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 Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]

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MessageSujet: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyVen 6 Sep - 0:18

Vaincre ou mourir mais ensembleHelena & Yoren

Juché sur mon impétueuse monture de guerre qui renâcle furieusement dépité de n'avoir pu briser d'os sous ses sabots, je peste et maugrée dans ma barbe des obscénités à la face du monde tandis que sous mes yeux débordants de rage pure s'éloignent les quelques navires dont nous disposions pour la campagne du printemps. Boutres construits en secret à même le fleuve inestimables outils dans les mains d'un général au cœur de pirate. Pertes à la valeur hautement symbolique et sentimentale aux yeux d'un chien de guerre, capitaine émérite, amoureux de la navigation devenu roi. Si je considère le Conflans et sa verdure rafraichissante comme un havre de paix revenant de droit à ma maison, mon peuple et moi-même ce sont les flots qui représentent mon véritable foyer. Et si les eaux placides de la Nera ne valent en rien les étendues capricieuses et tumultueuses de la baie du fer né icelles restent des émanations de la volonté du Noyé.


Si mon cœur saigne ce n'est pas seulement parce que des centaines d'hommes sont morts par loyauté là ou des centaines d'autres ont trahi leur serment de féauté, que ma capitale somme toute ridiculement modeste brule encore, que mon peuple se terre par peur offense suprême à mon autorité et à la loi royale, que ma reine ait été mise en danger. Non, si la colère dévore ardemment mes entrailles et laisse une trainée de feu dans mes veines c'est parce que j'espérais secrètement et sincèrement que les leçons du passé avaient été comprises. Que les membres d'une même maison ne peuvent en aucun cas se dresser les uns contre les autres sans faire insulte aux dieux et à leur sang en jouant le jeu de ses ennemis. Mais, ce n'est pas le fait que ce soit Heda l'instigatrice pourtant une femme que j'avais aimé de tout mon ètre de toutes les manières permises au point de lui confier les plus hautes responsabilités du pays après les miennes et celles de mon épouse. Une femme à laquelle je pensais pouvoir confier ma vie et qui m'avait sauvé à de nombreuses reprises, m'avait soutenu dans mon ascension au sein de la flotte de fer et pensais dévouée au pont de me suivre jusque dans les sept enfers. Ni celui que le commanditaire fut mon propre neveu.


Un jeune homme que j'avais personnellement pris sous mon aile en dépit de son statut honni par son ascendance et au rang de rival potentiel. Un prince que j'avais tenté de considérer comme un fils que je n'aurais peut-être jamais allant jusqu'à le nommer héritier présomptif en dépit de mon union royale avec la maison Bracken. Persuadé que je ne survivrais pas à cette guerre et que les idéaux hérités de la pensée de Joren nous rapprochait suffisamment pour nous épargner ce genre de tragédies iniques. Non, si je m'en voulais terriblement en cet instant c'était parce que j'avais bien trop fait confiance en des proches oubliant les cruelles et sombres leçons d'Harren le Noir. Cela ne se reproduirait définitivement plus. Les souverains n'ont pas d'amis seulement des ennemis et des sujets. Ressentant le besoin irrépressible de me défouler je fis volter Bucéphale jusqu'à l'une des files de capturés tenu en respect par de loyaux défenseurs du royaume et libérant Renaissance de son fourreau faisait voler une tète dans les airs d'un mouvement brutal.


-"Voilà le seul sort qui attend les renégats souhaitant la destruction du royaume. Pour le crime suprême de trahison envers son roi vous êtes condamnés à mort. Noyez les fer nés par grappe de dix. Leur sacrifice apaisera le Noyé et nous accordera ses grâces pour la campagne à venir. Quant aux quelques riverains et étrangers coupables. Que leurs tètes soient placés en haut des remparts."


Faisant faire demi tour à ma monture agressive sous le regard de mes hommes dont certains s'activaient déjà à remplir la besogne de bourreau, je levais symboliquement ma lame saignante au dessus du chef pour galvaniser leur ardeur. Des acclamations retentirent mais je savais que le prestige de ma maison venait d'ètre taillé en pièce par ceux là même qui auraient du le défendre. Escorté de ma troupe de gardes royaux, j'atteins le cœur du bourg et décide de participer aux chaines visant à éteindre les derniers incendies. La vingtaine de géants insulaires me protégeant fait montre d'une efficacité terrifiante et la tache s'achève plus rapidement que prévu. Je prends ensuite le temps de rassurer la population autant que faire ce peut. Exercice hautement périlleux car notre royaume semble habitué à la guerre civile ce qui m'attriste au vu du nombre de royaumes souhaitant nous abattre.


Mes quelques paroles n'ont pas l'effet escompté mais je ne saurais m'en formaliser devant les stigmates de l'explosion de violence incongrue ayant eu lieu ici. Alors que je prends finalement le chemin de la forteresse afin de m'assurer de la sécurité de mon épouse mes généraux Erwan Rivers oncle de la reine et Victarion Valleuse me font parvenir par estafettes des nouvelles des bataillons. L'armée est sous contrôle et en casernement. Les chiffres des pertes ainsi que les preuves incriminant ma conseillère me parviennent également. Une fois dans la cour pavée, je me laisse glisser de cheval pour constater la présence de la cour, des Chevaucheurs du Crépuscule entourant ma reine les traits tirés par l'anxiété et la colère mais toujours superbe de magnificence. Décidant d'une modeste allocution afin de rassurer cette modeste foule, je lance d'une voix claire et forte.


-"Cette victoire a le gout d'une défaite. Oui, une défaite car je pensais que les leçons cruelles de l'histoire récente avaient été comprises par la maison Hoare. Il s'agit néanmoins d'une victoire bien que cruelle car elle a prouvé que la loyauté signifiait encore quelque chose en ce bas monde et que mon armée compte nombre d'hommes d'honneur. Chevaliers, capitaines, soldats, barons, guerriers, commandants mais également dames et demoiselles votre souverain vous remercie de votre valeur ainsi que votre fidélité. Je ne saurais ètre plus fier d'ètre votre roi."


Jetant mon épée dans les mains d'un géant insulaire couvert de maille je me précipite en quelques foulées vers le carré dans lequel se trouve Helena et après avoir adressé un signe de tète de remerciement à son cadet et porte étendard du corps de mes compagnons vois la formation avec une pointe de respect et de crainte s'ouvrir avec fluidité sur mon passage. Une fois face à mon épouse, je pose mes mains gantés de cuir sur son visage avec délicatesse et plonge mon regard dans le sien.


"Ma dame. Constater que vous êtes sauve est une récompense inestimable. Votre sort m'a taraudé d'inquiétude le long de ma chevauchée de retour. Je n'aurais su me pardonner si l'on avait attenté à votre vie. Je tiens à vous remercier solennellement car sans vous je ne serais plus roi à cette heure. Vous avez été exemplaire."


Puis, dans un élan fougueux mu par une vague d'émotions contradictoires je plaque mes lippes contre les siennes dans un échange passionné envoyant valser le protocole et l'étiquette. Le baiser d'un survivant d'un homme rompu à vivre sa dernière heure sur le champ de bataille. Je ne sais pas si en cet instant je ne suis pas celui en ayant le plus besoin eu égard à la frayeur de voir s'écrouler tout ce que j'avais patiemment crée, les fondations d'un jour nouveau pour le Conflans et les Iles de Fer mais surtout la fin certaine du royaume.


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyLun 21 Oct - 22:35

Vaincre ou mourir mais ensembleHelena & Yoren


Je ne comprenais pas l’air victorieux de mon jeune frère, certain sans doute qu’il était de notre capacité à nous défaire de toute malchance et je sentais l’envie me parcourir  en contemplant son visage satisfait et confiant, savourant la plus insignifiante des victoires alors que moi, j’étais incapable de trouver un quelconque réconfort. Nous étions peut être  résilients, mais je ne voulais pas être la reine d’un royaume résilient, constamment occupé à se relever des mêmes afflictions. Et bien qu’indisposée à cacher la colère dessinée par mes traits creusés, je supportais encore les murmures de la cour, qui cette fois, murmurait à notre avantage. Nous avions rejoint l’extérieur de la forteresse, après que les dernières nouvelles concernant le coup d’état manqué et les actions du roi m’avaient été transmises. Les cendres commençaient à peine à retomber et avec m’envahissait la frustration qui avait été balayé par toute l’agitation arrivée plus tôt.

L’attente ne fut pas très longue, mais mon impatience la rendit interminable, si bien que lorsque les sabots de la monture du roi se firent entendre, je ne pus m’empêcher un soupire  de satisfaction masquant sans doute une forme d’exaspération. Je le suivis du regard, prenant le temps de détailler son visage marqué, jusqu’à essayer de deviner ses pensées, qui j’en étais certaine pouvait aisément rivaliser avec la noirceur des miennes. Je ne savais s’il avait peur, ou si tout comme moi, il était incapable d’identifier ce qui en ce moment même, rendait l’atmosphère aussi irrespirable. Mon roi, qui m’avait laissé m’inspirer de sa force et de sa pugnacité, devait maintenant puiser dans des forces qu’il ne s’imaginait pas avoir, afin d’affronter une trahison qu’il ne pensait jamais vivre.  Mon regard s’attendrit quelque peu, le voyant descendre de sa monture et s’avancer vers la cour, endossant ce rôle de souverain qu’il n’avait jamais souhaité, alors que ses piliers semblaient prendre plaisir à se dérober sous le poids de la loyauté. Il prit la parole et par instinct mon regard dévia vers la cour, attentive aux paroles du roi, leur serment de loyauté n’ayant été que renforcé par ses évènements et pourtant, le réconfort ne vint toujours pas. Je surpris quelques discrets regards de certains nobles, auxquels je me contentai d’acquiescer  légèrement pour finir par reporter mon attention sur Yoren.

Il me fut impossible de retenir ce franc sourire, alors qu’à son passage s’écartaient les chevaucheurs du crépuscule, tout comme je ne pus retenir cet élan de passion alors que mon impatience finit par mourir sur ses lèvres. Mes mains vinrent entourer les siennes et en réponse à ses paroles, un sourire en coin se dessina sur mon visage.

« Vous savez qu’il en faut bien plus pour m’éprouver »


Je lui murmurai en soupçon d’orgueil dans la voix, avant qu’une de mes mains vienne se poser sur sa joue.

« Et il est inutile de me remercier mon roi, attendez donc que nous gagnions  … »

Puisant l’espoir je ne sais où et nourrissant une ambition devenue folle, parce que de plus en plus compliqué à concrétiser.

Oubliant presque la présence de la cour, expressément rappelée par le léger raclement de gorge de mon oncle, je me retournai vers celle-ci, lui adressant mes derniers respects afin qu’enfin, ils puissent me laisser un peu d’espace. Fatiguée que j’étais de couvée cette colère lancinante.  
Nous nous retrouvâmes rapidement seuls, avec pour seul bruit de fond, les écuyers au travail et le tintement des armures du peu d’hommes qui nous entourait encore. Je pris le temps de  plonger mon regard dans celui de Yoren, d’y détailler les différentes nuances avant de déglutir douloureusement, ravalant de force ma rage et de lui murmurer, la voix tintée de hargne.  

«Tu n’en mourras pas, j’espère que tu le sais … »

Ne sachant pas me faire autre chose qu’impétueuse et réprimant pour l’instant, cette envie o combien pressante que j’avais, de laisser  ma colère allègrement s’exprimer au sujet de la désillusion, nommée Heda.



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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyDim 27 Oct - 18:09

Le murmure empreint d'un orgueil altier digne d'une véritable souveraine me tire un sentiment de fierté d'une puissance inouïe. Certainement décuplé par le fait qu'en cette tragique journée qui aurait du n'ètre qu'une de plus sur le chemin vers la reprise de la lutte implacable pour la survie de notre royaume ainsi que la construction de notre rêve commun pour le Conflans et les Iles de Fer nous venions de manquer de tout perdre. La Volmark devenue traitresse alors que j'avais fait d'elle le second personnage le plus important de mon héritage juste après mon couple et ce avant mon propre neveu cet ignoble parjure et Myria mon amante salvatrice ainsi que ma conseillère la plus expérimentée comme la plus solide dans les terres de l'Ouest, il ne restait plus que la née Bracken et moi. En somme, cela tenait de la simple logique comme si le destin eut voulu que nous soyons seuls dans cette histoire. Tètes couronnées par la force des choses ainsi que le caprice des hommes. Seuls contre une multitude, seuls contre les renégats, seuls contre le monde. Comme le voulait les paroles de ce prédicateur des sept au sein du septuaire local. Ce qui pour un homme comme moi hédoniste jusqu'au bout des ongles représentait une drôle d'évolution aussi radicale que cocasse et pourtant de manière bien étrange appréciée.


Je sens la rage dévorante d'une haine infinie s'insinuer dans mes veines alors que je repense aux derniers évènements ayant ébranlé toute la stabilité insufflée par mes efforts pour tenter de sauver quelque chose de la débâcle paternelle. Cette colère dangereuse car source de violence sauvage qui était capable de me brouiller l'esprit. Il me suffit de fermer les yeux pour voir la Volmark et ses fidèles s'enfuir en me volant ma flotte fluviale tout en terrifiant ma population en usant de brasiers pour ralentir la marche loyaliste aussi brutale qu'une vague vengeresse. Assoiffée du sang des renégats faisant le jeu de l'empire ces couards n'aspirant qu'à fuir la queue entre les jambes sous prétexte que l'ennemi semble invincible. Incapables d'avoir une vue d'ensemble sur l'échiquier stratégique global. Mais, ce cocktail explosif d'émotions mortifères reflue dans les profondeurs de ma carcasse meurtrie dès que sa main froide se pose sur ma joue. Ce simple contact moins passionné et charnel que le baiser conquérant des instants précédents quant à lui mu par le besoin impérieux de constater la réalité de sa survie, sa bonne santé ainsi que sa majestueuse présence n'est en rien moins intime et réconfortant. Bien au contraire, il apaise l'âme écorchée que je deviens un peu plus à chaque coup de poignard dans le dos. Les rois n'ont pas d'amis seulement des ennemis et des sujets disait le Noir du haut de son trône intimidant. La leçon aura été cruelle mais elle aura eu le mérite d'ètre comprise à la dure. Je ferme les yeux sous la pression délicate de cette main aimée autant qu'aimante. Mais, ce ne sont pas des morts en sursis que j'aspire à exécuter de mes propres mains qui m'apparaissent mais ce futur pour lequel je me battrais jusqu'à mon dernier souffle.


Ne répondant rien à sa remarque, je me contente d'un modeste hochement du chef. Et, de la même manière qu'elle avait parfaitement gérée cette crise détestable elle prend les choses en main avec une autorité si naturelle que l'on pourrait légitimement se demander si ce n'était guère elle l'héritière de sang royal et moi le noble chanceux. Il faut dire que le prestige et la puissance de la maison à l'étalon cabré lui a de fait accordé le droit de commander aux destinées là ou le batard que je fus n'avait que pour perspective de guerroyer encore et toujours sans oublier l'exécution des basses besognes. Elle avait sauvé ma couronne et la sienne par la même occasion. Helena venait de sauver rien de moins que notre règne sur ces terres meurtries et cela me semblait bien  plus que ce que j'avais pu faire au cours des derniers mois. Observant le départ de la cour qui s'éloigne avec dignité sans cancaner pour une fois probablement marquée par la solennité de l'instant, je détaille ma reine l'œil brillant d'admiration. Je peux sentir son humeur comme si c'était la mienne. La Hoare est éreintée et en colère. Désormais seuls à l'exception des écuyers s'occupant de mon cheval ainsi que des montures des gardes royaux m'ayant accompagnés dans mon inspection des postes avancés sans oublier les Chevaucheurs du Crépuscule au grand complet je m'ébroue à l'image d'une bête furieuse avant de saisir sa main pour  la porter à mes lippes.


-"Tu as sauvé notre règne en ce jour Helena ! Sache que je ne saurais ètre plus fier du choix de mon épouse. Je savais que tu serais parfaite pour ce rôle."
Puis, passant une main sur mon visage couvert de la suie récoltée lors de la lutte contre les incendies ravageant le bourg je me mis à faire les cent pas dans la cour. Tournant comme un lion en cage sous le regard des soldats d'élite encore marqués par l'inquiétude au point de garder la main sur la garde de leurs armes respectives. Cette garce d'Heda ! Sa pourriture de frère ! Et ce neveu ne valant guère mieux que Joren ! Avaient t'ils basculés dans la folie pour tenter d'abattre l'ouvrage si fragile que nous nous étions échiné à bâtir ou étaient ce seulement des opportunistes pitoyables ? Peu importe, je les voulais morts jusqu'au dernier. Me calmant de nouveau en croisant le regard de mon épousée. Je m'immobilise d'un mouvement.


-"Oh non je n'en mourrais pas ma chère sinon de honte ! Honte pour avoir fait confiance à la mauvaise personne sous prétexte que nous nous connaissions depuis l'enfance. Honte d'avoir tenté de me montrer plus parent que souverain avec une vipère adolescente. J'aurais du abattre ce morveux pendant la retraite. Et cela vois tu est bien pire qu'une mort physique. Car, cela donnera de la matière à nos détracteurs. Chose dont nous n'avions guère besoin."
Rejoignant la reine, je saisis sa main dans la mienne avec une douceur qui m'était devenue naturelle en sa compagnie mais ne cessait de m'étonner en toutes circonstances. N'ayant jamais été enclin à ce sentiment. Je dépose un baiser sur son front avant de reprendre.
-"Je sais pertinemment qu'il faut bien plus en effet. Une guerre sale, longue et sanglante au milieu du Conflans probablement. J'ai besoin d'un bain. J'empeste, suis couvert de suie et bien trop tendu pour mon propre bien. Rejoignons nos appartements. Nous y serons plus aise afin de discuter de cette sombre journée."

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyLun 18 Nov - 19:04



Immobile, je ne pipais mots face à son agitation, attentive à ses mouvements à défaut de pouvoir les imiter ; mes mains qu’il avait quitté quelques secondes plus tôt restaient nerveusement liées par-devant mes hanches alors que de mon regard acier, ne s’autorisait pas à le quitter. Moi qui me pensais repue de colère, je me surpris à me nourrir de celle de mon époux, qui contrairement à moi avait eu le privilège de l’assouvir ne serait-ce qu’un peu.

Son regard croisa le mien et une de mes mains quitta l’autre pour se tendre vers lui, l’invitant à me rejoindre et cesser alors ses allées et venues courroucées. Ses lèvres sur mon front m’arrachèrent un sourire paisible, rapidement étouffé par les mots qui suivirent. Je me contentai d’un « Très bien » du bout des lèvres lorsqu’il me proposa de rejoindre nos appartements tout en évoquant l’épique mais bien sinistre fin qu’il s’était imaginé.
J’ignorais s’il l’avait pensé, ou si les mots s’étaient échappés de ses lèvres par mégarde, tant les épreuves et l’isolement semblaient nous préférer à ceux que nous nous préparions à affronter. Il n’en restait pas moins que je n’imaginais point de fin et que cette déclaration consciente ou non ne faisait qu’assombrir cette journée déjà bien ombrageuse. Je me fis silencieuse sur le chemin des appartements royaux, ne prenant pas la peine de relever les sérieuses mais discrètes révérences provoqué par notre passage, jusqu’au calme et au vide du couloir royal.

Les gardes royaux raffermirent leur posture en nous voyant arriver, puis précédant le roi, je pénétrai dans notre chambre avant de me retourner vers lui au claquement de la porte.

 « Je ne pense pas que la situation soit totalement en dehors de notre contrôle. Il serait plus prudent de voir si les serments de loyauté s’intensifient au fil des jours … »  

Je laissai échapper un léger soupire, prenant le soin de relever et nouer mes cheveux.

  « … Cependant, il semblerait que les traitres soient condamnés bien plus sévèrement que nous. Des mots que j’ai échangés, notre règne n’est pas menacé en notre royaume. Je ne sais pas s’ils nous suivent parce qu’ils nous sont loyaux ou parce qu’ils croient en nos chances de victoires.

Je me rapprochai de lui, entreprenant de commencer à le dévêtir, les mouvements assurés, presque brutaux et la voix irritée

« Nos chances de victoires qui … qui se porteraient nettement mieux si nous n’avions pas eu à essuyer cette tentative de renverser notre règne »  

Je déglutis, ma main se resserrant sur le tissu de sa tunique. Pensant à tous ces efforts méprisés par ceux qui avaient choisi de nous désavouer en public, à ces heures passées à maitriser le fer. A cette foi qui m’animait, à ce projet qui me portait jour après jour aux cotés de Yoren. Étions-nous les seuls à le voir ? Les seuls à y croire ?
Je frappai sur son torse une, puis deux fois, plus par incapacité d’exprimer cette indicible frustration que par réelle colère envers lui.

 « Il semble qu’il n’y ait nul fin à la déchéance et pourtant … il va bien nous falloir y mettre un terme»
et par là, je voulais dire annihiler toute naissance de doutes et de traitrise, ce qu’il était difficile de faire sans tomber dans les anciens schémas Hoare.

Et puis, si nous continuions à nous précipiter vers notre chute malgré tous nos efforts, si nous n’arrivions pas à faire oublier les exactions de notre prédécesseur à ceux que  nous ralliées à notre, si la guerre se faisait plus destructrice qu’elle ne l’avait jamais été. Jusqu’où chuterons-nous avant de nous relever enfin ?
Je relevai la tête vers lui, essuyant des pouces la suie présente sur ses joues avant de serrer son visage d’une main.

  « Et vous, votre Majesté. Ne pensez pas une seconde vous octroyez une fin emplie de gloire au milieu des batailles, ne pensez pas une seconde périr en déchainant le fer sur les terre du Conflans. Ne pensez pas, vous en aller au milieu des cris et des chocs et me laisser seule la tache de veiller sur cette ambition qu’est la nôtre. Ne pensez pas me faire l’affront de me laisser me battre seule, après avoir fait couler le sang de nos ennemis  »  

Je relâchai la pression sur ses joues, profitant pour lui souffler enfin

« Et si d’aventure le noyé en décide autrement. Vous n’aurez qu’à lui maintenir la tête sous l’eau vous-même, jusqu’à ce que lui passe l’envie, de vous arracher à ce royaume et à moi-même. »

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyVen 22 Nov - 23:19

Réponse laconique de ma reine à ma proposition d'intimité motivée par le besoin d'évoquer les tragiques évènements de cette sombre et détestable journée sans aucune once de langue de bois. Une journée qui resterait à jamais gravée dans les chroniques de notre jeune et agonisant royaume comme celle d'un désaveu, d'une souillure, d'une honte. Parce que l'histoire avait cela de cruelle qu'elle ne retenait que ce qu'elle voulait de la vie des Etats comme de leur dirigeants. Une journée au cours de laquelle j'avais manqué de tout perdre tout cela eu égard à une mansuétude nouvelle qui s'était engoncée au plus profond de mon ètre tel un indélébile venin. La débâcle d'Eysines et la chute du Noir m'avaient si durement atteintes que j'avais été pris de sentimentalisme concernant la maison Hoare, cette famille à laquelle je n'avais jamais appartenu qu'à moitié en raison du statut de catin de ma mère. Une erreur grossière terriblement grossière indigne du capitaine que je fus, du guerrier que j'étais et du souverain que je devais devenir pour mon peuple. Hélas, c'était la seule chose que je pouvais faire en cet instant précis. Regretter de ne pas avoir abattu Beron Hoare lorsque j'aurais du le faire. Regretter d'avoir élevé Heda Volmark si haut dans mon administration.


Or, s'il y avait bien une chose que ne pouvait se permettre un roi c'était bien de se laisser écraser par les regrets. Notre traversée des couloirs tortueux de la modeste citadelle locale se fit dans un silence mortifère digne des septuaires de la religion continentale. Je voyais les visages de nos sujets sans les voir. Soldats, chevaliers, petites mains, cuisiniers, servants, écuyers, gardes et nobles courtisannes ou seigneurs. La valse des visages s'enchainait au rythme de nos pas pressés mais néanmoins altiers afin de maintenir les apparences. Indifférents aux expressions tantôt inquiètes tantôt soulagées car plongé dans les affres de mon ressentiment je ne me rends compte que nous nous trouvons dans nos appartements qu'au moment ou les deux membres de la Garde royale nous en ouvre les portes avec déférence. Le claquement de la porte me tire de mes pensées mortifères et je concentre mon attention sur Helena qui privé du regard permanent de la cour peut enfin laisser libre court à son impétuosité naturelle trop souvent contenue.



-"L'écrasante majorité de nos hommes ayant choisi le camp de la couronne je doute que nous ayons à nous inquiéter de déloyauté dans les rangs de l'armée. J'ai fait ce qu'il fallait pour m'en assurer. Et s'il subsiste ne serait ce qu'un seul nid de vipère dans nos rangs il sera tout bonnement exterminé de la manière la plus radicale qui soit. J'ai toute confiance en mes capitaines pour garder la situation sous contrôle le temps de purger les troupes des derniers renégats. Mais tu as raison, la prudence impose une surveillance accrue de tous. Chose déplorable s'il en est. Voilà le pire méfait de ces odieux parjures nous amener à douter de nos fidèles pourtant hommes de valeur. Je te laisse te charger du domaine de la cour. Assure toi que les serments de féauté soient entendus de tous et de toutes. La caste baroniale va devoir montrer l'exemple quitte à forcer sur le trait."


Plus de mansuétude à présent. Plus de faiblesse. Plus de traitrise. Et plus d'erreur. Quelle ignomie que de devoir reprendre l'implacable flambeau de mon géniteur alors même que je souhaitais m'en éloigner pour le bien commun d'un nouvel avenir ? Hélas, mieux valait la dureté du fer afin de se prémunir de ce genre de coups de poignard vil et assassin plutot que de se perdre dans une douceur couteuse. Un royaume à l'agonie avait besoin d'un homme implacable pour le sauver et pas d'un diplomate. Infime soupir exaspéré, mouvement routinier de coiffure digne de la meilleure camériste. Mon épouse se contient bon gré mal gré. Mais, la, tempête couve.



-"Bien. Bien, si nos soutiens, notre peuple et nos soldats maudissent les sécessionistes. La haine est le plus puissant des carburants crois en un Hoare. Ce pathétique coup d'état a réhaussé le prestige général des fidèles à notre cause. Oh, cela n'influera guère sur le moral général lorsque la neige aura fondu et que le vent de la guerre soufflera de nouveau sur nos terres cependant c'est un maigre réconfort. Oh, mon cher amour ils ne nous suivent pas parce qu'ils s'imaginent que nous pouvons vaincre l'armada impériale mais seulement parce que la loyauté est tout ce qu'il leur reste."


Helena entreprend de me dévêtir avec méthode et assurance comme à l'accoutumée à la différence prêt que cette fois ci la colère transparaissait dans ses gestes. Une colère ne m'étant guère destinée mais que je récoltais par la force des choses. L'irritation dans sa voix était on ne peut plus claire. L'orage explosait finalement.

-"Nous n'avons perdu que plusieurs centaines d'hommes. Je t'accorde que nous pouvons difficilement nous permettre d'en perdre un seul. Cependant, cela aurait pu s'avérer bien pire. Quant aux dites chances de victoire inutile de se leurrer le combat qui nous attend ressemble fort à un suicide."


L'honnêteté la plus brutale voilà ce que je lui offrais. Cependant, elle avait parfaite connaissance de mon caractère lorsqu'elle m'avait épousé. Néanmoins, je savais qu'elle l'appréciait à sa juste valeur. Ne pas la ménager ni lui mentir indiquait que je la respectais entièrement et la considérais comme mon égale. La reine déglutit un instant avant que son poing ne se referme sur ma tunique de lin couleur de jais. Je l'observe avec compassion autant qu'affection tandis qu'elle semble dans ses pensées. Sombres à n'en point douter. Puis, j'encaisse ses assauts sur mon torse avec un stoïcisme impassible. Si cela peut lui faire du bien alors qu'elle n'hésite pas à y aller autant qu'elle le souhaite.



-"Il le faut en effet. Et cela avant que la guerre ne reprenne ses droits sur nos carcasses meurtries et glacées. Néanmoins ne t'en fais pas ton image en est ressortie grandie et glorifiée mon aimée là ou la mienne a été bafouée et piétinée par son propre sang et amitié. Des mois et des mois d'efforts réduits à néant par une volonté égoïste et prétentieuse. Je n'ai guère pu épanché la soif de sang dévorant mon coeur. Les incendies devaient ètre jugulés. Hélas, l'on ne se souviendra pas du souverain supervisant les secours mais bien du trahi incapable de tenir les rênes de son royaume face à un gamin ambitieux."


Des mains douces à présent dénués de toute sévérité et agressivité caressèrent mes chairs endolories par le froid et la cicatrice afin d'en chasser la suie crasseuse récoltée un peu plus tôt dans le feu de l'action. Mes yeux se fermèrent d'eux mèmes sous la douceur de cette attention conjugale avant de s'ouvrir de nouveau suite à l'éloquente déclaration concernant ma potentielle fin. Une fois de plus Helena prouvait sa perspicacité légendaire car ma femme avait compris que la perspective de quitter ce monde en martyr de ma propre cause au milieu de nos hommes à l'instar du Noir avant moi m'avait maintes et maintes fois traversé l'esprit. Avant ce jour, je pensais léguer les affaires à ce serpent venimeux de Beron Hoare mais cela n'arriverait pas. Quant à cet enfant grandissant en son sein, il ne représenterait guère un candidat sérieux qu'aux yeux des plus jusqu'aux boutistes de nos partisans. Autrement dit, je ne pouvais pas mourir car si je quittais ce monde notre cause serait anéantie. Mais de l'autre coté je ne pouvais pas me permettre de ne pas mener nos hommes en personne eu égard à leur faible moral. De toute manière, je ne serais jamais le genre de roi à attendre que ses hommes meurent pour lui à l'abri de lignes cuirassées. Le visage enserré entre une poigne douce mais ferme je répondis en luttant pour ne pas détourner le regard.


-"Décidemment vous lisez en moi comme dans un livre ouvert ma reine. Et si je trouve cela terrifiant il s'avère que c'est relativement pratique. Oui, j'ai pensé jouer un rôle intermédiaire dans l'histoire de ce royaume en devenant le fléau de nos innombrables ennemis leur rétribution la plus sanguinaire avant de tomber au champ d'honneur comme mon père avant moi. Cependant, je ne saurais vous laisser notre fils et vous affronter seuls ce chaos mortifère car je briserais par la même tous mes serments. Ceux de roi, d'époux et de père. Ne me demandez simplement point de me cacher derrière mes hommes au plus fort de la bataille ma dame car cette promesse ci je ne pourrais la tenir."


La prise sur mes joues se fit moins rugueuse et je pus inspirer une goulée d'air rendu plus supportable par le crépitement des flammes dans l'âtre voisin. Un sourire carnassier s'imposa sur mes lippes tandis que mes yeux se faisaient quant à eux rieurs face à sa remarque sur le Noyé. Un rire rauque s'échappa de mes lèvres chaud et franc comme la guerre.


-" Défier mon propre Dieu le jour devant me voir rejoindre ses liquides demeures et ses éternels festins illustres ! Rien que cela ma dame ! Le combattre qui plus est. Me prenez vous pour un ètre surnaturel ? Sachez néanmoins que si ce dernier tentait de m'arracher à vous je blasphémerais mille fois plutot que de le laisser m'entrainer loin de vous. Quelle terrible sirène vous faites ma reine ! Me détourner de ma foi est ce que vous souhaitez ? Mon peuple me maudirait pour cela. Mais qu'y puis je ? L'amour que je vous porte vaut bien un tel affront."

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyMer 27 Nov - 22:29


Son rire aurait dû détendre mes muscles crispées, alléger un peu le poids que je sentais peser sur ma poitrine et cet énervement qui à l’instar d’une douleur lancinante, allait et venait sans jamais atteindre son pic. Au lieu de cela, il m’emportait encore plus, comme  s’il m’était possible d’être plus exaspérée par tout ce bourbier et plus déterminée à nous voir dépasser et écraser tous les obstacles et ennemis se trouvant sur notre route.

« Bien sûr que tu le feras ! Il est absolument hors de question que cette guerre te survive !  »

Lui lançai-je avec passion, libérant son visage de mon emprise devenue plus douce pour finir par l’aviser d’un sourire entendu et complice, mais terni par les récents évènements qui avaient secoué notre règne.

« Et nos ennemis peuvent s’amuser de nos déboires, célébrer notre défaite alors que nous respirons encore et nous leur laisserons tout le loisir de se tromper ! »

Je ne quittais pas le roi du regard, debout face à lui et faisant peser sur mes mots toute la pugnacité que je pouvais contenir. La défaite était hors de propos et si je me faisais plus frileuse que Yoren quant à l’unité de notre royaume, je savais tout comme lui qu’il allait nous falloir plus que jamais apprendre des erreurs de ceux qui nous avaient précédés.

« Quant à ceux qui se sont amusés à semer la zizanie au sein de notre royaume, à menacer notre règne et à mépriser nos projets. Ils se doivent d’être les derniers de la sorte, nous n’avons pas le loisir, contrairement à nos prédécesseurs, de commettre continuellement les mêmes erreurs. »

Amère, je ne me pardonnais certainement pas mon inattention quand, connaissant les craintes que pouvaient avoir la Volmark concernant le continent, je ne m’étais pas douté de son immonde face de vipère.

« Qu’ont-ils pensé ! Que l’on allait se coucher face à leur pathétique tentative nous ôter toute chance de récupérer le Conflans ! Que cette garce d’Heda pensait sans doute qu’elle allait ouvrir les lèvres et que j’allais trembler  »


Enervée au possible, ma voix montait d’un ton

« Pour qui ce sont-ils prit Yoren ! Et pire, comment … comment tout cela a-t-il pu nous arriver ! Nous échapper !  »

Et comme pour appuyer ma pensée et souligner l’insupportable j’insistai en en ajoutant

« A nous ! Dans notre Royaume ! »

Mon éclat de voix fut interrompu par l’entrée d’une jeune domestique dans nos appartements, mon regard vira vers elle et elle se figea net, la jarre d’eau entre les mains et le regard inquiet. Je laissai échapper un soupire d’exaspération claire avant de lui signifier de gestes empressées et impatients de déposer son fardeau sur la table et disparaitre au plus vite avant que je ne juge son inconvenante présence comme un défouloir providentiel.  
Je retournai mon regard vers Yoren, il avait assez pâtit de mon tempérament pour ne plus en être étonné. D’ailleurs, je ne pense pas que celui-ci l’ai un jour étonné. Je nourrissais une aversion profonde pour les traitres mais ce qui était le plus difficile à supporter, c’était ce jugement écrasant que je portais envers moi-même, envers mes actions et parfois mes inactions. Ce coup d’état avait eu des conséquences inattendues et si nous avions perdu hommes et biens, il semblait avoir renforcé notre légitimité. Pourtant, je ne me remettais pas du prix que nous avions eu à payer, une faille reste une faille et maintenant, nombreux ceux qui pourraient savoir que nous n’en sommes pas dénués.

« Et si comme tu le dis Yoren, ils nous suivent parce que la loyauté est tout ce qu’ils ont mais qu’ils se pensent condamnés sous notre règne, nous perdrons.  »

Ma voix s’était adoucit et mon souffle apaisé, il me restait bien de l’énergie pour pousser à nouveau à ma voix dans ses limites mais je me faisais plus pensive. Il était évident que nos chances de victoires étaient minces, pas impossibles mais aucun élément ne semblait vouloir jouer en notre faveur. Tout comme il était évident, que nous n’allions pas gagner cette guerre en enchainant des batailles éternelles. Il nous fallait être plus intelligent que cela mais par-dessus tout, la stabilité et l’unité du royaume ne devait plus poser de problèmes.


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyVen 29 Nov - 2:19

Si je pouvais avoir espéré calmer quelque peu ma reine de ma réaction grandiloquente à son injonction de survie pleine d'affection et de toutes ces choses avec lesquelles je n'étais que peu à l'aise car courir les cons n'avait en rien préparé le premier serviteur du royaume à une vie conjugale j'en eus pour mon argent. Tragique désillusion qu'icelle. En effet, Helena ne s'apaisa en rien malgré la poésie de ma prose énamourée ce qui était d'autant plus dommage que c'était un bel effort de ma part. Un de ceux venant bel et bien du fond du coeur. Un de ceux que j'aurais foutrement voulu voir faire mouche. Au lieu de cela mon épouse s'épuisait toujours en se laissant dominée par la colère sourde qui la dévorait de l'intérieur à l'instar d'un monstre venimeux enroulé autour de son âme. La tristesse disputait à la haine le privilège de transpirer dans son regard de souveraine. Cependant, au vu de son caractère volcanique digne de celui de son illustre grand père la colère semblait aisément victorieuse. Sa réponse claque comme un coup de tonnerre dans nos appartements. Une nouvelle injonction. Je comprenais bien mieux pourquoi elle menait la cour à la baguette d'une main de fer si facilement. Je sens mon échine de guerrier se dresser. Le Requin Noir déteste recevoir des ordres depuis toujours. Sourire complice pour tenter de l'amadouer cette petite reine parfois bien plus effrayante que moi.


"Je te fais le serment solennel de tout tenter pour y parvenir mon aimée. Cependant, je suis un soldat et en tant que tel je sais que rien n'est jamais certain à la guerre. Elle s'avère souvent ètre une garce particulièrement capricieuse. Mais grâce à ta bravoure, si je devais tomber je le ferai en sachant que ma reine aura vu ma bravoure."


La douce et agréable emprise sur mes chairs faciales cicatrisées de leurs meurtrissures s'acheva délicatement lorsque ses mains quittèrent ma trogne couturée. Elle m'offrit un sourire complice bien que souillé par les sombres émotions flottant encore entre nous eu égard aux tristes évènements de la journée. Je le pris pourtant comme une modeste victoire en vertu des circonstances.


"Qu'ils s'amusent ces fols ! Qu'ils nous sous estiment ! Oui, qu'ils nous enterrent alors que nous sommes bien vivants. S'ils se figurent que nous ne sommes plus qu'une formalité grand bien leur en fasse. Nous les détromperons dans les larmes, la boue, l'horreur et le sang.  Par le Noyé ils apprendront à trembler !"


Les yeux verdoyants de mon épouse privées à mes billes aciers je lui rendis la pugnacité exemplaire dont elle me gratifiait avec passion en usant de la même intensité. Mettant toute mon aura de tueur chevronné dans mes propos afin de leur donner le relief nécessaire à cette promesse macabre je faisais vœu de sauvagerie et de barbarie devant ma femme. Ils nous avaient tout arraché dans la défaite mais ils nous le rendraient de gré ou de force le corps amputé ou les genoux au sol. Je m'en assurerais personnellement.


"Tu as raison ma chère. Il est temps que les leçons du passé portent leurs fruits. Ils seront les derniers je te l'assure. Nous ne pouvons guère nous le permettre en effet. Le sort que je compte réserver aux coupables devrait sceller les mémoires par la terreur."


Je m'en voulais terriblement pour cette honte cet aveu de faiblesse politique dont nous n'avions en rien besoin par les temps qui courraient. Car, j'étais le seul responsable pour avoir fait confiance à une traitresse en puissance et épargné l'engeance putride de mon demi frère jalousé dont j'avais récupéré le titre. Helena n'avait aucune raison de s'en vouloir pour sa part hélas je savais très bien qu'elle le faisait quand même. Il était heureux que le sort avait tranché en ce sens suite à cet affront impardonnable. Elle ressortait grandie de tout cela là ou mon image était durablement écornée.


"Ils nous ont sous estimés Lena. Ils ont cru que les fer nés que je mène pour certains depuis que j'ai seize ans et pour les autres depuis Buron et à mes cotés ayant connu la gloire, l'ivresse de la victoire autant que le fiel et l'amertume de la défaite allaient me préférer un gamin arrogant et hautain sans expérience. Ils ont cru que nos partisans étaient des moutons attendant de se faire égorger par l'empire. Ils les ont pris pour des hommes sans honneur et ils ont en durement payé le prix. Hélas trop peu élevé selon moi."


Cette fois ma reine explosait pour de bon et je devais encaisser le souffle destructeur à la place des renégats. En même temps, je le méritais quelque peu. Aussi,  je me contentais de la fixer dans un silence tendu.  Il fallait laisser passer l'orage c'était la solution la plus sage. Et puis à quoi bon répondre à ce dont je ne possédais pas la réponse.


"Heda aura usée de son rang pour tromper tout le monde jusqu'au dernier moment..."


L'éclat de voix de mon épouse terrifia littéralement une servante entrée dans nos appartements mue par le devoir. J'eus de la peine pour la jeune femme devant le regard mauvais d'Helena. Ma femme soupira avant de la chasser de grands gestes sévères. Se décharger sur la servante était quelque peu mesquin mais si cela pouvait lui faire du bien alors cela s'avérait une aubaine. Je sus que j'avais visé juste à propos de la tempête riveraine lorsque mon épouse reprit la parole d'une voix apaisée et adoucie. Un capitaine savait endurer l'âpreté des vents marins avec vigueur et ténacité.


"Il nous faut gagner voilà tout Helena. Une seule victoire peut devenir le ciment fédérateur de nos espoirs à tous. La défaite ne nous est plus permise. Désormais nous n'avons plus que deux choix vaincre ou mourir. Notre rêve doit les porter, les transfigurer. Je veux que ce soit toi qui harangue les hommes pour lancer la campagne. Qu'en dis tu ? Cette passion qui brule en toi ne pourra que les toucher non ?"


J'achevais de me déshabiller afin de prendre mon bain et une fois nu comme un vers exposant mon corps meurtri à mon épouse je pris la direction de la cuve en bois toute proche.


"Tu sais que cette pauvre femme va bien devoir revenir avec plus d'eau hein ?" Fis-je amusé.

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyMer 15 Jan - 19:18

Marin aguerri en temps de tempête, mon roi fer-né se montra plus qu’intelligent en accueillant d’un silence calme mes vagues de colère, jusqu’à ce qu’elles finissent par s’écraser sur la malheureuse mais fidèle servante entrée à l’apogée de celles-ci. Je l’avais chassé sans grande compassion, exaspérée par sa présence alors que je m’autorisais tout juste à laisser filer sur ma langue les mots qui m’avaient pesé tout le long de cette journée.
Ceux de Yoren me firent esquisser un sourire conquit par sa proposition mais accompagné d’un regard confus par cet honneur qu’il me laissait.

«  Yoren … »

Je lui murmurai du bout des lèvres, ne doutant nullement de sa confiance à mon égard mais troublée par le contexte dans lequel il me la confiait. Cette trahison l’avait-il affecté au point de me penser plus capable que lui, de faire naitre chez nos hommes dévotion et ardeur ?
Encore vêtue de ma robe, je me collai à lui qui était maintenant complètement nu, pour lui offrir un baiser furtif, avant de lui adresser un léger sourire.

« Tu le sais bien que je m’en délecterai … »de laisser ma voix porter nos hommes au départ de la campagne de printemps.
« Si tu me garantis que ce n’est pas le doute qui te porte toi, tu es leur roi et ce que tu t’apprêtes à faire est aussi ambitieux que ce qu’a fait ton ancêtre lorsqu’il a posé les pieds sur cette terre qu’est le Conflans. Et tu m’as moi, à tes cotés. Cette pathétique trahison n’y change rien »

D’autant plus qu’il avait plus que raison concernant le fait qu’il nous fallait arrêter d’enchainer les défaites et ce, même si les erreurs passées avaient rendu le chemin beaucoup plus glissant qu’il ne l’était déjà. Pourtant, bien que dans mon regard il n’y avait plus rien d’objectif à son égard, je ne voyais nul autre pour nous mener vers notre victoire. Et ce fut avec la même lueur complice dans les yeux que je lui adressai un sourire amusé lorsque, taquin, il me fit remarqué que la cuve n’allait pas se remplir toute seule. Je roulai des yeux, me remémorant mon impatience précédente

« Je suis certaine qu’elle est encore derrière la porte, un autre récipient pesant beaucoup trop sur ses avants bras frêles,  à hésiter … à attendre le meilleur moment pour entrer  »

Lui soufflai-je sur le ton de la confidence n’arrivant pas à cacher ce sourire moqueur sur mes lèvres, dénué de méchanceté mais bien amusée par la situation. Mon sourire s’élargit puis, déposant un dernier baiser sur sa joue, je me retournai vers la porte, cachant partiellement de  ma silhouette le corps nu de mon époux.

«Allons entres ! Nous n’allons pas te manger !  »

La voix forte et le regard tourné vers la porte,  je m’efforçai de ne pas sourire lorsque je la vis s’entrouvrir mais  mes yeux étaient remplis d’une espièglerie qu’il m’était difficile de dissimuler. Je la suivis du regard sans un mot, alors qu’évitant tout contact visuel avec nous, elle s’empressa de se diriger vers la cuve et d’y verser le contenu de ce qui devait lui peser depuis maintenant plusieurs minutes. Elle s’exécuta quelques fois de plus, jusqu’à ce que Yoren puisse se glisser dans l’eau, puis tout en insistant à chercher son regard, je lui signifiai d’un " je te remercie", que ses services avaient été plus que suffisants jusque-là.

Seuls à nouveau, je me défis de ma robe pour laisser apparaitre la chemise d’un blanc immaculé qu’elle couvrait. Doucement, je me plaçai derrière mon époux, m’agenouillant toute proche de la cuve pleine d’eau. Je me saisis du tissu qui reposait sur le bord de la cuve avant de l’humidifier pour d’abord l’appliquer sur sa nuque

« Cette journée n’aura été facile pour personne au final, ni pour nous, ni pour ceux qui nous sont proches. Je ne peux compter combien de fois j’ai envoyé mon oncle sur les roses et Cleitos …   »

Je laissai échapper un léger rire, plongeant le tissu dans l’eau à nouveau pour ensuite le diriger vers le torse de mon époux

« Cleitos est sans doute le plus malin d’entre nous, puisqu’il s’est sans doute dit que moins il me parlerait et moins il aurait à supporter ma ravissante humeur. On savait que ce ne serait pas facile et pourtant, plus cela se complique, plus on se rapproche de ce moment où notre avenir se jouera. Et moins j’ai peur. De toutes les façons, nous n’avons d’autres choix que d’être à la hauteur et d’incarner le renouveau de ce royaume. Sois le roi derrière qui ils veulent se battre, sois le roi derrière qui ils veulent se réfugier lorsque la menace approche. Tu es un fer-né, il est inutile  de tenter de tromper qui que ce soit sur ce point, sois le plus impitoyable, le plus enragé et le plus avisé des fer-nés mais aussi l’indéfectible protecteur de ce royaume, le seul qui à leurs yeux serait capable de tenir tête à l'empire. Et moi … moi je te garantis qu’ils t’aimeront. Je m’y attèlerai ».

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 16 Jan - 1:05

Le Requin Noir avait affronté bien des tempêtes du temps ou le batard que je suis ne possédait point de cercle d'or pour ceindre son front albâtre. Mon navire était coutumier de ces déchainements de violence marins parce que j'avais toujours poussé la témérité jusque dans ses retranchements et ce par simple amour du risque comme du jeu. Nous étions ainsi faits nous autres insulaires taillés dans la caillasse impénétrable de nos iles nés pour affronter les mèmes conditions extrêmes que celles de nos modestes foyers. L'archipel malmené par la houle, les vagues et les éléments coulait littéralement dans nos veines à l'instar du sel de l'océan. Cet état de fait se retranscrivait dans nos navigations. Par conséquent, face au pareil au même difficile de s'émouvoir outre mesure. Cependant, audace quant à notre intrépidité sur les flots ne signifiait point non plus folie. Tout homme aussi téméraire doit il n'en était pas moins soumis à un instinct de conservation. Cela n'avait guère été mon cas car défier le pire ennemi de notre Dieu m'avait toujours semblé un exercice divertissant bien qu'excessivement périlleux. Certains hommes se plaisaient à vivre ainsi  perpétuellement sur le fil aiguisé du rasoir. S'ils vivaient pleinement la mort ne se montrait guère clémente avec les arrogants. Pour ma part, j'avais simplement toujours considéré n'avoir rien à perdre et beaucoup à gagner. Et pourtant la pire de ces tempêtes me semblait à présent bien infime en comparaison de la colère saine, nécessaire et logique mais néanmoins virulente, implacable et effrayante de mon épousée. Durant, un long instant je pus presque sentir l'agressivité de la brise, le fracas des vagues ainsi que le grondement du tonnerre et la morsure du feu ardent sur ma peau couturée. L'indomptable fit montre de sa force de caractère à l'instar d'un étalon renâclant à sentir la bride sur son cou.


Aussi, je fis ce que tout cavalier accompli aurait fait à ma place. Je laissais la fougue s'estomper d'elle-même comme le feu devenant braise en étouffant. Une lueur de soulagement traversa mon regard de fer lorsque les délicates lippes de ma reine formèrent un sourire satisfait suite à ma proposition de harangue. La tempète se calmait visiblement à présent. La confusion dans les yeux d'Helena gâcha quelque peu le rayonnement de son altier minois mais je ne m'en formalisai guère.  Le murmure de mon nom glissant de sa bouche à l'image d'une caresse su vent me fit délicieusement frissonner. Plongeant mes prunelles aciers dans ses yeux d'ambre, je sentis un autre genre de feu me dévorer les entrailles lorsqu'elle se plaqua contre moi pour déposer un baiser par trop fugace sur mes lèvres. Cela combiné à son sourire qui bien que modeste respirait la félicité ainsi qu'à sa réponse relative à ma proposition poussa mes propres lippes à se tordre sur un sourire se voulant solaire mais confinant au rictus de part ma balafre faciale. Je la voyais déjà juchée sur sa monture dans ses atours guerriers soulever la détermination sanguinaire et sauvage de nos partisans revanchards. Un sublime spectacle à n'en point douter de ceux qui choquerait les culs bénis et les conservateurs mais marquerait tout le monde sans exception. Mon sourire se fit plus intense encore. Mes sourcils se froncèrent cependant tout autant que mon front à sa remarque suivante. Ma dame lisait en moi comme dans un de ces lourds ouvrages écrasant les étagères du mestre avec une aisance terrifiante. Je découvris que cela me plaisait et trouvai cela étrange sans m'en formaliser.


-"Comment pourrais-je ne pas douter ma mie ? Comment ? Alors que la femme au coté de laquelle je me suis élevé, m'ayant sauvé la vie plus de fois que  je ne saurais le dire et ayant compté parmi mes proches les plus intimes m'a allègrement trahi pour un morveux ne représentant rien pour elle. Comment ? Tandis que mes propres hommes me considèrent certainement comme incapable de tenir en laisse mes propres conseillers. Comment ? Alors que je dispose de si peu  pour à accomplir autant, que mon sang semble à jamais vicié par l'odeur putride de la trahison. Je ne serais point humain si je ne connaissais pas le doute. Je ne suis pas Harren."


Marquant une pause afin de contempler Helena un instant je pus lire sur son visage toute la détermination du monde. Icelle d'une souveraine aussi jeune que son roi. Pièce maitresse d'un plateau aux pertes inégales. Ma reine ce petit brin de femme au caractère bien trempé ne cilla pas un instant témoignage d'une volonté de fer prête à s'abattre sur notre environnement. Puisant de la force dans la sienne, je la laissais gonfler en moi à l'instar des voiles prenant le vent. Et bientôt, nos volontés ne firent qu'une ma hargne légendaire retrouvée dans sa ténébreuse splendeur.


-"Tu sais parler au cœur d'un homme en proie aux tergiversations intérieures Helena. Tu feras merveille pour nos hommes. Ce n'est pas le doute qui me pousse à te confier cela mais le pragmatisme, l'admiration ainsi que la confiance. Plus ambitieux encore ma chère car Harwyn n'a du faire face qu'à l'Orage en son temps. Une terre qui connaitra la paix. Notre paix et aucune autre. Et je puise plus de force en ta présence que tu ne saurais ne l'imaginer. Non, en effet rien du tout. Ma détermination est intacte."


Un sujet bien plus terre à terre et pressant nous détourna des rigueurs politiques et leurs affres insolubles. La peur de la jeune servante suite au coup de sang de la née Bracken n'allait guère nous faciliter la tache quant à mon décrassage. Le sourire amusé de mon épouse suite à ma taquinerie me mit du baume au coeur. Peu importe les évènements de cette sombre journée nous étions là encore bien en vie et capables de rire de faits anodins. Eclats d'une victoire sur le camp renégat protégé du monde par une royale intimité. Son roulement de regard m'arracha un modeste rire et je me fendis d'un haussement d'épaule nonchalant quant à sa confidence. Nous verrions n'est ce pas ? Un baiser sur ma joue baignant dans un sourire moqueur plus tard, l'injonction de la Hoare me fit arborer un rictus carnassier mi amusé mi goguenard. Non, nous n'allions point manger la jeune femme. Elle ne serait guère à mon gout de toute manière. Helena dominant largement toute la faim me tenaillant. L'attitude craintive de la servante sembla amuser mon épouse rayonnant d'espièglerie. Je ne la mis pas plus mal à l'aise en ne cherchant guère son regard me désintéressant totalement de sa banale besogne non sans noter avec un amusement  certain  l'angle choisi par Helena masquant de manière péremptoire mon intimité à la vue générale. Une fois la petite souris libérée de ses devoirs de manière bien courtoise tranchant avec la cause de son émoi passé je m'immergeai dans la brulure liquide avec une délectation non feinte.


La reine se mit à son aise avant de s'agenouiller dans mon dos et je sentis di tissu mouillé sur ma nuque. La clôture de mes yeux ne m'empêcha point de savourer ses mains sur ma peau crasse. Un sourire rieur se peignit sur mes traits face à ses propos sur les hommes de sa maison de naissance. J'imaginais mon meilleur capitaine encaisser sans broncher les humeurs de sa nièce. Quant à mon porte étendard de beau frère je le voyais bien en effet fuir sa sœur comme la malepeste. Mon sourire changea de nature suite à la fin de sa déclaration. A présent devenu celui de la férocité faite homme, je ressentais le feu dévorant des Hoare bruler mes veines. Ce feu qui avait bâti des empires, fait trembler des royaumes, causé tant de ravages sur ce continent, crée de grandes choses et en ayant détruits d'autres. Ce feu qui nous poussait nous autres membres de la lignée au sang Noir à nous transcender pour imprimer notre marque sur le monde. Ce feu qui me poussait à transformer mon héritage en profondeur, à défier les meilleures armées de notre temps avec une poignée de survivants dépenaillés, à choisir de tout risquer plutot que de suivre la voie de la raison et de la prudence.


-"Les hommes de la maison Bracken sont dignes de mon respect et ils le savent du moins je l'espère sincèrement. Le Conflans ne comptera jamais plus pareils héros. Si le capitaine Rivers est capable de subir tes foudres il semble que ton frère soit moins inconscient. Je comprends tout à fait Cleitos. Parfois, tu me rappelles les tempêtes les plus meurtrières des mers du Crépuscule. Crois moi c'est un compliment. Oui, nous le savions. Et c'est pour cela que je remercie le Noyé chaque nuit en te contemplant que tes parents ne t'aient point offerts en épousailles avant ce chaos. C'est pour cela que je ne saurais rêver meilleure partenaire pour affronter ce chaos. Tu as raison. Il ne s'agit pas d'un choix mais d'un devoir. Nous sommes l'avenir de ce royaume et cet enfant que tu gardes au chaud l'est encore plus."


Me retournant vivement tel un monstre des mers, je saisissais mon épouse avant de l'entrainer avec moi dans la cuve fermement mais avec une infinie délicatesse inquiet pour cette petite chose poussant dans les entrailles de ma femme. Une fois Helena contre moi dans l'eau placide je dévoilais un sourire presque enfantin qui s'effaça pour laisser de nouveau place à un rictus carnassier.


-"Impitoyable, enragé et avisé dis tu ? Je le serais n'en doute nullement. Je sais qui je suis un fer né, un pirate, un tueur, un soldat, un guerrier, un païen. Je serais leur pire cauchemar. La mort vengeresse d'une lignée maudite et de braves implorant d'ètre vengés. Je serais un démon qu'ils apprendront à craindre. Et J'essaierai d'ètre ce souverain que tu décris pour toi, pour  lui -fis en désignant le léger renflement de son ventre- pour notre peuple et pour ce neveu à naitre dans le Bief. Je le protégerais jusqu'à mon dernier souffle ma reine. Je t'en fais le serment. Ils ne m'aimeront pas mais ils me craindront et c'est de cette crainte que naitra l'équilibre d'un monde nouveau."


Attirant Helena  vers moi, je la plaçais sur mes hanches avant de prendre possession de ses lippes en conquérant.
-"Ils ne m'aimeront pas Helena. Mais toi si, il le faut à tout prix."

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyVen 17 Jan - 22:56

Ce n’était pas que la lourdeur des évènements s’était évaporée, seulement que malgré cette amertume qui ne voulait pas me quitter, ce sourire restait bien et bel collé à mes lèvres. Ces mêmes lèvres qui s’étaient empressées à de nombreuses reprises, de mettre fin à la prévenance et la bienveillance dont mon oncle avait dû faire preuve, de façon parfois plus qu’acide. Quant à mon frère, il avait croisé mon regard furieux et si lui m’avait adressé un sourire crispé, ce fut le seul échange que j’us avec lui en dehors de ceux liés à ma sécurité. Et cette manière exaspérante que tout le monde avait de vouloir me cacher derrière les énormes portes de la forteresse, comme si le souffle des traitres avait le pouvoir me briser en deux. Non ! Définitivement la lourdeur des évènements ne s’était pas évaporée, mais nous arrivions à en rire et cela devait bien signifier que nous n’étions pas prêts de baisser la tête, non ?

« Oh sais-tu qu’ils ont essayé de me marier à une prestigieuse maison de l’Ouest ? Il est inutile de te préciser qu’il en était hors de question …  et que j’ai gagné cette bataille»

Celle des apparences et de l’héritage, celle qui sans cesse, tentait de nous mettre le poids du monde sur les épaules sans ne nous accorder aucun pouvoir. Et c’était parce que j’avais gagné cette bataille, que j’avais résisté à toute volonté en dehors de la mienne que je me trouvais aux cotés de Yoren, à cet instant. Prête à affronter le monde et portant en mon sein l’avenir du notre. Je m’apprêtais à lui répondre d’un doux murmure, que notre enfant je l’espère sera le fruit de l’unification du sel et du roc, lorsque mes mots furent interrompus par la poigne prudente mais néanmoins vigoureuse de mon époux.
Je n’us guère le temps de réagir, ni même de faussement pester à son encontre, que je sentis le contact chaud de sa peau, sous l’eau tiède du bain. Le tissu blanc et fin de mon dessous devint transparent, mes cheveux collèrent à ma peau et toujours sur mes lèvres cet éternel sourire.

 « Impitoyable. Enragé. Avisé. »

Répétai-je à nouveau juste après lui, ponctuant chacun de ces mots d’une passion féroce. Surtout que là, tout près de moi, je sentais que brulait aussi chez mon roi ce même feu ardent. Qu’il le soit donc, leur pire cauchemar. Qu’il marque leurs esprits du tintement de ses lames et qu’ils se souviennent de son passage comme d’un inévitable châtiment. Qu’il ne porte aucun filtre à la gorge et aucune miséricorde aux bras pour ceux qui nous opposent. Qu’ils disparaissent, et qu’ils disparaissent de sa main. Mon souffle s’accéléra légèrement, alors que posée sur ses hanches, je fis glisser mes doigts à l’arrière de sa nuque. Le contact de sa peau, son souffle tout proche du mien et ses mots éveillaient en moi une ardeur que mon regard s’interdisait à cacher.

« Je te promets, que je ferai mon possible pour devenir la souveraine la plus aimée que ce peuple ait connu.  »  ne me faisant aucune illusion sur la difficulté de la tâche, étant reine d’un Royaume qui avait l’ambition d’unir deux peuples à l’opposé, non pas de les faire collaborer, ou encore  se supporter, mais bien de les unir.   « Et si eux ne savent t’aimer,  si malgré mon acharnement ils sont incapables de voir ce que je vois quand je pose les yeux sur toi. Alors je t’aimerais assez pour eux. Pour eux tous !» Ultime aveu de ma loyauté envers lui.


Mes mots vinrent mourir sur ses lèvres et avec la dernière once de décence qui se cachait encore. Appuyé, langoureux, empressé, il n’y avait plus rien de sage, ici, entre lui et moi. Décollant furtivement mes lèvres, je caressai son nez du bout du mien, pour finir par lui souffler, les lèvres tremblantes de désir

« Peu importe le temps, les efforts et la difficulté … nous triompherons ! Et lorsque fer-nés et riverains s’uniront. Ils trembleront ! »

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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyDim 26 Jan - 14:47

Si l'ouragan d'émotions ténébreuses balayant mon ètre et enfonçant ses crocs dans mon cœur sombre coutumier de l'orage semblait avoir été apaisé tant par la colère de mon épousée qui il fallait le reconnaitre avait parue plus que suffisante pour deux d'une part que par les contacts de nos peaux aussi fugaces fussent ils. Une bien admirable disposition qu'icelle.  Une de celles que je n'aurais jamais cru possible. Mes élans de rage n'étaient un secret pour personne et à l'instar de mes tendances libidineuses cette propension à la colère ne pouvant que me desservir incarnait un cercle vicieux dans lequel je tachais de me retrouver englué de moins en moins à présent qu'une couronne pesante ceignait mon front. Couronne que j'aurais certainement du chérir au vu de mon ascendance batarde mais qui ne faisait que m'empêcher d'oublier le poids écrasant mes épaules. Je n'oublierai jamais d'où je venais et savais pertinemment qu'il en serait de même du monde. Les cuisses d'une catin... La défunte perle des Iles suffisamment brillante pour attirer le regard du plus sanguinaire des conquérants. Mais, revenons en plutot au sujet principal qu'est la disposition de la née Bracken à me faire émerger de mes phases de rage les plus violentes. Une admirable disposition que celle-ci en effet car le Noyé savait à quel point la hargne me tiraillait les trippes presque en permanence et ce depuis mes premiers jours sur un boutre à un âge précoce.


Chez les fer nés la hargne était comme une seconde peau. Les terres dures donnaient des hommes durs or nulle à l'ouest du détroit ne l'était plus que l'archipel des cent iles. Je l'avais simplement bien plus fait mienne que mes pairs. Les rigueurs de ma condition illégitime m'y inclinant tout naturellement. Or, voilà que je découvrais que quelqu'un d'autre qu'Eren ma sœur adorée et mentir était capable de me gérer en jugulant mes émotions perpétuellement à fleur de peau. Et il ne s'agissait point de n'importe qui puisqu'il s'agissait de mon épouse. Je louais le Noyé pour m'avoir offert un tel présent. Cette découverte expliquant en partie seulement l'expression mi maussade mi fière que j'arborais face à sa révélation. Oh, j'avais été intéressé par Helena bien avant ma légitimation mais point de manière bien noble. Tout avait changé désormais cependant repenser à l'expression sur la trogne du maréchal Bracken me ferait toujours sourire. Mon froncement de face balafrée donna une allure inquiétante à icelle. Témoignage du déplaisir d'apprendre que j'aurais pu ètre contraint de choisir une donzelle sans éclat sans la force de caractère de ma reine. L'unification passant nécessairement par le mariage n'en déplaise à mes compatriotes.


-"Non, je n'en savais rien ma sirène. Tu me vois plus que soulagé de constater que ta force de caractère a toujours été celle d'une reine. Je suis persuadé que tu as mené la vie dure à Adriel à de nombreuses autres reprises et gagné nombre de batailles. Quelle illustre maison si je puis me permettre d'ètre indiscret ? Ne t'en fais pas je te jure de ne point défier son seigneur pour avoir osé."


(...)


Savourant pleinement la douce brulure de mon bain, je pivotais vivement sur moi-mème afin de profiter de la proximité des mains tout aussi agréables de mon épouse afin de l'attirer dans l'eau avec moi. J'eus néanmoins le temps de noter le mouvement amorcé par ses lippes désirables. Dommage. Les mots d'une jeune femme aussi vive d'esprit et maniant le sarcasme à l'instar d'une lame valaient souvent leur pendant en or. Cependant en cet instant précis, ce n'était nullement l'intelligence d'Helena que je recherchais. Je ressentis pourtant une dose de fierté à l'idée que l'enfant qu'elle me gardait au chaud hériterait d'un  tel esprit doublé de ma roublardise. Son intelligence et ma ruse ne pouvant que produire un mélange impressionnant. Avec fermeté mais non sans une délicatesse prévenante dont je n'avais jamais fait preuve envers quiconque je la fis basculer dans l'eau dans un éclat rieur. Satisfait de mon tour à l'image d'un gamin effectuant une bêtise, je laissais mon visage se parer d'une expression solaire. Mon rire s'atténua peu à peu lorsque nos peaux s'effleurèrent en dépit du tissu la recouvrant. Cette vision de rêve fit bouillir mon sang dans mes veines. Et en quelques instants je ne fus plus qu'un feu dévorant de désir. Sublime, magnifique, altière et tentatrice. Le sourire amusé sur les lèvres royales me tira un nouveau rire. J'haussai les épaules de manière nonchalante.


-"Il faut bien que je me montre à la hauteur de cette réputation. T'entendre prononcer ces mots fait bruler quelque chose en moi. Si tu continues de le faire je ne répondrais plus de grand chose je te le promets."


Helena réitéra cette brève litanie appréciatrice qui pour bien des hommes n'aurait rien de délectable. Quel individu sain d'esprit apprécierait de se voir qualifier d'enragé ? Pour ma part, c'était un magnifique compliment venant de la plus magnifique des épouses.  Soufflés tels des présents inestimables apportés par la brise ces trois mots furent vecteurs d'une passion inégale. Un sourire carnassier se dessina sur mes lippes tandis que mon regard gris acier s'allumait d'une lueur dangereuse. Un brasier que seule une langueur sauvage pouvait éteindre. Calée sur mes hanches, je savourais la course effrénée de sa respiration autant que la position de ses mains graciles fermement ancrées sur ma nuque une place fort légitime il fallait en convenir. Mais, le plus délicieux dans cette chevauchée était le reflet de cette douce folie dévorante consumant toute part de raison illuminant le regard brun de la reine.


-"Je suis bien conscient que la tache sera aussi ardue que la mienne de défaire tous les ennemis de notre cause mais si quelqu'un peut bien y arriver c'est toi. Tu pâtiras de l'image de femme d'un étranger illégitime à cette prétention territoriale mais je suis persuadé que tu sauras écraser leurs visions étriquées. Il suffirait qu'ils te voient ne serait ce qu'à un dixième de la manière dont je te vois."


Mes yeux aussi froids que la morsure de la lame plongeant vers un corps condamné à devenir funeste dépouille laissèrent transparaitre bien plus que l'admiration, l'estime ainsi que l'affection sincère que je vouais à Helena. Une pointe d'adoration se logea dans l'œil du Requin Noir que je n'avais jamais cessé d'ètre. Seules deux femmes avaient pu se targuer de faire naitre cela en moi. Si, nos vies n'avaient pas que tenues à un fil ridicule j'aurais certainement pris la peine de m'interroger voire de prendre peur face à la violence d'une telle dévotion ne pouvant que devenir une faiblesse dans un contexte ou je pouvais difficilement me permettre d'en afficher une seule. Mon émoi tenant également au fait que je ne comprenais guère comment j'étais parvenu à pondre une réponse aussi longue dans l'état étant le mien. L'éraillement de mon timbre s'avérant un peu plus explicite quant au sujet. Un sourire perdu naquit sur mes lippes suite à l'aveu de loyauté suprême de mon épousée et mon regard se voila dans la foulée. Ma bouche s'ouvrit de surprise ce qui me donna probablement l'air stupide. Oh, la surprise était de taille pour le tueur insulaire que j'étais.


Si de nombreuses femmes avaient traversées ma vie sanglante que j'avais du essaimer nombre de batards le long des cotes et que certaines avaient eu le malheur de ressentir quelque chose pour le pirate que j'étais seule une poignée avait comptée à mes yeux. Poignée m'ayant donné de ce mot si faible et si puissant. Helya, Eren, Heda, Myria et désormais Helena. Or si je pouvais comprendre les trois premières eu égard à nos liens de sang. Entendre la née Bracken le clamer me sembla irréel. Je ne le méritais pas. L'esprit embrouillé et incapable de formuler la moindre réponse je n'eus point à tergiverser bien longtemps. Le Noyé soit loué ! Helena plaqua ses lippes sur les miennes sans crier gare et je lui laissais l'honneur de mener la danse, la laissant guider cette communion fidèle à son caractère indomptable. Le nœud douloureux dans mon torse se dénoua rapidement. Si, les sentiments n'étaient pas franchement mon domaine de prédilection celui de la luxure l'était déjà plus. Je pus reprendre mon souffle lorsque nos lèvres finirent par se détacher et laissais un sourire goguenard parer ma face balafrée.


-"Peu importe en effet. Peu importe combien de cadavres devront encore s'empiler. Peu importe combien de litres de sang devront encore fertiliser la plaine. Peu importe combien de veuves devront encore pleurer. Nous triompherons et tu représenteras la lumière qui les guidera tous. On m'a conseillé de le devenir mais après ce que je m'apprête à faire pendant cette campagne je doute fort que cela soit possible. Mais assez débattu pour aujourd'hui ! J'ai eu la peur de ma vie lorsque ces coursiers m'ont informé du coup d'état. J'ai besoin..."



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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyDim 16 Fév - 15:51

Je ne connaissais pas chez mon époux, cette curiosité soudainement piquée par l’évocation de mon union avortée avec l’Ouest il y avait quelques années de ça. Si elle m’honorait, parce que je ne pouvais être satisfaite d’un homme qui ne savait me voir,  elle était aussi terriblement amusante faisant naitre chez moi un fond de moquerie que je n’avais aucunement l’intention de réprimer.

« Quelle importance Majesté … »

Lui soufflai-je la malice dans la voix

« Il est dans l’Ouest à cacher la guerre alors que nous, nous sommes là au plein milieu de tout ce bourbier. Et puis, étant donné le charmant spectacle que m’offre ta mimique insatisfaite, je ne suis pas vraiment certaine de vouloir abréger le mystère pour l’instant»

-------------------

Les traits de mon visage étaient marqués d’une fausse contrariété alors que trempée jusqu’à l’os, je faisais face au requin noir, non mécontent de son méfait. Je me nourrissais  du sourire conquérant qui pouvait orner ses lèvres, tout comme je me délectais encore plus de ses ardeurs qui devenaient de plus en plus évidentes à la répétition de cette royale litanie. Impitoyable, enragé, avisé, insistai-je ne connaissant que trop bien les conséquences que pouvaient engendrer une telle provocation. Et je la vis dans son regard, cette lueur assassine qui ne faisait que s’intensifier à mesure que mon souffle s’accélérait et mes yeux reflétaient ce désir de vaincre qui m’habitait. J’us un sourire naïf à ses mots, sachant pertinemment que le regard qu’il m’accordait était singulier et que mes chances de le susciter auprès des riverains puritains et des hommes de foi tenait du miracle.
Je ne savais si c’était le fait que je trouvais dans son regard un miroir parfait à celle que j’étais, ou encore si j’adorais plus que de raison sa détermination constante à faire de ce royaume ce qui l’aurait dû être, mais je lui étais loyale au point de laisser mes émotions indomptables à sa portée, qu’il y puise ce qu’il lui manque et éclair ce royaume de son aura noire. Reine indomptable au cœur corrompu par un amour dévoué, que je n’arrivais pas à séparer du poids de la couronne qui pesait sur chacune de mes pensées.

Je le lui avouais sincèrement, avant de voir son regard se voiler de surprise et ses lèvres privées de tout son. J’admirai quelques secondes le requin noir en pleine noyade, satisfaite si je me devais d’être honnête. Puis, me résignant à lui éviter toute raillerie je mis fin à son supplice, joignant mes lèvres aux siennes en abandonnant toute décence. Qu’importe s’il ne savait pas se risquer à l’amour, qu’il soit pour son peuple ou pour sa reine, il allait aimer la tempête, aimer la rage et aimer la passion avec laquelle je rythmerai notre règne.


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyDim 8 Mar - 16:35

Impossible de ne point prendre note de la pointe de malice confinant à la moquerie qui illumina un instant le regard ambré de mon épouse lorsque je fis l'amère découverte d'un sentiment inconnu à ma personne mais o combien ordinaire dans le domaine conjugal. Un soupçon de jalousie réhaussé d'une goutte de possessivité apparue dans mon ètre sans que je ne comprenne franchement pourquoi et voilà que je me sentis affreusement et détestablement vulnérable face à la moue amusée de la née Bracken. Si, je m'étais montré fidèle à moi mème j'aurais certainement empreunté un chemin à deux voies possibles. Le premier typiquement fer né et plus encore Hoare eut été marqué par la violence de ma réaction face à l'inconnu de cette situation. Je n'aurais guère explosé montrant par la mème que pour la première fois de mon existence je me trouvais dépassé face à une femme mais j'aurais probablement renoué avec mon mode de vie luxurieux de batard libidineux ne serait ce que pour me persuader que cela n'avait été que fumeuse illusion et que je n'étais pas devenu faible au point de m'attacher à une femme de la sorte. La seconde voie eut été celle de la réaction verbale engageant une joute acerbe avec Helena afin de tenter de lui oter cette saleté de satisfaction du visage. Les deux eurent été indignes. Aussi, je me contentai de me fendre d'un haussement d'épaules nonchalant afin de me convaincre tout autant que la convaincre que je me moquais comme d'une guigne de toute cette histoire de sa main autrefois promise à un puissant baron de nos anciens alliés peu fiables à ma réaction m'étonnant moi mème de part sa spontanéité et ce qu'elle pouvait signifier. Je me parai d'un masque joueur mais ni elle ni moi n'étions dupe.


La reine tenait là une fameuse et cocasse manière de me faire regretter mes infidélités passées. Il fallait que j'opère une percée salvatrice dans les rangs adverses et ce de toute urgence. La pensée martiale réflexe chez un guerrier me permit de renverser la situation en usant de mon désir charnel dévorant pour dame ma mie. Brulant littéralement d'ardeur aussi bien que d'apétit prenant racine dans le tumulte d'émotions par trop puissantes et explosives liées au coup d'État avorté, je ne pus que voir cette faim se faire plus tenaillante encore face à la malice taquine dans ses yeux sans oublier le fait qu'elle avait les épaules pour supporter la brutalité de mes assauts amoureux. Si ce n'était point le cas, Helena n'aurait jamais réitéré le murmure de la litanie flatteuse d'une voix suave. Mon épouse me connaissait suffisamment bien pour savoir que me tenter de la sorte était un brin dangereux mais elle jouait de cela. Téméraire à l'excès dans ce domaine comme en politique. Je ressentis une pointe d'adoration que je me gardai bien d'exposer refroidi par la réaction passée à ma jalousie pathétique. Pour ma part, je savpurai sa mine contrariée face à la perspective de se trouver trempée dans mon bain.


Modeste représailles qu'icelle et infiniment plus marquées du sceau de l'appel de la luxure réconfortante que le besoin puéril de réparer une offense à ma fierté masculine. Mon regard exprimait pleinement cette soif à la croisée des chemins entre celle du guerrier aspirant à abattre ses ennemis et celle du roi désirant oublier la débacle de cette journée trois fois maudites en chassant les ténèbres épaisses en atteignant la lumière en se perdant dans sa reine. N'importe quelle autre femme eut été terriféiée devant l'intensité malsaine de mes yeux aciers parcourant la transparence alcaline de cette chair mouillée. Mais pas Helena non. Souveraine jusqu'au bout des ongles. La naïveté de son sourire suite à ma diatribe relative à son talent pour motiver les foules me désarcona un instant. Ce qui eut pour effet notoire de me freiner dans ma conquète de sa peau. Hélas, je n'étais guère au bout de ce vacillement. Car, la suite de ses propos quant à eux me laissèrent proprement abasourdi. Cette fois, ce fut la chute la plus brutale et je louais le Noyé de ne point m'être trouvé à cheval à ce moment précis. Les mots de la reine d'une simplicité déconcertante et pourtant plus puissant qu'un coup d'épée asséné au bon endroit m'estomaquèrent au point que j'en eus le souffle coupé.


La cocasserie de ma noyade aurait pu et du tiré un éclat de rire à la jeune femme mais il n'en fut rien. Cette entrevue aussi bien royale que conjugale m'avait plongé dans un abime incommensurable de perplexité. Je n'avais guère besoin de ca à l'issue des évènements tragiques. Mais, je ne le regrettai pourtant pas. Car, Helena avait le talent pour me destabiliser autant que remonter le moral que pour m'exciter ou me soulager de mes doutes. Balayant sans ménagement mes sentiments terrifiants suite à sa révélation ses lèvres se plaquèrent sur les miennes avec une énergie conquérante. Appréciant son attitude entreprenante de souveraine j'esquissai un sourire satisfait en la contemplant placée sur mon intimité encore revetue de sa tunique de lin à présent transparente d'avoir été trempée dans l'eau chaude du bain.  



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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 2 Avr - 18:32


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 23 Avr - 16:45

Il apparaissait de notoriété publique et ce depuis de longues années que mes deux passions dans l’existence étaient la guerre et la luxure. Mon jeune âge relatif n’ayant aucune voix au chapitre face à ce constat. En effet, dans ma culture natale nous devenions hommes bien avant le reste du continent. L’enfance n’était rien de plus qu’un modeste moment de paix avant de plonger dans le tourbillon de la vie de fer né. Or, j’avais eu le malheur de cumuler cette origine avec une ascendance royale. Le sang de la Noire lignée se diluant dans mes veines illégitimes m’avait très tôt coutée l’infime part d’innocence à avoir existé dans mon être. L’on ne déçoit guère un géniteur comme Harren. L’on ne désappointe point un souverain comme le roi des rois. Aussi j’avais arraché ce que je pouvais depuis que j’étais en âge de marcher car en définitive et cela les fers nés l’avaient profondément intégré dans leur culture hostile depuis sa naissance rien ne nous était jamais offert en ce bas monde. Me complaisant dans ce mode de vie brutal, sauvage et sanglant le statut de chien de guerre comme celui de capitaine émérite avaient été mes plus grandes fiertés. Bien que couronné d’un cercle orgueilleux d’or et de fer noir je restais avant tout un guerrier dans l’âme et le resterais certainement jusqu’à mon dernier souffle. Ce qui expliquait en grande partie mon amour pour mes hommes et l’affection vouée à mon armée. Mais également la réciprocité de ceux-ci car l’on suit toujours plus volontiers un chef qui partage les rigueurs de la vie de soldat à l’un de ces donneurs d’ordres planqué bien au-delà des lignes. Sans oublier les gouts simples que j’avais en commun avec eux le vin, la nourriture abondante plutôt que raffinée et les femmes du moins avant d’épouser la chevaucheuse me faisant face son tempérament étant telle que mes royales parties eurent pu connaitre un sort atrocement funeste.


La née Bracken en dépit de son statut de lady riveraine avait su me contraindre à une fidélité aussi notoire que notable eu égard à sa suffisance. La fougue de l’étalon, la vigueur d’une cavalière émérite, les formes délectables d’une reine, l’audace d’une Hoare et le caractère d’une guerrière. Que demander de plus ? J’avais su trouver une égale tant sur la scène politique du royaume en perdition qui était le notre que dans la couche nuptiale. Et le plus fascinant dans cela était que je me découvrais particulièrement satisfait de la situation. Oh, cela aurait pu avoir un rapport avec les mauvaises langues ne cessant jamais de tourner ma réputation de pirate, soudard, batard, queutard et païen mais cela n’était point le cas. Le fait qu’un roi soudainement devenu digne dans la fonction sacrée de l’union maritale pouvait bien me valoir un regain de respect ou de sympathie de la part des plus conservateurs de mes nobles ne me faisait foutrement ni chaud ni froid. Non, cette satisfaction découlait bien du fait que je pouvais me contenter d’une seule femme et qu’il s’agisse d’Helena ne me remplissait que plus encore d’une joie féroce. La jeune femme avait su contenir l’ardeur dévorante du plus décrié des enfants du Noir mieux elle avait apprivoisé le monstre à l’instar des chevaux impétueux ayant de tout temps fait la grandeur de sa maison.



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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 30 Avr - 22:42


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyVen 1 Mai - 18:58



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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyMer 6 Mai - 1:34


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MessageSujet: Re: Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé]   Vaincre ou mourir. Oui mais ensemble [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 7 Mai - 18:31


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