Rencontre entre la garnison de Haye-Pierre et le convoi en provenance de Vivesaigues dans lequel ont pris place Jeyne Lannister, Alysanne et Eleanor Tully, Nelya Corbois et Gareth Kenning.Le sang est encore frais et l'on peut encore en trouver des traces un peu plus au sud. Certains cadavres, que personne n'a songé à ramasser, commencent à pourrir et les charognes s'en donnent à cœur joie depuis plusieurs jours déjà. Et la tension est à son comble. Chaque habitant du Conflans commence à se préparer à ce qui va être une véritable guerre fratricide. Mais tout cela, le convoi, qui vient de quitter Vivesaigues avec des personnalités importantes, l'ignore. Oh, évidemment ils sont au courant de la guerre qui fait rage et des dangers à circuler sur les routes du Conflans mais ils ne savent pas que les choses sont allées aussi loin et que la division est actée depuis que le Tully a décidé de suivre l'Empire.
Alysanne et sa fille ainée, Eleanor, se dirigent là où Lyham avait été fait prisonnier, à sa demande. Le corbeau envoyé a été bref, presque sec et si différent des messages qu'il a pu envoyer précédemment. Elles ont profité du passage du cortège amenant la princesse louve et l'ambassadrice du Nord auprès du Stark. Personne ne sait vraiment quel est le but de ce voyage, mais les discussions promettent d'aller bon train une fois le père et sa fille réunis. Les gardes qui les accompagnent, le jeune Kenning à la tête de la garde princière, sont peu nombreux mais armés et sous tension depuis le début du trajet.
Pourtant, les choses se passent relativement bien depuis leur départ de Castral Roc. Ils ne sont restés que peu de jours à Vivesaigues et ils ont repris la route sans attendre, chacun étant pressé d'arriver à son but. L'angoisse des Tully est palpable alors qu'elles comprennent que la situation est en train de les dépasser et qu'il y a des non-dits les concernant, tandis que la jeune Lannister semble perdue dans ses pensées, chevauchant toute la journée au lieu de rester sagement installée dans la carriole. Il ne leur reste plus beaucoup de route à faire et les gardes, Tully comme Lannister, commencent à se sentir soulagés d'être si près du but. Haye-Pierre, pourtant en territoire ennemi, semble plus inoffensif qu'autre chose. Les quelques repérages qui ont été effectués n'ont parlé que d'une petite garnison et nul ne songe à ce qu'elle puisse abandonner son poste.
Mais visiblement, la garnison stationnée à Haye-Pierre ne l'entend pas de la même oreille. Le bruit que la famille du traitre voyage sans encombre, accompagnée de ouestriens, circule vite. Très vite même. Et les hommes n'hésitent pas à prendre les armes, vidant les lieux pour encercler le convoi aussi vite que possible. S'ils ne sont pas très nombreux, ils le sont tout de même davantage que les gardes Tully et Lannister réunis. L'attaque est rapide, les riverains ont pris la caravane par surprise qui se retrouve acculée, incapable de faire demi-tour ou d'avancer pour fuir les lieux.
La princesse de l'Ouest envisage pourtant de parlementer. Avant qu'une flèche ne manque de peu de la faire taire pour de bon. Et il devient parfaitement audibles qu'ils ne sont pas là en paix. Loin de là. Les gardes Tully entourent la caravane alors que le Capitaine de la garde Lannister leur donne ordre de tenir position autour de la Princesse. Lady Tully enjoint sa fille de rester à l'intérieur alors que la Corbois sort, bien décidée à veiller sur la jeune louve, une dague à la main. Et il n'en faut pas plus pour les riverains qui passent à l'attaque. Le choc est brutal, les épées s'entrechoquent et le jeune Kenning n'arrive guère à s'organiser pour contrer les attaques. La garde Lannister s'en tire honorablement bien malgré le nombre supérieur d'ennemis. Mais le sang commence à couler et les hommes à tomber. Et ils sont nettement plus nombreux du coté des voyageurs. Le Kenning voit bien qu'ils ne pourront pas tenir longtemps et la situation commence à prendre une tournure désespérée.
La garnison ne reconnait pas les Tully parmi les femmes hors de la caravane. Alors, les choses s'accélèrent. Elles sont forcément dans la caravane. Il n'en faut pas plus pour que les hommes s'organisent et que des flèches enflammées ne soient lancées dans cette direction. Les chevaux commencent à paniquer et le jeune Kenning tire sur la bride de la monture de la Princesse pour l'éloigner autant que possible. Elle est encore sauve, mais pour combien de temps ? Alors qu'il lui ordonne de fuir les lieux à son signal, une flèche enflammée se plante à ses pieds, effrayant son cheval qui se cabre et lui fait perdre l'équilibre, manquant de l'écraser de tout son poids alors qu'ils chutent tous les deux. Il se retrouve au sol, sonné, alors qu'il voit vaguement deux gardes Tully ouvrir la porte de la carriole en feu pour en faire sortir la lady et sa fille. Ils sont abattus dans la foulée et les deux femmes se réfugient auprès de la Corbois, en panique.
Les Tully s'écroulent les uns après les autres et l'encerclement se fait de plus en plus proche. Croisant le regard de la Princesse, le Kenning hoche la tête. C'est le signal, il est temps qu'elle parte si elle veut survivre, en espérant qu'elle ne sera pas abattue à son tour. Il boitille difficilement en direction des deux Tully, la lady se tenant devant sa fille pour la protéger, même sans arme, alors que la Corbois brandit une dague en réussissant à ne pas trembler. S'ils doivent mourir, ils le feront la tête haute. Tout du moins, aiment-ils à s'en persuader.
Mais, avant que la jeune Lannister ne tente de se frayer un chemin dans la cohue, à laisser derrière elle les cadavres de ses gardes, le regard de tous est attiré par une ombre dans le ciel. Et la scène semble soudain comme figé, la peur prenant aux tripes chacune des personnes présentes, alliée ou ennemie.
Un dragon. Chevauché par une femme à la longue chevelure blanche. Ceux qui l'ont déjà croisée la reconnaissent sans mal, même si sa présence ici semble plutôt sortie d'un rêve. Une vision totalement irréaliste pour certains, cauchemardesque pour d'autres. Personne n'ose plus bouger. Jusqu'à ce que le dragon descende à une vitesse vertigineuse et qu'il agrippe l'un des membres de la garnison. Pour l'envoyer voler dans les airs, à plusieurs mètres de là. Et puis un autre. Et encore un autre. Les riverains lâchent leurs armes et crient au monstre avant de fuir, poursuivis un instant par le dragon qui finit pourtant par revenir et par voler au-dessus des reste du convoi. Comme pour les protéger.
Les ouestriens survivants sont incrédules. A leurs pieds les gémissements des blessés leur rappellent qu'ils viennent d'échapper à un véritable massacre. Déjà, le sang des riverains, qu'ils soient rebelles ou non, commence déjà à se mêler à la terre qui les a vu naitre. Et mourir.
C'est avec difficulté que les survivants retrouvent l'armée de l'Empire. Avec un soulagement palpable pour les uns et une anxiété croissante pour les autres. Il ne faudra pas longtemps à l'avant-garde Impériale pour investir Haye-Pierre, maintenant désertée de la plupart de ses occupants. Et les rares survivants de la garnison fuiront vers le sud, hurlant à qui voudra l'entendre qu'ils ont été décimés par le monstre venu du ciel.