Les plaines verdoyantes d’Atranta sont connues pour leur fertilité, ses imposantes forêts ainsi que la longue rive qui la rattache au lac de l’œil-dieu. Le fief d’Atranta fut construit par les ancêtres de la maison Vance des siècles auparavant. Ils avaient choisi la plus haute colline des environs, permettant à la forteresse de dominer la région. Son approvisionnement était directement offert par sa proximité avec le grand lac et les nombreux bois alentours lui octroyaient de nombreuses ressources premières.

Peu à peu, la sécurité qu’offrait le donjon permit au village de s’agrandir jusqu’à devenir une place forte ainsi qu’une véritable ville. Proche des plus grandes cités du Conflans, le commerce se développa rapidement. L’afflux de visiteurs ouvrit Atranta au reste du pays et la force militaire qui s’y développa fit de la maison Vance un banneret important pour quiconque revendiquerait le titre de roi du Conflans.

C’est dans ce fief ancestral  qu’Alester vit le jour, second fils de Robar Vance, le seigneur des lieux, et de sa femme Leona. N’étant pas l’aîné des fils Vance, son éducation fut relativement souple, bien que son père se décida très tôt à lui faire suivre une carrière militaire.

À l’âge de onze ans, le jeune garçon fut envoyé à la cour de son seigneur lige, lord Kian Tully pour y devenir écuyer. Il fit ainsi la rencontre de Lyham, le fils de fils de son seigneur. Pratiquement du même âge, les enfants devinrent rapidement amis. En quelques mois à peine, il était rare de voir l’un des garçons loin de l’autre. Bien que l’éducation des deux enfants se montrait rigoureuse, les années passèrent et leur lien se renforça, chacun faisant aveuglément confiance en l’autre.

Les terres du Conflans avaient toujours été une zone convoitée et déchirée par les conflits. Alester et Lyham furent très tôt envoyés côtes à côtes sur les champs de batailles. Ils connurent leur premier combat ensemble, aidant leur maître de leur mieux. Lorsque qu’ils furent fins prêts et que les années eurent passées, les deux jeunes hommes furent adoubés ensemble lors d’une cérémonie organisée par les Tully. Quand il revint enfin chez lui en temps de chevalier, Alester n’était depuis longtemps plus le petit garçon qui avait quitté Atranta sur les désirs de son père.

La situation familiale avait bien évolué en l’absence du jeune homme. Malade depuis plus de deux ans, son père menaçait de mourir  à tout moment. Robert, le frère ainé d’Alester était dors et déjà le régent des biens de la famille et le jeune homme eut rapidement l’impression de ne plus être à sa place dans sa résidence ancestrale. Il comprit que son frère avait l’intension de lui proposer des mariages politiques à la mort de leur père et quand cette dernière finit par arriver, il scella son cheval et prit la route de Vivesaigues à l’âge de vingt-et-un ans.

C’est finalement en suivant ses propres désirs qu’Alester entra dans l’armée, appuyé par sa proximité avec la maison Tully, et plus particulièrement celle de Lyham. Les années qui suivirent furent marquées par la guerre et les combats. Alester s’entrainait sans relâche. Refusant toute aide extérieur, il désirait monter les échelons par lui-même. Même s’il refusait une trop grande aide de la part des Tully, il ne posa aucune question quand il devint officié rattaché à la garde personnelle du fils du lord de Vivesaigues. Dès lors, il suivit Lyham sur tous les champs de batailles, le conseillant de son mieux.

Enfant inséparables à l’époque, il s’agissait maintenant de deux adultes que l’ont pouvait voir discuter de stratégie ou de politique une bouteille de vin (ou deux) à la main. Alester soutint immédiatement Lyham dans sa relation avec Alysane Nerbosc et il fut heureux de voir naître les filles de son ami, à défaut d’avoir des enfants lui-même.

Lorsque les conflits éclatèrent et que la guerre jaillit de toute part entre les grands seigneurs du contient, Alester se rangea une fois de plus aux coté de Lyham. Il participa au siège de Moat Cailin ainsi qu’à la guerre contre l'Orage et la conquête de la baie de la Néra. Il fut la également lors de la bataille de Paege, lorsque les troupes Tully perdirent face à la coalition Nord-Peyredragon.

Lorsqu’il se retrouva blessé et prisonnier des troupes ennemies, Alester crut qu’il s’agissait cette fois de la fin. Il ne sut jamais vraiment comment son ami avait réussi à se voir proposer la couronne des Conflans fédérés mais sa détermination à rejoindre l’empire et à débarrasser le pays d’Harren le Noir finirent par devenir communicatives. Bien que toujours sceptique, Alester suivi une fois de plus Lyham dans son entreprise, tentant de surveiller comme il pouvait ses arrières.

Quelques mois plus tard, il assista à la reddition des Frey et à la prise de Salvemer. La guerre continuait mais Alester faisait à présent partie du camp jadis opposé. Les succès s’enchainaient et la victoire finissait par devenir possible dans la tête des combattants. Une victoire contre toute la puissance d’Harrenhal semblait possible. C’est à ce moment que la nouvelle tomba : Kian Tully venait de mourir sur les bûchers de la Foi. Lyham était à présent le nouveau seigneur de Vivesaigues.

À la fin de la guerre, Lyham fut gravement blessé lors de la bataille d'Haut-Brechies. Aidant son ami comme il put, Alester finit par prendre le commandement de l’armée, se montrant un atout de taille dans la victoire contre les forces du Noirs. Durant les deux mois qui suivirent, il s’occupa du rétablissement de son seigneur ainsi que de la réorganisation des armées du Conflans, tentant de reformer les troupes le plus rapidement possible.

À Fort-Darion, Lyham fit de lui la seconde voix du Conflans auprès du Conseil des royaumes fédérés, donnant un son ami une position d’importance qu’il était décidé à honorer. Alester s’assura plusieurs mois que les intérêts du Conflans soient assurés pour s’autoriser un retour temporaire à Vivesaigues. Avec la nouvelle capitale impériale sur les terres du Conflans, le futur commerce ainsi que la sécurité de la région devraient être plus simples à maintenir espérait-il. On allait voir comment allait se débrouiller se nouvel Empire.