Pour être tout à fait franc avec vous, vu la situation actuelle, je doute grandement que qui que ce soit puisse ne pas se sentir concerné par la situation. Westeros est sans nul doutes sur le point d'exploser et tous ses habitants seront emportés par le souffle. Chacun des suzerains regarde son voisin avec attention et méfiance. Les alliances se forment et se déforment tandis que les batailles s'accumulent, ainsi que les morts, les orphelins et les veuves. Je gage qu'il ne manque que peu de choses pour que le continent entier s'embrase dans les flammes d'une guerre totale où plus personne ne connaitra de répit. Je n'aime guère faire la guerre, je n'aime guère l'idée d'y participer non plus. J'y suis préparé, certes, mais, j'aurais tant voulu que nous restions paisiblement de notre côté, malheureusement, l'Homme ne semble être fait pour les longs moments de repos.

Bien entendu que je suis loyal aux Tagraryen et à Peyredragon. Pourquoi ne le serais-je pas ? Mes frères, mon père et mon oncle l'ont étés avant moi. Pourquoi ne suivrais-je pas leur exemple ? Eux qui ont toujours été bien plus sage que moi, auraient-ils tort ? Certainement pas. J'ai toujours grandi dans l'idée que je devrais servir le Dragon à trois tête, j'ai fait mes classes pour eux, je suis devenu chevalier, puis membre de la garde royale, pour enfin accéder au poste prestigieux de capitaine de cette fameuse garde. J'ai été formé par le grand Baâl Forel et ce dernier place de grands espoirs en moi. Je ne peux décevoir personne, je ne peux faiblir, je ne peux fléchir. Qu'importe les dangers qui se dresseront face à moi, qu'importe les armées et les guerriers qui se dresseront face aux Targaryen, j'ai fait vœu de les protéger jusqu'à mon dernier souffle, tout simplement.

Comme tout bon chevalier au service de la couronne, je prendrais les armes pour défendre nos terres. Quel autre choix aurais-je si ce n'est celui-ci ? Qu'importe les événements, qu'importe les revers, les défaites et les désastres qui pourraient s'abattre sur nous, je resterai fidèle aux miens et les défendrai jusqu'à mon dernier souffle. Je n'ai pu protéger le seigneur Aegon, je ferais tout mon possible pour protéger la nouvelle reine, ses terres et ses futurs enfants, j'en ai fait le serment. Dans tous les cas, je sais que la guère est à nos portes. Je sais que le début de celle-ci est imminent, nous devons tous nous préparer à cela, dans l'espoir de donner le meilleur de chacun de nous dans les batailles à venir.

Si j'en ai entendu parler ? Qui diable en ce monde n'en a pas entendu parler ? Qui donc n'a eu vent de la fourberie et du manque flagrant d'honneur de cet homme ? De sa barbarie et de sa bassesse ? Bien entendu que j'en ai entendu parler. A vrai dire, j'aurais dû y être. J'aurais dû être de ce voyage, pour protéger le seigneur Aegon. Malheureusement, il m'a été demandé de rester auprès de la princesse Rhaenys, tandis que notre roi se dirigeait dans cette embuscade sans la moindre escorte. Sans doutes serais-je mort, honorablement et vaillamment. Sans doutes aussi que j'aurais pu recevoir une flèche dans le dos, dans l’indifférence la plus totale. Sans y être, j'ai malheureusement perdu beaucoup ce jour-là. Un seigneur, un roi. Cela fit naître en moi un sentiment alors inconnu. Un feu ardent, né dans l'union de la flamme de la vengeance et de la haine. J'ai toujours été quelqu'un de relativement aimant et pacifique tout le long de ma vie, je n'ai jamais souhaité plus que cela la mort de quiconque sur le long chemin que les dieux m'avaient dessinés. Mais cet homme. Oh cet homme, j'aimerais être celui qui lui arrachera un jour le cœur, la langue et les yeux, à mains nues. Qu'importe l'image que j'offrirai au monde sur le moment, il me faut apaiser cette flamme, tout comme celle qui consume ma reine.     

▪▪ Jax ▪▪ 27 ans ▪▪ 13 pour l'instant, bien plus rapidement. ▪▪ Grâce à PRD ▪▪ L'époque, le fait de pouvoir plus ou moins faire ce que l'on veut et le système de jeu intéressant.▪▪ Le grand nombre d'annexes à lire au début.▪▪ Pas pour l'instant mais, rassurez-vous, je ne suis guère timide.▪▪

   
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       IL'enfance de Gawain ne fut en aucun cas exceptionnelle, brillante ou quoi que ce soit d'autre. Elle fut, en de nombreux points, des plus simples et des moins héroïques possibles. Ayant, en tant que troisième fils, très peu de chance d'un jour pouvoir administrer des terres, l'on se contenta de lui enseigner le minimum de ce côté, se concentrant plutôt sur les armes, son paternel, semblait déjà lui avoir tracé le cheminement de sa vie : le faire intégrer la prestigieuse garde royale Targaryen. Le second enfant servirait de conseiller à l'aîné, tandis que s'il y avait un quatrième fils, ce dernier deviendrait mestre. Par chance, le jeune Gawain semblait être naturellement doué pour les armes, bien que la chose ne l'intéressait pas. En effet, le bambin préférait jouer et rigoler avec les gamins des rues plutôt que de s'entraîner ou encore courir derrière les filles au grand dam de son père. Une épée en main ne suffisait guère à attirer sa concentration. En effet, son premier maître d'armes était assez coulant et tolérait sans mal tous les écarts de son jeune disciple à la concentration des plus légères. Durant un échange, un papillon passait et s'en était fini, son attention était entièrement absorbée par cette petite créature qui vagabondait dans les airs, tandis que son professeur désespérait.

La chose s'arrangea très légèrement lorsque Gawain voulut se mesurer à ses frères et se fit, à chacune de leur rencontre molester sans mal. Le vieil enseignant pouvait être un peu trop conciliant, il n'en demeurait pas moins être un bon professeur. Les deux aînés, quant à eux, en plus de n'être en aucun cas aussi dissipé que leur petit frère, n'avaient absolument aucune pitié lorsqu'il s'agissait d'entraînement. Après tout, ce n'était guère leur faute si le petit dernier ne souhaitait pas s'entraîner sérieusement. Dès lors, il se montra un peu plus attentif aux enseignements de son maître d'armes qui en vint à changer lorsqu'il dépassa les dix ans. C'est à cet âge-là que son père le confia aux bons soins d'un chevaliers, sans noms, qui avait rejoint l'armée des Chyttering longtemps auparavant. C'était une personne d'une incroyable gentillesse, vouant un culte sans bornes à son seigneur, mais qui demeurait sans mal effacé, peu autoritaire, mais surtout, capable de tout pardonner au fils de son seigneur. De fait, comme vous pourrez l'imaginer, sa formation ne fut pas des meilleures et, tout comme son précédent professeur, il n'arriva guère à attirer l'attention de son disciple, n'arrivant à lui inculquer que peu de choses et, au compte-goûte. Lorsqu'il était question de combat, l'aisance naturelle que notre ami avait pour manier l'épée, le fit se désintéresser de ce que cet homme pouvait lui enseigner, certain qu'il était bien au-dessus de lui. Après tout, le chevalier, par peur de blesser son écuyer, ne se montrait guère sous son meilleur jour lors de leurs échanges, permettant à l'orgueil de Gawain de gonfler. Cependant, sa concentration semblait atteindre un point culminant lorsqu'il s'agissait de s'occuper de son apparence et de faire la cour aux dames, nobles ou non, qui passaient dans son champs de vision. Là était, selon son aîné, sa seule vraie qualité.

C'est non loin de son dix-septième anniversaire que Gawain fut adoubé par un homme qui n'avait jamais su s'affirmer. Le jeune homme lui, de son côté, était certain d'être devenu un grand homme. Peu de temps après, grâce aux bonnes grâces de son paternel, notre ami intégra la caste des Chevaliers-Dragons où, inévitablement, sa confiance prit un sacré coup. Une grande partie de ses confrères le surpassaient. Rares furent ceux à subir des entraînements si peu musclés. Rares furent ceux à ne penser qu'à s'amuser durant leur enfance. Nombreux furent ceux à vouloir honorer leur nom et leur blason. Ainsi, durant les nombreux entraînements aux seins de la garde, notre jeune ami ne se distingua jamais, en aucun cas. Il avait beau tenter de rattraper son retard, cela ne semblait suffire, ce qui écrasa son moral au point le plus bas. Cependant, contre toute attente, le maître d'armes actuel, Baâl Forel finit par prendre le Chyttering sous son aile afin de le former. Le former réellement, de la bonne manière, en le brusquant, le cognant quand il le fallait, en lui inculquant la droiture, le sérieux et la concentration. Autant vous le dire, la chose fut difficile au début, des plus difficile. Mais, l'étranger sembla réussir à canaliser ce jeune homme. Petit à petit, il devint plus enclin à écouter les enseignements, plus enclin à se focaliser sur ce qu'il faisait plutôt que d'imaginer ce qu'il ferait après. Rapidement, l'art de l'épée en vint même à le passionner. Peut-être aussi était-ce dû à ce style de combat venu de l'Est qui aida cela. Bien plus fluide, bien plus gracieux, bien plus agile. Le façon de combattre habituelle des chevaliers, Gawain avait toujours trouvé cela barbare, violent et surtout laid. Lui qui aimait être coquet. Lui qui aimait toujours se montrer sous sa meilleure apparence avait toujours eu du mal avec cette façon de combattre brutale, préférant en tout temps la façon de faire des dorniens. Ainsi, même s'il ne devint jamais un danseur d'eau, notre homme s'inspira grandement de cette façon de faire pour combattre, parvenant petit à petit à combler son retard.

Il lui fallut bien quelques années pour se montrer sous son meilleur jour, pour prouver aux siens et à ses confrères qu'il méritait réellement sa place dans cette caste. Son talent à l'épée, ou du moins son aisance naturelle pour son maniement se démontra au grand jour faisant de lui, petit à petit, une des fines lames des chevaliers-dragons, sous le regard empli de fierté de son nouveau maître d'armes, mais aussi sous le regard intrigué de son père et de ses frères. A ses vingt-deux ans, on le promut à un poste plus intéressant, plus prestigieux et plus honorable, les Dents du Dragon, la garde rapprochée de sa majesté. Il y découvrit un roi assez distant, qui discutait peu avec ceux en dehors de son entourage, si ce n'était pour le côté professionnel. Il n'en demeurait pas pour autant un homme bon, du point de vue de Gawain, un grand guerrier et un chef respecté. C'est aussi en accédant à ce poste que notre jeune amie eut la joie de découvrir la princesse Rhaenys. Une jeune femme chaleureuse, agréable. Une très belle femme, peut-être pas autant que sa sœur, mais, elle devait être de celles à faire tourner les têtes, ainsi que les esprits, sans le moindre mal. Malheureusement, aussi douce pouvait-elle être, la jeune femme semblait ne vouloir en faire qu'à sa tête et, sans qu'il puisse trouver la moindre explication à cela, la jeune femme réussissait régulièrement à échapper à son attention pour aller se cacher on ne sait où, pour dessiner ou juste rester seule. Cela lui donna de nombreuses sueurs froides, mais, cela ne l'énerva jamais réellement. A vrai dire, il se reconnaissait sans mal dans ces agissements. L'envie d'être soi-même, seul mais aussi faire ce que l'on voulait, sans que quiconque ne lui dise quoi faire. Cette princesse, notre homme l’appréciait, sans mal. Elle ne ressemblait en aucun cas à l'image que l'on pouvait se faire d'un membre de la famille royale. Elle semblait aussi l’apprécier d'ailleurs. L’apprécier de bien des manières, tant et si bien qu'ils en finirent par partager leur couche et plus d'une fois, ce qui le rendit heureux, le temps que cela dura.

C'est à peu près à la même époque que Gawain fit la rencontre du Seigneur Orys, un bâtard Targaryen, un des seuls hommes à être des plus proches du seigneur Aegon et de la fratrie Targaryen. Il était aussi un apprenti du maître Baâl, ce fut d'ailleurs comme cela qu'ils se rencontrèrent. C'était un homme empli d'honneur et des plus doué à l'épée. Même s'il n'était pas un des dragons à part entière, le Chyttering le considéra toujours comme tel, lui adressant à chaque fois la parole respectueusement et le servant lorsqu'il le devait. Jamais une seule fois il le regarda d'un œil mauvais, uniquement parce qu'il n'eut pas la chance de naître au sein du mariage. Les deux jeunes gens sympathisèrent rapidement, rigolant non sans mal sur plein de choses, faisant même naître une certaine rivalité saine entre eux deux lorsqu'il s'agissait d'entraînement. Il avait beau être plus jeune que le garde, l'homme n'en demeurait pas moins un très grand guerrier. Cependant, cette amitié naissante permis à Gawain d'obtenir un allié de choix pour la recherche de la princesse. En effet, Orys semblait être l'un des seuls, si ce n'était le seul, à être capable de la trouver durant ses escapades. Ainsi, lorsque notre ami était au bord de la rupture de nerf, il allait bien souvent quérir les conseils de son compagnon d'armes.

Les années passèrent tout doucement, durant lesquelles Gawain s'épanouit grandement, jusqu'à devenir un homme respecté au sein de la dite garde. Nombreux furent ceux à le juger, en premier lieu, sur son apparence. Toujours coquet, toujours bien coiffé, toujours pimpant, toujours bien habillé, il ne semblait guère être fait pour les arts de la guerre et pourtant, petit à petit, il surpassa tous ses aînés, à tel point que Baâl le reconnut sans mal comme l'un de ses meilleurs élèves. Son aspect, doublé de sa façon de combattre, en grande partie inspirée de la danse de l'eau, lui valu le surnom de la lame gracieuse. Surnom qui plut d'ailleurs beaucoup à notre ami, qui l'aborda fièrement, en faisant ce qu'il pouvait pour honorer ce surnom. Durant ses années, il eut aussi la possibilité de faire quelques tournois, où il se distingua particulièrement lors des combats à pieds. Il gagna même d'ailleurs quelques uns de ceux-ci, se faisant peu à peu connaître aux yeux du monde. Ces quelques années et sa monté en puissance, si l'on peut formuler la chose ainsi, lui permit aussi de participer à quelques batailles, particulièrement navales. En effet, il eut la chance d'être choisi par son capitaine pour participer aux côtés de son roi à celles-ci. Il s'agissait principalement de demandes d'aide de la part de Volantis pour reconquérir Valyria. Cela lui permit de voir en face les affres de la guerre, les corps mutilés, le sang qui recouvrait le champs de bataille, mais aussi les morts s'entassant, ça et là, dont certains étaient des amis. Durant l'une d'elle, Gawain eut même l'effroi de découvrir le cadavre de son frère aîné, qui s'était montré un peu trop impatient lors d'une charge. Cependant, durant l'une de ses diverses batailles traversées, notre ami se distingua particulièrement. A la tête d'une petite escouade, le Chyttering reussit à contourner les défenses ennemies pour, après un héroïque combat, réussir à obtenir la tête du général adverse, mettant fin à la bataille en un instant. Revenant presque comme un héros, il fut félicité par son maître d'armes, capitaine et même par le seigneur Orys.

De nouveau, quelques années passèrent pour en arriver à la tragédie que nous connaissons tous, la mort du seigneur Aegon ainsi que de sa sœur, dans une embuscade d'Harren le Noir, l'horrible personnage, dont Gawain rêvait passionnément de lui arracher à la fois le cœur et la tête. La princesse Rhaenys devint reine et, le précédent capitaine de la Garde quitta sa fonction, se disant incapable de continuer après pareille faute. Le conseil restreint élu Gawain comme nouveau capitaine qui, ne s’attendait guère à pareille promotion. Sans doutes était-ce dû à son évolution au cours des années, le respect que les autres membres avaient pour lui ou encore son fait d'armes lors de la fameuse bataille, il n'aurait sû le dire. Mais une chose était sûre, une grande fierté l'emplit pour avoir été choisi. Il se devait de se montrer sous son meilleur visage, à chaque instant. Ne pas faire la moindre erreur pour mériter la confiance qu'on avait placé en lui et plus particulièrement de celui qui avait fait de lui ce qu'il était devenu désormais, Baâl Forel. Fort heureusement, il connaissait bien sa nouvelle reine et, la suivre dans chacune de ses décisions ne serait en aucun cas douloureux pour lui, bien au contraire, même si, depuis la mort de son cher frère, elle se montra moins joyeuse, et plus distante, tout comme le seigneur Orys. Les premiers mois se passèrent plutôt bien pour le nouveau capitaine. Malheureusement, de récents événements commencèrent à lui faire de nouveau s'arracher les cheveux pour sa reine, il est bien entendu question de son départ pour le Nord sans la moindre escorte avec l'ordre absolu de ne pas la rejoindre. Gawain ne pouvait que s'imaginer, chaque nuit, que ce qui était arrivé au seigneur Aegon pouvait lui arriver à elle. Et cela, il ne s'en remettrait sûrement pas.