BOTTIN

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Stanley Weber est <a href="/t5650-tybalt-ryswell-u-c"><span class="Gp_Nord">Tybalt Ryswell</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Nord">Tybalt Ryswell</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Héritier des Rus - <a href="/t5650-tybalt-ryswell-u-c">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="/u572"><span class="Gp_Nord">Tybalt Ryswell</span></a> se trouve à <span class="Gp_Nord">Nord - Les Rus</span>

Les visages des barrals ne sont pas uniquement d’immémoriaux témoins ou des guides muets ; Ils couvrent le temps et les lieues pour veiller ceux qui acceptent d’endurer les épreuves des anciens dieux. Comme tous les descendants, qui n’ont pas encore été abâtardis par le pacte des premiers hommes et des enfants de la forêt, Blodlif veille à ce que les voix muettes des arbres cœur puissent se faire entendre. Leurs visages, face à l’adoration vacillante des Nordiens, semble tordu par la douleur et la peine. Leurs bouches creuses et affamées, menacent de se refermer à jamais, troublant la paix des aînés. Derrière les yeux grands ouverts du vieillard, couverts d’un voile lactescent, ce triste présent n’est plus … Il fuit les temps de malheur et se console en glanant les fragments d’un passé trop lointain pour être pleinement vécu. Ses rêves verts sont pourtant hantés par la présence d’un homme, un lointain descendant de la forêt, siégeant sur la roche. Son sang est comme celui des autres Nordiens, mêlé, abreuvé par des ramifications confuses ... Mais dans son âme et sa mémoire, subsiste encore un éveil, la crainte et le respect des vénérables gardiens.


Tout semble anodin dans ce fragment du passé, l’aube du printemps peine à effacer les outrages d’un trop long hiver. Les quelques arbres nus, tentent de survivre à l’ombre des massifs rocailleux, tendant leurs branches noueuses et dépouillées, vers le bras tendu en direction de Quart-Torrhen. La bise encore glacée pare le fleuve d’un fin manteau de givre et les silhouettes de deux enfants s’y profilent. Dansent sur cette surface réfléchissante avant de rejoindre leurs reflets.
La couche cède pourtant sous le poids de la fillette, entraînée par la charge de sa pèlerine, doublée de fourrure épaisse. Les revers imbibés, comme les pattes d’un prédateur, enserrent sa gorge et l’entraînent vers les fonds. Le lit de vase est si proche de la surface, qu’on ne pourrait soupçonner l’avidité avec laquelle, il agrippe les bottes ; L’eau est si calme, qu’on ne peut présager sa complicité, l’effort qu’elle déploie pour maintenir la jouvencelle en son sein. Elle referme lentement le piège de glace sur sa proie. La main résolue du jeune Nordien qui l’accompagne vient pourtant ceindre son poignet avec vigueur et la soumet aux outrages du vent, si froid qu’il semble brûlant. La nature est impitoyable avec ceux qui la profanent pour mieux l’oublier.

- Je t’avais dit de rester près de la rive … Quand cesseras-tu de te comporter comme une ...

- Bâtarde ? - Avait tranché la rescapée, grelotante.

- … Comme une Ryswell

Rectifie le garçon avant de décocher un sourire badin à l’illégitime, qui se montre encore défiante. Celle-ci ne peut réprimer une réponse favorable à cet appel et l'épais amas suintant de cheveux, qui barre sa peau blême, ne sait occulter son amusement. Elle se dirige déjà vers la seule sylve encore habillée, celle qui porte un étrange manteau de feuilles écarlates.

- Ne fais pas ça. Sauf si tu veux t'attirer leur colère, je vais ramasser quelques fagots de bois ... Ceux qu'ils auront bien voulu nous céder.

Celui qui observe sait qu'en cet instant, la fillette brûlerait tous les barrals du nord, ne serait-ce que pour réchauffer son corps meurtri. Elle n'en fait cependant rien et caresse du bout de ses petits doigts graciles, le faciès gris perle de bois tendre, auréolé d'une couronne irrégulière d'écorce.


Le jeune garçon est devenu un homme, plutôt fort. Assez pour endurer les longs hivers, peut-être même ceux qui balayent les étendues virginales d'au delà du mur. Il est pourtant mal en point, tuméfié et mutilé. Pour les hommes libres présents autour de lui, il reste un fardeau de trop, un poids dont-ils doivent se délester. Une exhibition sanglante en devenir et un outil qui pourrait plonger le cœur des ennemis du vrai nord, dans l'affliction et la terreur. Le captif a cependant eu l'intelligence de s'attribuer une valeur toute particulière. Il est peut-être la clé des montagnes du Sud-ouest et ça, Gautrekr ne peut l'ignorer ; Même si sa soif de sang n'a pas été étanchée par le massacre. Celui qui est désormais à ses pieds, prostré, n'est de toute façon plus une menace. C'est un combattant, en témoignent les nombreuses cicatrices qui habillent sa peau blafarde et le meneur de cette horde respecte ça. Le vaincu n'est pas un geignard, mouillant ses braies, il est prêt à mourir ; Il serait même bien assez insolent et téméraire pour ne pas attendre d'être cueilli. Les plaies sur son torse sont profondes, mais son sang n'est pas noir et mieux, il ne sent pas la tripaille ... C'est peut-être de bon augure. Pour eux comme pour lui. Il sera charrié sur une vulgaire traîne de peau, comme un gibier et son sort, dépendra de la volonté des dieux.


- Tu prétends défendre le nord ... Qu'est-ce que le nord ? Pour nous autres, vous êtes tous du sud. Tu prétends que nous sommes des sauvages, pillant et tuant par plaisir mais nous survivons, quand vous versez le sang pour amasser et posséder. Les corbeaux comprennent au moins cela, parce qu'ils partagent notre affliction. Parce qu'ils éprouvent les mêmes désolations, celles auxquelles vos ancêtres nous ont condamné. Alors prends la parole, mais assure toi de pouvoir la garder.

L'imposant Thenn, répondant au nom d'Orlaug, observait l'homme agenouillé avec une répugnance à peine dissimulée, sans doute l'aurait-il confié à la hache du Magnar, si ce vieux fou de Blodlif, ne l'avait pas convaincu d'épargner l'Autre.

(...)