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 Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 30 Aoû - 16:12






Les larmes sont-elles l'armure des Dames ?

Lyanna Stark

Ce matin là, Eléanor s’habilla aussi chaudement que possible afin de se rendre dans le bois sacré, elle voulait comprendre pourquoi tant de nordiens y trouvaient la paix, le recueillement, qu’elle ne trouvait pas dans sa chambre ni nulle part à Winterfell depuis la mort de Maedalyn et de sa mère dans des circonstances similaires. Circonstances qui lui faisaient craindre le pire pour une grossesse à venir, pourtant indispensable au Royaume. Elle s'y plierait, bien sûr, par devoir et par amour pour son époux qui avait besoin d’un héritier, mais elle avait peur, plus que ça, elle était terrorisée à l’idée de perdre, elle aussi la vie et cet enfant comme elle avait faillit perdre la vie et Sigyn, déjà, lors de sa première grossesse. Il n’y avait rien à comprendre dans ses deux disparitions, à part qu’elle allait devoir être aussi courageuse que Jon sur un champ de bataille pour remplir son devoir, avec en plus, pas même le pouvoir de sauver sa vie en s'entraînant ou en s’entourant d’une garde talentueuse. Les Dieux seuls décidaient et elle se demandait parfois pourquoi ils avaient décidé de prendre Alysanne et Maedalyn plutôt qu’elle, deux femmes tellement meilleures qu’elle. Alors oui. Elle serait forte, pour elle, pour le Roi, pour le Nord. Et elle prierait, puisque c’était à tout ce qu’elle pouvait faire. Elle prierait pour avoir un fils et pour vivre afin de le voir grandir, lui et Sigyn qui était encore si petite et qui avait besoin d’elle. Et si elle devait sacrifier sa vie pour qu’un fils voit le jour, alors elle le ferait aussi, non sans hésiter, non sans avoir peur, mais elle le ferait. Famille, Devoir, Honneur.

Quand la native de Vivesaigues arriva dans le Bois Sacré, elle fut saisie par le calme qui y régnait. Peut-être était-ce cela qui apaisait les doutes et les peurs des Nordiens quand ils venaient ici. Elle vit la fumée au dessus du lac d’eau chaude, elle vit l’Arbre Cœur majestueux au milieu des autres arbres qui semblaient danser dans la brise légère et dont le bruissement était comme une musique. Elle se souvint des mots d’Ingheam, la chanson de l’hiver. Le printemps était pourtant bien présent, la neige fondait, il faisait même bon, toujours trop froid pour elle, à croire que jamais elle ne s'habituerait à ce rude climat qui avait forgé son époux. Peut-être qu’elle s’y ferait en même temps qu’elle se ferait à son caractère, qui sait. L'Aïeule puisse me guider sur cette voie. Se dit-elle. Un corbeau croassa. Elle crut reconnaître Shoilleir et sourit, mais cela ne se pouvait, car la Sorcière des Bois qui l’avait tant soutenue ces dernières semaines était partie, et avec elle le corps sans vie de son amie, Lady Glover. Elle devait à présent affronter le deuil et une éventuelle nouvelle grossesse seule. Le cortège funèbre avait traversé le Bois aux Loups jusqu’à Motte la Forêt et Winterfell était resté terriblement calme sans tous ceux qui le suivaient.

La jeune femme s’assit sur une grosse racine qui sortait de terre et ne put retenir ses larmes plus longtemps. Elle essaya pourtant, puisant la force dans la dignité de sa mère, dans la gentillesse de Maedalyn, dans le courage de Jon, dans le regard de Sigyn. Mais en regardant la face mélancolique du barral, elle eut beau serrer les dents, les larmes coulèrent malgré tout sur ses joues. En cet endroit, c’est comme si les arbres l’entouraient de toute leur bonté, comme une grand mère bienveillante qui vous prendrait dans ses bras avec douceur. Ils ne diraient rien eux, ils ne jugeraient pas la bien piètre Reine du Nord qu’elle était, pathétique à présent. Elle pleura un moment à chaudes larmes, mais c'était comme si le calme de ce lieu un peu étrange pour une riveraine avait un effet apaisant. Tout le chagrin et les craintes accumulés ses derniers mois semblait sortir d’elle à mesure que ses larmes coulaient sur ses joues. Et elle était bien à pleurer ainsi, à se laisser aller, cela faisait, semblait-il une éternité qu’elle ne l’avait pas fait, le pouvait elle encore ? Ici, certainement pas, mais la brise dans les frondaisons lui donnait l’impression d’être seule au monde et de pouvoir se le permettre. Quand soudain, elle entendit un craquement non loin de là. précipitamment, elle essuya ses larmes et se tourna en direction du bruit. elle aperçu Lady Lyanna, ignorant complètement quand elle était arrivée…

__ Bonjour Lady Lyanna.

Dit elle simplement en espérant qu’elle n’ait rien vu ou en tout cas qu’elle ne dise pas à Jon qu’elle avait pleuré. Il ne trouverait probablement pas ça très royal de se laisser aller ainsi dans le Bois Sacré. Mais sa voix cassée la trahissait quoi qu’elle en pense, elle se racla la gorge le plus silencieusement possible pour essayer de retrouver un ton normal.


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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 28 Sep - 22:47

Plus les jours s’écoulaient au sein de cette Forteresse, et plus les sauts d’humeurs de la jeune Louve se multipliaient. L’absence de ses cousins, de sa cousine et de son oncle était déjà bien difficile à supporter, l’annonce du décès d’une noble dame qu’elle considérait comme une grande sœur avait été un coup dur et violent. A nouveau, comme lors de cette bataille à Buron ou lors de la longue agonie de sa défunte mère, elle était spectatrice impuissante du trépas ou de la douleur d’autrui. On lui disait de prier, mais elle ne comprenait pas pleinement la raison. Pourquoi devait-elle confier les rênes de son destin à autrui, quand elle pourrait les saisir elle-même ? Qu’est-ce qui la retenait ici même ? Aussitôt, la figure de son cousin, devenu Roi du Nord, lui vint à l’esprit. Elle restait, car il voulait. Elle restait, car elle l’admirait et le respectait.

Pourquoi prier ? Pour tromper la tempête des émotions, pour pouvoir être en paix et loin de tous le temps de quelques instants et surtout pour se rappeler de visages qu’elle ne reverrait plus. Elle n’avait nul souvenir de son propre père, et la figure de sa mère se flouait avec le temps … Elle se refusait d’offrir ce même destin tragique à la défunte Lady Glover, ou de graver dans sa mémoire l’image d’une sépulture. Il y avait bien plus chez cette femme. Un doux sourire, une voix tantôt autoritaire, tantôt aimante, des gestes délicats ou encore une amé noble.

Lorsqu’elle met pied dans ce sanctuaire, elle prend à nouveau conscience de l’étendue de ce vide dans son être, un trou béant qui s’élargissait davantage à chaque nouvelle mort. Comme accablée, Lyanna se sentait défaillir, prête à s’abandonner enfin à quelques émotions fortes et tristes. Une volonté vacillante qui se raffermit subitement, lorsqu’elle vit au loin une silhouette des plus familières. Quelques secondes plus tard – et quelques pas supplémentaires -, Lyanna était en face de la Reine du Nord, Riveraine aux yeux rougis par les larmes et à la voix enraillée par le chagrin.

Un court instant, la dame de la maison Stark l’enviait. La Reine savait montrer et accepter ses émotions, alors que Lyanna peinait. Elle avait la sensation qu’en pleurant, elle acceptait cet implacable destin imposé à son sexe, soit rester en retrait, accepter les morts et mourir à petit feu – ou suite à une grossesse.   Pleurer de chagrin, voilà une tâche à laquelle elle s’était très peu exercée et uniquement à des occasions très rares et très tragiques. Il faut dire, tête forte et butée, on lui avait appris à faire face à de longs et rudes hivers, à accepter des pertes considérables dès son plus jeune âge et à faire honneur au nom de Stark.

- Bien le bonjour, Ma Reine
, répondit Lyanna laconiquement. Malgré toute sa bonne volonté, elle avait grand mal à montrer autant d’énergie que d’habitude. Le Bois Sacré avait toujours un effet particulier sur la demoiselle. Elle était attentive, et à l’affut, comme si elle allait recevoir la visite d’une personne attendue depuis bien longtemps. C’est un lieu agréable. Le seul, de tout Winterfell, à m’apporter la paix.

Il n’était jamais question d’hypocrisie, de mensonge, de conversation vide de sens avec la brune. Elle était franche mais loyale : elle disait ce qu’elle pensait, en prenant à cœur l’intérêt des siens – bien plus que l’orgueil ou les sentiments de l’autre.

- Je venais souvent avec maman. Elle aimait prier pour papa, disant qu'il veillait sur nous de ce lieu. Pendant qu'elle priait et qu'elle me racontait ces histoires, je m'allongeais là, je regardais maman. Elle était belle avec toutes ces feuilles colorées autour d'elle. Ce souvenir, je ne peux pas l'oublier.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 11 Oct - 19:25






Les larmes sont-elles l'armure des Dames ?

Lyanna Stark

Eléanor n’avait pas cette force. Elle avait appris à ne pas fondre en larmes à tout bout de champ, bien sûr, il fallait faire honneur à son rang et à la maison Tully, savoir se montrer forte. Mais elle n’avait pas rudesse des Stark et ne l’aurait probablement jamais, même si elle essayait de convenir à son époux. Mais elle pleurait son chagrin à chaque foi qu’il le fallait, dans sa chambre, au Septuaire de Vivesaigues, dans les bras aimants de sa mère ou de son père. Comme ils lui manquaient. C’est fini ce temps là Elé, tu n’es plus une enfant. Certes oui, il n’y aurait plus les bras de ses parents pour poser sa tête et déposer ses peines. Il n’y aurait plus que les branches des barals pour recueillir ses sentiments, les Sept eux étaient restés dans le Conflans semblait-il. Elle devait se montrer forte et s’y évertuait. Mais la mort semblait toujours la poursuivre, comme pour lui rappeler qu’elle était faible, impuissante, et que la vie était bien trop fragile. Mais ses larmes étaient pour Maedalyn et Alysanne et toutes deux les méritaient autant qu’elles méritaient qu’elle se montre digne face aux autres. Elle pensait cependant être seule ici et avoir tout le loisir de laisser ses yeux sécher après avoir déversé toutes les larmes de son corps. Elle essaya de sonder le regard de Lyanna pour savoir si cette dernière la trouvait ridicule de pleurer ainsi, mais cela ne semblait pas être le cas. Elle avait envie de la supplier de ne rien dire à Jon, mais ce serait pire que de ne rien dire, alors elle fit semblant de rien et sourit.

__ Je ne pensais pas pouvoir y trouver autant de paix que dans un septuaire, mais il semblerait que ce soit pourtant le cas. [/b][/color]

Lyanna était une jeune femme remarquablement forte, et son comportement était plus proche de celui des hommes que de celui d’une femme, même si elle était une Lady. Là, à la voir ainsi, il lui semblait qu’elle était en train de chasser, à l'affût de quelque chose, écoutant le moindre craquement. La née Tully se dit qu’elle ne serait jamais comme la Stark, mais qu’elle devait trouver une autre manière d’être Stark, une manière Royale et compatible avec son caractère et celui de son époux. Elle hocha la tête tandis que la jeune louve lui racontait comment elle et sa mère venaient prier dans le Bois Sacré et qu’en écoutant les histoires de sa génitrice sur son père, elle en regardait la beauté. Son sourire se fit plus franc, plus assuré. C’était une bien belle histoire. Mais elle se ferma comme une huître en sentant les larmes lui remonter dans le nez. Sa mère aussi était d’une grande beauté, et elle était morte sans qu’elle ait pu lui dire au revoir, à des centaines de miles de là. Elle inspira lentement pour ravaler son chagrin. Lyanna avait parlé de sa mère, morte elle aussi, sans pleurer elle pouvait bien lui faire l’honneur de ne pas se remettre à pleurer comme une enfant.

__ C’est un très beau souvenir Ma Dame. Ma mère et moi priions aussi ensemble lorsque père partait en guerre.

La Reine du Nord se souvint alors que pendant des décennies, c’était contre le Nord souvent qu’il était parti en guerre et qu’elle aurait peut-être mieux fait de s’abstenir d’en parler ici, d’autant que le père de Lyanna avait perdu la vie lors d’un conflit avec le Conflans Hoare. Elle changea donc rapidement de sujet.

__ Elle était très belle aussi.


La Stark mourrait d’envie de demander à la jeune femme comment elle avait surmonté la mort de sa mère, encore qu’elle avait encore son père et que cela devait être bien différent de n’avoir plus personne. Lyanna n'était pas seule elle avait ses cousins, dont Jon, mais elle n’avait plus aucun de ses parents. Pourtant, Eléanor aussi se sentait parfois bien seul ici, surtout avec la disparition de Maedalyn, elle se demanda quelle situation était la pire et se souvint que pour le moment Lyanna n’était pas encore ni mariée ni promise mais que ce jour arriverait tôt ou tard.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 12 Oct - 22:57

- C’est bien l’un des rares souvenirs qui sont clairs dans mon esprit. Je n’avais que sept ans quand elle est morte. Selon ma nourrice, j’aurais pleuré toute une année, en exigeant que mère revienne. Je l’aurais même cherché dans tout le château, ainsi que dans tous les marécages du domaine de mes grands-parents maternels.

Malheureusement, cette année-ci, la mère de Roland avait été abattue et la Reine Sigyn avait succombé à la maladie. Winterfell n'avait jamais été aussi morose disait-on, et aucun rires joyeux de petits Stark présents ne résonnaient entre les murs. Depuis l’arrivée de la nouvelle Reine, et surtout la naissance de la petite Princesse Sigyn, Lyanna se rendait subitement compte que cette étrange atmosphère n’avait jamais quitté ces lieux. Il faut dire qu’il était difficile d’outrepasser.

Deux des morts avaient rendu deux enfants orphelins : Roland et Lyanna. Jon, Jeyne et Walton avaient toujours un père, et aussi absent soit-il,  il vivait toujours et pouvait offrir ses sagesses, sa protection et un semblant d’amour à ses enfants. Quant à Deny, il pouvait se targuer d’avoir une mère chaleureuse et au cœur battant encore pour le choyer et l’aimer. Roland et Lyanna en avaient été définitivement privé, condamnés à se débrouiller seuls, avec l’aide d’un oncle très présent et d’un oncle des plus absents.

- J’ai aussi d’autres souvenirs, mais ils sont bien plus flous. Je vous envie, un peu. Vous allez sûrement garder plus longtemps dans votre mémoire les traits de votre mère, finit par avouer la jeune Louve, avec un sourire mi-amer et mi-doux aux lèvres.

La conversation était étrange à n’en point douter, mais assurément naturels compte tenu que l’enfance a été beaucoup ponctué par des pertes et des morts subites. Il n’était pas question de présenter ses condoléances, mais d’envier l’autre qui perdait une mère ou un père ou un proche parent bien tardivement. Eux, ils ne souffraient pas de cette angoisse de voir des bouts de mémoire disparaître dans les méandres du temps, et n’avaient pas à combler les pièces disparues du puzzle à travers des portraits peu réaliste. Car l’oubli était, pour Lyanna, bien plus angoissant que la mort elle-même. La disparition prématurée de bien de ses oncles et de leurs épouses avaient appris à la Louve que la mort était dans le cycle naturel de chacun, qu’il n’était jamais trop tard ou trop tôt pour mourir : on pouvait être fauché à tout moment. Cependant, la mémoire se révélait plus importante : rappeler aux générations futures qu’un jour, Lyanna Stark, avait existé.

- A mes yeux, oublier est une seconde mort. Alors, quand je viens ici, j’aime me rappeler de toutes ces personnes que j’ai aimées mais qui ne sont plus. C’est un exercice douloureux, mais tout aussi libérateur. C’est mon oncle Brandon qui m’y a initié. Lorsqu’on venait ici, ensemble, il me racontait toutes ces histoires sur ses frères, sur mon père, sur ses amis, sur tout ce qu’il avait vécu et expérimenté avec eux … Puis, j’avais à faire de même. J’ai appris à apprécier ce que j’ai, à avoir moins peur du futur et surtout à essayer de vivre chaque instant pleinement.  

Lyanna se tait, revoyant un court instant la silhouette de cet oncle chéri, assis non loin, à sa place favorite. Elle sourit à ce fantôme.

- Est-ce trop indélicat de vous demander de parler de votre mère, ma Reine ? Je pense qu’il est important de se rappeler de ces personnes si chères à nos cœurs. Si vous ne désirez pas … je pourrais parler de Dame Maedalyn. Si … si cela vous gêne, je pourrais parler de mon oncle Brandon. Ou… ne pas parler.

Cette dernière option lui était venue un brin trop tardivement dans cette petite caboche qui lui servait de tête. Toujours est-il que le ton de sa voix était devenu toujours un brin plus fébrile. La liste s’allongeait bien trop, alors qu’elle n’avait que dix-sept ans. Sa crainte était que son oncle Torrhen ou encore que ses cousins fassent aussi partie de cette liste : certes la mort était un cycle naturel, mais elle ne voulait pas – encore – avoir à accuser de telles nouvelles, cloîtrée derrière des murs, sans possibilité de venger, ou de les défendre.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 10 Nov - 0:13






Les larmes sont-elles l'armure des Dames ?

Lyanna Stark

En écoutant Lyanna parler de la perte de sa mère, Eléanor prit conscience tout à la fois de la chance qu’elle avait eue de ne perdre la sienne qu’une fois adulte et de l’épreuve qu’une telle perte constituait pour un enfant. Cela devait être terrible de s’en souvenir à peine, de perdre une mère qui est notre principal pilier en tant qu’enfant puis en tant que jeune fille. Dire que petit Torrhen ne saurait jamais à quoi ressemblait la sienne, morte ben trop tôt, bien trop jeune alors qu’il n’était qu’un bébé. Elle pensa à la possibilité de mourir elle même en laissant sa fille et peut-être un fils et du retenir ses larmes qui à nouveau montaient à ses yeux en lui piquant le nez. Alysanne Tully avait eut une telle importance et une telle présence dans sa vie qu’elle n’était pas prête de l'oublier, comme le soulignait la jeune louve. Elle se souvenait de ses traits de sa voix, de la chaleur de ses bras comme si elle ne l’avait jamais quitté, comme si elle n’était pas vraiment morte et bien que sa perte soit difficile, elle ne hantait pas ses lieux d’une présence qui n’était plus, elle avait appartenu à Vivesaigues, un autre lieu, un autre Royaume, bien loin d’ici. En revanche, Maedalyn elle manquait à Winterfell et à la Reine, tout comme, certainement, les parents de Lyanna et Roland et tant d’autres tombés avant eux. Heureusement les enfants peuplaient la forteresse de joie et de rires, mais la période était sombre cependant, la guerre au sud, les lourdes pertes, l’hiver qui peu à peu laissait place à un timide printemps.

La Reine du Nord eut un sourire triste et prit la main de Lyanna dans la sienne, la serrant un peu pour lui offrir ce qu’elle pouvait de réconfort. Elle comprenait sans pour autant l’avoir vécu la difficulté de grandir seule ici, celle d’avoir perdu si jeune ses deux parents. Elle comprenait le chagrin et la mémoire lui ne laisse que trop peu de souvenirs. Et dire que les hommes du Nord avaient été tués par des Riverains et des Fer-Nés, autrefois faisant partie du même Royaume, le sien, celui où elle avait grandi. C’était un sentiment étrange que de penser à cela, mais aussi peut-être une promesse d’espoir, l’importance de cette alliance était évident, son poids aussi, et elle portait cela sur ses frêles épaules, faisant tout son possible pour que son mariage avec Jon scelle la paix entre leurs contrées. Elle comprenait moins qu’on ne craigne pas la mort, mais cependant, les mots de la jeune femme étaient juste, se souvenir était en quelque sorte une manière de faire vivre la personne disparue un peu plus longtemps, dans l’esprit, dans le cœur. Elle, elle voyait sa mémoire s’évanouir, et si c’était vrai pour sa mère, cela devait l’être aussi pour les nombreux frères de Torrhen, leurs épouses, les oncles de Jon, ses grands parents… Il lui sembla qu’une ombre passa sur le Bois Sacré, une ombre bienveillante, mais néanmoins effrayant pour une jeune femme du sud. Évidemment Vivesaigues aussi était peuplée de fantômes, mais cela ne lui avait jamais semblé tant peser sur les vivants qu’ici et maintenant. Elle se souvint de certaines phrases prononcées par l’Empereur et comprit alors toute leur portée.

__ Si je parle de ma mère, je crains de rapidement fondre en larme et ne plus être de bonne compagnie. La blessure est encore trop vive.

La née Tully craignait surtout de pleurer comme une madeleine et de se ridiculiser auprès d’une proche de Jon. Il s’était montré compréhensif, mais elle doutait qu’il apprécie d’apprendre que sa femme s’était effondrée dans les bras de sa cousine. Cela n’était pas très royale. Mais qui alors ? Dans les bras de qui pouvait-elle pleurer ? Personne, tu es Reine, les Reines ne pleurent pas, les Reines si elles pleurent, pleurent seules. Si elle avait été à Vivesaigues, au moins, elle aurait pu pleurer dans les bras de son père et ils auraient versé toutes les larmes de leur corps ensemble, sachant combien Alysanne avait compté pour eux deux.

__ Parlez moi de Lord Brandon, j’ai entendu dire qu’il était comme un second père, très présent pour sa majesté Jon.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 23 Nov - 22:18

Les Nordiens étaient à l’image du Nord, rudes et implacables. Pourtant, il existait un feu bienveillant en chacun d’eux et l’étranger devait un tantinet patienter jusqu’à parvenir à ce foyer chaleureux. Si un grand nombre des membres de la Maison Stark avait habitude d’être trop sérieux ou trop taciturne, Lyanna était fait d’un bois différent, plus sec, s’enflammant à la moindre étincelle et enveloppant autrui de sa chaleur agréable, ou ardente. Si ses épaules ne semblaient pas être faites pour être mouillées par des larmes, elles étaient suffisamment bien faites et fortes pour supporter ceux qu’elle aime et apprécie, et quelle que soit l’épreuve. Elle avait la force de son père, disait-on.

- Oncle Bran était génial ! répondit-elle aussitôt. Elle se rendit compte assez vite que sa voix avait été trop vive, et que cette simple phrase ne pouvait pas réellement peindre l’homme que ce défunt Oncle avait été. Elle ne tarde pas à se reprendre, à s’asseoir non loin de la Reine, et à reprendre d’un ton plus calme. Je veux me souvenir de lui, le sourire aux lèvres. Il a été vraiment bon, avec chacun de nous. Je ne souhaite pas parler au nom de mes Cousins, car chacun de nous est différent, d’une certaine façon. Tout ce que je sais est que suite à la mort de nos pères à la guerre, Oncle Torrhen nous a recueilli, Roland, Denys et moi, et s’est assuré que tous nos besoins soient pourvus. Nous avons grandi avec ses propres enfants, nos cousins Jon, Jeyne et Walton.

Winterfell avait accueilli subitement trois petits, orphelins de père. Deux allaient être privé de leurs mères, quelques années plus tard. Toujours est-il que peu d’entre eux avait souvenir de cette arrivée, en raison du très jeune. Pour sa part, elle était devenue résidente de cette bâtisse dès ses deux ans, considérant donc ces murs de pierres et ces terres comme l’unique maison, et Oncle Bran et Oncle Torrhen comme seules figures paternelles.

- Oncle Torrhen était souvent absent, et par conséquent, c’était Oncle Bran qui s’occupait de nous tous. Evidemment, il était un homme occupé à qui on avait confié bien des tâches importantes. Nous ne pouvions pas l’accaparer constamment. Alors il était aidé par la Reine Sigyn, par nos mères ou encore par les gouvernantes. Cependant, dès qu’il avait un instant de liberté, nous le saisissions. Réclamer une histoire, exiger une leçon, faire une balade … il essayait d’accéder à chacune de nos demandes ou envies. Il acceptait même de donner son avis sur les toilettes de Jeyne, et il le faisait très, très sérieusement. Pour ma part, il a été celui qui a accepté que je m’entraîne à l’épée, à l’arc et au bouclier quand tout le monde me disait non.

La brunette se rappelait des traits tirés de l’homme, divisé entre son envie d’accéder aux requêtes excentriques de sa petite nièce et ce devoir de respecter certaines coutumes. Il avait cédé à la petite Louve, mais sous certaines conditions évidemment. Conditions qui se maintenaient encore aujourd’hui, malgré qu’il ne soit plus de ce monde.

- Il était vraiment bon, et très présent avec nous. Je n’ai jamais connu mon père mais, j’ai beaucoup observé mes amis. Et je pense que oui, il a été, presque, un père. Même si nous aimions beaucoup Oncle Bran, je dois avouer que nous attendions aussi avec impatience le retour d’Oncle Torrhen. Lorsqu’il arrivait, on essayait tous d’avoir son attention. A bien réfléchir …

Lyanna se tait subitement, se rendant compte d’un fait étrange. Jon, Jeyne et Walton avaient-ils pu profiter autant que possible de leur Père ? Inconsciemment, est-ce que Roland, Denys et elle-même n’avaient pas piqué des moments précieux, égoïstement ? Une question qu’elle préférait ne pas poser, afin de méditer.

- A vous de me dire, ma Reine, s’il était véritablement comme un Père. En tout cas, son simple souvenir me suffit pour oublier mes peines.


Elle était venue ici pour penser à la perte d'une très chère amie, puis à sa mère. Cependant, voilà qu'elle a le petit sourire. L'homme avait bien éduqué la petite Louve, à n'en point douter, pour ne pas faiblir au premier coup dur du destin.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 3 Fév - 14:19






Les larmes sont-elles l'armure des Dames ?

Lyanna Stark

Hé bien, quel enthousiasme ! Eleanor sourit en voyant la vivacité de la réponse de Lyanna. Pour sûr elle était bien différente de Jon, mais on pouvait observer chez elle la même force que chez tous les autres Stark que la née Tully avait eu l’occasion de côtoyer. Quant à Brandon, il devait vraiment être un homme bien pour qu’elle réagisse ainsi, il avait presque élevé le Roi tout comme Torrhen avait accueilli les enfants de son frère. La meute était restée soudée, malgré les épreuves et les différends. Comme la Maison Tully était restée solidaire quoi qu’il puisse advenir. A présent, en tant qu’épouse de Roi et Stark, elle était partie prenante dans cette famille, gardienne de cette cohésion qui profiterait à Sigyn, à ses enfants, à son héritier et à tous ses membres. Cohésion qu’elle voulait maintenir, même si cela voulait dire sacrifier son bonheur. Quoi que ces derniers temps, la relation avec Jon s’améliorait. Peut-être effectivement qu’il fallait du temps pour faire fondre la glace d’un Roi du Nord et y voir la chaleur du cœur d’un homme dont elle n’avait jamais douté qu’il soit bon et juste. Elle baissa la tête et sourit en pensant à lui avant de relever les yeux vers la jeune louve qui s’était approchée d’elle.

__ Je vois. Hé bien je ne sais pas s’il était un père, mais il était un oncle hors du commun sans le moindre doute. Ni mon père ni personne à Vivesaigues ne m’aurait jamais laissé toucher la moindre épée. Mais je crois que cela n’est pas pour moi et que l’idée ne me serait même pas venue à l’esprit, heureusement pour la santé mentale de ma mère.

La Reine se mit à rire. L’idée d’elle en pantalon avec une arme à la main lui semblait ridicule, mais la tête d’Alysanne et de Lyham qu’elle parvenait à imaginer valait son pesant d’or. Elle se mit à penser à Sigyn, que se passerait-il si cette dernière décidait d’apprendre à se battre comme une homme ? Elle serait absolument terrifiée, mais s’y opposerait-elle farouchement ? Et Jon, comment réagirait-il ? Sigyn était une princesse, contrairement à une cadette de lignée secondaire, elle avait un rang à tenir et un avenir à assurer. Comment un tel poids pouvait-il déjà peser sur les épaules d’un nourrisson ? Pourtant, c’était une réalité. Mais l’autre réalité, plus terrifiante encore, était que pour se poser cette question, il fallait encore qu’elle vive jusqu’à l’âge d’être en mesure de se rebeller contre ce destin presque tout tracé qui était le sien, et que d’ici là, rien ne change. La Stark balaya ses étranges pensée dans un soupire, étant de choses avaient basculées ses derniers temps et tant pouvait encore totalement rebattre les cartes, qu’elle ne voulait pas s’en faire pour un avenir lointain qui n'existait pas encore, s’en faire pour l'avenir proche, sa relation avec Jon, l’avenir de l’Empire et du Nord était bien suffisant.

__ Le Roi mon père a passé bien du temps en campagne, lui aussi. Mais dès qu’il était de retour, il était très présent pour nous tous, peut-être même plus pour moi que pour ma sœur cadette ou même mon frère, bien qu’en tant qu'héritier il avait droit à beaucoup d’attentions. Mais c’est ma mère qui était là, présente et aimante, toujours derrière moi aussi, pour que je ne fasse pas de bêtise, que j’apprenne à bien me tenir, que le sois digne de ma famille. J’avoue que c’est probablement ce qui nous a éloigné l’une de l’autre même si je me rends compte à présent combien ses leçons qui m’ennuyaient tant lorsque j’étais jeune, sont précieuses et combien son sacrifice fut grand. Ma tante aussi était très présente, mais plus comme amie et confidente, après tout elle est à peine plus âgée que moi. Mon père me manquait et il me manque toujours… Je dois vous paraître puérile avec de telles pensées alors que je suis épouse et mère, qui plus est Reine. Mais il doit en être de même pour vous, pour ceux que vous avez perdu et ceux qui vivent au loin à présent, j’imagine.

La jeune femme sourit à son tour, car malgré sa mélancolie, elle était heureuse d’être ici, de parler de tout cela à quelqu’un qui semblait la comprendre et l’écouter. Comment ne pas apprécier de faire face à tant de joie de vivre et de force, d’envie d’aller de l’avant malgré les coups durs. Lyanna sans s’en rendre compte lui donnait la force à elle aussi d’avancer. Elle se rendit compte aussi que le simple fait de penser à son père lui donnait à présent plus envie de sourire, de se remémorer leurs meilleurs moments et sa gentillesse, son amour, que de pleurer.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 7 Mar - 20:14

La réponse de la Reine du Nord avait semé un certain trouble dans le cœur de la jeune Nordienne. Si l’Oncle Bran n’avait pas été comme un « père », alors qu’était-ce donc un « père » ? A cet instant, elle se sentait comme abattue, vide et inconsolable. Voilà un gouffre qui lui était familier, et qu’elle avait tenté d’oublier – ou de remplir – de mille façons, tantôt avec des jeux avec ses cousins, tantôt avec des chamailleries avec sa cousine, tantôt avec un entraînement à l’épée, tantôt avec quelques bêtises, tantôt avec l’attention de sa mère, de ses Oncles ou de son entourage. Malheureusement, elle n’était pas une politicienne aguerrie aux faux-semblants, et ses sentiments pouvaient se lire clairement sur ses traits abattus et honteux.

Et puis, la Reine parlait encore et toujours de sa propre enfance et jeunesse, décrivant un foyer chaleureux et agréable. Si les enfants Stark n’avaient manqué de rien, et qu’on les avait entourés autant que possible d’amours et de conforts, une enfance sans père – ou avec un père absent – ou sans mère – quasiment toutes mortes lorsque leurs enfants étaient trop jeunes – était rude, et forgée des caractères tout autant complexe. Si aucun ne ressemblait, tous partageaient une même rudesse vis-à-vis des relations humaines.

Lyanna se disait, subitement, que la présence de cette femme entre ces murs était une bonne chose. Il manquait un foyer chaleureux, à Winterfell, et Eléanor semblait être apte à l’offrir à la future génération. A cette simple pensée, un sourire mi-figue, mi-raisin, se dessine sur ses lèvres : voilà ce que c’était qu’être une femme, soit s’assurer que le domaine était agréable et que la descendance était assurée. La Louve ne se voyait nullement remplir une telle fonction. Elle se voyait « ailleurs », mais nullement dans ce rôle-ci.

- Ce n’est pas puéril d’avoir de telles pensées. Votre premier enfant a été nommé Sigyn, en l’honneur à la mère de Jon. C’est une preuve que lui aussi n’a pas oublié, et se remémore souvent sa mère.

Si elle était encore naïve et étrangère à la nature belliqueuse des hommes, inconsciente de certains rouages politiques ou de la pensée humaine et peu habile à cacher émotions ou avis, elle n’était pas dépourvue entièrement de finesse. Ses vieilles discussions avec Jeyne, les conseils avisés de ses Oncles ou des vieilles personnes de Winterfell, les plaintes de sa gouvernante ou encore les paroles sages de sa mère n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Elle apprenait, elle assimilait, mais lentement et à sa manière.

- Jon est peut-être Roi, mais je le vois toujours comme mon Cousin, et celui que je suivais partout, en tout temps, et en tout lieu, jusqu’à ce qu’il me force à le lâcher ou que l’on me retienne ailleurs.

Etre Roi octroyait plus de responsabilités et un brin plus de reconnaissances, mais il n’enlevait pas les faiblesses et les forces du Souverain subitement. Ainsi donc, épouse, mère ou Reine … tant de rôle si désuet aux oreilles de la Nordienne. Elle ne voyait qu’une femme, avec des responsabilités variées, et qui occupait avec une certaine fierté et habilité le rôle que cette société lui attribuait.

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MessageSujet: Re: Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé]   Les larmes sont-elles l'armure des Dames ? | Semaine 4 mois 11 an 1 | [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 30 Mar - 22:39






Les larmes sont-elles l'armure des Dames ?

Lyanna Stark

Lyanna passa de l’enthousiasme au désarroi, et comme la née Tully, elle ne savait pas cacher ses émotions. Eléanor ne comprenait pas pourquoi sa réflexion qu’elle pensait pour le moins anodine touchait la jeune louve à ce point, mais elle ne se formalisa pas et préféra ne pas faire de réflexion. Elle se rendit néanmoins compte que la meute de Winterfell avait subi bien plus de pertes qu’elle. Des enfants perdant leur père, leur mère, des membres de leur famille, tandis qu’elle grandissait avec insouciance entourée de ses deux parents et de ses frères et sœurs. Peut-être que cela pouvait expliquer bien des choses, sa naïveté et la dureté de Jon, leur incapacité à se comprendre au premier abord. Elle devait apprendre, tant de choses lui échappaient encore. Elle venait de perdre sa mère et il lui semblait être redevenue soudain une toute petite fille, mais elle ne l’était plus. Elle était adulte et mère elle aussi. Elle regrettait de ne pas avoir remercié Alysanne, de ne pas lui avoir fait savoir combien elle l’aimait et combien elle lui était reconnaissante avant de la perdre, mais dans ses prières, cela ne faisait plus aucun doute à présent. Seulement, elle avait été forgée par sa présence et non par son absence, elle en gardait un souvenir intacte et beaucoup plus net que si elle l’avait perdue jeune et elle lui avait transmis beaucoup de choses qu’elle n’aurait pas pu lui apprendre si elle n’était restée en vie jusqu’à son départ.

__ Oui, c’est vrai. Il l’aimait beaucoup je crois.

Fit-elle pensive, songeant à ce qu’avait dû ressentir le jeune garçon quand Sigyn était morte et tout ce que ce prénom qu’il avait choisi pour sa fille représentait à ses yeux, sans pour autant en savoir la moitié puisqu’elle ignorait tout des révélations de Torrhen à son fils. Elle sentait que cela était lourd de sens, mais sans saisir à quel point. La jeune femme comptait bien vivre assez longtemps pour offrir tout l’amour dont ses enfants auraient besoin, car elle en voulait d’autres, même si une nouvelle grossesse et la possibilité de mourir en couche avec son enfant la terrifiait. C’était de toute façon son devoir de femme autant que de Reine que de donner une descendance à son époux. Ce rôle qui était le sien, elle l’avait toujours accepté, elle admirait en un sens celles qui avaient le courage de sortir des sentiers battus, comme Lyanna, elle ne pourrait pas faire autre chose, elle ne savait en vérité rien faire d’autre, la politique ne l'intéressait pas et la guerre la rebutait complètement. Elle avait toujours voulu être épouse et mère, même si devenir Reine du Nord n’était pas prévu et s’était avéré bien plus compliqué que d’être une simple Lady du Conflans. Mais la guerre déchirait une fois de plus le Royaume et il y avait fort à parier qu’il y aurait encore de nombreuses pertes chez les Stark.

__ Il n’a peut-être pas changé à vos yeux, mais sa position lui confère des responsabilités et en tant que son épouse, je dois bien avouer qu’il n’est pas toujours facile de concilier son rôle et la vie de famille que j’avais imaginé. Moi, être Reine m’a changé, pas encore suffisamment, j’ai tant à apprendre, mais j’espère faire pour le mieux et progresser.

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Le Monde changeait, les Maisons se peuplaient ou tombaient, les Hommes et les Femmes abandonnaient un nom pour un nouveau … Si bien des jeunes gens suivaient tous ces changements avec avidité, Lyanna était effrayée et confuse. Le Roi Torrhen Stark était devenu l’Empereur Torrhen Braenaryon, la Princesse Jeyne Stark était devenue la Reine de l’Ouest Jeyne Lannister et son Cousin, Prince Héritier du Nord, était devenu Roi Fédéré du Nord. Pourtant, la jeune Louve refusait d’admettre et d’accepter ces changements, craignant la fin d’une ère à la fois prospère et heureuse pour un ère nouveau dans lequel elle ne trouve nullement sa place et ni sa voie.

A cet instant, Lyanna éprouve une forme d’admiration – naissante, encore – vis-à-vis de cette jeune femme venue du Sud, et qui doit s’adapter à de nouveaux us et coutumes et à une nouvelle maison. Est-ce qu’elle-même aurait la force et la patiente de rester, de donner des enfants et de fermer et d’abandonner une partie de sa patrie bien loin derrière elle ? Si sa première réponse, instinctive, avait été « Non », une nouvelle voix que l’on nomme « sagesse » commençait à lui susurrer d’autres mots, encore brouillons, mais qui donnaient naissance à un « mais ».

Sa loyauté était tout acquise au Nord, et elle obéirait à son Souverain et à son Cousin, même si les ordres en question ne répondaient pas à ses propres aspirations un brin trop masculines et trop guerrières. Allait-elle pour autant abandonner totalement tous ses rêves et ambitions ? Nullement, elle ne pourrait pas ! Elle sentait bien qu’il y avait une contradiction entre ces deux convictions, mais elle préférait s’interroger un peu plus tard, lorsque le temps lui aura fourni bien plus de matières à réflexion. Elle n’était pas une femme à tergiverser longtemps sur des hypothèses et des « si ».

- Toute cette conversation m’a donné l’envie de me rallonger comme lorsque j’étais enfant, finit par avouer la brunette.

Elle se sentait subitement oppressée et seule à la fois, comme une proie traquée par un prédateur silencieux, invisible mais assurément impitoyable et féroce. Que ne donnerait-elle pas pour retourner à cette époque où sa mère était vivante, la réconfortant aussitôt par quelques mots doux ou gestes maternels, ou l’oncle Bran était présent, les amusant tantôt avec des histoires, tantôt avec ses manières ! Ou, tout simplement, pouvoir parler avec son Oncle Torrhen autour d’une bonne, riche et généreuse tablée, en compagnie de tous ses cousins.

Winterfell était bien triste sans tout ce beau monde, définitivement. Pour la première fois, la Louve espère que cette guerre finira bientôt, et que ces distances, ces absences et ces morts cesseront un temps, avant que l’Hiver ne vienne à nouveau, et que le Temps ne les rattrape autrement. Son regard échoue entre les feuillages rosés de l’Arbre pleurant une sève rouge, tentant d’obtenir quelques réponses ou d’interpréter un quelconque présage dans ce lent mouvement.

Elle ne voyait rien, si ce n’est l’ombre de quelques souvenirs fugaces. Elle n’entendait rien, si ce n’est le susurre de fantômes invisibles au commun des mortels. Elle ne dit plus rien, se perdant de profondes réflexions.

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