Maryssa venait de retrouver sa famille dans des circonstances tragiques, c'était par respect pour le roi Loren et pour son fils, alors compagnon de jeu de son petit frère Gareth qu'elle avait accepté d'écrire cet hommage. La famille Lannister était trop éprouvée pour dire quoi que ce soit alors elle s'était portée volontaire pour dire quelques mots et ainsi rendre hommage au roi mort soudainement. Elle savait que sa disparition allait entrainer bien des questions dans l'Ouest et elle aimerait pouvoir apporter son aide si besoin.

Mais voilà qu'elle devait déjà les quitter pour retourner à Kayce, là où elle était attendue sans trop savoir si cela était nécessaire. Valait mieux un Kenning pour gérer la maisonnée après tout et connaissant ses frères ainés, elle savait qu'ils ne préféraient pas laisser les affaires aux mains de leurs épouses. Les Kenning se seraient les coudes, enfin c'était ce qu'elle croyait. Elle ne disait rien par respect pour ses frères et sœurs mais pourtant, elle avait toujours l'impression d'être celle, laissée de côté, celle qu'on gardait sous la main pour des histoires d'alliance et de politique. Gareth, son petit frère avait été chargé de la raccompagner et elle était heureuse de pouvoir l'avoir ne serait-ce que le temps du trajet en carrosse jusqu'à Kayce, il était à cheval mais elle ne pouvait que se sentir en sécurité à ses côtés. Pourtant, cela devait être son rôle de le protéger.

Elle était alors proche de la fenêtre pour suivre le paysage et pouvoir discuter avec Gareth, le temps du trajet. Les paroles de son frère l'interpellent alors qu'elle avait le regard perdu sur le relief. Elle leva un sourcil puis tourna son regard vers le jeune chevalier.

« C'était la moindre des choses, la famille royale était bien trop ébranlée. Nous, Ouestriens, nous nous souvenons combien le roi Loren était bon. Je voulais montrer mon soutien au nouveau roi et à sa famille. Aussi par respect pour toi, Lyman est ton ami le plus proche. » répondit-elle calmement.

Le vent soufflait alors, la tête penchée en dehors, elle pouvait le sentir souffler sur son visage et dans ses narines. Ses longs cheveux bruns virevoltaient aussi, décoiffant alors son impeccable coiffure. Nouvellement surprise par cette question, elle hésita alors à dire la vérité. Elle aimerait pouvoir répondre qu'elle allait bien mais cela serait mentir après tout. Elle prit alors une longue respiration afin de lui répondre franchement.

« Franchement ? Je ne t'ai jamais menti et tu me connais, impossible pour moi de mentir. Cela se verra trop. J'ai l'impression d'être ballotée, d'être celle trop rebelle, trop différente, trop tout. Celle qu'on préfère garder sous la main pour des questions d'alliance. » lança-t-elle, sur ton franche et amer.

Amère de devoir être celle qui restait en retrait alors que tout le monde autour d'elle avait une vie ailleurs qu'à Kayce, quelque part c'était dur à avaler. Et cela jamais elle n'avait osé l'avouer à Tybolt, elle avait bien trop peur qu'il voit ça comme un prétexte pour accélérer son mariage. Mais ne pouvait-elle pas rêver d'un mariage d'amour elle aussi ?

Dans le Royaume de l'Ouest où Maryssa avait grandit, la famille royale a toujours été d'un profond soutien pour les Kenning, en tant que maison suzeraine, les lions s'étaient rapprochées de puissantes maisons secondaires comme la leur. Et aussi longtemps qu'elle se souvienne, elle a toujours apprécié les échanges qui ont pu être observés durant son enfance et adolescence. Désormais qu'elle était une femme, c'était différent. Elle ne pouvait que remarquer les yeux observateurs et parfois méprisants des autres familles.

Cette tradition de se marier entre familles de l'Ouest, c'était un fait et elle savait qu'elle n'y échappera pas. Elle connaissait grand nombre d'héritiers qui ne demandaient qu'à en faire de nouveaux mais pourtant, elle rêvait d'un autre destin. Elle souriait alors aux paroles de son petit frère, hochant la tête.


« Tout comme la tradition de se marier dans l'Ouest. J'apprécie notre royaume mais parfois je me surprends à vouloir découvrir au-delà. Peut-être qu'une alliance lointaine pourrait aussi apporter quelque chose de prospère. » répondit-elle, rêveuse.

La brunette avait toujours eu ce côté indépendant et rêveur, elle se rêvait autant maitresse des poisons que mère et épouse. Et cela ne pouvait être que le cas en dehors des frontières de l'Ouest, notamment à Dorne.

« Pourtant, il n'y a pas que l'Ouest qui cherche des épouses. Tu savais qu'à Dorne, certaines épouses sont également maitresse des poisons ? » demanda-t-elle alors.

Elle avait toujours apprécié les discussions sincères qu'elle pouvait avoir avec son petit frère, elle sentait une meilleure complicité que celle qu'elle pouvait avoir avec leurs frères ainés. Et pour cela, elle pouvait se permettre de discuter d'autres choses avec lui qu'elle ne pouvait pas forcément aborder avec Tybolt et Robert. Elle était soulagée de voir qu'il était prêt à entendre ce qu'elle avait sur le cœur.

« Je doute que Tybolt accepte que je me rende à Dorne ou ailleurs. Pour lui, je suis bien trop utile ici. J'aimerais pouvoir voyager mais j'imagine que ce n'est pas le bon moment. Et peut-être que je ne pourrais jamais le faire. » ajouta-t-elle, le cœur lourd.

Elle observait un instant le paysage qui défilait et se perdait dans ses pensées de voyage et de rêveries dorniennes. Sa beauté naturelle était parfois le sujet des convoitises, après tout elle était en âge de se marier et même d'avoir des enfants. Et ça elle n'en pouvait qu'en être consciente.

« Oui, je connais les maisons. Pendant les funérailles, j'ai discuté avec Ser Winston Jast. » lança-t-elle ensuite sans trop de conviction.

Elle ignorait si ses échanges avec ce jeune homme aboutisseraient sur quelque chose, elle n'avait pas été spécialement emballée par cette échange.

Maryssa a toujours eu ce petit côté aventureuse et même rêveuse, à toujours s'imaginer vivre des aventures rocambolesques qu'elle ne pouvait pas forcément vivre à Kayce, enfermée entre quatre murs. Alors elle avait trouvé refuge dans les livres, les recherches et des passions tout en sachant que les regards étaient tournés vers elle parce qu'il fallait qu'elle soit une femme docile et qui devait évidemment se marier et fonder une famille comme toutes les femmes avant elle.

« Une proposition ? Non, je doute que cela se produise un jour. Juste mes propres rêveries, Gareth. » répondit-elle, amusée.

Bien qu'il s'agissait d'une proposition inédite, cela était pourtant rien d'autre que quelque chose qu'elle savait inaccessible. Dorne était bien trop mal perçu parmi les Ouestiens et ça serait surement mal vu qu'une jeune femme de son rang aille se marier là-bas pour des ambitions pour le moins sournoises.

« Je ne suis pas subjuguée, c'est juste que j'ai cette impression que les femmes ont plus de liberté dans ce royaume. Elles ont du pouvoir autant que les hommes. » confia-t-elle ensuite.

Parfaitement consciente que cette idée ne sera certainement jamais étudiée même en cas de grande détresse pour le royaume, elle préférait en rêver et continuer de lire les écrits à ce sujet, sans pour autant s'imaginer une liberté qu'elle n'aura surement jamais.

« Pour toi, ça a marché. Mais je doute que Tybolt me laisse épouser un prince dornien même si j'en tombais éperdument amoureuse. » ajouta-t-elle, ensuite.

L'amour lui semblait encore quelque chose d'inaccessible, qu'elle n'avait pas encore ressenti malgré ses efforts. Elle ne pouvait tout simplement pas aimer quelqu'un plus que sa famille, plus que ses frères et sœurs. La complicité qu'elle avait avec Gareth ne pouvait pas être trahie pour l'amour d'un homme.

« Il est prévenant mais je ne sais pas, je suis encore méfiante. Tu le connais ? » demanda-t-elle ensuite, espérant alors obtenir peut-être des informations sur le jeune homme.

Pas qu'elle ne lui laissait aucune chance de faire ses preuves au chevalier Jast mais elle voulait être sûre que cela serait à son avantage et qu'elle ne finirait pas lésée parce qu'elle avait accepté qu'il lui fasse la cour pour espérer des fiançailles.

Maryssa a toujours eu l'âme d'une rêveuse, pas qu'elle vivait dans ses rêves mais elle a toujours ce besoin de s'évader loin de la vie qui a été tracée pour elle. Alors avec son énergie et son imagination débordante, elle s'est toujours attelé à vivre par procuration. Si elle devait se marier, elle le fera mais elle voulait être sûre d'avoir un peu profiter de sa vie tout de même. Se laissant le temps de prendre la bonne décision, elle ne veut pas s'engager avec le premier venu juste parce que ses frères ainés attendent qu'elle se marie.

« Alors préviens-moi si un prince dornien se présente à Castral Roc. » plaisanta-t-elle, alors.

Les mots pour plaisanter mais pas toujours pour en dire vraiment sur elle, sa discrétion et sa retenue sur ses propres sentiments ont toujours été de mise. Peut-être que c'était par protection, elle ne savait pas vraiment. Il fronçait les sourcils aux paroles de son petit frère, un peu surprise.

« Les voyageurs de Dorne ne sont pas toujours très accessibles. Méfiants mais j'essayerai. Un époux pour commencer, pour le reste, je verrais bien. Et puis je devrais m'en tenir aux demandes que les seigneurs et chevaliers me feront. » répondit-elle, calmement.

Elle ne voulait aucunement que son frère pense qu'elle s'intéresse uniquement au pouvoir, il s'agissait là d'une simple curiosité certes un peu malvenue. Si Gareth avait eu de la chance en amour, peut-être qu'elle finira par être heureuse, elle aussi. Quelque part, elle s'était toujours sentie incomprise mais sa complicité avec son jeune frère faisait qu'elle écoutait toujours ses conseils avec une grande attention.

« Merci pour tes conseils, Gareth. Je vais réfléchir à tout ça. Tu as raison. » ajoutait-t-elle, ensuite.

La brune n'était pas contre d'être courtisée tant que cela est fait avec respect à la fois pour elle mais aussi pour sa famille. Elle restait méfiante, l'avis des siens comptait plus que tout. Et si l'un d'eux n'acceptait pas son futur époux, elle serait prête à renoncer. En pensant au seigneur avec qui elle avait conversé, elle fronçait les sourcils, si celui-ci ne lui a pas manqué de respect, elle n'a pas vraiment eu de véritable connexion avec lui.

« Il est gentil et intelligent. Disons qu'il s'est intéressé à moi mais je ne sais pas trop. Peut-être qu'il m'écrira et nous verrons.  » déclara-t-elle sur un ton calme.

Si Ser Jast devenait son fiancé, peut-être devra-t-elle laisser sa méfiance de côté mais pour le moment, elle hésitait et prenait le temps d'étudier la question avant de se prononcer.

En évoluant non loin de la Cour de Castral Roc depuis ses huit ou neuf ans, Gareth pouvait entendre ces murmures animant les discussions dans les couloirs et les jardins. Ces échanges ne s’arrêtaient pas pour autant quand la présence du garçon était remarquée même si les protagonistes se faisaient alors encore plus vigilants et discrets. Les unions concernaient à l’époque ces grandes personnes et Gareth, de par son âge et surtout son statut, observait cela avec beaucoup de distance. Aujourd’hui, en développant une discussion de même nature, il s’aperçoit que le temps a fait son œuvre et que rien ne peut se mettre en travers de sa route. Ni allié, ni adversaire, il place chacun en face d’un défi et il revient à cette personne de choisir comment y répondre. Du moins, c’est la conviction profonde du chevalier, ce qui est on ne peut plus logique pour une personne autant imprégnée par ces notions de vaillance et de fierté. L’influence des Sept dans tout cela, tout comme leur jugement, est un mystère qu’il ne revient à personne de percer.

Cette recherche d’aventures, du lointain, peut surprendre tout comme elle peut se comprendre. A mesure que le chevalier réfléchit à ce propos, sa vision devient un peu plus claire. Les individus sont tous différents et ne sont pas animés des mêmes envies. Du moins, ce n’est pas toujours le cas.

« Ce n’est pas tous les jours que Dorne vient à Castral Roc. Peut-être que cela explique tout. »

Gareth répond avec simplicité à la plaisanterie de sa sœur. Dans tous les cas, il sait que pour le moment tout ceci semble bien compliqué. Mais, la complexité, les surprises, font partie de ce monde. Revenant elle-même à des choses plus concrètes, et aussi plus probables en ce moment, Maryssa observera ses courtisans quand ils se manifesteront. Ser Jast est peut-être le premier à avoir eu cette audace mais sa sœur préfère se montrer patiente. Il peut, malgré les premières impressions, être un époux difficile…ou alors tout simplement différent si bien que toute union serait compliquée. Et puis, d’autres personnes peuvent sortir du chapeau à tout moment.

« Les choses deviendront peut-être plus évidentes…Je ne suis pas toujours le mieux placé pour parler de ‘prudence’ mais...il en faut toujours…un peu. »

Un sourire éclaire progressivement le visage de son frère. Bien conscient d’admettre quelque chose qui tranche nécessairement un peu avec son état d’esprit, Gareth loue la réflexion équilibrée de Maryssa. Pour autant, il sait que cette part d’incertitude sera toujours présente et qu’il lui faudra choisir le moment où elle souhaitera prendre le risque d'orienter sa vie dans une direction ou une autre...si le choix lui appartient toujours à ce moment là.

Maryssa s'est toujours sentie différente des autres mais aussi de ses frères et sœurs. Elle ne faisait jamais rien comme tout le monde mais restait loyale à sa famille. Fière de chacun d'eux, elle souffrait au fond d'être celle qui devait gérer les affaires familiales pendant que ses frères étaient à la guerre et ses sœurs mariées ou fiancées à des seigneurs. Peut-être qu'un jour, tout changera, qu'elle trouvera sa place et que son destin changera mais pour le moment, elle s'accommodait de la situation. S'intéressant alors à l'alchimie comme à la poésie, cet esprit rêveur et aventurier qu'elle a toujours eu et qui faisait son charme mais apportait également de la méfiance. Ce qui n'effrayait pas pourtant des seigneurs comme Ser Jast mais la brunette restait méfiante et réticente à ce rapprochement qui s'est fait dans des circonstances douloureuses.

Hochant la tête aux paroles de son frère, elle émit un léger rire tout en observant la route qui se poursuivait. Bientôt, ils seront de retour sur leurs terres natales et si elle devait resté, Gareth lui finira par partir comme toujours. La solitude et l'éloignement d'avec les siens la rendait souvent triste mais elle avait finit par faire avec.

« Oui. Pourtant Dorne est un royaume fascinant, je pense que nous pourrions beaucoup apprendre d'eux. » poursuivait-t-elle, ensuite.

La suite de la conversation la rendait un peu nerveuse mais pourtant, elle ne laissait rien paraitre, préférant alors se cacher derrière les apparences d'un sourire amusé comme elle avait l'habitude. Elle hochait la tête tout en réfléchissant à ce qui pourrait advenir d'une éventuelle union avec Ser Jast, elle savait que Tybolt comme Robert la pousseront à se rapprocher d'avantage du jeune seigneur mais du côté de Gareth, c'est peut-être différent. Elle s'est toujours confié à lui plus facilement qu'à ses frères ainés.

« Je verrais bien le moment venu, je ne préfère pas me prononcer sur une éventuelle union. Bien que je sais que c'est ce que Tybolt voudrait, après tout je suis l'une des dernières Kenning à ne pas être fiancée. » confia-t-elle, calmement en baissant les yeux.

Les portes de Kayce se distinguaient, un sourire se dessinait sur ses lèvres bien qu'elle savait que cela signifiait qu'elle se retrouvera à nouveau seule avec l'épouse de Tybolt, pas qu'elle n'appréciait pas la jeune femme mais elle préférait largement la compagnie de ses frères et sœurs.

« Tu restes quelques jours ou tu dois revenir le plus vite possible à Castral Roc ? » demanda-t-elle, alors.

La guerre et les fonctions du chevalier qu'il était ne laissait que très peu de répit à Gareth et Maryssa ne pouvait que s'en inquiéter, après tout elle était la grande sœur. La perte récente de leurs parents est encore douloureuse et elle s'emploie à garder la tête froide alors que la souffrance et le deuil sont des choses bien difficiles à gérer. Pourtant elle a toujours eu ce côté maternel, véritable grande sœur loyale et aimante, elle tenait à ce que chacun des Kenning soit en sécurité mais la situation actuelle était bien trop compliquée pour qu'elle puisse être sereine.

Gareth ne partage pas forcément cette fascination pour la Principauté de Dorne mais n’écarte pas pour autant, d’un revers de la main, toute possibilité de retirer des enseignements de leur histoire et de leur quotidien. L’explication la plus plausible de cet intérêt surprenant provient peut-être de la distance et donc de l’éloignement entre la  Principauté de Dorne et les Terres de l’Ouest. Les enfants tout comme les adultes s’imaginent le paysage et les bâtisses de cette Principauté ensoleillée et certainement différente des Terres de l’Ouest par bien des aspects.  

« Je comprends bien, notre curiosité s’intéresse plus vivement à des choses que nous ne connaissons pas ou peu. »

Pour le chevalier, il n’est pas question de juger l’opinion de sa sœur ainée mais simplement de garder une vision pragmatique. Celle-ci l’invite à penser que des épousailles avec un noble des Terres de l’Ouest serait plus réaliste au vu du contexte dans lequel se trouve l’Ouest et Westeros de manière générale.

« Je ne pense pas que tu aies à te prononcer pour le moment. Il ne sert à rien de se précipiter. Peut-être pourrais-tu trouver d’autres possibilités et rencontrer d’autres personnes dans d’autres fiefs ouestriens ? »

Que ce soit pour l’intérêt des uns ou des autres, il est judicieux de ne pas prendre cette décision à la légère. Certes, les maisons nobles trouvent peut-être un intérêt plus ou moins prégnant en fonction des différentes possibilités qui s’offrent à elles. En ce qui le concerne, Gareth est convaincu qu’avec quelques efforts dans les recherches, il est possible de trouver une solution qui convienne à toutes les parties et aux premiers intéressés.

« Je vais revenir à Castral Roc demain ou le jour suivant. Tu te doutes que la période est compliquée avec la disparition du Roi Loren…Des questions se posent tant sur la sécurité de la forteresse que sur celle du Royaume. »

Sans parler de sa famille avec son épouse et ses fils qui l’attendent. Mais, le contexte dans lequel se trouve l’Ouest et les responsabilités du chevalier l’invitent à retrousser ses manches face à ce changement d’époque qui se dessine. La tranquillité de la génération dorée de l’Ouest est désormais menacée. Gareth pense que malgré tout cela, il continuera d’être jugé par la Cour ou même par sa maison de naissance pour ses choix ou ses actions. Il ne lui reste qu’une seule solution qu’il expérimente maintenant depuis un certain temps : celle d’assumer sa vie telle qu’elle est aujourd'hui de la manière la plus paisible possible. Les portes de Kayce se font de plus en plus visibles à mesure qu’ils s’avancent vers elle. Le chevalier reste un moment pensif, réalisant que son histoire a débuté ici, sans qu’il ne se sente vraiment à sa place ici tout comme cela peut être parfois le cas à Castral Roc.

« Mais, j’espère que nous nous reverrons rapidement et que nous garderons le lien, Maryssa. Le chemin n’est pas si long entre Kayce et Castral Roc et nous aurons peut-être des évènements à célébrer bientôt. »

La curiosité est une qualité autant qu'un défaut et Maryssa a toujours été l'une des plus curieuses de la fratrie. Espiègle également, elle s'est rapidement très bien entendue avec ses plus jeunes frères qui ont une personnalité similaire à la sienne. Le côté aventurier de Robert l'a toujours fasciné et le sérieux de Gareth la rassure. Souriant au jeune homme, elle hochait la tête tout en le fixant.

« Oui évidemment. Je devrais peut-être songer à m'intéresser à des choses plus locales mais c'est plus fort que moi. » confia-t-elle, alors.

Le regard toujours tourné vers Gareth, elle prenait conscience qu'il avait surement raison. Vivre dans ses rêves est une chose mais les accomplir en est une autre. Fronçant les sourcils aux paroles de son frère, elle réfléchissait quelques instants avant de reprendre plus sérieusement.

« Certainement, oui. Il y a quelques bons partis non mariés. » répondit-elle, sérieuse.

Elle pensait alors aux seigneurs des familles Reyne, Crakehall ou encore Serrett. Elle réalisait à peine l'ampleur de ses sentiments pour Rolph Reyne mais savait qu'une demande ne sera pas forcément faite, tout du moins c'est ce qu'elle se disait. Cela gâcherait une amitié vieille de plusieurs années.

« Je m'en doutais. Je suis sûre que la situation va s'arranger et que tu vas accompagner au mieux notre nouveau souverain. » s'écria-t-elle, ensuite.

Elle pensa à son échange avec le jeune roi Lyman durant les funérailles du roi Loren et se demanda s'il en avait parlé à Gareth, après tout il est son plus proche ami. Les portes des écuries s'ouvraient et elle accepta l'aide d'un palefrenier pour descendre. Remerciant celui-ci d'un regard, elle rejoignit son petit frère pour reprendre leur discussion.

« Alors profitons de ce court instant où tu es à la maison. » proposa-t-elle, enthousiaste.

Elle comptait bien profiter de son frère durant ce laps de temps et ainsi lui montrer ses dernières inventions et potions en tout genre. Son attrait pour l'alchimie n'est pas forcément accepté par tous mais elle a toujours pu en parler avec Gareth sans se sentir jugée.