Oui, nous partagions aisément une connivence de point de vue vis à vis de la menace latente représentée par la puissance impériale. L'empire dont le crédo en apparence utopiste masquait une volonté d'hégémonie que des lions de la politique tels que nous eussions bien en mal de ne point déceler. Le meilleur moyen de justifier une cause était de la rendre respectable. Le monde n'était en rien rempli de vils ambitieux ou de puissants avides d'expansion mais seulement de gentillhommes aux idéaux mirifiques si l'on se fiait aux dires de ces dits individus. Non, tout n'était que question de point de vue et le mal était dicté par la direction du doigt accusateur. La masse elle se contentait de suivre comme de coutume. A mes yeux la présence d'une superpuissance naissante aux portes du royaume du Val et de la Montagne était on ne peut plus préoccupante. Mieux valait des voisins affaiblis par une guerre sanglante et donc bien en peine de représenter un réel danger potentiel que cette création politique redoutable dans le domaine de la guerre. 


La neutralité se devait d'ètre préservée à tout prix car les Valois n'avaient point à subir les lubies militaristes de Westeros peu importe le camp en question. Or, dominer c'était se trouver en position de force et affirmer que l'empire l'était tenait de la gageure. Etouffé par des royaumes unis comment pourrions nous prétendre à une vie digne de la grandeur du Val. L'indépendance ce n'était pas de devoir à chaque instant surveiller par dessus son épaule c'était de pouvoir jouir librement de son impartialité. Comment pourrions nous oeuvrer à un rapprochement avec Dorne ou le Bief alors que la flotte impériale verouillait les cotes orientales du continent. Partisan de la neutralité et chantre de l'indépendance je ne pouvais que m'inquiéter du fait que l'empire ait décidé de s'enraciner à quelques centaines de lieues de nos montagnes plutot que dans la Nera qui leur était pourtant tout acquise. Le cynisme politicien dans mes veines m'empechait de n'y voir là qu'ingénuité. 


-"Soyez sur que vous pouvez compter sur moi lord Baelish. Je rapporterais tout cela au roi et à la reine mère le plus prestement possible. La sureté du royaume est un sujet capital qui me tient particulièrement à coeur. Eh bien je trouve l'idée fort astucieuse bien que compliquée à mettre en oeuvre. Oh, je vois sur certains points de nos cotes afin de rendre tout débarquement impossible. Très intéressant. Dans le mème registre, je préconiserais l'installation d'une chaine de ferraille à l'entrée du port de Geoville afin de briser toute tentative de conquète de la cité par le biais maritime. J'imagine qu'il existe bien d'autres possibilités défensives et ne doutez pas que je me pencherais activement sur celles-ci."
Le sujet de la Foi vint à son tour se placer dans la discussion et le grand argentier défendit son frère ainé de manière virulente.


-"Un demi croisé mylord. Je ne savais pas que cela pouvait exister. Un fanatique est un fanatique. Mais, je veux bien reconnaitre que votre frère a toujours adoré se battre et que cela ait pu le pousser à embrasser l'étoile à sept branches. J'ai bien peur néanmoins qu'il ne faille pas bon avoir eu des sympathies pour le grand septon."


Pour ma part, la maison de ma belle famille ainsi que celle de naissance de l'épouse de mon cousin Vanbois avaient embrassés le parti de la croisade me mettant dans une position détestable. Mais, ma loyauté envers la couronne ne saurait jamais ètre remise en question au vu de mes liens avec la famille royale d'une part et de mes actions au service de la maison Arryn d'autre part. 


-"Bien, je pense que vous faites le bon choix en misant sur la vitesse plutot que l'apparat. Je vous souhaite donc un bon voyage mon cher. Puisse votre séjour dans le sud vous ètre agréable."