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 Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyVen 23 Déc - 12:17

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que la bataille de Vivesaigues avait eu lieu, ainsi que la réunion à laquelle tous les seigneurs du Conflans, présents dans la capitale, s'étaient retrouvés en compagnie du souverain des lieux ainsi que du Roi du Nord, et de l'un des ses commandants de division avaient été invités. Jon avait cru au départ que la réunion se ferait en petit comité et qu'ainsi les deux hommes pourraient prendre le temps de discuter, sans la pression et l'attente de tout un peuple derrière eux. Les Conflannais vivaient de lourds événements depuis plusieurs mois. Pour beaucoup, d'avoir tourné le dos à la maison Hoare avait été une décision lourde de conséquences, même si l'Empire, et le Nord tout particulièrement, étaient tous deux venus en soutien du nouveau royaume fédéré pour leur permettre de s'installer durablement et de ne pas regretter cette voie qu'ils avaient choisi de prendre. Malheureusement pour eux, ils se trouvaient pile au centre de toutes les routes entre les différents royaumes de Westeros et donc, entre les différentes puissances qui se faisaient la guerre. Déjà lancé dans une guerre fratricide entre ceux qui avaient décidé de changer d'allégeance et ceux qui avaient suivi l'ancienne maison dirigeante, même après la mort de Harren le Noir, ils se retrouvaient pris d'assaut de toute part et les dernières semaines avec le fait que Vivesaigues avait été assiégé, cela n'avait fait qu'augmenter la frustration, la colère et sans doute la désillusion des hommes pris au piège. Il y avait eu une certaine attente de l'allié nordien, et ensuite de son efficacité sur le terrain pour pouvoir se défaire de l'ennemi de l'Ouest. Pour autant, une guerre devait prendre en compte différents facteurs, et le facteur humain était sans doute le plus important. Ils avaient tenté une action, avaient réussi à libérer une rive sur trois, ce n'était certainement pas le succès que Jon avait espéré mais il avait fait de son mieux et le Nord avait payé un lourd tribu pour cela. Malheureusement, le Conflans attendait plus, en attendait trop peut-être et Lyham n'avait clairement pas été tendre avec son gendre, lui reprochant son manque d'engagement. Peut-être aurait-il fallu qu'il soit transpercé de part en part pour qu'il estime mieux ce que le Jeune Loup avait accompli pour Vivesaigues et pour la maison Tully.

Jon devait bien avouer qu'il l'avait eu mauvaise et il s'était tenu à l'écart de son beau-père dans les heures et les jours qui avaient suivi. Il avait mis en place ce qu'il avait présenté à ce dernier, puis avait retrouvé le confort de la chambre mise à sa disposition, celle qu'occupait Eléanor par le passé et dans laquelle il avait passé sa première nuit en tant que tout jeune marié et il avait suivi les conseils du mestre pour que ses blessures s'amenuisent. Et si très vite, la blessure à la tête sembla s'arranger sans trop faire d'effort, il en était tout autre pour la lance qu'il avait prise dans l'épaule et dont la blessure venait à le tirailler de jour comme de nuit. Il ne pouvait pas rester ainsi trop longtemps, il lui fallait récupérer en mobilité. Glace faisait la fierté des Rois du Nord, et elle avait été d'un grand soutien pendant le dernier combat. Néanmoins, Glace n'était pas seulement particulière parce qu'elle se trouvait être en acier Valyrien, mais c'était une lourde épée à deux mains, et pour le moment, il se sentait bien incapable de pouvoir la manier avec la même efficacité qu'avant. Alors, il avait repris les entraînements et avait passé un long moment à s'échauffer, pour oublier le tiraillement, puis il avait croisé le fer avec différents soldats dans la Cour du château de Vivesaigues. Il s'arrêta quand il eut l'impression que tout son corps en entier était en train de le brûler après les efforts qu'il avait fourni, mais néanmoins, cela restait une bonne fatigue. Il remercia son compagnon d'armes et se mit à rentrer à nouveau dans le château. Il avait faim à présent. Pour autant, alors qu'il avançait, bien décidé, il se retrouva face à Lyham. Jon s'inclina doucement devant le souverain avant de plonger son regard dans celui de son beau-père. « Votre Majesté, comment allez-vous ? »


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyMer 4 Jan - 1:14

   Un cri, plus puissant que les autres, bestial, presque inhumain, l’emporta sur le fatras des armes. Les rayons d’une timide lune, qu’un nuage obstruait parfois, se détournant parfois elle-même de ce violent spectacle, accrochaient lames et armures. Les visages, sous cette lumière blafarde, étaient creusés de sillons surnaturels, des traits méphistophéliques qui inspiraient une sourde terreur. Ce pandémonium de rouge et de noir évoquait les visions bibliques les plus sombres ; une géhenne continuelle qui, pour tous les protagonistes, trouverait sa fin dans la mort. Qui accompagnait ce cri, le sifflement d’une lame qu’on abattait de toutes ses forces ; une lame d’une épée dotée de sa propre volonté et que nul, à cet instant, ne pourrait détourner de son ultime but : anéantir la vie.
   Lyham tenta de se retourner, les sens en alerte. Il avisa cette lame qui fonçait avec langueur, droit sur lui. Il se débattit comme un lion en cage, mais sa jambe droite s’enlisait dans un sol devenu boue, puis sable. Plus il se démenait, plus le sol, comme une entité affamée, retenait sa jambe. L’épée sifflait encore, suspendue dans les airs, manipulée par un marionnettiste invisible. Englué jusqu’à mi-cuisse, il laissa échapper un cri dénué d’humanité. Pourquoi cette lame, qui aurait dû l’occire depuis bien longtemps, ne l’avait-elle pas fait ? Il se démena comme un diable dans un bénitier, ses muscles brûlants s’ankylosaient. Il manquait d’air ; dans quelques secondes, les sables engloutiraient son visage, empliraient ses poumons et dans sa mort, lente, Lyham aurait encore le temps d’apercevoir l’épée. Le sol devint sang, des vagues écarlates agitées brinquebalèrent le souverain qui usait d’un cadavre putréfié comme d’un radeau, dévalant le Styx lui-même. Certains corps, pourtant abominablement mutilés, reprenaient vie, scandaient son nom, l’appelaient à les rejoindre. Deux bras exsangues saisirent son visage. Ils acculaient Lyham dans ses derniers retranchements ; ce dernier inspira, affamé d’air. Sa gorge s’embrasa.
   Il se réveilla. Son lit portait les marques de l’affrontement onirique. Il cligna plusieurs fois des yeux, dissimulant de sa main les rayons d’un soleil déjà haut dans le ciel et chassant au passage ces images horrifiques. Le roi toussa, il goutta à nouveau le goût ferrugineux du sang, le sien. Quelle heure était-il ? Avait-il tant crié dans son sommeil ? La guerre avait-elle tant pesé sur son esprit qu’elle s’immisçait dans ses rêves pour les pervertir ? Il songea, non sans un certain amusement, que ses visions auraient fait pâlir plus d’un Septon. La clameur de la vie courante filtrait par les persiennes entrouvertes de sa chambre ; le soleil, jugea-t-il, approchait le zénith.
   Lyham longeait une ruelle déserte, non loin des appartements royaux. La saleté des rues, dans lesquelles il avisait parfois quelque rongeur téméraire, témoignait du surpeuplement de Vivesaigues. Il n’y prêtait pourtant guère attention. La rue déboucha dans une venelle, puis dans une coursive, abritée sous un auvent de bois. Des pas résonnèrent avant que Lyham n’en discernât l’origine.
   « Sire, mon gendre, quel plaisir de vous croiser. Je vais bien et vous donc ? J’espère que votre blessure ne vous fait pas excessivement souffrir, répondit-il. » La fatigue marquait ostensiblement le visage du souverain des Conflans, certains mots traînaient comme s’il peinait à les articuler.
   Néanmoins, ni l’un ni l’autre n’ignorait la nue de non-dits et d’amertume qui planait entre eux depuis le Conseil. Il était trop tard pour revenir sur leurs paroles ; réécrire l’histoire n’aurait pas permis de saisir la complexité des émotions qui avaient guidé leurs esprits embués. Aussi, Lyham prit les devants et continua :
   « Écoutez, permettez-moi de faire preuve franchise. Ne faisons point cas des différends qui nous ont contrarié. Nous nous croisons involontairement, mais c’est opportun, je pense. » Il fit un signe de la main, ouvrant la voie au roi nordien. « Vous rejoigniez le château ? Permettez que je vous y accompagne, » demanda-t-il, par excès de respect, non que Jon pût toutefois s’y opposer. « Nous y déjeunerons. »  
   Ils marchèrent côte à côte, d’abord silencieux, avant que Lyham ne demandât : « Comment vous portez-vous ? » et que les deux rois ne pénétrassent dans l'enceinte du château. Les gardes s'inclinèrent successivement, Lyham leur adressa en retour de brefs signes respectueux. Ils s'engouffrèrent finalement à l'abri des hauts murs.


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptySam 14 Jan - 18:40

Vivesaigues n'était certainement pas l'endroit où il se sentait chez lui, ou même en terrain ami. Certes, le Conflans Fédéré et le Nord étaient maintenant alliés, et donc travaillaient, combattaient et envisageaient un avenir commun mais pour autant, Jon n'en restait pas moins un Stark. Et le Nord ne pouvait oublier. Comme tout bon seigneur, dans cette relation de dépendance, de confiance ou d'obligation, envers le souverain, chacun avait agis en fonction des décisions que Harren Hoare avait pu prendre par le passé. Le Noir n'était pas un tendre, il fallait bien avouer, et toute forme de rébellion aurait forcément conduit à la mort. Pour autant, le Jeune Loup était certain aujourd'hui encore, que parmi les rangs du Roi Lyham Tully, il devait y avoir certains comploteurs, qui étaient contre le nouveau pouvoir mis en place sur le royaume, et sans doute encore plus contre l'Empire directement. Chose que le Nord ne se serait pas permis de faire, mais la relation entre l'Empire et le royaume étaient différentes, après tout Torrhen avait été Roi du Nord, avant d'être Empereur des Royaumes Fédérés, il y avait un lien particulier entre le peuple et le Braenaryon, et un lien particulier entre le nouveau et l'ancien Roi. Et finalement, c'était peut-être Jon qui était le plus complexe à véritablement parvenir à convaincre de tout cela.

Vivesaigues était surtout le lieu où il avait rencontré son épouse pour la première fois, où on lui avait imposé ce mariage qui ne lui convenait pas, et qui n'avait pas réussi à le convaincre pendant très longtemps. Les mois avaient fini par s'écouler, et heureusement qu'il était retourné dans le Nord entre deux campagnes militaires, pour découvrir un peu plus Eléanor. Certes, les disputes et les incompréhensions avaient été nombreuses à son retour. L'un et l'autre appréhendaient tellement les retrouvailles, sans doute pour des raisons identiques. Pour autant, même si des changements nets et bénéfiques s'étaient produits au sein du couple, la cité des Tully n'en restait pas moins lié à des souvenirs et des émotions plutôt négatives et il fallait bien avouer qu'il avait hâte de pouvoir en repartir. Cependant, il était hors de question de fuir la capitale du Conflans, le devoir était le devoir et Jon ne se serait en aucun cas permis de faire défaut à son beau-père. Des alliés se soutenaient, les membres d'une même famille également, même si tous les aspects des uns et des autres ne pouvaient pas plaire, et puis il y avait des considérations bien plus personnelles. Si le Conflans tombait, l'ennemi serait aux portes du Nord et de ça, il n'en était pas question.

Se retrouver face à Lyham était une chose normale, puisqu'il se déplaçait dans son château. Néanmoins, cela faisait un élément de plus qui faisait de Vivesaigues un endroit que Jon n'appréciait pas outre mesure. Poli et courtois, on ne pouvait pas dire que le Jeune Loup ne faisait pas d'effort. Il s'était amélioré sur l'art de la diplomatie, mais il avait son caractère et un esprit parfois un peu trop rancunier pour son propre bien. « Elle continue de tirailler un peu, les Mestres font tout pour que cette gêne disparaisse au plus vite. J'ai repris l'entraînement, néanmoins, je ne saurai rester en arrière quand le combat recommencera même en étant blessé. » Cela ne pouvait se concevoir pour un homme du Nord. Les Stark payaient leur dû pendant la guerre. Jon hocha doucement la tête aux paroles de son beau-père. « Permettez-moi également d'être franc, Lyham. Les mots peuvent autant être des armes que les actes. J'ai dit ce que j'avais à dire lors du conseil, et je ne doute pas que la fatigue et l'usure de ce siège, ont pu déformer mes paroles à votre oreille et à votre compréhension de ces dernières. Je vous le redis encore une fois, je ne suis pas là pour vous combattre vous, mais pour combattre avec vous. » Néanmoins, un Stark n'oubliait jamais et même s'il ne le dit pas à voix haute, il le pensa très fort. « Il me sera agréable de déjeuner avec vous. Je meurs de faim. » Souffla-t-il avec un léger sourire, se remettant en route. « Je vais bien dans l'ensemble. Je suis pressé que tout cela finisse. Vos enfants nous accompagneront-ils pour le repas ? C'est fou ce qu'ils ont grandis depuis que je les ai vu pour le mariage. Surtout Clarissa. »


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyDim 19 Fév - 21:03

   « Il est bon de vous l’entendre dire, mais nous aurons l’occasion d’aborder à nouveau le sujet, marchons côte à côte jusqu’à la salle à manger, dit Lyham. »
   Ils dépassèrent la grand-porte de bois ; les gonds crièrent sous son poids, pesamment tirée par deux hommes qui, avisant les deux rois, s’inclinèrent bien bas et soufflèrent un Messires de circonstance.
   Lyham accompagna Jon, plus qu’il ne le guidât, dorénavant fort habitué aux couloirs du château, jusqu’à la salle à manger. La lumière d’une journée sans nuage illuminait la grande pièce et quelques bougies brillaient dans les zones d’ombre persistantes. Au centre, une immense table – deux douzaines de convives pouvaient s’y installer à leur aise – de bois brut ; le plateau, large et long, portait les marques des repas successifs. Lyham avait toujours connu cette table, à cet endroit même. Son père aussi, peut-être même son aïeul. Voici plusieurs générations qu’y prenait place festivités et dîners politiques. Une femme et un homme, affairés sur le mobilier, se redressèrent et, d’une courbette, prirent congé.
   « Prenez place, prenez place, » dit le roi des Conflans qui désignait la chaise à sa gauche, en s’installant lui-même au bout de la table. Assiettes et couverts étaient d’ores et déjà dressés. « Oui, les enfants seront parmi nous. Ils grandissent, n’est-ce pas, vous avez raison ! On en oublie facilement le temps qui passe. Vous également, comment se porte Sigyn ? Et ma chère fille ? s’enquit-il. »
   Un valet, tiré aux quatre épingles, glissa à leur hauteur d’un pas silencieux.
   « Messires, bien le bonjour. Aujourd’hui, je vous propose un civet de lapin et quelques légumes bouillis. Nous n’avons malheureusement guère plus.
   — Cela conviendra, Armel. Cela conviendra. Il nous reste du vin ? » Armel eut un signe de tête approbatif. « Bien, apportez-en également.  Je vous remercie.»
   Armel se détourna, glissant toujours comme une ombre. C’était un serviteur discret, courtois. Il apparaissait à vos côtés, écoutait, puis disparaissait aussitôt.
   « Oh, Armel ! Faites appeler les enfants.
   — Bien, Sire. »
   Il régnait toujours une certaine effervescence dans le château, qui jouait le rôle de demeure royale – de deux rois ! – et de centre névralgique des efforts de guerre. Un grand nombre d’activités et d’interlocuteurs s’étaient progressivement ajoutés aux activités déjà nombreuses ; on eût dit une ruche habitée d’une centaine d’ouvriers.
   Dans un grand bruit de pas, Brandon et Charissa entrèrent et saluèrent Jon. Le jeune garçon, la quinzaine, se tenait droit, presque raide, mais ses joues rosies trahissaient son excitation. Lyham gratifia son fils d’un regard approbateur. En tant qu’héritier, il semblait mesurer les responsabilités qu’on attendait de lui. Sa sœur, Charissa, avait un visage doux, rieur, encadré de bouclettes, mais deux cernes barraient ses yeux. Depuis quelques semaines, ses nuits étaient peuplées, elle aussi, de cauchemars que son inconscient puisait dans les conversations d’adultes sur la guerre. Le roi des Rivières prit successivement leurs mains, déposa un baiser sur leurs fronts. Ils s’installèrent à leur tour.
   « Messire Jon mangera avec nous, jeunes gens, dit Lyham. » Puis, se tournant vers le roi du Nord : « Je suis satisfait que nous ayons enfin le temps et l’occasion, vous et moi, de partager un repas. Nous avons beaucoup à nous dire, de plus. Dites-moi, comment se portent vos hommes ? » reprit Lyham. « Les derniers rapports indiquent que les ouestriens ont de nombreuses plaies à panser, nous leur avons infligé un sacré soufflet. Et par nous, je souhaite mettre en valeur votre rôle décisif, Jon, soyez-en assuré. »
   Le Tully avait parfaitement conscience que l’abcès n’était pas percé, aussi souhaitait-il, de prime abord, faire preuve de bonne volonté.


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyLun 27 Fév - 17:34

Jon pouvait garder un visage plus ou moins neutre, mais c'était bien mal le connaître de croire qu'il pourrait passer outre ce qu'il s'était passé en un claquement de doigts. Son beau-père pouvait être certain qu'ils auraient l'occasion d'en reparler en tête à tête. Ce n'était pas un repas en famille, comme il venait à lui proposer, qui allait pouvoir apaiser complètement le Jeune Loup. Sans doute se montrait-il trop tempétueux d'une certaine façon, et que son ego avait fini par prendre un coup au cours des derniers événements. Mais il était compliqué de combattre sa nature parfois, surtout qu'il ne voulait pas rentrer en guerre contre le père de son épouse, alors qu'il commençait tout juste à s'entendre avec cette dernière. « Un bon repas, après un bon entraînement, c'est tout ce qui compte ! Nous en parlerons plus tard, et vous pouvez compter sur moi à ce propos votre Majesté. » Souffla-t-il avec un petit sourire en coin. Un Stark n'oubliait jamais rien. Mais il était vrai qu'ils n'avaient pas eu le temps tous les deux de manger ensemble, chacun cherchait à s'occuper de leurs hommes, ou juste à s'occuper d'eux. Lyham était ressorti entier de l'assaut, ce n'était pas tout à fait le cas pour Jon, et même si ce n'était pas aussi handicapant que pour d'autres hommes, il avait dû se ménager quelques jours pour pouvoir reprendre les entraînements et ensuite envisager le combat. Car l'Ouest continuait à être l'ennemi à abattre et il ne manquerait de s'en occuper personnellement. Lyman avait trahi l'alliance qui avait été signé en même temps que son mariage avec Jeyne, plus qu'un allié, c'était une sœur qu'il avait perdu et cela le rendait fou.

Il posa son arme sur la table large qui allait les accueillir pour le repas et prit place dans un des fauteuils confortables. « Je vous remercie encore pour cette invitation. » Il hocha doucement la tête à l'évocation des enfants et détourna un instant à l'évocation de sa fille. « J'espère qu'elle va bien, en tout cas, c'est ce que Eléanor a pu m'écrire dans sa dernière missive où elle parlait d'elle. Il faut dire que j'ai quitté Winterfell alors que Sigyn n'avait que trois ou quatre mois tout au plus … C'est difficile de dire beaucoup de chose sur une enfant que je ne vois pas grandir et c'est l'âge où il change le plus malheureusement. J'espère pouvoir les retrouver rapidement, surtout que votre fille attend notre second enfant et sa première grossesse n'a pas été de tout repos. Espérons qu'un petit prince viendra rapidement compléter notre famille. Dans tous les cas, elle me manque toutes les deux. » Il était honnête, il avait le désir de retrouver femme et enfants, mais cela ne serait pas possible tant que l'Ouest continuait à menacer le Conflans ou même l'Empire. Il allait mettre du temps à rentrer chez lui. Un valet se pencha vers eux pour leur annoncer les mets qui allaient être servis et il hocha la tête, cela lui convenait parfaitement. Le valet disparut et très rapidement les enfants vinrent à les rejoindre. Brandon était aussi âgé que l'était Walton et il vint à lui serrer la main en souriant, puis il se tourna vers Charissa et vint l'embrasser sur le front. « Plus tu grandis et plus tu ressembles à ta grande sœur. Quand la guerre ne sera plus qu'un lointain souvenir et si ton père est d'accord, tu pourrais peut-être venir nous voir à Winterfell, Eléanor serait très heureuse de te faire visiter et de te faire rencontrer les nouveaux membres de la famille. Bien évidemment, vous serez également les bienvenues. » Dit-il en regardant Lyham puis Brandon. Jon prit son verre et but une gorgée de vin. « Mes hommes ont souffert, comme les vôtres. Il y a encore de nombreuses plaies à panser, et beaucoup d'hommes ne sont plus de ce monde mais le Nord continue à être debout. » Il hocha la tête à ses paroles. « Merci pour vos bons mots. »


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   Armel revint dans la grand-salle, suivi par trois valets qui transportaient les plats à bout de bras. Armel était chargé de deux bouteilles ; le verre opaque ne laissait pas entrevoir le liquide. Il le déboucha d’un mouvement vif, avec tant de pratique qu’on entendit à peine le bruit feutré du bouchon de liège. Le civet frémissait encore dans une marmite en cuivre noircie ; il en émanait un fumet de vin chaud et de bouquet garni. Les légumes étaient disposés dans un autre plat : tomates, pommes de terre et carottes, principalement.
   Armel claqua des doigts, une manie qu’il avait depuis toujours avant de commencer à servir.
   « Sire Stark, voici un vin produit sur les plaines les plus au sud des Conflans. J’espère qu’il sera à votre convenance, » dit-il en servant l’hôte, puis son suzerain. Lyham porta la coupe à son nez, fit danser le vin jusqu’à ce que se forme un petit tourbillon.
   « Je fais toujours ça, expliqua-t-il à Jon en souriant, mais je n’ai pas vraiment de connaissance au sujet des vins. J’en apprécie juste l’odeur ! » Puis, se tournant vers Armel : « Cela conviendra, servez-nous et laissez les bouteilles. Nous nous servirons nous-mêmes, merci de nous laisser.
   — Bien, Sire. »
   Pendant un moment, seul le tintamarre des entrechoquements de couverts retentit.
   « Comme je comprends cette douleur, Jon. Je sais à quel point c’est blessant lorsque vos propres enfants oublient que vous êtes leur père, durant leurs très jeunes années. » Se faisant, il regarda tour à tour Brandon et Charissa et eut une douce pensée pour Éléanor. « Paradoxalement, nous sommes loin d’eux pour pouvoir être à nouveau proche d’eux et leur assurer un avenir. Et, en effet, je n’ai pas eu l’occasion de vous adresser mes félicitations pour votre second enfant ! Connaissant votre vigueur, et l’énergie de ma fille, je sais qu’il naîtra vigoureux ! » Il but une longue gorgée de vin qui réchauffa sa gorge ; on le sentait gorgé de soleil. « Ma fille m’a d’ailleurs adressé une missive qui m’est, dieux merci, parvenue. La voilà fort investie à Winterfell ! Brandon ! Charissa ! »
   La voix tout à coup grave de Lyham se répercuta dans les voûtes du haut plafond de pierre. Les deux enfants, pris au dépourvu et conscients de leurs chamailleries, baissèrent les yeux.
   « Cessez vos chamailleries, vous aurez d’autres moments. Brandon, tâche d’écouter, également, d’accord ? » Le jeune homme adressa en retour hochement de tête, se servant à nouveau d’une pomme de terre.
   « Oh, que le dites-vous ! Je serais ravi que Brandon et Charissa aient un jour l’opportunité de visiter le Nord en tant qu’hôtes, s’il vous y plaît. »
   Lyham se renfrogna quelque peu et, sur son front, deux rides soucieuses s’y creusèrent visiblement.
   « Bien, les choses sont claires. Les propos… malheureux que j’aie pu tenir, quelles que soient nos divergences, ne sauraient vous faire douter de ma gratitude à votre égard. J’en mesure le sacrifice. A force de nous y croiser, nous connaissons chaque visage sur le champ de bataille et savoir ceux-ci absents, après chaque combat… Si, à ce sujet, quelque autre phrase prononcée continue de vous troubler, je vous en prie, soyez franc, Jon et parlez-m’en.
   Aussi, je tiens à ce que nous nous entretenions afin d’envisager dès à présent nos prochains actes. J’ai mesuré, de mon côté, vos paroles. Vous avez eu raison de tempérer ma volonté. Je… La colère de toutes ces pertes, la frustration, ces émotions-là ont guidé mon jugement. Que nos hommes puissent enfin panser correctement leurs plaies est réconfortant et bienvenu, surtout après l’âpre affrontement. D’autant que, grâce à vous, nous avons obtenu, à mon sens, une percée décisive.
»
   Lyham marqua une longue pause. On jugeait aisément, sur son visage, qu’il n’avait pas terminé. Il ingurgita un morceau de lapin et mastiqua consciencieusement. Le roi des Conflans n’avait pas menti ; il avait réfléchi. Pesé et soupesé la situation. Les lieux où l’on soignait malades et blessés ressemblaient à de vulgaires enfermeries de village ; on y laissait croupir, faute de mieux, les plus fragiles qui y périssaient dans le noir et la putridité.  
   « J’ai décidé, reprit-il d’une voix ténue, d’envoyer une missive à Jordane Lannister. Je comptais vous l’annoncer bien assez tôt et l’occasion s’est présentée d’elle-même. J'en ai d'ailleurs formulé les contours la veille. Je me figure que vous ne manquerez pas de questions, je vous écoute. »


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyMer 5 Avr - 14:53

L'entraînement avait réellement donné faim à Jon. Il fallait dire que depuis qu'il avait été blessé, il avait eu du mal à accepter d'être d'abord enfermé dans une chambre avec des mestres lui tournant autour régulièrement, bien qu'il s'était plié aux exigences de soin de ces derniers, essentiel s'il voulait rapidement reprendre le chemin des champs de bataille et de rassurer ses hommes avant les prochaines confrontations avec les ennemis. Alors, dès qu'il avait eu l'accord de la part de la garde rapprochée, il avait repris l'entraînement et il ne se ménageait guère. Lui qui était un homme qui dormait très peu, l'inaction qui lui avait été imposé, aurait sans doute pu le rendre fou à la fin à force de cogiter encore et encore. Pour autant, maintenant qu'il était assis à la table du Roi Lyham Tully, dans une ambiance qui se voulait familial, il se sentait quelque peu décontenancé, voire même mal à l'aise. Il fallait dire que tout cela était très peu la norme à Winterfell, la famille étant depuis bien longtemps éclatée, entre un père absent, une mère disparue, et des frères qui ne se connaissaient que de façon très lointaine. Quant à sa propre famille, c'était encore compliqué de dire qu'ils avaient pris certaines habitudes. Eléanor avait passé plusieurs semaines alitée entre sa grossesse difficile et son accouchement où elle avait perdu beaucoup de sang, sans parler que Sigyn était bien trop petite encore pour s'installer à une table et raconter joyeusement sa journée. Un jour, il espérait sincèrement être encore en vie pour le voir. Il remercia les valets qui vinrent à le servir et se tourna vers Lyham qui reprenait la parole. « Dans le Nord, le vin est très peu connu, et d'une certaine façon peu apprécié. Nos terres ne nous permettent pas la pousse de vignes exceptionnelles, mais nous faisons de la bière qui coulent à flot dans chacun de nos banquets. » Dit-il tout naturellement avant de prendre une gorgée de vin.

« J'espère que j'aurai l'occasion de les retrouver et de pouvoir connaître mon nouvel enfant à naître. Je vous remercie votre Majesté pour vos félicitations. Sigyn était assez petite quand elle est née, la grossesse d'Eléanor a été complexe et nous avons craint pendant longtemps de les perdre toutes les deux. Néanmoins, les Anciens Dieux nous ont donné une fille pleine de vie, alors je ne peux que prier pour que le second soit aussi robuste que son aînée. Ce qui compte déjà, c'est que Eléanor a un état de santé bien meilleur que la première fois. Et c'est parfait pour elle comme pour l'enfant qu'elle attend. » Le mariage entre Jon et Eleanor Tully n'avait pas été un succès immédiat, c'était même tout l'inverse, et cela avait été clairement une lutte pour l'un comme pour l'autre pour tenter de faire fonctionner cette union. La naissance de leur première fille avait permis au couple de trouver un terrain d'entente bien plus grand que le Jeune Loup aurait pu l'envisager au départ. Il regarda un instant les chamailleries des enfants du Roi du Conflans, presque avec une petite joie dans son regard, joie qui s'effaça quand Lyham désira reparler de leur dernière grosse entrevue. « Oui, je pense que le Nord a aidé à faire une percée décisive, comme le Nord a aidé le Conflans à sécuriser une partie de votre royaume lorsque vous avez accédé au trône. Pour autant, ce jour-là, lorsque vous avez réuni tous vos lords, alors que je pensais que nous serions en tête à tête, vos propos ont été insultants et remettaient en question autant mon intégrité que celle de mes hommes, qui comme vous le savez sont d'une fidélité immense envers leur souverain et la maison Stark. Nous sommes tous les deux de jeunes rois, même si nous n'avons pas le même âge et pas la même expérience de vie. Des erreurs de paroles ou de décisions, ce sont des choses qui arrivent, mais vous l'avez montré aux yeux de tous et ce n'était clairement pas le plus judicieux, de marquer une opposition au sein de l'Empire. Ce qui a été fait, ne pourra plus être défait, même si je prends acte de vos excuses et vous en remercie, vos aristocrates auront vu d'une certaine façon, la pensée que vous avez eu me concernant et concernant ce qui vous est apparu comme un manque de courage du Nord pour la lutte à venir. Votre fatigue et tout ce que vous avez enduré est tout à fait normal, mais il est certain que je fus fort désagréablement surpris. Aujourd'hui, mettons cela de côté si nous voulons avancer. » Il joua avec son verre de vin pour essayer de se calmer, cette discussion le rendait particulièrement tendu, mais il ne s'attendait pas un seul instant à la suite. Il fut si étonné qu'il vint à renverser son verre, avant de se lever vivement. « Pardon, mais vous avez fait quoi ?! »


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 13 Avr - 3:18

   « La guerre n’a point manqué d’émousser les sens et le jugement de ces bons hommes que sont nos vassaux. Si cela puit vous apaiser, j’émets grand doute à ce qu’ils aient écoutés et compris quoi que ce fut ! » dit Lyham dans un rire sincère.
   Il remarqua néanmoins la mâchoire contractée de Jon, comme taillée à la hache, et y discerna la dure marque de l’humiliation frappant le roi du Nord depuis ce malheureux événement, qui advint pourtant alors qu’ils étaient encore encrottés des combats. Il reporta son attention sur son écuelle, dans laquelle baignait grassement un morceau de pomme de terre.
   Le verre de bronze tinta disgracieusement. Une douceâtre odeur de vin et de bois mouillé emplit l’air. Brandon et Charissa échangèrent un regard inquiet ; Lyham leur adressa un signe de tête compatissant. Il les congédia, requérant d’Armel qu’il fut leur gardien. Les gouttes de vin qui tombaient de la table marquaient le passage du temps comme l’eut fait un sablier. Voilà la trace que la postérité jugera de moi, pensa-t-il.
   « Je vous le répète : j’ai décidé, cette veille même, de faire parvenir aux régnants de l’Ouest une missive. Mon gendre, votre tempérance m’a donné matière à réflexion. Je regrette, ce jour, d’avoir fait preuve d’impatience comme d’imprévoyance. Il n’est point question de révolte ou d’une quelconque traîtrise ; autrement, je ne serai pas face à vous, vous exposant ainsi ce sujet tel que je le fais. Or, si de cette malheureuse entrevue, nous pouvions être accordés sur une chose, celle-ci est bien que nos hommes souffrent. Vous voilà vous-même ici, à ma table, contre votre gré arraché aux bontés de votre épouse pour la raison qui est celle de la guerre, à la défense d’un territoire qui n’est point le vôtre. Moi-même lâchement retranché, mon propre domaine assiégé ! »
   Lyham prit la coupe vide, humide encore du vin qui s’en était échappé, et la redressa avant de la fixer intensément, espérant peut-être trouver quelque réponse à ce tourment parmi les reflets ternes de la grand-salle qui s’y réverbéraient sur ses bords.
   « L’Empire mène bien d’autres luttes de part le vaste monde ; nous aurons bien d’autres occasions de leur inspirer grand-peur ! Regardez quelle humiliation nous leur avons d’ores et déjà infligé ! Néanmoins… Je ne peux plus souffrir de voir mes hommes à ce point diminués. Les ouestriens pansent leurs plaies par-delà nos murs et nous bravons ici-même les rats et la disette qui sont aussi grandes menaces. »
   Il n’y avait, dans la voix comme dans les yeux du roi, plus trace de la légèreté qu’il avait affichée au début du repas. Ses traits durs portaient les marques saillantes et sombres de la fatigue que le sommeil n’apaise plus, eût-il duré quelques heures ou deux jours pleins. D’un mouvement lent, il repoussa son couvert, puis reprit :
   « Jon, je sais que la colère vous consume à juste titre. Elle habite chacune de mes nuits et ne vous figurez pas, à tort, que j'en oublie feu mon père. Nous guerroyons depuis si longtemps et avons enterré parmi nos camarades et vassaux les plus fidèles. »
   Sacha, son écuyer, avait manqué d’y trépasser, bercé par les récits affabulateurs qui vantaient les nobles dispositions du cœur et de l’âme telles que le courage et la chevalerie. Que subsistait-il de ces hautes inclinations morales lorsque, les bronches enflammées et les oreilles bourdonnantes, le soldat entaillait, labourait, lacérait, écharpait ton son soûl, quelle qu’en fut la cible ? Il n’en demeurait que peur et affolement et voilà le malheureux qui, jusqu’à sa mort, en souffrirait les conséquences. Que ces guerres d’égo cessassent pour qu’à la parfin, on n’en désire uniquement les intérêts du royaume. Les Conflans, par leurs frontières communes et excentrées, aux extrémités sud et est, étaient bien souvent le théâtre des guerres contre les ennemis de l’Empire. Les deniers du royaume ne participaient plus à nul effort de reconstruction, les guerres successives y prélevant leurs lourds tributs financiers. Lyham savait que, par sa faute, villages et autres bourgades dépérissaient. Les fours et moulins, entre autres biens de la royauté, n’y fonctionnaient parfois plus, exacerbant les tensions déjà avivées par l’inquiétude dont souffrait, comme un mal insidieux, la populace.  
   « Défendons nos terres et nos frontières, mais n’allons point chercher querelle à l’extérieur pour le moment, à l'image de ces actes dont l'Ouest s'enorgueillit et qui les mena à nos portes et à leur perte ! » conclut-il.
   Il aurait pu s’épancher encore longtemps à ce sujet, prééminent dans ses pensées quotidiennes ; il n’y avait plus un moment durant lequel il ne pensât pas à ces affaires au point qu’il fut moralement miné et physiquement affaibli. Bien qu’il se tînt roidement, ses épaules étaient avachies. Il fixa son gendre, son regard furibond, crut discerner un tic qui trahissait son courroux, fulminant silencieusement. Aussi, le roi des Rivières se résolut-il à en être le témoin.


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MessageSujet: Re: Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé]   Certaines paroles restent aussi puissantes que des actes. (An 2, Mois 5, Semaine 2) [Tour X - Terminé] EmptyMar 18 Avr - 13:15

Jon ne manqua pas de garder le silence alors que Lyham tentait encore d'apaiser les sentiments de son gendre vis-à-vis de leur dernière rencontre et qui s'était faite, non pas en petit comité, mais devant l'ensemble des seigneurs du Conflans, qui étaient présents à Vivesaigues à cause des nécessités de guerre, et ceux qui se trouvaient encore debout ou pas trop mal en point après les premières batailles. Mais ce n'était pas parce que la fatigue était présente pour les vassaux du Roi, que pour autant, ils étaient assez idiots pour ignorer les propos échangés, la portée de ces derniers ou tout ce qui avait pu être sous-entendu par un souverain ou par l'autre. Pour autant, le Roi du Nord était d'accord sur une chose, cela ne servait à rien de revenir sur le passé et sur ce qui avait été dit l'un face à l'autre. Il avait juste prévenu que l'ardoise ne serait pas aussi facilement effacée que ça, et qu'il faisait déjà des efforts pour que leur relation puisse reprendre là où elle en était avant. Jusqu'alors, les deux rois s'étaient plutôt bien entendus, il était certain que Jon n'avait pas la même affinité que Torrhen pouvait avoir avec Lyham, les deux hommes étant de la même génération. Pour autant, cela l'avait particulièrement surpris que les choses soient remises en cause d'une certaine façon. Outre l'offense personnelle qu'il avait ressenti, Jon ne voulait pas à nouveau compliquer la situation entre lui et son épouse, ils avaient commencé à trouver un équilibre dans leur relation, il ne désirait en aucune façon revenir en arrière car le père et le gendre n'arrivaient pas à se comprendre ou à discuter. Cela serait fort dommage. Car la guerre était une chose, mais une fois qu'ils parviendraient à la victoire, il faudrait continuer à agir, à penser ensemble, dans la plus grande cohésion possible, ils ne pouvaient donc pas se permettre d'être en froid, que ce soit maintenant ou dans le futur.

En tout cas, c'était ce sur quoi il s'était fixé, quelques secondes avant que Lyham ne vienne à laisser échapper des propos qui ne manquèrent pas de faire bondir le souverain du Nord. Il eut l'impression que son sang venait de faire un tour complet dans son corps et si on venait jusque là à dire que Jon Stark était un rustre qui ne montrait jamais ses émotions, l'heure du changement était venu et il n'allait clairement pas être à l'avantage du Conflans et de son roi. Jon regarda tour à tour les personnes présentes, se moquant bien du vin qui s’égouttait sur le sol. Brandon et Charissa se levèrent après un signe de leur père, et pendant une fraction de seconde, Jon aurait aimé que l'héritier du Conflans reste parmi eux pour entendre toute la félonie paternelle mais il était peut-être mieux que cela se règle sans public, car Jon n'était pas certain de réussir à se contenir. « Vous avez décidé ? Votre Majesté, je crois que vous avez oublié la Constitution Impériale que vous avez pourtant été l'un des premiers à signer. La diplomatie extérieure, en dehors de l'Empire, doit être une décision commune, prise pendant les séances du Collège Impérial ! Même l'Empereur ne s'est pas permis une telle chose, et quand il a été question de négocier avec le Val, il nous a tous contacté pour obtenir notre accord avant de commencer à négocier avec le Roi Ronnel Arryn. Et vous, vous vous permettez d'outre passer cette obligation politique et de faire ce qui vous chantent. » Jon tapa du poing sur la table. « Je vous interdis d'utiliser mes propres mots contre moi. Ma femme, ma fille et mon foyer me manquent, car j'ai le sang nordien et que je ne peux trouver mon bonheur qu'en étant là-bas. Mais je suis avant un homme de parole et de devoir, et le mien se trouve actuellement ici, pour venir à bout des forces de l'Ouest et vous sortir du merdier dans lequel vous êtes. La guerre n'a jamais été une chose simple, et nous savions tous dans quoi nous allions nous engager même si cela nous coûte. » Ses mains tremblaient et il essayait tant bien que mal de maintenir le ton dans sa voix. « Je ne vous parlerai en aucune façon de votre père. Et croyez-moi, je suis le premier à avoir fait comprendre à mon père combien la guerre me pesait. Mais pour autant, je n'aurai aucune pitié pour l'Ouest et vous ne devriez pas en avoir non plus. Je ne ferai pas le rappel de tous les actes qui ont été menés par eux contre l'Empire, contre le Nord ou contre la maison Stark, alors que leur Reine actuelle est ma tendre et adorée sœur. J'ai fait une promesse terrible à ma sœur, mais je la tiendrai, un jour je rencontrerai à nouveau Lyman Lannister, et il y aura combat, cette rencontre sera une rencontre à mort, car mon honneur, ma maison, celle de mes ancêtres a été souillée par l'Ouest, et l'Empire a été trop longtemps dupé par eux. » Il se rapprocha un peu de Lyham. « Si vous choisissez le camp de l'Ouest, alors vous choisissez mon ennemi. Si vous continuez sur cette voie, vous deviendrez par conséquent le mien également. »


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   De fait, Lyham avait pressenti qu’il s’exposerait à une telle réaction véhémente ; que son gendre s’emporterait. Il doutait même d’arriver à user des arguments qui, à défaut de convaincre, apaiseraient le jeune Loup. Il haussa le ton, bien qu’il ne criât pas, pour prendre le dessus :
   « Je sais fort bien que nous partagons devoir commun, mon gendre. Ce devoir n’est-il point d’offrir protection et stabilité à notre peuple ? Vous figurez-vous que cette situation, qui a demandé l’intervention des armées nordiennes et de la vôtre, fut souhaitée par quiconque ici-même ? Par moi-même ? » dit-il en tapant sur sa poitrine d’un doigt rageur.
   « J’ose vous l’annoncer, il m’est avis que nous n’avons point failli. Nous avons infligé une cuisante défaite à ces ouestriens qui leur donnera assurément matière à réfléchir ! Nos informateurs confirment que voilà quatre matins qu'ils défont les tentes et chargent les convois. Oh, me voilà fort aise de savoir alors dans quel but nous nous engagions. Or, nous voilà sur le point de nous compromettre dans tout autre affaire. Quel est votre plan ? Et si nous les poursuivons, quelles terres défendrons-nous quand nous serons empêtrés au beau milieu des collines, des marais et des plaines de l’Ouest ? Nous devons nous rendre à l’évidence alors même qu’à l’heure où nous parlons, nous avons écho d’une présence bieffoise sur nos flancs à l’est d’ici. »
   Le roi but une gorgée de vin et celui-ci qui lui avait semblé si fruité laissa maintenant un goût acide, telle une vulgaire piquette vinaigrée :
   « Et que parlez-vous donc, à la parfin, de pitié ? Discernez-vous, dans mon regard, je vous le demande, quelque trace de pitié ? Croyez-vous que j’aie pour ces vauriens quelque affection de cœur ? C’en est presque insultant ! Que vous osiez même, cher gendre, énoncer un tel mensonge que celui-là ; que je choisisse le camp de l’Ouest ? »
   Il ferma les yeux pour dissimuler à son interlocuteur la rage qui les enflammait. Par cette missive, jamais Lyham n’avait eu l’intention, même fugace, de faire sécession de l’Empire ou d’engager le royaume des Rivières envers qui que ce soit par quelque traité que ce soit. Il regrettait, non sans amertume, d’être ainsi vilipendé, comme un roturier de la plus basse extraction. Il ne niait pas que l’Ouest représentait un voisin et ennemi dangereux, pernicieux, ni ne doutait du bien-fondé des craintes qu’exprimait son gendre de manière fort inconvenante. Néanmoins, quel bon droit y avait-il à s’en aller guerroyer, à pousser des soldats brisés de fatigue aux armes délabrées en des lieux méconnus ?
   « Mon gendre, je souhaite ardemment que vous honoriez la promesse qui vous lie à votre sœur et qu’ainsi, vous apaisiez vos tourments. En d’autres temps que ceux-ci, j’assure que vous disposerez de toute mon aide afin d’y parvenir. Croyez-le quand je vous dis que je n’ai, pour eux, nulle sympathie. Ne me prêtez pas des intentions qui ne sont pas les miennes, en vous appuyant uniquement sur un acte dont vous n’avez, pour le moment, aucune compréhension. Ce n’est point une missive, fut-elle signée de main, qui entérine nulle amitié, nulle confraternité pour ceux qui, à cette heure encore, font siège sous nos fenêtres et qui doit vous mener à la conclusion que, dès demain, vous devriez voir en moi un ennemi quand je demeure un ferme soutien à votre égard. Si cette missive doit uniquement nous offrir un précieux gain de temps comme octroyer à nos armées le temps de fourbir ses épées, que cela soit le cas ! »
   Lyham savait qu’il jouait le mauvais rôle, mais il le devait à ceux qui s’étaient battus. Plus encore à ceux qui dardaient sur lui, maintenant, un regard critique depuis les cieux. N’auraient-ils pas tout loisir de mener offensive contre l’Ouest une fois que les armées bieffoises seraient défaites ; une fois qu’isolés, toute la puissance de l'Empire pourrait déferler sur eux comme une véritable lame de fond qui emporteraient hommes et châteaux sur son passage ? Bien qu’il comprît l’argumentaire déployé par Jon – celui de ne point laisser de répit aux oustriens en déroute –, Lyham se désolait d’être témoin de l’aveuglement du roi nordien à ne pas considérer les immenses pertes subies par leurs armées respectives ; leur matériel émoussé, les hommes eux-mêmes, trop jeunes, trop vieux, trop inexpérimentés. Qu’en serait-il lorsqu’ils s’empaleraient là-bas, esseulés ?


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