Loren est né il y a 37 ans à
Port-Lannis, fils de Arwin
Lannister Roi de l'Ouest et seigneur du Roc, le jeune garçon fut destiné très jeune à de grandes choses. Sa simple naissance le rendait différent du commun des mortels, il était héritier de Castral-Roc et de tout le Royaume de l'Ouest. Lorsque son père ne serait plus, il régnerait sur l'un des royaumes de Westeros. A en croire son père, il régnerait sur le plus puissant et le plus riche des royaumes. Vrai ou non, c'était là la pensée du Seigneur du Roc.
Pourtant de son trône Arwin
Lannister n'était pas de ceux qui veille sur leur héritier avec le plus grand des soins. Fondamentalement violent il débuta l'éducation du futur Roi par la plus terrible des manières. Les temps étaient différents dirait Loren, à l'époque la tension était très grande, il fallait rapidement s'habituer à ce monde froid et dangereux. Si bien que dans sa jeunesse « Le Roc » ne reçut ni amour ni passion, d'aucun de ses deux parents. Si son père se montrait dédaigneux et violent contre son fils au caractère calme, sa mère ne s'intéressait guère à lui.
Son éducation il la reçu principalement du mestre, du maître d'arme ou encore de quelques nobles voyant au long terme et ayant dans l'idée de s'attirer les bonnes faveurs de l'héritier au trône. Le combat d'influence qu'ils menaient entre eux était plus stupide et répugnant pour le jeune homme. Trop pacifique pour son père, trop peu ambitieux pour les autres nobles, trop ordinaire pour sa mère, il ne semblait pas vraiment trouver sa place. Au milieu des intrigues et des faux-semblants Loren aurait put y voir une passion naître, pourtant il continua à dénigrer ces choses, préférant ses jeux au jeu.
Tandis qu'il grandissait il ne montrait toujours aucun réel intérêt pour le jeu des trônes, pourtant il semblait bien loin du stupide enfant qu'Arwin
Lannister avait put voir en lui, au contraire il se montra rapidement futé et vif d'esprit, simplement son manque d'ambition continuait à contrarier son père. Néanmoins le vieux lion finit par se rendre à l'évidence, éduquer son fils demanderait plus que quelques conseils et une preuve du monde dur qu'est l'extérieur.
Sans pour autant relâcher sa poigne et son éducation Arwin finit par prendre Loren comme son écuyer, lorsqu'il fut en âge. Écuyer, échanson et parfois serviteur, le prince de l'ouest apprit aux côtés de son père tandis que la guerre pointait le bout se son nez. Très tôt le futur Roi apprit la dure réalité des conflits, encore plus en voyant les batailles se succéder, encore plus en voyant certains des nobles désireux d'avoir ses bonnes fois ne jamais rentrer au camp, laissés sur le champ de bataille parmi une pile de cadavres dont les noms ne seraient jamais listés.
Une fois de plus le prince de la maison
Lannister se montra désintéressé autant que doué en la matière. Son sens de la stratégie devint une évidence pour son père, de même que son talent sur le champ de bataille. Pourtant le jeune garçon passait le plus clair de son temps à s'intéresser aux beuveries, amitiés et filles qu'à son devoir. Loren se reconnaissait mieux dans la fête que dans le pouvoir, cherchant à échapper à son père tant qu'il pouvait, afin d'éviter les corvées d'échanson, d'écuyer et de prince.
Pourtant il fut rattrapé rapidement par celle-ci, tandis qu'il avait seize ans et une brève expérience de la guerre, celle-ci frappa plus fort que jamais et Loren dut s'y confronter finalement, ce n'était ni la première, ni la dernière fois qu'il allait en guerre, mais cette fois les enjeux étaient supérieurs, tout comme l'étaient les risques. Le siège de
Port-Lannis, la cité était encerclée, menacée de toute part et son père ne parvenait pas à briser l'encerclement.
Loren accompagna son père lors d'une audacieuse sortie, leur objectif était de briser l'encerclement en deux points, puis à se regrouper à l'extérieur en forçant l'armée du Bief à les suivre, le temps que la cité récupère et regroupe le gros des forces, resté à l'intérieur de la ville. La stratégie était osée, mais rusée. Néanmoins Loren était persuadé que celle-ci était bien trop dangereuse et que le Bief ne se laisserait pas avoir si aisément.
Finalement, il eut raison. Tandis que les Lions sortaient par la porte principale un détachement de cavalerie menée par Lord Crakehall sortit par l'arrière, cherchant à enfoncer les lignes. Comme Arwin s'y attendait, Lord Crakehall fit son travail, il perça les défenses Biefoise et échappa à l'encerclement avec ses troupes. Mais comme Loren le craignait, le Bief redoubla de vigueur en voyant le Roi de l'Ouest mener lui-même la sortie. Le combat fut rude, et ne passa guère.
Les
Lannisters se replièrent lorsque le Roi prit une flèche lors du combat, Loren ordonna la retraite et ramena du mieux qu'il put ses troupes dans la ville. Ses troupes, car c'était bien là le cas, le roi mourut de sa blessure quelques jours après, offrant au trop jeune Prince le titre de Roi et un fardeau pour lequel il n'était pas encore taillé. Du mieux qu'il put le nouveau Roi de l'Ouest réorganisa la défense, motiva ses troupes et se prépara à une nouvelle bataille.
Cette fois il n'appliquerait pas une stratégie aussi osée que celle prévue par son père. Il savait que Lord Crakehall était à l'extérieur, il comptait là-dessus pour réussir sa tactique. Pendant plusieurs jours il rassembla ses hommes, distribua les ordres et prépara une bataille qu'il craignait plus encore que la précédente. La dernière du siège de
Port-Lannis disait-il. Il ne le pensait pas vraiment, il l'espérait, mais au moins ses hommes le pensaient.
Son plan fut simple : sortir par la grande porte, laisser une maigre charge de cavalerie attirer l'attention en chargeant comme le Roi une semaine avant, Ser Farman avait revêtu l'armure du défunt Roi de l'Ouest pour accentuer l'effet. Puis Loren prendrait la tête de la quasi totalité de la garnison pour charger directement le camp du Bief, organisant sa sortie en un immense lance destinée à pousser en ligne droite en un seul point, sans laisser à l'adversaire la possibilité d'utiliser son nombre. Réduire au maximum la taille du front tout en avançant. Il comptait sur Lord Crakehall pour frapper en même temps.
Le plan se déroula bien, à la charge de Ser Farman le Bief se regroupa, faisant bloc et stoppant net les cavaliers, massacrant un à un les soldats de l'Ouest. Ser Farman mourut durant le combat, lorsque le général du Bief réalisa à quel point l'offensive était petite il s'inquiéta. Lorsqu'il vit que sous l'armure royale se trouvait un simple chevalier, il paniqua. Dans le même temps Loren, dans une simple armure, menait ses troupes.
La charge fut violente et eut l'effet escomptée, tout comme celle de Lord Crakehall elle balaya les premières lignes ennemies, lorsque les hommes de l'Ouest bifurquèrent le Bief tenta de réagir, trop tard. Lord Crakehall en profita pour attaquer à son tour, durant les derniers jours il avait rassemblé paysans et voyageurs avides d'argent pour grossir ses troupes et frappa le Bief par l'arrière. Les deux armées avancèrent en ligne vers le campement du Bief qui fut bientôt prit entre deux feux.
La bataille fut rude, mais le Bief ne put réagir à temps. Bon nombre d'officiers furent tués et le roi du Bief périt également, tué lors de la bataille. Le moral au plus bas l'armée du Bief dut se replier tandis que les dernières poches de résistances disparaissaient. C'est fier que Loren revint dans sa ville de naissance, acclamé et admiré pour cette bataille. Peu de temps après la paix vint, Mern Gardener accepta sans trop de mal et l'Ouest récupéra ses terres, ainsi qu'un Roi glorieux mais désintéressé.
Lord Crakehall maria sa fille, Jordane, au Roi de l'Ouest. Loren ne refusa pas, d'abord comme une faveur envers Seymon Crakehall. Puis ensuite simplement pour la beauté de la femme qui lui été promise. Loren admirait sa femme alors même que le mariage n'avait pas encore eu lieu. Amoureux de la première heure le mariage se fit rapidement et le nouveau couple royal put apprendre à se connaître.
C'est donc finalement à 16 ans que le Roi de l'Ouest trouva sa femme, il trouva en elle une alliée et un atout indéniable pour le royaume. Douée pour la politique, plus intéressée et ambitieuse que le Roi elle se montra peut-être bien plus qualifiée que lui pour ce rôle. Loren laissa rapidement et volontier le gouvernement à sa femme, préférant aux longs conseils la chasse, les festins et les tournois auxquels il participa de plus en plus fréquemment.
Vivant une vie assez loin du pouvoir le seigneur de
Castral-Roc laissa sa femme dirigée, sans pour autant perdre de vue ce royaume auquel il tenait tant. Pendant quelques années le Roi vécu une vie idyllique, dans un royaume prospère porté par l'or des
Lannisters et la richesse du commerce ouestrien. Le Roc, car tel était son surnom, se perdit à rêver d'une vie entière comme celle-ci, absente de soucis réel et de chose à craindre. Il voyageait à travers ses terres plus souvent qu'il n'était en son château.
Malgré tout il eut le temps de répondre à ses devoirs royaux, bientôt naquit leur premier enfant, un fils, Lyman de son prénom. Celui-ci est désormais destiné à succéder à son père. Loren montra rapidement un amour fort pour son fils, puis pour les deux filles qui suivirent, Megara et Nymeria. Peut-être s'occupait-il moins d'elles que de son héritier, pourtant de nombreuses filles à travers Westeros auraient des raisons de jalouser la relation qu'elles ont avec leur père qui préféraient leur compagnie à celle de son conseil, aussi sage soit-il.
Malgré les critiques sur le côté désintéressé du Roi de l'Ouest celui-ci poursuivit, laissant sa femme gérer la plupart des affaires, se contentant d'intervenir lorsque le cachet royal était nécessaire, ou lorsque le prestige qui lui restait était requit pour un conflit ou des tensions. Son prestige, lui qui fit acquit si vite et si bien s'éffrita avec le temps, laissant naître des critiques, des remarques et du dédain venant de ceux pensant qu'un roi doit passer tout son temps sur son trône, à attendre qu'un ennui survienne.
Mais Loren n'a jamais été de ceux-là. Pourtant cela ne l'empêcha pas d'agir à de nombreuses reprises pour la paix, évitant de peux la guerre avec le Bief à plusieurs reprises, grâce à sa vision pacifique des choses qu'il partageait avec le Roi Mern Gardener. La guerre fut évitée et l'Ouest put continuer à prospérer. Loren réforma l'armée, usant de son expérience pour qu'elle ressemble à ce qu'il juge le plus utile en conflit, en priant les sept de ne jamais avoir à s'en servir à nouveau. Mais ce vœux ne sera sans doute pas exaucé, quand bien même la paix fut sauvegardée pour le moment.
Lorsque la paix était sauvée, d'autres problèmes apparaissaient. Des troubles populaires survinrent bientôt, portés par un premier soulèvement chez les Falwell. Le seigneur des lieux fut tué, sa famille menacée et son pouvoir renversé. Le peuple criait à la vengeance, il l'eut. L'arbitrage des
Lannisters fut demandé, Lyman se rendit personnellement sur place, Loren était fier de son fils qui parvint à régler la révolte sans bain de sang réel.
Pourtant, ceci n'alla pas comme il l'aurait cru. Les paysans devinrent de plus en plus nombreux à vouloir de nouveaux droits, porter des doléances au roi et presque se passer de l'autorité des seigneurs locaux. Plusieurs escarmouches éclatèrent, des nobles, des paysans moururent. Loin d'avoir imaginé une telle chose possible après la conciliation mise en place par Lyman, Loren ne sut comment réagir, laissant sa femme gérer la situation, hésitant sur le bon choix.
Son père lui aurait conseiller de remettre à leur place les paysans, mais il n'était pas son père. Il ne voulait pas se dire que son fils avait peut-être approcher son royaume de la guerre civile. Pour autant les tensions croissantes dans l'Ouest furent de plus en plus importantes, l'évidence arriva bien vite que tôt ou tard, il allait falloir réagir fortement et s'assurer que la situation ne dégénère pas plus que cela.
Lorsque vint le banquet de Goeville Loren y participa personnellement et y scella une alliance qu'il espérait capable de sauvegarder la paix. Usant des immenses mines d'or de l'Ouest, il finançait l'armée du Roi Harren le Noir, priant pour que cela apaise les tensions et permette à ses hommes d'être en paix pour encore de nombreuses fastes années. Il espérait et espère encore, mais l'espoir ne fait pas tout.
Toujours conseillé par sa femme et un conseil de sages l'Ouest vint s'allier aux Eryés et à Winterfell toujours plus solidement, scellant les alliances par des mariages princiers voir même royaux dans le cal du Val. Ceci éloigna l'Ouest du Roi de Sel et de Roc, tout en offrant de solides alliés au Royaume des Lions. Lorsque Jordane partit pour le nord afin de sceller l'alliance Loren revint de manière permanente sur le trône.
Il y remarqua son manque d'expérience en gouvernement et le vide causé par le départ temporaire de sa femme. Bien moins doué qu'elle au jeu des trônes il laissa quelques affaires se faire, échoua à quelques reprises et fit plusieurs erreurs. Grand libertin qu'il était il s'accorda plusieurs plaisirs frivoles, y compris dans la chambre royal, espérant simplement que jamais d'autres ne l'apprennent. Sa liste de conquête ne cessa de croître, quand bien même il tentait de régler ce soucis.
Loren resta passif lorsque la croisade débuta, refusant d'intervenir dans les guerres. Malgré cela il ne s'opposa pas à cette croisade qu'il jugeait pourtant absurde. Des hommes de l'Ouest partirent rapidement pour la rejoindre, sans que le roi n'approuve ou ne réprouve ce fait, ouvrant de nouveau la porte à des critiques. Néanmoins celles-ci vinrent de plus loin. Au delà de son royaume on critiquait le seigneur du Roc pour avoir laisser ses hommes partir en croisade.
En croisade contre des alliés qui plus est. C'était sans doute là une erreur, une de plus on pourrait dire. Pourtant autant Loren ne cessa pas de se demander quel aurait été le pire choix à faire, rejoindre la croisade au nom de la foi, ou retenir tous les hommes désireux de protéger la foi des sept ? Son père aurait sans doute retenu les hommes, mais encore une fois, Loren n'était pas son père.
Lorsque Jordane revint prendre les choses en mains Loren put constater qu'il s'y était réellement mal prit et, comme il a 20 ans, il fut confronté au monde qu'il fuyait en beuveries et coucheries depuis maintenant longtemps. Prit de remords et de honte il finit par se décider, jadis il avait prestige et respect. Aujourd'hui nombre pensent que le Lion n'est plus. Aujourd'hui il est temps de prouver que le Roi de l'Ouest mérite encore son trône.
Les
Lannisters ne seront pas connus pour avoir été dirigés par un roi incapable. Enfermé dans ses remords Loren se le jura personnellement. Il retrouverait sa gloire d'antan, ainsi que le respect qui est dut à sa position et à sa personne. Plus le temps passe, plus le Seigneur du Roc tente de regagner sa position, intervenant de plus en plus et se montrant de plus en plus en souverain, tout en maintenant avec sa femme un respect mutuel et lui faisant confiance, respectant simplement le talent de celle-ci pour les affaires dont il ne s'était pas occupé depuis longtemps.
Aujourd’hui Loren est galvanisé par ces remords et cette honte, son envie de récupérer son statut et de redevenir celui qu'il fut jadis le pousse à agir, à penser et à se comporter comme le roi qu'il aurait dut être, comme celui que son père aurait voulu pour héritier. Bien plus présent à Castral-Roc, le roi ne s'interdit pourtant ni les festins, ni les drôles de rencontres avec la gente féminine. On ne change pas un homme, encore moins un lion. Mais le Lion doit aujourd'hui aiguiser ses griffes.
Car Loren a la certitude, en voyant le monde autour de lui, que son histoire se terminera comme elle a commencée. Demandez, demandez au lion. Quelle est la première chose que tu fais ?
Je rugis