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 [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 22 Juil - 20:49





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

__ Oh putain le con !

Voilà ce que s'était dit Argella en entrant dans la cellule du Roi Mern XI Gardener, mort quelques minutes plus tôt, ou quelques heures, qui sait. Ceux qui avaient tout tenté pour le sauver avaient fui avant son trépas pour ne pas subir l’ire de l’Impétueuse. Il avait rendu son dernier soupir seul. Quand il s’en était rendu compte, le garde avait accouru pour prévenir la Reine et la Reine était venue, déjà elle avait vaincu, et maintenant, elle voyait. D’abord elle avait vu le corps sans vie, et après cette réaction, elle avait vu les conséquences qui se dessinaient doucement à l’horizon, un royaume sans Roi, l’anarchie, peut-être une occasion de reprendre les cités perdues, mais aussi la fin d’une dynastie. Elle avait essayé de discuter, de comprendre aussi, cette soudaine trahison du Bief envers l’Orage alors que quelques mois plus tôt, Tricia, Rowenna et Deria festoyaient avec leurs nobles à Hautjardin avant qu’un massacre ait lieu. Il n’avait pas voulu entendre raison, la trahison de Kevan pesait lourd dans la balance, mais n'avaient -ils pas trahi, eux, en premier lieu, l’amitié qui les liait à l’Orage en laissant passer le Prince Hoare, en s’alliant au Conflans, et à présent en profitant des massacres perpétrés par les Fer-Nés sur les terres orageuses pour prendre les forteresses et piller les campagnes, pour faire peser la menace d’une conquête sur Accalmie ?

L’armée adverse en déroute, faisant retraite, mais pour combien de temps, il fallait envoyer un messager et c’est ce qu’elle fit. Beaucoup d’officiers du Bief étaient morts durant la bataille, qui prévenir. Elle se souvenait de l’héritier des Rowan, Aldus, qu’elle avait rencontré à Hautjardin. Elle avait peu discuté avec lui, mais elle connaissait sa réputation. Un homme droit et un chevalier dans l’âme d’après ce qu’on disait, et oui, elle voulait bien le croire, elle ne l’avait jamais combattu directement, mais elle l’avait vu sur a lices une ou deux fois. C’était à lui qu’elle voulait confier le corps du Roi du Bief. A lui et à personne d’autre. Alors, elle rédigea en hâte un message et le confia à un éclaireur parmi les plus rapides, accompagné d’une petite troupe, il devait le trouver et lui remettre le message et seulement à lui.


Message urgent de la Reine Argella pour Aldus Rowan.


Le Roi Mern XI est mort il y’a quelques instants. Si vous souhaitez que son corps soit rendu à son Royaume, prenez quelques hommes de confiance et venez me retrouver au village de Tiniviel, je vous y retrouverais. Il ne vous sera fait aucun mal, je vous en donne ma parole. La bataille est terminée et il n’est plus temps de se battre, il est temps, pour le Bief d’enterrer le dernier Gardener. Je suis désolée.

Argella Durrandon, Reine de l’Orage.
Codage (c)Kanala


La jeune Souveraine fit nettoyer et envelopper le corps dans un linge blanc sur lequel elle posa une bannière prise lors de la bataille. Elle laissa Kevan faire ses adieux à son frère mais ne lui permit pas de l'accompagner, pas plus qu'à Roward, il valait mieux éviter d’exciter les haines qui étaient nées des trahisons et des massacres en ce jour de deuil. Puis, elle se rendit au village à cheval, en armes et armure, avec sa garde et quelques archers ainsi que la charrette portant le corps pour prendre place, archers sur les toits, soldats en faction et Reine sous bonne protection. Mern aurait les honneurs que n’avaient pas eut son père au Bois du Roi. Mern aurait un enterrement digne de ce nom parmi les siens, et son corps ne serait en aucun cas profané, contrairement à celui d’Argilac le Grand. mais ce n’était pas une raison pour être naïve, ils avaient déjà trahi, failli à leur parole maintes fois, elle ne pouvait pas faire un confiance aveugle en ses hommes, même Aldus, ils pourraient en profiter pour la faire prisonnière ou l’assassiner. Elle avait donc pris toutes ses précautions pour que ça n’arrive pas. Cela se faisait de rendre le corps d’un Roi défunt à ses Lords, mais Joren le boucher du Bois du Roi n’avait pas eu la moindre noblesse et si elle aurait pu se venger de cet affront sur le Bief, elle n’en ferait rien. Les Fer-Nés, les Hoare, c'étaient des sauvages, pas elle, pas les Orangeois. Jamais.

La guerre apportait la mort, et si l’on pouvait laisser pourrir les corps des soldats sur le champ de bataille, il n’en était pas de même des nobles tombés au champ d’honneur, ni des Rois morts d’avoir été aveuglé par la colère.

Quand l’héritier de Bois Doré arriva, ses hommes furent priés de rester à l’entrée du village par les soldats en faction. Argella s’avança alors à cheval pour éviter les heurts. Sa garde sur le qui vive resta légèrement en arrière.

__ Messers, je jure qu’il ne sera fait aucun mal à votre Seigneur. Il est à présent sous ma garde et toute personne qui lui porterait atteinte passera par le fil de mon épée. Une table a été installée afin que vous puissiez vous restaurer, boire et vous reposer après cette marche.

La brune aux yeux céruléens fit une courte pause. Elle ne connaissait pas le grade d’Aldus, elle choisit donc de l’appeler Sire, même s’il n’était qu’héritier et non Seigneur de Bois Doré.

__ Lord Aldus, si vous voulez bien me suivre.


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 1 Aoû - 18:00

Le soleil se couchait lentement sur Tiniviel, mais ce crépuscule était loin d’être orangé ou teinté de rose. Les nuages gris annonçaient probablement une pluie au cours de la nuit, et Aldus savait qu’il serait sans doute trempé jusqu’à l’os quand il prendrait la route du retour. Encadré par huit compagnons de confiance, il avait voyagé depuis le campement des troupes bieffoises jusqu’à Tiniviel avec une mission bien précise en tête : récupérer la dépouille de l’ancien Roi Mern IX Gardener. L’héritier de la maison Rowan avait reçu plusieurs heures plus tôt un message de la part de la souveraine des Terres de l’Orage Argella Durrandon qui lui proposait de venir récupérer le corps du dernier des Gardener.

Pourquoi l’avait-elle choisi lui ? Car ils s’étaient déjà croisés à Hautjardin et tous deux se portaient en bonne estime. Aldus fut toutefois surpris que la reine de l’Orage se fût souvenue de lui, il n’avait pas eu le sentiment de lui avoir fait une aussi forte impression de confiance, de surcroit après les batailles ayant opposé le Bief à l’Orage. Elle ne semblait pas rancunière. En attendant Aldus demanda au serviteur lui ayant apporté le message de ne prévenir son père Lucian que s’il n’était pas de retour d’ici l'aube, le jeune homme voulant faire la surprise de cet honneur qui était fait à sa famille. A dire vrai il ignorait également la façon dont réagiraient les autres seigneurs et rescapés de la famille royale à cette nouvelle, aussi garder le secret et laisser son père décider de la marche à suivre avec le roi du Bief était la chose la plus sage à faire dans cette situation, même s’il était, à titre personnel, convaincu que la dépouille de Mern devait reposer aux côtés de celles de ses ancêtres. Le message avait toutefois bouleversé l’héritier des Rowan et quelque part, rempli d’une certaine tristesse.

Il était encadré par neuf hommes de confiance seulement pour composer sa garde rapprochée, tous étaient des vétérans des campagnes menées par le Bief au cours des dernières années voire mois. Trois archers montés à cheval avec cinq chevaliers à ses côtés dont un avec une charrette légère transportant des vivres pour 4 jours, mais qui allait devenir le transport du corps de Mern Gardener Neuvième du nom manœuvrée par Lucerion, son écuyer seul inexpérimenté ainsi que Dian Cessios le précepteur d’Aldus dans sa jeunesse. Ce dernier était le vétéran de toutes les batailles, mais son corps en avait payé le prix. Incapable de combattre à nouveau à cause de ses mutilations et ses 77 ans passés, il était désormais devenu le conseiller privilégié d’Aldus. Les cinq chevaliers portaient armes, boucliers et armure comme leur chef, et l’un d’entre eux portait la bannière de la maison Rowan qu’il hissa en arrivant devant l’entrée de Tiniviel pour être certain d’être vu par d’éventuels gardes. La petite troupe avait voyagé en faisant très peu de halte et à allure régulière pour ne pas épuiser les chevaux.

Arrivé sur place, il patienta que peu de temps avant de voir Argella Durrandon avancer à cheval vers la troupe bieffoise, sa garde rapprochée n’était pas très loin derrière elle. Aldus fit signe à ses hommes, assez nerveux devant la présence de la garde de la souveraine en si petit nombre, d’avancer légèrement derrière lui mais de maintenir une distance avec Argella pour ne pas que les choses aient la moindre chance de déraper. Chevauchant Fortvent, il avança lentement vers elle en guise de confiance mais gardait à l’œil les gardes de l’Orage. Aldus inclina légèrement la tête en signe de salut et ne déclara aucun mot avant qu’elle ne prenne la parole.

Lorsqu’elle s’exprima à l’attention des hommes d’Aldus, ceux-ci se tendirent sensiblement, leurs mains se resserrant autour de leurs armes pour manifester leur méfiance. Ils n’avaient aucunement confiance en Argella et encore moins envers ses hommes. Ceci éveilla aussi une prudence chez Aldus qui avait conscience du risque qu’il prenait en acceptant ces termes, cependant il savait aussi que Tinivel était dans les Terres de l’Orage et qu’il n’avait aucun autre moyen de récupérer le corps. Il n’était pas en position d’exiger ou d’imposer quoique ce soit, et encore moins avec neuf hommes à peine. Si cela lui déplaisait, alors il n’avait qu’à faire demi-tour… Il jaugea Argella du regard, croisant le sien afin de voir s’il pouvait lui faire confiance à ce point, et en une seconde il prit sa décision. Aldus savait que ce risque en valait la peine, aussi il se retourna vers eux et hocha la tête, leur donnant pour consigne d’aller se restaurer et de se reposer comme convenu.

- Laissez-moi, reposez vous et mangez un peu.

Fit-il simplement avant de focaliser son attention sur la reine Argella tandis que ses hommes, d’abord hésitants finirent par s’exécuter. Aldus avança vers la souveraine et reprit la parole d’une voix neutre mais respectueuse à l’égard de la souveraine.

- Je vous suis votre altesse.

L’héritier des Rowan regardait et analysait le positionnement des gardes de l’Orage par réflexe, il suivit sans ouvrir davantage la conversation avec Argella pour le moment, demeurant silencieux.

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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyMar 17 Aoû - 21:08





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella savait reconnaître un guerrier quand elle en voyait un. Elle avait un instinct pour cela, pas infaillible, mais qui la trompait rarement. Elle savait différencier le politicien, aussi bon bretteur soit-il du combattant dans l’âme. Et elle avait mille fois plus confiance en n’importe quel guerrier, fut-il son ennemi qu’en un politicien quel qu’il soit. Les chevaliers n'étaient pas tous des guerriers, pas au sens ou la Reine de l’Orage l’entendait. Mais d'après ce qu’elle savait et d’après ce qu’elle avait pu discerner chez Aldus, il faisait partie de cette catégorie d’homme qu’elle affectionnait particulièrement. Pourquoi avait-elle appris à les reconnaître dès son enfance passée au bord de la lice ? Pourquoi avait-elle ce goût des guerriers ? Parce qu’elle en était une, guerrière, jusque dans ses tripes, et parce qu’elle préférait se battre à la loyal face à un tel ennemi que de jouer à chat avec un vicieux retors. Parce qu’elle comprenait comment ils fonctionnaient, car elle fonctionnait elle-même de la même manière. C’était beaucoup plus simple pour elle qui n’entendait rien à la fourberie, à la trahison ou à la déloyauté.

Si à l’époque où ils festoyaient à hautjardin, elle ne lui avait pas plus parlé que ça, c'est parce que sa mère ayant tenu à ce qu’elle porte une robe, elle ne pouvait pas lui proposer un duel. En plus, Rowena l’avait mis en garde contre ce genre de caprice par trop masculins. Dans l’orage, les nobles comme le peuple avaient fini par s’habituer à ce qu’elle suive la voie de son père Argilac le Grand plutôt que celle tracée par la jouvencelle et la mère. Mais dans le Bief, la place des femmes n’était pas négociable, fille unique ou non, héritière d’une couronne ayant été portée par maints guerriers ou pas. Elle avait intérêt à se tenir à carreaux, sans quoi la née Dayne lui ferait passer un sale quart d’heure, ou pire, la priverait d'entraînement pour au moins un mois, ce qui était sans nul doute la pire punition qu’on puisse lui infliger. Il y avait de grandes chances pour que son père la libère de cette torture dès leur retour à Accalmie, trop fier de sa fille pour lui interdire quoi que se soit à présent, mais pas dit que Trystan Selmy, son maître d’arme ne suivrait pas les directives de la Reine mère afin d’apprendre à la jeune orageuse à prendre garde à sa réputation au niveau politique. Le vieux chevalier se fichait bien de politique et de ce qu’une femme devait faire ou non, en plus son élève avait prouvé à maintes reprises qu’elle était dine de porter les armes autant qu’un homme, mais il savait néanmoins que la biche serait un jour amenée à gouverner et que la guerrière en elle devrait parfois se cacher derrière la Reine.

A présent elle était couronnée et la guerrière était bel et bien devenue Reine, mais une couronne sur sa tête ne changeait pas sa nature, elle changeait seulement ses devoirs, et le poids qui reposait à présent sur ses épaules. Son bras savait manier les armés, son esprit les armées, mais elle ne savait toujours pas véritablement suivre les règles de son sexe. Pour preuve, son époux, Roward Martell et son amant, Kevan Gardener, le propre frère de Mern, désormais seul héritier du Royaume du Bief, avaient tous deux combattu à ses côtés lors de cette bataille. Elle aurait pu garder le corps et laisser croire qu’il était encore en vie jusqu’à trouver un moyen de rétablir les droits de Kevan, elle aurait même pu se servir de sa présence pour estampiller un document attestant qu’il faisait de Kevan son héritier. Mais elle ne le pouvait pas, c’était indigne de Mern de pourrir sans sépulture avant d’avoir pu être pleuré par son peuple. Il n’était peut-être pas tombé au combat, mais c’était tout comme, il était mort des suites de ses blessures. Et elle, elle avait trop d’honneur pour se servir de son décès à des fins politiques, même pour l’homme qu’elle aimait.

Lorsque la bannière de Boisdoré fut en vue, Argella fut prévenue et se mit en selle afin d’accueillir l’héritier Rowan. Il était certain que ce rendez-vous serait tendu après la défaite infligée et les nombreux morts à déplorer dans les deux camps. Elle avait confiance en Aldus, parce qu’il était fait du même acier qu’elle pensait-elle, mais elle ne pouvait néanmoins pas laisser reposer sa vie entre les mains d’un ennemi, et moins encore d’un Bieffois. Elle avait pris ses précautions, mais elle voulait aussi montrer qu’Aldus ne risquait rien, pas plus que ses hommes, plus maintenant et pas tant qu’ils restaient tranquilles, c’est pourquoi elle s’avança à découvert. Si le chevalier touchait son épée, elle était prête à dégainer, elle restait méfiante, mais tout le monde avait reçu la même consigne, on ne bronche pas, on ne fait pas de geste brusque ni hostile tant que personne en face n’attaque. Cela impliquait de garder son sang froid et de savoir distinguer chaque geste, ce qui dans ce climat de défiance mutuelle n’était pas aisé. Cela impliquait aussi d’être attentif et rapide en cas de coup bas, car tout pouvait déraper à tout instant, et elle pouvait être assassinée en très peu de temps.

Lorsque les hommes d’Aldus resserrèrent leur prise sur leurs gardes, les hommes d’Argella en firent de même et un archer banda même son arc ajustant sa visée sur le cheval du Rowan. Elle plongea son regard azur dans celui d’Aldus, la tension était montée d’un cran, elle le savait, elle le sentait, et eux seuls pouvaient éviter le massacre. Elle lâcha immédiatement sa propre garde pour lever la main en signe d'apaisement pour ses hommes. L’archer débanda son arc en dodelinant de la tête, mécontent, mais aussi inquiet pour sa Reine. Le capitaine de la garde Royale posa sa main d’épée sur le pommeau de sa selle. Les autres se détendirent un peu. Le calme ne revint cependant que lorsqu’Aldus donna ses ordres et que ses hommes démontèrent. La grande brune esquissa un fin sourire et hocha légèrement la tête en signe de reconnaissance. Elle ne s’était pas trompée sur cet homme et c'était heureux, car personne ne devait mourir ce soir.

A leur tour, les antrustions mirent pied à terre et quelques écuyers commencèrent à servir la bière et le saucisson. Certains gardes restèrent en faction, autant pour assurer la protection de la Reine que la paix dans le village déserté et la sécurité d’Aldus et de ses hommes, mais quelques uns se joignirent aux hommes de Boisdoré pour boire et manger. Pendant ce temps, Argella s’éloigna du tumulte avec Aldus et ils chevauchèrent lentement et en silence jusqu’au septuaire. Le capitaine de la trust ouvrait la voie, mais il n’y avait personne à part un septon devant la porte qui s'inclina devant la Reine et le chevalier en approche. La Durrandon mit pied à terre et suivit le Septon à l'intérieur du bâtiment heptagonal.

Là, sur l’autel, gisait le corps sans vie de Mern IX, Roi du Bief, de la dynastie Gardener. Il tenait son épée entre les mains, on lui avait remis son armure précédemment nettoyée lustrée, mais encore marquée par la bataille. Une bannière à la main verte qui, même après un soigneux lavage et quelques raccommodages, présentait encore les stigmates du combat, couvrait ses jambes. Deux sœurs du silence se recueillaient à ses côtés et le Septon les rejoint.

__ Au nom de l’Orage et en dépit de la guerre qui nous oppose, je vous présente toutes mes condoléances. Je vous laisse vous recueillir.

Fit solennellement Argella avant de s’écarter et de laisser Aldus seul approcher du corps du défunt.


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 29 Aoû - 22:03

C’est dans un silence respectueux qu’Aldus avait emboité le pas de la souveraine de l’Orage en direction du septuaire. Le septon à l’entrée inclina sa tête en signe de salutation, le futur seigneur de Boisdoré inclina légèrement la tête en lui rendant son salut par politesse. Il descendit de Fortvent en même temps qu’Argella mit pied à terre pour suivre le septon à l’intérieur. Aldus suivit sans un mot, sa mine s’assombrissant au fur et à mesure qu’il s’approchait de la dépouille de feu Mern IX. Arrivé devant son souverain, Aldus fixa celui-ci et fut sincèrement touché par le soin et le respect qui avaient été apportés à son cadavre. Mern IX aura été digne même dans la mort. Argella présenta ses condoléances et s’éclipsa pour le laisser se recueillir.

- Merci Argella…

Fit-il en faisant fit des titres et de l’étiquette, quelques peu sous le choc de voir le corps de son roi. Par ce geste, Argella avait gagné le profond respect de la part d’Aldus. Silencieux il s’inclina, posant un genou à terre devant Mern. Aldus ferma les yeux et pria intérieurement pour le défunt, espérant que son âme trouve le repos éternel qu’il méritait à présent. Seul, il resta prostré dans cette position pendant trente longues minutes, se remémorant ce que son père, Lucian Rowan avait dit à son sujet, ravivant sa mémoire sur les quelques fois ou il l’avait aperçu quand il était encore jeune. Impossible pour le jeune héritier de Boisdoré de faire la paix en son for intérieur, tout se chamboulait dans sa tête, qu’adviendrait-il du Bief ? Qui prendrait la succession ?

Que ferait son père ? Qu’est-ce ce cela impliquerait ? Son propre rapport à Argella Durrandon apparut quelques fois dans son esprit en proie au chaos. Elle était honorable, si bien qu’il se demandait encore pourquoi il combattait. Mais cette dernière question fut balayée rapidement dans son esprit : Aldus se battait car il en était de son devoir. L’attaque du Bief sur l’Orage n’avait rien eu d’honorable, cependant le jeune Rowan avait prêté serment aussi il se devait d’obéir. Ayant retrouvé un semblant de paix, il se redressa, l’air grave et regarda une dernière fois la dépouille du roi Gardener avant de se retourner vers la sortie du septuaire. Il allait avoir besoin de ses hommes pour ramener la dépouille, restait à en parler avec Argella Durrandon pour autoriser le transfert du corps jusqu’au camp.

- Comment est-il mort ?

Demanda-t-il à la reine de l’Orage. Aldus était éreinté, ses traits tirés par la fatigue. Un sentiment d’anéantissement se lisait sur son visage, il était troublé. Voir le corps de son roi l’avait vraiment marqué cependant la lettre d’Argella ne donnait aucune information sur les circonstances de son décès. Aldus avait besoin de savoir ce qui s’était produit et comment il était mort. Cette question lui serait inévitablement posée lors de son retour et il fallait qu’il ait quelque chose à répondre. De surcroit il était aussi capable de transmettre un message de la souveraine Durrandon si le besoin s’en faisait sentir. Aldus déterra son courage enfoui sous sa peine et croisa le regard de la jeune femme pour essayer de lire en elle et marquer un peu plus son visage dans sa mémoire, s’y attardant même un peu plus que nécessaire.

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella se figea lorsqu’Aldus l’appela par son prénom. Le Septon chancela. La Reine de l’Orage ne tolérait pas le manque de respect, elle était même connue pour ça et connue pour ses colères noires, digne de l’Orage et de la fille des tempêtes. Elle passa d’un pied sur l’autre, absolument décontenancée par ce qui venait de se passer, ne sachant pas comment réagir, ou même si elle le devait, encore moins dans un septuaire, encore moins devant le cadavre du Roi de son hôte. Et puis il ne s’agissait pas de créer un incident diplomatique ou de provoquer le chaos dans cet échange qu’elle voulait pacifique. En réfléchissant, le ton employé n’avait rien d’un manque de respect, elle pouvait le voir à l'attitude du Chevalier, il n’avait pas dit ça pour se moquer d’elle et le remerciement semblait sincère. Elle se contenta donc de hocher la tête sans comprendre à quoi était due cette soudaine familiarité, mais sans se formaliser non plus, préférant lui laisser le bénéfice du doute et ne pas s'énerver pour si peu. Elle n’avait jamais été bien tatillonne sur le protocole, mais elle n’était pas habituée à ce que quelqu’un d’autre qu’elle ne le respecte pas, surtout en s’adressant à elle. En somme elle était Reine, elle faisait ce qu’elle voulait, mais pas les autres. Cela dit, dans le privé, quelques uns de ses hommes avaient gagné le droit de l’appeler Argella. Au fil des années, à force de patauger dans la boue ensemble, de faire couler le sang et de panser ses blessures ensemble, de partager un feu et un saucisson, certains liens se créaient et certains titres étaient de trop. Mais ils étaient rares, et surtout, surtout, ils n’avaient pas intérêt à en faire de même devant tout le monde.

La brune aux yeux céruléens laissa tout le temps nécessaire à Aldus pour se recueillir, non sans prier elle aussi et réfléchir à ce qu’il adviendrait du Bief après ça. Kevan était l’héritier désigné, mais il avait été déclaré traître par son propre frère, sa venue dans le Bief ne serait probablement pas bien accueillie par tout le monde. Elle grimaça à l’idée que tout cela était de sa faute. Parce que le Prince l’aimait et avait refusé de se battre contre elle, de trahir l’amitié entre le Bief et l’Orage pour satisfaire les plans de Mern et son alliance avec Harren. Elle ne comprenait toujours pas, même après avoir compté des milliers de morts de chaque côté, comment cette guerre avait pu éclater. Ce fut la question du Rowan qui la fit sortir de sa torpeur. Elle aussi était épuisée. Elle était pourtant habituée à ce genre de campagne, mais depuis quelques mois tout s'enchaînait si vite et il lui semblait qu’elle se vidait de ses forces à vue d'œil. Pourtant elle mangeait bien, plus que d’habitude même. C’était probablement le poids des responsabilités...

__ Il est mort des suites de ses blessures.

Fit-elle sans hésiter. La fièvre, la perte de sang, la fatigue et la trahison de son frère. On disait que sur la fin il délirait et elle avait pu constater qu’il n’avait pas toutes ces facultés lors de leur entrevue. Il avait bénéficié des meilleurs soins possibles, mais les Mestres n’avaient pas pu le sauver et il avait bien sûr refusé de s’endormir paisiblement avec du lait de pavot ou du vin songe. Mais s’il avait souffert atrocement sur la fin, c’était bien la lance orageoise qui l’avait transpercé qui avait eu raison de lui.

__ Il est mort en guerrier Sire.

Comme mon père… se dit-elle en baissant la tête et en fermant les yeux pour que le chevalier ne voit pas son chagrin. C’était son seul réconfort. Argilac était mort comme il avait vécu, armes à la main et c’était aussi comme ça qu'elle voulait mourir. Mais Argilac avait été massacré par les troupes de Joren, son cadavre encore chaud profané et laissé pourrir à même le sol, sans aucun respect pour sa royale dépouille. C’était une blessure aussi profonde que sa perte si inattendue et surtout bien trop prématurée pour sa fille qui ne se sentait absolument pas prête à endosser le rôle qui lui était désormais dévolu. Elle l’avait fait cependant, elle n’avait pas le choix. Elle était Reine, couronnée et respectée. Elle était guerrière, dirigeant son armée au devant de l’ennemi, quel qu’il soit. Elle releva sur Aldus un regard plein de détermination sans noter qu’il la regardait depuis tout ce temps.

__ Sire, vous avez fait un long voyage, vos chevaux et vos hommes sont fatigués, la nuit ne tardera pas à tomber et il est probable que la pluie vous surprenne si vous reprenez la route maintenant. Permettez moi de vous inviter, vous et les soldats qui vous accompagnent à passer la nuit ici.


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Il était donc mort de ses blessures. Mais il les avait obtenues au combat et en soit, cela n’échappait pas à Aldus qui admit que sa mort de guerrier n’avait pas été refusée par l’ennemi. C’était là le destin des combattants : mourir au champ d’honneur ou vieillir dans la solitude jusqu’à ce que l’Étranger vous emporte quand vient le moment de retourner à la terre. Le prince de Boisdoré remarqua qu’Argella baissa la tête et ferma les yeux visiblement troublée d’évoquer dans son esprit un souvenir douloureux. Par pudeur, Aldus détourna le regard quelques instants jusqu’à la voir redresser la tête avec un regard changé. Cette femme était décidément pleine de surprises, de secrets et de ressource. En un sens il la respectait pour ça. Aussi sa proposition le surprit quelques peu et en temps normal il aurait décliné la proposition par méfiance à l’égard d’un général ennemi, aussi il garda le silence quelques secondes, le temps pour lui d’estimer la probabilité que la pluie s’abatte sur ses hommes et sur lui au cours de la nuit, et elle était élevée.

La décision était facile à prendre : voyager en aussi petit nombre à la faveur des ténèbres, de la pluie et de la brume qui s’éléverait les rendrait vulnérables à une attaque qu’elle soit de brigands audacieux ou d’un vassal de l’Orage soucieux de se faire bien voir de sa souveraine et qui aurait l’avantage de très bien connaître le terrain. Aldus détenait une véritable relique du Bief désormais, aussi mieux valait prendre ses précautions et voyager aux premières lueurs de l’aurore ce serait plus sûr. Le jeune homme se tourna vers Argella et hocha la tête avant de reprendre la parole.

- J’accepte votre invitation votre majesté. Nous partirons dès l’aube afin de ne pas abuser de votre hospitalité et ramener notre défunt Roi auprès des siens. Et encore une fois je tiens à vous remercier de votre geste qui est plus qu’honorable à mes yeux.

Même s’ils se trouvaient en territoire ennemi, les bieffois préféreraient la relative sécurité des lieux et dormir au sec plutôt que de s’aventurer dans le noir et l’humidité. Restait à les prévenir maintenant et voir leur réaction. Aldus estimait que s’il revenait prévenir ses hommes, les orageois gagneraient un capital de confiance relatif auprès de son escorte qui serait moins susceptible de réagir au quart de tour à la moindre provocation ou regard de travers mal interprété. Sans doute qu’Argella comprendrait également. Aldus demanda poliment.

- Avez-vous quelques exigences particulières avant que je ne fasse rentrer mes hommes dans la ville votre altesse ?

Bien qu’il aurait préféré, il n’osa pas demander si certains de ses hommes pouvaient assurer la protection de la dépouille de Mern IX, cela aurait pu être considéré comme une offense et un signe de méfiance évident à l’égard d’Argella qui avait déjà fait beaucoup pour le Bief et à fortiori pour le jeune Rowan. Cela aurait été des plus déplacés, et il avait confiance en la poigne de la Durrandon pour que personne n’ose profiter de la situation afin de provoquer un bain de sang.

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella sourit, heureuse qu’Aldus, malgré ce qui les opposait, accepte sa proposition. Elle n’aurait pas aimé les savoir sur les routes de l’Orage de nuit et sous la pluie, il était capital qu’ils rentrent sains et saufs avec le corps du Roi dans le Bief. Heureuse, mais aussi un peu sous pression, parce qu’elle devait à présent assurer leur sécurité jusqu’à l’aube et éviter toute confrontation entre eux et ses propres hommes. Certaines rancœurs, la cruauté des combats passés, la fierté des uns et des autres risquaient de lui rendre la tâche ardue et elle était certaine que les hommes du Rowan ne seraient pas en reste si la situation s'envenimait. Elle regarda brièvement la statue de la mère trônant devant un des pas du septuaire. Puisse la mère nous préserver du mal en cette nuit de deuil.

__ C’est… normal. Je suis néanmoins honorée, moi aussi, que vous ayez bien voulu prendre le risque de venir le chercher, et de rester cette nuit. J’ose croire que les ennemis peuvent se respecter et parfois même se tendre la main une fois la bataille terminée.

Sur ces mots, la Reine de l’Orage tendit la main justement. Pour serrer celle d’Aldus. Pour que tout se passe bien et que les animosités ne conduisent pas à un massacre inutile, ils allaient devoir se faire confiance pendant les quelques heures à venir. Le chevalier avait déjà prouvé qu’il avait une certaine confiance en la Durrandon, aussi relative soit-elle, en osant s’avancer jusqu’à elle sans ses hommes. Mais lorsqu’il lui demanda si elle avait une exigence, elle ne put s'empêcher de penser à quelque chose qui n’allait certainement pas lui plaire, et encore moins à ces hommes. Elle hésitait et devait prendre le temps de la réflexion.

__ Sortons…

Un septuaire n’était pas le lieu indiqué pour cette conversation, encore moins devant la dépouille de Mern Gardenner. Elle ne pouvait pas se permettre de mettre ses gens ou sa propre vie en danger, elle ne l’avait déjà que trop fait en acceptant qu’Aldus garde ses armes. Il pouvait la tuer en un instant, ou tout le moins essayer, parce qu’elle aussi était armée et savait se défendre. C’était entre autre parce qu’elle avait suffisamment confiance en ses capacités qu’elle l’avait laissé venir ainsi, et surtout parce qu'elle-même n’aurait pas apprécié qu’on lui demande de s’avancer ainsi en territoire ennemi sans son épée. Elle regardait Aldus, ou plutôt le fixait en se demandant ce qu’il penserait de tout cela, si à sa place, il lui aurait demandé de se désarmer et si elle aurait accepté en pareil cas. Elle détestait le fait d’être obligée de le faire, mais elle ne pouvait pas faire semblant de ne pas penser au pire et d’ignorer que la situation pouvait dégénérer en un instant si les Bieffois étaient armés. Elle risquait de perdre le contrôle de la situation à la moindre effusion de sang orageois. Ces yeux céruléens toujours plantés dans ceux du Rowan, elle se mordit la joue en faisant une sorte de grimace, ça l’aidait à réfléchir et elle n'en avait pas vraiment conscience. Et puis elle voulait aussi trouver une solution acceptable, un moyen pour qu’ils ne se sentent pas tous nus sans la moindre défense… Quand elle eut trouvé, elle inspira profondément et demanda :

__ Est-ce que se serait trop vous demander de leur dire de venir déposer leurs armes dans le septuaire ? Deux d’entre eux peuvent rester ici pour garder la dépouille de votre Roi et ils auront ainsi un œil sur vos armes. Mais je crains que le moindre regard de travers puisse donner lieu à une bagarre qui dégénèrerait trop vite s’ils gardaient leurs épées. Et si le fait que vous restiez armé peut les rassurer, alors c’est d’accord pour moi aussi. Je suis vraiment désolée de vous demander ça, c’est une honte pour la guerrière que je suis, mais un devoir pour la Reine d’assurer la sécurité de tous cette nuit. Je comprendrais que vous préfériez partir.


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 3 Oct - 23:55

Aldus s’immobilisa devant la requête de la jeune femme. La demande d’Argella semblait assez dangereuse cependant le bieffois savait qu’après tout, c’était lui qui était sur ses terres, et non le contraire. Il était évident qu’à sa place, Aldus aurait sans doute exigé certaines garanties, de surcroit Argella comptait visiblement autoriser le jeune Rowan à conserver ses propres armes. C’était en soit déjà pas mal, Aldus savait que dans tous les cas, armés ou non, si les choses venaient à dégénérer il était responsable de la sécurité de ses hommes. Il échangea un regard avec Argella.

- Très bien.

Fit-il simplement, signe qu’il acceptait les termes de l’accord de la souveraine de l’Orage. C’était un risque très élevé qu’il prenait. Aldus savait que ses hommes désapprouveraient, certes ceux qu’il avait choisis étaient tous des vétérans dignes de confiance mis à part son écuyer qui n’avait pas encore été au combat. Son épée étant encore immaculée du sang de son ennemi. Aldus fit un signe de tête et annonça simplement tout en se dirigeant vers l’entrée de la ville.

- Je vais porter la nouvelle à mes hommes.

Le jeune Rowan s’en alla prévenir ses hommes de sa décision. Ils étaient attablés aux côtés d’orageois et se reposaient en mangeant. Bien, l’estomac plein, ils seraient moins agressifs à l’égard de leurs hôtes. C’était une bonne chose en soit. De plus, les traditions de Westeros respectées par les orageois sans doute, garantissaient une certaine immunité aux bieffois pour ce soir en leur qualité d’invités. Les Dieux seraient contrariés si jamais leurs hôtes décidaient de les poignarder sous leur toit, mais cela s’appliquerait également aux natifs du Bief s’ils leur venaient l’envie d’échanger plus que des paroles déplacées…

Aldus leur annonça la nouvelle, et il reçut un certain silence y compris en leur indiquant que les conditions météorologiques allaient sans doute se dégrader. Certains préféraient dormir au sec, mais d’autres auraient été prêts à tenter leur chance sous la pluie au cœur de la nuit. Personne n’osa vraiment s’opposer à Aldus, et le fait que Dian Cessios approuve verbalement cette idée pour soutenir le jeune homme qu’il avait éduqué suffit à faire taire les éventuels récalcitrants à cette idée. Il confia la garde des armes des hommes du Bief ainsi que la surveillance de la dépouille à deux chevaliers de confiance. Ils confièrent leurs armes à ces deux hommes à l’exception d’Aldus qui conserva les siennes.

Une fois qu’ils prirent leur poste, les autres hommes suivirent Aldus vers l’entrée du point de rendez-vous défini avec Argella. A voir comment les choses allaient se dérouler…

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella fut presque surprise qu’Aldus accepte sa requête. Elle avait bien senti qu’il avait hésité un instant, elle aurait fait de même. Surprise donc, mais néanmoins rassurée que cela se passe en douceur. Elle ignorait ce qu’elle aurait fait s’il avait refusé, elle aurait certainement organisé le dîner et les gardes autrement, tout simplement, mais elle n’aurait pas été sereine. Elle ferait en sorte de son côté, que tout homme susceptible d’approcher les soldats du Bief soient désarmés aussi, excepté les hommes en faction autour du village et dedans. Cela n’allait pas être facile à faire avaler aux orageois, mais il fallait garder la tête froide et éviter que le sang ne soit versé inutilement en cette nuit de deuil. Ainsi lorsqu’Aldus la quitta pour prévenir ses gens, elle fit de même et se dirigea vers le capitaine de sa garde. Elle fit aussi appeler l’officier des quelques hommes venus en supplément par le jeune garçon qui lui servait d'écuyer sans véritablement en porter le titre car elle-même n’était pas chevalier.

__ Messers, j’ai demandé à Ser Rowan de faire poser les armes à ses hommes dans le septuaire. Deux de ses soldats garderont le corps et les armes et il pourra garder son épée. Je souhaiterais que les orageois laissent leurs armes à l’entrée de l'auberge lorsqu’ils y entrent, elles seront sous bonne garde de deux soldats de l’Orage postés dehors et il faudra prévoir des tours toute la nuit afin d’assurer la sécurité de nos invités. Un des garde royaux restera à mon côté. Le village sera aussi gardé et ce toute la nuit. Les bieffois pourront dormir dans les chambres de l’auberge tandis que les nôtres pourront se reposer dans les deux maisons à côté. Je vous laisse le soin de donner vos ordres à vos hommes respectifs et d’organiser les relèves, choisissez bien les gardes pour éviter tout accroc.

Ce fut son capitaine qui se montra le plus vindicatif, prétextant qu’on ne pouvait faire confiance à des Bieffois pour respecter les conditions et qu’il devait assurer la sécurité de la Reine dans des conditions qui, de fait, la mettait en danger. Elle lui répondit qu’elle comprenait qu’elle ne lui facilitait pas la tâche mais qu’elle-même resterait armée et qu’elle savait se défendre. En cas de problème, cela lui laissait le temps, avec le garde qui accompagnerait la Reine, de réagir. Il finit par acquiescer, pas très enthousiaste pour autant.

Elle vérifia que ses armes étaient toutes à leur place et que ses sangles étaient bien attachées, prit une grande inspiration et se dirigea vers l’auberge. Elle vit deux des hommes d’Aldus en sortir avec toutes leurs armes et aller septuaire, puis le Rowan en sortit à son tour.

__ Il est temps Sire.

Fit-elle solennellement avant de faire sonner le rassemblement et d'entrer dans la bâtisse en l'invitant à la suivre. Comme dans la grande salle d’un château, une petite table avait été installée au fond, les deux couverts faisant face aux deux grandes tables où quelques hommes mangeaient encore. Elle traversa la salle et resta debout près de la fameuse table. Une fois tous les hommes rassemblés, exceptés les gardes restés en faction, la Reine de l’Orage commença.

__ Ce soir, nous partageons un repas avec nos ennemis, parce que lorsqu’un Roi tombe au champ d’honneur, la guerre fait une pause. Cette nuit, ils sont nos hôtes et nous sommes tous, sous le regard des dieux, soumis aux lois de l’hospitalité. Honorez votre Reine en les respectant, comme vous l’avez honorée en les combattant.

Après ce court discours destiné à rappeler aux plus récalcitrants qu’après avoir partagé un repas, du vin et de la bière avec un invité, l’attaquer était une infamie, pour les hommes comme pour les Dieux, elle prit place à la petite table. Elle désigna de la main la chaise à côté de la sienne qui avait été prévue pour Aldus.

__ Joignez vous à moi pour le dîner. Vous devez, vous aussi avoir faim et soif. En tout cas, moi oui. Et nous devons montrer l’exemple à nos soldats afin que tout se passe bien cette nuit.

Son écuyer versa du vin dans les coupes et leur servit à tous deux quelques louches de soupe prise dans une même casserole. Un autre écuyer emporta ensuite la soupe vers les grandes tables où une bonne partie des soldats de l’orage s’étaient installés pour le dîner.

__ Je nous ai cependant épargné le partage du pain et du sel, c’est vraiment immonde et cela vous assèche tant le gosier que vous buvez jusqu’à plus soif et finissez par rouler sous les tables. Je préfère sceller ce pacte avec un bon vin, ne vous déplaise.

Fit-elle en souriant et en levant sa coupe vers lui.


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Aldus avait rassemblé les armes et ordonné à ses hommes de les déposer au septuaire. Le jeune Rowan avait confiance en la souveraine de l’Orage, moins en ses troupes même s’il ne doutait pas qu’elle serait capable de les garder à leur place. Ce qu’il craignait le plus, c’était une rixe entre bieffois et orageois à l’écart du repas, loin des regards indiscrets. Il avait donné pour consigne à ses hommes de rester groupés et de faire en sorte qu’aucun ne se perde de vue. Bien évidemment les deux seuls plus exposés restaient ceux chargés de garder le reste des armes au septuaire et le jeune Rowan craignait que ce soit là bas que les hostilités pourraient démarrer.

La troupe mixte pénétra finalement dans l’auberge après qu’Aldus ait laissé la Reine passer avant lui pour montrer la voie à suivre ainsi que par respect. Bien que Sire, le Rowan n’était pas Roi du Bief. Il resta silencieux alors qu’Argella Durrandon commença son discours. Elle rappela non sans une certaine noblesse le principe des lois de l’hospitalité. C’était bien quelque chose sur laquelle l’héritier de Boisdoré était pleinement d’accord et espérait bien qu’elle le prononce afin de rappeler à tous que les Dieux les regardaient et puniraient quiconque viendrait contrevenir à ces lois divines. Une chance que l’Orage et le Bief partagent cette croyance à contrarié des Fer Nés et de leur Dieu Noyé de malheur. Aussi lorsqu’elle aborda cette question, Aldus se sentit plus détendu et rassuré. Lorsqu’Argella l’invita à s’asseoir à ses côtés, le jeune Rowan inclina la tête et répondit.

- Je ne me voyais pas autrement qu’à la même table que vous votre altesse.

Sa voix était polie et sereine, il s’assit à la place désignée par la souveraine et observa les écuyers servir le vin dans les coupes. Argella commenta le fait de n’avoir partagé ni le pain ni le sel pour éviter que l’ensemble des hommes ne finissent ivres. Une sage décision qu’Aldus approuvait intérieurement et qu’il confirma par la parole

- Un sujet sur lequel nous sommes d’accord, le sel finit par anesthésier vos papilles de surcroit.

Il leva sa coupe en direction d’Argella et reprit d’une voix sincère.

- A votre hospitalité ainsi que votre honneur votre altesse. Puissent les Dieux vous accorder prospérité, fortune et longue vie pour votre générosité.

L’héritier de Boisdoré était honnête dans ses propos et son regard franc ne dissimulait aucun sous-texte ou malveillance à l’égard de son hôte. A dire vrai il était peiné de se dire que lorsqu’il rentrerait à son camp, sans doute que leur prochaine rencontre se ferait sur le champ de bataille, peut-être même croisant le fer l’un et l’autre. Il y avait quelque chose de tragique dans ce début de relation amicale qui se dessinait entre le jeune seigneur et la souveraine. Mais parfois, il est des choses que les Dieux décident et alors, les simples mortels se doivent de suivre la voie qui leur est tracée. Aldus trempa ses lèvres dans sa coupe pour éveiller son appétit ainsi que son goût. Difficile pour lui d’estimer d’où pouvait bien provenir ce vin, mais il lui semblait agréable bien qu’un peu sec. Il prit une seconde gorgée un peu plus franche avant de se tourner vers Argella. Le Rowan reprit la parole d’une voix chaleureuse et douce, signifiant qu’il était détendu et en confiance.

- Je m’interroge sur la provenance de ce vin que je ne reconnais pas, mais celui-ci est un régal. Vous êtes une femme de goût et pleine de surprises votre altesse.

Il marqua une troisième gorgée et ajouta sur le même ton.

- Voudriez-vous parler de quelque chose en particulier ?

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella espérait qu’avec ce discours sur les lois de l'hospitalité, aucun de ses hommes ne contreviendrait aux règles divines qui à présent empêchait toute agression entre eux malgré la guerre. Elle avait donné des ordres en ce sens et personne ne devait entrer dans le septuaire, des hommes de confiance le surveillaient de loin afin que personne ne s’y introduise pour attaquer les hommes du Rowan et ils devaient la prévenir au moindre incident. L'atmosphère restait tendue, bien sûr, après tous les deux peuples étaient en guerre, mais la Reine de l’Orage avait confiance en ces hommes et elle pensait pouvoir se fier à Aldus qui semblait tenir les siens. Tant qu’il n’y avait pas de regard de travers ou d’insultes, tout devrait bien se passer. Tout le monde était las des combats et de la guerre et beaucoup pensaient plus à boire et à se reposer, qu’à se battre encore. Évidemment, les fiers Orageois tenaient aussi à fêter leur victoire, et pour certains bruyamment, mais un regard noir de la brune et un rappel à l’ordre de son capitaine les empêchèrent d’aller trop loin. Ce n’était pas le moment de faire bisquer les Bieffois et il y aurait d’autres occasion de faire la fête qu’un soir de deuil pour un Roi tombé au combat en présence de l’ennemi défait à la précédente bataille.

__ Et c’est un honneur de vous y avoir Sire.

Fit-elle en souriant et en trinquant avec son invité avant de boire une gorgée d’un vin qui ravissait les papilles tandis que le sel les rendait insensibles à toutes les bonnes choses qu’on pourrait leur servir ensuite. Argella avait voulu voyager léger aussi le repas qui leur serait servi ne serait pas très différent de celui servi aux soldats et très loin du faste que la Reine pouvait parfois déployer pour ses hôtes et ses amis. C’était un repas de campagne somme toute simple, seulement un potage, deux plats et un dessert, mais néanmoins préparé avec soin et avec goût. Le vin était à l’image du reste, bon sans être exceptionnel.

__ Je vous remercie. A priori, votre Roi n’aurait pas été d’accord avec cela. Il a trahi l’amitié Orgaeo-bieffoise en laissant passer l’ennemi Fer-Né sur ses terres et en scellant une alliance avec Harren le Noir. Il voulait, pour je ne sais quelle raison qui m’échappe totalement, je dois l’avouer, nous anéantir et ce en dépit de tout ce qui nous unissait et nous unit encore. Nos valeurs, notre religion, le commerce entre nos royaumes.

A part l’ambition de régner sur l’ensemble du sud du continent, elle ne votait pas ce qui avait pu conduire Mern à laisser passer les troupes de Joren et à attaquer l’Orage sur les cendres que le boucher du Bois du Roi avait laissées. La simple ambition pouvait bien sûr être un argument de poids pour s’associer au Royaume du Sel et du Roc, si seulement cela ne signifiait pas oublier leurs méfaits et leurs massacres sur les côtes du Bief. Et l’ambition était quelque chose qui était étranger à la Reine de l’Orage, à part celle de protéger ses frontières et son peuple, ainsi que sa personne, capitale à présent qu’elle était seul maître à bord et sans héritier pour le moment. A moins que ce soit plus personnel et que tout cela soit dû au fait que Kevan soit tombé amoureux d’elle, ce qui était réciproque malgré son mariage avec Roward et qu’il ait déserté pour la rejoindre juste avant la bataille. Dans ses délirs fiévreux, on lui avait rapporté qu’il refusait de plier devant la sorcière qui avait séduit son propre frère et l’avait amené à se dresser contre son Royaume. Elle se demanda comment elle aurait réagi si son père, ou n’importe qui, lui avait dit d’attaquer le Bief. Trahir l’Orage était impensable pour elle, mais trahir des alliés, des amis, l’était tout autant. Elle savait bien que, malgré son entente cordiale avec Aldus, le destin avait voulu qu’ils soient ennemis, c’était bien triste effectivement. Mais le choix auquel avait été confronté Kevan à un moment où l’alliance avec Harren n’était pas encore consommée mais devait prendre forme avec le mariage du Prince Gardenner avec la Princesse Eren Hoare en contradiction totale avec toutes les valeurs du Bief et l’amitié de longue date entre la Reine Tricia et la Reine Rowena.

Pour la jeune biche, tout ceci était trop compliqué et elle n’y entendait plus rien. Les revirements, les alliances qui se faisaient et se défaisaient au gré des caprices des souverains et de leurs nouvelles ambitions, les trahisons, elle n’y était pas habituée, elle ne voulait pas tomber dans ce cycle infernal. Elle ne faisait que défendre son Royaume, sa couronne et ses gens contre l’envahisseur, d’abord Fer-Né et à présent Bieffois. Pour cela elle avait dû s'allier à l’Empire après que Joren ait décimé les troupes de son père, ceci était la guerre telle qu’elle la connaissait, simple, un ennemi, parangon du mal, qui ne respectait aucune règle et n’avait aucune noblesse. Alors entre s’allier à une femme qui, malgré leurs différence, avait une vision similaire de l’avenir, un avenir de paix et de prospérité et des valeurs d’honneur et de respect et a qui elle pouvait se fier ou s’allier aux adeptes du Dieu noyé, le choix était vite fait. Ressentait-elle une forme de compassion envers ce chevalier qui était plus proche d’elle que des alliances contre nature de son roi ? Elle n’aurait en tout cas aimé être, ni à sa place, ni à la place de Kevan à l'heure des choix. Le sien était autrement plus simple et elle priait pour que cela reste ainsi. Alors, même si elle tombait, même si l’orage tombait, elle saurait exactement pourquoi elle se battait et pourquoi elle donnait sa vie. Mais elle était Reine, à la différence du Rowan, elle n'obéissait à personne d’autres qu’à elle et ne suivait aucun autre souverain qu'elle-même.

__ C’est un vin de l’Orage. Il ne vaudra jamais un Treille Auré ou même un vin de Dorne, mais il est agréable. Le producteur en réserve toujours quelques caisses à la Maison Royale. Les vins de l’Orage sont plus légers que les vins dorniens et moins fins que ceux du Bief. Mais j’aime les effluves boisées avec une légère amertume en bouche de ce domaine. Cette année-là n'était pas exceptionnelle, mais je n’emporte pas mes meilleurs vins en campagne, vous m’en excuserez. Mais je n’ai aucun mérite, c’est le sommelier d’Accalmie qui choisit les vins et ma mère qui m’a appris à les apprécier, même si pour elle, seuls les vins de la Principauté sortent vraiment du lot.

La brune rit doucement en posant ses yeux azurs sur le chevalier, pensant avec nostalgie au temps passé avec Rowena à goûter des vins pour en apprécier les subtilités. Elle était insouciante et heureuse, une princesse héritière qui ne se souciait pas de grand chose à part de ressembler à son père et de se montrer digne de son nom. Elle n'était pas une bonne élève, ni à cet exercice ni à aucun proposé par la Reine mère de l 'Orage préférant la lice et les missions militaires à toute autre chose et refusant catégoriquement de s'adonner aux activités futiles réservées aux filles. Mais malgré tout, il fallait croire qu’elle avait retenu certaines de ses leçons. Cependant, lorsqu’Aldus l’interrogea sur le sujet qu’elle souhaiterait aborder, ce n’est ni le vin, ni la culture qui lui vont à l’esprit, ces sujets étaient certes amusants et pouvait être fort utiles, au fond, quand il valait mieux taire d’autres questions plus politiques et nettement plus sensibles. Mais elle était trop franche pour tourner autour du pot, et trouvait les discussions superficielles ennuyeuses au possible. Alors, comme à son habitude, elle fit ce qu'elle faisait le mieux : mettre les pieds dans le plat.

__ Nous parlions des choix de votre défunt Roi. Veuillez m’excuser si mes propos vous ont blessés ou choqués, je ne veux pas lui manquer de respect, mais j’avoue ne rien entendre à ce qui l’a conduit à s’allier avec les Hoare. Je sais la loyauté que vous lui devez et l’honneur de servir son royaume quel qu’en soit le prix, avant d’être Reine, j’ai été un simple soldat qui obéit aux ordres de son commandant ou de son souverain. Mais j’aimerais savoir une chose. A votre avis, puis-je à présent espérer que les hostilités entre le Bief et l’Orage cessent ? Ou le fait que je fasse partie de l’Empire fait de nous des ennemis mortels sans possibilité de paix ? Je ne sais pas si vous avez le moindre  poids dans la politique de votre Royaume et je ne prendrais aucun de vos mots pour un engagement, mais j’aimerais comprendre quelle mouche a piqué sa Majesté Mern Gardenner.


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Un repas de campagne, à dire vrai Aldus n’était pas surpris et même s’il préférait la gastronomie noble, parfois manger un repas de guerre avec ses compagnons d’armes ou soldats était une bonne chose. L’humilité était une vertu aux yeux du jeune noble, et partager la même nourriture que les hommes sous son commandement était un moyen de mieux les comprendre. Après avoir trinqué avec Argella, il sirota son vin à nouveau et l’écouta parler à nouveau en soulignant que le Roi n’aurait pas été d’accord avec les propos d’Aldus. Ce qui était plus que probable, cependant ce qui crispa le natif de Boisdoré fut surtout le rappel du fait que les Fer-Nés étaient alliés du Bief. La poigne d’Aldus se referma sur sa coupe comme les mâchoires d’un loup affamé sur sa proie.

Aldus haïssait les Fer-Nés qu’il considérait comme des barbares, racaille marine n’ayant jamais rien fait d’elle-même si ce n’est dérober le labeur des autres. Cette annonce l’avait bouleversé quand on l’en avait informé. Il avait tellement retenu sa colère qu’il avait mordu ses lèvres jusqu’au sang. Si cela n’avait dépendu que de lui et de lui seul, sans doute qu’Aldus n’aurait jamais répondu à l’appel du Roi. Le poids des responsabilités dues à son sang, de l’honneur des Rowan et son statut de fils héritier soucieux de plaire à son père Lucian l’avaient conduit à ne rien dire et subir. De surcroit, sa famille avait prêté serment envers le Bief, se dédire aurait été encore plus déshonorant et lourd de conséquences. Pourtant aujourd’hui, Aldus se sentait bien plus proche d’Argella que n’importe lequel de ses rats de Fer-Nés. Il comprenait les enjeux politiques de cette alliance avec les Iles de Fer contre l’Empire, mais pourtant le jeune Rowan ne pouvait se résoudre à accepter cette union qui était à ses yeux contre nature. Et pourtant il se devait d’obéir. Aldus se détendit un peu lorsqu’elle apporta plusieurs réponses sur le vin qu’ils consommaient. Et c’est avec une voix plus agréable qu’il répondit à la souveraine.

- Si vous avez une bouteille de votre vin disponible dans vos provisions… et bien sachez que je suis disposé à vous en acheter une en souvenir de ce repas. Je pense que les vins de chaque province, chaque royaume en disent long sur leurs paysages et gens qui la cultivent. Je n’ai pas la chance d’avoir un palais aussi développé que le vôtre, mais je sais reconnaître un vin agréable au goût votre majesté.

Cependant la question politique revint vite au galop, et Argella semblait ne pas prendre de gants pour s’exprimer. Quelque chose qu’appréciait Aldus au fond, mais qui dans le contexte et venant d’une femme le décontenança quelques peu. Le Rowan avait une vision trop « propre et soignée » des femmes, élevé et accoutumé à les voir comme des gens qui savaient faire preuve de finesse pour aborder certains sujets. Argella se démarquait ainsi des autres de cette façon si bien qu’il ne sut pas vraiment comment trouver les mots pour lui répondre directement. La question Fer-né le crispa à nouveau, et c’est avec moins de chaleur et plus de fermeté dans sa voix qu’il répondit. Ce n’était plus Aldus qui répondait, mais l’officier qu’il était sur le conflit entre l’Orage et le Bief.

- Sauf votre respect votre majesté... Je comprends l’intérêt stratégique et politique de cette… « entente ». Mais à titre personnel, je ne l’approuve certainement pas. Je ne suis pas le plus qualifié pour commenter ou valider les choix de mon souverain. De part mes serments, je ne fais que le servir.

Manière de lui faire comprendre son opinion personnelle sur cette question mais aussi sa position actuelle. Aldus ne décidait pas, il servait tout simplement : son avis n’entrait pas en ligne de compte et même quand il serait un jour, seigneur de Boisdoré, même avec les coudées un peu plus franches qu’aujourd’hui, il n’aurait pas plus son opinion à donner. Car il était un homme de parole, et que son ascendance ne lui donnait aucune prétention au trône du Bief. Ni à aucun autre ailleurs. Aldus aspirait surtout à vivre sa vie paisiblement et de la façon dont cela lui chantait. Argella était passée par là aussi visiblement comme elle lui souligna avant de poser sa question. Ce point commun entre les deux ennemis de ce conflit le réconforta quelques peu même si, à sa différence il ne serait jamais souverain et n’aspirait pas à ce pouvoir suprême. Le Rowan était tiraillé, écartelé entre ce qu'il voulait, et ce que le maître de Hautjardin voulait. Son nom, son honneur, ses serments lui intimaient d'aller à l'encontre de ce en quoi il croyait. Aldus se détendit et termina son verre de vin plus franchement et répondit après un sourire un peu plus pâle.

- Mais j’en ai déjà trop dit. J’ignore si vous pouvez espérer que le conflit s’arrête entre nos royaumes, la situation est encore trop récente. Cependant si vous souhaitez porter un message au Roi, je peux vous épargner la charge d’envoyer un messager et m’en charger moi-même.

Après tout, c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire après avoir été invité et traité dignement par quelqu’un qui était cent fois plus digne de confiance et de respect que les seigneurs gredins des îles de Fer. Il soupira quelques peu dépité.

- Les choses seraient plus simples si l’Orage n’était pas au sein de l’Empire.

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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 23 Déc - 1:47





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Aldus ne semblait pas ravi de ces nouveaux accords avec les Fer-Nés au vu de sa réaction pour le moins viscérale. Argella n’en était pas étonnée, elle se demandait toujours comment elle aurait réagi si son père avait noué une telle alliance. Encore que sa position lui permettait d’avoir son mot à dire et de la défaire le cas échéant en devant Reine. Mais Lord Aldus, lui, n’avait que deux choix, obéir et servir, ou suivre ses valeurs et trahir. Kevan avait fait défection pour cela, et elle lui en était reconnaissante et comprenait très bien sa position. La seule chose qui l’avait décidée à ne pas totalement approuver était le fait qu’il ait dû se battre contre des Bieffois, en tuer. Non vraiment, elle n’aurait pas aimé être dans une telle position, le choix était quoi qu’il arrive terrible et difficile avec des conséquences graves pour de très longues années. Elle savait aussi qu’un jour, elle devrait peut-être tuer elle aussi, des personnes qu’elle avait aimé par le passé, à Dorne et cela lui brisait le cœur. Mais la Reine de l’Orage n’avait pas le droit de flancher devant l’ennemi. Elle noya son désarroi dans sa coupe de vin, sirotant le liquide vermillon pendant quelques instants pour faire disparaître de son visage toute trace de doute ou de tristesse.

C’est alors qu’Aldus, après que la jeune femme ait fait l’apologie de son vin proposa d’en acheter une bouteille en souvenir de ce repas. Elle stoppa net tout mouvement de cuillère vers sa bouche et regarda son invité avec des yeux ronds, oubliant même, l’espace d’une seconde de fermer la bouche.

__ Comment ? M’en acheter une ? Par les sept, quelle idée avez vous de moi pour proposer une chose pareille. Je suis outrée !

Outrée l’Impétueuse l’était vraiment, mais elle sourit néanmoins pour détendre l'atmosphère quand elle se rendit compte que tous ses soldats avaient tourné la tête vers eux. Elle avait parlé beaucoup trop fort et personne ici n’ignorait son impulsivité qui pouvait parfois donner lieu à des situations dangereuses ou amusantes, voir les deux. La tension qui avait gagné la salle disparut tandis qu’elle se remettait à manger afin d’estomper tout doute sur la situation. Reprenant un peu plus bas, elle dit :

__ Je vais vous l’offrir, et ce sera avec plaisir.

S’adressant à son échanson, elle ordonna :

__ Faites préparer quelques bouteilles de nos meilleurs crus pour Lord Aldus, je vous prie.

Le garçon inclina la tête et sortit pour avertir l’intendant le campagne tandis que la conversation perdait toute légèreté avec la question de la jeune biche et la réponse pour le moins ferme de l’héritier de Boisdoré.

__ Je comprends. Vous faites votre devoir, c’est tout à votre honneur.

La brune aux yeux céruléens tenta un sourire se voulant réconfortant. Elle n’en voulait pas aux Bieffois d'obéir à leur Roi et c'était d’autant plus difficile, mais elle devait défendre son Royaume, sa couronne et son peuple déjà décimé par la campagne Orageoise de joren avant de l’être par l’invasion de Mern. Pouvait-il, après tant de violence, y avoir le moindre espoir d’un retour à la paix ? Du sang, beaucoup de sang coulerai encore certainement avant qu’il en soit question.

__ Comme vous le dites, vous en avez déjà trop dit, mais le Bief n’a à présent plus de Roi, aussi, je ne saurais à qui adresser mon message, hélas. La Reine Tricia était une grande amie de ma mère, mais est-ce que cela suffira à régler le conflit ? Les Hoare sont encore de la partie et je doute qu’ils laissent le Bief se rallier à nous, et le grand Septon ne saurait se dédire face à l’Empire. Ainsi, notre avenir dépendra surtout des opinions de celui qui prendra le trône du Bief, mais je doute que nous puissions à nouveau dîner ensemble avant longtemps Sire.

La Durrandon mangea un peu de soupe.

__ Qu’avez vous contre l’Empire ?

Elle hocha la tête et reprit sans attendre la réponse.

__ C’est le Grand Septon qui a commencé à prêcher la Grande croisade contre l’Orage en conséquence de notre alliance avec Peydragon et avec le Nord afin de mettre à bas Harren le Noir dans la Néra. Une alliance avec des Païens pour en combattre de bien pires. Et c'est votre Roi qui a laissé passé le Prince Hoare dans le Bief pour nous attaquer par l’ouest tandis que mon père guerroyait au Nord. Suite à cela, avec la mort de mon père et l'exécution de milliers de prisonniers par Joren, je n’avais d’autres choix que de m’allier aux seules personnes qui n’avaient pas trahi les accords passés, les alliances et les amitiés. Cela a eu lieu bien avant la naissance de l’Empire, et il est d’ailleurs peut-être en partie né à cause de ces agressions incessantes et l’incapacité de certains Royaumes à vivre en paix. L’Empire nous offre l’opportunité d’un continent unifié dans la prospérité. Mais ceux qui avaient des vues sur le continent sont à présent contraints de s’y opposer avec violence et en pleine lumière. La religion n’est à mon sens qu’une excuse pour justifier l’ambition des souverains à gouverner Westeros. Le Nord et Peyredragon vivent les différentes fois de leurs peuples sans le moindre heurts depuis des siècles pour l’un et plusieurs décennies pour l’autre. La Principauté de Dorne ou encore le Conflans sont d’autres exemples de Royaumes où plusieurs religions cohabitent depuis toujours. Notre foi est-elle soudain devenue si fragile qu’il nous faille tuer ceux qui ne croient pas comme nous pour nous assurer le soutien des Sept ?


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyVen 31 Déc - 12:54

La réaction d’Argella quant au vin avait surpris le Bieffois qui n’avait pas caché sa stupeur, lui qui voulait acheter ces bouteilles et ne pas passer pour un envahisseur ou gredin en terrain conquis réclamant un tribut, il resta interdit quelques secondes avant que son vis-à-vis ne lui dise à voix basse qu’elle lui en offrirait. La situation devenait de plus en plus gênante pour Aldus qui se sentait comme à part du monde dans lequel il était. Face à ce cadeau il n’avait rien à offrir, et encore moins de l’argent, ce déséquilibre le perturbait. Il ne revint pas sur la question par crainte de provoquer le courroux irrévocable de son hôte, et vu la tension actuelle entre orageois et bieffois l’héritier de Boisdoré préféra faire passer l’intérêt de ses hommes et du Bief plutôt que de chercher à se justifier ou à titiller davantage Argella Durrandon. Ces protocoles et politesses l'ennuyait et leurs subtilités pouvaient échapper à Aldus qui n'avait pas une mentalité et un esprit appréciant l'intrigue, mais préférant les approches plus directes et franches.

Enchainant sur le message qu’il pourrait transmettre au futur souverain du Bief, elle marquait un point : le royaume n’avait plus de Roi actuellement et restait à déterminer qui succéderait à Mern. Il répondit avec une voix douce et calme.

- Je peux le conserver et le remettre une fois que nous serons informés de son successeur. Il restera sous votre sceau et ma vigilance.

Par la suite il conserva le silence et laissa Argella Durrandon poursuivre sur l’Orage, elle apporta quelques détails et éléments nouveaux au déroulement des évènements, mais plus encore sa version des sources de la guerre en cours. La Foi, la religion étaient des prétextes mais pourtant leur force avait suffi à jeter Westeros entière dans un conflit qui n’avait que trop duré et qui durerait encore. La mention d’un continent unifié et prospère séduisit Aldus qui l’écouta religieusement, cependant ce ne serait certainement pas autour des Sept que cela pourrait être possible, ni des Anciens Dieux du Nord ou du Dieu Noyé des Fer-Nés à son modeste avis. Il n’avait jamais été plus intéressé que ça ni croyant envers les Sept même si, sous conseil –et punitions parfois- de son père il avait fini par adhérer aux Sept par facilité et surtout pour ne pas entacher sa réputation et celle de la famille. Les campagnes récentes menées contre les ennemis du Bief et ses horreurs l’avaient définitivement convaincu que si les Sept existaient, alors ils n’avaient cure des tourments des Hommes et de leurs existences autant que lui-même n’avait cure du sort des termites ou fourmis. Pourtant il avait du continuer à garder les apparences intactes ne serait-ce que pour éviter d’attirer l’attention du Grand Septon ou de la Foi sur Boisdoré et ce à quoi il tenait. Ce fut avec précaution mais conviction qu’il répondit à son hôte dont il estimait avoir constaté une certaine piété chez elle.

- Vous le dites vous-même votre majesté ; la religion n’est qu’une excuse pour justifier campagne contre ses voisins. Si c’est en son nom que cette guerre a été déclarée, alors elle fait partie du problème. Mais ce serait un raccourci facile, de plus ses racines sont bien plus profondes que les montagnes hélas. Et je ne pense pas qu’un apaisement provienne du Grand Septon comme vous l’avez souligné, c’est pourtant le seul qui pourrait freiner ce carnage qui ne fait que nous déchirer.

Il reprit de la soupe dans sa cuillère et enchaina après avoir avalé le breuvage.

- Mais pour revenir sur les liens entre l’Orage et l’Empire, j’entendais principalement que nous n’aurions peut-être pas à nous combattre. Vous êtes plus honorables et proches du Bief que nous le sommes des Fer-Nés. Je me sens plus proche de vous et de vos hommes que de ces maudits pirates. Je n’essaie pas de vous convaincre d’abandonner vos serments. Ce n’est ni mon rôle, ni la raison de ma présence ici. Je regrettais simplement la situation actuelle qui fait de nous des ennemis plutôt que des frères. Mais cela ne dépend malheureusement pas de moi…

Aldus soupira à nouveau et descendit son verre d’un coup sec avant de reprendre son repas. Une mine plus éreintée et renfermée s’installait sur son visage.

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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyVen 21 Jan - 16:39





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Après s’être tût suite au cadeau de la Reine, fait de bon cœur, mais pour lequel elle se serait attendu à des remerciements, Aldus proposa de garder son message pour le futur Roi du Bief. C’était une proposition généreuse, et honnête, du moins, tout dans l’attitude du chevalier tendait à lui montrer qu’elle l’était. Cependant, elle craignait trop que son message ne dépende entièrement de celui qui prendrait la couronne au final, car dans les souverains potentiels, il y avait des amis autant que des ennemis, certains de sa mère, d’autres de l’empire, d’autres de l’orage. Comment rédiger un message qui s’adresse à tous et à chacun sans exception. Et puis avant toute chose, avant d’envisager qu’un autre Roi prenne la tête du Royaume de la dynastie Gardener, il y avait Tricia, elle était Reine et même s’il y avait des chances pour qu’elle doive rendre la couronne, elle était malgré tout à al tête du pays jusqu’à nouvel ordre et toute indication que la Reine de l’Orage avait pensé le contraire dès la mort de Mern pourrait envenimer les choses malgré le fait qu’elle était une grande amie de Rowena. La biche savait pourtant que, sans héritier et avec la réputation d’être stérile, elle pourrait difficilement garder le pouvoir.

__ Je vous remercie, mais je ne crois pas pouvoir écrire un message qui pourrait être donné quel que soit le souverain que le Bief choisira. Évidemment si Tricia garde la couronne, ce serait certainement une bonne chose pour nous, elle est amie avec ma mère et peut-être pourrions nous envisager la paix. Mais est-ce que ce sera suffisant, rien n’est moins sûr.

La brune aux yeux céruléens sourit et la conversation se poursuivit sur un autre sujet.

__ Je doute que l’objectif du Grand Septon soit de mettre fin au carnage, je dirais même que c’est tout le contraire, même si je ne comprends pas pourquoi.

La jeune Durrandon soupira.

__ Je ne sais pas exactement comment tout cela a commencé. Mon père a profité de la rébellion contre Harren dans la Néra pour récupérer les territoires perdus jadis, Joren a profité de son absence pour nous attaquer en traversant le Bief. Ainsi le Bief a trahi nos accords qui, à défaut de les faire prendre les armes contre Harren, auraient au moins dû les empêcher de passer. J’imagine que si mon père était encore en vie et que la guerre avait tourné autrement, nous aurions à notre tour attaqué le Bief par vengeance pour cette trahison. Peut-être qu'il n'y a pas d’issues à ce conflit finalement, peut-être que toute volonté de paix est vaine…

l'Impétueuse avait baissé les yeux, lasse de tout ceci et attristée par tout ce sang versé, elle les releva lentement sur Aldus, avec un regard triste. Elle n’en restait pas moins déterminée à sauver son peuple, son royaume et son honneur. Mais le prix était déjà lourd et cette guerre était loin d'être terminée, elle le savait au fond. Ils avaient repoussé les bieffois pour cette fois, mais il restait encore bien des cités à leur reprendre et cela ne se ferait pas sans morts, ni sans risques.

__ Il est vrai que si je n’avais pas signé la constitution impériale, nous n’aurions pas à nous combattre, mais pas pour les raisons que vous pensez, je le crains. Ce que je crois c’est que si je n’avais pas eu le soutien de l’Empire, l’Orage serait déjà tombé et ma tête avec. Je ne pense pas que ma neutralité les aurait arrêtés, après tout, le Bief est à présent un allié des Hoare et les Hoare tentent de conquérir l’Orage depuis des décennies. Mais vous avez raison, ça ne dépend pas de vous, et je regrette aussi la situation actuelle qui fait de nous des ennemis. Je la regrette d’autant plus qu’il y a peu, nous étions amis. Seulement les choses ont évolué, le Bief s’est allié aux sauvages Fer-Nés et a laissé tomber ces anciens alliés, les attaquant sans vergogne, Dorne et l’Orage. Moi, je ne trahis pas mes serments, Sire, même si je dois y laisser la vie, je ne reviendrais pas sur mon engagement envers l’Empire.

La Reine de l’Orage plongea son regard dans son assiette désormais vide et tandis que les serviteurs apportaient le plat principal, elle releva les yeux avec un léger sourire.

__ Il n’y a qu’une seule chose que je ne regrette pas. Vous avoir fait venir ici. Je suis heureuse de constater que mes souvenirs du Bief et des Bieffois n’étaient pas totalement aveuglés par l'illusion de bienséance qu’ils voulaient bien me faire voir. J’avais fini par croire que tout ce que j’avais pu vivre là- bas était faux, que tout chez eux n'étaient que mensonges pour mieux nous prendre en défaut. Je vois que ce n’est en rien le cas et qu’il y a encore des hommes de bien là-bas. J’imagine que ce serait impossible de vous convaincre de rejoindre les rangs du Prince Kevan, mais si un jour vous vous demandez si vous êtes dans le bon camp et que la réponse est non, je suis certaine qu’il sera ravi de vous compter parmi ses soutiens.


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Au fur et à mesure du récit d’Argella, Aldus semblait s’emmurer dans un silence un peu macabre. Ne sachant vraiment pas quoi rétorquer ou répondre alors que la reine s’exprimait, l’écoutant avec attention mais surtout l’impression de n’avoir aucun pouvoir pour corriger le tir ou cette erreur. Il était attaché à ses devoirs même s’il pouvait les désapprouver intérieurement. Restait à voir s’il serait déployé à nouveau contre l’Orage, Dorne ou les impériaux. Mais au fond de lui, Aldus ne voulait pas un jour à voir à croiser le fer avec cette femme. Que ferait-il si cela devait se produire ? Il ne savait pas, sans doute ferait-il son devoir de la façon dont on lui aura ordonné de le faire à son grand regret. Mieux valait espérer tomber contre Dorne ou mieux, les impériaux contre lesquels, Aldus aurait beaucoup moins de scrupules à combattre.

- Je peux vous comprendre.

L’assiette d’Aldus se vidait lentement mais plus le repas avançait, plus le bieffois devenait morose. Ces maudits Fer-Nés, si nombreux, si proches du bras vengeur d’Aldus qu’il devait pourtant retenir. Ce dernier ne comptait pas être responsable de la compromission de cette alliance, même si cela était quelque chose de scandaleux pour lui. L’occasion d’en passer un ou deux par le fil de sa lame s’était présenté à de nombreuses reprises, toutefois jusqu’à présent, le Rowan avait toujours su retenir son bras, pour combien de temps encore ? Il n’appréciait pas ces gens, il les haïssait. Un peu trop fermement à son goût, il répondit à son hôte.

- Me convaincre reste du domaine du possible depuis que les Fer-Nés sont liés à nous par ce maudit traité. Me faire rompre mes serments, c’est une autre histoire.

En y réfléchissant bien, le jeune Rowan se demandait ce qui aurait pu le pousser à trahir la couronne de Hautjardin. La réponse arriva d’elle-même : sa propre famille. Si jamais son père Lucian Rowan de Boisdoré, avait été d’un autre avis que celui des Gardener et serait entré en rébellion, Aldus aurait pris les armes contre Hautjardin. Il y avait une seule chose qu’Aldus plaçait plus haut et qui était plus important que son serment à l’égard de la couronne ; son devoir à l’égard de sa propre famille. De part sa position de premier né, il était l’héritier désigné pour succéder à Lucian lorsque la Mort viendrait le faucher. Ce n’était pas quelque chose que voulait Aldus, ne se sentant pas à l’aise pour régner aussi efficacement que son paternel, cependant même si son cœur aspirait à une liberté plus grande quitte à faire une croix sur les richesses dont il hériterait, le jeune Rowan ne se défilerait pas, son peuple et les maisons affiliées à sa maison comptaient sur lui.

Son devoir était plus grand que ses propres aspirations. Aussi, si jamais ses terres venaient à être menacées par le Bief lui-même, Aldus mènerait ses hommes au combat. Au-delà de son devoir, se révélait une motivation à rester fidèle à son père beaucoup plus terre à terre.
De surcroit trahir son propre père pour la cause du Roi ternirait à la fois sa réputation ainsi que sa parole à l’égard de Hautjardin dont la cour le verrait à jamais comme étant un traitre opportuniste. De plus Boisdoré subirait sans doute un lourd tribut et des pertes sévères pour avoir osé se rebeller, mieux valait mourir armes à la main pour défendre Lucian que de se retourner contre lui. En d’autres termes, par conviction et intérêt Aldus n’avait absolument rien pour le motiver à trahir sa propre famille, son nom et sa réputation. Pour revenir au repas actuel, les dernières paroles de la souveraine Durrandon avaient pu lui donner un peu de baume au cœur, mais pas suffisamment pour tirer Aldus de son état. La fatigue du voyage l’avait éreinté et se faisait sentir chez lui. Il se passa la main sur le visage pour essayer de chasser l’épuisement, puis le Rowan prit un verre d’eau qu’il descendit rapidement.

- Vous avez de lourdes responsabilités sur les épaules. Pourtant vous demeurez forte contre la tempête comme Accalmie lorsque l’orage vient… Cela force l’admiration. Ou au moins le respect. Espérons que la Reine Tricia Gardener puisse apaiser les choses…

Aldus commençait à ne plus vraiment avoir faim. Mais par politesse il attendit et resta à table jusqu’à ce qu’on vienne lui apporter le plat suivant. Se souvenant de quelque chose ayant attiré sa curiosité, le jeune Rowan se risqua à poser une question à son hôte avec prudence.

- Vous parliez de vos souvenirs du Bief, et vous connaissez la Reine, êtes vous venue souvent dans notre royaume ?

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella voyait l’humeur d’Aldus tourner au fur et à mesure de leur conversation. Pas qu’il soit de bonne humeur en arrivant, la tension était déjà palpable, mais cette tension c’était estompée pour laisser place à quelque chose d’autre. A présent, la Durrandon n’aurait su que dire de ce qui planait dans l'atmosphère, elle ne pouvait pas être certaine de ce qu’elle voyait dans les yeux du chevalier assis en face d’elle, dans sa façon de manger, de mâcher, il lui semblait de plus en plus lentement, dans sa façon de respirer. Si elle avait été en duel contre lui, elle aurait frappé à ce moment précis, il vacillait. L’imposant Rowan vacillait. Il vacillait, mais il ne tombait pas. Était-il mal à l’aise de parler de la politique de son pays avec l’ennemi ou était-ce plus profond ? Était-il réellement opposé au fait que le Bief soit allié avec les Fer-Nés où était-ce seulement le fait qu’elle en parle qui lui donnait cet air morose ? Plus elle l’observait et moins elle comprenait ce qu’il pensait, mais si elle se mettait un seul instant à sa place, elle pouvait entrevoir le dilemme qui le tiraillait et sa réponse confirma finalement ce qu’elle pensait. Elle lui sourit en se disant qu’elle était bien heureuse de pouvoir faire ses propres choix, car elle n’aurait jamais accepté de combattre aux côtés des Fer-Nés et encore moins contre des alliés. Même si cette alliance s'était envolée à l’instant même ou Mern avait laissé passé Joren sur ses terres pour qu’il attaque l’Orage.

__ Et c’est tout à votre honneur Sire. Mais vous serviriez un Gardener, le dernier Gardener… Et, disons que je préfèrerais vous avoir à mes côtés que face à moi.

La jeune biche hocha la tête et se mit à rire doucement, un air espiègle sur le visage. avant de mettre sa fourchette remplie dans sa bouche. Elle pensa qu’un duel amical avec Aldus dans d'autres circonstances aurait été très intéressant et revigorant. Mais une image furtive passa devant ses yeux, car s’ils se croisaient à nouveau; il y avait fort à parier que cela ne serait pas sur la lice pour un combat d'entraînement. Non. Ce serait sur le champ de bataille pour la survie. Et elle n’avait aucune foutue envie de le tuer. Elle baissa la tête. Elle tâchait de faire bonne figure, mais en vérité, parler du passé, du Bief, de cette alliance bafouée, de son bien aimé Kevan qu’elle n’épouserait jamais, la rendait triste et morose elle aussi. Elle resta un long moment à contempler son assiette sans rien dire.

__ Je vous remercie. Mais je suis une Durrandon, je n’ai pas d’autre choix que de faire face quand l‘Orage gronde.

La brune aux yeux céruléens se redressa sur son siège, plutôt fière de susciter le respect du Rowan et se souvenant soudain qu’elle était la Reine de l’Orage et la fille d’Argilac le Grand, ce qui ne l'autorisent pas à se morfondre une seule seconde, encore moins quand elle avait une guerre à gagner.

__ Souvent hélas non, il semblerait que je ne sois pas sortable.

Elle sourit de toutes ses dents, pas peu fière que sa mère ait longtemps préféré l’écarter de ses voyages à Hautjardin à cause de son impétuosité et de son manque de goût pour les banquets et autres réjouissances et sa propension à revêtir tout sauf des robes. Cela lui avait au moins permis de passer plus de temps sur la lice à s'entraîner que sur le carrelage d’une salle de balle à danser avec des gentilshommes en habit de parade. Rien ne seyait mieux à un homme qu’une armure, et si elle trouvait les robes très jolies sur les autres, elle estimait être bien mieux en armure elle aussi.

__ Mais cette fois-là, mère a insisté et je suis allée rendre visite à la Reine Tricia avec elle. D’ailleurs, nous nous sommes croisés à Hautjardin, mais vous ne vous souvenez probablement pas de moi. J’étais habillée tout autrement, coiffée et parée comme une Dame et je ne sentais pas le cheval.

La Durrandon se mit à rire. Se voyage avait été un calvaire sa mère l’avait même obligée à rester la majorité du temps dans le carrosse, c’était la pire façon de voyager au monde, elle aurait pu avoir la nausée d'être ainsi brinquebaler. Elle n’aimait rien mieux que d’être à cheval sur les routes, vêtue de cuir, de maille ou de plate, épée au côté, dague à la cuisse, couteaux sur le torse et arc non loin de sa main. Elle aimait puer le cheval, marcher dans la boue avec ses hommes et pouvoir défendre sa vie avec son bras sans compter sur personne. Elle appréciait ses soldats comme des frères d’armes et ne les craignait pas. Les hommes n’avaient rien d'étrange ou de terrifiant quand ils étaient armés, mais une fois parés de leurs beaux habits, avec leurs sourires mièvres et leurs phrases à rallonge auxquelles elle ne savait le plus souvent pas quoi répondre, les hommes changeaient du tout au tout et devenaient une engeance à laquelle elle n’entendait rien. Le pire de tout : leur façon de la regarder quand elle était habillée comme une fille, elle ne savait plus où se mettre, et leurs regards lui donnaient la nausée. Et elle ne pouvait même pas leur taper dessus ! Non vraiment, c'était terrifiant...


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Il hocha la tête d’un air positif et se força à manger. Lentement Aldus écouta la réponse de la Durrandon, elle semblait préférer vouloir l’aîné des Rowan à ses côtés que face à elle. Aldus n’eut pas le courage de lui répondre par l’affirmative et détourna le regard faisant mine de surveiller ses hommes installés dans les tables un peu plus loin. Il demeura silencieux, en effet aux vu de sa position elle se devait de se dresser contre le Bief pour défendre ses terres ainsi que ses sujets, à sa place Aldus en ferait autant, c’était certain. Elle revint sur ses visites à Hautjardin, prétextant ne pas être socialement acceptable ou plutôt ne répondant pas aux standards attendus d’une reine. Il était vrai qu’elle tranchait avec les autres femmes nobles qu’Aldus avait déjà pu croiser au cours de sa vie, mais en un sens c’était ce qui la rendait attachante et mémorable.
Argella marquerait l’histoire de son royaume, en bien ou en mal peu importait, mais Aldus avait la ferme intuition que son règne resterait dans les mémoires pour les décennies et siècles à venir. Par la suite, elle partit du principe que le natif de Boisdoré n’avait pas du se souvenir d’elle lorsqu’ils s’étaient croisés à la capitale Bieffoise. Pourtant c’était faux, et Aldus fut à la fois étonné et amusé de ce postulat.

Bien sûr qu’il se souvenait d’elle, mais en effet le Rowan n’avait pas retenu sa tenue. Le souvenir de ses cheveux et de ses yeux bleu ciel en revanche l’avait plus marqué. Cette sensation d’observer une mer calme mais capable de se changer en véritable tempête envoyée par les Sept éprouver la robustesse des côtes en quelques minutes. Aldus avait du lutter pour ne pas laisser son regard s’attarder plus longtemps qu’il était nécessaire sur ses yeux. Il l’écouta rire avec politesse et se surpris à laisser un sourire naître au coin de ses lèvres devant cette joie retrouvée.

- Je me rappelle vous avoir croisée, mais ce fut bref malheureusement. De surcroit, je pensais que vous vous rendiez plus souvent à Hautjardin avant que les évènements prennent cette tournure. J’étais moi-même mieux vêtu et moins éprouvé par la fatigue, et plus jeune. Mais je n’étais pas très à l’aise, ça je dois bien l’admettre.

Aldus ne s’était pas senti à sa place ce jour là. Sa tenue de noble l’avait mis à l’étroit et presque étouffé lors des noces de Tricia Gardener. Il était plus accoutumé lui aussi à l’armure ou une tenue plus modeste moins tape à l’œil. Le jeune Rowan était un homme d’action, pas de complots. Certes il répugnait à mentir, mais savait feindre lorsque cela était nécessaire et n’était pas moins rusé que d’autres. Le jeune homme aspirait à une autre vie que celle qui avait été tracée pour lui, se voyant plus comme un subalterne que comme un dirigeant, Aldus se sentait presque imposteur à la succession de son père Lucian qui avait beaucoup fait pour les Rowan et Boisdoré. La pression d’être à sa hauteur le prenait parfois à la gorge lui donnant quelques sueurs froides, convaincu d’être incapable d’arriver à faire autant si ce n’est mieux que lui.

- Et si cela peut vous rassurer, et si mon avis compte pour vous sachez que vous êtes plus sortable que vous ne l'estimez. Et que vos hommes ont l'air d'apprécier votre personnalité bien au delà de ce que leur devoir les y oblige. C'est la preuve de la qualité de la personne que vous êtes.


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 13 Mar - 22:03





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella leva sur Aldus son regard céruléen avec un brin de sourire sur les lèvres lorsqu’elle le surprit à se détendre quelque peu. Elle était contente de lui avoir fait perdre cet air morose. La situation était celle qu’elle était, ils étaient en guerre, mais ne pouvaient-ils pas l’oublier l’espace d’un soir, demain, il emmènerait le corps de son défunt roi et ils redeviendraient ennemis et la prochaine fois que leurs chemin se croiseraient, se serait pour croiser le fer. Mais ce soir, c’était comme une parenthèse sacrée dans la guerre, ce soir, ils pouvaient boire, manger et rire, parce qu’au fond, ce qu’ils défendaient tous deux par les armes ne valait pas vraiment le coup de mourir sans ce genre de moments fugaces.

La jeune femme fut surprise qu’il l’ait reconnu à Hautjardin, elle-même ne se reconnaissait pas affublée comme une dame. Elle était bien obligée de donner le change et de s’habiller parfois en Reine et non en soldat, mais elle avait toujours l’impression alors d’être déguisée. Parfois cela était amusant comme à Dorne le jour de son mariage, mais la plupart du temps, elle n’avait qu’une hâte, quitter ses frusques trop légères et revêtir du cuir ou de la plate. Il faut dire que sa démarche déjà rapide quand elle était en armure se faisait tempête quand elle était en robe. Là encore elle pouvait faire un effort et marcher plus lentement, avec une certaine grâce, mais elle s’ennuyait très vite quand le paysage ne défilait pas assez vite. La mer calme capable de se changer en tempête, oui, cela la décrivait assez bien. Encore qu’Aldus ne l’ait pas vue s'emporter et ne sache rien de la violence de la fureur des Durrandon

__ Disons que ma mère nourrissait l’espoir de me voir mariée à un Prince Gardenner et que, n’était ni docile ni très enthousiaste à l’idée, je ne mettais aucune bonne volonté pour me comporter comme elle l’attendait. Aussi, ma mère a préféré attendre que je m’assagisse pour m'emmener à Hautjardin craignant de rebuter un promis potentiel et de soulever les critiques avec mon armure. Et puis, j’avais un accord avec le Roi mon père, il me confiait le plus souvent des missions peu avant qu’elle ne quitte Accalmie, ainsi je partais avec mes troupes avant même qu’elle n’ait pu me proposer ou m’imposer quoi que se soit.

Il en vint ensuite à la complimenter ou tout du moins à lui dire qu’elle était plus sortable qu’elle ne l’imaginait. Elle hocha la tête, elle en doutait, mais elle appréciait néanmoins le compliment et bien que l’avis du Rowan aurait dû n'avoir absolument aucun intérêt à ses yeux, il en avait étrangement beaucoup trop. C’était très ennuyeux comme sentiment… Elle baissa les yeux vers son assiette histoire d’y voir plus clair dans ce qui venait de se passer dans sa tête, répondant malgré tout, comme sonnée par la révélation.

__ C’est… très… gentil.

La Durrandon ne savait pas vraiment pourquoi ses hommes l’appréciaient. Elle faisait juste de son mieux en tant qu Reine, en tant que guerrière et en tant que personne depuis toujours, même si elle ne faisait pas ce que certains attendaient d’elle, elle était devenue le fils de son père comme lui l’aurait voulu, et si elle avait quelque peu sacrifier sa féminité dans cette tâche, elle restait consciente qu’elle n’était pas vraiment un homme. Elle savait donc qu’elle ne serait jamais à la hauteur malgré tous ses efforts et tout son travail, parce que les Dieux avaient décidé qu’elle serait une femme. Elle avait su apprécier le fait d’être une femme dans la couche de certains, mais il restait plus facile pour elle de séduire avec le moins possible de bienséance que d’être séduite. Elle ne souffrait pas de perdre le contrôle, même si elle finissait toujours par être séduite à son tour finalement. Elle tenait les rênes. Seulement si elle pouvait se permettre ce que bon lui chantait avec un général de l’Orage ou avec un proche de l’Empire, c’était inenvisageable avec l’ennemi. Mais elle devait avouer qu’entendre cela de la part d’un chevalier du Bief la touchait beaucoup plus que cela n’aurait dû. Peut-être que les Bieffois disaient tellement de mal d’elle depuis le début de cette guerre qu’elle avait peine à croire que d’autres que les Orageois qui lui étaient loyaux puissent l'apprécier. Pire, même eux, certains en tout cas l’avaient trahie. Mais néanmoins elle gardait une confiance inébranlable en ses soldats et elle aurait préféré n’en perdre aucun lors des batailles précédentes, pourtant tant étaient morts et tant mourraient encore. Elle aimait ses hommes peut-être plus encore qu’ils ne l’aimaient et ne craignait qu'une chose : leur faire défaut.

__ Mais je crois que s’il m'apprécient c’est parce que je tiens mieux l'alcool qu’eux.

Fit-elle afin de rendre cette conversation moins sérieuse et de bien faire comprendre au Rowan qu’elle n’était vraiment pas sortable.


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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyLun 4 Avr - 23:52

Tandis que la soirée avançait paisiblement, Aldus recommença à manger le contenu de son assiette. L’appétit lui était visiblement revenu, il écouta le récit d’Argella et fut surpris de constater qu’à l’origine, celle-ci aurait pu accéder probablement au statut de reine du Bief en épousant le bon prince Gardenner. Les choses auraient été plus simples et tout ceci ne se serait jamais produit si le cours des évènements n’avait pas dévié quelque part. Comme quoi le destin des royaumes tenait parfois à très peu de choses. Et ce début de réalité alternative qui lui avait été vendu lui paraissait terriblement préférable à celle qu’il éprouvait aujourd’hui. Il fut cependant ravi de voir que son compliment avait fait mouche, même si elle regardait à présent son assiette. Un peu perdue dans ses réflexions, Argella conserva le silence quelques peu un peu pensive avant de reprendre la parole d’un ton plus léger sur lequel, Aldus rebondit rapidement au tac au tac.

- Une bonne descente du coude joue toujours pour se faire apprécier de la troupe, sans l’ombre d’un doute.

Il s’était retenu de lui administrer un coup de coude contre le coude de son hôte comme il serait capable de le faire auprès du fils Osgris dont il était ami et après une phrase pouvant l’amuser. Aldus avait un léger sourire sur le visage, et après un verre d’eau, le Bieffois repris plus sérieusement mais toujours avec un certain calme dans la voix.

- Mais vous savez les inspirer, et c’est une qualité indispensable pour tout meneur d’hommes. Vous avez de quoi en être fier croyez-moi.

Est-ce que lui en était capable seulement ? Le nom des Rowan signifiait quelque chose, cependant il avait bien conscience qu’en dehors des fondateurs de la maison, c’était son propre père qui s’était acharné à garder la réputation de sa famille à ce niveau de respectabilité et de reconnaissance. Aldus se sentait incapable d’égaler l’œuvre de son père, et encore moins de lui succéder. Tout au mieux pourrait-il profiter du prestige de celui-ci et essayer de le maintenir à flot juste à temps pour que son successeur puisse reprendre les rennes. C’était ainsi qu’il voyait les choses et en un sens, il savait qu’Argella était plus capable que lui sur ce terrain là, en un sens, il l’enviait presque. Lui qui pour l’heure n’avait qu’un nom, et aucun haut fait d’arme ou diplomatique. Aldus reprit avec calme mais aussi un certain sérieux après un second verre d’eau ingéré. Il regarda les Orageois attablés devant lui et les désigna d’un regard en ajoutant.

- Laissez-moi vous dire quelque chose que j’ai appris à la dure sur un champ de bataille. On peut payer un homme pour prendre les armes. On peut payer un homme pour en faire un tueur après avoir traversé un pays entier. On peut le payer pour charger l’ennemi et prendre la colline. Mais on ne peut pas le payer pour croire en vous… Et en vous voyant aujourd’hui avec vos hommes, ceux-ci croient en vous.

C’était quelque chose qu’il avait vu chez ces hommes depuis le début de son arrivée à Tiniviel, le Rowan n’avait pas été surpris de la ténacité de la troupe de l’Orage qui s’était dressée contre eux sur le champ de bataille. Mais c’est en rencontrant Argella et en partageant sa table avec elle qu’il avait saisi ce qui les motivait, ce qui les prenait aux trippes pour affronter la cavalerie Bieffoise quand celle-ci chargeait droit sur elle. Il fallait bien mourir un jour, Aldus le savait, mais y avait-il une meilleure façon de mourir que pour les autels de ses convictions et les cendres de ses ancêtres ? Car c’était ce pourquoi Argella Durrandon brandissait ses armes pour défendre ses terres. Cette leçon de motivation aurait de quoi en inspirer plus d’un au Bief, surtout après le décès de Mern IX.

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MessageSujet: Re: [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   [FB Tinivel] Quand sonne le glas (An 0, Mois 10, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 15 Mai - 15:14





Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella se mit à rire et leva les yeux vers Aldus à nouveau. Même le garde debout derrière elle eut un petit rictus. Elle profita de ce sujet pour finir son verre et se faire resservir. Le répit amusant fut cependant de courte durée puisque le bieffois repris les compliments. La brune au regard azur sentit ses joues rougir de manière significative et tenta de cacher son désarroi derrière sa coupe de vin en réfléchissant à une tirade pour se sortir de ce mauvais pas. La réplique était toute trouvée, les hommes du Rowan semblaient eux aussi apprécier leur capitaine, et même si elle devait inspirer une armée entière et mener tout un royaume à la victoire ou à la mort sans frémir, il n’était probablement pas en reste.

__ Il semblerait que vous aussi, sachiez inspirer les hommes. Je doute qu’ils vous auraient suivi dans une telle entreprise sans cela.

Pour sûr, cette invitation aurait aussi bien pu être un traquenard, même si en vérité, monter un pareil plan pour assassiner quelques hommes quand on doit faire face au royaume le plus puissant de Westeros aurait été aussi vain que méprisable. Mais tandis que le plat laissait place au fromage sur la table, il reprit et la complimenta de plus belle. Si bien qu’elle n’eut même plus la force de baisser les yeux ou de se cacher derrière des boutades pour cacher sa gêne. Elle le fixait à présent et l’écouta, chaque mot augmentait le poids sur ses épaules, la fierté dans son cœur et la peur de ne pas être à la hauteur. Car elle savait au fond, qu’il avait raison, que ses hommes croyaient en elle et son cœur s'emballer à présent à l’idée qu’ils pourraient être déçus, qu’il pourrait être déçu. Lui. Aldus.

Il est ton ennemi, souviens toi.

La Reine de l’Orage était là, face à un Chevalier du Bief contre qui elle s’était battue et contre qui elle serait à nouveau amenée à se battre, la bouche entrouverte, n’en revenant pas qu’il lui dise ce que même son père ne lui avait jamais dit. Elle manqua de se retourner pour voir l'expression du chevalier derrière elle, voir dans ses yeux ce qu’elle voyait dans ceux d’Aldus, une certaine admiration, voir s’il était d’accord avec ce que venait de dire le Rowan. Mais elle n’osa pas. Parce qu’elle avait peur qu’il démente, mais surtout parce qu’elle avait peur qu’il voit qu’elle doutait, qu’il voit qu’elle était faillible et qu’à cet instant elle était plus fragile que jamais alors qu’elle ne le devrait pas. Elle aurait tout au contraire dû se montrer aussi insaisissable que le vent des tempêtes de la Baie des Naufrageurs et aussi impitoyable que la foudre. Mais elle se sentait comme une biche prise dans les lumières des torches des braconniers. Que n’était-elle pas sur son cheval épée à la main en train de haranguer ses troupes plutôt qu’en train de manger et boire avec un bieffois par trop séduisant qui la décontenançait plus que n'importe quelle charge de cavalerie ne saurait le faire. Mais finalement, elle referma la bouche et s’installa confortablement dans son fauteuil avant de répondre en plongeant ses yeux céruléens dans les siens.

__ J’aurais aimé que vous puissiez croire en moi comme l’un de mes hommes. Mais il est des choix que j’ai et que vous n’avez point, et votre honneur vous empêche de trahir le Bief, je le sais et je vous respecte pour cela. Mon honneur m’empêche de ne pas être à la hauteur de la foi que mon armée place en moi, de la confiance que mes gens placent en moi et enfin de la grandeur de mon Royaume et de ma lignée millénaire.

Elle but son verre de vin d’une traite avant d’ajouter en le regardant d’un air de défi.

__ Nôtre est la fureur.


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Le chevalier hocha la tête lorsqu’Argella évoqua les choix que chacun avait à sa disposition présentement. Elle le comprenait, il la comprenait, les deux ne pouvaient que s’entendre alors. Aldus leva son verre à l’attention d’Argella avant de le descendre également d’une traite pour relever le défi lancé par la souveraine.

- « Nous récoltons l’or ». Telle est notre devise à Boisdoré. Moins percutante et impressionnante que la vôtre cela dit votre majesté, mais plus centrée sur nos terres et leur exploitation. Une vie plus paisible...

Le jeune chevalier avait essayé de changer de sujet de conversation. Il avait été troublé lorsque la reine avait croisé son regard comme si elle avait voulu sonder son âme. Se doutait-elle de quelque chose ? Sa gorge devint sèche à cette pensée mais le Rowan se reprit. Le rire d’Argella avait été une mélodie douce et agréable à entendre, une symphonie à la joie et l’enthousiasme. Deux choses qu’Aldus n’avait pas eu le loisir de voir et d’entendre avant cette soirée, plus accoutumé aux ordres, les cris, les pleurs, insultes, et râles d’agonie. Souffrance et tristesse avaient été ses deux compagnes, ses deux maîtresses dans cette guerre qui, à ses yeux, n’avait pas vraiment de sens. Un peu de lumière, d’humanité et d’espoir étaient toujours bons à prendre. Et l’envie d’entendre son hôte rire à nouveau commençait à revenir dans sa tête, mais il ne trouva pas les mots pour le faire dans l’immédiat. Dommage, il aurait apprécié trouver davantage de chaleur chez elle après en avoir vu un aperçu comme l’on retient fugacement la douceur d’un bon feu dans une cheminée. Peut-être la sentirait-il à nouveau en essayant de prendre sa main entre ses doigts ? Il ne tenta rien.

Ce soir, son hôte lui paraissait réconfortante, et Aldus percevait cette alchimie, ce lien invisible qui liait pourtant deux personnes ayant leur honneur chevillé au cœur et au corps. Ils étaient certes ennemis hier, et ils le seraient demain également, pourtant en ce soir la reine et le chevalier étaient deux êtres sur un champ de bataille qui essayaient tant bien que mal de survivre, de garder leur têtes hautes et de se soutenir psychologiquement l’un et l’autre pour ne pas s’effondrer devant l’absurdité de ce conflit. C’était loin d’être la meilleure tactique à suivre pour triompher mais Aldus avait suffisamment d’estime pour feu son roi pour avoir saisi la chance de le ramener auprès de ses ancêtres en dépit de tous les risques. Un saut dans le vide ? Plutôt un saut de foi. Aldus savait les risques qu’il prenait, pourtant il avait fait le choix le plus inattendu, celui de la confiance.

On avait apporté le fromage sur la table, et Aldus se resservit un verre de vin supplémentaire.

- Lequel me conseillez-vous votre majesté ? Celui-ci me paraît familier.

Fit-il en parlant des fromages et en désignant un à pâte molle, essayant de faire parler son interlocutrice pour à nouveau entendre sa voix, avant de repartir sur d’autres sujets et d’autres questions plus profondes afin de faire davantage connaissance avec son hôte. Aldus réalisa alors qu’il avait sans doute maintenu un contact visuel avec elle un peu plus longuement que ce qu’il aurait du faire. Etait-ce le vin ? Aldus commença à avoir un peu chaud et tira sur le col de sa tenue pour essayer de dégager un peu d’air dans une manœuvre un peu futile tant qu’il mangerait.

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

La devise de Bois doré était sans nul doute moins impressionnante que celle d’Accalmie, mais en disait-elle aussi long sur les Rowan que la devise des Durrandon ? Parlait-elle d’Adlus comme la fureur parlait d’Argella ? Elle était bel et bien un trait de caractère constitutif de la jeune femme, ça n’était un secret pour personne, mais aussi de son père. Comme si cette devise construisait les Durrandon autant qu’ils l’avaient choisie pour se définir au fil des siècles. Mais lui, était-il le paysan patient qui récolte le grain des blés dorés ou le seigneur enrichi par la fertilité de ses terres ? Un peu des deux, certainement. Elle lui répondit donc, d’une voix chaleureuse et un brin sensuelle.

__ Certes plus centré sur la terre, mais rien de moins que l’or tout de même.

Elle fit rapidement le lien entre la récolte et la tempête, mais elle devait percer le mystère de cette devise. C’est donc tout naturellement qu’elle demanda :

__ Le Roi Mern a semé le vent dans l’Orage, il a récolté la tempête, et vous, que semez-vous pour récolter un tel trésor ?

Aldus avait l’apparence d’une force tranquille alors qu'elle était tout feu tout flamme, toujours prête à frapper le premier venu telle la foudre. Évidemment en cet instant, la tempête semblait connaître une belle accalmie, pas d’éclairs ni de tonnerre pour troubler la quiétude de l'instant. Le Rowan était-il capable d’apaiser l’Orage impétueux qui habitait la brune aux yeux céruléens ou étaient-ce les circonstances de leur rencontre qui imposaient un certain calme ? Peut-être était-ce un savant mélange de tout cela qui rendait ce repas possible et si agréable, après tout, pour maintenir l’entente entre leurs hommes, ils devaient être tous les deux sur la même longueur d’onde et se faire confiance. Laisser place à la moindre tension c’était potentiellement laisser place à un bain de sang. Ce genre de tension avait à présent disparu, une autre avait cependant pris place entre eux sans qu’ils ne l’aient vue venir. Elle s’immisçait lentement dans les regards échangés, dans les gestes du chevalier et de la Reine.

Après l’arrivée du fromage, la jeune biche avança son verre vers lui pour qu’il la serve également puis elle répondit à la question épineuse du Rowan. Épineuse car faire un choix parmi les fromages était toujours compliqué. La vraie question était, pourquoi servir un mets aussi succulent à la fin du repas quand on a plus la place pour tout goûter. Mais elle avait remis en question suffisamment de traditions pour ne pas questionner celle-ci à haute voix. Et puis chez les paysans et autres roturiers, le plat n’était pas aussi copieux et le pain constituait, avec le fromage, une bonne part du repas.

__ Celui-ci ressemble à un fromage de Conklyn effectivement, mais s’il est tout aussi crémeux il est un peu plus fort. Mais si je dois vous conseiller, il me faut savoir ce que vous aimez.

Fit Argella en souriant, soutenant le long regard de son interlocuteur sans se soucier du silence entre eux, ni du brouhaha qui les entourait, ni du fait que ce moment s’éternisait. Après le fracas de la bataille, après la peur et le sang, il était doux d’oublier que la mort vous avait frôlée en plongeant corps et âme dans le regard d’un homme. Et puis de toute façon, malgré ses maigres efforts, elle ne parvenait pas à le quitter du regard. D’ailleurs, en avait-elle seulement envie ? C'était une parenthèse de douceur langoureuse trop précieuse pour qu’elle y renonce tout à fait. Il avait parlé d'une vie plus paisible, mais il était là, lui aussi, répondant à l’appel de son Roi pour aller se battre. Il y avait fort à parier que sa peau était tout aussi marquée par une vie de combat que celle de la Reine de l’Orage. Dans une vie plus paisible, il aurait pu être l’amant de la jeune biche, pour une nuit partagée hors du temps. Mais leur vie n’avait rien de paisible et cette idée ne resterait qu’un songe pour les nuits solitaires de campagne. Et tandis qu’elle le regardait et que son imagination faisait le reste, une profonde inspiration gonfla sa poitrine, trop bruyante pour passer inaperçu.

Elle rompit alors le contact visuel pour prendre une gorgée de vin et tenter ainsi de dissimuler son désir et de se rafraîchir les idées à défaut du reste.


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- Je crois me rappeler que mon grand père disait : « L’or te donne la terre, la terre te donne l’or ». On peut bien penser qu’il s’agit de l’or, mais au-delà de leur valeur marchande rien que la production agricole est déjà une forme d’or. La nourriture a été l’une des premières choses que nous nous sommes échangés pour survivre. De plus l’or n’est pas très digeste en comparaison à un chou ou des pommes.

Avait-il répondu avec douceur tandis qu’il buvait son verre d’eau. Il esquissa un sourire sur son visage en observant le visage d’Argella et reprit la parole lorsqu’elle demanda ce qu’ils semaient à Boisdoré. Le ton de sa voix était toujours doux mais aussi sérieux, signe qu’Aldus en bon héritier était quelqu’un de sincèrement concerné par ses gens et ses terres, mais aussi enraciné tout aussi solidement en son sol que l’arbre d’or qui flottait sur sa bannière.

- A Boisdoré, nous semons la patience, la ténacité, l’effort et la persévérance pour récolter les fruits de nos terres. Nous les Rowan, descendons de la fille de Garth Jardinier, premier roi du Bief. J’espère que vous pourrez venir visiter si un jour les relations entre nos royaumes se détendent. Boisdoré n’est pas aussi grand et prestigieux que Hautjardin, mais quelques coins valent le détour et offrent de beaux paysages pour des promenades.

Peu importaient les tempêtes et catastrophes qui pouvaient frapper les terres de Boisdoré, sa population ainsi que ses nobles se remontaient les manches et continueraient de travailler leurs champs sans relâche. La terre était fertile, mais personne n’était à l’abri des mauvaises récoltes. Si Argella était la tempête, Aldus était la falaise ; ferme, impassible. Peu importaient le nombre d’éclairs qui pouvaient frapper, peu importait la force du vent il ne ploierait pas. Fort heureusement l’ambiance au tour du repas était plus calme, apaisée et chaleureuse comme si la guerre n’avait jamais été là. Après avoir écouté la description fournie par Argella, il répondit.

- Conklyn hum ? Je connais ce type de fromage. Pour mes préférences, je dirai lait de vache ou chèvre, pâte ferme. Du genre ferme entre les doigts, mais un peu fondant sur la langue.

L’échange était curieusement très agréable. Tandis que les doigts du bieffois se refermaient sur la peau du fromage que lui avait conseillé de goûter la reine de l’Orage, il apprécia le contact et le glissa entre ses lèvres.

- Je vous confirme que ça y ressemble.

Il glissa un peu de pain et une gorgée de vin pour relever le goût et la combinaison des trois aliments était un mariage réussi. La chaleur de l’alcool commençait à l’envahir un peu ou bien était-ce la présence d’Argella ? Probablement mais il était déjà marié en soit. Aldus préféra ne pas aller plus loin et détourner les yeux des lèvres de la jeune femme lui faisant face. Il s’empara de son verre et le leva vers la souveraine pour trinquer avec elle.

- Puisse cette soirée et ce délicieux repas se réitérer !

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Quand sonne le glas

Aldus Rowan

Argella sourit à la remarque d’Aldus, il avait entièrement raison et son grand-père aussi. Les Maisons Royales n’étaient pas toujours aussi proches de leurs gens et encore moins de leurs terres, mais la jeune biche avait conscience que sans cela, sa couronne ne vaudrait plus rien. C'était ce qu’elle était déterminée à protéger, même si les Terres de l‘Orage restaient plus hostiles et moins fertiles que les doucereuses terres bieffoises. Elle baissa les yeux un instant, consciente que cette guerre coûtait beaucoup au royaume mais plus encore aux paysans qui voyaient leurs terres dévastées et leurs fils tombés au combat comme autant de bras manquants pour les travaux agricoles. Un jour, il faudrait payer ces pertes en pommes et en choux, en blé et en orge, et elle espérait avoir suffisamment d’or pour remettre son pays sur pied après tout cela.

__ C’est bien vrai, la terre et le travail de nos gens nous apportent de quoi subsister.

Fit-ellefinalement en levant un regard mélancolique sur Aldus. La Durrandon adorait se battre, et gagner encore plus, mais le coût humain n’était-il pas trop élevé ? Elle regrettait la paix, une paix qui avait uni leur royaumes pendant si longtemps et qui s’était à présent envolée. Pour combien de temps ? Le prochain Roi du Bief allait-il choisir l'apaisement ou la guerre à nouveau ? Les Rowan descendaient de Garth Mainverte, n’avaient-ils pas leur chance d’obtenir la couronne ? Et alors, que choisirait le Seigneur de Boisdoré ?

__ Je ne connais pas le nord du Bief, j’espère que le prochain Roi du Bief me permettra de venir le visiter.

Concentre toi… Respire lentement, et arrête tes conneries. Se dit l’Impétueuse après avoir bu, pour se rappeler à ses devoirs. Ferme entre les doigts et fondant sur la langue… Elle leva les yeux vers Aldus en entendant ces mots. Puis les baissa aussitôt. Reste concentrée putain de merde !

__ Celui-ci devrait vous plaire…

La Reine de l’Orage désigna un autre fromage plus ferme, qui, selon elle pourrait convenir aux goûts du Rowan et qui, surtout lui permettait de garder les yeux rivés sur le plateau plutôt que sur lui et d'évacuer toutes les pensées lubriques qui lui venaient en tête après avoir aperçu le chevalier glisser le fromage entre ses lèvres. Elle prit elle-même un morceau de fromage et le mangea tranquillement en fixant à présent son assiette. Mais elle dû la quitter des yeux un instant, juste le temps de trinquer. Elle lui sourit, un peu crispée tandis qu’il appelait à réitérer cette expérience.

Puissent les Sept nous préserver du péché surtout ! Vraiment l'abstinence ne me convient pas, Roward n’est jamais là quand on a besoin de lui...

__ Espérons qu’une paix durable nous permettra de nous revoir en des circonstances plus plaisantes.

Répondit Argella avant de terminer son verre et de se lever.

__ Sire, je vous laisse avec vos hommes, au moindre problème, faites moi prévenir.

La brune aux yeux céruléens, élancée comme une pique et tendue comme la corde d’un arc long, traversa à nouveau la salle pour en trouver la sortie et prendre un bon bol d’air frais nocturne. Elle resta là quelques minutes à regarder la lune en respirant doucement, le temps de reprendre ses esprits tout à fait, d’oublier l’ivresse du vin et celle du désir, de la laisser glisser en elle avant d’être emportée par la brise légère. Elle ferma même les yeux, humant l’air du soir et écoutant le vent jouer sa plus belle mélodie dans les frondaisons. Puis elle laissa le premier quart à son capitaine et alla se coucher.


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