-Pyk - Jour de tempête an -35L’aube se leva en projetant des faisceaux de lumière diffuse à travers la brume. Sous les assauts brutaux du vent se dressait une immense masse de pierres noires se détachant sur la lande grisâtre et l’océan émeraude quelque peu rageur de ce jour naissant. Autour de la citadelle, la campagne commençait à s’animer. Des groupes de gens vêtus de guenilles marchaient sur la route, dans la même direction que le Lord Greyjoy sur son fier destrier. Ils s’écartaient sur leur passage au grand trot, lançant quelques regards ébahis et échangeant des commentaires sur ce qui leur paraissait manifestement prédire un grand événement. Qui n’avait pas entendu la nouvelle de la naissance d’un héritier ? L’île toute entière connaissait la famille, l’aide et la protection du Lord au bien de chacun, tous avaient un membre de leur famille œuvrant dans son armée, sur ses terres fertiles ou au service de ses industries navales. La venue du premier né était donc un événement de mesure et promettait ainsi à la dynastie une certaine pérennité, tout comme à leurs sujets. Le voir ainsi dès l’aube se diriger vers le lieu où la Lady vivait ses mois de grossesse ne prédisait qu’une chose, la dame allait sous peu changer l’avenir de la famille Greyjoy.
A travers la brume épaisse, on pouvait distinguer un petit pont de pierre s’élançant au-dessus d’un ruisseau qui longeait les murailles du château avant d’aller se jeter dans un lac, quelques centaines de mètres en contrebas d’une épaisse falaise qui donnait à la demeure une allure telle qu’on ne pouvait qu’avoir la sensation qu’elle s’arrachait aux eaux dans la douleur et la rage des terre Fer-né. Les hurlements lugubres du vent sur ses pans raisonnaient et chantaient leur histoire connue que des fiers hommes de sel.
Ceux qui portent dans leurs veines la fierté toute relative de leurs terres océanes.
Le château lui-même formait une masse compacte et fière. Ici ni tourelle élégantes, ni remparts en dents de scie. Il ressemblait davantage à une gigantesque forteresse fortifiée avec d’épais murs de pierre et de hautes meurtrières en guise de fenêtres. Des cheminées fumaient sur les hautes tours, ajoutant encore à la grisaille ambiante.
La porte d’enceinte était juste assez large pour laisser passer deux chariots. C’est précisément ce qui se passait au moment où le convoi gravissait le pont, deux attelages de bœufs étaient là, stoppés, et passés en revue par la garde, assurant une sécurité renforcée avec la naissance prochaine de l’héritier. La demeure n’avait rien d’un fief royal mais comme dans toute maison noble l’événement n’était pas anodin. Comme sur toutes îles de l’archipel, la maison régnante donnait le ton sur un avenir plus ou moins radieux dans un royaume forgé dans la rudesse et les savoir ancestraux. Ici seules les traditions et la loyauté des hommes pour leurs dirigeants forgeaient la force vive d’un peuple de la mer. Leurs rocs vifs unis face aux vents violent d’un monde en constant désaccord avec leurs us et usages, aux teneurs rustres, voire sauvages pour ceux et celles nés dans des contrées au climat plus clément, aux mœurs plus modernes.
L’étroit passage enfin dépassé, le cortège s’avançait dans quelques ruelles étroites à la pente rude et aux trottoirs hauts où on pouvait croiser quelques pavés cloutés hauts traversant la chaussée tels de petits pontons faits de pavés pour les jours de gros temps, où les voies se muaient en torrents. Leur hauteur savamment étudiée pour que les charrettes puissent les gravir, leur largeur pour que les animaux puissent les dépasser sans contrainte aucune. C’est d’ailleurs ce qui se passait à l’instant où le Lord dépassait l’un d’eux sous le salut d’une femme qu’il ne vit même pas. Les sabots de la monture martelaient les pierres de taille rendue glissante et sombre par le temps maussade, le conduisant vers place du marché aux pieds de la citadelle. A peine le cortège arrêté qu’un homme vêtu de cuir tanné accouru prendre les rênes du fier animal.
« Elle est en travail depuis plusieurs heures. Il semble qu’il y en ait deux, la dame de compagnie a interdit l’accès jusqu’à votre venue, Sir. » Sur ces quelques mots, l’homme se détourna et entra sans plus attendre dans la bâtisse, laissant montures et cavaliers dans la cour malmenée par les embruns matinaux. Un héritier était un bienfait pour toute maison, mais deux nés le même jour ne laissaient présager que des problèmes. L’homme le savait, tous le savaient et c’est pour ceci que la femme de couche avait chassé les spectateurs. C’est pour cette unique raison que sa présence était importante en ce lieu où rares étaient présents les hommes durant le travail de leur épouse. Un choix devrait être fait et l’homme en était des plus conscients, prêt à planter sa dague dans le corps du plus chétif si par malheur se présentaient des entrailles de son épouse deux mâles.
Approchant la double-porte de la chambre, il ne salua aucun membre présent pour la naissance. Il ne sourcilla pas non plus en entendant les hurlements de douleur de sa femme au-delà des murs du couloir. Il continua d’avancer d’un pas certain et passa la double porte qui se referma vivement sur son ombre. La femme penchée sur le ventre rond de son épouse releva les yeux alors que les mains liées, celle-ci à demi accroupie recouverte de sueurs, le suppliait de ses yeux clairs. Sa chemise de nuit blanche tachée de sang et autres excréments du travail collaient au corps arrondis de la maîtresse des lieux. D’un geste vif, la femme à ses côtés martelait l’antre ventrale.
L’homme se détacha du spectacle et d’un pas plus contenu s’avança vers le panier où hurlait le premier né. D’un geste doux il souleva le linge et c’est vide qu’il observa le petit homme fort et bien portant qui se débattait dans la douleur de ses jeunes minutes. Le sang séché de sa mère recouvrait son corps à la peau claire, ses iris closes sur un monde dont il ne savait encore rien et dont il ne serait peut-être plus dans les heures ou minutes à venir.
« Combien de temps ? » La servante releva le menton.
« Le second était en siège mon seigneur, il… » « Combien de temps ? » Répéta-t-il, visiblement détaché des détails ou causes de l’état de sa femme.
« Quelques minutes, la tête est en chemin, messire. » « Parfait. Et elle, tiendra-t-elle ? »« Oui, votre dame est valeureuse et forte. »
« Fort bien, que personne ne les voit avant mon retour. » Sur ces mots l’homme replaça la dague en fourreau et repris le chemin qu’il avait emprunté. C’est deux heures plus tard qu’il posa les yeux sur le second enfant et soulagé, qu’il constata que le dieu noyé les avait bénis d’une fille et d’un fils. Comme prévu par la servante, la mère se portait bien et c’est dans l’ivresse que se passa la nuit. Au matin furent organisées les premières festivités officielles, amorcées par la noyade rituelle des deux enfants sous le regard attentif des témoins et de la population. Quand tour à tour, les chérubins reprirent leur souffle, hurlant avec vigueur, il ne fit plus de doute que l’avenir serait béni du dieu pour la maison Greyjoy…
Pyk - Jour de moisson an -25Courir, bondir, sauter dans tous les sens, arracher au passage quelques herbes folles qui dépassaient sur son passage. Courir à en perdre le souffle et finalement se laisser tomber, rouler, tournoyer le long d’une pente, un rire enfantin brisant les quelques sons familiers de la nature. Se relever le pas mal assuré, rire une nouvelle fois et s’élancer au-delà des bois, esquivant arbres et buissons, sautant au-dessus des fossés en laissant retentir un bruit d’effort. Courir encore un peu plus sans regarder en arrière. Sans ménager son jeune corps. Courir pour que son cœur hurle dans ses tempes et que son rire rauque heurte son air difficile à reprendre. Ne se stopper qu’une fois les bois dépassés pour détailler le chemin encore à faire, les joues rougies pas l’effort, les iris azurs plus océan que jamais, quelques écorchures sur la peau qui ne la brûlait pas encore. Sans reprendre son souffle elle reprit sa course effrénée et ne se stoppa net qu’au bord de la falaise, au plus près du ravin qui laissa échapper quelques éboulis. Oksana souleva ses bras face au vent et planta ses yeux sur l’horizon tout en lançant un cri dans l’air puissant de la côte est de Fer-né. Ses joues rouges de l’effort et du vent froid qui venait les fouetter finissaient d’emmêler ses longs cheveux dorés parsemés d’herbes et d’autres éléments naturels arrachés dans sa course.
Quelques nouvelles pierres roulaient sous son poids en contrebas alors que l’océan tapait sa rage contre l’île qui l’avait vue naître et grandir. Doucement elle inspirait les arômes marins se mêlant à ceux des herbes fraîchement coupées dans les champs à l’orée du bois voisin.
D’un mouvement, elle tendit un peu plus les bras en croix et planta ses iris sur le décor lointain couvert d’un voile de grisaille en devenir. Si beaucoup trouvaient en ce paysage une certaine rudesse, froideur ou tristesse au ciel rempli de larmes régulières, pas elle. La gamine adorait ce temps, chaque monticule de pierre de son monde, chaque histoire attachée à ces îles. La pluie pas encore présente se dessinait à l’horizon et s’annonçait alors que dans son dos le bruit de la course de son frère cassait les hurlements du vent.
« J’ai gagné, tu m’es redevable pour la fin des temps ! » Dit-elle sans se détourner, sachant pertinemment qu’il arrivait à sa suite.
« Seulement si tu recules Sia, je ne devrais jamais rien à une morte » Dit-il dans un ton olympien.
Oksana s’exécuta sans aucun mot. Détaillant les mats élancés au large.
« Je veux que tu me coupes les cheveux, si demain on doit se retrouver au service du roi. » Elle désigna un des mats aux voiles pliées, pourtant reconnaissable entre tous.
La veille un homme, un capitaine, était venu ponctionner comme chaque année quelques nouvelles recrues à la maison vassale. Les deux jeunes enfants étaient encore bien jeunes et pas encore du lot mais Oksana, le regard vif, avait déjà fait son choix. Elle serait une guerrière de légende, une femme fer-né qui naviguerait et porterait au loin le nom de sa maison. Son jumeau quant à lui suivrait sa formation pour prendre la suite de leur illustre père. Et si leur mère aurait souhaité pour sa fille une éducation plus moderne, il semblait plus évident au vu des escapades de sa fille qu’elle ne laisserait jamais partir Othon sans elle. Qu’elle ne tapisserait pas les murs de la demeure de beaux ouvrages, là où elle excellait déjà à la hache ou à l’arc aux côtés de son frère.
« On n’ira nulle part demain, garde ta demande pour plus tard Sia. » Souffla le jeune Lord qui se laissa tomber contre un tronc, rassuré que sa sœur ne soit plus aussi proche du ravin…
Au cœur de l’océan - nuit de brouillard an -21Oksana était là allongée sur ce sol humide qui tanguait au gré des vagues, l’air glacial laissait remonter en vapeur son souffle encore heurté par la douleur, son sang entachant ses vêtements déchirés, ce corps, son corps, était devenu comme une prison pour elle. Il refusait de se mouvoir, il l'emprisonnait dans sa douleur. Les sons extérieurs étaient étouffés, lointains, comme si elle se retrouvait allongée au fond d’un caisson rempli d’eau. Ses battements de cœur raisonnaient dans son crâne, ils semblaient si vifs, puissants, comme un chant hypnotique qui vous transporte et vous fait oublier le poids de la vie en cet instant. Un tam-tam qui sonnait, une sonate de plus en plus puissante, les souvenirs à présent cherchaient le chemin de ses pensées comme des lames assassines sur un rocher sur lequel elle ne pouvait encore prendre appui, ils se mettaient doucement à défiler et à s’effacer par instant devant le rideau noir de ses iris marquées.
Au début elle y trouva de bons souvenirs et repoussait les mauvais qui cherchaient à la corrompre, comme à chaque fois qu’il la laissait dans cet état, c’est vers son frère, vers Joren que ses pensées s’envolaient : La chaleur d’un premier baiser imaginé, la tendresse d’un regard qui se veut complice, l’ardeur d’une première étreinte qui n’est qu’amicale et sans fondement, un à un ses souvenirs défilaient dans un tourbillon salvateur et tentaient encore de la sauver de la douleur que le capitaine Cybard Brune lui infligeait quelques minutes plus tôt par son désir répugnant.
Une nouvelle fois, le regard fixé sur les poutres de bois, elle tenta de bouger, mais son corps le lui refusa, le pouvait-il seulement, était-il encore enchaîné à ce mur alors qu’au loin, sur le pont elle pouvait entendre les crises déchirantes d’hommes et de femmes amassés du pillage de la veille. Lentement elle se mura dans le silence, faisant de la douleur une arme protectrice contre ce monde qui l’entourait. Peu à peu les sons extérieurs s’étouffaient, devenaient lointains. La douleur sembla peu à peu s’effacer, vouloir se calmer, tout s’adoucit, et une chaleur imaginaire l’enivra alors que toutes ses pensées étaient fixées sur un instant passé de sa vie, sur ce moment simple où deux enfants couraient sur une île pour voir au loin les bateaux. Leurs regards se plongeaient l’un dans l’autre avant que son esprit perdu dans la contemplation de ses iris ne s’emporte à nouveau dans une folle course, comparable à un saut dans le vide, où les seuls moments de paix sont éphémères. Une vague de souvenirs douloureux s’abattit alors sur elle, la transportant là où elle luttait pour ne pas se rendre, se souvenir…
Elle serra les dents lorsque lui revint l’instant très net de sentir comme une lame aiguisée se glisser dans ses chairs, lui pénétrant la peau, les muscles et tout ce qui pouvait bien se trouver sur le passage avide de cet homme sans aucune pitié pour elle, elle pouvait encore sentir ses canines se glissais sur son épaule. Sa mâchoire douloureuse de bayons qu’il lui avait mis pour contenir ses hurlements, les chaînes suintantes au gré des mouvements qu’il lui imposé.
Jamais elle ne s’était sentie aussi basse, aussi sale, et pourtant aux yeux des hommes elle restait pure, elle serait la seule marquée de son acte infâme. Qui n’avait entacher que son être sans faire d’elle une moins que rien. Il avait été vicieux, monstrueux, mais intelligent. Rien ne pourrait le mettre en porte à faux face aux Greyjoy, face à sa noble origine. Il lui avait volé sa douceur, son humanité et sa compassion, telle une pointe se glissant doucement en elle pour ne laisser que ses plus amères désillusions, se logeant et serrant contre elle les plus pénibles instants de sa pourtant encore si courte existence.
Silencieusement dans ce flot de larmes désertiques naquit pourtant un sourire, celui de la conviction qu’un jour son sang coulera à son tour au bout de sa lame. Ce fut l’instant où tout se disloqua, la réalité… sa réalité se fondit avec le fantasme. Un éclair, un son qui tentait encore de la retenir en ce monde, dans cet univers qui lui semblait à présent si loin, était-il trop tard ? Pour elle plus rien, pour son corps encore si jeune malmené par un homme fourbe, doucement la folie la toucherait-telle ? En cet instant tout semblait ne plus là retenir ici-bas avec eux.
Un rire se souleva et brisa le silence de la cale où personne ne la savait présente. La douleur, le mal n’était plus et chaque coup fourbe de son cœur cherchant à la ranimer était un pas vers un prochain combat où il se trouverait être son seul objectif, jamais la jeune fille n’aurait hais aussi fort, jamais plus elle ne trouverait de repos sans l’avoir à son tour meurtris, laisser à l’agonie d’une mort prochaine.
Il l’avait brisé, marqué, étouffé, enchaîné, il lui avait arraché son innocence, la soumettant comme une bête à ses envies, son plaisir malsain. Jouant de son souffle, de sa douleur comme un amant joue du plaisir de sa bien-aimée. Il n’avait même pas eu la décence de la rendre impure aux noces, de faire d’elle une véritable catin, non pire, il avait fait d’elle un un jouet, un animal. Et pour ses actes sa fourberie, elle le détestait plus que tout, elle ne trouvait plus que du réconfort dans l’idée de lui asséner à son tour la douleur, se jurant de devenir assez forte, assez puissante pour cela.
Les mois passèrent sans que nul n’intervienne jamais, sans que nulle ne sache. Quelques hommes de l’équipage tentèrent vainement de s’approprier ce qui semblait être la protégée du capitaine, l’homme vile s’amusait à faire d’elle une combattante émérite, la plaçant plus d’une fois dans des missions à hauts risques. Brisant un peu plus la gamine dans l’ombre de la cale humide. Son frère quant à lui s’épanouissait dans son rôle, et après une année à bord, elle fut envoyée auprès du fils du roi pour lui servir de garde, et sûrement je jouet. Le jeune homme n’en fit cependant rien, ne la regardant pas comme une femme, du moins c’est le sentiment qu’elle en eut. Il la traita en égale aux autre hommes de ses troupes, bien que leur jeunesse les mettait souvent à rude épreuve face à des hommes de savoir bien moins nés qui prenaient plaisir à leurs rendre la vie plus dure qu’elle ne l’était déjà…
-Harrenhal - Jour de pluie -16La missive arriva à l’aube emportée par plusieurs hommes, son père était mort, il avait été rendu à la mer avec tous les hommages et son frère régnait à présent en maître sur Pyk. Le regard perdu sur le rouleau de parchemin, la jeune chef de la garde du prince relisait les mots, les détachants un à un. Repoussant le souvenir de son défunt père, tentant de se souvenir du dernier instant où elle l’avait vu encore en vie. Elle glissa ses mains sur la peau finement matée pour ne devenir qu’un morceau de manuscrit aux sceaux rougis de sa famille. Son frère lui avait annoncé son mariage avec Lilya Harloi, cousine du maître de maison. Elle se demandait encore à quel moment leurs vies avaient ainsi pris des routes aussi différentes. Et elle se souvint de cette nuit sans lune, le regard de son frère croisant le siens alors qu’elle égorgeait le capitaine, profitant d’une bataille pour déguiser sa vengeance. Elle se rappelait encore la lueur dans le regard de son jumeau en voyant le plaisir malsain sur les traits calmes d’Oksana. Cet acte de mutinerie secret eut pour effet de révéler l’ignoble vérité sur l’homme qu’était le capitaine, ce capitaine si bon avec lui et si cruel avec elle. Si durant un temps il sembla aisé de faire semblant d’oublier tout ceci, en réalité ce ne fut en rien le cas et un mois plus tard il déclina l’offre de prince héritier, prétextant qu’il devait reprendre ses fonctions d’héritier. De son côté, Oksana, resta fidèle au prince héritier, faisant plus d’une fois couler le sang, qu’il fut celui de ses ennemis ou le siens pour le protéger. Les mois, les années avaient ainsi passé et les missives avaient doucement disparues pour ne laisser place qu’à l’échange important lié à la famille et aux biens. C’est donc soudainement nostalgique d’un autre monde, d’un passé que la jeune femme glissait ses yeux sur les paroles de son frère. Huit mois avaient coulé depuis la mort de son père et six depuis les noces. Elle aurait sûrement dû ou pu demander au prince quelques temps pour raison familiale, mais elle n’en fit rien, certaine que son frère chercherait à la marier. Au lieu de ça elle prit à son tour la plume et l’encre pour le féliciter, lui assurer son dévouement et son soutien. Adjoignant biens et présents, elle ne s’attardait plus sur le sentimentalisme, le noyant dans son devoir, dans sa nouvelle vie…
Orage - An 0 Mois 7 Bataille Argilac journaux personnelLe fer, le sel et le roc, se mêlaient au sang écarlate. Les terres arides s’enivraient de la rage des hommes, leurs luttes empourprées, les armes et leurs morts endeuillaient les cieux devenu gris. Des heures et des heures que chacun luttait pour sa cause, que la vie s’adonnait à la mort. Les coups pleuvaient là où un ciel sombre ne laissait tomber aucune perle d’eau…
Jour 1 :Je suis là, ma plume à la main. Le combat fait rage à l’extérieur. La barbarie des hommes est-elle sans fin, voilà la question que m’a posé cet enfant peu avant la bataille et qui me revient en cet instant ? Je crois en mon combat, mais j’avoue qu’en cet instant je cherche cette réponse, je repense à ces questions qui m’ont sur le moment semblé insignifiantes quand il me disait ne pas comprendre ce besoin qu’ont les rois de se battre pour se faire entendre. Il m’avait alors demandé s’il n’avait pas, tous comme lui, tout comme moi ; un frère, un père ou une femme à aimer ?
Sur l’instant je lui ai répondu avec aplomb et certitude qu’on construisait ainsi l’avenir avec nos armes. Il avait alors renchéri sur l’idée qu’ils auraient pu éviter bien des pertes si nos parents avaient su s’entendre et ainsi éviter que l’avenir se construise dans les larmes et le sang.
Mais le monde est ainsi, ce sont les enfants qui se battent pour les idées parentales désuètes ou non, notre devoir se trouve là. Il n’y a pas deux heures, je courais sous une pluie de corps. A mes côtés se trouvait ce gosse pas plus âgé qu’un oison, il me regardait le regard emplit d’espoir, alors que les flèches fusaient autour de nous. Oh noyé sauvé nous avait-il hurlé ! En s’écroulant.
Ôtant ainsi les vies de ceux qui, autrefois, jouaient innocemment à la guerre. Ce gosse est mort à présent, mon épée porte encore les marques du massacre auquel j’ai pris part, mais avais-je le choix ? Je ne pense pas. Fuir ? Impossible, il n’y aurait nulle part où aller, nul autre lieu où je souhaite réellement me trouver.
Un fer-né, même un gosse, ne fuit à son destin. Et si en cet instant je m’interroge sur ses mots, je réalise en écrivant mon journal de bord que je n’ai en réalité jamais réellement songé à prendre ma besace et rentrer à Pyk. Non tout est clair pour moi, la lâcheté m’est tout simplement impossible… Si Joren ne me tue pas de ses mains pour ma désertion, la culpabilité de ne pas l’avoir protégé, lui ou les miens le ferait. La bataille fait encore rage, et je suis là sous ma tante à attendre l’aube et mon retour sur le champ de bataille.
Combien de nuits sans dormir sous les bruits sourds des hurlements des agonisants, les grincements stridents des glaives… Le peu de sommeil que je trouve me ramène à mes nombreux jours heureux auprès des miens. Je relis souvent les missives, ces maudites lettres que j’accumule et qu’une fois la bataille finie de devrai faire parvenir aux proches de mes subordonnes. Ces mêmes missives saluant le sacrifice pour le royaume et invitant à enrôler d’autres enfants, laissant aux familles des larmes et de l’honneur pour seul héritage.
Si en temps normal il se voudrait que les fils aînés restent, ceux qui demeurent en réserve doivent construire et pérenniser leur nom. Les seconds eux, doivent partir au front. Enfin ici tout est bien différent à présent. Joren a changé quelque part cela en prenant les armes où son père aurait sûrement dû le garder sauf. Il a donné à beaucoup une envie de briller, de grandir et c’est pour cela aussi qu’il m’est personnellement impossible de me détourner de sa cause, de ma cause.
Jour 2 la grande bataille - 1ère partieJe revois sa main et son épée poindre vers les cieux. A mes côtés, mes frères, ceux qui ont grandis comme moi, sous les bienfaits de l’océan. Le silence, ce silence qui me revient, et qui n’a jamais été aussi lourd. Je peux encore me repasser chaque instant, les quelques montures qui s’ébrouent. Le chuchotement lointain et pourtant si proches de Ser Harlton et ser Hoare qui échangent quelques mots. Le ciel qui semblait avoir compris les enjeux et s’obscurcissaient et la tension, l’adrénaline. L’avenir se joue aujourd’hui, m’étais-je répété, repoussant les questions du gamin, repoussant la certitude que nous allions servir d’appât aux côtés de notre prince…
Étonnamment, je me rappelle l’instant comme si je m’y trouvais encore. En cet instant je n’avais qu’une chose en tête, l’acceptation de pertes raisonnables, interdiction de le perdre lui et mon devoir de le protéger. Je revois ce mur fait de piques et d’acier, je le revois éperonner son cheval et partir avec la chevalerie, pour l’affronter à son image j’étais clairement résolue à mon devoir et en cet instant il n’était pas de gagner la bataille, mais de le sauver lui. Les coups se mirent à pleuvoir. Le sang a coulé et rapidement les hurlements d’agonie avec eux. Sans pitié je donnais la mort, j’handicapais tout ce qui me bloquait la route. Tachant au mieux de garder mon équilibre sur ma monture, de le garder à vue. C’est d’ailleurs quand il fut touché que je me retrouvai rageuse à partir au Gallop pour effacer les mètres qui me séparaient de lui. Je ne sais encore ce soir en écrivant des mots comment j’ai survécu. Comment je suis arrivée à le hisser sur mon cheval et à le sortir de là…
Jour 2 la grande bataille – 2ème partieCe trajet qui devait durer quelques heures s'est transformé en un parcourt en enfer. Les kilomètres se sont enchaînés et je n’ai trouvé que des ruines sur notre passage. Les premiers temps se sont déroulés dans le silence, j’avançais comme une âme avec lui inerte sur mon cheval, autour de moi s’affichaient les tableaux de vies détruites. Joren souffrait tellement que je dû nous stopper, prenant sur moi de lui construire une civière que je pourrais accrocher à ma monture malmenée.
Dans le malheur des gens, dans les ruines de ceux qui fuient par le passé une maison familiale, je me mis à chercher tout ce qui pourrait m’être utile dans ce but. Lui retirant toute marque de son appartenance et faisant de même, plaçant dans les besaces nos tenues. Même Joyeuse son épée fut dissimulée.
C’est ainsi que sous un soleil de plomb je fini par trouver les reste d’une calèche. Quelques clous arrachés au parquet de la maison et des planches ont fini de lui faire un lit où il pourrait mieux supporter le voyage jusqu’à Grassy vale.
La nuit était tombée depuis peu quand j’eus enfin fini mon œuvre, remis en place son pansement et posé la besace où se trouvaient nos affaires, comme un oreiller sous sa tête. Joren ne tarda pas à trouver le sommeil ou du moins j’aimais à me dire qu’il dormait là où il était sûrement simplement inconscient des maux provoqués par les remous de la route et les sabots du cheval. Nous marchions à pas de loup, lentement au milieu des restes de vie qui s’offraient à mon regard. Je ne pouvais alors m’empêcher de repensé à ma propre vie, à mon enfance, à ma rencontre des années plus tôt avec lui.
Je me repassais des moments simples de mon passé tachant d’oublier mon cœur meurtris de capitaine, mon cœur blessé de femme. Tachant de repousser aussi loin que possible mes sentiments pour celui que je servais, pour celui que j’avais le devoir de sauver.
Me repassant les chansons que mère nous chantait enfants. Me rappelant simplement que malgré tous mes sentiments, au loin l’attendait femme et des enfants. Une nouvelle fois, je nous stoppai pour le soigner, pour changer ses pansages. Attendant qu’il ait assez de force pour reprendre la route, écrivant ces quelques notes.
Retrouverais-je un jour cette quiétude, l’innocence d’un monde magique où les couleurs jouaient avec les ombres pour cacher bien des mystères qui dans une même farandole aimaient nous jouer des tours. J’en doute encore cet instant en relatant ma journée, en glissant mes yeux sur lui, si faible et pourtant si fort. Combien de kilomètres avions-nous parcourus ? Mon seul repaire était le soleil qui me disait que midi et les grandes chaleurs étaient à présent à leur apogée. Voilà pourquoi à l’ombre de cet arbre, je prends le temps de relater à nouveau ces heures d’incertitude et de crainte.
Ce cruel besoin d’écrire alors qu’à mes côtés dort paisiblement cet homme si cher à ma vie, à mon cœur, et qui n’en sait sûrement rien, ce besoin de poser mon désir de le voir survivre plus que tout, de le voir vivre… Combien d’horreurs encore devrais-je voir avant de mourir à mon tour si je le perdais ? Plus d’une, j’en suis certaine….
Jour 3 - Grassy Vale 3ème partie.Alors que nous étions sous cet arbre et que je relevais les yeux sur lui qui glissait son doigt dans le sol poussiéreux, je n’avais pris garde au soleil qui une nouvelle fois se cachait. Alors qu’il empoignait cette poussière, aux prises d’une lutte interne pour sa vie. Il perdait pied quand les sabots raisonnèrent et qu’enfin les secours nous rejoignîmes. Durant des heures je restai droite, silencieuse dans l’angle de la tente, refusant tout soin, alors qu’il était aux prises des médecins. Des heurts assassine qui me détruisaient aussi certainement que sa blessure l’affaiblissait. A l’aube on me convia à sortir et c’est en cet instant que je m’écroulai à mon tour de fatigue…
Harrenhal - Nuit sombre - mois 8 An 0 Le temps est éphémère. La vie est une guerre. Les sentiments sont des armes plus blessantes que des lames. Ils pénètrent vos chairs, vous découpent insidieusement l’âme, pour finir par faire de vous des êtres de l’ombre, le contraire de ce que vous auriez souhaité devenir. Un miroir ne peut refléter les blessures que je porte en moi. Le sang qui a taché mes mains est toujours là, bien effacé par une eau pure. Toutes les nuits, dans mon sommeil, il reprend place. Je sombre dans un monde qui m’était inconnu et dont la noirceur efface la beauté de toutes choses…
La tempête fait hurler les arbres. Le vent tape si puissamment contre mes fenêtres que je n’arrive plus à dormir. Alors, me voilà, face à cette page, pour épancher ma soif, ma douleur morale de l’aimer, ma peine nocturne... Chaque nuit, c'est la même chanson. À croire que les étoiles recueillent la peine pour la faire pleuvoir sur les insomniaques. J’ai, durant des jours joués de sourires, tandis qu'à l’intérieur, je vois naître en moi la tempête, comme un torrent de peine. Chaque nuit, le halo de la lune éclaire ma vie et donne vie à mon enfer. Pourquoi les pensées s’échappent ? Pourquoi ne partent-elles jamais assez loin pour qu’on les perde à jamais ? Oui, pourquoi la vie est-elle ainsi que je ne peux plus contenir la femme pour ne garder que la combattante ? Quelle est ce combat qui m’astreint à tel point qu'il en devient parfois douloureux même de respirer. Un mouvement, un sourire, peuvent donner à un miroir l’éphémère impression que tout va bien. Pourtant, dans les limbes de ce visage faussement ensoleillé, la lune règne, de son triste halo, et cache les larmes qui se refusent à tarir le flot de ma douleur. La vie n’est pas un cadeau, un don... Non, c’est un combat dont on ne sort jamais vraiment vainqueur. Ces petites cicatrices minimes à l’œil sont la preuve que la vie vous jouera toujours des tours. Elle vous frappe, prend votre sang et se nourrit de vos larmes. Le bonheur est, quant à lui, timide. Il vous surprend, un soir, alors que vous ne vous y attendez pas, un jour de bataille dans l’orage... Vous ne vous en rendez pas compte car, sur le moment, vous luttez, et si entre deux doutes vous sentez naître un vrai sourire alors que ses iris se posent sur vous, vous ne réalisez pas alors que vous oubliez votre vie et ouvrez insidieusement la porte à une joie éphémère et dangereuse qui vous porte et vous ne voyez plus le temps s’écouler. Plus rien ne peut vous atteindre. Vous vous pensez vainqueur...
Malheureusement, une nuit, un matin, vous ouvrez les yeux et réalisez que plus rien ne sera ainsi, que le combat fait rage et que votre sang devient l’enjeu du temps. Une simple brise vous a volé le sourire. Le vent s’attaque à votre corps, comme il ronge l’écorce du plus puissant des chênes. Il creuse en vous le gouffre qui est né d’une petite faille, une infime cicatrice qui, avec le temps, fait de votre vie un enfer.
Les vents hurlent à présent. La pluie tape à ma porte, alors qu’au loin, la lune se cache sous les nuages, honteuse face aux souvenirs que les étoiles ont apportés dans nos vies. Le sommeil ne viendra pas cette nuit... Les mots ne se sont jamais vraiment envolés et jamais ils ne s’effaceront. Ils restent là, ancrés comme une chaîne qui vous lacère. Combien ont ressentis le sentiment que, quoi que vous fuyez, vous êtes en prison... Qu’où que vous alliez, au final, rien ne peut changer, car vous emportez avec vous ces étoiles qui ne brillent que pour éclairer votre âme et rattacher la souffrance que vous noierez, une nuit, avec un peu d'encre et une plume. Saurais-je, un jour, déjouer les plans que le destin a mis en place pour moi ? J’en doute... Cependant, je n’ai pas dit mon dernier mot. Un jour, la lune brillera et les étoiles pleureront le mal qu’elles m'ont faites. Le soleil pâlira et ma vie, alors, sera enfin défaite de ces chaînes. Un jour, la mort viendra et, ce jour-là, je veux pouvoir la regarder dans les yeux afin de lui dire : « Emporte-moi, à présent, car je ne regrette rien. Car je l’ai aimé et protégé quoi qu’il avienne de moi."
Pyk – Matinée ensoleillée, mois 9 an 0Il y a des jours où tous vous semble étrange. Je suis enfin arrivée à Pyk mais, je ne m’y sens plus vraiment à ma place. Ce monde est comme étranger, je connais les lieux, mais c’est comme si le temps s’est figé pour rester bloqué à l’époque de mon départ. Voilà presque quinze ans que je ne suis pas revenue mais rien n’a bougé, changé. Si ce n’est les nouveaux arrivants. Au début cela n’était pas pour me déplaire, la présence de ces deux femmes épouses de mes frères, assises là prés de ce cerisier m’avait intrigué, je m’étais amusé à l’aide de mes neveux et nièces, leurs donnant ce qu’ils tentaient en vint de récupérer.
Elles ont un charme certain, pendant quelques instants j’en avais presque oublié qu’elles n’étaient pas là à mon départ. La réciprocité était si rapidement passée que j’avais eu l’impression étonnante de les connaître depuis toujours.
Puis mon frère était apparu, lui, un nuage dans cet instant de tranquillité retrouvée. Je savais d’avance que la rencontre serait houleuse mais à ce point je n’en aurai pas été juste. Notre rencontre se conclue à de viles paroles, à des ordres et réprimandes de sa part m’annonçant qu’il avait en tête mes prochaines noces et que pour se faire il avait convié ici-même dans les jours à venir deux nobles prétendants. Son choix semblait-il été fait et non discutable, il m’informait sans le moindre recul que je devais prestement annoncer mon départ de la garde du prince Hoare. Il avait poussé ainsi son argumentation, en soulignant notre secret et que pour lui c’était là la solution à ma remise sur une ligne de conduite digne à mon rang.
Qui devait donc se conclue par une alliance et un acte de bienveillance qui ferait abdiquer les paroles des gens sur le fait qu’il ne tenait pas sa sœur et que cette dernière semblait depuis peu trop proche de l’héritier royal. Il ajouta alors la phrase de trop qui se voulait explicative en la demande personnelle de Myria Hoare à ce que je j’épouse un de ces nobles hommes de son choix et donc de celui de mon jumeau.
Ils avaient si bien programmé les choses que je me retrouvais quasiment devant le fait accompli.
Mon frère n’avait pour moi plus rien d’un frère et cela depuis bien des années. Mais je ne pouvais échapper à tous mes devoirs et celui-ci avait été cousu de fils blancs. Il m’emprisonnait à jamais dans des noces sans amour, sans chaleur. Je sais que je ne suis pas une pieuse jeune femme, qui l’est de nos jours sur nos îles ? Mais j’avais d’autres rêves que la pérennité du nom, de la comptabilité des biens Greyjoy, ou d’un possible époux… Je n’ai à ce jours qu’une peur, une peur plus forte que celle de la guerre à laquelle je prends part chaque jour. Et si, la peur n’est pas une honte en soit elle aide à l’excellence…
Fin du journal…
Bief frontière de l’Est - Début d’une nouvelle aventure.Voici quelques jours qu’elle se trouvait là, aux frontières du Bief, à ses côtés son frère venu s’assurer de sa prochaine démission. Pour se faire il avait même repris les armes et demandé à rejoindre l’armée du prince pour la prochaine bataille. Durant le trajet il n’avait pas une fois desserré les dents, furieux contre sa sœur d’avoir refusé de rencontrer les prétendants finement choisis pour elle par lui-même et la princesse. Il avait donc pris sur lui de se joindre à l’ultime bataille de sa sœur et écris une missive au prince pour lui annoncer ses plans envers la capitaine de la garde de ce dernier. Courageux ? Fou ? Elle se le demandait encore alors qu’au cœur de la nuit il avait rejoint la tante de sa jumelle couverte de sang. Lui expliquant que le prince avait mal pris son intervention lors du repas et qu’il avait dès lors servi d’exemple, ne devant sa vie qu’à l’intervention divine du dieu noyé. Oksana ne pipait mot, œuvrant aux travaux de couture sur son aîné. Tachant au mieux d’en finir avec ceux-ci pour regagner sa couche et ne plus avoir à supporter son jumeau qui depuis quelques mois semblait animé par le désir de la contraindre à une vie d’épouse et de mère loin des champs de bataille, de tout ce qui avait jusqu’alors toujours composé son existence. Elle ne craignait qu’une chose, c’est que Joren lui en veuille, la pense alliée aux mots de son frère, pire encore qu’il la regarde comme une lâche qui souhaitait l’abandonner dans un tel moment. Etait-il d’accord avec le souhait de sa femme ? Elle n’en savait rien. Elle n’avait pas eu le courage de le questionner, pas dans un tel moment, alors qu’une nouvelle bataille se préparait et que la dernière l’avait presque mise à mort…