Le retour était enfin programmé et elle en était clairement soulagée. Ce n'était pas parce qu'elle était lâche, ou qu'elle était bien trop précieuse pour vivre dans les conditions dans lesquelles elle évoluait aujourd'hui. Mina avait toujours fait partie de ses jolies fleurs du Bief, de ses belles roses de Hautjardin, et on oubliait bien souvent que la jeune femme n'était pas réellement née dans les plus hautes sphères de la société, et qu'à présent, si elle en était arrivée là où elle en était, ce n'était qu'une question de circonstances et surtout, la conséquence d'un très bon mariage qu'elle avait réussi à faire et que personne n'avait jamais envisagé pour elle. Rentrer dans la maison des Swann par la grande porte, s'unir devant les hommes et les Sept avec Béric, lui avait ouvert des portes qu'elle n'avait jamais envisagé dans ses plus grands rêves. Néanmoins, elle n'était pas restée enfermer dans son beau château de Pierheaume, à vivre pleinement la vie de Lady dans cette demeure et à continuer son existence comme si rien n'existait autour que le domaine qu'elle devait faire prospérer et le petit Lord qu'elle se devait d'élever pour devenir un seigneur aussi digne et honorable que son père disparu avait pu l'être. Elle aurait clairement pu abandonner le reste et venir à renier la jeune femme qu'elle était. Néanmoins, elle avait un devoir, envers son défunt mari, envers ses enfants qu'elle aimait tendrement et envers elle-même. La vie était faite de combats et également de sacrifices, et elle avait bien failli faire le sacrifice de sa vie pour parvenir à emmener les siens en sécurité à Fort-Darion et pour de nombreuses raisons, dont certaines venaient en réalité à lui échapper, elle avait hérité d'une place plus qu'honorifique au soin du royaume de l'Orage, gagnant celui de conseillère et de représentante, de ce royaume qui l'avait adopté, au Collège Impérial. C'était une tâche qu'elle prenait à cœur, et qu'elle désirait remplir avec ardeur et détermination, pour rendre hommage à sa souveraine et pour ne pas la faire regretter sa décision.

Pour autant, Mina était persuadée qu'elle pouvait faire le lien, ou tenter au moins de faire le lien entre son passée et son présent, entre le Bief d'un côté, et l'Orage et l'Empire de l'autre. C'était pour qu'elle avait quitté Fort-Darion, qu'elle avait laissé ses deux enfants en bas âge derrière elle et qu'elle avait rejoint Accalmie avec les troupes puis les avaient suivi dans la campagne militaire qui avait été décidé dans l'Orage, les emmenant aux portes du Bief, sans qu'elle ne serve réellement à quelque chose d'un point de vue politique en tout cas. Elle avait veillé sur les jumeaux impériaux pendant toute la durée du voyage, et leur avait donné tout l'amour maternel qu'elle pouvait avoir à revendre. Et au vu de la situation actuelle, Torrhen Braenaryon lui avait demandé ce qu'elle désirait faire, ce qu'elle voulait réellement, pour elle et non pas pour le bien de son royaume.  Et en réalité, le choix n'avait pas été difficile à faire à ce moment-là. Une part d'elle, elle venait à culpabiliser, à se dire qu'elle abandonnait sa souveraine au pire moment d'une certaine façon, mais pour la première fois depuis longtemps, elle avait le désir d'être un peu égoïste et de penser à elle. Car quand elle fermait les yeux, elle venait à revoir les soldats blessés qu'elle avait tenté de soigner, ceux qui s'étaient étouffés dans leur propre sang, et les yeux vides de ceux qui n'avaient pas survécu, sans plus aucune lumière à l'intérieur. Elle avait frotté longtemps le sang qu'elle avait eu sur les mains pour tout enlever. Et après avoir vécu tout ça, elle voulait juste rentrer chez elle, et embrasser le plus tendrement possible ses enfants, les revoir après tellement de mois de séparation.

Mina n'était pas en compagnie des jumeaux impériaux pour le moment. Kora, qui suivait Rhaenys depuis de nombreuses années, avait pris la relève pour pouvoir laisser la jolie blonde se reposer un petit peu. Elle s'était étalée sur la couche et s'était endormie presque immédiatement quand elle avait posé sa tête sur le lit de camp. Il fallait dire que s'occuper de deux enfants du même âge pouvait se révéler assez physique et qu'il n'y avait guère de moment pour se reposer, puisque dès qu'un des deux s'arrêtait enfin de réclamer de l'attention, finalement c'était au tour de l'autre d'en réclamer. Elle aimait ce qu'elle faisait, de rester à l'arrière et de ne pas être confronté à la mort. Elle ne pouvait comparer tout ça à la guerre et aux batailles que les soldats menaient, mais elle n'en restait pas moins fatiguée à la fin de la journée. Elle venait tout juste d'émerger quand elle entendit une voix qui s'élevait de l'extérieur de la tente qu'elle occupait à ce moment-là. Elle se redressa vivement, sentant ses joues se mettre à chauffer, et venant à mettre un peu d'ordre dans sa tenue avant de laisser la souveraine pénétrer à l'intérieur. Mina s'inclina devant elle, avant de se redresser, un large sourire aux lèvres pour tenter de cacher que ses yeux étaient encore un peu dans le vague. « Votre Majesté, vous allez me faire rougir encore plus avec de telles paroles. Je doute avoir compté autant que vous êtes en train de le dire. Je ne remets nullement votre parole en cause, mais je n'ai pas l'impression d'avoir été d'une véritable aide pour vous ou pour le royaume. Mais je puis vous l'avouez, vous allez me manquer également. » Elle fit quelques pas en sa direction avec un doux sourire. « Votre armée est derrière vous, et je ne doute pas que vous ayez d'autres personnes sur qui vous reposez. Mes prières et mes pensées iront toujours vers vous. »

Comment faisait Argella ? Comment arrivait-elle à supporter tout cela ? Et même sans doute, réussir à prendre plaisir à cela, quand l'adrénaline de l'action, de l'aventure venait à monter petit à petit en vous et que vous veniez à mettre à bas l'adversaire qui s'était présenté, cela devait sans doute être une expérience particulière, tout autant que de voler la vie à quelqu'un d'autre pour la première fois. Argella et Mina étaient deux femmes, et elles avaient toutes les deux une volonté de fer à n'en pas douter un seul instant. Aller toujours plus loin, ne jamais abandonner était une chose qu'elles avaient en commun. Néanmoins, il fallait bien avouer que les points de similitude entre les deux étaient assez rares, autant que l'une était brune et que l'autre était blonde. On disait que les opposés s'attirent et c'était clairement ce qui s'était passé entre la Reine de l'Orage et la Lady de Pierheaume. La Durrandon était la main de fer, et Mina sans doute pouvait-elle prétendre à être le gant de velours et elles arrivaient à se comprendre, elles arrivaient à échanger et à partager, malgré les différences qui existaient et les choses qui pouvaient parfois les séparer réellement. L'ancienne bieffoise avait toujours dit que beaucoup d'éléments pouvaient se régler avec une bonne discussion, même si sa souveraine avait un tempérament de feu qui venait parfois à la submerger sans que Mina ne puisse rien y changer. Mais après tout, elle se devait de garder sa place, et si Argella était toujours à la tête de son royaume, ce n'était pas seulement une question de succession, et la jeune femme avait pour elle un profond respect. Il n'en restait pas moins que la Reine était une femme de combat, et que Mina ne l'était en aucune façon. Elle se mit à rougir en entendant les paroles de soutien et d'assurance de pouvoir compter sur elle qu'elle vint alors à lui dire. Mina s'inclina alors doucement devant elle, sincèrement touchée. « Vous ne pouviez être partout votre Majesté. Vous étiez avec vos troupes, sur le devant des combats et c'était là où était votre place. Certainement une place bien plus dangereuse qu'à l'arrière, mais tellement plus parlante pour les soldats qui combattent sous votre bannière. J'ose me laisser à rêver que nous aurons d'autres occasions pour pouvoir discuter, quand le royaume ne sera plus à feu et à sang. »

Mina se redressa alors avec un léger sourire aux lèvres qui ne dura alors qu'une fraction de seconde avant qu'elle ne hausse un sourcil suite à l'indication de sa souveraine à propos de la Reine Rowenna Durrandon. « Surveiller votre mère … Vote Majesté, j'ai bien peur que je ne sois pas la plus qualifiée pour une telle tâche, elle m'a déjà montré un certain mépris à mon égard. Je ne crois pas qu'elle ait acceptée, ou appréciée le fait que j'ai pu obtenir un poste dirons-nous de titulaire alors qu'elle ne l'a obtenu qu'en tant que suppliante. Et j'avoue sans détour qu'elle me fait un peu peur … Je ne voudrais pas faire un faux pas vis-à-vis d'elle et risquer d'envenimer la situation. » Elle ne connaissait pas la nature des liens entre la mère et la fille, et cela ne la regardait en aucune façon à moins qu'Argella venait à prendre la décision elle-même de lui en parler. Elle ne voulait donc pas réveiller une possible opposition entre les deux. Dans tous les cas, l'orgueil et l'ego de la Reine mère était bel et bien une réalité à laquelle Mina avait été confronté, et elle ne pouvait pas dire qu'elle l'appréciait véritablement après cela. Elle hocha doucement la tête à l'évocation de ses enfants, fermant alors les yeux quelques instants, elle s'imagina les prendre dans ses bras et de les serrer tout contre son cœur, pouvoir les embrasser tendrement. Et elle sentit son cœur se serrer à cette simple pensée. « Je dois bien avouer qu'il me manque terriblement. Cela fait plusieurs mois que je ne les ai pas vu, et après tout ce qu'il s'est passé depuis la mort de Béric … Je sais que j'ai besoin de les retrouver. Et que pour ça, il me faut malheureusement vous laissez ... » Elle fut surprise que sa souveraine vienne à prendre ses mains dans les siennes et une fois que l'étrangeté de la situation passa, elle serra à son tour les mains de la femme qui se trouvait en face d'elle et qui n'était pas seulement que la Reine d'un royaume. Finalement, elle se déplaça pour rejoindre un fauteuil et Mina s'installa face à elle, attendant alors de connaître la véritable raison de sa venue ici. Visiblement, elle ne voulait pas seulement parler de femme à femme. « Vous pouvez les avoir, en tant que conseillère, mais aussi en tant qu'amie. Je suis là pour ça et vous savez que je ne trahirai jamais votre parole ou vos confidences si vous en ressentez le besoin. »

Mina faisait bien évidemment partie de ces personnes qui croyaient réellement que l'Empire avait un avenir et un bel avenir, qu'il pouvait véritablement mettre en place une nouvelle ère de prospérité et de paix au cœur de Westeros. Elle y croyait avec toute sa sincérité, mais plus que tout, elle avait besoin d'y croire et de participer à ce que tout cela vienne finalement à se produire un jour ou l'autre, pas vraiment pour elle, mais plus pour ses enfants, qui méritaient de connaître la joie, l'amour, le vie, sans avoir peur qu'ils leurs arrivent quoi que ce soit à chaque nouvelle journée. Ils avaient déjà perdu leur père, leur jeune mère ne voulait en aucun cas qu'ils aient d'autres pertes à subir. Mais même avec toute la bonne volonté du monde, elle se rendait bien compte que les choses n'étaient pas aussi simples que ce qu'on pouvait en penser, ou bien imaginer. L'Empire était composé de nombreux royaumes fédérés, et donc de nombreuses forces armées également, mais l'ennemi avait visiblement de grandes ressources et ils n'avaient pas pu avancé autant qu'ils l'avaient espéré ou qu'ils s'étaient engagé à le faire. Quant à elle, elle s'était rendue compte qu'elle n'avait servi à rien dans toute cette histoire, elle qui avait été prête à parler avec les Bieffois qu'elle avait connu dans cette autre vie, celle qui avait été la sienne avant qu'elle ne soit mariée à un orageois, avant que la guerre ne s'invite entre les deux royaumes et que ses deux familles soient presque définitivement séparées. Car elle avait toujours le maigre espoir qu'un jour, elle puisse revoir sa mère, revoir sa sœur, ainsi que son autre frère, et qu'elle puisse présenter ses enfants à ceux qu'elle avait sincèrement aimé par le passé. Elle avait aidé les blessés, elle avait veillé sur les enfants du couple impérial mais elle n'avait pas été utile pour le reste, et le retour à Fort-Darion était aujourd'hui la chose la plus logique pour elle. « Je ne parlais pas de discuter d'autres sujets que celui de la guerre votre Altesse, mais bien de parler tout simplement l'une avec l'autre, de tout et même de la guerre. Nous allons toutes les deux suivre des chemins différents à présent, bien que nous soyons liés par la charge qui est la mienne auprès de vous et du royaume de l'Orage, mais aussi par la sincère amitié que j'ai pour vous. Néanmoins, nous ne pouvons prédire la prochaine fois où nous nous reverrons. » Il fallait être consciente de cela.

Argella vint ensuite à aborder la question de Rowena Durrandon et de cette place commune qu'elles allaient partager ensemble à son retour à la capitale. Sauf que Rowena avait toujours éprouvé un profond mépris pour la Lady de Pierheaume depuis qu'elle avait été choisie pour siéger au Collège Impérial et qu'elle joue celui de remplaçante quand elle en était absente et non celle qui détenait la deuxième voix lors des conseils auprès de sa fille. Non, il était certain que tout ça ne présageait rien de bon, mais néanmoins, elle ferait ce que la Durrandon fille, viendrait à lui ordonner concernant sa mère. Elle l'écouta alors attentivement développer sa pensée concernant cette dernière. « Voilà des mots qui sont forts concernant sa Majesté la Reine Mère. Je l'aiderai bien évidemment dans les tâches et les missions qui lui ont été confié pour vous et pour le royaume. Et je vous tiendrai compte de ce qu'il se passe si j'ai un quelconque doute la concernant sur de possibles manigances ou complots de sa part. Quant au Grand Septon, et ce grand schisme, j'entends bien vos mots à ce sujet et je tenterai de mener la discussion. Mais aujourd'hui, c'est la guerre qui vient à mener la danse et qui vont sans doute rythmer les débats et les votes du Collège Impérial. On peut tenter le schisme mais ça serait sans doute une dépense qui ne peut être assumée actuellement en plus de tout le reste. Néanmoins, puisque c'est votre désir, je tenterai une action dans ce sens-là. » Elle resta silencieuse un moment alors que sa Reine venait à aborder la question d'un mariage concernant sa personne et pour le bien du royaume. Mina lui avait plusieurs fois dit qu'elle devait y songer très sérieusement et que d'attendre la fin de la guerre n'était clairement pas une solution, puisqu'elle semblait bien interminable. Pour autant, Argella avait publié cette annonce concernant le fait qu'elle se marierait avec l'homme qui se montrerait le plus couronné de succès au combat. C'est avec sérieux que la lady de Pierheaume fixa sa souveraine, elle ne voulait pas lui manquer de respect mais néanmoins elle se devait d'être ferme avec elle. « Je ne connais pas le lord dont vous parlez, autrement que par son nom. Concernant lord Selmy, il a été un proche de mon époux et donc sans doute a-t-il eu d'autres faits d'armes avant cette guerre et pas seulement la perte du pont. Dans tous les cas, il vous faudra suivre votre parole, à moins de vouloir définitivement semer le trouble dans votre royaume. Vous devez choisir les combats que vous voulez mener, je ne parle pas seulement ceux contre nos ennemis. Vous ne pourrez pas être sur tous les fronts, malheureusement. »

Même si ce qui lui était demandé, lui semblait difficile à réaliser, Mina avait accepté la fonction quand Argella avait eu la volonté de la lui confier à son arrivée à Fort-Darion. Maintenant qu'elle retournait dans la capitale impériale, elle allait reprendre cette place et elle devrait forcément composer avec la Reine Mère, alors même si elle n'avait pas réellement envie, et qu'elle se doutait parfaitement qu'elle ne manquerait pas de lui mener la vie dure, elle ferait ce que sa souveraine venait de lui demander et aussi bien qu'elle le pourrait. Rowenna ne semblait plus être en position de force auprès de sa fille. La jeune lady de l'Orage ne cherchait pas à découvrir l'ampleur des dissensions entre les deux femmes, elle pouvait certes être proche de la souveraine, elle savait qu'il y avait des limites à ne pas dépasser. Pour autant, Mina n'était pas certaine que cela allait arranger ses relations avec la Reine Mère, si mère et fille avaient des relations tendues. Étrangement, la jeune veuve était presque sûre que la Durrandon viendrait à chercher quelqu'un pour pouvoir se défouler ou extérioriser ses sentiments négatifs, cela allait parfaitement avec le personnage qu'elle avait pu entrevoir. Néanmoins, il n'était pas question qu'elle s'exprime à voix haute devant Argella, elle ne voulait pas la froisser d'une façon ou d'une autre. Mina inclina doucement la tête devant elle. « Je prends bonne note de vos mots, et je n'en serai que plus vigilante dans mes échanges futures avec votre Mère, Majesté. » Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait déjà une collaboration à haut risque.

Quant à la question religieuse, la Reine ne semblait pas vouloir en démordre de l'importance de faire opposition au Grand Septon. Lady Swann n'était pas assez ignorante ou stupide pour ne pas se rendre compte des importantes oppositions qui pouvaient exister entre la Foi, l'Empire en général mais surtout envers l'Orage. Manfred Higtower avait toujours eu une relation particulière avec le Grand Septon, en même temps, il était le maître de Villevieille et cela jouait en sa faveur. Et il avait su l'utiliser à la perfection, que ce soit contre le Nord et ses campagnes contre les hérétiques, à Dorne, ou encore dans l'Orage. Cependant, venir à provoquer un schisme au sein de la Foi était aux yeux de Mina une erreur majeure. Il fallait taper sur le principe religieux, mais avec une plus grande subtilité, car sinon, pour les hommes et les femmes croyants, on ne verrait là qu'une autre manœuvre politique et le message serait finalement faussé. « Je ferai de mon mieux pour présenter votre volonté en temps et heure. » Bien qu'avec la guerre, elle doutait qu'elle aurait beaucoup d'occasions pour présenter une telle chose, mais elle tenterait malgré tout une action en ce sens.

Pour le mariage, elle ne savait plus réellement quoi dire ou faire vis-à-vis d'Argella. Cela faisait longtemps que les deux femmes en discutaient et pour autant, elle n'avait pas réellement eu l'impression que la chose avançait véritablement. Mina avait déjà eu l'occasion de dire à sa souveraine que la question du mariage était urgente. La jeune femme comprenait qu'elle ne pouvait être très volontaire après ce qu'il s'était passé lors de ses premières noces et l'échec clair de celles-ci. Néanmoins, encore plus qu'un époux, elle se devait d'avoir un héritier. Et elle ne pouvait concevoir un enfant sans être mariée, bien qu'elle avait évoqué l'idée. Mais alors, on revenait sur les problèmes avec la Foi et la population, en grande partie si ce n'était l'ensemble, ne pourrait pas comprendre une telle action. Argella avait décidé seule de se marier avec celui qui serait le plus méritant au cœur de cette guerre, alors qu'il aurait été sans doute plus simple de faire en sorte de se marier avec celui qui représentait le meilleur parti ou qui aurait pu avoir le plus de soutien de la part des membres de l'aristocratie et les faveurs du peuple. Rien n'était véritablement évident, mais elle ne pouvait pas rester plus longtemps dans le flou. « Le mariage en temps de guerre sur un champ de bataille n'est pas une mauvaise chose. Certes, il n'y aura pas le faste et l’opulence que l'on attend souvent dans des noces royales, mais je ne crois pas que vous serez la première au cours des dernières années de combat. Si mes souvenirs sont bons, cela a été le cas pour l'Empereur et l'Impératrice, notamment. L'acte n'en reste pas moins fort. » Et surtout essentiel. « Je vous resterai fidèle votre Majesté vous le savez, et donnerai tout pour l'Orage. Que les Sept soient vos protecteurs dans les combats à venir. » Elle discuta encore un peu avec Argella Durrandon, avant de demander congé, et de la quitter alors qu'elle était demandée auprès des jumeaux impériaux dont elle était la protectrice ici.

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