Bataille entre l'Orage et HarrenhalLes nouvelles catastrophiques s'enchaînaient jour après jour aux Epois. L'armée de l'Orage, enfin rassemblée avec celle de Peyredragon, déployait une vaste force qui, couplée aux rebelles de la région et aux forces du dragon, était à même de faire trembler Harrenhal. Pourtant, des nuages bien sombres s'accumulèrent au dessus de cette union de circonstances. Une armée du Conflans avait contourné la région en guerre pour dévaler depuis le Bief, menaçant toutes les Terres de l'Orage. Ni une ni deux, Argilac Durrandon, Souverain de l'Orage, prit la décision de se porter au secours de ses gens tandis qu'il chargeait par courrier sa propre fille d'organiser les défenses en attendant son retour. Les Targaryen comprenaient très bien ce départ, rassurés qu'ils étaient que le Durrandon gardait tout de même la majorité de ses troupes pour les soutenir. Mais le Roi lui-même avec l'élite de son armée chemineraient droit au sud, dans l'espoir d'arriver à Accalmie avant l'armée que l'on disait menée par le Prince du Sel et du Roc Joren Hoare lui-même.
Le moral n'était pas très bon. L'armée ne comprenait pas deux mois d'inaction dans la Néra après quelques victoires faciles et peu coûteuses, et rechignaient à l'idée que leur patrie avait été laissée sans défense en leur absence. La discipline ne tenait qu'à un fil et la noblesse elle-même taxait sous cape leur arrogant souverain de témérité. La cohésion de l'armée en souffrit. Plus encore, après quelques jours de marche sous des orages d'été, une violente dispute éclata sous la tente du Roi, un soir de pareille tempête. Les auxiliaires de la Néra, famille Fengué en tête, ne voulaient pas abandonner leurs terres alors que Thorne et Castelfoyer, eux aussi ralliés à Durrandon, restaient aux Epois avec le gros de l'armée. Durrandon menaça le jeune lord Fengué de le pendre dès le lendemain s'il ne ravalait pas ses mots. L'homme obtempéra. Mais ses hommes se firent dès lors remarquer par leur indiscipline. Les jours passaient, l'humeur était maussade. Les plus folles rumeurs couraient. Dorne avait attaqué l'Orage à revers et les Marches étaient tombées. Le Nord envahissait le Conflans. Le Bief lançait une croisade pour réclamer la tête de la Martell. Accalmie était déjà tombée, ses femmes et ses enfants massacrés. Le moral fut pis encore lorsqu'une nuit, le Roi Argilac réchappa de justesse au poignard d'une putain qu'il besognait pour éviter un fugace instant ses tracas. La catin fut pendue le lendemain, la troupe fut vite au courant des rumeurs.
Le temps se dégageait enfin lorsque la petite armée s'approcha de la frontière, gravissant le relief au sud de la Néra, pénétrant dans l'immense forêt du Bois-Du-Roi. L'humeur fut plus détendue. Mais quelque chose inquiétait le Cerf. Il n'avait plus de nouvelles de son avant-garde depuis près d'une demie journée. Et ces bois ne lui disaient rien qui vaille.
Un carreau d'arbalète fusa du sous-bois et perfora le gorgerin de l'écuyer de Durrandon, qui s'écroula. La forêt, d'un coup, vibra d'un immense cœur de cris de guerre alors que l'alerte était sonnée sur toute la longueur de la colonne.
Clique sur l'image pour l'agrandir Plan de Bataille des OrageoisIl faut protéger le Roi et les bagages ! L'arrière garde protège le train de ravitaillement de l'armée mais elle est moins fortement garnie de troupes que la colonne de marche, qui s'étire maintenant sur plusieurs milles de bois, de mauvaise piste ou de route caillouteuse. La troupe doit réagir avec la discipline qui a fait la réputation de l'Orage ; il faut maintenir les rangs, dos à dos sur la route s'il le faut, jusqu'à ce que l'ennemi soit identifié et repoussé. En somme, il faut tenir la position sans chercher à poursuivre l'ennemi, d'autant plus que piquiers et cavalerie sont largement désavantagés dans des endroits aussi couverts ; poursuivre l'ennemi est totalement exclu, il faut protéger les organes vitaux de l'armée et rendre coup sur coup de la manière aussi efficace que possible.
L'armée Durrandon compte 5 900 hommes dont une bonne part de la chevalerie, des archers longs et des piquiers de l'Orage.
Plan de Bataille des FrondeursLa région s'était soulevée en faveur de son maître légitime Argilac Durrandon mais celui-ci abandonne ses fidèles sans un regret pour défendre des terres que lui-même et sa dornienne de femme on laissé sans défense. Le Roi ne comprend-il pas qu'il ne laisse pas le choix aux gens du crû? Ils ont entendu les rumeurs sur le dragon, sur la concupiscence du Cerf et de ses coucheries avec Dorne, ils ont entendu parler des massacres à Sombreval, de la guerre dans le nord de la Néra. Les gens ont eu peur. Dans son arrogance, Argilac a brusqué plusieurs chevaliers et capitaines de ses troupes auxiliaires. Ceux-ci, désespérés, sentent le vent tourner. Si ce qu'on dit est vrai et qu'Accalmie est tombée ou qu'elle va le faire, il faut vite se remettre dans le camp des vainqueurs. Il aura suffi d'une étincelle, d'une seule, pour qu'une milice assez nombreuse se constitue et tente de se venger de ce souverain qui les abandonne alors qu'ils lui ont tout sacrifié. Cette étincelle s'appelle Hollard et Poteaunoir, deux bannerets de la région restés loyaux à Harren le Noir, qui savent mettre à profit leur argent, leur influence et leur intimidation pour tendre une embuscade à la colonne. Les rebelles changent à nouveau de camp donc, mais les loyalistes à Harren le Noir, dispersés il y a plusieurs mois par une avance rapide du Dragon et du Cerf, se sont rassemblés et frappent dans le but de ralentir l'armée Durrandon, de l'endommager le plus possible.
Les loyalistes à Harren, rebelles retournés et paysans enrôlés de force comptent environ 2 400 hommes, mais globalement de qualité moindre; il ne s'agit que de levées féodales constituées rapidement.
Premier Tour ; Milieu d'Après midiClique sur l'image pour l'agrandir La bataille commence par des centaines de cris de guerre où se mêlent les « Néra ! », les « Fengué ! » et autres « Poteaunoir ! » Ci et là sont même criés quelques « Harren ! ». La colonne Durrandon panique ; des cris d'alarme retentissent tout le long des unités en marche et les chevaux hénnissent, les hommes agrippent leurs piques. Des carreaux d'arbalète et des flèches sont tirées en nombre depuis le couvert de la végétation dense ; l'ennemi arrosant la colonne où les cris d'alerte et de surprise se mêlent désormais aux hurlements des mourants. Beaucoup sont tués dès les premières minutes, cibles faciles, compactes, à quelques mètres seulement. Les volées clairsèment les rangs de l'Orage alors que les officiers des piquiers tentent de ramener l'ordre dans leurs unités par des cris autoritaires, qui parfois s'étranglent à cause d'une flèche bien placée. Des centaines d'Orageois sont blessés ou tués par l'averse mortelle, mais quelques escarmouches éclatent en périphérie de la route et les archers longs d'Accalmie repoussent plusieurs groupes de rebelles à coups de traits bien placés.
Les chevaliers de l'Orage sont pris entre plusieurs feux ; des flèches s'abattent sur eux depuis les flancs, des carreaux vrombissent sur leurs arrières... Car Ser Fengué a changé de camp, ses 200 hommes décochant leurs traits dans le dos des fiers Sires de l'Orage ou les attaquant à revers à coups de féroces hallebardes, les jetant bas leurs montures pour les équarrir tout vif. Le massacre est grand, alors que des centaines de piquiers faméliques chargent les flancs de l'élite du Roi, ce qui permet de submerger sous le nombre les braves chevaliers qui, s'ils se défendent avec courage, sont pressés par la multitude, percés de flèches, lardés de coups de lance. Le Roi appelle à lui ses guerriers, tire sa lame et coure sus à l'embusqué, fendant crânes et cous à grands revers de son épée. En quelques courts instants, le boucher a mis hors de combat une bonne demie douzaine d'ennemis et il en charge plus encore, suivi de ses courageux cavaliers.
A l'arrière-garde, la boucherie est plus grande encore. De chaque flanc du convoi débarquent l'ex-avant garde de l'armée, passée à l'ennemi le matin même et qui a laissé passer la colonne devant elle pour s'en prendre à sa partie la plus mal défendue ! Cavaliers et hommes d'armes chargent la défense du convoi, majoritairement composée d'archers et de cavaliers qui, pris par surprise, endurent de lourdes pertes tout en s'accrochant autant que possible aux chariots de ravitaillement, comme autant de maigres couverts ; les combats se font jusqu'à la mort au milieu des chars à bœufs. La cavalerie protégeant le convoi contre-charge la cavalerie rebelle, mais pas avant que les rangs de celle-ci n'aient pénétré loin dans les défenses, se forçant un passage à coups de lance.
Plusieurs chariots sont renversés dans l'attaque, d'autres incendiés.
Pertes- Les Rebelles perdent 500 hommes, dont 240 lanciers, 40 archers, 40 arbalétriers, 100 fantassins moyens, 20 cavaliers légers, 60 cavaliers lourds
- Les Orageois perdent 800 hommes, dont 200 chevaliers, 300 piquiers, 240 archers longs, 60 cavaliers lourds
Second Tour ; Fin d'Après midiClique sur l'image pour l'agrandir En tête de colonne, les troupes Durrandon ont repris leurs esprits. La nouvelle avant-garde, composée de sergents d'armes qui, s'ils ne comptent pas parmi les meilleurs cavaliers de Westeros n'en sont pas moins de bons guerriers, contre-chargent dans les bois. Plusieurs cavaliers sont abattus ainsi que de nombreux chevaux, mais leur incroyable masse percute et rattrape aisément les quelques archers rebelles, les passant par dizaines par le fil de l'épée quand ils les rattrapent. Sur les flancs de la colonne principale, les piquiers abandonnent sur place leurs longues armes d'hast et tirent leur épée. Protégés par leurs lourdes armures, ces hommes chantent les vieux hymnes guerriers de l'Orage en progressant ; quantité de flèches ricochant sur leurs épaulières, leurs plastrons et leurs casques. Même la présence d'arbalètes, plus puissantes, ne suffit pas à les arrêter. Leur nombre permet d'avancer rapidement et de rattraper quantité de tireurs, qui s'échappent néanmoins pour la plupart, profitant de la lourdeur de leurs poursuivants pour s'éclipser.
Au niveau du Roi, les choses sont plus compliquées. Argilac perce les lignes ennemies avec ses compagnons, massacrant plus de soixante lanciers miliciens en face et n'essuyant que de légères pertes. Les piquiers dans le secteur balaient leurs ennemis mais endurent quelques pertes par la conjugaison de salves de carreaux à bout portant et de lances ennemies, qui font endurer une lourde grimpette aux phalangistes orageois. Sur l'arrière, Ser Fengué est chargé par les chevaliers de l'Orage qui le repoussent dans les bois ; chaque camp subissant de lourdes pertes.
Enfin, le convoi se défend comme il peut. Le surnombre des défenseurs finit par peser et repousse l'ennemi qui, privé de sa cavalerie lourde, est repoussé à coups de flèches à bout portant. Partout, les troupes de l'Orage ont tenu et repoussé l'ennemi. Mais à quel prix ?
Pertes- Les Rebelles perdent 660 hommes dont 300 archers, 20 arbalétriers, 180 lanciers, 60 hallebardiers, 40 cavaliers lourds, 30 cavaliers légers et 30 fantassins moyens.
- Les Orageois perdent 250 hommes dont 120 piquiers, 60 chevaliers, 50 archers longs, 60 cavaliers lourds
EpilogueIl ne s'agissait pas d'une bataille au sens strict du terme. Les adversaires ne se sont presque pas vus dans le blanc des yeux. Le carnage a été grand, car les orageois n'auraient jamais cru tomber dans une embuscade alors qu'ils étaient si proches de chez eux, tandis que les rebelles se sont un peu trop approchés de l'ennemi, malgré une couverture dense qui a assuré l'essentiel de leur protection.
Argilac a perdu une partie non négligeable de ses troupes, 1 050 hommes sur les 5 900 alignés, auxquels il faut encore compter 500 hommes de Ser Fengué ainsi que l'avant-garde de soldats de la Néra qui ont changé de camp, ce qui fait 1 550 pertes au total. Argilac perd donc, en tenant compte des désertions, 100 fantassins moyens, 100 cavaliers légers, 200 arbalétriers, 100 hallebardiers, 260 chevaliers, 420 piquiers, 290 archers longs, 60 cavaliers lourds.
L'embuscade prélève une part importante de son armée, mais c'est surtout la désertion de ses troupes locales qui porte un grand coup à son armée autant qu'à son prestige. Ces hommes ont pu renseigner les barons de la Néra fidèles à Harren le Noir sur la composition de la marche orageoise, et ils ont pu taper fort où ça faisait mal. Argilac Durrandon n'est pas vaincu, loin de là, mais l'embuscade lui prélève des effectifs tandis que la perte d'une partie des bagages de l'armée va ralentir sa marche vers le sud.
Au total, les rebelles qui rejoignent le camp du Sautoir ne le font qu'avec 1 240 hommes, car ils ont subi 1 160 pertes au total. Leurs pertes sont lourdes, mais majoritairement composées de recrues ; chasseurs, paysans, pêcheurs. Les rares bonnes troupes des rebelles en ont globalement réchappé. Harren le Noir peut donc compter sur la venue dans le sud du Conflans de 1 240 hommes dont : 50 cavaliers légers, 70 fantassins moyens, 80 lanciers, 340 arbalétriers, 660 archers, 40 hallebardiers. Cette force non négligeable ne semble pourtant pas vouloir se mettre directement à disposition d'Harren le Noir, car elle craint qu'un retour des forces Durrandon ne provoque une furie vengeresse dans leur région d'origine. Ils semblent vouloir tenir le terrain, peut-être provoquer d'autres embuscades ou en tous cas, décourager le pillage.
Quoiqu'il en soit ; l'embuscade ne laisse ni vainqueurs ni vaincus à proprement parler, mais l'armée de l'Orage perd en prestige, en effectifs et en vitesse. Autant de facteurs que son ennemi ne manquera pas de mettre à profit...
Points du Conflans- Pas de point pour la victoire, car il s'agit d'une embuscade qui ne vise pas à tenir le terrain.
- Gain de 5 points pour objectif de bataille remporté (ralentir l'ennemi, lui infliger de lourdes pertes)
Points de l'Orage- Pas de point pour la victoire, car il s'agit d'une embuscade qui ne vise pas à tenir le terrain.
- Gain de 5 points pour objectif de bataille remporté (Repousser l'ennemi)
- Perte de 5 points pour les bagages en grande partie perdus (et donc le ravitaillement, le matériel, l'or etc), ainsi que pour la défection d'une partie des troupes de l'armée, qui fait drastiquement baisser le moral des troupes.