La nuit m'accouchera sans un bruit. Sa douleur s'exprimera sans un souffle. La bise nocturne gardera caché l'enfant obscur que je suis. J'erre dans le secret depuis si longtemps. Depuis que mes pas foulent cette terre impie. Je sais m'entourer des ombres génitrice de mon art, mieux encore des flammes de ma passion.
Cela ne peut attendre.
Derrière moi, le Soleil aux prises avec le Lierre, mais l'ombre de la mort ne s'étend pas et ne s'étendra pas. J'ai trompé. Déversé les mensonges. Chevauché encore et encore. Laissant dans mon sillage une traînée de sang et d'oubli. La solitude a gardé dissimulé mon parfum et lorsque l'ombre titanesque de pierre et de roche perce mon horizon, je souris avec un amusement divin. Personne ne prête attention à une servante. L'oubli transperce mon regard clair, corrompu de l'art des espions monnayé a prix d'or. Qu'importe. L’envoûtement sera le reflet de ma volonté. Nul ne peut voir avec entièreté l'étendue du monde tel qu'il est.
Il s'écroulera. Ce garde qui se prend sentinelle immuable, juste le souffle d'un éclat irisé s'infiltrant dans ses poumons et l'ombre délicate de R'hllor accueillera son inconscience.
Je laisse tomber le voile mensonger qui me pare lorsque son regard parme croisera le feu clair du mien. Le sommeil l'a gagné et il fut son souverain avant que ne le détrône l'instinct. Doucement, mon index scelle le sourire qui orne ma bouche. Nul n'annonce mon arrivée, jamais si je lui défend, ainsi est ce que le secret vit encore et toujours comme un nuage sombre autour de mon âme. La capuche révèle ce qu'elle cachait en reflets sombres.La lune en révèle l'éclat sombre.Pourtant une lueur implacable côtoie l'iris bleuté qui s'enchante de son être.
« Les mystères de R'hllor ne peuvent être dévoilés avec empressement, Amour. Ne l'oublie pas si tu désire en percevoir l'éclat à nouveau. »
Le murmure n'a de consistance qu'un fil de soie et pourtant, il évoque le grondement furieux et indomptable un torrent sans maître.L'avertissement sans fard. Le couperet au tranchant d'argent. Une douceur enflammée perce néanmoins.
« N'en corromps plus l'éclat par ignorance car tu en changerais irrémédiablement la teinte. Comprends tu ?»
Le sourire s'invite de nouveau, sans abri errant sans point d'attache, sans ancre pour le garder scellé à la terre. Une boucle amazone rebondit doucement sur mon sein alors que j'avance. Le reflet lunaire accroche le temps d'un soupir le rubis qui couronne ma chair pâle.
« Maintenant, éveilles toi et chasse les restes du sommeil. Je n'ai que peu de temps. »