Tente de commandement de Harren Hoare - ConflansCela faisait des heures qu'il était assis devant cette carte aux coins écornés, qu'il avait marqué à de nombreux endroits et dont les pièces djoranisposées ça et là ne faisaient que bouger au rythme des informations qui lui parvenaient de tout Westeros. Des heures d'un silence de plus en plus pesant, uniquement interrompu par les toussotements des deux gardes postés à l'entrée de la tente. Personne n'avait même songé à oser l'interrompre tant l'humeur du Roi semblait orageuse. Et, pour ceux qui pouvaient se targuer de le connaitre un tant soit peu, et autant dire qu'ils étaient rares, il n'avait que très rarement, pour ne pas dire jamais été de cette humeur. Pourtant, il était homme difficile à cerner en règle générale.
Mais, aujourd'hui, il était face à un dilemme, à un choix cornélien qu'il se devait de prendre et vite. S'il hésitait, s'il se trompait, son royaume, ce qu'il avait bâti depuis des années, des décennies même, pouvait s'effondrer tel un château de cartes. Et nombreux seraient ceux qui viendraient se battre pour avoir leur part, il n'avait aucun doute à ce sujet. Pour autant, pour la première fois de sa vie, il avait été pris de court par la réaction de son ainé. Il savait que Joren était ambitieux et que, surtout, il en avait assez de vivre dans son ombre. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que son fils, son héritier, avait besoin de s'imposer, de trouver sa place et, d'une certaine façon, c'était ce qu'il fallait. Que Joren s'affranchisse, qu'il prenne ses marques et qu'il soit prêt, le moment venu, à devenir le Roi qu'il faudrait au Conflans. Même si, pour l'heure, il était loin de l'être et qu'au vu de la situation du continent, cela ne pouvait qu'être source d'inquiétude pour lui. Mais il lui avait laissé sa chance, laissé ses hommes. Il s'était mis en retrait, sachant pertinemment qu'il y aurait surement des hommes prêts à l'assassiner et il leur faudrait un Roi vers qui se tourner. Et qu'il ne pouvait se permettre de perdre plus de temps encore.
Et Joren l'avait surpris dans les premiers temps. Il avait su mener ses hommes, avait remporté des victoires et avait même réussi à tuer le Roi de l'Orage. Peut-être serait-il à même de prendre la relève, contrairement à ce qu'il laissait présager. Eren le suivrait s'il savait comment l'amadouer ou plutôt, comment l'appâter, et il aurait à la fois les iles de fer et les riverains. Mais les informations contradictoires avaient commencé à fuser. Joren avait rebroussé chemin, se mettait à dos les alliés potentiels et, pour un peu, le Noir avait commencé à se demander s'il n'avait pas changé d'allégeance, tout simplement. Si son héritier avait su se montrer stratège, s'il avait su suivre ses traces, ce n'était plus le cas à présent. Et, si Eren s'attachait à renforcer l'alliance avec le Bief, comme il lui avait été demandé, le Conflans semblait sur le point de se déliter.
La rébellion ouverte du Tully avait été la goutte d'eau. Même s'il s'était exhorté au calme, Hoare bouillonnait intérieurement. Comme ce vassal avait-il pu oser agir de la sorte ? Après tout ce qu'il avait pu faire pour lui ? Après les années de paix qu'il avait instauré sur ses terres ? Voilà qu'il s'acoquinait avec ses ennemis de toujours. A croire que tout le monde ou presque avait perdu l'esprit. Mais là encore, il se devait d'être prudent, s'il ne voulait pas que les actes de la truite se répandent comme une trainée de poudre. Il devait tenter de récupérer ce qui pouvait encore l'être, avant de trancher net ce qui n'était qu'une gangrène. Avant de se demander s'il pouvait encore compter sur quelqu'un d'autre que lui-même alors que Joren s'était décidé à s'opposer ouvertement à lui.
L'espace d'un instant, son regard se porta sur les côtes dorniennes et une ombre de sourire, qui se gagna pas ses yeux, se dessina sur son visage. Eren aurait été une parfaite héritière. Si elle était le portrait craché de sa défunte mère, elle avait la force et le caractère qui aurait pu convenir à la future tête couronnée du Conflans. Mais, même s'il l'avait nommée héritière après la rébellion ouverte de sa propre chair, ils savaient tous les deux qu'elle ne pourrait régner. Elle n'était qu'une femme, avec les faiblesses propres à son sexe et s'il savait qu'elle pouvait le transcender, il n'était pourtant pas sûr qu'elle saurait s'imposer comme lui avait pu le faire auparavant. Elle restait pourtant, pour l'heure, l'option la plus évidente, quand bien même d'autres chemins se dessinaient peu à peu dans son esprit.
Il ne pouvait pas permettre un tel revirement, surtout au sein de sa propre famille. Il n'y avait qu'une chose à faire, pour que tous rentrent dans le rang, pour que chacun comprenne ce qu'il en coûtait de s'opposer à Harren Hoare, qu'il soit membre de sa famille ou non. Tendant le bras, il se saisit du morceau de bois qui représentait Joren et ses hommes. Pour le jeter à terre, avant de se focaliser sur le reste des pièces encore en place.
Tente de l'armée de Joren Hoare - ConflansDe mémoire d'homme, ou de femme, jamais personne n'avait encore vu ça. Oh, bien évidemment, l'on avait parlé de guerre, d'assassinat de proches mais là, c'était encore tout autre chose. Tout avait commencé avec l'entrée d'Oksana Greyjoy dans la tente du Prince, accompagnée d'hommes que l'on reconnaissait comme des membres de la garde de Myria Hoare et d'aucun s'étaient mis à murmurer après coup qu'il était évident que les choses tourneraient mal, que la mine de la Greyjoy n'augurait rien de bon, tout comme celle des hommes qui étaient restés en faction devant la tente. Une vingtaine, toisant les gardes de Joren Hoare tandis que d'autres avaient accompagné la Greyjoy à l'intérieur. Et il n'avait pas fallu longtemps avant d'entendre des hurlements provenant de la tente. Les rares survivants , tous membres de la garde de Myria Hoare, refusèrent d'entrer dans les détails. Pour autant, la dizaine de cadavres jonchant le sol de la tente et dont l'odeur de sang n'allait pas tarder à attirer les charognards parlait d'elle-même.
Les épées avaient été tirées à une vitesse inimaginable quand le premier sang, celui de Joren, avait été versé. Personne n'aurait su dire qui avait porté le premier coup mais la Greyjoy y était visiblement pour beaucoup, quand bien même elle ne pourrait jamais conter son histoire, la garde de Joren ayant été transpercée de part en part par les hommes qui avaient été les siens durant de longues années. Ils n'avaient pas eu le temps de réagir quand elle avait sorti son arme et qu'elle l'avait sommé de revenir sur sa décision, arguant qu'il était devenu fou et qu'il devait se présenter devant le Roi dans les plus brefs. Ils avaient vu l'homme qui les avait menés depuis des mois, des années même, de victoires en victoires, du sud jusqu'à un nord qui leur permettrait de continuer les massacres et d'écraser leurs ennemis, y compris ceux qui, jusqu'à hier encore, étaient leurs alliés, se faire mettre à terre dans un hurlement de rage, sans qu'ils ne puissent rien y faire, sans qu'ils n'aient le temps de réagir. Alors, ils s'étaient jetés sur les hommes de Myria, sur la Greyjoy qui les avait trahis à leur tour. Certains hommes à l'extérieur s'étaient précipités pour venir en aide à leurs alliés, alors que tout s'embrouillait. Difficile de savoir qui était avec qui et surtout, de comprendre comment ceux qui avaient versé leur sang ensemble sur le champ de bataille en étaient arrivés là. Les épées s'entrechoquaient, à l'intérieur comme à l'extérieur de la tente, avec la violence coutumière des armées des Hoare. Pas d'hésitation, pas de quartier, aucun répit pour celui qui se dressait contre le Roi.
Des corps volèrent hors de la tente, rendus méconnaissables tant on s'était acharnés sur eux et tant le sang maculait leurs traits, tandis qu'au dehors, la lutte se faisait plus âpre entre les deux gardes rapprochées. Les autres ? Ils assistaient à la scène, médusés, certains se joignant à la bataille, sans bien savoir quel camp choisir, mais la plupart reculant d'un pas en voyant à quel point de non retour les Hoare avaient fini par arriver. Les gardes s'écroulaient les uns après les autres, quel que soit le camp, jusqu'à ce que les hommes de la Princesse finissent par prendre le dessus.
Et puis, d'un coup, aussi soudainement que tout avait commencé, le silence. Le calme le plus total. On pouvait juste voir, à genoux devant un corps, juste face à la tente, un garde aux couleurs de Joren essuyer sa lame sur la manche de sa propre chemise. Il venait de tuer son frère qui avait levé son arme contre son prince, cet homme pour qui ils avaient juré de donner leur vie et, devant lui, se tenaient les hommes de la princesse. Il réalisait qu'ils étaient encore plusieurs à être debout et qu'il était seul, que toute la garde rapprochée de Joren avait été massacrée jusqu'au dernier de ses hommes. Crachant à leurs pieds, il leur jeta un regard mauvais avant de souffler, dans un reniflement de dédain. "
L'Dieu Noyé vous l'fera payer à tous bande de bâtards. V'nir jusque là pour tuer vos propres frères, pour nous obliger à l'faire. Crevez tous et soyez maudits." Et, sans qu'il ait le temps de dire quoi que ce soit de plus, le capitaine de la garde de la princesse s'approcha de lui et lui trancha la gorge, avant de se tourner en direction de ceux qui assistaient à la scène, figés. "
Quelqu'un a autre chose à dire ? Vous voulez vous opposer à la volonté de vot'Roi ? Si c'est le cas, allez voir à l'intérieur et vous comprendrez ce qui arrive aux traitres ! Et j'me ferais un plaisir de vous exécuter moi-même si ça vous dissuade pas." A ses propos, c'est un silence de mort qui lui répondit, alors que deux hommes sortaient de la tente, trainant un Joren, blessé, à demi conscient mais qui tentait pourtant de se débattre et qui le ferait probablement jusqu'à son dernier souffle.
Repoussant le cadavre du soldat d'un coup de pied, le garde brandit son épée ensanglantée dans les airs tout en criant, d'une voix forte. "
LONGUE VIE AU ROI HARREN !" Il était temps de ramener le fils prodigue au bercail. Et qu'il paie le prix de sa félonie.
Camp de l'armée de Joren - ConflansLa coupe en argent ciselé glissa entre ses doigts et tomba avec fracas sur le sol. Le liquide rouge sang gicla comme si l’on venait de trancher une carotide. Myria resta un instant immobile et le souffle coupé. Était-ce bien cet homme qu’elle avait aimé à la folie durant plus de quinze ans et à qui elle avait donné cinq fils ? Un homme capable d’abandonner sa famille et son armée après les avoir poussés à se rebeller contre leur Roi ? Même elle, vipère parmi les vipères, sorcière sans foi ni loi, restait sous le choc. La colère qui se mit alors à rugir dans son ventre n’en fut que plus brutale, un coup de poing dans l’estomac, un poignard dans la nuit. Passée la stupeur, elle se félicita de n’avoir point coupé les ponts trop hâtivement avec Harren. Et puisque Joren lui donnait là le bâton pour se faire battre, elle le battrait donc, à mort.
La Princesse envoya ses hommes les plus proches, ses généraux, leurs Gardes respectives pour le rattraper, le débusquer et le ramener. Espérant qu’ils se sentaient au moins aussi trahis qu’elle, trop en tout cas pour le laisser filer.
A l’aube, alors que le soleil enflammait l’horizon, ils revinrent, traînant le Prince au bout d’une corde. Cors, trompettes et tambours résonnèrent pour réveiller tout le monde. La brune altière se plaça au milieu du camp et attendit, le fixant en silence, glaciale. On lui apporta son cheval, pour qu’elle soit plus visible au milieu de tout ce monde. Elle portait une robe de laine et soie grise sombre avec un col montant grillagé et une sur-robe rouge en taffetas ornée de gros boutons d'or ciselé et d'une chaîne en fermoir. Sur ses épaules, un manteau de velours noir, sur sa tête son diadème de Princesse.
__ Hommes du Conflans et des Îles de Fer, levez vous ! Le Prince Joren a déserté ! Ce jeune homme m’a informé juste à temps, sans quoi, il aurait fui et nous aurait tous abandonné à notre sort. L’infamie soit sur lui ! La jeune femme baissa des yeux vides sur l’homme qu’on traînait à ses pieds. Sa gorge se serra un instant, mais était-ce la colère ou la tristesse ? Elle ne se laissa pas le temps d’y réfléchir.
__ Vous n’êtes plus mon époux, je ne reconnais point, en ce vil déserteur, l’homme que j’ai épousé et que j’ai aimé. Elle leva les yeux vers la foule à nouveau.
Et vous soldats, reconnaissez vous là l’homme que vous avez suivi jusqu'à Accalmie et que vous auriez suivi jusqu’en enfer ? Myria attendit la réponse des soldats et la fin des huées.
__ Prince Joren, vous avez été reconnu coupable de trahison envers votre Roi, votre épouse, vos fils, vos vassaux, vos hommes et votre peuple. dit-elle en posant sur lui son regard de glace.
Moi, Myria Hoare, née Frey, Princesse du Sel et du Roc, des Rivières et des Collines, je te déchois de tous tes titres et charges. Maintenant que tu n’es qu’un homme marches parmi les tiens et subi leur jugement.D’un signe de tête, la princesse fit signe aux lanciers qui tenaient Joren en joue de le faire avancer vers la foule des ses hommes. Pendant qu’il se faisait rouer de coups de poings, de pieds, de casques, d’épées, de haches et d’armes de toutes sortes, elle annonça d’une voix forte et assurée :
__ Traîtres aux yeux d’Harren le Noir, ennemis aux yeux de l’Empire, voilà ce que Joren a fait de nous ! Mais je sais que chacun d’entre vous se bat pour le Conflans et pour les Iles de Fer depuis trop longtemps pour voir tous vos efforts réduits à néant. Je n’ai à vous offrir que du sang et des larmes, mais ce sang et ses larmes, votre sang et vos larmes, qui abreuveront bientôt les sillons du Conflans, épargneront peut être vos familles et vos terres d’un destin plus funeste encore. Mercenaires, n’imaginez pas que le Harren que je connais vous épargnera si vous tournez casaque maintenant. Tous, vous devrez vous battre pour retrouver la place qui est la vôtre, tous nous avons besoin d’un nouveau triomphe pour que les erreurs, les défaites et les déceptions causées par Joren ne soient plus qu’un lointain souvenir. Que seules restent vos glorieuses victoires ! La belle brune fit cabrer son cheval et attendit que la foule se calme un peu.
__ Je ne suis peut-être qu’une femme, mais ce n’est pas moi qui ait fui la bataille avant même qu’elle ne se présente. Je ne suis peut être qu’une femme, mais j’ai mis au monde cinq fils pour succéder à Harren le Noir, cinq fils du Sel et du Roc, des Rivières et des Collines. Je suis Myria Hoare Frey, Princesse des Îles de Fer et du Conflans. Si vous me le permettez, j’oeuvrerais pour que mon royaume, qui est aussi le vôtre, ne sorte pas exsangue de la funeste et égoïste manoeuvre de Joren. Pour que vous retrouviez la place qui vous est due, au Panthéon, sous la mer ou dans les cieux, dans les Îles de Fer ou au Conflans. Lord Bracken, Lord Salfalaise, je m’en remet à vous et à votre expérience. Je dirigerai et vous commanderez. Myria se tourna vers les deux généraux de Joren et attendit leur réponse, sans trembler, son poing serré et ses ongles s’enfonçant dans sa chair l’empêchaient de craquer. Elle aurait toutes les nuits de son existence pour pleurer son bien aimé tout en le maudissant de ne pas lui avoir laissé d’autre choix que de le tuer.
Tente de commandement de Harren Hoare - ConflansJoren était mort.
Il n'avait pas encore eu le récit des circonstances exactes de sa mort, il ne savait pas qui avait porté le coup fatal et, surtout, comment sa propre chair avait fini par mourir du fait de sa propre stupidité mais peu importait, les faits étaient là. Harren n'était pas du genre à s'épancher ou à s'attendrir de la perte de ses proches, quand bien même une part de lui se demandait s'il avait eu une mort digne du Hoare qu'il avait pu être ou digne du traitre qu'il était devenu. Il lui fallait penser à l'avenir, à la façon dont les choses devraient s'organiser et, surtout, à la reprise en main de cette armée qui avait bien failli lui échapper.
Il avait envoyé nombre de corbeaux lorsqu'il avait décidé d'éliminer cette menace de la façon la plus radicale qui soit. Et autant dire qu'il avait été passablement satisfait de voir à quel point les choses s'étaient passées rapidement, qu'il était encore écouté, obéi, craint même. Le message qui avait été envoyé à sa bru était clair si elle voulait avoir encore une chance de voir un de ses fils monter sur le trône. Même si, pour l'heure, il se refusait à imaginer les fils du traitre hériter de ce royaume pour lequel il avait donné sa vie. Plus tard peut-être, quand la situation serait apaisée, quand il pourrait leur faire confiance, si c'était encore un mot qu'il pouvait employer. Eren mariée au Hightower, il était tout bonnement hors de question de risquer de voir le Conflans tomber entre les mains de Bief en qui il n'avait toujours pas la moindre confiance. Qu'elle se pare de la couronne de fleurs maintenant que les Gardener pouvaient être évincés. Mais que son époux ne vienne pas prétendre à sa couronne. Il fallait donc faire quelque chose et rapidement.
L'option qui lui était venue était risquée, hasardeuse. Mais il n'était pas devenu Roi de l'un des plus gros royaumes de Westeros sans décisions qui pouvaient prêter à controverse. Et il savait que sa fille le suivrait, surtout après les récents évènements. Alors, il avait demandé à ce qu'il vienne jusqu'à lui et voilà qu'il se tenait là, le regard suspicieux, après de longues journées de voyage. Rien de moins étonnant, après tout, il n'avait eu que peu de contacts avec son géniteur et ne se sentait guère de lien avec lui. Il s'agissait de son Roi, rien de plus. Mais les choses allaient changer. Il lui fallait un héritier en âge de prendre les armes, en âge de le remplacer si demain il devait tomber. C'est pour cela que Yoren Pyke allait devenir Yoren Hoare, qu'il le veuille ou non, qu'il se sente un lien filial ou non avec son paternel. Harren avait été proche de sa mère, au point de reconnaitre qu'il était son fils mais là, il allait bien plus loin. Aux premiers mots d'Harren, le jeune homme se figea, la mine incrédule, même si son regard se fit plus brillant. Et un sourire se dessina sur les lèvres du Roi du Sel et du Roc avant qu'il ne souffle, d'un ton assuré.
"
Tu vas devoir me prouver ta valeur Yoren. Montrer que tu es digne de porter ce nom que je te donne aujourd'hui. De commander des hommes sur le terrain et ne pas être un simple pirate. Prouve-moi que tu peux les mener à la victoire et le Conflans sera à toi. Westeros peut aussi être à toi si t'en donnes la peine."
Il le ferait. Ou il mourrait en essayant, à n'en pas douter. L'ambition coulait dans ses veines et il n'avait pas été pourri, pas comme Joren qui n'avait au final était qu'une déception de plus. Se relevant, il posa une épaule sur son fils, son regard ancré dans le sien. Son choix était le bon, il ne pouvait se permettre d'en douter. Il avait repris les choses en main et il était hors de question de les laisser s'échapper de nouveau. Ils brûleraient tous, jusqu'au dernier avant que cela n'arrive encore.