Que dire sur sa naissance ?

Pas de nuit d'orage, pas de ciel strié d'éclairs sinistre. Pas de branche grattant à la fenêtre ni de musique dramatique résonnant comme pour essayer de couvrir les hurlements de douleurs d'une femme en sueur. Non, à la place de cela, un troupeau de sages-femmes, autour d'une frêle silhouette aux cheveux blonds. L'air était chargé de peur et d'impatience, d'inquiétude et de souffrance et la respiration haletante de la future mère n'arrangeait pas la situation. Et enfin, le fardeau lui fut enlevé alors que s'élevait entre des mains calleuses un nourrisson vagissant, brisant le silence de ses braillements hargneux. Non loin de là, se trouvait ce qui allait être son géniteur et, plus tard, un étranger complet. .L'homme  était grand, de forte stature et son regard fixe. Ses mains posées calmement sur ses genoux, il contemplait d'un œil circonspect son premier fils qui gigotait à la recherche de sa mère, ses yeux encore fermés devant la flamme des bougies disposées autour du lit. Pas une parole ne fut échangée dans la pièce alors qu'on lui tendait finalement son héritier enveloppé dans du tissu doux et blanc. L'enfant passa de nouveau de mains en mains avant d'être remis à la dame Estren, le Lord quant à lui quittant la pièce d'un pas légèrement plus détendu.

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Aujourd'hui, l'on célèbre un mariage et un enterrement. L'héritier blond n'est encore un enfant et pourtant ses joues sont striées de larmes alors qu'il contemple la peau cireuse de sa mère. Deux pierres sont posées sur ses yeux, peintes de façon grotesque comme pour se moquer du maquillage qu'elle avait pris l'habitude de mettre. Il se débat entre les bras épais d'une ronde nourrisse, son tablier taché de nourriture. Et on le fusille du regard, pour afficher sa peine en ce jour de fête. Il est rabroué, au milieu de la joie qui résonne dans la Grande Salle, il pleure devant un corps sans vie que tout le monde ignore délibérément. Et, à quelques mètres de ces mains froides croisées sur un ventre dont la respiration ne tendait plus la peau, se tient son géniteur souriant, sa paume recouvrant celle d'une femme plus jeune au sourire d'ivoire. Et la voilà épouse du grand Lord, la précédente déjà portée vers une tombe anonyme dans un caveau sinistre.  

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C'est un feu brûlant qui couve dans ses entrailles. Des braises rougeoyantes au milieu d'un grand vide de froid et d’appréhension, une colère fougueuse puis une haine glaciale qui le paralyse de la tête aux pieds. Ses poings se serrent.

Devant lui, les rires s'étouffent, les regards se détournent devant le ciel de ses iris. Tous savent ce qui est en train de se passer, ce qu'on lui enlève. Comme l'amputation d'un membre, le voilà dépouillé de son droit de succession et son père, son père aux tempes grises et aux yeux fatigués, appose son sceau d'une main lasse sur le parchemin signant la mort politique et sociale de son premier né. A ses côtés, sa nouvelle femme et leur nourrisson brun, elle, affichant un air satisfait et l'enfant cherchant de la bouche le mamelon et son lait convoité. Le nouvel héritier n'avait que quelques mois et déjà on lui promettait un jour la maison Estren et toutes ses possessions tandis que son demi-frère aîné était écarté de la lignée comme un paria. Des rumeurs, des on-dit. Que sa mère était une traînée, qu'elle donnait son con au premier venu et que la paternité de Crowyn était tout sauf assurée. Mensonges éhontés et perfides de serpents à la langue venimeuse.
Les grandes dents de pierres tombales de sa belle-mère narguaient le jeune homme blond au duvet à peine formé sur un menton délicat. Il sortit de la salle du Conseil en trombe, la main sur l'épée, sous les chuchotements inquiets des nobliaux.

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Dans la pénombre résonne le son étouffé de pas sur le sol de pierre.
Crowyn ne dormait pas, pas cette nuit en tout cas. Un sac de voyage traînait contre le bureau, rempli de viande séchée et de fruits secs. Une épée dans son fourreau était attachée sur le côté du sac et une outre d'eau pendait du dossier d'une chaise. Quant au jeune noble de vingt années, son esprit était préoccupé par le parchemin faiblement éclairé sur lequel il laissait couler de l'encre au bout d'une plume. Un cheval l'attendait dans l'écurie et avec l'animal, une vie loin de cette Maison dont il ne faisait plus parti.  Les mestres disaient souvent que même les plus grands hommes étaient prêts à s'abaisser pour une femme et que derrière chacun d'entre eux se cache une épouse ou une maîtresse prête à les conseiller. Horlyn Estren n'était pas un grand homme et pourtant une simple dame venue d'une maison lointaine avait suffit pour qu'il aille jusqu'à évincer son propre fils de la succession. Il était temps pour ce dernier de partir.

Il n'eût que le temps de constater que la lourde porte en bois de sa chambre était maintenant béante avant de sentir la morsure de l'acier dans son bras droit levé.

L'attaque fut d'une violence extrême alors que lui et son agresseur roulaient sur le sol dans le chaos le plus total, échangeant des coups, les mains entremêlées autour de la poignée de la dague qui glissait dangereusement entre les deux corps. Aucun entraînement dans sa vie, aucune joute ne l'avait préparé à la dure et brutale réalité d'une lutte à la mort entre deux hommes. Il reçut un pouce sale dans l’œil et mordit de toute ses forces la paume de l'assassin, lui arrachant un cri de douleur. Le pot de chambre finit brisé contre le crâne épais de la silhouette encapuchonnée qui roula contre le sol dans un gémissement, le cuir chevelu laissant échapper un flot de sang, de pisse et de porcelaine brisée. Enfin, les doigts de Crowyn se refermèrent autour de l'arme qu'il plongea sans réfléchir dans la poitrine de son adversaire, encore et encore et son univers ne fut plus que sang et larmes.

Lorsqu'il revint à lui, deux robustes soldats le portaient entre leurs épaules, esquivaient ses jets de bile avec des grognements de dégoûts tandis qu'il était conduit dans l'infirmerie du mestre où l'attendaient son père au visage soucieux et un vieillard courbé à la chaîne caractéristique. Étrangement, la dame Estren n'était pas là et Crowyn laissa échapper un long rire hystérique alors que l'on désinfectait ses plaies et que les questions affluaient. Après tout, il n'y avait pas de doute sur le, ou la, responsable de cette attaque.

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Et le voilà maintenant, assis sur l'antique chaise de feu son père, contemplant l'assemblée qui s'agenouillait, un homme à la fois, devant le nouveau Lord Estren en lui jurant fidélité. Sur le visages des uns, on lisait le respect dû à leur seigneur, sur d'autres on apercevait les regards circonspects. Peut-être mettaient-ils en doute sa capacité à régner, ou les circonstances étranges de son ascension au pouvoir. Lorsqu'il y repense, il ne ressent qu'un grand vide, comme si une part de lui avait été prélevée pour être jetée dans les flammes.

Se procurer le poison idéal avait été difficile mais il y était parvenu au prix de longues recherches, attendant l'occasion d'agir, occasion qui s'était présentée il y'a des années alors que sa “chère” belle-mère mettait au monde un second enfant. Les complications n'étaient pas rares et le saignement abondant avait tué la mère et le nourrisson en son sein, laissant son père affligé et ses rides se creuser. La mort d'Eorl avait été la plus difficile. Le jeune hériter n'était que gentillesse et douceur, plein d'admiration pour son grand frère. Pour Crowyn, cette simple épine plongée dans du Sang de Basilik et glissée avec précaution sous la selle de son frère, avait été lourde comme le plomb, mais nécessaire. Lorsque le jeune lord était allé chasser, la minuscule pointe s'était logée dans l'épiderme de sa monture devenue folle de douleur et de rage, désarçonnant son cavalier et piétinant l'enfant au sol.

Et enfin, leur père aux membres las de toute lutte. Le mutisme qui l'avait prit à la mort de son plus jeune fils. Crowyn avait pleuré en l'étouffant sous un coussin de soie. Et, pourtant, alors que le dernier des chevaliers se relevait, il n'éprouvait pas le moindre remord. C'était ainsi que le jeu des trônes se jouait. Et l'homme ambitieux est celui qui gagne, ou meurt en premier.

       

   Savais-tu qu'un jour, il a perdu son alliance et que depuis, c'est le bordel dans la terre du milieu?   Arhem excuses-moi, mais c'est que... C'est mon idole !
BREF !
 


  Car oui, te voilà validé ! La classe hein ! Mais ne te repose pas sur tes lauriers trop vite, aussi confortables soient-ils, car il y reste encore quelques lieux à visiter, et dans lesquels tu dois poster. Nous t'avons fait une petite liste ci-dessous qui n'est pas exhaustive, mais qui t'indique les sujets les plus importants que tu dois aller voir absolument.  

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