Barristan Dayne

Barristan Dayne a appris très récemment par missive que la Princesse Deria ne comptait pas laisser les attaques contre Dorne impunies. Il adhère à de vigoureuses dispositions prises contre les ennemis de la Principauté mais ne cautionne pas forcément une reprise directe des hostilités. Il reste quoiqu'il en soit hautement loyal aux Martell et n'aurait rien contre le fait que les ennemis de Dorne, partagés en deux camps, puissent s'entretuer ; il n'y a pour lui qu'à cette condition que la Principauté puisse redevenir une puissance de premier plan. Il subit avec hargne la présence de septons sur ses terres, mais sait qu'il n'a pas le choix et que Dorne ne peut pas se permettre de s'aliéner le Bief, qui dispose encore de troupes et de flottes positionnées en des endroits clés de la Principauté. L'équilibre entre force affichée envers les belliqueux voisins de la Principauté et compromis avec ces mêmes puissances pour éviter de nouveaux combats est précaire, mais Barristan ne souhaite en aucun cas de nouvelles confrontations armées, même s'il n'oublie pas la trahison impériale ni les brutalités bieffoises. L'urgence pour lui, est de réduire au plus vite les prémices de rebéllion qui agitent la Principauté et en compromettent l'unité; il faut que les nobles rétifs, comme les Brooke et les Gargalen, se remettent à payer leurs impôts.

Barristan, malgré sa précense bien plus importante aux Météores, continuait néanmoins à être aussi présent que possible pour la princesse de Dorne. Deria Martell lui avait accordé depuis longtemps sa confiance et il lui en était pleinement reconnaissant pour cela. C'est pourquoi il faisait de son mieux pour pouvoir répondre aux exigences de sa souveraine. Pour autant, il n'en n'oubliait pas pour autant qu'il lui fallait également s'occuper de la terre sur laquelle il était né, tout comme ses frères ainsi que son fils. Les choses avaient bien changé aux Métérores, entre le Bief qui les avait attaqué, la mort de Enguerrand, le fait que le Bief continuait à faire pression sur le royaume et sur ses terres, sans parler du mariage avec son ancienne belle-soeur. Depuis longtemps, Nalia était en charge de domaine, et aussi en charge de son fils Davos, et il était vrai qu'elle s'en sortait particulièrement bien aux vus des circonstances, même si le lord de la maison Dayne n'était pas toujours d'accord avec les décisions qu'elle pouvait prendre. L'idée d'un remariage avec l'épouse de son défunt frère n'était jamais venu à l'esprit de Barristan. Certes, il avait pleinement conscience qu'il lui faudrait sans doute reprendre une épouse, même si Davos était là. Un seul enfant, un seul héritier, cela laissait bien peu de marge pour pouvoir assurer la lignée des Dayne, même si son frère Robb était toujours en vie. Davos était un enfant solide, mais la guerre se rapprochait, des hommes allaient mourir inévitablement et la jeune génération viendrait un jour ou l'autre à prendre la place de ceux qui étaient tombés au combat, et on pouvait se retrouver plus vite qu'on ne l'imaginait avec une épée à la main en train de croiser le fer avec un ennemi. De plus, les Météores avaient déjà été attaqués, cela pouvait parfaitement recommencer, et s'ils avaient épargné Davos une fois, il n'était pas certain qu'il aurait la même chance la prochaine fois.

Alors le mariage avec Nalia était peut-être une idée saugrenue, mais néanmoins elle était logique, et cela évitait peut-être autant de problème que cela pouvait également en causer. L'affaire avait été faite de toute manière, et à présent, elle était donc devenue son épouse. Pour autant, entre eux, les choses n'avaient pas beaucoup changés, ils avaient partagé leur couche lors de leur nuit de noces et cela s'était certes reproduit depuis sans que cela ne devienne une habitude pour autant. Cela ne posait en soit aucun soucis pour son époux et il continuait presque sa vie comme elle l'était avant. Il était en plein entraînement au maniement de l'épée avec son fils, quand on lui fit savoir que son épouse le demandait. Il ne s'arrêta pas immédiatement après l'irruption du serviteur et fit même attendre un peu plus celle-ci en revêtissant une nouvelle chemise, l'odeur de la sueur n'était pas quelque chose de plus doux qu'on pouvait faire sentir à une femme. Puis enfin il se décida à se présenter dans la bibliothèque comme elle lui avait demandé de le rejoindre ici sans lui donner davantage d'informations sur la raison. Il n'appréciait guère d'être convoqué, qu'elle soit son épouse ou non. Cependant il n'en fit pas la réflexion, ne voulant pas déclencher les hostilités à peine avait-il passé le seuil de la porte. Surtout qu'elle semblait nerveuse à cet instant.