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 Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]

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MessageSujet: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyMar 22 Mar - 15:35

Je soupire, relevant ma robe pour passer sans l’accrocher aux ronces. Mère ne sera, encore une fois, guère heureuse si elle apprend mon escapade. Mais elle a tant à faire dans l’immédiat qu’avec de la chance, elle ne le remarquera aucunement. Sans parler du retour de Père qui l’a mise dans tous ces états… Enfin, non pas tant le retour en soi, mais le fait qu’il soit revenu et qu’Olivar soit encore au front l’a rendu furieuse. Et pour une fois, je ne peux que la comprendre et l’approuver. Certes, je sais, Olivar est en âge de se battre et il n’est pas seul, loin de là. Mais si Père, qui a combattu tant de fois, a été renvoyé chez lui parce qu’il était grièvement blessé, qui sait ce qu’il peut arriver à mon frère ? Et j’ai beau prier tous les soirs le Guerrier et la Mère, l’angoisse m’étreint le cœur à son sujet. Pour le moment, tout semble calme, ils ne combattent plus réellement, mais pour combien de temps ?

J’accélère un peu lorsque j’aperçois la route un peu plus loin. Cela aurait été plus rapide de la prendre directement, mais j’aurais eu plus de risques de me faire surprendre. Je rentre dans le château, silencieuse et discrète, quelques plantes et fleurs à la main. Et je stoppe alors que j’entends des servantes discuter non loin de la cuisine.

« … s’arrêtés pour loger les hommes. Mais elle viendra ici évidemment. » « C’est bien not’ veine, comme si on avait besoin de ça ici ! » « Mais c’est un honneur ! La princesse, tu te rends compte ? » « Ouais. Et qui dit princesse, dit 3 fois plus de boulot. Actives-toi au lieu de parler !... Et t'as entendu qu’elle veut r’cruter des mômes et des vieux ? J’sais pas ce que son père espère, mais laisser une gamine diriger tout ça… » « Chut ! Tu parles de notre roi et d’la princesse, racontes pas n’importe quoi ! Et… »

Princesse ? Je sens un sourire apparaître sur mon visage. Oui, j’avais bien entendu les soldats restants en discuter, entre eux, ou même avec Père. Je savais fort bien que la princesse Argella était en train de lancer un appel à la mobilisation des hommes restants, étendant les tranches d’âge… Mais qu’elle venait ici… Personne ne me l’avait indiqué ? Pourquoi ? Je fronce les sourcils et me hâte vers ma chambre pour me changer. Oui, sans doute par peur que je fasse quelque chose de spontané comme ceci. Je me change et mets une tenue d’équitation, parce que oui, j’y serais plus rapidement qu’à pied. Je me faufile à nouveau dehors et rejoins les écuries pour qu’on prépare mon cheval. Non, je n’ai pas besoin d’escorte, non, je ne vais pas loin promis juré. Un joli sourire innocent et me voilà à cheval en train de rejoindre l’auberge en question… En espérant ne pas me tromper de lieu, ce serait dommage.

Et au vu du monde qu’il semble y avoir, non, je ne me suis point trompée. Je descends de cheval et le laisse à l’écurie, avant de rentrer dans l’auberge, échevelée et les joues rosies. Si Mère me voyait, elle en ferait un syncope en sachant que je me présente ainsi à Argella Durrandon. Je me fige alors que plusieurs regards se tournent vers moi, faisant remonter de mauvais souvenirs à la surface. Je fronce les sourcils et inspire, avant de redresser la tête, et d’entrer plus avant dans l’auberge en la cherchant du regard. Je souris en la voyant, m’approchant sans même m’en rendre compte. Et de nouveaux, les regards se tournent vers moi, mais je n’en ai cure. Je m’incline face à elle, pas autant qu’envers d’autres, parce que je sais que l’étiquette n’est pas vraiment ce qu’elle préfère, pourtant, je ne peux faire autrement, il s’agit de la princesse.

« Majesté. »

Je me redresse et lui souris.

« Je sais que je viens à votre rencontre sans euh… permission. Et vous ne vous souvenez probablement pas de moi, mais… On s’est déjà… » Je soupire en souriant et secoue la tête. Quelle image je dois donner… « Je suis Ayana Torth.
Vous étiez venue m’aider… Vous m’aviez sauvée lorsque je m’étais fait attaquer dans les bois du Roi, il y a quelques années… J’ai appris que vous étiez ici et je… Je me suis dit que c’était l’occasion de vous voir avant que vous ne soyez trop accaparée par Père au château… »


Je la fixe indécise. Oui, j’aurais certes dû travailler un discours avant, ou sur le chemin. Mais ce n’est pas vraiment le genre de choses auxquelles je songe réellement. Je devrais.

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyJeu 24 Mar - 12:04

Argella a passé la journée à écrire des lettres, ce n'est pas tant l'écriture qui l'a éreinté, mais les formulations à adopter qui lui ont pris du temps. Père y allait franco, Mère se montrait trop diplomate, Argella souhaite être entre les deux. D'autant que les nouvelles ne sont pas bonnes et la situation nettement pas à leur avantage, étant donné que Père a appelé à lui toutes les armées. Nul doute que Mère, amie avec la reine du Bief, se montrerait trop conciliante envers l'affront qu'ils leur faisaient, la princesse avait pris les devants, elle ne se laissera pas attendrir par les douces paroles de la reine du Bief.

Elle s'en était même réduit à appeler Dorne à l'aide. Puisqu'ils l'ont fiancé, sans lui demander son avis, autant profiter de leur alliance. Argella n'a aucune assurance que l'ultimatum posé au Bief fonctionne comme elle le souhaiterait. Cela épargnerait pourtant bien des vies. Elle est furieuse après eux, infâmes traîtres. Quant à Harren, il continue sur sa lancée, qu'espérait de lui ? Si ce n'est les prendre à revers, comme le lâche qu'il est.

La princesse entamait tout juste la traversée de la baie des naufrageurs lorsqu'elle avait reçu un corbeau, lui annonçant la fâcheuse nouvelle. Elle avait si tôt contacté le lord de Thort, lui annonçant sa venue suite aux derniers événements, elle escomptait repartir avec de nouvelles troupes, tandis que les autres se réunissaient en Orage.

Ses hommes et elle s'étaient arrêtés dans une auberge. Ils n'étaient pas bien loin de La Vesprée, domaine des Torth, mais elle préférait autant ne pas avoir à répondre aux questions du lord pour l'instant, elle prépare déjà mentalement les plans de la bataille qui ne tardera sûrement pas à venir en Orage. Elle en discute justement, dans un coin plus tranquille, avec son plus fidèle ami et chevalier.

C'est l'effervescence dans la petite auberge, les propriétaires sont aux petits soins avec la princesse et les hommes font bien savoir qu'Harren ne les atteindra pas. Et dans tout ce beau monde, une jeune fille s'avance, en tenue d'équitation, mais elle ne s'attarde point sur l'incongruité de sa tenue. Ce visage, celui d'une jeune fille qui deviendra une femme très séduisante et Argella n'est pas la seule à le remarquer.

Quand la jeune fille se présente à elle, tel que le demande le protocole, la princesse fait un signe de la main. Intimant à ses hommes de retourner à leurs affaires, de ne plus se préoccuper de cette histoire. Le doute les avait tous assaillis, une espionne ? Un assassin ? Allez savoir, il faut être prêt à tout envisager en ce monde. La princesse encercle le menton de la jeune fille pour lui faire relever le visage vers elle et l'observe bien attentivement.

« La jeune fille a bien grandi à ce que je vois. » Un sourire, signifiant qu'elle la reconnaît désormais. Ayana avait un air de déjà vu, ses précisions y aidant, Argella se remet peu à peu ce jour où elle était intervenu avec ses hommes. Elle ne se souviendrait probablement d'une roturière, mais d'une lady, c'est évident. « Et la nuit ne va pas tarder à tomber, que venez-vous faire ici lady Torth ? Et sans escorte, soit vous êtes courageuse, soit trop audacieuse pour votre bien. Vos parents savent-ils que vous êtes ici ? »

N'a-t-elle donc retenu aucune leçon ? Même avec une escorte une jeune fille est en danger, elle en a déjà fait les frais. Alors sans...La princesse va-t-elle devoir de nouveau escorter la lady jusqu'à sa famille ?

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyVen 1 Avr - 16:09

Nerveuse et impatiente. Je me rends compte que j’aurais sans doute dû préparer ce que j’allais dire. J’ai eu le temps sur le chemin. Enfin, un peu au moins. Parce qu’arriver ainsi devant la princesse et ses gardes et se retrouver à court de mots est plutôt gênant. Quand bien même j’essaie de faire bonne figure. Et quand bien même en réalité, cela ne m’importe pas réellement, le principal étant que je la vois et que j’ai l’occasion de lui parler. Je sais bien que c’est stupide et irréfléchi. Même si elle se souvient de moi, je n’ai rien à lui dire, rien de passionnant ou… Si, à défaut d’autres choses, je pourrais lui dire que j’ai survécu à une nouvelle… agression, si on peut qualifier cela ainsi. Car c’était tout de même beaucoup plus horrible. Quant à savoir si vraiment intéressant…
Cela m’apprendra à n’en faire qu’à ma tête et à ne point réfléchir.

Je lui souris, me contentant de jeter un coup d’œil à ses hommes quand elle leur fait signe. Je la fixe alors qu’elle me relève le menton pour m’observer. Mon sourire s’agrandit alors qu’elle semble enfin me reconnaître. Je grimace malgré moi quand elle poursuit. Certes, j’aurais sans doute dû les en informer. Mais nul doute qu’ils doivent être au courant à présent, ou le seront sous peu.
Je la regarde avant de détourner les yeux.

« Non, ils ne le sont pas. Sauf si l’écuyer leur a dit, et encore, je ne lui point indiqué ma destination. Mais ils ne m’auraient pas laissée venir ! … Ils doivent bien se douter que je suis ici. Ils me connaissent.
Mais je… Je ne suis pas la petite chose fragile qu’ils imaginent… ou que vous pensez… Majesté. »


Peut-être aurais-je dû au moins leur laisser un mot… Je n’y ai point pensé.
Je hausse les épaules et esquisse un sourire.

« Nous ne sommes pas loin du château. Et l’ile n’est pas comparable au Bois du roi. Je ne crains rien ici. Pas pour le moment. »

Dans le futur, je ne me risquerais peut-être plus aussi loin, ni seule… Pour ce que j’en savais, dans le futur, Mère nous enverrait peut-être au loin, étant donné que l’ile était bien trop exposée en cas de guerre sur le territoire.

« Cela va vous paraître idiot. Et sans doute inconsidéré en y réfléchissant… Et je me doute bien que vous n’avez guère de temps à perdre avec moi… Mais je me disais… Enfin… Je voulais avoir l’occasion de discuter un peu avec vous… »

Je me mords la lèvre, me forçant à laisser mes mains immobiles plutôt que de torturer le tissu de ma robe.

« J’aimerais savoir… Je ne veux pas paraître trop indiscrète, mais…
Est-ce vrai que vous enrôlez  les jeunes hommes et les… vieillards ? Parce que des troupes ennemies arrivent par la frontière ouest ? »


Bon, j’aurais sans doute pu faire plus subtile. Et ce n’était pas forcément les premières questions que j’aurais aimé lui poser. Mais la vérité est que je ne savais pas réellement ce que je voulais savoir.

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyJeu 21 Avr - 23:04

En somme, Lord et Lady Torth ont une chance sur deux de savoir où se trouve leur fille. Argella ne peut s'empêcher de sourire, se remémorant comment, quelques années plus tôt, elle causait bien du souci à ses parents. Surtout sa mère qui l'aurait préférée bien plus assagie et obéissante. Le problème a toujours été qu'elle ressemble d'avantage à son père, un électron libre.

Elle veut juste discuter avec elle, tout en sachant que la princesse n'a guère de temps à perdre. « Ce ne pouvait attendre que je rencontre votre père demain? » Rickon, non loin, lance un regard désapprobateur, suivi d'un raclement de gorge. Exprimant clairement que ce n'est pas ainsi qu'elle devrait faire la conversation. Il l'agace celui-là, n'a-t-elle déjà pas assez, entre sa Mère et son Père, de réprimandes quant à son comportement ou son manque de tact.

« Rickon, envoie quelqu'un prévenir ses parents qu'elle est ici, elle passera la nuit en ma compagnie. » D'un hochement de tête, il s'exécute, apparemment satisfait de sa décision. Il n'est pas question d'imposer la route à ses hommes, aussi courte soit-elle jusqu'à la demeure des Torth, pas plus envisageable de la laisser repartir à la nuit tombée. Argella est lassée, et le court trajet en bateau jusqu'à l'île l'a laissé nauséeuse. Pour sûr, elle n'a pas le pied marin, contrairement à son père qui avait navigué dans le Détroit jusqu'à Essos.

« Qu'est-ce qui vous inquiéterait le plus ? Le fait que j'envoie de jeunes garçons et des vieillards au front ? Ou que nous sommes sur le point d'être envahis ? » Sa voix exprime légèrement son mécontentement, elle ne s'offusque pas des interrogations directes, mais elle n'a de comptes à rendre à personne d'autre que ses Sires. En sus, a-t-elle nullement d'autres choix étant donné que la majorité des armées sont parties rejoindre Père, à Anthers. L'orage est sans défense et c'est à elle qu'il incombe de le défendre.

Elle est furieuse, depuis l'instant où elle a appris que l'ennemie passait par le Bief. Depuis l'instant où elle a compris qu'il allait y avoir des pertes dans la mesure où elle n'arrivera jamais à mobiliser des troupes aussi rapidement que l'ennemie est déjà sur le point de passer la frontière. Une colère perceptible par tous.

Les corbeaux avaient quitté le navire, avant qu'ils accostent à la Vesprée, des corbeaux portant les nouvelles et la mobilisation qui ne supporterait aucune négation ou désertion. Chose qui n'enchante nullement la princesse. Les vieillards mourront pour une bonne cause, mais les enfants ? Peut-être n'aurait-elle pas dû en arriver à telle extrémité si Père n'avait pas mobilisé tous les soldats de l'orage.

« Installez-vous à ma table Lady, mangeons, buvons et discutons. Mais garde à ce que vous dites, les murs ont des oreilles et colportent nos secrets. » Il n'est pas aisé de découvrir les espions, ou d'être assurée de la fidélité des gens. Certains sont des voyageurs, d'autres des ennemis. Qui sait de quoi est capable l'ennemi, Harren Hoare ? Il ne serait pas réfractaire à l'idée de trancher la gorge de la princesse dans son sommeil et de profiter de l'absence des Sires pour s'emparer de l'orage, c'est une certitude.

A peine sont-elles installés, que les employés déposent à leur table des victuailles et remplissent leurs verres de vin avant de disparaître aussi promptement, afin de servir les hommes chargés de la protection de la princesse, installés à des tables voisines. « Pour vous répondre, il est vrai. L'ennemi se trouve à Tumbleton, non loin de nos frontières et la majorité de nos hommes sont en marche pour rejoindre notre Roi. Aussi longtemps que nous serons en vie, nous ne laisserons le Conflans et les Îles de Fer s'emparer de notre royaume. »

Aujourd'hui, plus que jamais, la princesse réalise qu'il est important de s'unir et d'offrir un avenir à ce qui deviendra son royaume. Elle ne sent, pour autant, pas prête à tout sacrifier aussi rapidement. Elle est fiancée à un prince Dornien, la date de l'union n'a pas encore été fixée, mais combien de temps encore, faudra-t-il attendre avant qu'elle puisse offrir un héritier à l'Orage ? L'avenir de son royaume.

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyVen 29 Avr - 16:36

J’essaye d’expliquer le pourquoi du comment. Certes, je sais bien que ce n’est guère justifiable, pas aux yeux des autres tout du moins. Mais alors que je parle, je vois son sourire. Et je sais que cela ne signifie pas forcément qu’elle apprécie, mais elle comprend. Et à vrai dire, je sais qu’au moins là-dessus, je lui ressemble quelque peu. Pas forcément le meilleur côté, mais… Et non, contrairement, je ne sais me défendre seule, et je ne suis certainement pas aussi téméraire et courageuse qu’elle, mais peut-être un peu aussi intrépide tout du moins… non ? Qu’importe au final ça. Je suis là, le résultat est le même.
Je cligne des yeux et fronce légèrement les sourcils.

« Je sais bien que vous n’avez guère de temps. Je ne voulais pas vous importuner Majesté. Mais non. Demain, vous passerez la journée avec Père et ses conseillers, vous serez encore davantage occupée… et je n’oserais vous déranger alors que vous discuterez stratégie et… euh… autre… »

Et autres trucs… Je me mords la lèvre, me demandant ce qu’elle va décider. Après tout, elle pourrait être fatiguée et en avoir marre de devoir subir autant de palabres.
Un sourire ravi et enfantin apparait sur mon visage à ses paroles. Sourire que je fais disparaitre aussi rapidement que possible, et reprends bien vite le fil de mes pensées. Je l’observe un instant avant de répondre. Elle n’a pas l’air contente, mais je ne suis même pas sûre que cela soit entièrement dirigé contre moi.

« Sans doute un peu des deux pour être honnête. Le plus âgé de mes frères est déjà présent aux côtés des autres hommes dans la Baie de la Nera. Le second n’a que 9 ans… Allez-vous envoyer les garçons de moins de 10 ans se battre ? » Je ne sais si je parais plus inquiète que curieuse, mais la réponse me fait quelque peu peur je l’avoue.
Je grimace un sourire. « Et j’ai pensé, dernièrement, que nous serions sans doute les premiers touché ici sur l’ile, si la guerre venait toucher le royaume… C’était sans doute stupide et infantile… de penser que la menace viendrait de la mer… »

Oui, parce que même si les relations avec le royaume du Bief ne sont pas si bonnes, ce n’est tout de même pas si tendu… ce n’était pas si tendu… D’un autre côté, le peu que je parviens à savoir, je l’obtiens à travers les cloisons d’une porte, ou peu s’en faut. Je sais bien que Père ne veux point nous inquiéter, et que je n’ai forcément à tout savoir, mais tout de même… Je finis par me taire, la sentant réellement en colère. Pas forcément contre moi encore une fois, mais je n’ai pour autant guère envie d’en être la raison.
Je hoche la tête et m’installe, lui adressant un léger sourire, alors qu’en vérité, je pourrais sautiller de joie, malgré la gravité de la situation.  

« Merci Majesté, c’est un plaisir et un honneur que de pouvoir partager ce repas avec vous. » Voilà, Mère serait tellement fière… ou pas… Toujours est-il que je parviens à m’exprimer tel qu’il se doit. Non ? Je grimace un nouveau sourire.
« Je peux toujours tenter de parler suffisamment pour leur donner tant d’informations inutiles qu’ils ne sauraient tirer le vrai du faux, et leur faire perdre le fil de la conversation… »

Mais je doute qu’elle apprécierait davantage mon infini laïus. Je me tasse sur ma chaise, avant de me redresser et de me tenir plus droite. Je ne touche à rien, je n’ai véritablement faim, quoique si peut-être un peu tout de même, mais je reste les yeux rivés sur elle.
Aussi longtemps que nous serons en vie… Et pour combien de temps donc ?


« Le royaume du Bief les a réellement laissé passer ? » J’inspire et acquiesce vaguement. « Oui, la plupart de nos soldats sont déjà fort loin… et je comprends que vous mobilisiez autant que possible… Il n’y a guère d’autres solutions pour les affronter… Mais… » Je fronce à nouveau les sourcils, avant de la dévisager. « Mais cela suffira-t-il ? » Je me mords la lèvre, m’en voulant aussitôt la question posée. « Mais il est évident que tout le monde se battra. Et que nous ne pouvons les laisser faire. »

Enfin, nous, c’est vite dit… Que pourrais-je faire moi ? Sans nul doute serais-je davantage cachée qu’autre chose. Et à dire vrai, je n’avais nulle envie de découvrir ce qu’il se passerait si l’Orage, ou même simplement notre ile tombait…

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyLun 9 Mai - 15:17

Combien de jeunes enfants, jeunes filles, a-t-elle rencontré qui souhaitait simplement passer du temps en sa compagnie ? Énormément. Elle ignore la raison de ce phénomène, tandis que Shantel a sa théorie, elles rêvent toutes d'être une princesse. Certes, il y a certains privilèges à l'être, en outre, il ne faut pas croire que ce soit de tout repos non plus. Et encore, elle a beaucoup moins de responsabilités que son père ou sa mère, mais c'est peut-être parce qu'elle se préoccupe bien plus de se bagarrer que de tenir sa maisonnée, comme elle est censée le faire.

La jeune lady Torth s'inquiète pour son jeune frère de 9 ans. « Soyez rassuré, je n'ai pas l'intention de mobiliser des jeunes de moins de 12 ans. Tant que je pourrais éviter le front aux jeunes, je chercherais d'autres solutions. » Elle sait déjà qu'elle se voile la face, tous leurs soldats partis dans la Néra, elle ne mobilisera pas assez d'hommes pour éviter aux plus jeunes de guerroyer. C'est un crève cœur, pour autant, elle ne doit rien laisser paraître et rester ferme.

Par ailleurs, elle soulève un point qui n'a jamais été abordé en présence de la princesse. Une possible attaque par les mers, si Argilac et Rowenna y ont déjà songé, leur fille l'ignore, il n'en reste pas moins que le constat d'Ayana est pertinent. « Ce n'est pas stupide, c'est prévoyant et une réflexion très mûre, j'espère que vos parents savent vous écouter. Si l'ennemi vient de l'ouest ils seraient obligés de traverser tout le sud de westeros, il est certain que nous ne pouvons plus compter sur le Bief, mais Dorne nous avertira, je n'en doute pas. Quant au Nord, le Val ou Peyredragon, je ne pense pas que nous ayons quelque chose à craindre d'eux...Pour l'instant. »

Elle prévoit déjà de communiquer les propos de la jeune Torth à ses parents, s'ils y ont déjà songé, la princesse doit le savoir puisqu'elle se retrouve seule pour protéger le royaume en leur absence. Elle devra prévoir l'évacuation des îles si cela venait à arriver, sans contrevenir aux ordres qui auraient déjà pu être donnés.

Installée à la table, la princesse sourit à la suggestion de la lady d'embrouiller les esprits en palabrant à tort et à travers. Argella ne doute pas qu'elle en soit capable, pour autant, elle ne souhaite pas en être la première victime. « A mon avis, les hommes feront bien assez de bruits pour que nous ne soyons pas entendu, mais il vaut tout de même mieux rester prudent. »

Cela suffira-t-il ? Argella se le demande bien. En tous les cas, ils n'ont guère d'autres choix que d'espérer que la princesse n'ordonne pas n'importe quoi et les envoie tous vers une mort certaine. Elle doit compter sur l'enseignement de son père et l'avis de ses conseillers à Accalmie. Il n'en reste pas moins qu'elle se retrouve avec une lourde responsabilité, qui peut être aussi lourde en culpabilité, si elle n'agit pas comme il faut.

La jeune fille est d'accord avec la princesse, l'ennemi ne saurait s'emparer des terres de l'orage et ses habitants. C'est bien la mentalité qu'il faut avoir, mais ça ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait. « Ce n'est pas aussi simple je le crains. Si nous pouvons mobiliser nos jeunes garçons, cela peut aussi avoir des répercussions par la suite. Je ne peux qu'imaginer la souffrance des mères qui doivent laisser leurs enfants partir pour défendre le royaume. Vous-même seriez été fâchée si je prenais la décision de mobiliser votre jeune frère de 9 ans, n'est-ce pas ?»

Cela peut se répercuter sur elle, comme sur son père qui a vidé le royaume de ses défenses. Elle a envoyé l'ordre de mobilisation à travers son royaume, il est encore trop tôt pour obtenir une réponse qui ne pourra être que positive, mais faites à contrecœur. Tout parent cherche à protéger son enfant, ces derniers ne sont généralement pas envoyés en guerre avant leurs 15 ans, bien qu'il y ait quelques exceptions, ceux là subissent un entraînement depuis leur plus jeune âge. Elle-même ne peut permettre qu'un entraînement de quelques semaines, autant dire que c'est dérisoire contre des milliers d'hommes.

L'humeur d'Argella est bien morose, elle n'a guère plus faim que son invitée qui ne fait pas mine de piocher dans son assiette. Par contre, elle ne se fait pas prier pour boire son verre de vin, cela la détendra. Non loin, les hommes de sa garde ne se font pas prier non plus pour s'amuser un peu. Son regard se pose sur la jeune lady, une beauté, pas encore mariée.

« Que feriez-vous si on attaquait votre île ? Quels ordres vous donneriez ? Je veux votre avis, pas celui présumé de votre père. » La lady est probablement trop intrépide pour oser venir la trouver dans l'auberge, mais elle n'est pas idiote, cela Argella en est certaine. D'autant, elle est bien placée pour savoir que l'avis d'une femme n'est jamais écouté et pourtant, elles ne sont pas plus bêtes qu'un homme. A quel point lady Torth est intelligente ?

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptySam 14 Mai - 19:38

Je sais fort bien que j’exagère et me montre quelque peu impertinente et impudente en étant venue jusqu’ici. Mais l’occasion était si parfaite, je m’en serais voulu de la manquer. Même si je n’avais effectivement pas grand-chose à échanger avec elle.
Je retiens un léger soupir en l’entendant. Pourtant, dans le fond, ce n’est pas si rassurant que cela, c’est-ce pas ? Tant qu’elle pourra l’éviter… Et si elle ne le peux ? Je hoche néanmoins la tête.

« C’est déjà tellement jeune, 12 ans… Pardonnez-moi, je sais bien que vous n’avez point le choix et que cela doit vous déplaire tout autant qu’à moi, seulement… ce ne sont que des enfants à cet âge-là. »

Je baisse la tête, reportant mon regard sur mon assiette, sans réellement y toucher. Je prends ma coupe entre les mains et bois une ou deux gorgées, avant d’oser à nouveau relever la tête vers elle. Les yeux un peu écarquillés, je la fixe alors qu’elle reprend, acquiesçant à mes paroles, et poursuivant sur la même voie. Je grimace un sourire. M’écouter ? Non. Certainement pas sur ce genre de sujet toujours est-il.

« Mon père y a déjà certainement songé. Mais je ne saurais dire ce qu’il a prévu si tel était le cas. » Je la fixe. « Ainsi c’est vrai, vous allez vous unir au prince de Dorne ? Nous n’aurons plus rien à craindre venant de la frontière sud dans ce cas ? » Questions presque naïves posées en toute innocence. « Pour l’instant… Tant que nous avons un ennemi en commun… Vous pensez qu’ils pourraient vouloir poursuivre ce que les fer-nés auront commencés ? Je sais bien que la reine de Peyredragon se proclame déjà reine des Sept Couronnes. » J’ai un sourire amusé malgré moi. Je trouve cela tellement… excessif… « Pensez-vous que les autres royaumes la soutiendront ? »

Seule, même avec son dragon, elle n’est sans doute pas de taille… Mais si les royaumes du nord s’alliaient… Certes, nous sommes loin d’être dans une telle situation. Je doute que nous puissions y songer sérieusement dans l’immédiat, ou même dans les mois à venir…
Mon sourire s’agrandit légèrement. J’aurais été capable de parler autant, cela ne fait aucun doute. Mais j’aurais sans doute par là même quelque peu étourdie la princesse, ce qui n’était point le but.

« Soit. Nous n’aurons qu’à baisser la voix au pire, celles de vos hommes les couvriront certainement pour la plupart… »

Et puis, ce n’est pas réellement comme si nous allions parler de secrets d’état ou autres confidences discrètes. Rien d’important ne serait décidé autour de cette table, je n’allais pas avoir l’occasion de faire montre de ma maladresse. Encore heureux effectivement.
Je cille et cligne des yeux alors qu’elle m’interroge. Elle y a déjà songé ? Sans doute que oui. Le fera-t-elle ? Je déglutis, fronce les sourcils et détourne les yeux.

« Fâchée… Je ne sais si c’est le mot. Sans doute oui. Ou en colère plus certainement… Ou bien… Duncan sait à peine soulever une véritable épée correctement… Envoyer des enfants de cet âge combattre reviendrait simplement à offrir des cibles aux ennemis. Je n’imagine même pas comment l’un d’eux pourrait tenir face à un homme de deux fois sa taille et trois fois son poids… » Je la regarde. « Cela laisserait le royaume rempli de veuves et de jeunes filles. Et des corps des défunts à brûler. Je ne sais si je serais fâchée majesté. Mon frère, comme tous les autres enfants, ne reviendrait pas. Pour quelque chose que je ne comprends pas… Je serais plus certainement bouleversée et effrayée. Plus encore que pour Olyvar, qui lui sait se battre un minimum.
C’est ce qu’il va se passer ? Vous allez finir par envoyer au front tous les garçons du royaume ? »


Pas effrayée, terrorisée. C’était folie et stupidité. Les envoyer ne ferait même pas gagner du temps, l’ennemi les faucherait aussi facilement que le blé… Mais je ne suis pas sotte, ou inconsidérée au point de remettre sa décision en cause. Même si évidemment, j’ai plus qu’envie de me sauver et d’aller cacher Duncan dès à présent. Songent-ils réellement à cela, à Accalmie dans leur forteresse ? Envoyer des garçons qui peinent à bander un arc adulte ou à combattre avec une épée en fer plus de quelques minutes ? Je sais que la situation est grave, mais…
Et à nouveau, sa question me prend au dépourvu. Je la dévisage et ouvre la bouche avant de la refermer. Elle attend vraiment une réponse sérieuse de ma part ? Je réfléchis, reprenant plus lentement.


« Je ne sais pas. Sans doute faire venir les habitants au château, qui est abrité et serait facilement défendable… Je sais, niveau provisions, ce ne serait pas l’idéal, mais ils se feraient massacrer sinon…
L’ile n’est pas si grande… Ce n’est qu’une succession de vallons, de sommets et autres que nos soldats connaissent… Si nous avions le temps de nous préparer, il est des endroits où il serait aisé de stopper l’ennemi, de l’affronter. Mais si nous avions le temps, nous pourrions également rassembler davantage de vivres au château, en cas de besoin…
Dans le cas présent, sans guère plus de soldats à disposition… chacun voudrait défendre sa terre. Et les fermiers connaissent les terres mieux que quiconque, même si je doute qu’ils fassent le poids bien longtemps contre des soldats de métier…
Ah et avertir Accalmie par corbeau évidemment… Plus pour prévenir que pour avoir de l’aide, qui ne viendrait que trop tard quoiqu’il en soit. »


Je grimace, haussant doucement les épaules, en la regardant.

« Il vaut mieux laisser faire Père. Ou Mère, s’il n’est pas là… Je ne suis guère fort douée pour cela, je le crains. »

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyMar 17 Mai - 21:06

Les nouvelles se répandent a une vitesse folle, la jeune Torth est déjà au courant des fiançailles de l'Orage avec Dorne. L'humeur de la princesse se fait légèrement grognon. Fiancée, contre son gré. « En effet. » marmonne-t-elle avant de se reprendre et d'adopter une attitude plus neutre. Il lui reste encore une chance, pour elle, que Dorne ne leur vienne pas en aide, ainsi, elle pourrait rompre les fiançailles. Dans le cas contraire, elle n'aura plus d'autres choix et la voilà bien résignée. « Je ne dirai pas que nous n'aurons plus rien à craindre du Sud, il ne faut jamais cesser de se méfier de nos amis comme de nos ennemis. » Même si l'un d'eux deviendra son époux et dans quelques années, ils deviendront Roi et Reine de l'orage et Prince et Princesse de Dorne, cela ne signifie pas que les tensions s'effaceront le jour de leur union.

« Peyredragon n'est ni notre ennemi, ni notre ami, si nous avons un ennemi commun, il n'est pas inenvisageable que nous soyons les prochains sur sa liste. Elle ne fera que peu cas de notre alliance avec Dorne qui la soutient sans la reconnaître, ils se sont toujours considérés à part. J'ai entendu dire qu'elle allait épouser le roi du Nord, cela lui fera un soutien supplémentaire, j'ignore cependant s'il a reconnu sa soi-disant légitimité au trône des Sept Couronnes. »

Apparu du jour au lendemain. Quoi d'étonnant après tout, les Targaryens descendent des Valyriens, qui ont toujours été des envahisseurs, jusqu'à ce que le Fléau emporte la majorité de leurs dragons. Harren en avait abattu 2 supplémentaire en plus d'Aegon et sa sœur, ne laissant que celui de la Targaryen qui ne semble toujours pas baisser les bras. Argella admire la ténacité de Rhaenys, mais elle ne reconnaîtra jamais qui que ce soit se prétendant Roi ou Reine des Sept Couronnes sous le seul prétexte qu'il l'a décidé.

La jeune lady Torth dit ce qu'elle pense et 12 ans est très jeune pour partir en guerre. Argella est la première à l'admettre et la décision n'a pas été facile à prendre, elle était inévitable étant donné que leur armée se trouve à plusieurs kilomètres au nord, à combattre dans la Néra et que l'armée ennemie qui vient droit sur eux dénombrerait 10.000 hommes. Même en ne réunissant que les vétérans et les mercenaires, ils seront beaucoup trop inférieurs en nombre et elle ignore encore si Dorne répondra à son appel. Une chose que la lady semble avoir du mal à assimiler tandis qu'elle part dans un long discours fâché concernant l'âge des garçons.

« Cela suffit »  Elle cogne du poing sur la table pour mettre un terme à ce discours. « Je n'ai d'ailleurs pas à me justifier face à vous. Vous savez qu'un jour ou l'autre, il sera amené à combattre pour le royaume, cela n'aurait fait qu'avancer l'inévitable. » Argella n'a pas ouvert de débat, elle n'a fait que poser une simple question qui ne nécessitait rien d'autre qu'un oui ou non. « Si vous cessiez d'imaginer le pire, vous savez déjà que votre frère, ainsi que tous les garçons de moins de 12 ans, ne sont pas concernés et que cela ne changera pas. » A-t-elle donc déjà oublié que la princesse ne s'abaissera pas à mobiliser des garçons plus jeunes que 12 ans ? Faut-il qu'elle le répète ?

« Ne sous-estimez pas les jeunes, ils sont plus rapides et agiles, la force brute ne fait pas tout. J'ai autant conscience que vous que les enfants nous sont précieux, ils représentent notre avenir, maintenant cessez d'imaginer le pire. » La princesse clôt cette conversation. Quant à son petit frère, à son âge, il devrait déjà apprendre à manier une véritable épée adaptée à sa taille ou au moins un arc. Et l'autre frère, déjà en guerre, elle ne donne pas cher de sa peau s'il sait seulement se battre ''un minimum'', que se passe-t-il dans la tête du lord Torth pour ne pas apprendre à ses enfants à guerroyer comme des héros ? Se montre-t-il trop complaisant à leur égard ?

Argella aborde un autre sujet, histoire de sortir de la tête de cette jeune fille un tourment infondé concernant son petit frère.  L'éventualité d'une attaque par la mer n'est pas impossible et la princesse est bien curieuse de connaître la stratégie de la jeune lady qui deviendra un jour une dame de maison noble.  

« Nous prévenir et rassembler vos gens serait la première chose à faire en cas d'attaque. Il est de notre devoir de venir en aide, même si le temps joue contre nous et la situation critique. Plus tôt nous sommes informés, moins nous perdrons de temps. Et vous avez le temps de vous préparer dès l'instant où vous envisagez une attaque par la mer, partons du principe que vos soldats connaissent leurs ordres, encore du temps de gagner en plus d'avoir vos réserves pleines. »

« Dès l'instant où vous envisagez une chose qui mettrait vos fidèles en danger, il faut prévoir que ce puisse devenir une possibilité et faire en sorte que cela n'arrive pas ou que vous y soyez préparé. Plus vous prévoyez, moins vous serez pris au dépourvu et plus vous aurez de chance de secourir un maximum de vos gens en plus d'avoir les moyens de faire face à l'ennemi. On n'est jamais trop prudent pour la sécurité du peuple. »


La jeune fille ne se rend pas compte de son intelligence en suggérant de laisser faire son père ou sa mère. La princesse secoue la tête, quel dommage d'avoir si peu de confiance en soi. Elle déplore ce genre d'attitude de la part des femmes, elles ne sont pas moins intelligentes que les hommes. Elles reçoivent seulement une éducation différente.

« Je vais vous dire une chose lady Torth, certaines femmes ne sont pas faites pour n'être qu'une jolie dame au bras d'un époux, d'un lord, certaines s'en contentent fort bien, d'autres sont malheureuses comme les pierres, tout juste bonnes à offrir la descendance à la maison qu'elle a épousée et éduquer leurs enfants. Je doute que vous soyez de celles de la première catégorie, je doute également que vous envisagiez d'être malheureuse, parce qu'un jour, vous deviendrez dame d'une maisonnée vassale. Comme nous toutes, nous n'avons pas le choix de qui nous épouserons, ou très peu, mais nous avons le choix de nous rendre indispensables, de prouver à notre époux qu'il peut compter sur nous en toute circonstance, même diriger ses hommes et assurer la protection de ses fidèles s'il part en guerre. »

« C'est une lourde responsabilité qu'il faut être prête à assumer et si vous l'êtes, vous parviendrez, avec du temps, à faire taire les médisants qui n'acceptent pas les ordres venant d'une femme. Votre stratégie n'est pas mauvaise, peut-être même identique à ce que ferait votre père, mais cela importe peu s'il n'envisage pas ce que vous pensez. Je ne peux que vous conseiller d'en discuter avec lui, quitte à vous montrer extrêmement envahissante afin de vous faire entendre. »

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyDim 22 Mai - 10:34

Je me mords la lèvre alors qu’elle semble se renfrogner. Ah… C’est rassurant dans un sens de se rendre compte que même elle n’a pas l’air encline à se marier… ou peut-être n’est-ce justement que peu étonnant venant d’elle. Toujours est-il que l’idée ne l’emballe visiblement guère plus que moi. Je hoche la tête, acquiesçant même si je ne saurais me méfier de mes amis. D’un autre côté, je ne suis pas princesse, et je n’ai nulle terre à préserver. Mais je vois mal les dorniens attaquer une terre dont leur prince va hériter aux côtés d’Argella, pas vrai ? Même si je me doute que tout ne se passera pas si aisément.
Je réfléchis, piochant un ou deux morceaux dans mon assiette.

« S’ils désirent réellement étendre leur royaume, si leur reine veut réellement dominer Westeros, il semble assez évident effectivement que nous serons prochainement… » Je secoue la tête et hausse les sourcils. « Le Nord épouse Peyredragon ? Même sans reconnaitre sa légitimité… Sa soi-disant légitimité, ils pourraient vouloir de même ? Le Nord est indépendant aussi n’est-ce pas ? Pas autant que les dorniens, mais… »

Je me mordille à nouveau la lèvre, les sourcils froncés. Ce n’est pas comme si je connaissait vraiment les positions de chacun, ou que j’avais une quelconque notion de politique… Tout ceci est tellement compliqué et embrouillé. Oh, certes, je comprends les tenants et les aboutissants, je connais les relations entre notre royaume et la principauté de Dorne ou avec le royaume du Bief, mais en dehors de cela… Et si je comprends également la nécessité de réunir des hommes pour combattre l’ennemi, j’ai du mal à saisir l’idée et à accepter le fait de recruter les plus jeunes. Je sursaute malgré moi à son geste, me retrouvant comme un biche face à un chasseur. Je baisse la tête alors qu’elle parle.

« Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous offenser ou sembler remettre vos décisions en question. J’ai bien compris que vous ne feriez point appel à eux. » Même si l’idée a été soulevé…
« Je sais bien que la force ne fait pas tout, mais dans une véritable bataille être agile ou rapide ne bloquera pas l’épée adverse. Je sais qu’Olyvar se débrouille, mais il n’avait subi que des entrainements jusqu’à présent.
Mais vous avez raison, et je m’excuse Majesté. »


Moue contrite qui remplace mon sourire. Et à moins d’être une force de la nature, un garçon de 16 ans ne pourra nullement faire le poids face à un soldat de métier, du double de son poids. Savoir se battre en entrainement ne signifie rien dans ce cas.
Je la fixe tout en tachant de répondre à sa question qui m’a prise au dépourvu. Mais honnêtement, j’ai tellement l’impression de dire sottises sur sottises que cela en est navrant. Pourtant, elle ne se moque pas et ne rejette pas mes paroles. J’acquiesce en écoutant sagement ses conseils. Anticiper. Ça a l’air presque facile lorsqu’elle en parle. Sans doute a-t-elle plus l’habitude que moi, enfin, je l’espère vu mon peu de prise en considération de mes actes parfois…

« Vous prévenir, ça oui, je l’aurais fait. Mais dans ce cas, si on envisage quelque chose dans ce genre, Père a déjà dû donner ses ordres aux soldats n’est-ce pas ? Le connaissant, je suppose que oui.
Mais si cela avait moi… Peut-être l’aurais-je fait. Mais je n’ai guère l’habitude de devancer et de considérer chaque possibilité.
Vous avez raison, on n’est jamais trop prudent, et si l’on peut prévoir, sans doute peut-on éviter le pire. Mais en toute honnêteté, je ne sais comment faire. Je n’ai pas été… éduqué en stratégie militaire et autre chose de ce genre. Je ne saurais réellement ce qu’il conviendrait de faire ou non. »


Je grimace un sourire. Et cela ne m’a jamais gêné pour être franche. Si je n’aime guère l’idée de finir en potiche pour un époux, je n’ai jamais réellement imaginé avoir mon mot à dire non plus. Elle, la princesse, c’est différent. Elle est l’héritière, et il est connu que  le roi est bien davantage complaisant à son égard que n’importe quel autre père envers sa fille. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir demandé à apprendre à me battre.

« Je ne souhaite en aucun cas être une simple épouse, qui ne soit là que pour organiser banquets et autres réceptions. Pas plus que je ne souhaite effectivement être malheureuse. Je désire, et je me rends compte que c’est saugrenue et naïf, mais je désire pouvoir être utile, j’aimerais un époux qui comprenne que je ne suis pas un ornement ou uniquement une mère pour ses futurs enfants…
J’aimerais me dire que je suis autant capable que vous, de diriger et de protéger. Que je peux soutenir et conseiller celui qui partagera ma vie. Seulement, comme je l’ai dit, je ne saurais m’y prendre. Je n’ai jamais eu… »

J’ai un léger sourire. « Après notre première rencontre, j’ai demandé à mon père la possibilité d’apprendre à me défendre, à me battre. C’est une des rares fois où il m’a opposé un non catégorique. » Ou peut-être même la seule. « Je sais bien que ce n’est pas la même chose. D’apprendre la stratégie et à gérer tout cela, et d’apprendre à se battre. Toutefois, je ne sais si… »

Je soupire.

« Je discuterais avec Père. Peut-être qu’en arguant que cela servirait à défendre notre ile, en son absence, que cela m’aidera plus tard… »

Je la regarde et esquisse un sourire. Ou peut-être demander davantage à Mère… Oui, non, peut-être pas…

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyJeu 7 Juil - 13:22

« Le Nord, en prenant l'envahisseur comme épouse, deviendra par la même le Roi des Sept Couronnes. C'est une position des plus confortables, même pour un Roi plutôt indépendant. Il possède déjà le royaume le plus vaste de Westeros. » Rhaenys est douée, prendre le Nord comme allié et beaucoup plus avantageux que Dorne. La réputation du Nord n'est plus à refaire, ce sont de fiers guerriers, sans doute la reine espère-t-elle par cette alliance que les contestataire y réfléchissent à deux fois avant de la contrer.

La princesse doute que cela arrête son père, le royaume et ses prédécesseurs ont déjà trop laissé de leurs terres à l'ennemi, il refusera au prix de sa vie s'il le fallait, de plier le genoux face à cette prétendue Reine des Sept couronnes et ses alliés Nordiens. Ce doit être déjà terrible à ses yeux de devoir partager la Néra avec cette envahisseuse. Sans aucun doute il cherchera à récupérer le territoire dans son entier dès qu'Hoare sera détruit.

La jeune lady s'excuse, Argella se contente de hocher la tête sans rien ajouter. Il est des sujets que les vassaux n'ont pas à discuter, encore moins une jeune lady, mais elle comprend ses inquiétudes. Elles ne sont pas différentes des siennes, envoyer des enfants au front n'aurait rien d'une partie de plaisir. Son père a commis une terrible erreur en emmenant la totalité de l'armée à la Néra, ou bien ne se sont-ils pas assez méfié du Bief. Les deux probablement.

Elle ne peut pas se contenter de mobiliser que des vétérans de guerre ou des vieux, il leur faut une force vigoureuse pour équilibrer un minimum les forces. Dans tous les cas, ils ne feront jamais l'affaire face aux soldats aguerris de Hoare, mais que peut-elle faire d'autre en attendant que Dorne réponde à son appel à l'aide ? S'ils répondent favorablement.

Ayana avoue qu'elle est éduquée comme une lady et non comme un garçon supposé prendre le flambeau à la mort de son père. Une éducation similaire à celle d'Argella, jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle souhaitait d'avantage ressemblait au prince que son père n'a pas eu la chance d'enfanter. De l'éducation d'une lady elle n'en a vu qu'une infime partie, par les Dieux que ce doit être ennuyant.

« Il est fort recommandé de donner des ordres certes, au moins pour assurer la défense, mais les batailles ne sont jamais prévisibles, c'est pourquoi il faut un esprit vif pour commander s'il est absent. Les femmes n'en sont pas plus dépourvus que les hommes. » Seul l'éducation diffère, si les femmes étaient éduqués comme les hommes, elles seraient sans doute tout aussi redoutable que leurs époux. Les doigts de la princesse tapotent sans discontinuer sur la table en bois, elle trouve ça fort dommage de brimer de la sorte une personnalité qui pourrait en valoir la peine.

« Vous me semblez vive et audacieuse lady Torth, imprudente aussi, un trait de caractère que vous pouvez encore rattraper en faisant d'avantage attention à ce qui vous entoure et les risques que vous encourrez. C'est probablement pour cette raison que votre père cherche à vous surprotégez, je ne vois pas d'autres raisons qui le pousserait à ne pas donner l'éducation que vous pourriez recevoir. Vous deviendrez la Dame d'une forteresse, par conséquent vous devez apprendre la diplomatie et celle-ci est aussi, voir autant, importante que la stratégie militaire. »

Ne sont-ce pas les mots de sa propre mère qu'elle prononce là ? Combien de fois a-t-elle essayé de la convaincre de s'intéresser d'avantage à la diplomatie qu'à l'art de la guerre auprès de son père ? Un nombre incalculable de fois. C'est outrageant de la voir prononcé ses mots qu'elle a tant hait auprès d'une autre lady. Ses doigts cessent alors de tapoter la table et elle boit une longue goulée de vin.

« Souhaiteriez-vous que je vous apprenne ? A vous battre ? Je peux convaincre votre mère de me laisser la charge de cette éducation à mes côtés, si vous n'avez pas peur de recevoir les coups d’œils médisant de la part des hommes. Quant à votre père, il me suffira de convaincre le mien pour qu'il fasse taire les protestations du votre. Ou vous serez officiellement ma dame de compagnie, officieusement je vous entraînerais. Je vous apprendrais non seulement à vous défendre, mais aussi la stratégie militaire, tout au moins quelques notions. Cela dit, ça devra attendre que l'ennemi se soit retiré de nos terres. »

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyMer 3 Aoû - 1:41

Je fronce légèrement les sourcils en la regardant.

« Mais… Ils ne le seront pas vraiment. Seigneurs des Sept Couronnes je veux dire. Nous ne… vous ne les reconnaîtrez pas en tant que tel, ils devront affronter nombre de royaumes, n’est-ce pas ? Il se met dans une position plutôt compliqué ainsi… Non ? »

Certes ils ont une armée redoutable et nombreuse, mais… Oh, je ne sais. Sans doute y a-t-il nombre de données qui m’échappent ou que je ne connais tout simplement point. Je suis loin d’être assez investie ou au courant de tout ce qui se passe entre les différents royaumes pour réellement me permettre de trop m’avancer. Et comme je n’ai nulle intention de passer pour une idiote aux yeux de la princesse… Enfin, pas davantage que jusqu’à présent si je le puis…
Ce qui n’est pas une mince affaire. J’ai beau essayer de connaître et de comprendre tout cela, la situation actuelle est tellement complexe que je m’y perds un peu. En même temps, je ne suis guère aidée, sur mon ile, aussi loin de tout dans tous les sens du terme. Et peut-être Mère a-t-elle raison, peut-être n’ai-je point à tant me soucier de tout ceci, ou pas autant que d’autres, fort heureusement il est vrai.

Et comme si ce n’était pas assez, je parviens à énerver la princesse Durrandon. Même si je ne peux m’empêcher de penser que c’est bien elle qui a posé la question et qui a voulu savoir. Tout comme c’est elle qui a mentionné les jeunes enfants. Mais elle a raison. Je ne souhaitais pas non plus remettre son jugement en doute, loin de là, je n’ai ni autant d’expériences, ni autant de responsabilités qu’elle. Et Père m’a suffisamment répété que le roi Durrandon était un grand roi et que la loyauté n’avait pas de prix. Et cela vaut pour sa fille. De mon point de vue en tout cas.

Et si j’essaie de me montrer assurée et convaincue, le résultat n’est guère probant. Il y a tant de choses que j’ignore. Ne pas savoir me défendre, me battre même, en est une. Mais toute cette éducation qu’a eu Olyvar, qu’est parvenue à avoir la princesse au final, j’en suis bien loin. Même si cela me déplait, je dois me contenter d’accepter de n’être qu’une future épouse docile et bien éduquée… Suis-je docile ? Oh, oui, je saurais l’être. Point longtemps, et certainement pas en étant heureuse, mais… Il faut bien que je fasse honneur à mon nom, je ne peux donc me permettre de stupides fantaisies et autres absurdes rebellions. Même si l’envie est terriblement grande parfois. Même si l’envie dépasse parfois la raison…
Je souris doucement à la princesse.

« Oh cela je le sais fort bien. Aucune femme m’entourant n’est sotte, loin de là. Nous n’avons simplement pas les mêmes réflexes que les hommes, n’ayant point reçu la même éducation et les mêmes apprentissages. »

Et mise à part dans de rares cas, cela n’est pas prêt de changer. Je me mords l’intérieur des joues alors que ses doigts ne cessent de pianoter sur la table. Je parle trop ? Je dois sans doute l’ennuyer. Ou l’énerver. Et je serais bien incapable de dire quelle solution me déplait le plus. Je la fixe une seconde, avant de baisser les yeux quand elle parle de mon audace et de mon imprudence. Imprudente moi ? Non, j’ai toujours pris garde… Serait-ce là la raison de Père ? C’est plausible… et possible oui. Je la regarde à nouveau, l’air un peu penaud. Je sais être diplomate lorsque l’envie, ou plutôt le besoin, m’en prend. La dame d’une forteresse. Sourire et être charmante, je savais faire. Tout comme je pouvais être raffinée et avoir de la conversation. N’était-ce pas là le principal ? Ce que l’on attendait d’une Lady ? Que cela me plaise ou non ?

« Ou peut-être pense-t-il que certaines choses ne font pas partie de l’éducation d’une jeune femme. Ce serait possible. Non ? Même s’il est vrai qu’il se montre souvent fort protecteur à mon égard.
Et j’apprends la diplomatie, c’est un art que j’espère un jour maîtriser, même s’il est vrai que pour le moment, je suis peut-être encore un peu… démonstrative. Mère dit que mes émotions sont souvent trop visibles, si bien que j’essaie de les maîtriser davantage. »


Et j’y arrive bien mieux. Même si ce n’est pas toujours le cas. Mais petit à petit, je parviens à me montrer plus sage et responsable. Mais dans l’immédiat, je suis un livre ouvert. Et je ne risque guère d’être sage ou même responsable. Pas alors que je la fixe, les yeux écarquillés. Un lent sourire vient éclairer mon visage alors que les paroles atteignent petit à petit mon cerveau et que je comprends qu’elle ne plaisante nullement. Je réfléchis tout en parlant, ne parvenant pas à me défaire de ce sourire.

« Apprendre, à vos côtés, pour de vrai ? Vous feriez cela ? Pour… moi ? Même si je ne suis personne ? » Je reprends ma respiration. « Pardonnez-moi. Je veux dire… Ma mère serait ravie et honorée si sa fille devenait Dame de compagnie de votre Altesse. Ce serait un immense honneur pour nous. Pour moi. Et non, je ne crains nullement les remarques des autres, si cela me permet d’être à vos côtés et de découvrir tout cela, je n’en ai cure. Père ne saurait refuser. Je… J’en serais réellement heureuse Majesté ! »

Elle ne plaisante pas, n’est-ce pas ? Même si ce n’est de suite, je deviendrais sa Dame de compagnie ? Et elle m’apprendra ? Je cligne des yeux, avant de baisser le regard en me rendant compte que je la fixe depuis tout à l’heure. Et j’irai avec elle ? A Accalmie ? Dans la capitale ? Loin d’ici ?... Oh… Loin de ma famille et de mon ile… Mon sourire se fane un peu alors que je bois une gorgée de vin. Mais peu importe. Je serais aux côtés de la princesse Argella, cela vaut bien quelques sacrifices.

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptySam 27 Aoû - 10:45

La princesse ne sous-estime pas ses ennemis actuels et à venir et il ne fait aucun doute que Peyredragon les prendra pour cible lorsqu'ils en auront terminé avec le Conflans. Vu l'affront que leur a fait son père en renvoyant un émissaire avec des mains tranchées. Cela dit, ils en ont fait autant en proposant un bâtard pas même légitimé prince, ce que la reine Rhaenys a fait entre-temps.

« Ils sont plus d'un à convoiter ce qu'ils ne peuvent posséder, ou que l'on peut convaincre en faisant miroiter de belles choses. Père jugera ce qu'il sera bon de faire le moment venu. » Qui sait s'il ne s'alliera pas à Peyredragon, puisque même Dorne l'est. Ils ont un ennemi commun, peut-être cela suffira-t-il à leur faire gagner du temps pour déterminer de ce qu'ils feront si le dragon leur déclare la guerre. Argella n'imagine pas instant qu'il puisse s'allier au Conflans contre l'envahisseur, à ce stade Peyredragon comme Conflans sont des envahisseurs à prétendre le pouvoir sur tous les royaumes.

L'inquiétude se lit sur le joli minois de la lady, elle ne s'inquiète pas seulement pour son petit frère qui n'a rien à craindre, mais pour tous les enfants du royaume convoqué par le ban de guerre. C'est le rôle d'Argella de faire ce qui est nécessaire pour la survie de son pays, que cela lui plaise ou non, à elle, comme aux nobles et à la populace. C'est ainsi, ou elle devrait donner les clés du royaume à son ennemi. Hors, l'orage ne tombe jamais sans combattre.

Elle n'a pas la prétention de changer l'éducation des femmes dans son pays, comme celui des autres. Argella est l'une des rares femmes de Westeros a avoir reçu une éducation en dehors des normes, parce qu'elle s'est battue pour l'obtenir et son père n'y a pas été insensible. Si ça n'avait pas été le cas, la princesse aurait reçu la même et stricte, autant qu'ennuyeuse, éducation du commun des mortels, à quelques exceptions près.

« Les hommes pensent que nous sommes en sucre, mais nous sommes tous et toutes conçu dans le même moule de chair et de sang. C'est leur rôle de protéger les femmes et les enfants et ce qu'importe leur rang, un père demandera toujours à son premier né de veiller sur sa famille, c'est ancestral. Votre père pense vous protéger. A dire vrai, je pense que ça dépend des personnalités, certaines sont plus résistantes que d'autres. »

Le sourire de lady Torth est criant de vérité, elle n'attend que ça, pouvoir quitter ce carcan de protection instillé par son père, laisser parler sa personnalité débordante. « Vous n'êtes pas personne, vous êtes une lady destinée à devenir Dame et même une fermière représente quelqu'un. Vous êtes tous les rouages du royaume, sans vous, nous ne serions que désolation et c'est entre les mains de votre Roi que vous avez confié votre sécurité, lui-même ne serait rien sans son peuple. Chacun est indispensable a l'autre. »

« Je m'entretiendrais avec vos parents demain, je peux les convaincre, mais je ne leur cacherais rien concernant l'éducation que vous recevrez à mes côtés. Une fois leur accord obtenu, je vous ferais savoir quand vous pourrez prendre vos quartiers à la capitale. Tant que le royaume est menacé vous êtes dans une relative sécurité sur cette île. »


HRP:

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyLun 12 Sep - 19:57

Je hoche la tête à ses paroles, tout en me demandant, quand même, jusqu’où tout ceci va aller. La guerre contre le Conflans est déjà actée, je sais bien, et vu le nombre de ses soldats, heureusement que le Nord et Peyredragon l’occupent plus loin aussi… Mais, et après ? Si nous gagnons et écrasons cet ennemi ? Peyredragon et le Nord seront-ils à leur tour à notre porte ? Tout ceci est bien loin, et quoique je puisse faire ou penser de toute manière, cela ne servirait à rien. D’autant plus que je n’y connais absolument rien et que tout ceci me parait à la fois terriblement flou, incompréhensible, terrifiant et lointain.

J’aurais déjà du mal à envisager les diverses possibilités en temps normal, mais là je sens en plus la fatigue s’installer alors que les efforts de mes escapades se font sentir et que l’adrénaline et la joie d’avoir rencontré la princesse retombent petit à petit.
Oh, je suis toujours aussi heureuse de l’avoir vu. Encore davantage de lui avoir parlé. D’autant plus maintenant que nous abordons des sujets plus personnels, me concernant, moi et mon éducation. J’acquiesce à nouveau quand elle reprend concernant les rôles et croyances de chacun. Oui, il ne pense qu’à me protéger. Alors même que mon petit frère est au front en train de se battre. Oh, je n’ai pas envie de combattre réellement, je suis bien trop effrayée pour cela. Pour autant, je ne trouve pas cela… logique.
Et nous ne parlons pas seulement des implications et opinions. Non, c’est davantage que cela. Elle me propose de la rejoindre. Elle me propose d’être à ses côtés. D’apprendre avec elle, d’être sa dame de compagnie, de découvrir tant de choses que je ne connais pas car je suis née fille. Et dire que j’en suis enchantée est un euphémisme. J’ai un sourire plus que ravi même si je retiens un bâillement. Par les Sept, il ne manquerait plus que je l’offense de la sorte. Rien qu’à la pensée qu’elle pense que je puisse m’ennuyer, je sens mes joues rougir. Rougissement qui s’accentue à sa réponse.

« Oui, il est vrai que nul n’est négligeable, ce n’est pas réellement ce que j’ai voulu dire. C’est simplement que devenir votre dame de compagnie, apprendre de vous, c’est… C’est merveilleux.  
Je comprends. J’attendrais. »


Et cette fois-ci, je n’arrive pas à retenir le bâillement. Je plaque une main devant ma bouche, devenant rouge pivoine.

« Pardonnez-moi Majesté. Je suis désolée, je… »

Je baisse la tête, me perdant dans la contemplation de mes mains croisées devant moi.
Désolée ou non, il n’en reste pas moins vrai que je commence à piquer du nez. Toujours cramoisie, je relève un peu la tête.

« Si vous voulez bien m’excuser, je crois que je devrais… vous laisser avant de me ridiculiser encore davantage. »

Je n’attends qu’un mot ou signe de sa part pour me lever et rejoindre ma chambre. Ou fuir sans doute dans celle-ci…


HJ:

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MessageSujet: Re: Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé]   Pour tout cerf, cela commence par une biche [Tour III - Terminé] EmptyMer 28 Sep - 20:56

Argella est terriblement inquiète concernant l'avenir du royaume, mais elle n'a guère l'opportunité de pouvoir en discuter avec son père. Il est trop loin, puis il a autre chose à faire que d'écouter sa fille pendant qu'il prépare la prochaine offensive contre Le Noir. Le Roi dans la Néra, c'est à Argella d'assurer la défense de l'Orage attaqué par le fils du Noir. C'est pas une mince affaire.

La jeune lady Torth fait preuve d'enthousiasme a l'idée de devenir sa dame de compagnie et plus. Ça ne plaira pas à tout le monde, voir à personne, mais tant pis. Ça finira peut-être par calmer le caractère intrépide de la jeune fille, lorsqu'elle comprendra les risques qu'elle prend chaque fois qu'elle sort sans bonne escorte. Quoi qu'il en soit, Ayana Torth finira par devenir une bonne épouse, capable de défendre son fief.

Un bâillement finit par saisir la jeune lady qui s'en excuse platement, qui n'ont pas lieu d'être. Argella est également fatiguée, sauf qu'elle a encore beaucoup de choses à mettre en place avant de pouvoir s'assoupir dans la chambre qui lui a été réservée à l'étage. « Allez donc vous reposer lady Torth. Nous allons partager la même chambre, le fait est que nous ignorions que vous vous joindrez à nous. Je tâcherai de faire le moins de bruits possible lorsque j'irai moi-même m'endormir. »  Argella imagine assez bien qu'Ayana ne souhaitera pas partager la nuit avec un des gardes de la Princesse, c'est qu'ils ronflent les bougres. Quant à sa réputation, elle doit rester intact, que dirait-on si la Princesse avait laissé la jeune fille dormir en compagnie d'hommes.

Un de ses gardes se présente de lui-même à leur table pour accompagner Ayana à sa chambre. A peine fut-elle partie que Gawen prend place à la table et qu'ils recommencent à mettre en place le plan visant à défendre le royaume au vu de l'invasion.

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