Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné?
Difficile de ne pas se sentir concernée au vu de ma position vous n'croyez pas ? Enfin, c'est vrai qu'en temps que simple prostituée, j'aurais pu n'en avoir rien à faire et vivre ma p'tite vie sans me soucier des grands de ce monde. Mais bon, les Sept sont plutôt joueurs et je suis devenue un pion entre le Nord et celui du Sel et du Roc. Alors, forcément, j'me renseigne du mieux que je peux. En tout cas, j'ai compris une chose, cette tension dont tout le monde parle était inévitable. Quand tout le monde veut sa part et refuse de prendre en compte ce que veut le voisin, forcément, à la longue, ça ne peut qu'aller au conflit.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre? La loyauté ? Elle s'achète comme tout le reste. Il suffit d'y mettre le prix, que ce soit en monnaie trébuchante ou avec d'autres moyens plus subtils. Ce n'est qu'un mot vide de sens qui n'est utilisé que par les gens qui peuvent justement l'utiliser comme ils le souhaitent. Allez parler de loyauté à un simple paysan, j'vous parie qu'il vous rira au nez. La seule personne qui ma totale dévotion et ma loyauté, c'est ma mère. Le reste importe peu. En tout ca, c'est que je m'efforce de penser, mais parfois, ces derniers temps, ce qui a toujours été pour moi une certitude pourrait peut-être s'effondrer comme un château de cartes.

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction?
Elle a déjà touché ma région même si elle n'est pas encore officiellement déclarée. Elle m'a déjà touchée moi personnellement, de plein fouet. Si j'avais pu, je serais partie ailleurs, loin de tout ça. Mais où ça ? Errer sur les routes en essayant vaguement de survivre ne mène nulle part, ce n'est pas comme si je n'avais pas déjà essayé. Et puis, d'une certaine façon, à mon insu, je suis devenue un soldat dans cette guerre qui ne s'est pas encore déclarée. Reste à savoir quel parti je vais finir par prendre, volontairement ou non.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte? Venant de lui cela ne m'étonne guère. Je suis même surprise que les Targaryen se soient rendus là-bas en espérant vraiment qu'il y aurait des pourparlers.  Je ne peux pas me vanter de connaitre Harren réellement mais je sais de quoi il est capable et des moyens qu'il peut mettre en œuvre pour arriver à ses fins. J'en suis la preuve vivante.
Et à mon avis, ce ne sera pas son dernier coup. La trahison semble être quelque chose qu'il maitrise parfaitement.

Salut moi c'est Tisse J'ai découvert BC en suivant Ryry depuis SC ! J'aime beaucoup vos passions ici. Sur Bc, j'aime bien un tas de trucs ! rp, geeker, classique quoi xD les couleurs sombres qui me permettent de lire le forum même au boulot xD, sinon bah toujours pareil, l'univers, le système de jeu, tout ça tout ça ! mais j'aime pas trop par contre   les gens, ils sont trop accueillants, enthousiastes, sympas, c'est nul >_< Sinon rien du tout J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

Mathie était assise à même le sol dans la petite chambre qu'elle occupait au sein du bordel de Winterfell dans lequel elle était installée depuis près de deux ans. A la longue, elle avait fini par s'y sentir presque comme chez elle. Mais pas tout à fait. Il y avait toujours quelque chose pour lui rappeler pourquoi elle était là et surtout, ce qui l'attendait si elle ne menait pas à bien sa mission.

En cet instant, c'était la missive qu'elle tenait entre ses doigts crispés. Elle n'aurait jamais du apprendre à lire en fait, c'eut été beaucoup plus simple pour elle et elle aurait pu ignorer superbement ce genre de propos. Elle avait eu un peu de mal à déchiffrer les quelques mots, mais, après quelques instants de lutte, ils s'étaient faits d'une clarté limpide, Harren ne faisant généralement pas dans la dentelle quand il s'adressait à elle.

Et, comme à chaque fois qu'elle avait des nouvelles du Roi du Sel, son esprit se mettait  vagabonder sans qu'elle ne puisse y faire grand-chose.

La bâtarde n'aimait pas à se rappeler pourquoi elle avait un jour décidé de vendre son corps pour sauver le peu d'amour-propre qui restait à sa mère. Cette femme avait tout quitté pour elle, elle avait tout perdu pour une enfant non désirée, simplement pour s'assurer de sa survie. Plus d'une fois Mathie avait failli lui demander pourquoi. Après tout, elle aurait eu une vie bien plus simple si elle s'était débarrassée du fruit de ce qui n'avait été qu'un accident. L'homme qui l'avait conçue s'était contenté de prendre sa mère contre le mur de la grange avant de partir sans se retourner.

Elle avait entendu dire que c'était Theodr Nerbosc mais parfois, en voyant sa mère divaguer, le doute était permis. Mais cela n'avait jamais vraiment eu d'importance. Tout ce qu'il lui fallait retenir c'est que le mari de sa mère avait décidé de lui faire payer le pire des crimes, sa venue au monde. C'était pour ça qu'elle avait fui, emportant la petite avec elle pour qu'elle ne reçoive plus le moindre coup.

Repenser à tout cela lui donner l'impression de n'être qu'une enfant geignarde qui se plaignait de son sort. Et ce n'était pas ce qu'elle était, loin de là. Toute son enfance, elle avait eu cette sensation que l'on parlait dans son dos, qu'on l'observait et, surtout qu'on ne se privait pas de parler de la petite bâtarde du village. Mais, quand elle était devenue une femme, Mathie avait eu le bon sens de comprendre que le regard des hommes qui s'attardaient sur elle pouvait lui rapporter autre chose qu'une gêne difficile à surmonter et qu'elle n'était pas destinée à se terrer dans la honte toute sa vie.

Son corps était bien la seule chose qui lui appartenait réellement, alors autant en faire ce qu'elle voulait non ? Mais hors de question de se vendre au tout venant. Elle n'était pas stupide et il ne lui fallut guère de temps pour trouver le bon filon avec les nobles qui s'étaient agglutinés tout autour du vaste chantier qu'était Harrenhall. Le temps passant, la clientèle s'était faite régulière et sa bourse se garnissait bien plus qu'elle ne l'avait escompté. Mathie savait toujours comment trouver ce qui plairait aux hommes qui partageaient sa couche, sachant toujours comment jongler entre la soumission que ce genre de personnages attendaient d'une personne de son rang et le piquant qu'ils recherchaient pour échapper à leur quotidien.

Mais, la jeune femme allait l'apprendre à ses dépens, tout se payait un jour ou l'autre. Sa bonne fortune gagnée à savoir se faufiler dans les lits les plus intéressants lui valut une invitation chez Harren le Noir en personne. Elle s'était attendue à ce qu'ils soit comme les autres et qu'il lui suffirait d'écarter les cuisses pour le satisfaire ou quelque chose dans le même goût. Et pourtant, c'était tout à fait autre chose qui l'attendait. Après plusieurs soirées où sa perplexité allait grandissante tandis que Hoare ne faisait même pas mine de vouloir la toucher alors qu'il semblait particulièrement désireux de la voir à l'œuvre, le Roi finit par lui dévoiler ce qu'il lui réservait. Mathie semblait être l'un des rouages du plan qu'il avait mis en œuvre pour faire tomber le Roi du Nord, ou, tout du moins, de s'en approcher le plus possible pour le maitriser. Elle le séduirait, se glisserait dans son lit et arriverait à le faire parler.
Tous les moyens seraient bons pour ça. Et il avait décidé que Mathie, la jeune bâtarde sortie de nulle part, possédait toutes les capacités pour arriver à ses fins.

Si elle y arrivait, sa mère serait la plus comblée des femmes. Elle n'aurait plus à se salir les mains ni à se vendre pour survivre. C'était inespéré comme proposition. Mathie pourrait enfin compenser tout le mal que sa venue au monde avait occasionné. Mais si elle refusait ou si, pire, elle échouait, les conséquences seraient désastreuses.

Restait à modeler quelque peu la jeune prostituée. Lui apprendre à lire pour qu'elle comprenne les consignes ou les urgences qu'elle recevrait par corbeau, lui apprendre à reconnaitre certains blasons, pour qu'elle n'ait pas l'air de la dernière des sottes si de grands noms venaient à passer à Winterfell. Elle ne se prêta à tout ça qu'avec réticence, ne voyant pas vraiment en quoi reconnaitre une maison d'une autre lui permettrait de gagner les faveurs du Stark.
Mais peu importait, chaque jour passé à apprendre ces choses retardait son départ pour ce Nord si lointain et qu'elle savait peuplé de sauvages.

Il avait fallu du temps pour réussir ce tour de force, le Stark n'étant pas homme à s'enticher de la première inconnue lui faisant les yeux doux. Après l'avoir croisé et ignoré à plusieurs reprises, elle s'était décidée à une technique d'approche qui, à son grand soulagement, s'était avérée efficace. Mathie s'était faite séductrice sans être aguicheuse, amicale sans chercher à le pousser dans ses retranchements et, peu à peu, c'était lui qui était venu à elle. Elle avait gagné le droit de partager sa couche régulièrement et, au fil du temps, il avait commencé à se confier à elle et la jeune femme avait fini par glaner des informations qui avaient semblé contenter le sud durant quelques temps.

La porte s'ouvrit alors sur une jeune femme qui devait à peine avoir 15 ans mais dont les charmes commençaient déjà à faire des ravages. Elle fut interrompue dans ses pensées et, d'une certaine façon, soulagée de ne pas avoir à réfléchir au message de Harren qui la pressait de questions sur ce qu'elle pouvait bien avoir appris quant à la visite prochaine du nordien à Goëville.

"Mathie ? Tu as de la visite."

Son sourire ne trompait personne et encore moins la jeune femme. Ca ne pouvait être que Torrhen.

Se relevant, elle jeta la missive au feu et s'arma d'un sourire alors qu'il venait d'entrer.

"Dites-moi messire. Avez-vous déjà joué au jeu du gobelet ? Vous allez voir, c'est amusant comme tout. Et je suis sure de gagner, une fois de plus."

S'approchant de lui, elle se contenta de lui effleurer la joue d'un revers de la main, invitation subtile mais devenue une véritable habitude entre eux. Si elle ne le souhaitait pas, il ne ferait rien.
C'était probablement ce qui l'avait le plus étonnée quand il avait commencé à revenir régulièrement la trouver. Mais cela n'avait été que la première des nombreuses surprises que lui avait réservé le Nord. Le Roi n'était ni un rustre ni cet homme froid que tout le monde lui avait décrit, bien au contraire. Il partageait entre autres choses son goût pour les jeux sans conséquences et alors qu'elle avait commencé à le connaitre, elle avait appris à apprécier cet homme qui portait à bout de bras un Nord plus que difficile à gérer.  
A mesure que le temps avait passé, il lui avait plus difficile de répondre aux exigences qui venaient du sud sans cesse plus pressantes. Chaque instant passé avec Torrhen lui donnait l'impression de le trahir alors que l'image de sa mère ne cessait de la hanter. Il lui avait offert un confort et une liberté qu'elle n'aurait pas cru possibles alors que Hoare lui avait permis de mettre sa mère à l'abri du besoin. La situation ne faisait que se compliquer de jour en jour et elle n'était pas prête de s'arranger, au grand dam de Mathie qui parfois, aurait préféré que le Roi du Nord ne lui accorde pas la moindre attention, quitte à tout perdre dès le départ.

Lui rendant son sourire et prenant place dans le fauteuil qui lui était réservé, le Torrhen lâcha alors, visiblement d'excellente humeur.

"Plus tard. Que dirais-tu de découvrir Goëville ?"

Mathie ne put s'empêcher de déglutir, se demandant l'espace d'un instant s'il savait quelque chose. Mais, à sa mine, c'était tout simplement inconcevable. S'il avait appris qui l'avait envoyée, elle aurait déjà probablement perdu la tête dans le meilleur des cas. N'osant pas s'imaginer le pire, elle prit une profonde inspiration, se refusant également à penser à l'étau qui s'était définitivement resserré sur elle. Harren serait surement là-bas lui aussi. Et il aurait surement moyen de savoir qu'elle viendrait.

Pourtant il lui fallait continuer et jouer le jeu, jusqu'au bout. Lui décochant un clin d'œil, la jeune femme s'installa sur ses genoux et lui ébouriffa les cheveux.

"Tout dépend de ce que vous entendez par découvrir. Vous savez à quel point je peux être exigeante. Si vous pensez pouvoir me satisfaire, ce sera avec un grand plaisir… pour nous deux. Et je saurais me montrer reconnaissante."

Son regard était plus qu'une invitation à ne penser à rien d'autre pour le moment alors que sa main quittait la chevelure du Roi pour effleurer la peau de son cou. Elle ne voulait surtout pas songer à ce qui se passerait demain ou, pire, une fois à Goëville. Mathie gérerait les problèmes comme ils viendraient, c'était ce qu'elle avait toujours fait. Le Roi du Sel et du Roc n'était qu'un obstacle comme un autre à gérer après tout. En tout cas, il faudrait s'en persuader si elle voulait s'en sortir.