Protect my Future (An 2, Mois 1, Semaine 3) [Tour IX - Terminé]

Protect my Future

Torrhen Braenaryon & Gawain Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Je chiffonnais une missive reçue des Murmures, qui me relatait l’arrivée d’un dragon blessé et surtout, d’un beau-frère encore une fois mis à mal par l’ennemi. Orys Baratheon était né chat noir. Il n’avait pas eu tant de chance, finalement, malgré son acceptation par l’une des puissantes familles de ce monde alors qu’il était né bâtard. Blessé à Sombreval, puis à Buron, il avait perdu l’usage optimal de sa main d’épée et voilà qu’il était encore sur un lit de septuaire à recevoir les bons soins des mestres, alors que ses correligionnaires priaient pour la vie de ce Prince. Pis encore, l’homme aimait une femme qui l’aimait en retour, mais qu’il ne pourrait pourtant jamais avoir… Je chassais ces pensées pleines de compassion qui n’avait pas lieu d’être : l’homme avait joué son rôle dans la stratégie que j’avais mise en place et fais valider par le Collège Impérial pour rapidement éjecter nos nouveaux ennemis d’un conflit bien trop sale pour leurs mains bien trop propres.

Quoiqu’il en soit, la demi-réussite du Prince Orys, si elle ne remettait pas notre stratégie en question, inclinait toutefois à plus de prudence. Il fallait réussir à museler l’ennemi, le plus vite possible, pour rétablir le corridor commercial vital à la survie de l’Empire comme œuvre commune ; le Détroit et le port de Fort-Darion. Tant de marchandises, de troupes et de matériaux passaient par la capitale que la couper du monde revenait à saigner chacun des royaumes fédérés en plus de rompre leur cohésion stratégique.

Mais en sus des grands plans faits pour la guerre et pour la politique, qu’il fallait sans cesse remettre en question, il y avait bien plus important à prendre en compte. La veille, j’avais pu accueillir mes enfants en Peyredragon. Il allait falloir désormais assurer leur protection, car la flotte du Val n’ayant pas été détruite, le danger restait vivace dans la région. Aussi fis-je mander, un peu sombre, Gawain Chyttering, homme de confiance de Rhaenys qui l’avait nommé comme chef de la garde princière, de l’ordre des Sombryndor. Il ne fut pas long à arriver et dans ce bureau modestement occupé durant ce séjour qui s’annonçait bien éphémère, je le recevais encadré de deux Gardes Demalion en armure que je saluais et que je libérais de leur service pour nous laisser seuls. Je saluais l’homme d’un signe de tête.

| Ser Gawain, le bonjour. Avant de commencer, souhaitez-vous boire quelque chose ? |

Moi, j’étais déjà au vin. Vilaine habitude pour m’aider à me concentrer, que j’avais depuis toujours.

| Vous alliez l’apprendre par la rumeur populaire, sans doute, mais Orys Baratheon a mené il y a quelques jours une attaque sur Goeville, avec le dragon de l’Impératrice. Il a incendié une partie de la flotte ennemie, mais ne l’a pas intégralement détruite. Nos plans vont amener l’armée impériale à se séparer pour faire face à différentes menaces et ni moi ni sa Majesté l’Impératrice ne seront là pour nos enfants durant de longues périodes. Votre devoir est auprès du Prince Aeden et de la Princesse Athynéa, qui résideront avec le reste de votre ordre à Fort-Darion pour les mois à venir. Comment comptez-vous assurer leur sécurité sur place, Ser ? Nos ennemis ont déjà prouvé, avant la naissance de mes enfants et encore récemment à Accalmie, qu’ils étaient prêts à assassiner même des enfants pour parvenir à leurs fins… |

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Il connaît que trop bien les formes de cette île fumante dont il est originaire. Peyredragon…cet endroit ne peut que lui laisser la tête pleine de souvenirs. C’est ici qu’il a rencontré Aegon et Visenya Targaryen. Depuis cette époque, le cours des évènements a rebattu les cartes. L’Empire a vu le jour, avec Rhaenys, Westeros s’est divisé et, les menaces perdurent à l’est du Détroit. Le gaillard avait grandi pendant ce temps. Son parcours a été en grande partie influencé par celui de Rhaenys. Aussi, il n’est pas illogique qu’il se retrouve aujourd’hui chargé de la protection des enfants impériaux. Mais, ce n’est pas avec elle qu’il doit s’entretenir aujourd’hui. En effet, Gawain vient à la rencontre de l’Empereur et s’incline avec respect comme le veut le protocole. Pour cela, il a été à bonne école, lui qui a rejoint le château de Peyredragon à neuf ans pour devenir l’écuyer d’Aegon. Les deux Gardes Demalion quittent la pièce et Gawain se redresse.

« Votre Majesté…Je souhaite volontiers un peu de vin également. »

Vu que l’Empereur avait ouvert le bal, et que la couleur de la boisson à l’intérieur de son godet ne laisse à aucun moment penser qu’il tourne à l’eau, Gawain propose sans trop de risque de prendre le même breuvage que son souverain. De plus, il observe que le liquide est bien trop foncé pour que ce soit du jus de groseilles. Mais, Torrhen ne laisse guère de temps pour prêter davantage attention à ce genre de détail. Il évoque tout de suite des faits, des choses plus terre à terre, et par conséquent des préoccupations concrètes.

Orys s’est de nouveau distingué mais le bougre connaît toujours quelques mésaventures. Son attaque à dos de dragon sur Goeville a été éventée plutôt rapidement. Il faut dire que le procédé n’est pas très discret. Pour ces quelques raisons, la surprise ne se lit guère sur le visage de Gawain. Pas même lorsque Torrhen annonce que Gawain devra assurer son devoir à Fort-Darion. Cependant, l’homme de Peyredragon ne s’est pas forcément préparé à ce qu’on lui demande aussitôt de quelle manière il compte s’y prendre.

« Avant de vous répondre, permettez-moi de vous demander : Est-ce que les Lames de Sombryndor seront chargées d’assurer la protection de Fort-Darion ? Ou est-ce que ceci reviendra au commandant de la garde ? »

Avant de pouvoir formuler une réponse plus précise, il convient de savoir quelles seront les forces en présence, en l’absence de l’Empereur et de son épouse. Gawain continue ensuite de s’exprimer, en s’appuyant sur des bases évidentes.

« Je dirais en premier lieu qu’il faudra assurer un contrôle strict des entrées et des sorties de Fort-Darion, que le Prince Aeden et la Princesse Athynea ne seront laissés seuls en aucune façon et en toute heure, et enfin..qu’il faut trouver un moyen de les quitter Fort-Darion si jamais nos ennemis ne nous laissent pas d’autres choix… »

Alors que l’Empereur annonce que les ennemis ne reculeront devant rien pour parvenir à leurs fins, l’ancien apprenti de Baâl Forel ne s’attend aucunement à ce que les adversaires de l’Empire lui facilitent la tâche.

« Votre Majesté, pouvez-vous me dire si je dois d’ores et déjà me mettre en route ? »

Gawain se remémore les mots prononcés par l’Empereur. Celui-ci sera absent durant…des mois ? Westeros risque de connaître bientôt de nouvelles perturbations.

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Torrhen Braenaryon & Gawain Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

L’homme était déjà heureux, semblait-il, de retrouver sa mère patrie, car son air farouche, de sa chevelure blonde et de sa barbe qui l’était tout autant était, indiquait le plus souvent que l’homme était plus prêt à la bagarre qu’à n’importe quoi d’autre. C’était cet air sérieux, concentré, qui m’avait fait accéder à la demande de Rhaenys d’en faire le chef de la garde princière, même si je me retrouvais aujourd’hui avec un peu plus d’informations à son sujet, et la rumeur qu’il ai jadis, comme d’autres jeunes de Peyredragon, réussi à partager la couche de celle qui était aujourd’hui ma femme et son Impératrice. Etait-ce vrai ? Je n’en savais rien. Et n’avais pas envie de le savoir. Le passé, c’était le passé.

Le mien était déjà suffisamment lourd à porter sans que je n’essaie d’en rajouter de quelque manière que ce soit. Bien évidemment, je suis sensible malgré tout au sens du devoir de l’homme, de ce sérieux et de ce professionnalisme qu’il fait plus qu’afficher, qu’il vit totalement. Il acquiesce pour le vin et je hoche la tête pour signifier que j’avais bien entendu, avant de lui pousser une coupe bien pleine.

| Le peu est parfois l’ennemi du bien, Ser. |

Léger jeu de mot sur un vieux dicton, tout en soulignant qu’il ne fallait pas se priver quand on avait l’occasion de faire bonne chère. Je n’étais pas hédoniste, pas vraiment en tout cas, mais il fallait bien dire que c’était compliqué pour moi de « laisser gâcher » une occasion de bonne nourriture, de boissons goûteuses, ou de plaisante compagnie, quand je ne savais pas trois semaines plus tard si je ne serais pas transi de froid et d’humidité dans une forêt perdue en train de monter un camp pour la nuit avec pour seule compagnie un gruau de racines pour me réchauffer. L’homme semble quand même regarder dans sa coupe, curieux de ce que je lui verserais ?

Nous nous connaissions alors trop peu pour qu’il ai des doutes à ce sujet.

L’homme reste raide. Il écoute les informations que je lui donne avec intérêt, mais surtout avec sérieux. Il encaisse ce que je lui dis pour le retenir, et garde le temps des questions que pour quelques instants plus tard.

| La Garde Sombryndor n’aura encore et toujours qu’une seule mission ; la protection princière envers et contre tout. Du lieu dans lequel ils se trouvent, évidemment, mais je ne veux pas voir vos hommes dispersés aux quatre vents de la capitale. L’ennemi à Accalmie est déjà passé bien trop près de la réussite sur mon fils et ma fille, et plusieurs de nos suivants les plus proches ont été occis. Cela ne peut pas se reproduire. |

Affirmation qui résonnait comme un ordre, et aussi, comme la supplique d’un père. Leur sécurité était évidemment ma priorité et ma principale responsabilité. Mais je portais la moitié d’un continent sur les épaules et il était clair que je ne pouvais pas être partout, pour mon plus grand déplaisir.

| Provisoirement, le commandant sera Lord Bowen Glover, qui devrait rester un moment avec l’armée nordienne. S’il devait partir, ce sera le général fédéré le plus important ou à défaut, un prochain maréchal d’Empire. La mort de Lord Omble est une grande perte pour nous, mais elle devra être remplacée. |

Je réfléchissais un peu à ce qu’il me disait, avant de répondre par ses idées d’organisation.

| Oui, pour le contrôle. Mais ce ne sera pas à vous de l’assurer, mais au guet ou à la garnison de la ville, et à la Demalion encore présente le château lui-même. Vous devrez vous concentrer exclusivement sur le Prince et la Princesse, car vous n’avez pas les ressources avec votre poignée de lames pour entreprendre autre chose. Toutefois, vous devez à mon sens rester en étroite collaboration avec les commandants de ces deux forces ; guet, garnison et Garde Impériale. Ainsi, vous aurez chaque jour les nouvelles de la veille et des problèmes ou suspicions éventuelles, et pourrez ajuster votre dispositif en adéquation avec le niveau de menace sans trop de temps de latence. Quant au moyen de sortie, prévoyez en trois selon les circonstances. De préférence des moyens qui ne servent pas à rentrer. De toute façon il n’y a pas de passages secrets sous le fleuve, cela dit. |

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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

La réponse de l’Empereur incite le chevalier à se sentir un peu plus à l’aise en sa compagnie. Qu’il est délicat de savoir profiter des bonnes choses modérément, surtout en face de celui qui représente la plus haute autorité de l’Empire. Souvent, ceux qui ont connu bien des épreuves, ne veulent pas manquer la moindre occasion de disposer de ce dont ils souhaitaient tant à certains moments de leur vie. Les moments de privations peuvent laisser place à des moments où les Hommes glissent dans l’excès. Peut-on réellement leur reprocher ? N’est-ce pas une solution comme une autre pour que tout un chacun retrouve un état normal et ne baigne plus dans la frustration ? La place de la Garde Sombryndor est évoquée très rapidement.

« C’est donc très clair pour la Garde Sombryndor, Majesté. Nous avons appris de ce qui a pu se produire dans le passé…et nous resserrons notre surveillance au plus près. »

L’Empereur évoque les pertes. Gawain ne peut que se souvenir de la disparition de la Première Lame de Sombryndor qui l’a précédé.

« Merci, il m’est utile de savoir à qui m’adresser. Si chacun doit occuper un rôle précis, il faudra se montrer organisés et unis. »

Lord Glover sera donc celui qui sera en charge de la sécurité de Fort Darion pour le moment. Il évoque également la disparition de Lord Omble. Ce verre partagé avec l’Empereur risque de se transformer en un flot de réminiscences douloureuses. La période que Westeros traverse amène inévitablement à perdre des personnes connues à des degrés divers. Toujours en vie de son côté, Gawain compte faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter d’autres drames.

« Ce contrôle me paraît important et si il est fait par le guet, la garnison ou la Demalion, cela permettra aux Sombryndor de constituer le dernier rempart. J’ai bon espoir que chacun comprendra que ce devoir de protection repose sur chaque épée de la capitale. »

Si ce sont les autres épées qui se retrouvent en première ligne, Gawain et les autres chevaliers de l’Ordre de Sombryndor devront se montrer ingénieux pour disparaître du champ de vision des potentiels adversaires et de leurs esprits retors.

Gawain porte sa coupe à ses lèvres. Le sujet est sérieux et le plaisir délivré par ces quelques gouttes de vin rappelle à quel point la vie peut être agréable. Un moment plus tard, le chevalier se montre honnête sans paraître résigné au moment de questionner et d’observer l’expression du visage de Torrhen.

« La guerre n’est pas prête de se terminer, n’est-ce pas Votre Majesté ? »

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Torrhen Braenaryon & Gawain Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

L’homme continuait de faire bonne impression, et je continuais de le juger sur ses mots, puisque ses actes parlaient déjà pour lui depuis quelques mois. Difficile de faire mieux, sans doute. C’était déjà une bonne période. Un bon point de départ pour sa carrière militaire au sein de l’Empire, à cet avenir militaire pour le bien commun et non plus seulement pour Peyredragon. Etait-il attaché aux idéaux rassembleurs de la bannière Braenaryon ? A la force et à l’ambition ? Ou à la personne de Rhaenys ? Ces questions étaient importantes, pour quelqu’un dans sa position. Parfois, je posais ce genre d’interrogation à dessein. Pour jauger quelqu’un. Ses réactions physiques, psychologiques, mais aussi pour voir comment elle allait répondre. Mais pas cette fois. L’homme devait sentir qu’il avait ma confiance, et pas que je me méfiais de lui -comme de tout le monde, du fait de mon histoire et de ma situation-. Je trouverais donc d’autres moyens, car il n’y avait ni urgences, ni quoi que ce soit du genre. L’homme s’était battu pour l’Empire et pour Rhaenys. Pour le moment, et pour mes enfants, ça signifiait tout, car le sang était le meilleur révélateur pour un homme. Je le regardais d’un air sérieux, sans dévier le regard un seul instant.

| Je l’espère, Commandant. Nous ne pouvons plus nous permettre d’erreurs car l’ennemi, lui, ne nous les fait payer qu’en litres de sang et c’est autant de mes enfants que de nos proches et de vos hommes qu’il s’agit, en fin de compte{/b] |

J’étais d’accord avec son constat. Je hochais la tête, donc, sans m’appesantir sur le sujet. J’avais tout confiance en Bowen pour coordonner les efforts défensifs de la ville tant qu’il serait là. Et après, ce serait au tour du plus haut gradé impérial, ou de Nelya.

| [b]Je suis d’accord. Chacun son rôle, ce qui permet de faire se surajouter les couches les unes aux autres pour une meilleure protection de mes enfants et des intérêts de l’Empire à toute échelle que ce soit. |

L’homme me parle alors des sorties et des pièges potentiels. Il avait raison en un sens. S’il n’y avait que peu d’endroits au monde à générer autant de chaos qu’une ville attaquée, et donc plus de possibilités de s’enfuir, les rues pouvaient rapidement se transformer en pièges mortels si un incendie se répandait ou si l’ennemi débarquait en nombre et dans un assaut furieux qui emportait tout sur son passage. Je me frottais la barbe en réfléchissant aux idées du chef des Sombryndor, un brin pensif. Ne pensais pas à la dépense, car la sécurité de mon avenir était la clef de toute mon œuvre. Sans eux, sans ce futur potentiel, tout ce que je faisais ne servait à rien. Un souverain en guerre et sans descendance verrait immanquablement tout ce qu’il façonnait s’effondrer comme un château de cartes sans compter tous les sacrifices consentis en pure perte…

| Ménagez vous plusieurs options, je pense que c’est encore le mieux. Des poternes, gardées discrètement. Pas de tunnel, trop de risques avec l’érosion de la baie. Un bateau prêt à partir en cas d’attaque terrestre. Et côtoyez le dragon de près quand il est là. Si nous devions tomber, l’Impératrice et moi, il faudra hisser les enfants et les ficeler à dos de dragon s’il le faut ; Meraxès saura les conduire dans la cour de Peyredragon, mais devra d’abord se retenir de vous couper en deux, surtout en cas de panique générale autour d’elle. Pensez à d’autres systèmes, comme ça vous saurez adapter votre réaction à l’attaque dont Fort-Darion peut faire l’objet. |

Pour le reste… Je termine mon godet d’un trait, et dévisage le commandant avant de me tourner vers le balcon et la baie vers laquelle il s’ouvrait.

| Non, en effet. Déjà qu’abattre Dorne, le Bief, et pourchasser la Flotte de Fer aurait pris longtemps… l’Ouest et le Val nous obligent à tout précipiter contre eux, pour sécuriser nos flancs. Je pense pouvoir rapidement dégager tout danger sur la capitale, et le nord du Détroit. Mais le Bief et l’Ouest, même si Mahée Allyrion nous débarrasse à terme des Martell et même si les fer-nés s’entredévorent comme les requins dénués de sens stratégique qu’ils sont, ces deux puissances occidentales vont nous obliger à un long conflit. |

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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Gawain prend pleinement conscience au cours de cette discussion de l’importance de son rôle au sein de l’Empire. Non seulement, il existe ce soutien indéfectible auprès de Rhaenys qui l’a poussé à la protéger mais, désormais, il s’agit de protéger ses enfants. Et ceux de l’Empereur puisqu’ils composent à eux deux le sommet de cet Empire. Alors, si dans un premier temps Gawain pouvait être un peu inquiet à l’idée d’être reçu par Torrhen, il apparaît désormais un peu plus à son aise. Le message du nordien prend tout son sens et Gawain se tient tout à fait sur la même ligne que lui. Au-delà du rôle qu’il doit avoir aux yeux de Torrhen, c’est important pour lui sur un plan personnel.

« Il s’agit des nôtres, en effet Votre Majesté. Je rappellerai aux Sombryndor, à chaque fois que cela sera nécessaire, les noms des personnes qui sont tombées pour cet Empire. Je ne permettrai aucun relâchement. »

Pour la coordination, il faudra que cela se déroule en bonne intelligence. Il serait dommage que des mésententes se dessinent pour faire valoir un quelconque intérêt personnel. L’égo des uns et des autres pourrait également entrer en ligne de compte car il faudra s’entendre mais aussi se dire les vérités en face si cela devient nécessaire.

L’homme de Peyredragon relève la tête en écoutant les propositions de Torrhen visant à protéger sa descendance. Il ne manque pas d’ingéniosité ! Peut-être Gawain s’est-il empêtré dans des détails au lieu de voir d’autres possibilités plus intéressantes. Enfin, il en existe tout de même une qui le laisse perplexe. Côtoyer Meraxès demande du courage ! Si ce n’est pas plus. Gawain prend une inspiration, ne sachant comment aborder le sujet. Oh, il est plutôt du genre confiant le bonhomme. Mais, là, il va falloir qu’il sorte totalement de sa zone de confort.

« Les poternes et le bateau…sont des bonnes idées. Ce sera simple à mettre en place. A propos de Meraxès…je dois vous avouer…j’ignore si elle acceptera ma présence. Certains parviennent-ils à l’approcher réellement hormis Sa Majesté l’Impératrice et le Prince Orys ? »

La question prend tout son sens. Il y a toute une différence entre parvenir à se tenir à faible distance et s’approcher pour installer les enfants à dos de dragon, sur ses écailles. Il pourra toujours essayer de la pousser à s’accoutumer progressivement à sa présence. Du temps, Gawain risque d’en avoir pour cela puisque Torrhen lui confie que Westeros continuera de s’embraser pour un bon moment encore. Avec ses mots à lui. Sa démarche est empreinte d’une analyse factuelle. Il ne se laisse pas aller à un quelconque découragement pour autant. Alors, Gawain lui adresse, à sa manière, son soutien pour lui montrer qu’il faudra prendre tout le temps qui sera nécessaire pour parvenir à la victoire.

« Nous comprenons tous qu’il faudra de la patience, soyez-en sûr, Majesté. »

L’Ouest, le Val et le Bief vont donner du fil à retordre. Sans oublier Dorne et les Fer-Nés. A priori, tout est en place pour que cette victoire finale laisse Westeros dans les cendres issues du feu ardent dans lequel les différents royaumes baignent actuellement. Gawain continue pour rendre la discussion un peu plus légère et positive.

« Parfois, il est aussi bon de penser au temps présent. J’espère que vous profiterez de ces périodes avant de vous éloigner de vos enfants. »

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Torrhen Braenaryon & Gawain Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Le jeune homme est assurément un guerrier. Mais il ne semble pas dénué d’une certaine sagesse. Au fond, je pouvais comprendre, connaissant Rhaenys, ce qui lui avait plu chez lui. IL semblait être une valeur sûre, quelqu’un de fiable, en plus d’avoir le panache des héros des histoires qu’elle affectionnait tant. Comment en venais-je sans cesse à penser sans arrêt aux possibilités intimes de mon épouse, plus encore quand nous n’étions pas mariés ? Concevais-je de la jalousie, si tenace qu’elle m’obsédait à chaque instant du jour et de la nuit ? Je n’étais pas convaincu. Pas même un peu. Mais le fait était que la question me travaillait. Avec la même question de fond, lancinante depuis Buron.

A quel moment se rendrait-elle compte que je ne pouvais être d’aucun intérêt pour elle, en dehors de notre alliance ? J’étais beau, jeune. Je ne l’étais plus depuis longtemps, et les abominables cicatrices qui me striaient le visage attestaient seulement de mon endurance à prendre les coups, de ma détermination, mais certainement pas de mon talent à l’épée. Je n’étais pas le beau et preux chevalier des légendes qui avaient bercé sa jeunesse… Pas même un peu. Moi, j’étais le Vieux Loup. Celui qui préférait se tenir tapi dans le noir, qui attaquait ses proies avec la plus grande violence sans leur laisser la moindre chance, dans une boucherie à sens unique sans pitié ni gloire, seulement l’expression de la nécessité la plus brute. Ils étaient tous plus jeunes, plus valeureux, et tous bien plus innocents à leur manière que je ne le serais jamais. Et si j’avais bien conscience que c’étaient mes ténèbres qui avaient fait basculer Rhaenys, je savais aussi qu’ils ne pouvaient lier dans la durée, car la seule finalité de cette obscurité était forcément funeste.

Je hoche la tête, acquiesçant doucement.

| C’est une « drôle » de mission que la vôtre, commandant. Si je fais tuer dix mille hommes demain, je suis un héros. Si vous en perdez un seul que vous devez protéger, vous êtes un monstre et un incompétent. Vous avez les épaules pour cette responsabilité, je le sais. Et je rendrais justice à votre implication. |

J’étais un peu fatigué de voir les gens mourir, et de provoquer plus encore de sang et de désastres. Mais pourtant, je ne me voyais pas arrêter. Jamais. Je ne voyais pas comment faire pour arrêter ça, si seulement c’était possible. L’homme en tout cas ne ménage pas ses efforts, et il réfléchit aux implications de tout ce que je suis en train de raconter. Je haussais les épaules à sa question sur la terrifiante dragonne de l’Impératrice. Il n’était jamais simple de donner une réponse à ce genre de question car l’expérience de vie partagée avec ce monstre était trop limitée pour en déduire des règles inscrites dans le marbre, d’autant plus que la créature était douée de sentiments complexes… Chose avancée par RHaenys et que mes rares entrevues semblaient avoir accrédité.[/i)

| Elle tolère ma présence. Mais tout juste. Elle s’habitue aussi au Prince et à la Princesse, qu’elle semble reconnaître comme membres de sa fratrie tout comme l’Impératrice. Il va vous falloir vous faire accoutumer par cette bête, commandant, car Ebryon traînera toujours dans le sillage de mes enfants, quant à lui. |

[i]Bien moins dangereux que Meraxès mais pas non plus doux comme un agneau. Je l’avais déjà vu sauter, reptilien et tout en souplesse, sur une vachette qu’il avait proprement eviscérée avant de se repaître de ses organes. La bête était déjà costaude. Plus grande que la majorité des créatures que nous cotoyons au quotidien, mais encore loin de la taille d’un moulin comme Meraxès. Je relevais les yeux vers le Sombryndor.

| J’essaie, évidemment, mais le loisir m’en est peu laissé. Avez-vous des enfants ? |

J’étais sûr que non, puisque RHaenys m’avait soutenu qu’elle voulait des gens totalement dédiés à leur mission pour protéger nos enfants.

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Spoiler:

Gawain adopte un silence songeur. L’Empereur lui fait entrevoir l’étrangeté de cette situation. Oui, certains seront admirés pour leurs victoires et la manière avec laquelle ils auront su entailler les rangs adverses et la puissance du royaume adverse par la même occasion. D’autres seront respectés pour leur travail de l’ombre. L’un et l’autre n’ont certes pas le droit à l’erreur car une défaite majeure peut compromettre tout un royaume.

« Parfois, je pense qu’il est important de ne pas trop réfléchir. Tant que cela a du sens pour nous…Je vous remercie, Votre Majesté. »

Le sujet suivant soulève une inquiétude bien plus vive et immédiate. Gawain a pu voir à plusieurs reprises ces créatures aussi majestueuses que terrifiantes. Mais, il a toujours gardé ses distances avec elles.

« J’aimerais bien vous dire que je finirai par mener à bien cette quête. Je vais réfléchir à tout cela…Peut-être qu’il se montrera plus…coopératif si je prends l’habitude de lui apporter des victuailles ? »

Une idée comme une autre. L’idée peut paraître trop simple, trop évidente mais ne faut-il pas parfois en passer par là ? Dans tous les cas, cela ne peut pas lui porter préjudice.

En ce qui concerne le temps présent et passé auprès de ses enfants, l’Empereur confie qu’il fait son possible. Du moins, si on lit entre les lignes. La question est retournée à Gawain qui hausse immédiatement les épaules sans se montrer réellement affecté.

« Non, je n’ai pas d’enfant. Peut-être un jour. Quoi qu’il en soit, j’espère que Westeros se portera mieux mais je n’ai que peu d’espoir pour ces enfants et ceux qui ne sont pas encore nés. »

La paix semble être devenue totalement impossible, impensable. Dorne est en pleine déliquescence. Un conquérant d’Essos s’invite aux portes de Westeros. L’Empire et les puissances centrales s’affrontent. Trop de pertes, trop d’ambition, trop de rancœur pour que les choses finissent par se tasser rapidement.

« C’est aussi pour cela que je pense qu’il faut profiter de chaque jour qui passe, Votre Majesté. Nous ne connaîtrons peut-être pas le résultat de nos efforts de notre vivant…et je ne pense pas que nos amis tombés l’épée à la main veulent nous voir malheureux d’avoir survécu.. »

Tout cela est plus facile à dire qu’à faire, bien entendu. Les responsabilités de l’Empereur sont immenses, d’autant plus en ce moment, si bien qu’il doit toujours être sollicité par des sujets plus ou moins importants. Dans la position de Gawain, il est plus facile de penser à des moments de décontraction et d’accepter sa condition de mortel dans la grande roue du Destin. Et puis, c’est aussi dans cette conception de la vie qu’il a pu grandir et mûrir auprès d’Aegon et de Rhaenys.

Spoiler:

Protect my Future

Torrhen Braenaryon & Galai Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Je jouais cartes sur table, avec le jeune homme. Il était de toute évidence expérimenté pour les choses du front, et n’était pas non plus un débutant en matière de protection rapprochée. Il avait été proche de Rhaenys. Il avait partagé une certaine proximité avec elle. Proche du pouvoir des Targaryen, car c’était l’apanage des petits royaumes que de se montrer proche des gouvernants dont on ne vivait finalement pas si éloignés… Que ce soit physiquement, politiquement ou économiquement. Dans ces royaumes de taille modeste, il y avait toujours de la place pour des échanges proches et fréquents, et il était clair qu’en sus de tout cela les Targaryen savaient très bien gouverner d’une façon quelque peu différente de nous autres.

Je hoche simplement la tête quand le jeune homme me remercie.

| Je suis d’accord. Le sens est plus important que tout le reste. |

Je souris quand le sujet du jeune dragonneau est abordé, et qu’il décrit les mêmes difficultés que celles que j’ai pu vivre.

| Vous pouvez essayer, oui. Mais rien ne remplacera son acclimatation à votre propre présence. Si vous devez essayer de le nourrir, je crains que vous devrez alors nourrir mes enfants. Ils s’identifient trop à leur aîné d’écailles. La faute à ma femme, ou à leur sang, qu’importe. Mais ces enfants ont une part de dragon impossible à nier, et moins encore, pour le moment du moins, à quantifier. |

L’homme me répond. Sur un sujet plus léger, mais sans pour autant se laisser toucher ou déborder par les implications de ce que je lui demandais. Gawain explique qu’il n’a que peu d’espoir, ce qui me fait paradoxalement sourire, d’un sourire sans joie.

| Peut-être devriez-vous prendre garde, Capitaine. Car dire devant celui qui se bat pour pacifier le continent que sa lutte n’est que sans espoir n’est pas très avisé. |

Je le taquine, évidemment, sans en penser un mot. D’une certaine manière, j’étais tout à fait de son avis, il fallait bien le noter. Il s’était de toute façon bien rattrapé. J’étais d’accord avec sa « sentence ». Comment ne pas l’être, compte tenu de la situation ? Je prends un air grave, sérieux. Et je ne pouvais qu’être d’accord avec ce qu’il me disait.

| Je suis d’accord, oui. Profiter. C’est le maître mot de toute façon pour maintenir un moral élevé. |

Je me redonne une contenance en toussant doucement, me raclant la gorge par la même occasion d’un petit bruit, avant de continuer sur le sujet.

| Profiter, je compte aussi que vous fassiez aussi cela avec réserve et discrétion. Je ne mésestime ni votre dévouement ni votre professionnalisme, mais nous savons que l’ennemi a déjà tenté d’infiltrer les lits et les cœurs de certains de nos gens, de bien vile façon. |

Et pour cause…

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

La conversation est plus aisée à mesure que celle-ci avance. En tout cas, Gawain se sent plus serein, notamment quand l’Empereur affiche une certaine connivence lorsque celui-ci réalise un hochement de tête. Gawain connaît très bien sa place depuis son enfance. Il n’a pas d’ambition mal placée et souhaite simplement servir son royaume, ou plutôt son Empire, du mieux possible. Même quand cela implique de devoir réussir à se faire accepter par des créatures destructrices ailées. En effet, on ne peut pas vraiment parler de domestication ni de dressage. Ce sont des créatures sauvages, imprévisibles…quand on ne détient pas ce sang de dragon.

« Je suppose Majesté que je ne devrais pas les nourrir de la même manière et que vos enfants préféreront une viande cuite…de manière traditionnelle. »

Ils ont une part de dragon en eux et Gawain devra se montrer prudent. Malgré son fin trait d’humour, il a bien conscience qu’il devra les surveiller avec attention. Pas seulement pour les protéger des menaces extérieures mais aussi pour les accompagner dans leur enfance et leur apprentissage de ce monde. Donner une telle puissance de destruction à des enfants peut amener à prendre des risques suite à des jugements un peu hâtifs et qui seraient probablement dû à leur manque de maturité.

« Hm, non Majesté….Je voulais simplement dire…que ce combat peut durer plusieurs générations. Il n’en est pas vain pour autant. Pardonnez mon manque de…clarté, votre Altesse. »

La remarque a été mal formulée et Gawain tente de se rattraper comme il le peut. Certes, Westeros baigne dans un conflit intense qui s’installe. Cependant, celui-ci pourra porter ses fruits…mais pas tout de suite. Sinon, pourquoi devraient-ils accepter tout ceci ? toutes ces pertes ? Cela n’aurait justement aucun sens. Et si cette guerre se prolonge, les enfants de Torrhen, et bien d’autres devront reprendre le flambeau. La paix sera peut-être acquise au terme de plusieurs décennies mais peut-être est-ce le prix de l’harmonie pour les dieux quels qu’ils soient.

Gawain observe à nouveau l’Empereur en accord avec ses idées lorsqu’il s’agit de vivre sa vie et de profiter de celle-ci. L’homme de Peyredragon redresse la tête toutefois lorsque Torrhen lui demande de faire preuve de réserve et de discrétion. Est-ce formulé de cette manière parce que Gawain est un homme ? Ou parce qu’il a vécu chez les Targaryen pendant un moment ? De toute manière, il ne prétendra pas qu’il n’est pas du genre à soulever quelques cuisses pour des plaisirs passagers. Alors, oui, l’avertissement est en un sens important pour qu’il demeure conscient des risques et que ceux-ci restent dans un coin de sa tête.

« Peut-être que cette réserve et cette discrétion ne seront pas suffisantes si on n’inclut pas la précaution…Je serais en effet bien plus méfiant avec des personnes qui n’ont pas fait leur preuve pour l’Empire. »

Gawain ne se permettrait pas de révéler le moindre intérêt en la matière auprès de l’Empereur. Ce serait quelque part un peu mal venu et si quelque chose doit se réaliser, et bien la vie doit se passer de façon plus traditionnelle. Néanmoins, il en vient tout de même à une confidence. Justement en raison de ce qu’ils viennent de dire un peu plus tôt : il faut profiter de cette existence.

« Je dois vous avouer…Votre Majesté…que je demeure professionnel et vigilant et ce malgré le charme de dame Nelya. »

De là à dire qu’elle se montre agréable avec lui dans le but d’encourager une quelconque parade avec l’homme de Peyredragon, il n’en prend pas le risque. Malgré son intuition.

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Torrhen Braenaryon & Galai Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Le jeune homme et moi échangeons sur nos prérogatives et sur l’avenir, avec la ferme certitude que l’on ne peut sans doute plus faire grand-chose de plus que nous préparer à ce qui s’annonce. Dans ces circonstances on ne peut que se montrer relativement circonspect. Dans l’attente de la tempête qui s’approche. Ce n’est même plus de savoir si elle va venir, qui importe. De cela au moins nous sommes certains. Mais quand, et comment. C’est la raison d’être de son poste, de sa mission. C’est ce qui motive chaque dirigeant à s’entourer. Impossible de tout réaliser par soi-même… Et en matière de sécurité personnelle, privée, c’est encore mieux d’être pleinement concentré sur ce genre de tâche. Mieux vaut organiser la chose avec des professionnels dédiés. Le risque de se tromper, de relâcher l’attention, serait autrement bien trop grand.

Mon métier, sa finesse en tout cas, est de comprendre les risques, de les calculer, afin de pouvoir choisir la solution la plus adaptée.

Je me frotte l’arête du nez, pincée ensuite de mes doigts calleux, soupirant à l’évocation des mœurs de dragonniers et de leur façon de manger.

| Honnêtement, je n’en sais rien. Mais vous n’avez pas à vous occuper de nourriture, seulement de sécurité. Mina Swann, ou Dame Kora et sa fille sont plus à même de gérer les repas, et je gage que l’Impératrice aura pu donner les instructions adéquates à qui de droit… Mais mes bambins, eux, sont encore trop jeunes pour manger de la viande solide. |

Au moins un fait les concernant dont je sois certain. A moins de la couper très fine, et de les laisser faire leurs dents dessus ? Au Nord, on les garde longtemps au lait. Ou au fromage, de gros bouts bien consistants pour qu’ils fassent leurs quenottes sur la meule dorée. Mais je soupire à nouveau, doucement, sans impatience, quand l’homme précise sa pensée.

| Espérons que nous l’achèverons. Par le Feu, par le Sang, et par l’Hiver. |

Devise des Braenaryon. Fort à propos, dans ces circonstances. L’homme se targue de se méfier de ceux qui n’auront pas fait leurs preuves. Mais en vérité, pour un officier dans sa position…

| C’est de tout le monde, dont vous devez vous méfier. Nos enfants ont subi une tentative de meurtre à Accalmie, au sein d’une assistance qui nous semblait entièrement acquise. Des hommes de Foi étaient impliqués. Pensez, Ser, que l’ennemi n’aura de cesse de poursuivre ses manœuvres à grands coups de chantage, de manipulation et de mensonge. N’ayez foi qu’en vous et en vos hommes. Personne d’autre de mon propre conseil. L’expérience m’apprend que même le vertueux peut se leurrer. |

En ces hommes, j’avais confiance. Car rien n’est plus solide que l’âme trempée d’un guerrier, surtout quand il est célibataire et sans famille, sans proches d’aucune sorte avec qui partager un toit ou des richesses. Chyttering semble hésiter, toutefois. Et me confie quelque chose d’assez…

Etonnant. Lui, et Nelya. Mon intendante. Mon amie. Ma… Mon premier amour ? Je ne le regarde pas, pas tout de suite. Mais je relève finalement les yeux vers lui, pour les re-baisser et croiser les mains dans mon dos, faisant une moue de la bouche.

| Vous êtes vous ouvert de votre intérêt auprès de l’Intendante, Ser ? Est-ce réciproque, si c’est le cas ? |

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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Certains jours, on a l’impression de commettre des erreurs en série. Heureusement, si on en commet plusieurs d’affilées, c’est que celles-ci ne sont pas critiques. Sinon on ne serait plus là pour en parler ? Il faut simplement parvenir à survivre au sentiment de honte et de frustration. L’Empereur semble dérangé par certaines interrogations du chevalier. Gawain a peut-être été trop songeur sur la manière avec laquelle il peut, tout du moins, faire accepter sa présence entre les héritiers de l’Empire et ces créatures mythiques. Alors, l’homme de Peyredragon opte pour un hochement de tête classique et respectueux.

Autre sujet problématique : la fin de cette guerre. La volonté de la terminer en y adjoignant la signature du Nord, des Targaryen, et de l’Empire semble clore la discussion. Il serait délicat pour Gawain de continuer sur ce thème alors qu’il vient de tenter de se rattraper pour préciser sa pensée. au fond le chevalier n’a pensé à aucun moment que cette lutte était sans espoir. Il voulait mettre en avant le fait que cette quête pourrait être longue mais il s’y est peut-être mal pris ou peut-être est-ce tout simplement un sujet crispant pour l’Empereur.

Forcément, sur une si belle lancée, il faut que le chevalier de Peyredragon laisse une faille béante dans sa réponse. La méfiance à l’égard de tous est une prérequis indispensable. Même envers ceux qui apparaissent comme les plus fervents défenseurs de l’Empire. Comme l’Empereur le dit, certains auront recours à bien des moyens retors pour s’approcher du cœur de l’Empire et parvenir à leurs fins. Gawain déglutit, droit sur ses grandes cannes mais un peu rigide et crispé du coup.

« C’est bien entendu Votre Majesté. »

La suite de la discussion est toute aussi…perturbante au premier abord. Le chevalier ressent un certain malaise au vu de la gestuelle de l’Empereur. Peut-être se fait t’il tout simplement des idées ? Peut-être que l’homme de Winterfell a été progressivement agacé par cette discussion ? Gawain inspire profondément, prenant davantage le temps de réfléchir avant de s’exprimer.

« C’est juste une impression pour le moment Votre Majesté. Je prends le temps…De toute manière...j’ignore si une relation pourrait être compatible avec ma fonction.. »

Un peu perturbé, surtout par ce que pourrait penser l’Empereur de ces confidences, le chevalier de Peyredragon est toutefois tout à fait honnête sur le sujet. Est-il en colère ? agacé ? surpris ? Le chevalier tente de respirer un peu plus profondément pour retrouver plus de contenance. Son regard est réticent à l’idée de croiser celui de l’Empereur. La crainte d’avoir été maladroit, une fois de plus, est bien présente.

« Pour être honnête, je ne m’attendais pas à aborder de tels sujets en venant à votre rencontre. »

Le chevalier tente de faire bonne figure et de faire avancer la discussion sous un angle positif. Mais, il est aussi possible qu’il ait commis une nouvelle maladresse. Quoi qu’il en soit, il saura continuer d’occuper sa fonction avec loyauté et détermination même si il n’a pas su convaincre l’Empereur.

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Torrhen Braenaryon & Galai Chyttering

Forteresse de Peyredragon, Semaine 3 du mois 1 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Je reste coi, largement incertain quant à l’attitude que je dois désormais adopter. Je ne sais pas du tout quoi dire, ni quoi faire, car ce n’est clairement pas le genre d’affaires auquel je suis habitué. Celles du cœur, voire simplement du désir, ce n’est jamais un sujet que j’ai abordé à la légère. Même chez mes plus proches amis je me suis toujours abstenu du moindre conseil, de la moindre intercession. Ce n’est pas tant de la retenue polie que de la gêne. J’ai longtemps été malheureux en amour, et ce que je partage avec Rhaenys ne regarde que nous. D’autant qu’aborder ces sujets casse un mur invisible entre l’homme de troupe et son supérieur hiérarchique, ou bien entre le suzerain et le vassal. Nous devenons… Non pas intimes, mais « privés ». Nous nous connaissons mieux. Mais je sais depuis le temps, que c’est aussi une arme à double tranchant.

Je reste pensif quand le fier guerrier évoque à tâtons les limites de ses prérogatives au sein de la Garde Sombryndor. Je ne peux pas répondre de façon nette et ferme, pour la simple et bonne raison que le sujet ne s’est jamais fermement posé avec Rhaenys et que je ne me rappelle pas l’avoir abordé avec elle. De mémoire, nous souhaitions organiser un ordre qui soit tout entier tourné vers sa vocation première. Je me frotte la barbe sur le menton, dans une attitude pensive, réservée. Celle que je ne quitte finalement qu’assez rarement.

| Et bien, commencez par vous référer aux statuts Sombryndor. Je ne les ai plus en tête, il nous faut le vérifier. |

Et l’homme se confie sur ses doutes, surtout ceux de m’en avoir parlé en premier lieu… j’esquisse un vague fantôme de sourire, poli mais sans joie. Je me détourne à nouveau, vais me servir un peu d’eau, une fois n’est pas coutume. Cela ne doit pas me détourner de ma mission, de mon but absolu. Nelya est libre, elle… Et j’aurais bien mauvaise grâce de lui imposer quoi que ce soit à elle, compte tenu de tout ce qu’elle a déjà sacrifié pour notre cause commune, ce qui la rebutait jadis.

| Pour être honnête, vous auriez pu faire pire choix que celui là, capitaine… |

Je bois. Me redonne une certaine consistance. J’inspire, avant de me retourner vers lui.

| Ecoutez, vous êtes adulte, et libre. Nelya Omble également. Elle est veuve, toutefois. Vous ne pourrez vous afficher en public. Et si vous devez lui faire la cour, faites le en dehors de vos gardes. Je ne veux pas qu’un éventuel… Hum… Rapprochement, entre vous, ne vous éloigne l’un comme l’autre de votre service. Si cela devait empiéter, alors, vous devrez y mettre fin, ou quitter votre office. Est-ce que cela vous paraît honnête, capitaine ? |

Je ne sais pas très bien ce que je suis en train de faire, mais ça me semble être la seule voie possible, la seule décision qui puisse être envisagée.

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Spoiler:

L’étrange impression d’avoir abordé un sujet sensible, comme si personne n’en détient la maîtrise ou la solution, saisit le chevalier de Peyredragon. Tout cela est d’autant plus étouffant que cette situation est vécue avec l’Empereur. Il est…et bien à la tête de cette fédération de Royaumes et par conséquent celui qui détient l’autorité légitime sur les femmes et les hommes qui oeuvrent à son service. Si on ajoute Rhaenys dans l’équation, la gêne apparaît inévitable et Gawain grogne contre lui-même pour s’être lancé sur ce terrain glissant.

Se voyant invité à observer plus en détail les statuts Sombryndor, Gawain ressent un certain embarras. Ce n’est pas ce qu’il veut, pas tout de suite, pas dans un premier temps. Il n’en était pas là. Son choix n’est pas fait, il tient juste à signaler qu’elle a su susciter son intérêt. L’Empereur reprend davantage d’aplomb comme si la surprise était passée et qu’il tenait enfin la la manière la plus appropriée pour aborder le sujet.

« Il n’était pas question que cela ait une quelconque influence sur mon devoir, Votre Majesté. Je ne baisserai pas la garde et évidemment, vos mots sont honnêtes. Il n’en aurait pas été autrement. »

Il en sourirait presque, dans quelques semaines, quand il se souviendra avoir évoqué le sujet avec courage mais aussi avec fragilité face à l’Empereur, un peu comme un jeune garçon pris en flagrant délit par son père.

« Comme je vous l’ai dit, nous n’en sommes pas là et mon choix n’est pas fait parce que je pense que cela suppose une réflexion un peu plus longue. N’est-ce pas quelque chose auquel vous avez pris vous-même le temps, même si il y avait certainement beaucoup plus d’enjeux à prendre en compte ? »

Gawain veut rendre son explication plus crédible. Il n’a aucunement l’intention de causer des troubles et des soucis à l’Empereur. Il craindrait les conséquences, c’est une évidence. Mais, au-delà de cela, il n’a aucunement l’intention de lui causer du tort. Gawain n’éprouve aucun grief contre lui et n’a jamais été perturbé à l’idée de le voir épouser Rhaenys. Mais ça, peut-être était-ce aussi une différence culturelle qui fait qu’ils ne sont pas conditionnés tous les deux de la même manière. A vrai dire, Il ne connaît que peu de choses des mœurs nordiennes et il est possible qu’ils n’aient pas tous les deux les mêmes repères ou la même manière de vivre les relations avec le sexe opposé.

« Pour l’instant il n’en est rien mais si ce jour doit venir, je ferai les choses de manière conforme et officielle. J’espère ne pas avoir été inconvenant, ce n’était pas mon intention. Surtout pas durant cette période où nous devons nous confronter à toutes ces menaces. »

Ce plaidoyer n’est peut-être pas le plus efficace et le plus percutant de la Cour mais il a le mérite d’être authentique.

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Je reste surpris, en proie à une forme de malaise devant cette situation que je n’ai ni cherchée ni souhaitée. Je sais bien que je fais ce que je peux à mon échelle, et que je ne peux pas prétendre tout régler. Je ne sais pas non plus ce que je peux souhaiter, ni vis-à-vis de Nelya ni du reste. J’ai le sentiment étrange et dérangeant de vouloir tout (trop ?) contrôler, et de me retrouver dans une position qui n’est pas la mienne au départ. Je sais bien que je ne peux pas me montrer trop présent dans l’intimité de ceux qui me suivent. Mais par définition, ceux qui s’occupent –et protègent- mon intimité ne peuvent certainement pas prendre à la légère le sujet de la leur, d’intimité. Etrange et froide constatation… Quels sacrifices sommes-nous tous prêts à faire, collectivement ou individuellement, pour la réussite d’un idéal que l’on attend de nos vœux ?

| Bien, je n’en attends pas moins de vous, Ser. |

Prendre le temps et me questionner… Cela peut passer pour une forme d’effronterie. C’est malvenu, mais ce n’est pas un affront direct pour autant et je ne me vexe pas. Je comprends que le sujet tient à cœur de l’homme, et qu’il ne veut pas de trop s’empresser… Quelque part, je préfère évidemment le savoir dans les jupons de Nelya que dans ceux de Rhaenys, qui a longtemps eu bien trop de prétendants à mon goût. Nelya… Nelya est différente. Pour beaucoup de raisons, dont aucune que je sois prêt à avouer concrètement, ni même à considérer.

| J’ai pris le temps, c’est vrai. Mais en tant que Roi, j’avais les responsabilités d’un pays entier. Je ne dis pas que vous n’avez pas votre propre fardeau ; il est important, lui aussi. Mais si vous devez faire quelque chose, ne tardez pas. Je peux plus facilement remplacer un homme loyal doué à l’épée, en temps de guerre, que vous l’amour d’une vie si cela doit s’avérer être le cas. |

Je me repenche sur les documents empilés sur mon bureau.

| Ce sera tout, commandant. Merci pour votre service et pour votre franchise, vous m’en reparlerez s’il doit y avoir du nouveau. |

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And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Il aura fallu trouver une issue et une certaine contenance pour se sortir de cette situation étriquée. Gawain n’avait pas souhaité perturber outre mesure l’Empereur dont les sujets de préoccupations sont divers et variés et alimentent jours et nuits sa chancellerie de nouveaux tracas. Alors, la situation personnelle d’un simple chevalier de Peyredragon demeure d’une importance toute relative…encore que son rôle en tant que Première Lame de Sombryndor contrebalance tout ceci et nécessite au moins d’y prêter vigilance. C’est peut-être ce qu’il signifie en parlant de fardeau. Dans le même temps, celui qui vient du Nord préférerait à première vue que la réflexion de l’homme de Peyredragon ne s’éternise pas trop longtemps.

« Je comprends bien, Votre Majesté. »

L’entretien se termine plutôt naturellement après ces échanges qui ont pourtant parfois placé Gawain en position délicate. Les lettres et rédactions couvrant le bureau de l’Empereur rappellent à tous qu’il faut s’atteler à la tâche.

« Merci à vous pour votre écoute, Votre Grâce. Je reviendrais vers vous sans tarder dans ce cas. »

Le chevalier exécute sa révérence, comme le veut le protocole, avant de tourner les talons. Cet entretien aura été vraiment particulier. Une discussion marquée par son étrangeté et les liens qui existent entre eux de par les femmes qu’ils connaissent. Toujours est-il que Gawain n’entretient aucune rancœur et aucune tension à son égard. Que l’Empereur vienne du Nord ou pour toute autre raison plus intime. Peut-être leur fallait t’il cette entrevue pour apprendre à se connaître un peu plus directement et estomper cette distance un peu perturbante qu’il pouvait exister entre eux. C’est tout un symbole d’ailleurs que ces mots aient pu s’échanger à Peyredragon. En définitive, si Gawain ressort de la pièce un peu songeur, il est en revanche satisfait d’avoir pu enfin discuter un peu plus directement avec l’Empereur. Maintenant, il va falloir penser à la suite et surtout à ses propres choix. Cela ne semble pas si simple. Les Dieux, le ciel, les étoiles finiront t’ils par le guider ?

Spoiler:

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