en face de lui. Plongeant son regard dans celui de Jeyne, le roi approcha son visage puis ses lèvres d’elle. Il l’embrassa tout en resserrant son étreinte contre son corps pour partager leur chaleur alors que le matin était encore frais dans la chambre royale. Sa main droite caressa les cheveux de sa reine tandis que sa main gauche remontait sa cuisse jusqu’à sa hanche pour s’y fixer temporairement. Il raffermit sa poigne toujours avec douceur comme par crainte qu’elle lui échappe. Lyman reprit son souffle et l’embrassa à nouveau avec un peu plus de fougue arrachant chaque seconde de plaisir qu’il lui était possible d’attraper, découvrant à nouveau chaque centimètre carré de sa peau comme au premier jour ou leurs enveloppes charnelles s’étaient unies.

- Je ne veux pas que cette journée commence…

Murmura le Roi entre deux baisers tendres et passionnés, quelques gouttes de sueur perlaient son front tandis que la chaleur montait entre les deux adultes…

Your mess is mine

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Elle avait besoin de ça, de son souffle, sa douceur, leurs corps qui communiquent parfaitement, les frissons qu'il fait remonter le long de son échine. Elle avait besoin de ses mots, toujours plus précis que les siens, sa confiance en eux pour palier ses doutes quant à l'avenir qui les attendait. Sa facilité à exprimer ce qu'il ressentait quand tout était si difficile à verbaliser pour elle. Le calme, l'apaisement à l'idée que tout est finalement à sa place malgré un monde qui ne tourne pas toujours rond autour d'eux. Le feu que fait naître ses doigts qui remontent lentement sa peau, leur immense concerto. Jeyne a parfaitement conscience de la peine qui afflige le jeune homme, des pensées terribles qui peuvent parfois émerger. Elle sait leur situation fragile et les tourments nombreux, elle ignore ce qu'ils auront à traverser mais a pourtant à cet instant la conviction que rien ne pourra briser ce qu'ils sont à ce moment là. Ce qu'ils seront toujours l'un pour l'autre. Les mots du jeune roi ne font que confirmer cette impression, tout ira bien tant qu'ils continuent de se choisir.

- J'ignore ce que nous aurons à faire en tant que roi et reine, Lyman.

Les jeux de pouvoir lui sont malgré tout presque étrangers, sa poigne se resserre sur le tissu qu'elle tenait déjà entre ses doigts, dans un effort supplémentaire pour le rapprocher toujours d'elle. Elle a compris avec le temps que beaucoup de choses lui échappaient et n'est pas assez fière pour le nier. Elle n'est pas non plus assez bête pour ignorer toutes les tensions que sa simple présence à l'Ouest a créé, ni toutes celles que l'assassinat du roi ont entrainées. Mais eux, eux n'ont rien à voir avec tout ça.

- Sache seulement que je continuerai à t'aimer, moi aussi. Peu importe ce qui peut bien arriver.

Et c'est au fond tout ce qu'elle avait besoin de dire. Elle ne le sait pas encore mais s'en doute, un jour les conflits viendront. Un jour les opinions s'entrechoqueront et cesseront de ne former qu'une seule et douce harmonie. Pourtant, même au cœur d'un conflit, elle a besoin qu'il sache que rien ne pourra abimer l'amour qu'elle lui porte. Que tout ça est bien complexe, mais qu'elle se pense capable de détacher son mari du roi.

- Et cette journée n'a pas besoin de commencer, après tout.

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Le jeune roi se sentait bien, mais tendu par la proximité avec son épouse et ce que cela annonçait pour la suite. Une pensée vint parasiter ce petit instant de plaisir conjugal partagé, mais fort heureusement le contexte actuel vint chasser cette pensée aussi rapidement qu’elle était arrivée.

Jeyne n’avait pas tort cette journée pouvait ne pas commencer, cela ne dépendait que d’eux pour le moment. Ils avaient encore le luxe de décider au minimum de leurs obligations, de surcroit personne ne viendrait les déranger avant encore une bonne heure et demie : de quoi partager un bain après être sortis du lit... Autant en profiter se dit Lyman alors que les choses devenaient plus sérieuses et intimes entre les deux jeunes adultes.

- Un devoir de la plus haute importance c’est certain…

Que les Sept étaient témoins, cet instant était un délice dont Lyman se souviendrait, qu’importe le nombre d’embuches et d’obstacles leur destinée commune mettrait sur leur chemin. Alors il savoura ce moment, cet instant où leurs deux corps ne feraient qu’un, cet instant où leurs cœurs battraient à l’unisson dans une symphonie dédiée aux mille plaisirs de leur amour, cet instant où tout semblait si lointain et futile en comparaison de ce qu’il se passait entre eux.

Elle était sienne, et il était sien. Rien ne pourrait changer ça ou perturber cet amour sincère. La vie était belle et douce.

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HRP: Post en Hide.

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HRP: Post en hide

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POST EN HIDE

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Il s'éloigne finalement, quitte leur étreinte et la laisse légèrement sonnée, encore sur ses propres nuages. Son souffle reprend peu à peu un rythme plus calme, il l'attire alors vers lui avant même qu'elle ait eu le temps de prendre conscience du froid autour d'elle. Jeyne pose sa tête contre sa poitrine, ferme les yeux et peux sans mal s'imaginer se rendormir pour quelques heures. Un sommeil qui serait probablement bien plus paisible, plus lourd, plus réparateur pour leurs pauvres âmes déjà tellement éprouvées. Mais ils ne peuvent pas, leur temps est écoulé, la journée finira bientôt par les rattraper. Jeyne se redresse légèrement, bouge un peu pour replier son coude et reposer sa tête sur sa main.

- Je pense que nous devrions fuir.

La proposition est faite très sérieusement, même si elle ne l'est pas tout à fait. C'est dans ces moments qu'elle regrette le plus qu'ils ne soient pas simplement Jeyne et Lyman.

- Nous évader dans la forêt, construire une cabane et y vivre. Si ça se trouve, ils mettraient plusieurs mois à nous retrouver.

Elle rit rapidement de sa propre bêtise, avant de se pencher vers lui pour goûter ses lèvres à nouveau, juste avant de s'éloigner. Pour de bon cette fois, elle y met le courage nécessaire du moins. Jeyne s'assoit et attrape sa chemise de nuit, qu'elle passe au dessus de sa tête avant de se lever. Elle ne sait pas quelle heure il est, mais le peu de bruit qu'elle perçoit des couloirs est plutôt encourageant.

- Je vais sûrement demander à ce qu'on me prépare un bain. Votre Majesté est officiellement invité à me rejoindre s'il le souhaite.

La jeune femme effectue (gauchement) quelque chose entre une révérence et une vaste plaisanterie, curieusement d'excellente humeur en cette douce matinée.

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« Her aura was a warm chaos »

Love is the bane of honor, the death of duty. What is honor compared to a woman's love? What is duty against the feel of a newborn son in your arms... or the memory of a brother's smile? Wind and words. Wind and words. We are only human, and the gods have fashioned us for love. That is our great glory, and our great tragedy

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jeyne élue cutie de l'année:

Lyman profita de cet instant suspendu dans le temps, et il aurait bien fait durer davantage celui-ci, savourant la douceur des joues de Jeyne contre sa poitrine pendant que sa propre main faisait de longs allers et retours le long de son dos pour la caresser comme il l’avait fait pendant plusieurs minutes. Point de sensualité, juste de la tendresse cette fois-ci pour le jeune Roi qui luttait pour ne pas s’endormir ainsi. Quoiqu’il en soit la suggestion de Jeyne était des plus particulières et avait définitivement réveillé le Roi.

L’air sérieux de la jeune femme l’avait rendu quelques peu confus, il resta silencieux l’air intrigué par cette idée sortie de nulle part. Lorsqu’elle se mit à rire, Lyman comprit que Jeyne regrettait le temps ou leurs responsabilités royales ne dictaient pas entièrement leurs vies respectives, en un sens le jeune homme la comprenait. Lui aurait rêvé continuer de se cultiver et de progresser en matière de musique, cependant les Sept en avaient décidé autrement.
Si son père n’avait pas été tué, sans doute aurait-il eu encore peut-être deux décennies à jouir encore de son existence princière un peu plus libre de vaquer à ses occupations.

- Ou quelques semaines, cela dit je n’ai pas appris à vivre dans une nature sauvage. Mais tu n’aurais jamais froid avec moi.

Avait-il répondu avec un certain pragmatisme au début avant de trouver une touche de romantisme à placer. Il se leva du lit après avoir baillé aux corneilles. Sa mère Jordane lui aurait sans doute reproché ce manque de politesse en ouvrant si largement sa bouche. Lyman passa sa main devant son œil droit pour frotter celui-ci

- Alors si je suis invité de manière officielle par la Reine, je ne saurai refuser.

Fit-il en attrapant la main de son épouse, il leva son bras par-dessus sa tête et la fit tourner en dessous comme s’il la faisait danser avant de lui voler un baiser. Toujours en tenue d’A dam, le jeune roi tendit la main vers sa chemise de nuit qu’il enfila négligemment. Il siffla un petit air en suivant Jeyne et chantonna les paroles d’une musique qu’il venait d’avoir en tête.

- M’aimeras-tu toujours quand je ne serai plus jeune et beau ?

Si le jeune Lannister était bon musicien, il était en revanche un bien piètre chanteur, il avait suivi le rythme de la chanson, mais sa voix n’avait pas suivi les tonalités. Lorsqu’ils s’avancèrent vers la baignoire quelques minutes plus tard celle-ci avait été remplie d’une eau chaude et de plusieurs sels de bain, du savon était également à disposition. Le jeune Roi trempa le doigt à l’intérieur pour estimer la température puis pivota vers sa reine. Lyman mima une révérence à son tour après avoir retiré sa chemise de bain pour se tenir prêt à la rejoindre.

- Si sa majesté le veut bien… le Bain de Jeyne Lannister.

Il appréciait ces moments de complicité à deux, loin de tout. Ils avaient trouvé le moyen de repousser un peu plus l’instant ou ils devraient à nouveau porter leurs couronnes.

Your mess is mine

Bring me to your house and tell me "sorry for the mess", hey I don't mind. You're talking in your sleep, out of time. Well you still make sense to me, your mess is mine. Your mess is mine. This body is yours and this body is mine. Your mess is mine

Quelques semaines. Quelques semaines ce n'est pas beaucoup mais c'est déjà du répit. Un moyen comme un autre de retarder l'échéance et de voir leurs obligations s'éloigner pour quelques temps. Elle n'était pas sérieuse, elle ne l'est pas, mais elle mentirait en niant que l'idée lui plait. L'envie d'être simplement et purement égoïste pour une fois lui traverse souvent la tête dernièrement, sûrement car l'étau se resserre et que les choix véritablement difficiles ne sont pas encore arrivés. Elle le sait.

- J'imagine que pour beaucoup, Winterfell équivaut à une nature sauvage.

Elle secoue la tête, amusée par cette pensée. En vérité la forteresse nordienne est d'un très grand confort, du moins c'est toujours ainsi qu'elle l'a vécu. Elle connait pourtant la réputation de rusticité et de rudesse de son royaume d'origine et n'hésite pas à s'en moquer. Souvent. Trop peut-être. Plus que la bienséance le voudrait, en tout cas. La deuxième partie de sa remarque la fait d'autant plus sourire, elle n'a aucun doute qu'ils sauraient se tenir chaud.

- Je n'ai jamais froid, mais je prends note de ta dévotion à mon égard.

Jeyne rit (bêtement) et passe ses mains derrière la nuque du jeune homme, juste après qu'il l'ait fait tourner sur elle-même. Ils échangent un baiser et quelques réminiscences de leur fiévreuse matinée lui reviennent, la laissant légèrement ailleurs.

- Rien de plus officiel, en effet. Et je pense qu'un refus de votre part l'aurait profondément affligée.

Étant partiellement consciente de leur bêtise commune, Jeyne a dû mal à se retenir d'en rire. Si on lui avait dit qu'elle serait un jour aussi stupide - et donc amoureuse - elle ne l'aurait sûrement pas cru. La jeune femme se défait de son étreinte et entend vaguement Lyman chantonner les paroles d'une chanson qu'elle ne connait pas quelques minutes plus tard. Occupée à essayer de démêler ses cheveux tant bien que mal, Jeyne fronce les sourcils en cherchant où est-ce qu'elle aurait pu entendre une telle balade. Si mélancolique.

- Je ne crois pas connaitre cette chanson. Elle semble triste.

Les ouestriens en ont beaucoup, et elle a peu de mémoire. Et la seule chose qui lui vient en tête en écoutant ce petit extrait est qu'elle ne sait pas si elle aura la chance de vieillir, de le voir devenir vieux. Une ombre qui se pose délicatement sur le paysage pourtant idyllique de cette matinée et qu'elle s'empresse de chasser. Elle fait de son mieux pour lui sourire, les yeux encore un peu sombres, et constate que leur bain est prêt. C'est exactement ce dont elle a besoin, de l'eau tiède pour délier ses muscles et faire en sorte de conserver un peu de cette douce matinée avec elle pour le reste de la journée.

- Sa Majesté n'attend que ça.

Elle poursuit leur comédie sans trop de mal, chasse une nouvelle fois les pensées parasites en s'immergeant dans l'eau translucide. Jeyne ferme les yeux et soupire doucement, laissant la chaleur gagner sa nuque et ses épaules.

- C'est encore étrange d'être appelé ainsi. Tu ne trouves pas ?

Les Majestés ne lui évoquent encore que leurs parents, à vrai dire. Un rappel particulièrement cruel puisqu'ils sont tous deux contraints d'endosser ce titre justement parce que Loren n'est plus là pour y répondre. Quant à elle, il lui rappelle surtout Jordane et la façon dont il lui sied bien mieux qu'à elle. Et son propre père, qui a depuis échangé sa Majesté pour d'autres politesses plus impériales. Les choses évoluent vite et elle ne sait pas comment les accepter. Elle aimerait faire en sorte que le temps s'arrête, parfois.

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Jeyne élue cutie de l'année:

Lyman était toujours séduit par Jeyne, savourant toujours chaque instant ou le son de sa voix s’élevait dans l’air. Cette symphonie venant caresser ses oreilles avait toujours réussi à apaiser le roi. Il rit tout autant qu’elle quand la reine prit note de la dévotion de Lyman. Là encore il fit encore une révérence quand elle annonça qu’un refus de la part du roi l’aurait affligée.

- Pour vous servir.

Fit-il d’un ton faussement pompeux et exagéré pour appuyer sur la plaisanterie. Toujours nu à côté de la baignoire, il prit la main de son épouse et l’accompagna pour rentrer dans le bain ensemble, la laissant entrer en première avant de lui emboiter le pas. Une fois à l’intérieur, Lyman se mit dans un coin de la baignoire et garda Jeyne contre lui, le dos de sa reine contre son ventre. Il passa ses mains sur ses épaules après avoir attrapé l’éponge pour commencer à la nettoyer avec délicatesse. Il fredonna l’air d’une autre chanson, un peu plus rythmée et joyeuse mais sans chanter cette fois-ci pour épargner l’audition de Jeyne.

Une attention qui serait appréciée sans doute, et elle reconnaîtrait celle-ci. Une chanson agréable, louant l’innocence d’un jeune couple filant une vie libre loin des pressions de familles rivales, mais devant fuir celles-ci, et paradoxalement plus unies que jamais pour les retrouver. L’histoire finissait toutefois bien, les deux familles réalisant avoir collaboré ensemble pour retrouver leurs enfants avec une certaine efficacité, et devant ce fait ne s’opposèrent plus à leur union. Bien que cela pouvait faire écho à la situation de bien des maisons nobles de Westeros, Lyman avait toujours apprécié celle-ci bien avant de faire la connaissance de Jeyne.

Tandis qu’il essorait l’éponge il entendit sa souveraine lui faire remarquer qu’elle ne s’était pas habituée d’être appelée « Majesté ». C’était quelque chose à laquelle Lyman n’avait pas fait attention de prime à bord, mais il stoppa son geste en y réfléchissant. Maintenant que son épouse le disait, voilà que ses mots lui avaient fait réaliser ce fait. Il avait toujours été habitué à entendre ce terme adressé à son père, pas à lui, c’était ce qui le crispait toujours un peu sans qu’il eut été capable de mettre le doigt dessus avant cet instant. Désormais la pression était sur ses épaules, et après avoir passé l’éponge les épaules dénudées de Jeyne, il la déposa sur le rebord et l’enlaça tendrement. Il embrassa son cou et avança sa tête par-dessus son épaule pour la voir dans les yeux.

- Pour moi tu seras toujours Jeyne.

Dit-il avec sincérité. Lyman croisa son regard en souriant doucement, et posa la paume de sa main contre sa joue pour partager la chaleur de son corps avec celle de son épouse. Il reprit.

- Avec ou sans couronne, tu seras toujours cette fille dont je suis tombé amoureux sous l’océan d’étoiles que nous avons pu voir lorsque nous nous sommes rencontrés la première fois.

Le jeune homme desserra son étreinte et reprit sa tâche, savonnant les épaules et bras de sa reine tandis qu’il laissa son esprit vagabonder quelques peu.

Your mess is mine

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Il a toujours eu une âme plus fine que la sienne. Faite de poésies, de mélodies, de mots joliment imbriqués les uns aux autres. Il a été forgé dans la beauté, c'est quelque chose dont elle est persuadée. Et cette âme si douce vient curieusement, quasiment mystiquement, répondre à la sienne. La sienne n'est pas aussi belle, ne brille pas d'une si grande lumière. Elle puise son essence dans la nature, l'odeur des arbres et de la neige fraîche. Mais elle n'a jamais peiné à le comprendre. Et il n'a jamais failli à tout ce qu'il avait promis.

Ainsi, ses tourments disparaissent immédiatement.

Son corps se détend dans l'eau chaude et se mêle au sien, une nouvelle fois. Son étreinte disperse ses pensées loin d'elle et les notes qu'il fredonne la pousse à fermer les yeux. Ailleurs, elle se dit qu'il y a probablement le temps pour ce genre de considérations. Elle est si pressée d'anticiper chaque catastrophe qui pourrait se produire qu'il lui en est difficile de prolonger un moment comme celui-ci, calme. Paisible. Parfait.

Ses mots réussissent à l'émouvoir d'une manière qu'elle aurait difficilement cru possible au milieu de toutes ces brumes. Il a toujours fait ça, lui faire ressentir les choses plus fort, plus brusquement, alors même qu'elle faisait tant d'effort pour s'en empêcher. Jeyne sent ses muscles se détendre sous sa chaleur, sa main sur sa joue. Elle parvient finalement à aligner les mots qu'il lui manquait.

- Tant mieux. Je ne veux pas que ça change. Et je ne veux être personne d'autre avec toi.

Ils réserveront les Majestés à d'autres, l'idée que les années finissent par les rendre étranger l'un à l'autre la terrifie. Elle laisse son corps se délasser contre le sien, guidée par ses gestes sur ses épaules, ses bras. Le souvenir qu'il évoque la fait sourire, ça lui semble tellement loin.

- J'étais terrifiée. Je ne voulais pas quitter Winterfell, mais tu me plaisais. Je ne pensais pas que je t'aimerais si vite.

Elle hausse les épaules contre lui, en fait elle ne comptait pas l'aimer du tout. Elle était résolue à faire son devoir mais entretenir un sentiment aussi fort lui paraissait trop risqué. Elle a déjà vu les ravages d'un cœur brisé, ne voulait pas risquer de s'exposer à des émotions telles que celles-là. Aujourd'hui c'est trop tard, elle sait que le perdre la briserait.

- Et Lyanna m'avait conseillé de te tuer, d'ailleurs.

Elle rit franchement, c'est encore plus ridicule aujourd'hui que ça ne l'était il y a deux ans. Sa cousine ne lui avait pas réellement conseillé de tuer son promis, elle lui avait simplement dit qu'elle le ferait à sa place s'il ne lui plaisait pas. Jeyne cherche la main du Lannister et nous ses doigts aux siens, embrasse sa peau humidifié par l'eau.

- Je n'en ai jamais eu l'intention, si ça peut te rassurer. Je t'ai fait confiance immédiatement, j'ignore pourquoi.

Elle a tenté pourtant. Elle a vraiment essayé de garder autour d'elle cette méfiance comme un bouclier qui l'empêcherait de se laisser aller. Mais c'était lui, certaines choses ne s'expliquent pas. Son regard se pose sur leurs mains noués alors qu'elle défait son emprise, le laissant un peu plus libre de ses mouvements. Elle relève la tête, cherche son regard le sourire aux lèvres.

- C'est les bouclettes, sûrement.

Elle se ravise après une seconde de réflexion.

- Ou tes fesses.

Personne, absolument personne ne peut lui reprocher d'avoir considéré cette affaire sous tous les angles. Et elle n'avait pas manqué de le faire.

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Jeyne élue cutie de l'année:

Lyman sentit son âme vibrer avec celle de Jeyne tandis que l’éponge recommença un passage sur sa peau, en douceur pour rincer l’épiderme de son épouse. Le contact de leurs peaux l’une contre l’autre avait un pouvoir relaxant sur le jeune roi, il inspira lentement avant d’expirer de la même façon l’air de ses poumons. A l’écoute de Jeyne il poursuivit sa tâche lentement et avec une certaine méticulosité dans son exécution. Ses paroles le touchèrent sincèrement, il acquiesça d’abord en silence quand elle dit ne vouloir être avec personne d’autre que lui. Il répondit rapidement en lui souriant.

- Moi aussi.

Elle se confia sur le fait qu’elle avait été terrifiée au moment de quitter Winterfell, et Lyman la comprenait, lui-même aurait ressenti la même chose si leurs rôles avaient été échangés, les deux adolescents de l’époque s’étaient aimés rapidement, et c’était une bonne chose. Les mariages d’amour entre familles nobles étaient rares, l’un comme l’autre savaient qu’ils pourraient compter l’un sur l’autre tant que leur amour brûlerait dans leurs cœurs respectifs. Lyman continua de nettoyer Jeyne, et déposa un baiser sur son épaule et un second dans son cou en l’écoutant.
Il se raidit quelques peu sur le coup quand elle lui révéla que Lyanna Stark lui avait conseillée de le tuer. Il chercha instinctivement du regard une issue rapide à emprunter, puis souffla du nez à cette pensée qu’il avait trouvée amusante de part le décalage entre celle-ci et le moment que le couple passait dans cette baignoire. Lyman commença à ricaner quand sa reine rit également toutefois il toussa quelques peu avant que celle-ci affirme n’avoir jamais eu l’intention de suivre ce conseil. C’était fort urbain, et le Roi savait pertinemment que Jeyne était honnête dans son propos.

- Lyanna m’a toujours quelques peu intrigué dans ses propos, mais j’ai du mal à saisir son humour.

Avait-il dit avec une certaine légèreté alors que Jeyne attrapa sa main sous l’onde encore transparente et chaude qu’ils partageaient pour nouer ses doigts entre les siens et embrasser sa peau. Lyman laissa un second baiser dans le cou de sa reine avec tendresse. Et alors qu’elle se retourna après avoir lâché lentement sa main, elle avoua en souriant qu’elle lui avait fait confiance immédiatement à cause de ses bouclettes, ou alors il s’agissait de son séant. Ce petit trait d’esprit et d’humour était clairement une des choses qui plaisait à Lyman, la plaisanterie de Jeyne rendait celle-ci plus attendrissante et le jeune homme sentit des papillons dans son ventre comme lors de leur première rencontre. Lyman esquissa un sourire sur son visage et rit avant de répondre, un peu surpris par cette la chute de sa déclaration tant elle était inattendue, mais sincère et authentique.

- Un atout dont j’ignorais le potentiel jusqu’à présent. Tu es encore pleine de surprises, mais dis moi lequel des deux t’a décidée à me faire confiance ?

Fit-il en esquissant un sourire franc, amusé et un peu taquin tout en haussant les sourcils. Il s’était interrompu dans la toilette de son épouse, mais s’avança, soutenant le regard malicieux de Jeyne avec la même étincelle, le même pétillant dans le regard. Lyman devinait déjà la réponse de Jeyne, mais il voulait savoir si elle irait au bout de sa déclaration ou resterait sur la crinière blonde de son époux. Il reprit la parole pour révéler ce qui l’avait convaincu chez lui qu’elle serait l’élue de son cœur.

- Je vais admettre que ce sont tes yeux qui m’ont plu en premier. Ainsi que ton visage qui renferment quelque chose d’inspirant que j’aurais du mal à définir avec des mots.

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Il n'y a pas de désaccord sur le sujet, les nouveaux monarques ne veulent pas laisser leurs devoirs ternir leur relation. L'assurance dans sa propre voix et dans celle de Lyman rassure Jeyne. Elle parvient à y croire, qu'ils réussiront. Qu'ils sauront tenir à l'écart tout ce qui pourrait les éloigner l'un de l'autre, les tuer à petit feu. Ceux qu'ils étaient. Et tant de choses auraient déjà pu les séparer, pourquoi ce changement-ci serait insurmontable ? Elle veut y croire et dans cette chaleur, sa présence autour d'elle, tout semble plus facile. Parler de Lyanna n'était peut-être pas une si bonne idée tout compte fait, l'image de sa cousine s'impose à elle au milieu de ce moment parfait et n'a clairement rien à faire là. Jeyne secoue la tête et rit, un peu nerveusement.

- Eh bien...

Elle ne plaisantait probablement pas, en vérité. Ce qui la fait d'autant plus rire. Jeyne n'aurait pas pu être plus différente de sa cousine, ce qui leur a souvent joué des tours. Mais aujourd'hui, elle lui manque parfois.

- Je peux comprendre. Elle n'était pas sérieuse, ne t'inquiète pas.

Elle l'était. Sans aucun doute. Lyman chasse néanmoins l'image de sa belliqueuse cousine loin d'ici, et même si la jeune femme lui manque, elle la préfère ailleurs que dans son bain. Les lèvres du Lannister dans son cou la font frissonner, courber l'échine légèrement. L'eau ondule avec leurs mouvements et contribue à faire réagir son épiderme. Jeyne replie la jambe vers elle et en profite pour se rapprocher un peu, presque inconsciemment.

- Tes fesses, finalement. Elles ont quelque chose qui inspire confiance, oui.

Elle a du mal à se retenir de glousser tant la déclaration est étrange, et mensongère. Aucune paire de fesse ne contribue à rendre quelqu'un plus fiable, elle a simplement pris les informations qui lui semblaient pertinentes en sa qualité de future épouse. Celle-ci en est une, n'en déplaise à ceux qui ne jurent que par la pureté des sentiments.

- Tu devrais en user en diplomatie, ce serait très efficace.

Et puis elle se ravise, très vite.

- Non attends, c'est une mauvaise idée. Je suis le seul sujet diplomatique qu'elles sont autorisées à influencer.

Peut-être qu'elle pourrait en faire une loi, ce serait une première action contestable mais mémorable. Elle aime ce genre de moments, où elle peut se permettre de dire ce genre de choses. D'être vraie, finalement. Son romantique invétéré de mari poursuit en lui confiant que ce sont ses yeux et son visage qui l'ont séduit dans un premier temps. Jeyne remue un peu, toute consternée qu'elle est, fait claquer l'eau en bougeant.

- Oh pitié, Lyman.

Elle pivote à nouveau légèrement vers lui pour observer le sien, de visage. Le regard grave. Qui juge. Fortement.

- Mes yeux et mon visage ? Tu sais que j'aime tes poèmes mais je n'en mourrais pas si tu avoues que toi aussi, c'est mon incroyable fessier qui t'a convaincu.

Jeyne fait de son mieux pour ne pas rire, sincèrement. Elle y parvient difficilement. Elle n'y parvient pas en fait. Elle le sait, le pire est qu'il est sûrement sincère. C'est une certitude, en vérité. Mais taquiner le jeune hommes fait partie de ses activités préférées, elle en profite pour l'embrasser rapidement, largement attendrie par sa réponse. Si le romantisme ne marchait pas sur elle, ils n'en seraient pas là.

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