BOTTIN

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Tom Hiddleston est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7654-liam-chelsted-un-chevalier-resigne-mais-loyal#222316"><span class="Gp_Peyredragon">Liam Chelsted</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Peyredragon">Liam Chelsted</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Seigneur de la maison Chelsted - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7654-liam-chelsted-un-chevalier-resigne-mais-loyal#222316">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="/u741"><span class="Gp_Peyredragon">Liam Chelsted</span></a> se trouve à <span class="Gp_ConflansL">Conflans</span>

Nous pouvons sélectionner des morceaux de vie et les développer. Cependant, il serait bien difficile de sélectionner un quelconque épisode si nous ne connaissons pas un tantinet cette famille qui s'enfonce tantôt sous le poids des batailles et des pertes qui l'accompagnent, tantôt des conséquences de ses pêchés que les membres commettent en raison d'une nature bien faible, tachée d'une tare indélébile.


Raymont Chelsted, le Militaire, et Fiona Chelsted, la Dévouée

Le père de famille, Raymont Chelsted, était un homme qui ne pouvait pas souffrir de la moindre injure ou déshonneur. Dès lors, il a orienté toute son existence pour honorer sa maison tantôt dans les combats, tantôt en tant que Chevalier exemplaire, et s'est montré des plus vindicatifs vis-à-vis des pratiques religieuses de son épouse et de ses enfants à venir. Il figure parmi ces nombreux artisans de la maison Chelsted qui ont forgé une réputation solide, celle que cette maison sait fournir d'excellents chevaliers, stratèges et disciplinés. Persuadé qu'un enfant n'avait pas à être gâté inutilement, il a condamné chacun de ses enfants à un régime et à un quotidien aussi austère et aussi strict que celui d'un militaire en campagne militaire. Les rares plaisirs du palais, ou de l'oreille, n'étaient possible que lorsque des invités étaient présents et qu'on les gâtait avec des repas délicieux et des musiques. Ainsi donc, là où quelques soldats désirent retrouver la chaleur de leur foyer, je me sens comme un poisson dans l'eau dans ces campagnes sans fin.

Si Mère n'était pas une partisane fidèle de la Foi des Sept, tout changera après son mariage. Condamnée au même régime que ses propres enfants, elle trouvera le réconfort dans la religion même et s'y adonnera avec une fervente profonde, voire inquiétante. La timide et chétive Fiona laissera place, avec le temps, à la solide et terrible Fiona dont la chair est couverte de nombreuses cicatrices suite à ses flagellations. Nous n'échapperons pas à cette éducation religieuse, chacun subissant plus ou moins son courroux ou sa Foi maladive. Ma jumelle et moi-même étions considérés comme "contre nature" et serons sa "cible" privilégiée. Loin de nourrir une quelconque Foi dans nos cœurs, elle nous éloignera de cette croyance. A terme, nous nous amuserons même à parjurer certains principes sacrés, à huis-clos. Je n'avais jamais aimé cette Mère, ni de son vivant, ni dans sa mort. Et, malgré tout, je suis rongé de culpabilité de faire si peu état de celle qui m'avait mis au monde.

Ainsi, si je n'étais pas un excellent guerrier, je n'en restais pas moins un bon Chevalier. Et si je suis un homme avec de nombreux péchés, quelques principes religieuses vivent toujours et se manifestent quand j'ai à prendre une lourde décision, importante et morale à la fois.

Ronald Chelsted, l'Orgueil

Ronald Chelsted, mon frère aîné, était un homme très orgueilleux. Longtemps encensé pour des qualités présentes ou absentes, par nos parents, il sera doté d’un caractère tyrannique et impitoyable vis-à-vis des siens. Chaque frère et chaque sœur pourrait vous conter une terrible histoire, et vous dévoiler une cicatrice suite à un accès de violence de cet aîné.

Pour ma part, je me souviendrais parfaitement de cette nuit où il a décidé que je devais devenir un homme. Traîné contre mon gré dans le bordel le moins cher, et accessoirement le plus crasseux, de Peyredragon, j’ai eu à choisir entre des femmes avec mille défauts physiques. Entre celle qui gardait de profondes cicatrices d’une vieille vérole passée, celle qui n’avait plus de dents – ou que ses dents étaient rongées et noires –, celle dont le corps pourrait aisément m’envelopper et m’ensevelir sans que je ne puisse me défendre, celle qui avait à la fois les attribut d’un homme et d’une femme ou encore celle qui avait une jambe plus courte qu’une autre … j’avais vraiment grande peine à « désirer ». Si je ne connaissais pas jumelle, que j’avais déjà surpris nue – par hasard –, j’aurais pu être berné par ces dames et croire que toute femme avait des attributs particuliers.

- L’alcool aide mon frère, à rendre merveilleux tout ce qui est immonde ! m’avais rassuré mon frère, tout en callant une bouteille dans la main et exigeant que je boive jusqu’à que je n’ai plus de souffle.

Je tente mais je recrache aussitôt, en raison du goût amer. Il me force, cette fois aidée de ses créatures. Bon gré, et mal gré, j’arrive à finir cette bouteille et je dois avouer que le monde paraissait subitement plus « vivant », moins « oppressant » et surtout moins « réaliste ». Je ne pourrais plus dire qui j’ai choisi, ni ce qu’il s’est passé ! Je me suis réveillé, deux ou trois jours après, la tête avec plein de bandage, le corps brisé, et avec mon membre viril douloureux à chaque fois que j’urinais. J’apprends, de ma jumelle, que mon aîné et moi aurions eu une querelle dans le bordel dans notre ivresse, que j’aurais reçu un violent coup à la tête. Quant à ma difficulté à uriner, elle se moque, en disant que j’aurais dû devenir homme en rendant une jeune pucelle « femme ». Elle n’a pas tort, Mélyana. Elle n’avait jamais tort.

- Lorsque tu seras rétabli, mon frère, vient me voir plutôt que notre aîné si tu désires une femme. Je connais bien quelques amies, de mon âge, ou encore quelques nobles dames lasses de leur époux et qui n’ont guère connu beaucoup d’hommes. Qui sait, pourrais-tu tirer quelques avantages pour nous ! dit-elle avec nonchalance.

J’aurais dû être affligé par une telle franchise mais je ris bêtement. Les remèdes du Mestre, mélangé à des alcools forts disait-il, m’abrutissaient considérablement. Je jurerai même que ma vue était pervertie. Ma sœur était subitement auréolée d’une douce lumière, ma mère semblait venir tout droit d’un théâtre de pantin et passons ! A un trop jeune, j’avais goûté de trop aux plaisirs des liqueurs et depuis, je m’y réfugiais lorsque cette existence austère me paraissait trop insupportable.


Liam Chelsted, la Colère

Si Mélyana était calme, j’étais colérique. Tout ce que je construisais de mes dix doigts, je pouvais le détruire aussitôt que j’étais contrarié. Tout ce que j’aimais pouvait représenter subitement « rien » s’ils étaient l’objet de ma colère. Je regrette bien souvent cet acte, mais il est toujours trop tard pour que je m’excuse. Soit ma bêtise a été trop grave pour que mon interlocuteur puisse supporter davantage, soit le vilain tour de l’ivresse et de la sobriété m’empêche de me présenter en temps et en heure à la personne concernée. Mes plus proches sont conscients de cette tare, et tentent de me contenir au mieux. Au sein de ma famille, c’est Mélyana qui est ma Gardienne. Au sein du campement militaire, c’est un frère d’armes avec qui j’ai combattu depuis le début de cet Ere des luttes.

Et puis, en plus de ces deux Gardiens, je sais trouver la paix ailleurs. Non pas dans la guerre, la souffrance et la destruction, mais également dans la construction. Si je ne suis pas un vaillant guerrier dont le nom s’illustre à chaque bataille, ni un fin stratège dont le Général ne pourrait pas se passer, j’étais cet homme qu’on n’hésitait pas à appeler pour aider à quelques constructions de machines de guerre ou à la réparation d’autres pacotilles. J’étais habile de mes dix doigts, capable de construire bien de petites choses avec quelques bouts de bois, de pierres et de tissus. Je ne pourrais pas décrire, mais j’avais l’impression de voir bien en avance, et avec clarté, ce que je voulais créer. Et puis, mes longues nuits d’insomnies ou mes rares sommeils agités par des cauchemars devaient être occupés …

Evidemment, je n’avais pas acquis les techniques et les bases tout seul. Père refusait que j’apprenne et que j’étudie autre chose que l’art militaire. Pourtant, le Destin m’avait permis de croiser Berthram. Je ne compte pas le nombre de fois où j’avais trouvé bien de excuses pour quitter le domaine familial et m’exiler dans son atelier le temps de quelques heures, voire quelques jours. J’avais même rêvé de devenir son apprenti ! C’était sans compter sur Père, qui m’avait durement menacé, et ma jumelle qui m’avait calmé avant que je ne commette l’irréparable. Jusqu’à l’arrivée d’Isla, Mélyana était la seule apte à calmer mes excès de violence ou de colère par quelques doux mots.


Mélyana Chelsted, la Paresse

Ma jumelle est indolente, paresseuse et surtout indéchiffrable. Je ne sais pas si elle s’amuse de moi, ou si elle tient à moi. Tantôt elle s’affère pour que je ne sois pas blessé à l’image d’une Gardienne, tantôt elle m’entraîne dans des intrigues dangereuses avec sa Langue de Vipère. J’ai la terrible sensible que son propre plaisir est tout ce qui l’importe, faisant d’elle à la fois une bénédiction et une malédiction pour ses proches. Sans Foi, ni Loi, elle a appris avec les hommes de sa famille qu'elle n'avait pas d'autre choix que de survivre par ses moyens tout en jouant le jeu des hommes.

Dédaigneuse, et haineuse à l’égard de notre aîné, elle n’a jamais cessé de se venger de tous les coups qu’il avait pu lui octroyer. Rancunière, elle sait planifier sa vengeance en temps et en heure, et sans se presser. Elle est à peine peinée si quelques occasions lui échappent : elle trouvera d’autres !

Lorsqu'elle apprend que la dernière de la famille aimait jouer l'apprentie sorcière, mélangeant le vin avec quelques bizarreries, elle s'amuse à servir cette boisson à notre aîné et le voir malade quelques heures, voire quelques jours. Lorsqu’elle apprend, par hasard, que sa belle-sœur festoie de façon impie la mort de cet ainé, elle l’encourage, à peine pétrie de scrupules. Lorsque son mari lui apporte un fils batard, elle s’assure qu’il ne commette plus une telle impaire.

C’est lors de notre échange, sur ces affaires même, que notre Mère nous surprend. Celle-ci demande des comptes, blanche comme du linge. Mélyana se dresse face à elle, avoue tout et prononce même d’étranges paroles, prétendant s’adonner à la sorcellerie aussi. Je connaissais ma jumelle, et je savais que ce dernier aveu n’était qu’un triste mensonge. Notre pauvre Mère tombe. Nous pensions qu’elle s’était évanouie, seulement, et nous nous inquiétions déjà des retombées de la scène qui venait d’arriver. Sauf que la matrone ne se relevait pas, et pire, son abondante poitrine ne se soulevait pas à rythme régulier. Elle était morte : au bonheur de Mélyana et à mon soulagement.

Evidemment, ce n’était pas le seul secret que nous partagerons. Elle sera ma partenaire de crime, celle qui continuera à œuvrer pour un dessein qui m’est inconnu.


Lance Chelsted, la Gourmandise

Lance est l’incarnation de la Gourmandise, et de l’Hypocrisie même. Gâté à outrance par notre mère, et autant que ses pauvres moyens lui permettaient, il était jalousé par notre fratrie entière. Loin de chercher à apaiser ces tensions, il les exacerbait en rapportant chaque faute commise consciemment ou inconsciemment. Je ne compte plus le nombre d'heures de punitions j'avais reçu, de Mère, suite aux dénonciations de cet être bien mesquin. Mes cicatrices sur le dos, suite à quelques coups de bâtons ou de fouets, étaient de ses méfaits. Ah, je n'étais pas le plus calme de la fratrie et, surtout, je n'étais pas le plus passif. Ma mère me rossait donc, sans vergogne et à outrance par moment, et je l'avais haï pour chaque coup donné. Mon père ne se contentait que de coups qu'il jugeait mérité - un, ou deux, si j'avais commis une terrible faute - et pour lesquels, je dois avouer, je ne tenais nulle rancœur.

Lance a une âme boiteuse, et pourtant il n’hésite pas à se montrer d’une condescendance sans borgne lors de ses visites, ou critique dans ses lettres envoyées de Villevieille où il est formé à la tâche de Septon. Si cette guerre n’avait jamais pris une dimension personnelle – au final, qui étais-je, si ce n’est une simple mouche sur le grand échiquier du Cyvosse –, elle le devient suite à une lettre des plus horripilante et choquante de mon frère. Il nous intime, que dis-je ! Il nous ordonne de nous rebeller contre nos Souverains, pour une affaire de Foi ! Si je n’étais pas l’homme le plus pieux de Westeros, de Peyredragon et, à échelle plus réduite, de ma propre maison, il était hors de question que je me parjure pour un vieil homme délirant !

La Maison Chelsted avait juré loyauté à la Maison Targaryen, et si je n’avais ni les talents militaires de mes Ancêtres, je n’étais pas dépourvu d’honneur et de loyauté. Je soutenais, et je soutiendrai, mes Souverains soit Orys Baratheon, Rhaenys Braenaryon et Athenae Targaryen contre vents et marées, et jusqu’à y donner ma vie. Suite à cette lettre, je ne désirais qu’une chose : rejoindre les armées impériales sur le front bieffois, et rosser moi-même ce petit-frère qui se parjure ! Peut-être avait-il renié son nom, pour une Foi, mais son sang n’était pas moins Chelsted et la devise de notre maison était des plus claires : Plutôt mourir que le parjure !

Si je n'étais pas un homme pieux, je n'ai nul souvenir d'avoir donné ma parole d'être un bon croyant. Par contre, j'avais juré, en devenant Chevalier, que je serais loyal à mon Souverain.

Arthur Chelsted, l'Avarice

L’avant-dernier de la famille, le quatrième fils et, comment dire, l’enfant abandonné par ses propres parents. Ayant déjà trois fils, Ronald, Lance et moi-même, nos parents faisaient peu cas de cette bouche supplémentaire à nourrir. Si nous étions déjà bien privés de bien des douceurs, Arthur subissait que davantage – le dernier à recevoir les dernières cuillères de soupe ou ce qu’il restait de la miche de pain. Naturellement, il a développé un caractère très possessif et très avare.

Si les exemples sont nombreux, les plus connus, par moi-même et les autres hommes de l’armée étaient les suivants. Il refuse que la catin qu’il a fait hurler, contre monnaie trébuchante, soit posséder par un autre et cherche toujours dans la bourse d’or de ses compagnons, ou moi-même, pour la payer toute une nuit et plus qui sait. Il n’aime pas piocher dans son propre trésor, comptant chaque nuit ses différentes possessions – si les combats le permettaient – et tentant d’imaginer un mariage avantageux avec telle ou telle fille noble, qui avait peu de parents et surtout beaucoup de dots à fournir. Enfin, quand il est question de partager un tantinet sa victuaille ou son butin avec des frères d’armes, il « disparaît » toujours ou prétexte n’avoir pas grand-chose à offrir.

Si cette avarice lui crée bien quelques troubles et l’empêche d’être aimé de tous, c’est cette même avarice qui l’anime d’une hargne sans égal en plein combat. Je ne compte pas les nombres de fois où ce même frère m’avait sauvé de quelques coups fatals et mortels. Alors, pour le repayer un tantinet et surtout calmer ce grand défaut d’âme, je n’hésite pas à payer ses catins, à offrir de mon butin pour deux et à convaincre Mélyana de lui trouver un bon parti tout en m’attelant à jouer de mes propres sympathies avec quelques hommes pour connaître d’autres filles nobles à marier et pas trop mauvaises pour mon frère.

Peut-être étions-nous en guerre, mais j’avais malgré tout un nom à faire perdurer tantôt par ma propre descendance, tantôt par celle de mes frères et de mes sœurs. Suite à la mort inattendue de Ronald, et la conversion de Lance à la Foi, nous n’étions plus que deux frères à pouvoir transmettre proprement et légitimement le nom Chelsted à quelques générations futures.


Alya Chelsted, la Luxure

Alya est ma douce, elle est ma chérie, elle est ma Lune, elle est mon Soleil. Vous pensez que j’écris ou que je parle de mon amante mais nullement. Je l’aime, comme un frère aime tendrement sa sœur. Elle est née, quand j’avais déjà une quinzaine d’années et que nos parents étaient las et en froid à la fois. C’est Mélyana et moi-même qui avons pris soin d’elle, et qui l’avons protégé autant que possible de la Foi toujours plus fiévreuse et fanatique de notre Mère, des violences de notre frère aîné ou des coups vicieux de Lance.

Lorsqu’elle prétendait jouer à la sorcière, avec des formules magiques qu’elle inventait. Nous avons ri.
Lorsqu’elle disait aimer tel garçon, nous avons encouragé ses élancements qu’on jugeait innocent.
Lorsqu’elle susurrait que cette fille était bien jolie et qu’elle serait plus agréable qu’un garçon, nous étions étonnés mais nullement alertés. Et puis, nous avons grandi et nous avons chacun développé nos qualités et nos défauts. Et nous l’avons protégé qu’avec plus d’ardeur. Avions-nous eu tort, je ne saurais dire.

- Je maudirai tous ceux qui vous feront du mal, ma très chère sœur et mon très cher frère, disait-elle bien souvent. Et puis, un beau jour, peu de temps après la mort de notre frère aîné que j’avais fêté avec un brin trop d’allégresse avec Isla, et que Mélyana elle-même avait fêté à sa propre façon que je ne sais pas. Peu de jour après, Alya vient, m’enlace tendrement et me susurre à l’oreille. Comme je t’ai promis, j’ai maudit ce vilain grand-frère qui vous faisait tant de peines et de mal. Et le voilà mort !

Cette annonce m’avait sérieusement glacé les sangs, et je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Notre frère était tombé à la bataille, mais Alya voyait là des forces obscures à l’œuvre, qu’elle aurait invoqué. Avant que je ne puisse agir, en vérité, j’avais été appelé au front. Je devais confier, bon gré et mal gré, cette sœur que je ne connaissais plus à ma jumelle, Mélyana. Celle-ci m’assure, sourire aux lèvres, que je n’avais pas à m’inquiéter, et qu’elle se chargera de tout. Il est tout aussi mauvais pour elle, ralliée à la Maison Aenarion avec un époux qui est Grand Argentier qu’un scandale de sorcellerie n’éclate.

- Personne n’en saura rien, ni maintenant, ni jamais, de mon vivant comme dans ma mort. Nous l’avons toujours protégé, et nous continuerons, Liam. Cesses donc de t’inquiéter. Par ailleurs, il est temps de t’établir et de te trouver une femme, proposa Mélyana.

Mélyana jouait avec chacun. Mélyana s’amusait. Mélyana pouvait mentir. Et je m’inquiétais que davantage. Allait-elle sacrifier Alya pour tromper son ennui intarissable ? Ou, Alya allait-elle commettre un impair considérable et nous condamner tous ? Les scénarios étaient multiples, mais que pouvais-je faire si loin de chez moi. Et un vieux conseil de cet aîné mort, et dont j’avais piétiné impunément sa mémoire, me revint en mémoire :

- L’alcool aide mon frère, à rendre merveilleux tout ce qui est immonde !


Mern Chelsted, l'Envie

Je n’avais pas hérité simplement d’un nom et de frères et de sœurs au caractère particulier, mais également d’un frère bâtard qui me causait bien des peines. Enfant d’une paysanne, il se montrait d’une énergie et d’une intelligence sans commune mesure pour s’imposer au sein de notre fratrie. Il se montrera bien vite très solide et suffisamment futile pour saisir à la volée les différents concepts de stratégie que notre père nous enseignait, s’attirant son « amour ». Il faisait preuve d’une certaine piété religieuse, réussissant à être « accepté » par ma mère déçue et blessée dans sa fierté. Il s’adonnait volontiers à toutes les pitreries de Mélyana, profitant des conseils de cette dernière pour réussir à éviter à la fois Ronald, l’aîné violent, et Lance, le frère gourmand et hypocrite. Et, par la suite, j’apprendrai qu’il capturait du gibier pour Alya, sans la questionner – gibiers dont elle usait, ensuite et dans le secret, comme sacrifices pour quelques sortilèges. Il m’enivrait. Et il offrait son maigre pécule à l’avare. Il ne manquait jamais de doux mots pour Isla.

Je l’aimais, pas trop mal, jusqu’à ce que je le surprenne de quelques méfaits. Il suffit que Père meure pour qu’il s’empare de son armure et la proclame sienne. Dès que Mère meure, il s’empare aussitôt de quelques biens religieux, les considérant comme son « héritage ». Et puis, vint la mort de notre frère aîné. Si je ne l’aimais pas d’un grand amour, et que sa mort était bien commode, le regard brillant de ce frère bâtard ne m’échappe pas à la figure ou ses paroles mielleuses pour me « convaincre » à tout abandonner, nom et maison, pour suivre mes propres aspirations. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que ce petit malin souhaite m’évincer ! S’il craignait Ronald, qui était bien trop teigneux pour abandonner la seule chose qui lui offre un peu de prestige et bien trop violent quand on osait le déposséder de quoi que ce soit, Mern se sentait bien plus courageux avec Arthur, ou moi-même.

Si j’avais la quinzaine d’années, non adoubé Chevalier encore, j’aurais assurément pu céder. Cependant, ce n’était pas le cas et je ne comptais pas abandonner toute une vie de sacrifices et, récemment, de batailles où j’ai pu survivre avec bien des peurs et des désespoirs pour tout offrir à un petit pédant sur un plateau d’argent ! Qu’il ose commettre un impair considérable, et il sera le prochain que je compterai parmi les morts de ma maison. Il n’était qu’un bâtard, et je n’ai nulle peine à l’imaginer mort.

Cependant, voilà qu'en plus d'être sur le qui-vive pour chaque bataille, ma méfiance était accrue même au repos pour ce frère qui ne partageait qu'une partie de mon sang et qui semblait montrer une appétit considérable pour tous ce que les autres possédaient ... Car oui, comme Arthur, il m'accompagnait sur les champs de bataille !

PS : Les batailles et leurs conséquences

Il est impossible de parler de Liam, sans se référer dorénavant aux batailles. Chaque bataille a laissé une cicatrice visible ou invisible chez cet homme: tantôt un bras gauche en peine et qui lui offre encore aujourd'hui quelques douleurs (bras, nuque et migraine vont de concert), tantôt quelques angoisses soudaines et inexplicables qui le font trembler ou s'évanouir quand il se sent en sécurité, tantôt des instants de rage et d'ivresse mêlée qu'il regrette presque toujours, tantôt une morale déjà bien ébréchée qui s'effrite que davantage face aux horreurs dont chaque Homme est capable et qu'importe ses croyances.

Il tente d'oublier en suivant aveuglément les ordres, à occuper son esprit avec quelques bricolages ou à embrumer ce dernier avec quelques alcools grapillés lors de pillages ou de réapprovisionnements. Un mélange bien particulier qui fait de lui un Chevalier qui suit, avec une loyauté indéfectible, son Souverain jusqu'à la mort. Il ne rêve plus de rejoindre sa demeure à Peyredragon, car il ne voit nullement la fin de ce conflit. Il sait que le Val et l'Ouest ont quitté leur neutralité, réajustant l'équilibre d'une balance qu'il pensait déséquilibré suite à la perte et à la mort de Yoren Hoare.

Il se pose une question, et sûrement celle que d'autres se posent : est-ce que cette guerre cessera si Lyman Lannister, Ronnel Arryn, Manfred Hightower, Deria Martell et le futur Roi - ou Reine - du Sel et du Roc mourraient ? Oubliait-il un Souverain "ennemi" ?