Sixième bataille de la campagne du Conflans, entre les forces de Ser Walburge de l’armée d’Harren le Noir, et celles de Lyham Tully, Roi des Rivières et des CollinesLes manœuvres avaient repris malgré le temps très mitigé. Tous les protagonistes savaient que l’hiver était déjà tombé au nord, et qu’il s’abattait sur le Conflans depuis les Jumeaux. Tout le monde voulait en finir d’une année de terribles combats, les pires que le continent ait connu depuis des décennies sinon des siècles. Harren Hoare faisait venir à lui les derniers conscrits de son armée, pour beaucoup, des troupiers du sud, des paysans et chasseurs, mis sans leur avis sous les drapeaux de maisons décimées dans les précédents combats. Il fit remonter de Pierremoutiers et de cette région une colonne de renforts, accompagnant un formidable train de vivres pour permettre à son armée colossale, réunie depuis six mois, de se sustenter. Les énormes rassemblements de troupes des mois précédant Buron avaient en effet lourdement prélevé sur la région de Noblecoeur et de la Glandée et l’armée ne pouvait plus vivre le pays… Cette armée de renforts remontait les routes vallonnées vers l’armée principale. Mais alors que la troupe marchait dans les collines de Haut-Brechies, elle croisa en bout de vallée des oriflammes qui n’avaient rien à voir avec ceux d’une armée Hoare. Le temps, gris et maussade, ne pouvait masquer la truite argentée des Tully, sur champ bleu et rouge.
Que faisait-là cette troupe ? Ser Walburge, commandant les loyalistes, ne comprenait pas. La bataille avait-elle déjà eu lieu, que l’ennemi se trouvait à de nombreuses de lieux au sud de la position de son roi ? Lyham Tully ne pouvait que pester, de son côté. La manœuvre sur le flanc gauche des troupes du Noir était éventée par le destin, et averti par ses éclaireurs de l’arrivée d’une armée supérieure en nombre, le tout jeune Roi des Rivières et des Collines décida de camper sur place. Les deux armées, aussi surprises l’une que l’autres, ne tardèrent pas à édifier leur camp respectif de part et d’autres de la vallée. Mettant la nuit à profit, se sachant inférieur en nombre, le Roi Lyham envoya les deux frères Mallister pour parlementer et tenter d’obtenir le ralliement de troupes ennemies. Les deux hommes, courageux, commencèrent par décider quelques piquiers Sombrelyn…
Au petit matin, la brume se dissipait lentement. L’armée Tully, amalgame de levées, de déserteurs et de vétérans fatigués, peina à se mettre en œuvre. Les troupes Hoare n’étaient guère plus vaillantes, mais ravitaillées au plus près avec un convoi de victuailles gigantesque, les troupes eurent la chance de manger un repas chaud. Les deux armées étaient prêtes pour la boucherie fratricide, voisin contre voisin, pour satisfaire l’appétit des Rois. Les deux armées enfin assemblées, un cri retentit dans les rangs de l’armée du Walburge. Les rangs s’écartèrent et laissèrent passer deux chevaux et leurs cavaliers, qui filèrent droit vers l’armée Tully. Les hommes d’armes Nerbosc furent les premiers à apercevoir les corps décapités des deux seigneurs Mallister, dont les soldats se répandirent en injures et cris de colère ou de désespoir. Les corps étaient ficelés à leur selle, les têtes mutilées dans des paniers accrochés aux fontes. Et un parchemin, cloué sur le torse de feu Lord Mallister « votre père était un grand homme, vous auriez du mieux choisir votre camp. Ces hommes étaient des traîtres, ils sont morts en chiens ».
Les cors et trompettes sonnent, et l’infanterie s’ébranle.
Clique sur l'image pour l'agrandir Plan de Bataille des LoyalistesSer Walburge a conscience de sa supériorité numérique, et le terrain, plutôt accidenté, avantage ses levées de conscrits. Il préfère jouer sur les qualités de ses troupes, nombreuses, et surtout pourvues en arbalètes et armes d’hast, les armes idéales pour repousser de concert des charges de la puissante cavalerie ennemie. Du Walburge forme des blocs massifs de lanciers précédés d’arbalétriers sur sa droite, dans le champ en jachère, avec objectif de prendre la colline droit devant pour s’y installer en masse, pendant qu’un partie d’infanterie protègera de tirs et de lances la porte nord du village. Enfin, deux réserves de cavalerie sont installées, mais tenues en retrait pour éviter la confrontation avec une cavalerie Tully plus nombreuse.
L’objectif du général Hoare est de vaincre l’armée Tully pour dégager la route afin de pouvoir rejoindre Harren le Noir.
Plan de Bataille des TullyL’armée a un moral correct, mais le petit spectacle du matin a plutôt tiédit les aspirations guerrières des troupes, en particulier des levées féodales. L’armée ne dispose d’aucune force de frappe au niveau de son infanterie ; le Roi Lyham en a bien conscience et forme donc un ordre dense à flanc de colline, dans les coteaux nord d’Haut-Brechies. Les tireurs forment les premiers rangs, suivis d’un amalgame d’hommes d’armes équipés d’épées ou d’armes d’hast disparates. La réserve est constituée d’un corps de lanciers et de hallebardiers, troupes plus lourdes et mieux équipées. Les flancs forment la pointe de l’armée ; sergents d’armes et chevaliers, les meilleures troupes à la disposition du Roy. Leur objectif sera de charger aux extrêmités pour feinter l’ennemi et s’en prendre à ses flancs.
L’objectif de Lyham Tully est de mettre en déroute l’armée Hoare pour empêcher sa jonction avec le corps principal de Harren.
Premier Tour ; Matinée du FratricideClique sur l'image pour l'agrandir Les armées s’élancent. Celle des Tully, en premier lieu, dont la cavalerie lourde s’élance comme un seul homme. Les cavaliers caracolent au triple galop, hurlant leurs cris de guerre et agitant lances et bannières… Mais des deux côtés, les chevaliers de Vivesaigues ne trouvent que du vide, il n’y a aucun ennemi en vue ! Pleins d’incompréhension, les cavaliers ralentissent l’allure. La brume matinale n’est pas très épaisse mais semble s’accrocher aux buissons, aux quelques arbres épars. Les hommes voient un ennemi derrière chaque ombre… Et soudain, une pluie de flèches, de carreaux et de javelots s’abat sur les chevaliers entourant le Roi, sur la gauche. Des chevaliers tombent. On crie à la trahison, à l’encerclement. Des cavaliers ennemis tournoient autour des premiers rangs, lâchant javelines et carreaux d’arbalète, épaulées à dos de cheval et déchargées avant que les cavaliers ne piquent des deux pour s’éloigner. Furibonds, les chevaliers du Conflans chargent dans le désordre pour se dégager et menacent les éclaireurs Hoare, mais sans parvenir à mettre la main dessus ! A droite, les cavaliers gravissent la colline, apparemment peu défendue… Et tombent sur le sommet, sur des milliers d’hommes en contrebas, retranchés derrière un ruisseau encaissé ! Une pluie de carreaux cueille les cavaliers qui se réorganisent après leur charge dans le vent ; ordres et crient s’abattent sur les montés alors que les carreaux Hoare sifflent et fauchent de nombreux chevaux et cavaliers.
C’est au centre que les choses se passent mieux pour les Tully. L’infanterie marche au pas, faisant trembler le sol boueux des pluies et de la neige fondue de ces derniers jours, tandis que les premiers rangs de tireurs accrochent leurs homologues Hoare. L’échange de tirs est furieux, des centaines de traits volent d’un côté comme de l’autre. La puissance de feu supérieure des Tully permet de peser… Et fauche beaucoup d’adversaires, en particulier dans le champ sans couverture.
Pertes du flanc gauche- Les Tully perdent 40 chevaliers.
- Les loyalistes n’ont pas de pertes.
Pertes du centre- Les Tully perdent 100 hommes dont 90 archers et 10 arbalétriers
- Les loyalistes perdent 200 hommes dont 100 arbalétriers et 100 fantassins moyens
Pertes du flanc droit- Les Tully perdent 60 cavaliers, dont 20 chevaliers et 40 cavaliers lourds
- Les loyalistes n’ont pas de pertes
Pertes totales- Les Tully perdent 200 hommes, 60 chevaliers, 40 cavaliers lourds, 90 archers, 10 arbalétriers.
- Les Hoare perdent 200 hommes, 100 arbalétriers et 100 fantassins moyens.
Second Tour ; Charges et contre-chargesClique sur l'image pour l'agrandir Le combat se corse. Au centre, les hommes d’armes Tully prennent position dans la pleine. L’ennemi se rassemble en rangs serrés. Des ordres sont hurlés à la troupe. Les archers de Vivesaigues et les arbalétriers de Wayfarer arrosent l’ennemi de tirs soutenus alors que les troupes Hoare, hurlant le nom de leur Roi, passent le ruisseau dans le plus grand désordre. Les traits percent les rangs des fantassins Hoare en pleine charge, nombreux sont ceux qui trébuchent ou qui parviennent à arrêter les tirs de leur bouclier. Le choc est terrible. Gourmands, les archers tentent d’arrêter la charge ennemie par une dernière volée dévastatrice, mais beaucoup d’archers sont rattrapés et égorgés, ou lardés de coups d’épée et de lances dans le dos. Le choc est à l’avantage Hoare, au tout début. Sur toute la ligne, les troupes sont se percutent, les hommes tombent, bousculés et piétinés, d’autres passent par-dessus la ligne en se faisant soulever et propulser par des boucliers. Le combat est terrible, sanglant. Mais les chevaliers Tully, dominant la colline, en ont assez de subir le feu des arbalétriers qui tiennent le bord encaissé du Ruisseau, et chargent de flanc l’armée Hoare ! Bien sûr, le faible nombre de cavaliers engagés ne suffit pas à percer les rangs Hoare mais les pertes grimpent et surtout, la panique se répand parmi les hommes d’armes du Conflans ; l’ennemi attaque par les côtés ! La ligne se fragilise, malgré un léger surnombre. A droite, les combats se cantonnent à une reformation de la cavalerie Tully qui subit toujours le feu continu des arbalétriers Hoare, abattant et mutilant hommes aussi bien que les chevaux.
C’est à gauche que le combat prend une toute autre ampleur ! Les Tully parviennent à se reformer… Et percutent violemment les cavaliers légers du Conflans qui ne parviennent pas à s’esquiver assez vite ! Le combat est brutal et à sens unique : le Roi Lyham et ses chevaliers perforent aisément les cavaliers mal protégés et les jettent bas leur monture… Mais une clameur retentit. Et s’alignent des centaines de sergents en armure lourde et de chevaliers. Les riverains profitent de la confusion pour charger de travers le Roi des Rivières et des Collines. La mêlée est terrible, le choc tue ou blesse des dizaines de montures tandis que les cavaliers jetés au sol sont impitoyablement piétinés par les cavaliers des rangs arrières. N’écoutant que son courage, le Roi et son entourage chargent en direction de la bannière du Walburge… Et le fier chevalier, féal serviteur d’Harren Hoare, est jeté bas sa monture et doit demander grâce ! Le Roi fait prisonnier le général ennemi, mais une contre-charge Hoare fait rouler au sol Du Walburge, et une lance perfore l’armure du Roi Lyham au niveau de la hanche droite, lui brisant l’os et occasionnant de terribles lacérations dans ses chairs. Le Roi, perdant beaucoup de sang, perd connaissance. Sa chute provoque une fureur terrible de ses chevaliers qui contre-attaquent furieusement pour dégager le Roi, en danger de mort ou de capture.
Pertes du flanc gauche- Les Tully perdent 160 hommes dont 100 chevaliers et 60 cavaliers lourds.
La cavalerie Tully passe « ébranlée » toute entière sur ce flanc.
- Les loyalistes perdent 150 cavaliers dont 100 cavaliers légers et 50 chevaliers.
Les cavaliers légers passent en « déroute »
Pertes du centre- Les Tully perdent 800 hommes dont 200 archers, 300 fantassins moyens et 300 lanciers
- Les loyalistes perdent 860 hommes dont 600 fantassins moyens et 260 lanciers.
La troupe passe « ébranlée » à cause de la prise de flanc des chevaliers adverses.
Pertes du flanc droit- Les Tully perdent 90 cavaliers lourds.
Le groupe de cavaliers lourds bloqué derrière le ruisseau passe « ébranlé »
- Les loyalistes n’ont pas de pertes
Pertes totales- Les Tully perdent 1250 hommes, 160 chevaliers, 190 cavaliers lourds, 300 fantassins moyens et 300 lanciers, 290 archers, 10 arbalétriers.
- Les Hoare perdent 1210 hommes, 100 cavaliers légers, 50 chevaliers, 100 arbalétriers et 700 fantassins moyens, 260 lanciers.
Troisième Tour ; Charges et contre-chargesClique sur l'image pour l'agrandir La situation s’aggrave au centre. Les rangs Hoare, fauchés par la prise de flanc d’une fraction de la cavalerie Tully, sont en danger. La ligne s’étire. Les premiers rangs, fauchés et remplacés par un tapis gémissant et sanguinolent, avalent les rangs suivants. Les Tully tentent alors le tout pour le tout, grâce à l’allant des Nerbosc ; archers et arbalétriers dégainent leurs épées et leurs armes légères, et se jettent dans la mêlée au même moment que la réserve de hallebardiers aux couleurs rouges et bleues de Vivesaigues. L’infanterie lourde perfore les rangs des lanciers de Pierremoutiers ; les hallebardes brisent les hampes des piquiers Hoare, tandis que les rangs sont bousculés et les soldats jetés au sol à coups de fers de hache. La situation s’aggrave encore lorsque la cavalerie lourde Tully poursuit sur sa lancée et enfonce avec violence les côtés du bloc Hoare ; les soldats raccourcissent à coups d’épée tous les malheureux hommes d’armes qui passent à leur portée, très vite, plus aucune cohésion n’existe dans l’armée du Walburge sur ce côté. Un capitaine de Sombreval réclame des renforts et tente de faire passer le ruisseau escarpé aux centaines d’hommes de réserve. Mal lui en prend ; témoins du carnage, les hommes d’armes refusent d’avancer, ou le font de si mauvaise grâce qu’à la première approche des cavaliers ennemis, tout le monde s’agrippe solidement à ses armes du bon côté du ruisseau, pour se défendre contre la cavalerie lourde si elle tentait le passage ! Le salut pour le centre Hoare, qui croule sous l’attaque ennemie, vient d’une centaine de chevaliers du sud du Conflans. Hurlant « Harren ! Hoare ! Harrenhal », ces cavaliers, détachés du flanc gauche, fauchent les tireurs Tully qui lardaient les blessés de coups de couteau et de hachettes. Le flanc est impitoyablement enfoncé et les lourds chevaliers d’Harren massacrent les soldats Tully en leur hurlant qu’ils viennent de tuer le Roi des Rivières. La panique se répand. Les rangs se reforment… Et l’infanterie Hoare s’échappe en direction d’Haut-Brechies.
Les tirs d’arbalétriers sur la droite déciment encore les sergents d’armes Tully qui, étourdis par la grêle de carreaux et par les pertes. Les cavaliers finissent par tourner les talons en direction du village au nord.
A gauche, la situation est sauvée in extremis par les Tully. Pressés de toutes parts, contournés par les cavaliers ennemis devenus plus nombreux, Ser Petitbois et Lord Darry parviennent à se saisir des rênes du Roi et hurlent aux chevaliers les environnants de les encadrer. La percée est tentée au nord… Et réussit, en se ménageant un chemin à coups de lances et d’épée. Les chevaliers ne se retournent plus, et alors que le jour décroit très tôt, à l’arrivée de l’hiver, le coucher de soleil nimbe d’une lueur orangée la plaine dévastée par les corps et les pièces d'armes et d’armures abandonnées.
Pertes du flanc gauche- Les Tully perdent 110 hommes dont 50 chevaliers et 60 cavaliers lourds
La cavalerie Tully passe « déroute » toute entière sur ce flanc.
- Les loyalistes perdent 70 hommes dont 50 cavaliers lourds et 20 chevaliers
Les cavaliers légers passent en « déroute »
Pertes du centre- Les Tully perdent 460 hommes dont 10 cavaliers lourds, 150 archers, 100 arbalétriers, 100 lanciers, 100 fantassins moyens, 60 hallebardiers
La troupe passe « ébranlée » à cause des rumeurs sur le roi et la charge de flanc
- Les loyalistes perdent 600 hommes dont 330 fantassins moyens, 270 lanciers.
La troupe passe « déroute » à cause de la prise de flanc des chevaliers adverses.
Pertes du flanc droit- Les Tully perdent 80 cavaliers lourds
Le groupe de cavaliers lourds bloqué derrière le ruisseau passe « déroute »
- Les loyalistes n’ont pas de pertes
Pertes totales- Les Tully perdent 1960 hommes, 210 chevaliers, 340 cavaliers lourds, 400 fantassins moyens et 400 lanciers, 440 archers, 110 arbalétriers, 60 hallebardiers.
- Les Hoare perdent 1880 hommes, 100 cavaliers légers, 70 chevaliers, 50 cavaliers lourds, 100 arbalétriers et 1030 fantassins moyens, 530 lanciers.
Epilogue :Les deux armées se séparent après une boucherie terrible, une bataille sans vainqueurs sur un plan tactique. La cavalerie Tully est tombée dans deux pièges tendus par Ser du Walburge, à droite, l’absence de contestation de la colline et les feux de rangs des arbalétriers à bout portant, protégés par le ruisseau encaissé dans la ravine. Le second fut l’appât constitué par la cavalerie légère Hoare... Pour ensuite contre-charger et encercler l’élite de l’armée du Roi des Rivières et des Collines, blessant cruellement ce dernier et provoquant la pire débandade dans les rangs de la chevalerie riveraine. Au centre encore, les troupes Hoare ont failli l’emporter, seul le courage d’une partie des cavaliers du flanc droit du Roi Lyham, a su renverser la balance et provoquer la fuite de la masse de fantassins Hoare, pauvrement entraînés et équipés, qui se sont fait étrillés dans une vigoureuse contre-attaque menée par la totalité de l’infanterie Tully. Cette lame de fond à pied faillit tout emporter sur son passage, mais la cavalerie Hoare, victorieuse, a su venir empêcher une déroute qui aurait pu entraîner l’armée. Cette bataille fut furieuse, mais finalement l’illustration d’un bal des débutants ; des troupes étaient certes aguerries dans les deux camps, au niveau de l’encadrement surtout. Mais la piétaille elle, n’avait pas connu de bataille... Aucune qui soit victorieuse en tout cas, dans un cas comme dans l’autre. Cela n’a pas empêché les deux armées de s’étriper courageusement et de tout forcer pour la victoire, mais le manque de discipline, caractéristique d’unités constitués de vétérans, fait encore défaut aux deux généraux.
Quoiqu’il en soit, les deux généraux en chef sont blessés, dont le Roi du Conflans Libre, gravement. Les Tully se retranchent dans leur camp de la veille, au nord du champ de bataille, conscients que leur infériorité numérique s’est sans doute aggravée avec les revers et difficultés subies sur le champ de bataille. L’armée Hoare, elle, reprend confiance. Le lendemain matin, elle marche sur le camp Tully, dont l’armée se prépare à la retraite vers le nord-ouest, son mouvement de repli étant protégé par ce qu’il reste de la cavalerie des Rivières et des Collines. Les deux armées n’en reviennent pas aux mains ; les forces Tully peuvent se dérober, n’ayant pas su isoler Harren de ses renforts. Pire, le Roi est blessé si gravement qu’il ne peut plus diriger les opérations sur le terrain, et se retrouve les premiers jours entre la vie et la mort. Il aurait payé son courage et sa témérité au prix fort...
Du Walburge ne savourera pas sa victoire, acquise de haute lutte. Il mourra de ses propres blessures deux jours après la bataille, non sans avoir obtenu une visite du Grand Roi en personne, qui le remerciera pour son sacrifice, et pour lui avoir convoyé renforts et vivres pour la dernière phase de la campagne. Son armée de nouveau rassemblée, Harren le Noir avait désormais confiance des manoeuvres de l’ennemi sur son flanc... Et la question demeurait, centrale : où était passé l’Empereur ? Comment le trouver, avec ces armées du Nord et de Peyredragon, nombreuses et compétentes, qui se trouvaient si proches, campant presque en vue des hauteurs de Noblecoeur occupées par sa propre armée ?
Haut-Brechies n’était qu’un sanglant prélude ; les armées des deux camps frémirent bientôt d’impatience à se battre, tout le monde sentant enfin le dénouement de ces épreuves se profiler à l’horizon. La bataille était pour bientôt, c’était certain.
Points du Conflans Libre -5pts bataille mineure perdue
-5pts objectif remporté
Points du Conflans+5pts bataille mineure gagnée
+5pts objectif rempli