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Millie Brady est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t5812-helena-hoare-you-don-t-know-what-wild-means"><span class="Gp_Conflans">Helena Hoare</span></a>

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<span class="Gp_Conflans">Helena Hoare</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Reine du Sel et du Roc - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t5812-helena-hoare-you-don-t-know-what-wild-means">PV libre</a>

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Je n'aurais pas eu à être sage, si j'étais née homme


« N’ai pas peur, tu as ça dans le sang … »

D’un geste franc sur ses reins il corrigea sa posture, l’obligeant à faire connaissance avec l’inconfortable position du cavalier. Brayan Bracken en faisait le tour, prêtant attention à chaque défaut susceptible d’entrainer sa chute et d’un autre geste  repositionna son pied sur l’étrier

« Je n’ai pas peur ! »

Une voix qui contrastait bien trop avec l’assurance des mots qu’elle portait, bien sûr qu’elle voulait faire croire que la peur ne l’atteignait pas, mais la jeune fille tremblait de l’intérieur, comme n’importe qui tremblerait devant l’inconnu. Cependant il était là et elle le fixait de ses grands yeux, le souffle discret, désireuse d’effacer tout bruit extérieur au son de sa voix. Il n’était pas que son grand père, il était le pilier autour duquel elle s’était construite, il était une certitude que peu avait la chance d’avoir : peu importe ce qui  pouvait bien arriver, il serait toujours de son côté. Alors si peur il devait y avoir, elle ne sera pas plus grande que lui.
Et si son père s'amusait à lui rappeler qu'elle n'était née que femme, de l'amour et de la fierté de son grand père, elle tirait une force qui dépassait les contraintes qu'on lui posait. De son verbe à sa posture elle n’a toujours réussi qu’à faire passer un seul et unique message ; rien, ni personne ne la soumettra.

« Elle ne m’écoutera pas ! ».

Parce qu'elle n'était pas patiente, parce que le monde devrait s'écrouler à ses pieds à sa seule volonté, évidemment que sa monture ne l'écouterait pas. Ses nerfs montaient à l’instar du comportement de plus en plus belliqueux de la jument et n’arrivait à se dessiner sur le visage de Brayan Bracken qu’un sourire de satisfaction.

«Pourquoi le ferait elle ? Cette bête est assez intelligente pour se déplacer toute seule, pour une bougonne petite enfant devrait lui dicter ce qu'elle doit faire ?  »

Il n’avait pas tort et si elle n’avait pas suffisamment de mauvaise foi pour le nier, il n’en restait pas moins que son grand-père et sa morale commençaient à sérieusement l’agacer. Elle se refusait à échouer aujourd’hui et puis la dispute qu’elle avait eue avec son père concernant l’insignifiant lion de l’ouest n’encourageait pas vraiment une humeur  conciliante.

« Que suis-je censée faire ? La laisser me malmener ? »

Elle ne se calmait pas, sa voix pestant contre la bonne morale de son ainé mais lord Bracken en avait vu bien plus qu’une enfant en colère et son sourire laissa place à une moue un peu plus sérieuse. Il fixa quelques secondes sa petite fille, avant de se saisir d’elle et de la faire basculer hors de sa selle.

« Tu n’es pas assez sage pour monter un étalon. La force brute ne sert à rien avec une bête de cette intelligence. Et toi … »

Il la toisa lentement avant d’esquisser à nouveau un sourire, cette fois moqueur « Et toi, tu ne connais que la force brute madame, tu piles et tu écrases tout ce qui ne va pas dans ton sens … et cela marche parfois, mais pas avec les chevaux, pas avec les hommes … et certainement pas avec ton père ».

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Il était assis là, contemplant son propre sang lui tenir farouchement tête, mais cette fois son ainée était différente, sa voix ne se faisait pas aussi forte que d’habitude, elle lui infligeait son silence. Elle n’était pas une Bracken pour rien, elle avait commencé cette petite guerre entre eux à cause de son besoin de lui tenir tête et si cela ne suffisait pas, elle jouait maintenant au jeu du silence.

« T’as t’ont coupé la langue ou ais-je définitivement perdu le privilège d’entendre ta jolie voix, ma fille ?   »

« Cela dépend … »

Cassandra et Kelys  fixaient leur grande sœur, alors que Cleitos lui, se faisait le plus discret que possible. Pourquoi leur père ne pouvait il pas juste l'ignorer et éviter une nouvelle dispute !
Adriel posa ses couverts cherchant un appui du côté de sa femme, espérant trouver chez elle l’aide providentielle dont il avait besoin pour raisonner leur fille. Léane l’ignora, il s’entêtait à vouloir la lier aux terres de l’ouest alors qu’il savait tout comme elle, que le chagrin tuerait leur ainé. Adriel était ambitieux mais Léane aimait ses enfants et si protéger Helena signifiait la garder près d’elle, que son cher et tendre ne compte pas sur son soutien. Il reposa les yeux sur Helena, l’invitant d’un geste bref à poursuivre, las par avance des possibles attaques de sa fille.

"Comptez vous toujours m'exiler à l'ouest ? "  Adriel s’apprêtait à répondre quand sa fille reprit la parole la voix calme mais le ton sec ["Évidemment que vous comptez toujours m'exiler à l'ouest, vous ne revenez jamais sur vos décisions, elles sont toujours si parfaites ..." La jeune fille claqua subtilement la langue " mais l'affront que vous me faites en me bradant ainsi ... est indigne de vous.  Je suis Helena Bracken, je suis votre fille, je mérite mieux que ça et vous aussi !"


Lorsque les murmures dissidents font faillir les épées

Même le temps semblait se prêter à la guerre, les nuages avaient assombris Harrenhal,  les cris des corbeaux ponctuaient chez la jeune femme, des pensées amères et le léger crachin, à défaut de la tremper, faisait naitre sur sa peau une cire humide. Elle laissa échapper un soupire, avant de lever la tête vers les paysages qui entouraient Harrenhal et si l’effervescence de la guerre ne les avait pas encore atteint, il était certain qu’après la fin de celle-ci rien ne serait plus comme avant.

« Avez-vous entendu ce qui se dit ?  »

Elle tenta de l’ignorer. Bien sûr qu’elle avait entendu ce qui se disait. Tout le monde avait entendu ce qui se disait, les morts avaient entendu ce qui   se disait et Helena comptait bien faire en sorte que les vivants entendent encore longtemps.

« L’ouest, les nôtres et l’empire … et le dragon madame »

Lentement la lady tourna la tête vers sa servante et avec précaution, elle s’amusa à détailler la moindre mimique que celle-ci lui offrait. Ses mots sentaient la peur, sa voix tremblait de peur et les traits de son visage … difficiles à regarder tant l’incertitude s’y lisait. Helena déglutit d’amertume, laissant par la même occasion apparaitre un pincement sur ses lèvres, ils la dégoutaient tous, oser parlementer avec l'ennemi, quitter le navire tel des rats et mettre en péril les siens.

« les gens doutent madame, certains disent que l’ouest nous a tourné le dos et maintenant, ce sont les nôtres qui nous tournent le dos. Ils disent que …  »

« Que ? »

« Que Harren Hoare est seigneur des iles de fers … mais que le Conflans n’a point de seigneur.»

Les traits de son visage se durcirent et elle détourna le regard, reposant à nouveau les yeux sur ces paysages luxuriants du Conflans. Il n’était de guerre plus épuisante que celle des murmures, surtout lorsque son sang se trouvait en ce moment même sur le champ de bataille. Elle pensa à eux, à Cleitos si jeune et pourtant déjà si courageux, à son père qui lui avait conté les exploits du roi noir comme si cela suffisait à la rassurer et son grand-père, qui avait rendu son monde si incertain  par son absence.

« Est-ce eux qui pensent cela, ou toi ?  » La voix dénuée d’agressivité, d’un calme et d’une froideur déconcertante, si bien que la servante se trouva à manquer de mots.

«Les rebelles ne sont pas des nôtres, ce sont des traitres et  le Conflans n’a pas de seigneur, il a un roi et ce roi est Harren Hoare descendant de la lignée noire ». La lady chercha son regard, avant d’ajouter « Et notre roi est intransigeant concernant la trahison ». Elle lui sourit, l'amertume causée par l'impuissance qu'elle ressentait la rendant intransigeante face à toute forme de couardise « est-ce eux qui penses cela, ou toi ? ».

« Ce ne sont bien sûr que des rumeurs mademoiselle … c’est juste que … Pensez-vous qu’Harrenhall tiendra ? »

« Pour notre roi, pour cette guerre et pour nous … il le faut».

Elle regarda une dernière fois sa servante essayant de réveiller chez elle, ne serait-ce qu’une lueur de courage « Peu importe comment cela se finira. Nous serons ce que nous serons à la fin … mais nous ne serons pas des traitres ».


Le féroce et l'indomptable

Elle avait sous-estimé l’effet du vin, ses joues avaient rosies, ses yeux avaient commencés à larmoyer et ses lèvres arboraient un sourire sournois. Pourtant, ces mêmes pensées continuaient à aller et venir allégrement dans sa tête et à défaut de pouvoir s’en défaire, elle allait s’assurer de leur noyade.

« Helena … » la douceur de Léane Bracken envers ses enfants n’étaient plus à débattre et si parfois certains pouvaient la juger faible, elle n’en restait pas moins une Bracken, de plus en plus agacée par le comportement de sa fille.

« Comment faites-vous pour ne pas boire, comment faites pour ne pas pleurer ou hurler … comment faites-vous pour rester aussi calme en toute circonstance mère ! » Helena fit volteface, daignant la regarder, la gravité de ses émotions se lisant sur son visage jusqu’à suinter dans sa voix. Sa mère la regardait sans ajouter un mot, elle connaissait sa fille, ses accès de colère, sa passion et elle partageait sa blessure.
« Ils ont été capturé …  » Qu’elle lui glissa dans un murmure étouffé par la colère. Sa poitrine se serra, la rendant nauséeuse. Comment pouvait-on tenir un étalon en cage ?  Et puis sa mère, qui restait toujours aussi calme, là, à l’observer sans rien dire, ne pouvait-elle pas faire l’effort de s’offusquer pour une fois !
Cette guerre les avait détruit, leur royaume n’était plus que l’ombre de lui-même, le roi avait tué son propre fils jugé traitre, ses ainés avaient supportés le prince félon et malgré l’expiation de leur faute … la guerre avait été perdue et ils avaient été capturés par l’empire. Son père et son grand père était aux mains de l’ennemi, de ce loup corrompu et de sa catin argenté. Elle but une longue gorgée avant d’ajouter « j’aurais dû naitre homme, j’aurais préféré croiser le fer au lieu de rester là à attendre inutilement comme la digne potiche que ce merveilleux titre de lady m’offre ! Comme v … », ces mots furent coupés par la brulure d’une gifle. Léane pouvait accepter la douleur et la colère de sa fille mais en aucune façon elle pouvait accepter qu’elle lui manque de respect.
« Assis ! » et la réputée indomptable Helena s’exécuta sans demander son reste, la mine bougonne et la gorge serrée par les larmes.

« Tu peux faire comme tout le monde, geindre, te plaindre et prétendre que ton égo aurait pu changer quelque chose au déroulement de cette guerre. C'est faux ! Je t'ai élevé mieux que ça, tu es plus intelligente que ça Helena. Je te conseille de digérer vite tes aigreurs personnelles parce que quelque chose de plus grand que toi est déjà à ta porte ...  »

Léane Bracken releva le menton de sa fille avant de lui offrir ce regard rongé d'inquiétude.

«Le corbeau ne portait pas qu’un seul message … Harren le noir est mort mais, son fils, Yoren Hoare … est maintenant roi  ».
Léane hésita avant de souffler un coup et d’ajouter « et il t’a choisi toi, pour reine ».

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Elle baisa la joue de son frère avant de lui glisser d’un murmure à quel point elle le trouvait beau. La fierté qu’elle éprouvait à l’avoir à ses côtés était d’une transparence perturbante.  Son père n’était pas là, son grand père non plus mais lui …  il illuminait la maison de son seul rire. Cleitos la regarda avant de serrer son bras et de s’avancer avec elle vers son époux et roi. Yoren était beau, pas de cette beauté qui touche le cœur et allège l’atmosphère, il était beau comme un millier d’épées, beau comme un champ de bataille, comme une horde de cavaliers enragés. Elle pensa au moment ou elle avait levé la tête en quittant Harrenhall, regardant le soleil pétant … comme si les dieux semblaient fêter la première défaite du roi noir. Elle se souvint de la colère et de la rage ressentie lorsque ses ainés avaient été fait prisonniers et si sa mère lui avait demandé de penser à la reine qu’elle voulait devenir, elle n’avait remarqué qu’une chose : La vengeance avait été une arme redoutable aux mains de ses ennemis et elle comptait bien reprendre ce qui était sien de la même arme. Alors après ses vœux elle glissa aux oreilles de son roi « Nous renaitrons de nos cendres vous verrez, mais nous ne laisserons ni cendres ni cadavres à nos ennemis. Nous les réduirons à néant, qu’ils n’aient plus jamais la chance de se relever »