Même si la guerre gronde et se profile pour tous à l’horizon, la majorité des nobles et des peuples retrouvent leur terre dans un climat serein et confiant. Certains pourtant se préparent d’ores et déjà à combattre des ennemis. Certains pourtant doivent déjà se faire entendre de leur propre peuple.
Alors que chacun est rapidement retourné vaquer à ses occupations, la princesse Deria Martell et les siens ont dû faire face à bien pire que quelques pirates se perdant le long des côtes.

Après l’assassinat de la princesse Meria et de son fils Nimor, le peuple entier de Dorne a crié à la vengeance.
Mais plutôt que d’aller brûler tout ce qui se trouve au nord des Montagnes Rouges, et de déclarer ainsi la guerre aux royaumes du Bief et de l’Orage, la toute jeune princesse Deria a préféré essayer d’apaiser les tensions et de trouver des preuves tangibles, des preuves bien plus solides que les dires d’une vieille femme mourante.
Rajoutons à cela la légitimation de sa sœur et de son frère, acte qui n’a pas plu à beaucoup de nobles, le grondement mécontent s’est peu à peu amplifié, créant amertume et colère dans le cœur des dorniens.

Alors que tous les moyens étaient mis en œuvre pour découvrir la vérité, des dorniens, soldats, civils, hommes, femmes, ont commencé à franchir les frontières. Brûlant, tuant, dévastant tout ce qui se trouvait plus au nord de leur territoire. Ne pouvant laisser ces actes impunis, la princesse a fermement condamné les coupables, les envoyant au Mur pour la plupart.
L’amertume s’est transformée en incompréhension et la colère en ressentiment profond pour cette suzeraine qui punissait son propre peuple pour des actes somme toute légitimes.

Le peuple, ainsi que bon nombre de nobles, se sont mis à gronder autant contre la famille royale que contre les commanditaires présumés de ces meurtres. Les Insoumis, qui portent si bien leur nom, commencèrent à tempêter et à se révolter, doucement mais sûrement, contre ce qui leur semblait être de la complaisance ou de la peur par ce manque flagrant de réponse. Rien qui ne corresponde au caractère de si terribles guerriers.

A son retour du Conclave de Goëville, prenant conscience de la portée de la rancœur et du courroux des siens, la princesse Deria envoya une missive personnelle à chaque noble de son royaume, leur expliquant qu’elle faisait son possible pour trouver les meurtriers de sa famille, leur demandant aide et soutien dans ces moments difficiles, tout en les invitant à Lancehélion dès leur retour du Bief pour les écouter et recevoir leurs conseils. Elle fit de même pour son peuple, envoyant des crieurs publics à travers tout le royaume pour relayer l’information.

Il semblerait que son intérêt et sa sollicitude aient fonctionné, puisque le peuple s’est radouci et que les nobles l’ont écoutés et suivis dans le Bief, étant eux aussi invités par le roi Gardener.
Les Insoumis patientent. Les Insoumis retardent leur vengeance. Pour la princesse de Dorne. Mais ils ne suspendront pas indéfiniment leur colère. Les Insoumis sont sur le pied de guerre.