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 Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 18 Fév - 22:14

Jehan... Son souvenir ne pouvait s'empêcher de revenir me hanter, depuis le début de cette cérémonie. Et nous étions à Winterfell. Comment me sentirais-je, lorsque ce sera mon fils, et aux Eyrié ? Mon fils, se marier. Il allait bien falloir que je me fasse à l'idée. Et pour l'instant, que je cesse de m'entêter de cela. Ce n'était nullement le moment. Mais voir deux jeunes gens se marier ne jouait pas en ma faveur, encore moi un jeune homme que j'avais connu enfant, courant dans les couloirs des Eyrié. Lyman avait bien grandit. Comme Ronnel. Il était devenu un beau jeune homme, et surtout, semblait particulièrement heureux avec sa Dame. Tant mieux. Je me souviens donc moi même de l'état d'émulation dans lequel je me trouvais, au bras de Jehan... Tombée folle de lui dès les premiers jours. Lui aussi. Ces sourires, ces rires, ces moments de pur bonheur étaient bien vite partis en fumée... J'en avais profité des années, mais aujourd'hui, lorsque je regardais derrière moi, je voyais dix fois plus les dernières années, ternes, teintées de méfiance, plutôt que tout ce que nous avions pu partager jeunes, amoureux. J'avais bien profité de la vie, cela était certain, peu importe la fin de l'histoire. Elle avait été heureuse, lumineuse, à un moment donné. Mon existence n'avait été de toute manière qu'un enchaînement de chutes, ponctués de sursauts pendant lesquels j'avais pu brièvement profiter de la vie.

Je reste un instant ainsi, dans mes pensées, regardant la foule et les couples qui se forment rapidement pour le début de la danse. Puis un soupir, et je me détourne, bien décidée à faire bonne figure. A peine le temps de faire quelques pas, que je distingue Lord Rougefort, qui s'avance vers moi. Je ne cherche pas à esquiver, et il me propose rapidement sa compagnie pour cette première danse. J'accepte, de la manière la plus formelle possible, alors qu'Aymeric m'entraine sur la piste. Les occasions pour danser m'ont manqué, ces dernières années. Peu de réjouissances. Néanmoins, je retrouve bien vite l'habitude, comme si je passais toutes mes journées à faire cela. Ca avait été à peu près le cas, à une époque. Le regard d'Aymeric tente d'accrocher le mien, et je tente de m'y plonger, mais j'ai fâcheusement tendance à aller me perdre derrière son épaule, loin, bien plus loin que les murs de Winterfell... Je fais pour autant bonne impression à l'homme, autant que possible.

Il s'incline respectueusement, à la fin de la danse, et nous repartons de notre côté. Je vais finir ma coupe, et vois cette fois Torrhen qui se dirige vers moi. J'esquisse un sourire.

« Avec grand plaisir, Sire. M'est il seulement possible de décliner telle invitation, de la part d'un hôte aussi incomparable que vous l'êtes »

Je prends avec grâce le bras qu'il m'offre, le laissant me guider parmi la foule.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyVen 19 Fév - 15:46

L'attrait d'aller me saoûler en compagnie de ma noblesse est fort, j'entends leurs rires, leurs plaisanteries de plus ou moins bon goût, leurs efforts pour danser, pour ne pas mésestimer dame leur épouse ou encore pour soutirer quelque sourire aux jeunes nordiennes présentes dans l'assemblée. Je ne doute pas une seule seconde que la Reine que je viens de laisser ne trouvera foule de nobliaux pour venir lui tenir compagnie, pour tenter de la séduire ou de s'attirer ses bonnes grâces. Bon courage à eux. Jordane Lannister n'est pas vraiment femme à se laisser manoeuvrer de quelque manière que ce soit. Par quiconque, d'ailleurs. Je me demandais d'ailleurs, comment les choses se passaient au sein de sa famille quand elle devait donner de la voix. Sans doute cela n'arrivait-il jamais. Si Lyman Lannister était un jeune homme courageux et quelque peu impertinent, je l'imaginais très aisément se ratatiner sous le regard d'acier de sa génitrice. Cette femme était d'une trempe particulière. Sans doute avait-il fallu cela pour s'élever au rang de réelle souveraine du Roc, alors que son conjoint n'en portait que le titre, selon la rumeur. Je la laissais donc un temps pour me diriger vers la souveraine du Val ; il me semblait assez évident que nous aurions tout le loisir de parler, de discuter, à mesure de la soirée et de l'avancement du banquet. Je me rapprochais donc de Sharra Arryn, déjà invitée par un de ses grands et costauds chevaliers du Val. Il est massif, celui-là. Il a un torse de bûcheron sous ses cuirs aux couleurs de la maison que je reconnaissais comme celle de Rougefort, des types connus jusque dans notre Nord lointain pour leur participation aux guerres du Val.


La souveraine termine la coupe d'alcool qu'elle avait entamée, probablement de l'hydromel ou une boisson analogue. La belle sourit, je la sens déjà consentante à ma proposition de quelques pas de danse. Sharra acquiesce puis me dit qu'il n'est pas possible de refuser ce genre d'invitation. Elle me flatte, j'en ai bien conscience. Mon sourire s'accroit alors que nos pas fendent la foule alentours. Sharra Arryn était une femme à nulle autre pareille ; je comprenais parfaitement qu'elle et Jordane Lannister se soient ouvertes à quelque amitié alors qu'elles étaient du même moule ; les reines les plus fortes, sans aucun doute les plus séduisantes mais aussi les meilleures calculatrices de tout Westeros.



| Cessez donc de ma flatter ma Dame, vous savez aussi bien que moi que je ne suis pour rien dans tout ce qu'il s'est préparé pour ce soir. |


Je me saisis de la main droite de Sharra que je prends délicatement dans la mienne, tandis que ma main gauche vient chercher son bassin. Mais un ou deux centimètres plus loin qu'avec la Lannister, qui aurait très probablement pris cette proximité accrue comme un affront terrible là où la Reine du Val ne s'en formaliserait plus. Je n'avais pourtant pas franchi les limites de la bienséance ; tout juste pouvait on attribuer cette proximité que j'imposais à la danse, somme toute toujours bienséante, à ma consommation rapide et intense de spiritueux. Je fixais du regard Sharra, qui était tout comme la Lionne plus aisée que moi à ce genre d'exercice. Je lui offre un mince sourire de connivence, les yeux dans les yeux.


| Vous aurais-je volée à un ami, ou plus encore ? Cet homme ne vous lâche pas des yeux et je crains de n'avoir froissé son instinct de territorialité. Serait-ce pire si j'avançais plus encore ma main vers vos reins, ma dame ? |


Bon, ok, là c'était l'alcool qui parlait.


Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




Spoiler:

Torrhen Braenaryon
Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyVen 19 Fév - 17:21

J'avais eu vite fait de m'échapper des bras du Valois, une fois la danse finie, sans pour autant manquer de politesse et de courtoisie. Je passais ma vie entière à offrir sourires sur sourires au trois quart des nobliaux que comptait le Val, encore plus depuis que j'étais veuve. Toutes les mains libres se bousculaient pour m'aborder, me flatter, me courtiser à longueur de journée... Oh, qu'est-ce que j'avais envie de les envoyer paître définitivement... Je prenais sur moi en permanence pour continuer à supporter leurs ronds de jambes, alors que je ne me sentais plus du tout l'âge ni l'esprit pour les beaux jeux de cour. Il faudrait que je me marie, pour faire cesser tout cela, mais j'avais pour l'instant affaires et mariages plus importants à traiter que le mien. Pourtant, je joue le jeu avec le Lord. Je ne sais si je préfère sa présence à lui ou celle des autres... Après tout, il est le témoignage de mes écarts, et semble aujourd'hui bien décidé à tenter sa chance. Comme tous les autres. Comment pourrais-je l'en blâmer ? Je peux cependant ne pas lui accorder plus de temps ni d'attention que le strict minimum nécessaire, sans pour autant me montrer impolie. Je me doute, quoi qu'il en soit, que dès que j'aurai quitté un homme, un autre ne tardera guère à venir me trouver. J'en ai l'habitude. Je me laisse glisser, n'ayant d'autre choix ce soir que de me prêter au jeu. J'aimais tellement les fêtes, les bals, fut une époque... Aujourd'hui, je ne souris et ne danse plus par devoir qu'autre chose, arrivant bien peu à me distraire.

Je bois, finissant ma coupe que je n'avais pas totalement vidée tout à l'heure. Torrhen Stark me propose son bras. Voilà qui me changera de mes valois qui n'allaient de toute manière pas manquer de recommencer à me tourner autour toute la soirée dès que le souverain du Nord serait reparti vers une autre. Il sourit, saisissant ma main, plaçant son corps à une distance à peine plus proche du mien que ce qu'exigerait la bienséance. Je ne m'y oppose pas le moins du monde, me contentant de me couler dans le rythme de la danse et de ses pas, tout naturellement. Plongeant mon regard dans le sien, j'esquisse un sourire amusé à ses propos. Je lui réponds, doucement.

« Je crains qu'alors, vous ne le fassiez exploser de jalousie, Sire. Oubliez le donc, il a déjà eu droit à ma compagnie il y a quelques instants. La plupart des valois semblent étonnement très possessifs avec moi, ces deux dernières années, il est temps qu'ils apprennent un peu à me partager, n'est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyDim 21 Fév - 17:00

« Et si je vous affirmais que c’était le cas ? Auriez-vous à cœur de douter de mes paroles ? »

Le ton galant était de mise dans ce badinage somme toute banal au vu des circonstances. Bien éduqué et de belle mise, Bowen savait trousser l’art de la conversation courtoise avec aisance, même si sa discrétion naturelle l’empêchait généralement de le faire trop envers les femmes qu’il ne connaissait guère. Alors certes, Maedalyn Cerwyn et lui n’étaient pas réellement proches, mais ils allaient le devenir. Autant tenter de ne pas paraître trop rustre et montrer que le Poing du Nord savait être, de temps en temps, autre chose qu’un ours mal léché un peu taiseux.

D’une main habile, le jeune homme menait la danse, prenant garde cependant à mettre une distance suffisante aux yeux de la bienséance entre eux et de ne point se hasarder à des figures qui les rendraient trop proches : ces dernières étaient réservées aux couples mariés, et encore, dans le rugueux Nord, il était rare de voir de telles manifestations en public, même si elles devenaient plus nombreuses à mesure que l’alcool remplissait les coupes. Sa partenaire semblait assez peu à l’aise dans ses bras, aussi il ralentit un peu l’allure, se contenant de mouvements simples et ne demandant pas une grande proximité entre les danseurs, privilégiant les pas de côtés et autres arabesques guère savantes, s’aventurant régulièrement à la faire tourner avec légèreté. Plus que son propre plaisir, le garçon cherchait souvent à faire apprécier la danse aux dames qu’il invitait, conscient qu’en tant que mâle, il avait bien d’autres moyens de se délasser, alors que les réceptions de ce genre constituaient pour ces dernières l’une des rares occasions de se montrer à leur avantage en public.

En récompense, il sentit finalement Lady Cerwyn se détendre un peu, et un très mince sourire apparut sur son visage bourru, tandis qu’il profitait de l’occasion pour suivre davantage le rythme des instruments et accélérer leur valse. Sa question ne manqua pas de l’amuser. Oui, en effet, il n’avait pas vraiment appris ce genre de tour en portant les armes de son roi… Quand bien même passer par toutes les cours du Nord avait eu l’avantage de lui fournir un entraînement conséquent quand certaines femmes voulaient bien de lui comme cavalier. Profitant d’un changement dans la mélodie qui résonnait dans la salle, il approcha légèrement leurs corps pour lui souffler à l’oreille :

« On ne peut rien vous cacher. »

Nouvel éloignement, tourner, rapprochement :

« Ma mère, oui. C’était une excellente danseuse… Les habitudes sudières ont eu quelques survivances chez elle. »

Mais alors que leur valse ressemblait enfin à quelque chose de presque harmonieux, la fine mouche vint poser la question qu’il ne fallait pas, et Bowen se mordit l’intérieur de la lèvre un bref instant. Que devait-il répondre ? Se jouait-elle de lui en lançant innocemment une interrogation à laquelle elle avait déjà la réponse ? La chose était fort possible, comme un test du futur époux. Aussi le Glover hésita, continuant à la faire danser sans répondre. Finalement, il décida de couper la poire en deux, et de répondre sincèrement, sans aborder le point qui le démangeait tout de même en arrière-plan :

« D’abord, parce que je n’ai jamais eu l’honneur de vous inviter, quand je passais par les terres de votre père avec le roi. Et qu’après notre récente conversation, j’avais envie de réparer cela. »

En cela, il disait la vérité. Adolescent, le garçon qu’il était avait toujours regretté d’être laissé de côté par certaines jolies femmes qui préféraient les hommes plus mûrs accompagnant Torrhen Stark… Quand ces dernières ne se pâmaient pas pour une danse avec le souverain nordien. Il avait beau être discret et respectueux, parfois, cela ne l’empêchait pas d’éprouver une certaine déception ou une pointe de jalousie en voyant d’autres que lui récolter toute l’attention. Au fond, il restait un homme comme les autres, malgré son vernis de bonnes manières.

« Et ensuite… Parce qu’au vu du futur qui s’annonce, il m’a paru important d’avoir, l’espace de quelques instants, l’audace de vous plaire un peu. »

Ses yeux bleus se plongèrent dans ceux de la jeune femme, et tandis que les dernières notes de ce morceau résonnaient, il demanda doucement :

« Votre père ne vous a donc point prévenu par corbeau ? Non, apparemment pas, je gage. »

La musique s’arrêta, et il relâcha son emprise, tout en gardant sa main emprisonnée dans la sienne. Il la porta à son visage, y apposant un baisemain.

« Vous devriez le contacter sans attendre. Il… a beaucoup de choses à vous dire. »

Le jeune homme fit une pause, puis releva la tête et alors qu’ils sortaient tous les deux de la piste, il hésita une nouvelle fois. Une fois retournés vers les travées, il lui fit face pour prendre congé… Mais pris d’une brusque poussée de courage, il lui glissa, alors qu’il lâchait enfin sa main :

« Sur les conseils et avec la bénédiction du roi Torrhen Stark, j’ai demandé votre main au seigneur votre père.

Il a consenti à cette union. »

Voilà. Il l’avait dit. C’était sans doute maladroit de sa part de le dire ainsi, en chuchotant, au milieu d’un autre mariage. Mais la voir dans l’ignorance plus longtemps, jouer ce jeu qui le fatiguait était au-dessus de ses forces. Alors il avait été honnête. Et un poids venait de s’ôter de ses épaules.

« Je me doute que … vous allez avoir besoin de temps pour digérer ce que je viens de vous dire… Et que je dois être la dernière personne que vous avez à présent envie de voir. Je le comprends. Avec votre permission, je vais vous laisser et inviter l’une de mes cousines à danser avant qu’elle ne parte dans l’Ouest.

Je… Profitez-bien de cette soirée, Lady Cerwyn. Et… Sachez juste que j’ai beaucoup apprécié de vous avoir invitée. »


Sur ces paroles, il la salua et s’en fut, contournant la piste de danse pour s’approcher de l’endroit où siégeaient les proches parents des mariés. Voyant Théa Karstark au bras de son frère, il s’approcha de la jeune Lynara et, après s’être incliné devant elle, lui tendit sa main en déclarant :

« M’accorderiez-vous cette danse, ma dame ? »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyLun 22 Fév - 0:11

La danse n’était pas forcément l’un de mes passe-temps favori. J’y préférais de loin la lecture et la musique. D’ailleurs, l’air sur lequel nous dansions était à mon goût et j’estimais être exigence en la matière. J’étais maintenant assez détendue pour pouvoir apprécier la musique qui pénétrait enfin mes oreilles. Jusqu’ici, je n’avais entendu que la voix de Sir Glover. J’avais osé lui demander s’il se languissait déjà de me revoir pour m’inviter à danser aussi promptement. Sans surprise aucune, il me répondit par l’affirmative et pourtant, sa réponse ne me convainquait pas. Oui, je doutais de sa parole à ce moment-là. Le ton galant sur lequel il me répondit ne fit que confirmer mes doutes. Je répondis néanmoins par un sourire de circonstance me gardant bien de donner mon avis. Plus tard, entre deux pas de côté, il me confirma que c’était bien sa mère qui lui avait appris à danser. Un timide sourire se montra sur mon visage. Je remarquai que Bowen Glover ne tentait aucun rapprochement physique, ce qui avait comme effet de me détendre quelque peu.

De nature curieuse, je voulais connaître les projets de Sire Glover. Que voulait-il exactement en m’invitant à danser ? Que voulait-il me dire ? A ce moment  précis j’aurais aimé pouvoir lire dans les pensées de mon partenaire. Savoir ce qu’il me cachait, ce qu’il voulait m’annoncer. J’en étais de plus en plus convaincue, Bowen Glover avait quelque chose à me dire. Alors que je lui demandais ce qui me valait l’honneur de partager une danse avec lui, il me répondit d’abord une tirade d’une normalité déconcertante. Faisant référence au passé, à ses venues à Castel-Cerwyn, à ses plausibles actes manqués. Je n’en cru mot, et pourtant ils me flattèrent un peu, m’avouais-je. Il semblait sincère, mais la plupart des hommes usait de mensonge pour arriver à leur fin. Pourquoi Bowen Glover dérogerait à la règle ? Ne voyant aucune réaction de ma part – ou peut-être une sorte d’incompréhension totale, il continua ses explications.

Le futur qui s’annonce ? L’audace de me plaire ?

Les mots de Lord Glover résonnèrent dans ma tête. Je savais que le choix des mots qu’il avait employé n’était pas anodin. Je fis de suite le rapprochement, mais refusa de réaliser ce qu’il était en train d’essayer de me faire comprendre. Je fronçai les sourcils, bien malgré moi. Au diable la bienséance, bon sang qu’était-il en train de m’annoncer ? Ses yeux étant plongés dans les miens, je maintenais mon regard dans le sien. Essayant de déceler la finalité de ses propos.

Mon père ? M’avoir prévenue ?

Mon  esprit s’embrouilla soudainement. De quel évènement mon père aurait-il dû me prévenir ? Et pourquoi n’étais-je informée de rien ces derniers temps ? Mon père n’avait pas jugé bon de me prévenir de ses blessures, ni de son retour à Castel-Cerwyn. Qu’arrivait-il à mon père d’habitude si prévenant ? Sire Glover m’invita à me rapprocher de mon père afin d’obtenir de plus amples précisions.

« Je n’y manquerai pas, en effet »

Cependant ma propre réponse ne me satisfaisait pas. Allais-je pouvoir attendre de recevoir un corbeau de mon père ? Définitivement, non. Il fallait que je sache, immédiatement, à l’instant même. Ma main toujours dans la sienne, nous nous éloignâmes du centre de la piste.

« Sir Glover… puis-je compter sur vous pour m’indiquer clairement ce que vous tentez de m’expliquer ?»

Bowen Glover lâcha alors ma main tout en s’apprêtant à me céder, enfin, la réponse que j’attendais. Eloignés de la foule environnante mais tout de même entourés de convives, j’écoutais attentivement ce qu’il allait m’avouer.

Immobile et, impassible, je sentis mon cœur s’emballer et mon estomac se nouer. Et pourtant, la stupeur sur mon visage ne tarda sûrement pas à s’afficher. Il avait demandé ma main. La nouvelle me stupéfia et je compris alors le silence de mon père. Voilà pourquoi aucune nouvelle de mon père ne me parvenait, il négociait depuis Castel-Cerwyn dans le plus grand secret. Et voilà. Le moment que je redoutais tant fut arrivé. Une nouvelle tombée sur moi avec fracas. Il me semblait pourtant le vivre mieux que prévu. J’avais de nombreuses fois imaginé le jour où j’allais apprendre mes épousailles. J’avais alors pensé que ce serait mon père qui m’annoncerait la nouvelle et que j’aurais pu crier et refuser à ma guise ce qui ne serait autre qu’un ordre non négociable, une décision indiscutable. Pourtant aujourd’hui, je ne pu me laisser à mes foudres intérieures. La foule, les invités, mes yeux valsèrent à leur tour sur le monde qui nous entourait… Je pris sur moi, comme je le faisais la plupart du temps et revenant à la réalité je relevai mon visage pour plonger mon regard paniqué dans celui de Bowen Glover.

«  Vous… voulez m’épouser ? » répondis-je hachuré. Oui, c’était laborieux à dire, et encore plus difficile à réaliser. Il supposa sur mes pensées et mes émotions. La dernière personne que je voulais voir ? Je n’en savais rien, j’étais sous le choc de la nouvelle et j’avais bien du mal à définir ce que je ressentais et ce que je désirais à ce moment. Lorsqu’il me demanda la permission de se retirer, je hochai favorablement ma tête. Avant de me quitter il précisa avoir apprécié l’instant. Je ne répondis rien, Sir Glover s’éloigna et je restai un instant immobile, l’observant se présenter devant sa cousine.

Le temps d’une danse s’écoula, ce qui me permit de réfléchir… bien que je n’avais pas de réponse à donner à Lord Glover. Le roi du Nord, mon père et lui s’en étaient chargés à ma place. Qu’allais-je faire ? Saisir une monture et partir loin ? Retourner à Castel-Cerwyn pour négocier ce qui n’était pas négociable ? Je me surpris à soupirer. Toutes ces idées étaient mauvaises et ne mèneraient à rien. J’observais Lord Glover au loin. Je n’avais rien à lui reprocher. Il avait été délicat, courtois et j’avais ressenti sa volonté de ne pas me brusquer. Soutenant mon regard sur lui, je remarquais qu’il n’était pas déplaisant. Ce dernier argument était un point favorable pour lui. Ou pour moi. Il m’avait semblé bourru au premier abord. Ses cheveux noirs ondulés encadraient un visage aux angles accusés. Un grand front et des sourcils bruns dominaient des yeux clairs. Son nez était droit et fin. J’avouais même qu’il était bel homme. Je pouvais me faire à l’idée d’un mariage avec un homme d’un certain âge, en particulier s’il était aimable et généreux. Mais épouser un guerrier viril et courageux, qui pouvait se révéler aussi agressif et cruel… Bowen Glover avait des airs de grand seigneur, mais ce portrait semblait bien trop beau pour être vrai…

Alors qu’il sortait de la piste de danse je m’avança vers lui. Il me suivit alors, comprenant  que je voulais qu’il vienne à moi. La conversation que nous allions avoir se devait d’être privée. Maintenant à l’extérieur, respirer l’air m’apaisai, mais qu’un instant seulement. Combattant la peur que les mots que j’allais prononcer engendreraient, je pris une longue respiration avant de prendre la parole.

« J’ignore les raisons qui ont fait que vous ayez projeté de m’épouser, Sire Glover… Néanmoins il me serait agréable de les entendre. Qu’est-ce donc… ma grâce, ma perspicacité ou ma dot ? »

Je ne pu m’empêcher de montrer à Lord Glover mon désaveux, j’avais employé un ton neutre, teinté sur la fin de ma phrase d’une certaine ironie. Nous autres les femmes n’étions rien d’autre qu’une marchandise accompagné de son pesant d’or.

« Pour autant, le choix de mon époux ne me revient pas, me semble-t-il… » Je soupirais plus pacifiquement cette fois-ci. Regardant à nouveau Lord Glover.

« Une date a-t-elle été établie… un lieu ? » Je menais cela comme une affaire comme une autre, avec toute la distance possible, essayant de m’en détacher plus que de raison. Et pourtant, je discutais de cela la mort dans l’âme. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer. Je me sentais vendue, reléguée à du bétail dont on disposait à sa guise, que l’on marchandait, même. La situation m’échappait… J’allais me réveiller de ce cauchemar.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMar 23 Fév - 20:58

Difficile de ne pas rire à la répartie de Nelya mais j'arrive à me contenter d'un sourire amusé qu'elle doit être la seule à réellement comprendre.

"Et bien, gageons que vous apprécierez de me tenir compagnie encore quelques temps avant d'être définitivement lassée. Comme ça, je serais sûr de vous laisser un souvenir qui ne soit pas trop désagréable."

Je me fends tout de même d'un clin d'œil discret avant de reporter mon attention sur la jeune donzelle qu'elle arrive à faire rougir sans trop de problème. Il est vrai que l'exercice est facile et manque de saveur alors j'avoue qu'aller danser avec Nelya ne peut qu'être plus amusant. Mon sourire se fait plus large à sa réponse et je souffle, non sans malice.

"Heureux de voir que vous divertissez plus que vous ne l'auriez cru. Le contraire aurait été dommage tout de même."

Je retrouve moi aussi un semblant de sérieux. Pas trop. Après tout, nous sommes là pour nous amuser non ? Autant donner l'impression que les ouestriens ne sont pas les derniers pour s'amuser en tout cas et qu'ils apprécient tout ce que le Nord peut offrir.

"Ils ont effectivement l'air de bien s'entendre. Il est vrai que c'est quelque chose qui peut sembler accessoire dans ce genre de situation mais j'en suis heureux."

Nous continuons de danser et bien des couples nous entourent. Je ne leur prête pas vraiment attention, essayant de ne pas jeter trop de coups d'œil en direction de Lynara. Avec tout ce qui se passe, ce serait particulièrement malavisé, surtout ce soir. Et pourtant, une part de moi aimerait vraiment l'inviter à danser, avant que ce ne soit vraiment impossible. Je réprime un soupir avant de reporter mon attention sur ma partenaire de danser et de lui adresser un sourire.

"Les choses ne pourraient guère mieux se passer. Je n'avais pas vraiment imaginé tout cela mais, au fond, c'est plutôt bien. Comme ça je ne m'attendais à rien."

Quand elle évoque alors le nom des familles, je leur jette un regard à mesure qu'elle en parle. Les grandes familles du Nord réunies en un seul endroit et pour une occasion festive, voilà qui doit se faire rare et c'est probablement pour ça que tout le monde semble mettre un point d'honneur à se divertir. Enfin presque tout le monde. Certains semblent clairement mécontents d'être là, à moins qu'ils ne soient malheureux, qu'ils ne pensent aux absents. Ou encore tout autre chose. Difficile de le savoir sans les connaitre.

Je laisse échapper un rire à sa proposition alors que cette musique touche à sa fin et je lui décoche un clin d'œil mutin tout en l'entrainant doucement mais surement en direction du couple de jeunes mariés.

"A dire vrai ma dame, je vise très haut pour ma prochaine danse. Avant qu'elle ne disparaisse, trop sollicitée par tous les hommes ici présents."

Ou que Lyman ne l'entraine loin de tout ça le plus discrètement possible. Il m'échappera pas de toute façon, je lui ai promis il y a des années de cela et il est hors de question que je ne remplisse pas mon devoir d'ami.

Quand la musique s'arrête, le temps à peine de laisser aux gens l'occasion de changer de partenaire, je me penche en direction de Nelya et lui adresse un baisemain.

"C'était un vrai plaisir ma dame. En espérant vous recroiser plus tard."

Qu'elle l'interprète comme elle le veut, ce n'est pas comme si je n'avais pas déjà clairement affiché mes attentions à son égard. Je m'incline alors devant Jeyne qui s'est arrêtée de danser, un sourire en coin flottant sur mes lèvres.

"Princesse, me feriez-vous l'honneur de m'accorder une danse avant que le reste du Nord ne se rende compte de mon audace et ne m'écharpe pour avoir osé vous voler un peu de temps ?"

J'ajoute alors, après un regard malicieux en direction de Lyman.

"Si son Altesse accepte que je vous arrache de ses bras évidemment. Enfin, à dire vrai, ce n'est pas comme si je lui demandais son avis. Vous ne m'en voudrez pas trop j'espère ! Ah oui, j'oubliais, toutes mes félicitations !"

Et, sans attendre, j'attrape la main de la jeune femme après avoir adressé mon plus beau sourire à son époux.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMar 23 Fév - 21:55

Je souris, réprimant un petit soupir de soulagement, en voyant ma tante se lever et saisir la main tendue de mon oncle. Elle apprécie suffisamment son frère et, malgré sa fréquente morosité alors qu’elle devrait profiter de l’occasion de voir les Karstark réunis bien que pour peu de temps, elle est consciente des nécessités d’une telle célébration, et de l’importance de paraître se réjouir pour Jeyne. Je l’espère, en réalité. Mais toujours est-il qu’elle se dirige avec Joris au milieu des danseurs, et cela me suffit. Je laisse échapper un léger rire, en l’entendant me conseiller d’inviter Jon. Je n’ai pas le temps de lui répliquer avec facétie qu’une femme ne doit guère proposer une danse à un homme, qu’elle évolue déjà avec grâce, non loin de notre famille et des invités qui dansent. Mon cousin, bien trop taciturne, ne réagit malgré tout pas à ma demande. Je trouverai bien un moyen de le dérider. Une jeune et jolie nordienne, qui pourrait lui arracher un sourire, pour une danse, peut-être. Ou une étrangère à nos froides contrées. Il s’en trouve suffisamment parmi les invitées, pour cela, j’en suis persuadée. Je sonde les lieux des yeux, pendant quelques minutes, afin de trouver celle qui lui conviendrait le mieux.

Je remarquais, non loin, notre cousin Bowen, qui quittait la compagnie de la charmante Lady Cerwyn. Me retournant vers Jon, avec un léger sourire, je lui indiquais qu’il semblait qu’une cavalière des plus douces et agréables venait de se libérer, mais qu’il ferait bien de s’en approcher rapidement, s’il voulait profiter de ses talents de danseuse. Elle dansait en effet remarquablement bien, surtout pour nous, nordiennes, peu rompues à l’art de la danse et à de telles réceptions. Je fus cependant interrompue dans mes pensées, et dans mon envie de saisir la main de Jon pour le forcer à aller se proposer pour guider Maedelyn Cerwyn pour une ou plusieurs des danses à venir.

Mon sourire s’élargit, à la vision de Bowen. J’avais une famille bien grande, mais dont j’appréciais chaque membre. D’autant plus Bowen, que j’avais davantage fréquenté que certains autres. « Avec plaisir, Lord Glover. » Saisissant sa main, je le suivais sur la piste qu’il venait de quitter. Je m'efforçais de détourner mon regard de Gareth et de sa cavalière, qui était fort belle. Tout comme je prêtais à peine attention au fait qu'il dérobe ma cousine à son mari. « Connaissez-vous bien Lady Cerwyn, Bowen ? J’essayais de convaincre mon cousin d’aller danser avec elle, afin de faire honneur à ce splendide mariage. Jeyne et son mari semblent particulièrement bien assortis, ce soir, et moins redouter cette union que bien des mariés dans la même situation. » Sans doute aurais-je du retenir cette parole, mais la musique et la distance qui nous séparait des autres danseurs empêchaient que l’on nous entende, et j’avais confiance en Bowen plus qu’en nombre de gens.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMer 24 Fév - 17:46


Il y avait longtemps qu'elle n'avait autant profiter d'un moment. Brusquement, les longues journées de préparatifs, les ordres donnés en cuisines ou dans la cour d'honneur, les corbeaux aller-retour depuis Castral-Roc suivi d'attelages marchands prodiguant le décors nécessaire à un mariage royal en bonne et due forme, avaient fini par l'épuiser. La veille au soir, Jordane avait fait mander une collation dans ses appartements, sombré dans un bain de lait d'ainesse et laissé les mains expertes de quelques servantes masser ses muscles endoloris et oindre ses membres de différentes huiles essentielles, dans le seul et unique but de détendre leur maîtresse. Entre les volutes parfumées, Jordane s'était alors imaginée au milieu de la foule des invités, danser au bras de quelque gentilhomme pour clore en apogée ce à quoi elle s'attelait depuis des semaines. Mais dans le rôle dudit gentilhomme, elle ne s'était pas amusée à imaginer Torrhen Stark.

Pourtant, il était bien là, avec elle au centre de la pièces, balançant leurs deux corps au rythme des luths et tambourins, tandis que reprenait leur jeu. Un jeu entonné au retour du Roi du Nord de ses campagnes contre les Sauvageons, et qui semblait être la signature de la relation si particulière entre le Loup et le Lion. Elle jeta un bref coup d'œil aux jeunes mariés. Se livreraient-ils aux mêmes joutes verbales, entre légèreté et sérieux ? On ne pouvait que l'espérer. Après tout, à défaut de s'aimer - encore que les regards qu'ils se lançaient trahissaient déjà une très certaine attirance l'un pour l'autre - une concordance d'esprit à la tête du Roc était déjà tout de pris. Tout à leur duo, Torrhen laissait apparaitre ses dents carnassière en un sourire franc.
« Libre à vous, ma Dame, de ne pas vous laisser flatter. Mais il est plus fort que moi d'essayer vaille que vaille, n'exprimant là je n'en doute pas, que le fond de la pensée de toute la gente masculine présente ce soir, en sus de ma pensée propre. » Suivant son pas, Jordane laissa éclater son rire chantant. Après tout, la foule aimerait à voir que l'alliance entre les deux souverains s'accompagnait d'une entente plus ou moins joviale. « Je vous propose une solution : ne résistons plus, ni l'un ni l'autre. Vous à me chanter, moi à confondre ! »

Séparés un instant pour la réalisation de figures compliquées, le couple se joignit à nouveau des mains. Elle le sentait tressaillir sous la froideur de sa peau ; de bonne grâce, elle lui offrit alors un sourire rassurant. Elle ne pouvait affirmer, sans un dernier diagnostique de ses physiciens, si elle était complètement remise de ses maux de fièvre qui avaient empesté ses premières semaines à Winterfell. D'ailleurs, peut-être était-ce une forme d'au revoir. Le lendemain, nouveaux épousés et toute la  suite Lannister reprendraient la Route d'Or en direction de Castral-Roc. Aussi, alors que les accords prenaient doucement fin, Torrhen les rapprochait une dernière fois pour souffler à son oreille : « Gare, Majesté, vous allez finir la soirée en danger, à force de révéler vos faiblesses à un loup... » Sous les applaudissements de la foule remerciant les musiciens, Jordane couvait d'un regard chaleureux l'homme qui s'inclinait devant elle pour déposer sur ses doigts frileux un chaste baiser. « Une lionne n'est jamais en danger lorsqu'elle passe sa soirée en compagnie entendue, mon ami. » Elle le gratifiant d'une chaste révérence qui eut, dans toute sa simplicité, comblé un empereur. Du regard, elle suivit sa silhouette inviter Sharra Arryn à danser, et elle se fondit dans la masse des invités.

Elle cherchait quelqu'un en particulier. Un quelqu'un qui venait d'attraper la main de la nouvelle Jeyne Lannister. Intriguée, elle choisit le parti d'observer le couple le temps d'une danse, avant de le prendre à part.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 25 Fév - 16:27

La jeune femme continuait de valser au son de la musique. Plus le temps passait et plus elle commençait à se détendre dans sous les doigts de son frère. Joris avait toujours su la mettre en confiance. Il ne disait rien mais son regard suffisait à lui-même. Il la laissait se confier en silence à lui. Pas un mot ne sortait de la bouche pâle de sa sœur et pourtant c'était comme si elle lui disait tout ce qu'elle ressentait en ce moment-là. Le regard de la Brune se perdait de temps en temps sur les autres danseurs, Torrhen, Jordane Lannister, Bowen Glover et bien d'autres. Elle les voyait tous, si heureux et elle, elle qu'attendait-elle pour les rejoindre dans cette liesse ? Elle aurait vraiment aimer en être capable. Oui elle aurait aimer l'être ne serait-ce que pour Jeyne sa nièce. Elle semblait si heureuse dans les bras de son lion. Mais lorsqu'elle la regardait, tout ce qu'elle voyait c'était Sigyn. Elle ne voyait qu'elle, son visage se déposait toujours devant ses yeux lorsque la princesse du Nord croisait le chemin de sa tante.

Bientôt la musique se dispersait doucement alors que les couples se séparaient. Joris sourit à sa sœur et Théa Karsatark inclina la tête pour le remercier. Elle plongea son regard dans le sien un instant et c'était bien suffisant. Elle était au maximum en le regardant ainsi. Elle pouvait soutenir le regard des autres mais s'y perdre certainement pas. Mais le regard de son frère était bien trop profond pour qu'elle ne le quitte comme cela. Le jeune homme raccompagna sa sœur à la table des invités. Du coin de l’œil elle regarda son beau-frère invité la reine du Val Sharra Aryn. Théa soupira. Elle ne connaissait pas bien la reine mais une chose était sûre elle la préférait de loin à la reine du Roc. Et puis elle avait une préférence pour le Val, elle y avait fait de belles rencontres à Goëvilles, ne serait-ce que le petit dernier de la reine et le couple Royce, bien qu'elle aie surtout parlé à Lady Lyra Royce. Mais ce qui attira surtout son regard fut de voir sa nièce en compagnie de son cousin Bowen. Finalement Jon n'avait pas dû l'inviter, quel dommage. Mais au moins Lynara aura dansé elle aussi. Quant-à elle, Lady Karstark, elle s'enfonçait un peu plus sur sa chaise. Voir tous ces couples lui faisait tourner la tête. Elle se revoyait à six ans lors du mariage de Sigyn, un mariage magnifique également. Sigyn... mariage... Théa porta une main à son front et fronça les sourcils. Elle se leva doucement de sa place et traversa difficilement la salle pour rejoindre une fenêtre. Elle ne s'en remettrait donc jamais ? Elle devait respirer l'air frais pour ne pas s'écrouler. Elle se força à se redresser et se tint droite comme un piquet, une main relevant ses cheveux bruns découvrant son cou au teint de porcelaine. Ses yeux parcouraient la salle. Étrange, elle avait vu tout le monde de sa famille sauf peut-être Walton. Serait-il possible qu'il ne soit pas présent. C'était impensable, pas aujourd'hui. Pourtant elle ne lui en aurait certainement pas voulu. Dans cette partie de sa famille, c'était sans aucun doute le membre dont elle était le plus proche. Si du moins, être proche de quelqu'un était une chose possible pour l' «Ombre de Karhold ».

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 25 Fév - 19:17

La danse cessa alors que les musiciens préparaient leur prochain morceau et je fus soudainement ravie à mon mari par... Gareth. Il se planta devant nous, s'inclinant devant moi, non sans une expression espiègle sur le visage. Je n'ai plus jamais abordé avec lui le mensonge servi pour accompagner son prince auprès des Sauvageons, ni sa relation avec Lynara. A quoi bon ? Les choses avaient été dites et expliquées. Depuis, je m'étais montrée souriante avec lui. Pas aussi chaleureuse qu'auparavant peut-être, simplement parce qu'il n'était plus un simple valet, mais un seigneur et parce qu'à vrai dire, j'avais été bien trop préoccupée par les préparatifs pour célébrer ce jour mémorable. Gareth avait délaissé Lady Corbois pour m'inviter à danser. Il était le premier à m'enlever des bras de Lyman. Mais finalement, je n'avais pas à en être étonnée, cela était tellement logique pour ce que je connaissais de lui et de sa relation avec le prince. Je souris à sa demande.

« Ma foi, l'enjeu vaut-il que vous perdiez la vie dans de si atroces souffrances Lord Kenning ? »

Je penchais la tête, malicieuse. Il demanda alors la permission à Lyman, ou du moins fit semblant, avant de me prendre la main pour me faire danser, m'arrachant un rire clair et léger. C'était bon de pouvoir rire, de repousser les rêves de morts et de carnage. Cette journée était la mienne, je me faisais un devoir de m'amuser, d'en profiter, de graver chaque moment dans ma mémoire. Je me savais chanceuse, toutes les mariées n'étaient pas tout sourire alors qu'elles s'unissaient à celui qui devenait ainsi leur époux. Beaucoup n'épousaient pas un prince de belle allure, à l'esprit vif. Que se serait-il passé si père avait décidé de me faire épouser un homme qui aurait eu son âge ? Quoi soit idiot, trop belliqueux, qui me considère comme un joli trophée mais rien d'autre ? Ou même... violent ? J'aurais alors été une mariée effrayée et effacée et ce jour aurait été le pire de ma vie. Je souris à Lyman, avant de reporter mon attention sur Gareth.

« Alors Lord Kenning, les festivités sont-elles à votre goût ? J'ai mis un point d'honneur à ce que cela soit plus raffiné que d'ordinaire dans le Nord... Je pense que la reine Jordane aurait été dégoûtée de tous ces Nordiens ripailleurs ! »

Non en fait, c'était même une certitude. Elle était bien trop raffinée pour accepter cela sans en concevoir un quelconque mépris. Et encore, l'ambiance n'était sans doute pas celle de l'Ouest, malgré le raffinement dont nous avions fait preuve avec... ma belle-mère. Cela me faisait bizarre de penser ainsi. Je jetais un regard dans la salle, la voyant observer elle aussi les invités. Ma collaboration avec la reine de l'Ouest s'était mieux déroulée que je ne l'aurais pensé de prime abord. Si Jordane Lannister m'intimidait et me semblait froide, il me semblait avoir réussi à gagner son respect au cours des semaines écoulées en la traitant avec déférence bien sûr, mais en montrant qu'à Winterfell, c'était moi la maîtresse de maison.

« Je vous ai vu danser et deviser avec Lady Corbois, une femme remarquable n'est-ce pas ? »

Veuve et très belle, bien que plus âgée que nous, elle avait des enfants de son mariage. J'avisais alors Lynara plus loin, emmenée par Bowen.

« Bien, profitons de cette danse, Gareth, puisqu'il semblerait que ce soit la dernière chose que vous fassiez avant votre trépas. »

La malice se glissa de nouveau dans ma voix devant son affirmation quelque peu exagérée un peu plus tôt.

« Mais vous savez, je me demande si vous ne devriez pas davantage craindre mon époux que les Nordiens. »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 25 Fév - 19:53


Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 0bwq
Bon… Ça y est, c'est le grand jour… Aujourd'hui, ma sœur adorée va se marier… Elle abandonne le blason au loup pour prendre celui au lion… Je devrais me réjouir pour elle, pour cette cérémonie qui arrive comme une bouffée d'air dans les tensions de la guerre, mais je n'y arrive pas… Je me sens vidé aujourd'hui, comme si une partie de moi disparaissait, une fois de plus… Mais je ne dois pas me laisser à la tristesse et la mélancolie, Jeyne ne le mérite pas. À défaut de me réjouir, je dois au moins essayer.
On me réveille de bon matin. Pour dire vrai j'ai eu beaucoup de mal à m'endormir, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ce que serait la vie à Winterfell sans Jeyne. Très différentes j'imagine. Aussi, j'ai beaucoup de mal à me lever et les serviteurs peine à me faire émerger…

« Votre Altesse, je pense que Dame votre Sœur n'apprécierait pas que vous soyez en retard le jour de son mariage... »


… Bon… Il a raison… non sans grommeler un peu à cause de la fatigue, je me lève. Après m'être lavé, déclenchant les soupires des serviteurs quand ils ont constaté de nouveaux bleues sur mes bras, j'enfile une tunique d'un blanc neigeux et un gilet de cuir gris sombre. Une tenue d'apparat pour une journée exceptionnelle. Culottes de laines grises, bottes noires et cape blanche frappée du loup Stark complètent la tenue. Pour finir, une broche en forme de loup d'argent et à l'œil rouge est accrochée a ma veste. Maintenant l'objectif est de ne pas salir cette tenue avant le mariage. Et je me dirige vers la cérémonie, rejoignant Père et Jon. Pour une raison que j'ignore, il a été décidé de faire le mariage d'abord devant les Sept. Nous nous réunissons donc dans une salle heptagonale, construite pour l'occasion. Je dois avouer que ça me dérange un peu, ces « dieux » n'ont pas leur place a Winterfell. Mais je comprends la raison. Si nous voulons que l'alliance soit valable, il est normal que nous respections les traditions des Sudiens. J'espère que nos Dieux pardonnerons l'affront et que les dieux du sud protégeront la sœur.  

Jeyne arrive dans le Septuaire, et s'approche de son fiancé et du septon. Elle est magnifique, toute de blanc vêtue, lumineuse et rayonnante. Oui, elle a l'air heureuse, pas résignée à son sort mais vraiment heureuse. Je ne sais même pas ce qu'elle pense que Lyman, nous n'en avons pas parlé. La cérémonie avance et je dois avouer que je n'y vois peu d'intérêt. Je regarde autour de moi, à la recherche de visage connus. Je repère Bowen et Jonos Arryn. Je suis plutôt content de le voir ici, on s'était bien entendu dans le Val. Je repère également plusieurs blasons de vassaux du nord, comme la Hache Cerwyn et le triton Manderly,le point Glover ou l'orignac Corbois. Je repère également d'autres blasons que j'ai du mal à reconnaître, probablement des ouestriens ou des vallois. La Cérémonie me semble interminable, probablement parce que ces dieux n'ont aucun sens pour moi. Ça, ajouté au fait que j'ai du mal à rester inactif aussi longtemps… Viens le moment de l'échange des manteaux. J'ai un pincement au cœur quand Lyman retire le manteau blanc de Jeyne pour le remplacer par le manteau rouge des Lannisters. Après qu'ils aient échangé un baisé, nous nous dirigeons vers le Bois-Sacré.

Une fois auprès de nos Dieux, atmosphère est toute autre. Je suis beaucoup plus détendu que dans le septuaire, probablement parce que je suis chez moi auprès du grand barral. Je suis plus détendu mais d'un autres côté je me rends encore plus compte de ce que tout ce mariage implique. Cette fois ce n'est plus devant des dieux inconnus, mais devant les nôtres. On ne peut pas mentir devant un barral, c'est en cela que les mariages nordiens sont sacrés. Je me demande ce que pense Père, au moment d'offrir Jeyne a un étranger. Probablement la même chose que moi. Finalement, Jeyne était la seule à avoir pu briser les barrières de père et à qui je m'ouvrais. L'un comme l'autre allons perdre la seule personne à être encore très proche de nous. Oui, je pense qu'il pense la même chose que moi. À nouveau, les manteaux sont échangés, devant le regard des Dieux du Nord. Jeyne a l'air toujours aussi heureuse. Oui, sans doute l'est-elle et cette pensée me met un peu de baume au cœur. Ça et de voir que Lyman a fait l'effort d'apprendre les rites nordiens. Certes c'est la moindre des choses, mais au moins c'est une preuve de respect envers notre famille que de l'avoir fait dans les règles.

Après la cérémonie, tout le monde se rend dans la grande salle du château. Les bannières rouges côtoient les bannières blanches et les Lions de l'Ouest se mélangent aux loups du Nord. Je crois que depuis que je suis né, je n'ai jamais vu cette salle aussi bien apprêtée. Je prends place entre Jon et Lynara à la table d'honneur. Père ouvre les festivités par un discours qui me déclenche un rictus. Je ne serai pas allé jusqu'à dire que j'ai gagné un frère en Lyman. Jon et moi nous connaissons depuis 12 ans et pourtant nous sommes encore en train de nous apprivoiser l'un-l'autre. Certes, Lyman a combattu a nos côtés et a saigné avec les nôtre. Certes, il m'a impressionné, réussissant à me balayer mes inquiétudes quand au mariage. Mais concrètement je ne sais rien de lui. Il n'a pas partagé nos peines à la mort de Mère, ni l'absence de Père. Lyman est l'époux de ma soeur et pour l'instant c'est tout pour moi. Je lève ma coupe avec tous les autres, scandant « Gloire » à l'unissons avec les invités. Je vois Jeyne, souriante et complice avec son nouvel époux et je ne peux m'empêcher, enfin, de sourire.

Les mariés ouvrent le bal, Théa s'approche de mon grand frère pour lui demander son avis sur le mariage, mais est rapidement « chassé » par Lynara. Même si j'aime beaucoup ma tante, je dois avouer que cette intervention de ma cousine tombe a point, j'aurais du mal à supporter que Théa viennent assombrir la fête en l'honneur de Jeyne. Après quoi, je vois père rejoindre la piste de danse avec la Reine du Roc. Je me demande bien comment il va faire avec sa jambe, mais visiblement il s'en sort très bien, bien qu'un peu raide. Si on m'avait dit que je verrais Père danser, j'aurais eu du mal à le croire. Et pourtant, le voilà qui enchaîne avec la mère de Jonos, la Reine Régente du Val. J'imagine sans peine le petit prince en train de bouillonner intérieurement que quelqu'un d'autre accapare sa mère, mais il ne montrera rien, c'est sûr. La soirée se passe pour le mieux et je suis rassuré pour ma soeur, qui a l'air vraiment heureuse. J'aurais aimé interroger Lynara sur le lionceau, mais Bowen l'enlève avant que j'en ai l'occasion. Je reste à ma place, porte ma coupe à mes lèvres, grimaçant au goût encore inhabituel de l'hydromel.

Après quelques minutes, je repère ma tante seul. Visiblement Oncle Joris a choisi de la raccompagner à table. C'est dommage, elle avait pourtant l'air heureuse de danser. Je me rapproche d'elle. J'ai entendu dire qu'elle avait très mal vécu le mariage de Mère. Voir Jeyne se marier doit lui rappeler de mauvais souvenir j'imagine. Peut-être est-ce l'occasion de lui remonter le moral. Je ne pense pas que Mère apprécierais que l'on soit morose au mariage de son unique fille. Je m'approche de « l'ombre de Karhold » doucement, puis m'assois à ses côtés, puis prend la parole avec un sourire.

« Bonsoir ma tante. Puis-je vous tenir compagnie ? Je ne suis pas aussi bon danseur qu'oncle Joris ou mon père, mais je sais discuter. »



Je m'effondre au pied de l’arbre cœur, à genoux. Je regarde le visage du dieu, toujours intact, ses yeux d’ambre rouge toujours imperturbables…


Walton Stark
Walton Stark
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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyVen 26 Fév - 15:42

Impossible de ne pas tenir compte de son sourire amusé. Mon regard s’illumine et mon sourire s’accentue légèrement.

« Je ne me lasse que lorsque la personne n’est ni surprenante ni intéressante. Je doute que vous le soyez, cette charmante demoiselle ne vous porterait guère attention si tel était le cas. » Je penche la tête sur le côté. « Vous êtes Ouestien, je suis persuadée que vous savez fort bien danser, cela sera par conséquent forcément agréable. »

Je le fixe une seconde, les yeux pétillants d’amusement, avant de le suivre sur la piste. Et mon sourire redevient bien rapidement plus malicieux alors que je lui réponds. J’acquiesce d’un signe de tête, souriant toujours. Oui, cela aurait été fort dommage, surtout avec tant d’efforts et d’attentions des deux côtés.
Nous retrouvons un peu de sérieux à la mention du couple royal, qui semble plus proche que ce à quoi l’on peut s’attendre.

« Ce n’est aucunement accessoire, s’entendre avec celui ou celle qui partagera sa vie n’est pas donné à tout le monde, et c’est vraiment une heureuse chose croyez-moi. J’en suis heureuse également pour eux. »

Bien évidemment que je suis sincère. Pourquoi leur voudrais-je du mal ?
Nous évoluons sur la piste, au milieu des autres danseurs. Je penche la tête sur le côté, alors que son regard semble revenir souvent au même endroit. Alors que nous tournons, je jette un coup d’œil. Oh. Elle ? Elle est fort jolie ma foi. Totalement effacée dans mes souvenirs, mais très jolie.

« La cousine de la princesse est ravissante n’est-ce pas ? »

Je reporte mon attention sur lui, un léger sourire aux lèvres.

« Et vous me voyez ravie de savoir que les choses se passent au mieux pour vous également. » Mon sourire s’accentue. « Le contraire aurait été dommage tout de même. »

Nous faisons le tour des familles, sans que je ne lui en présente pour autant la moitié de celles présentes, mais qu’importe, c’est toujours cela, au moins retiendra peut-être-t-il ceux que je mentionne.
Mon sourire s’accentue à son rire. Je hausse un sourcil, lui retournant un sourire devenue espiègle en voyant la direction qu’il prend.

« Je vois ça… » Je leur jette un coup d’œil. « La princesse risque effectivement de ne point avoir beaucoup de temps libre dans la soirée. »

Entre le prince, son père et les autres nobles…
Je souris et m’incline légèrement face à Gareth, un léger sourire aux lèvres.

« Le plaisir était partagé. Nous en aurons certainement l’occasion. »

Je le laisse s’avancer vers le couple royale, m’inclinant à leur attention alors qu’il prend la parole. Je souris malgré moi en l’entendant. Je me redresse légèrement alors que Gareth emmène la princesse danser sans plus de cérémonie. Je me tourne vers le prince, ne cachant pas réellement mon air amusé.

« J’aurais souhaité pouvoir adresser mes vœux à votre épouse en même temps, mais on ne m’en a guère laissé l’occasion... Toutes mes félicitations votre Altesse. Puissent les Dieux veiller sur votre union. »

Je souris et m’incline à nouveau, avant de relever la tête vers lui.

« Aurais-je l’audace à mon tour de vous demander de m’accorder une danse Prince Lannister ? »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptySam 27 Fév - 18:24

Je laisse échapper un clin d'œil aux propos de Nelya alors que je l'entraine sur la piste de danse. Evidemment, danser fait partie des bases à apprendre et, même si je ne suis féru de l'exercice, je m'en sors honorablement bien, malgré mon bras toujours en écharpe.

"Elle m'observait peut-être parce que j'étais ouestrien justement. L'attrait de la nouveauté, le fait que nous repartions dans les prochains jours, tout cela peut peser dans la balance, n'est-ce pas ?"

Je me suis fait malicieux avant que mon regard ne se porte sur Jeyne et Lyman. Ils ont l'air remarquablement bien assortis et j'en suis heureux, les propos de Nelya ne faisant que mon conforter dans mon désir de les voir, sinon amoureux, s'entendre suffisamment pour que leur mariage soit solide. Le reste importe peu au final. Je me perds bien évidemment quelques instants sur la silhouette de Lynara et je sursaute aux propos de Nelya, laissant échapper un sourire contrit.

"Elle l'est oui."

Je devrais continuer et dire que c'est le cas de toutes les femmes ici ce soir mais elle m'a pris quelque peu au dépourvu. Je secoue alors la tête, retrouvant une mine de circonstances quand nous évoquons mon séjour ici et je souffle, non sans malice.

"Gageons que la fin du séjour sera tout aussi agréable."

Et la danse se termine alors que nous rapprochons du couple de jeunes mariés. Mon regard se fait encore plus pétillant alors que je m'incline devant Nelya.

"Au plaisir de vous recroiser très vite ma lady. Je saurais me faire pardonner mon abandon."

Et me voilà, prêt à enlever Jeyne des bras de Lyman avant qu'elle ne se fasse trop solliciter. Mon sourire se fait encore plus large à sa répartie alors que je me contente d'un haussement d'épaules après lui avoir jeté un regard.

"J'oserais, je dirais que bien des hommes seraient prêts à perdre la vie pour vous tenir dans leurs bras ne serait-ce que le temps d'une danse mais je pense que Lyman m'écorchera vif si je le fais. N'est-ce pas ?"

Je me suis tourné vers le lionceau tout en parlant et, avant qu'il n'ait le temps de m'achever, j'entraine Jeyne avec moi, heureux de l'entendre rire de la sorte.

"Votre Altesse, ces festivités n'auraient pu être de meilleure qualité. La Reine y trouvera toujours à redire mais le contraire serait étonnant. Pourtant, je n'aurais pas imaginé autre chose pour votre union, vous avez réussi à mêler deux cultures bien différentes et tout le monde semble en profiter. Voilà qui augure de très bonnes choses pour votre avenir."

Je sais qu'il y a là aussi la patte de Jordane mais, aujourd'hui, ce jour appartient aux jeunes mariés. Je hoche la tête aux propos de Jeyne concernant Nelya, essayant de ne pas imaginer la tête qu'elle ferait si elle apprenait la relation que j'entretiens avec elle.

"Je connais bien son fils, je l'ai souvent veillé quand il était encore alité. Et j'ai fini par sympathiser également avec sa mère. C'est une femme remarquable comme vous le dites si bien. Comme bien des femmes du Nord."

J'avise également Lynara qui danse non plus de nous et je préfère reporter mon attention du Jeyne, un rire m'échappant au reste de ses propos.

"Et bien, il y aurait bien pire comme derniers instants avant mon trépas. C'est en plus un véritable plaisir de danser avec vous. Enfin, je devrais dire honneur si je respectais le protocole mais vu que je vais bientôt le payer de ma vie, faisons fi des convenances."

Je lui rends une œillade malicieuse avant de jeter un regard plus loin, fronçant les sourcils en remarquant que la Reine me fixe. Mes pensées se bousculent mais je continue, toujours sur le même ton alors que nous continuons de glisser sur la piste au rythme de la musique.

"Il est vrai que les nordiens ne sont peut-être pas mes principaux ennemis en cet instant. Je crains votre époux depuis toujours enfin sauf lorsqu'il a une épée en main, mais, surtout ne lui dites pas. Je fuirais dès que la musique sera terminée, j'espère que vous trouverez de quoi le distraire pour me laisser un peu d'avance."

Même si je suppose que d'autres problèmes vont se poser avant que je n'ai le temps de m'amuser avec Lyman. Je sens encore et toujours peser le regard de Jordane peser sur moi alors, quand la chanson s'achève, je souffle tout bas en direction de la jeune louve, lui désignant discrètement sa belle-mère qui n'a peut-être pas apprécié que je vole directement la jeune louve à son époux sans laisser son père ou je ne sais qui prendre le relai.

"Et bien, je crois qu'il est temps pour moi d'aller me faire dévorer par les lions."

Je me recule alors d'un pas, m'inclinant avec elle avec un respect non feint avant de souffler, d'un ton un rien plus sérieux que d'ordinaire.

"Votre Altesse, profitez de la soirée. C'est la votre après tout."

Seuls les dieux savaient ce que demain nous réserverait.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMar 1 Mar - 0:26

Prenant la main de Lynara pour la mener sur la piste, Bowen en profita pour regarder discrètement autour d’eux. Apparemment, le Prince Lyman avait cédé sa place à un comparse ouestrien, les lions et leurs serviteurs accaparant décidément bien longuement les Stark, tandis que Théa et Joris Karstark achevaient leur propre valse. Plus loin, son roi avait décidé d’inviter la reine régente du Val, passant donc d’une tête couronnée à l’autre. Et il y avait d’autres couples qu’il apercevait de loin, notamment son frère avec une fille Locke ou sa sœur avec un cousin de son époux. Quant à une silhouette à l’autre bout des travées, il n’osait risquer un coup d’œil dans sa direction, bien qu’il sentit confusément son regard sur lui. A moins que son imagination ne commençât à lui jouer des tours.

Soupirant, il tenta donc de se concentrer sur sa partenaire et sur les mouvements à faire. Connaissant bien cette dernière et ayant déjà dansé quelquefois avec elle quand il était l’écuyer de Torrhen, il la guidait avec nettement plus d’aisance, y trouvant une sorte de plaisir sportif. Certes, par égard pour la jeune femme et en raison de leur lien du sang, même lointain, Bowen prenait garde à laisser une certaine distance entre eux, là encore, mais il se permettait tout de même de laisser un écart témoignant d’une certaine familiarité, ce qui avait l’avantage de rendre leurs enchaînements nettement plus fluides.

Cela dit, la remarque de Lynara le fit soudainement ralentir la cadence, comme il réfléchissait à ce qu’il allait dire. Est-ce qu’il la connaissait ? Oui, autant que faire se peut. Enfin, il allait surtout être amené à la connaître, en vérité. Devait-il annoncer ainsi la vérité, alors que les invitations officielles n’étaient pas encore parties. Il hésitait clairement, aussi, pour se donner le temps de réfléchir, il préféra botter en touche et répliquer uniquement sur la dernière partie des propos de la Karstark, qui étaient propices à moins de maux de têtes pour sa personne.

« En effet. D’après ce que j’ai cru comprendre, le Prince Lyman a su charmer Lady Jeyne. »

Le sourire de connivence qu’il afficha devait suffire à faire comprendre qu’il tenait son information à la source, comme elle-même sans doute. Au fond, il n’y avait pas à faire semblant avec Lynara, et c’était bien là le caractère agréable de leurs conversations : ils avaient été amenés à partager les confidences d’une même personne, et pouvait donc en discuter discrètement à leur aise. Aussi, toujours désespérément honnête, Bowen ajouta :

« J’espère simplement que ce sera toujours le cas dans les jours qui vont suivre. »

Pour le moment, Jeyne n’avait vu que le versant galant de son fiancé. Mais bientôt se déroulerait le coucher, qui pouvait tout changer. Entre l’homme courtisan une dame et le mari qui prenait enfin possession de ce qui lui appartenait de plein droit, il y avait parfois, pour ne pas dire souvent, un fossé profond. Sans doute, à cet instant, se comportait-il comme un grand frère qui regarde sa petite sœur devenir femme au main d’un inconnu et qui ne peut s’empêcher de juger par avance ce dernier, sachant pertinemment quels étaient les attentes cachées des membres du sexe fort.
Et dire que finalement, il préférait encore parler de ses propres ennuis que d’un tel sujet avec une jeune cousine éloignée de dix-sept ans. Certes, elle était une femme faite, mais Bowen ne pouvait s’empêcher de trouver cela un peu inconvenant, et s’il pouvait se le permettre avec Jeyne, qui allait se marier, avec Lynara, il préféra éviter de poursuivre. Restait donc son interrogation première. Après l’avoir fait tourner une nouvelle fois et alors qu’ils se rapprochaient de nouveau, Bowen souffla dans un murmure fait pour qu’aucune autre personne ne l’entende :

« Quant à Lady Cerwyn… »

Il prit une profonde inspiration, et plongea son regard saphir dans les yeux bruns de la jeune lady avant d’achever :

« Je vais l’épouser, Lynara. »

Voilà, c’était dit. A nouveau. Et il trouvait toujours cela perturbant, à vrai dire, d’annoncer ainsi qu’il liait son avenir avec une femme soudainement. Cependant, il tenait aux convenances, aussi il ajouta :

« Les négociations avec Lord Cerwyn ne se sont achevées qu’il y a quelques heures, donc peu de personnes sont dans la confidence, hormis les Glover, ma sœur et le roi. Les annonces et invitations officielles seront envoyées sous peu.

Je compte donc sur votre discrétion, ma chère cousine. »


Etrangement, se confier ainsi lui avait comme ôté un poids du cœur, finalement, comme s’il avait eu besoin de ne partager ce qui occupait ses pensées avec quelqu’un d’autre que son frère ou sa sœur. Quelqu’un qui arriverait à se réjouir pour lui, au moins un peu, plus qu’il n’y parvenait lui-même après sa fracassante annonce à sa désormais fiancée. Le regard qu’elle lui avait lancé quand elle s’était à moitié étranglée en prononçant la question fatidique l’avait peiné, il devait l’avouer… Et il comprenait cette panique qui s’était lue dans ses yeux, bien sûr. Il n’était simplement pas exempt de défauts, voilà tout. D’ailleurs, il coula un œil en direction de Jon Stark pour vérifier que ce dernier était bien resté à sa place. Pour une fois, la morosité apparente du Prince héritier l’arrangeait. Voir sa future épouse se déhancher au bras d’un autre alors qu’elle avait eu l’air si mal à l’aise au sien l’aurait sans doute contrarié légèrement tout de même.

« Sachez que votre présence manquera beaucoup à mon mariage, Lynara. Je pensais sincèrement que quand ce jour viendrait, vous seriez au premier rang avec votre tante, vos parents et votre grand-mère…

Mais vous êtes appelée à accompagner Jeyne dans l’Ouest, et je vais partir pour Blancport m’unir à lady Cerwyn, comme il ne sera pas possibilité de célébrer notre union à Motte-la-Forêt.

Manifestement, les Ancieux Dieux se sont joués de mes prédictions. »


En disant cela, un accès de mélancolie le submergea. Oui, il avait toujours pensé qu’il se marierait devant toute sa famille devant le barral du fief de ses ancêtres, que sa mère pleurerait au premier rang, que ses petits frères le taquineraient sur le coucher quand ils seraient devenus adolescents, que tous ceux auxquels il tenait, notamment Jeyne et Lynara assisteraient à ses épousailles. Sauf que ce ne serait pas le cas. Et qu’il le regrettait infiniment. Il s’efforça pour autant de lui décrocher un sourire à peu près convainquant, tandis que les notes du morceau joué s’achevaient. S’inclinant devant sa cavalière, Bowen déposa un baisemain au creux de son poignet avant de relâcher ce dernier, puis souffla doucement :

« Je vous laisse à la kyrielle d’admirateurs qui piétinent d’impatience à l’idée de vous inviter, car je m’en voudrais de les contrarier. Que cette soirée vous soit agréable, ma chère cousine. »

Une fois sorti de la piste de danse, il lâcha un soupir qu’il n’avait pas eu l’impression de retenir… Pour arrêter sa respiration nette quand il vit qu’une paire d’yeux dardait de véritables flèches contre lui, comme si ce regard lui intimait de venir rejoindre sa propriétaire immédiatement. Conscient qu’il ne pourrait pas fuir cette conversation éternellement, il prit son courage à deux mains et fendit à nouveau la foule pour rejoindre Maedalyn, qui semblait décidée à s’éloigner un moment des festivités pour discuter plus avant. Ils sortirent donc, l’air frais balayant soudain son visage et lui donnant un brusque coup de fouet. Advienne que pourra, il répondrait aussi honnêtement que possible.

Quoique que sa fiancée semblait déjà vouloir tester sa patience. Il subit sans broncher le reproche non dissimulé qu’elle lui lança à la figure, encaissant sa colère en se disant que ce n’était qu’un mauvais moment à passer, même si intérieurement, il devait prendre sur lui pour ne pas répliquer tout aussi vertement. A la place il se décida pour la franchise, pure, simple, et dure. Elle voulait entendre ses raisons ? Fort bien.

« Comme vous voudrez, ma Dame. »

Ses yeux bleus se posèrent sur Maedalyn, mais il n’avait rien de l’habituel azur liquide doux qu’ils étaient habituellement. Non, ils étaient tels une lame de fond qui s’apprêtait à se déverser sur elle, à ses risques et périls.

« Je ne veux pas vous épouser pour votre dot. Ma famille en a besoin, comme d’un lady et d’héritiers, donc oui, c’était un facteur à prendre en compte, je mentirais en vous assurant du contraire. Mais le roi m’a proposé des ladys dont les familles auraient sans doute versé plus que votre père.

Je vous ai choisi parce que je désire une femme qui soit à même de prendre seule les rênes de ma maison, et rapidement. Ma mère est décédée, et il n’est pas impossible, au vu des tensions qui s’accroissent, que mon père, mon frère et moi-même devions retourner sur le champ de bataille. Quand bien même ce ne serait pas le cas, le roi m’a nommé aide de camp du Prince héritier, ce qui impliquera une présence régulière à ses côtés, et donc éloigné de mes terres. En mon absence, mon épouse devra régenter Motte-la-Forêt et mener avec mon frère les travaux de reconstruction de notre domaine.

Sachez que votre dot financera la réhabilitation de l’endroit où vous vivrez, et où, je l’espère, nos enfants grandiront. Je n’en aurais pas d’autre usage, et il est probable que vous commandiez à sa dépense.

Vous êtes femme d’esprit, et point une toute jeune donzelle d’à peine quinze ans qui ne saurait s’imposer auprès de mes vassaux. Votre nom leur imposera un minimum de respect. Et l’amitié entre nos familles sera précieuse pour la renaissance des Glover.

Voilà pourquoi je vous épouse. Libre à vous d’y trouver satisfaction ou répugnance, bien que je préférerais le premier cas, je l’admets. »


Il ne releva pas sa phrase suivante, en effet, elle n’avait pas réellement le choix. Comme toutes les femmes d’ailleurs, car tel était leur lot et la place imposée par la tradition. Quant à l’autre information demandée :

« Nous avons convenu d’un mariage à Blancport, sur les terres de ma sœur et du Lord Manderly son époux. Motte-la-Forêt n’aurait guère fait un lieu très accueillant pour des épousailles à l’heure actuelle, et du reste, comme Torrhen Stark comptait y aller pour les affaires du royaume, cela lui permettra d’être présent, ainsi que les nobles de sa suite et sans doute certains de ses invités étrangers.

Pour la date, nous avons fixé trois semaines à compter d’aujourd’hui, donc d’ici à ce que nous partions tous, sans doute pas plus de deux. Je ne pourrais me rendre immédiatement à Blancport, puisque ma présence est requise auprès du Prince Jon pour régler quelques détails, aussi je vous laisserais carte blanche pour organiser une cérémonie à votre goût. Ma sœur vous apportera toute son aide, et je demanderais sans doute à quelques-unes de mes cousines de venir également vous prêter main-forte.

Si cela vous agrée, bien entendu. »


Se rendant compte du temps écoulé, le jeune homme ajouta rapidement :

« Nous devrions retourner au banquet. Je n’ai pas encore eu le temps d’envoyer les invitations officielles, aussi il ne serait point sages que nous nous absentions trop longtemps. »

A nouveau, il lui offrit son bras, et ils revinrent dans la grande salle. Là, il se détacha doucement d’elle, ne partant point cette fois. Ses yeux se posèrent à nouveau sur la piste de danse, où manifestement, Jeyne Stark venait d’être libérée de son cavalier ouestrien. Bowen posa son regard vers la princesse, se demandant s’il devait tenter sa chance et l’inviter, tout en laissant encore Maedalyn, où s’il devait simplement attendre que son amie vienne leur parler… Enfin, il pouvait espérer qu’elle le ferait, qu’il accrocherait son regard. Tout, plutôt que de rester dans ce silence inconfortable dont il n’osait se départir, lui qui n’avait jamais été doué pour faire la conversation, préférant écouter les confidences des uns et des autres et y répondre plutôt que d’initier le badinage. Surtout que maintenant que la vérité avait été révélé, il sentait confusément que ce dernier était tout à fait hors de propos.

Si le Prince Lyman avait apparemment conquis sa promise assez facilement, lui risquait d’avoir beaucoup moins d’aisance pour le faire… Et il disposait de nettement moins de temps.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMar 1 Mar - 13:37


Dans l'ombre d'une lourde colonne de pierres, Jordane observait Gareth et Jeyne danser. A leurs côtés, Lyman s'apprêtait à mener Lady Nelya Corbois. La situation lui arracha un sourire. Même séparés par des conventions mondaines, Jeyne et Lyman trouvaient le moyen d'être ensemble. Heureux présage pour leur union ? Jordane ne pouvait que le souhaiter. Bien que la raison d’État était à l'origine de ce mariage, elle n'était pas mère à négliger le bonheur de son fils. S'il pouvait trouver l'amour dans cette noce arrangée, les Dieux s'étaient montrés cléments et décidé de bénir ces deux êtres réunis sous le saint sacrement.

Autour des deux jeunes mariés et de leurs cavaliers respectifs, d'autres couples évoluaient. Ainsi, le jeune écuyer du Roi Torrhen, Bowen Glover, menait d'une main assurée sa cousine, la belle lady Lynara Karstark. Le regard de La Lannister s'attarda un instant sur la silhouette gracile de la jeune fille, qui prenait le rythme des luths et des tambourins. Elle ferait partie de la suite de la princesse Jeyne pour Castral-Roc et dans les semaines à venir, la Reine du Roc aurait tout loisir de la connaitre d'avantage. De ce qu'elle avait pu voir, lady Lynara était un exemple de soutien et de fidélité. Fussent pour ses liens de sang ou tout simplement par loyauté de vassale, la jeune fille serait une compagne de premier choix pour la Dauphine, et future Reine du Roc.

Non loin de sa nièce qu'elle couvait comme sa fille, une autre dignitaire de l'imposante Karhold se mouvait au son de la musique festive : lady Théa Karstark. De toutes les femmes qui se trouvaient sur la piste de danse, c'était elle qui dégageait indéniablement le plus de prestance. La longue chevelure d'un noir de jet ondulait contre une robe d'un riche tissu qui mettait en valeur sa silhouette élancée, et son port de cou gracile par un décolleté mettant en avant la pâleur si distinctive des peaux du Nord. Jordane portait sa coupe de vin à ses lèvres, l'air songeur. La dame de Karhold se sentirait certainement bien seule une fois sa nièce partie. Elle n'osait imaginer voir partir loin d'elle ses propres filles, et même si le mariage certains de ces dernières rendrait inévitable ce départ, elle devait se rendre à l'évidence : elle n'y était pas encore prête.

Aussi, alors que la danse se terminait et qu'elle jetait un regard entendu à Gareth Kenning de la rejoindre plus tard dans un endroit à l'abri des regards et des curiosités, Jordane s'avança vers Théa et son frère qui se saluaient comme le voulaient les règles d'une danse terminée.
« Lady Karstark, lord Karstark ! Vous nous avez offert là une démonstration de grâce comme l'on n'en voit pas souvent ! » Son statut de Reine ne l'obligeait pas à s'incliner devant la belle famille de son homologue du Nord, mais les bonnes manières si chères à Jordane, doublée de son profond respect envers une des maisons les plus ancestrales de la région enneigée, lui intimaient une légère révérence. « J'espère que vous ne voulez pas de vous enlever lady Lynara. Soyez assurés que je saurais en prendre grand soin, au même titre que sa cousine. Nos roches lui sont étrangères aujourd'hui, mais je mettrai de l'ardeur à les lui faire aimer. »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMar 1 Mar - 14:02

Il était plaisant de se retrouver ainsi enlevée par Gareth. Sa complicité avec Lyman était évidente alors qu'il m'emportait avec lui, au nez et à la barbe de son prince. En tant que mariée, j'étais forcément convoitée en ce jour et je savais que j'allais me retrouver aux bras de bien des hommes durant les heures à venir, jusqu'à ce que je me retire et attende ceux de mon époux pour une danse bien moins conventionnelle. J'essayais de ne point trop penser à cette échéance qui arriverait bien trop vite à mon goût. M'étourdir sous les compliments était une excellente idée. Et Gareth était on ne peut plus doué dans cet exercice. Il adressa un grand sourire à Lyman, mais fila en m'entraînant à sa suite avant que son prince ne trouve opportun de l'étrangler pour son outrecuidance. Je n'étais certes pas la femme la plus jolie de l'assemblée (difficile de rivaliser avec Sharra Arryn ou Jordane Lannister), mais il était agréable de s'entendre dire que bien des hommes risqueraient leur vie pour une danse avec moi. Quand bien même cela serait grandement exagéré.

Il me complimenta ensuite concernant les festivités et le mélange réussi de nos deux royaumes. Cela n'avait pas été une mince affaire, je devais le reconnaître.

« Je l'espère. »

Ma collaboration avec ma belle-mère ne s'était pas révélée si terrible que cela. Finalement, Jordane Lannister n'était pas cette reine de glace que l'on pensait. Elle demeurait une femme, une mère, qui avait l'habitude de diriger et il avait fallu que je m'impose le plus subtilement, mais fermement possible pour gagner son respect. Je n'étais pas une petite sauvageonne du Nord sans éducation, ni une femme effacée. J'étais la princesse Stark et je serais un jour la reine Lannister. En cela, je devais me comporter comme une figure royale, même si ce rôle me semblait bien trop grand pour moi. Néanmoins, j'avais tenu bon face à la reine de l'Ouest, j'avais approuvé nombre de ses idées, non parce qu'elle était reine, mais parce qu'elles étaient excellentes, j'en avais contesté ou nuancé certaines, parce qu'elle n'appréhendait pas encore le Nord et ses coutumes... et peut être même ne serait-ce jamais le cas.

Je fis alors une remarque concernant Lady Corbois, dont Gareth avait été le cavalier auparavant. Il m'apprit qu'il avait veillé son fils et avait donc fait connaissance avec la mère par la même occasion. Et bien, ce petit voyage dans le Nord de la part des Ouestiens avait permis de nouer quelques relations incongrues finalement. Gareth ne m'avait-il pas dit qu'il n'avait pas pensé se lier ainsi aux gens du Nord et les apprécier lors de la découverte de son mensonge ? Je souris quand il conclut que c'était une femme remarquable, comme bien des femmes du Nord.

« Voilà une conclusion qui ne m'étonne pas de votre part. »

Ou comment tirer profit d'une conversation anodine et surtout revenir à un sujet plus global plutôt que de s'épancher. Je l'invitais alors à profiter de la danse avant son prochain trépas, reprenant ses paroles et éclatais de rire à sa réponse.

« Vous êtes un incorrigible charmeur Gareth Kenning ! »

J'ajoutais cependant et non sans malice, qu'il devait peut-être davantage craindre le courroux de mon époux que la jalousie des Nordiens de me voir ainsi ravie par un audacieux noble du Roc. J'avais comme l'impression que Lyman avait un tempérament un peu possessif. Mais je ris encore alors qu'il se moquait de son prince quand il avait une épée en mains. Son irrévérence me ravissait, je devais l'avouer et finalement, je lui avais pardonné bien trop facilement les mensonges qu'il avait pu nous servir à Lynara et à moi. J'ignorais où ils en étaient tous les deux. Je l'avais mis en garde, je n'avais rien à dire ou faire de plus, je m'étais déjà montrée bien trop intrusive.

« Ceci restera entre nous, comptez sur moi. »

J'avais répondu avec une mine de conspiratrice. La musique terminée, il m'indiqua Jordane Lannister qui nous regardait et m'apprit qu'il allait la voir. Je hochais la tête, me demandant si elle s'était sentie offensée par cette danse volée ou s'il y avait autre chose.

« Vous vivez avec eux depuis suffisamment longtemps pour vous en sortir Gareth, je ne me fais pas de soucis pour vous. »

Il me salua alors avec sérieux m'encourageant à profiter de la soirée.

« Telle est bien mon intention. Bon courage. »

Je le regardais s'éloigner en direction de Jordane Lannister, tandis que je balayais la salle du regard. Lady Corbois était en compagnie de mon époux... Décidément, elle semblait concevoir beaucoup d'intérêt pour les gens de l'Ouest. Un moyen d'apporter une petite touche d'exotisme à sa vie ? Walton se trouvait avec tante Théa. Bowen avait fini de danser avec Lynara et se trouvait de nouveau en compagnie de Lady Maedelyn. Se pouvait-il que Lord Glover fasse la cour à Lady Cerwyn ? Mon regard croisa le sien. Il ne m'en fallut pas davantage. Il avait l'air bien sombre encore, et je m'étais promis de danser avec cet ami cher à mon cœur. Je fendis la foule, pour me planter devant lui, non sans saluer Maedelyn d'un sourire lumineux.

« Lady Maedelyn, votre robe est exquise. Souffrez que je vous vole Lord Bowen le temps d'une danse, cela ne sera pas long. »

Je me tournais alors vers Bowen, lui prenant chaleureusement les mains sans réellement lui laisser le choix.

« Vous ne pensiez tout de même pas échapper à votre devoir envers moi, Bowen ? Soyez heureux, vous êtes le premier Nordien à me faire danser ce soir. »

Avec malice, je l’entraînais sur la piste, vive et enjouée. Je continuais de me demander ce qu'il pouvait bien se tramer entre Maedelyn et lui et décidais de mettre tout simplement les pieds dans le plat.

« Lady Maedelyn est en beauté ce soir... J'ai l'impression qu'elle accapare votre attention. »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMer 2 Mar - 0:47

J’étais ravie que Bowen ait pris l’initiative de me faire danser. Sans doute ne pourrons-nous pas nous voir avant longtemps, et je comptais bien ne pas m’éloigner du Nord sans passer quelques instants avec l’une des personnes qui m’étaient les plus chères. Il fallait dire qu’il m’avait grandement aidée à m’accoutumer à Winterfell, quand j’y suis arrivée. Je regrettais qu’il ne soit pas là pour m’épauler, dans l’Ouest ; Mais nous ne pouvions pas le soustraire à sa contrée, encore moins après tout ce qu’il avait subi. Je posais doucement une main sur son épaule, en signe de soutien, ce qu’il ne comprendrait surement pas. Peu importait, il n’aurait pas le temps d’y penser, alors que, déjà, la musique enchainait sur une nouvelle danse. Si les festivités n’étaient pas fréquentes à Winterfell, Bowen n’était malgré tout pas mon partenaire pour cet exercice pour la première fois, et cela se sentait dans la façon que nous avions de nous mouvoir conjointement. Il était évident que nous étions assez proches, sans que cette proximité ne soit inconvenante pour autant.

Je fronçais cependant bien malgré moi les sourcils, en le sentant perdre quelque peu pied, et ne plus tout à fait suivre le rythme. L’avais-je froissé, en le questionnant ? Je m’apprêtais à lui dire de ne pas se sentir obligé de me répondre, mais il le fit lui-même, en surenchérissant sur une simple partie de mes propos. Je n’en prenais pas ombrage, mais je ne pouvais garantir de laisser le sujet qu’il semblait tant vouloir éviter de côté. Il sut me distraire un instant, cependant, grâce à la mine qu’il abordait, de celui qui en savait bien plus qu’il ne voulait le dire. Bien évidemment. Si nous avions grandement échangé, lui et moi, il avait une relation privilégiée avec Jeyne aussi. Mon sourire se fit bien plus franc, à l’idée qu’elle ait pu le lui évoquer. Ainsi, elle ne doutait pas réellement. J’acquiesçais cependant doucement, à la simple phrase qu’il ajouta, mais lourde de sens. De toute évidence.

« Soyez assuré que j’y veillerai et que, si je ne peux garantir ou forcer le Prince à quoi que ce soit, je m’efforcerai de faire que quelle que soit ce que Jeyne aura à affronter à Castral Roc, elle en souffre le moins. »

Je ne puis retenir une grimace de contrariété, à l’idée de toutes les épreuves qui attendaient Jeyne. Celle de connaître intimement son époux, ce soir-même, premièrement… Oh, nous avions parlé, de ce qu’il lui avait fait ressentir. De ses regards, empreints de désir. Mais ni elle ni moi ne savions ce qu’il en serait réellement. Ma mère et ma tante, à défaut de sa propre mère, avaient-elles été lui en parler ? Je n’en savais rien… Je ne pus empêcher une légère rougeur d’envahir mes joues, alors que cela me venait à l’esprit.

« Bowen… Sauriez-vous si ma mère ou même ma tante auraient évoqué avec Jeyne ce… qui l’attend ? Ou les femmes de votre famille, peut-être ? » Il comprendrait. Je l’espérais, du moins. Je serais très probablement écarlate, et mortifiée, si je devais approfondir ma pensée. Je ne pourrais le faire.

La danse nous sépara un court instant, et ce fut à mon tour, de déroger au tempo de la musique, en étant les propos de mon cavalier. Cela n’aurait pas réellement dû être si surprenant, mais… Combien de temps avait-il fallu, pour que ce soit décidé ? Je n’eus pas besoin de le questionner, cependant, alors qu’il approfondissait lui-même le sujet. Fort bien. Sa jeune fiancée en était-elle avertie ? Je fronçais les sourcils, en l’entendant.

« Vous pouvez compter sur moi pour ne point l’ébruiter. Allez-vous en avertir Jeyne, avant le départ pour l’Ouest ? Que je sache à quoi m’en tenir. Mais, Bowen… Avez-vous averti votre fiancée ? »

Je riais nerveusement, me rendant compte que je n’avais meme pas envisagé à le féliciter, alors même que je lui posais une question d’ordre pratique. « La surprise me fait oublier de vous en féliciter. Je suis réellement ravie pour vous, et il me plait de penser que ce sera là un mariage heureux. Quand Lady Cerwyn réalisera quel homme exceptionnel et si différent de biens des nordiens elle va épouser, elle ne pourra qu’en être comblée. Je le lui envierai, si je n’étais pas heureuse pour vous. Comme nombre de jeunes femmes ici présentes, quand elles le sauront, j’en suis certaine. »

Ma joie se ternit légèrement, cependant, en entendant ses propos. Je retins de justesse le rictus qui menaçait de trahir cet élan, fort heureusement. « Mon absence me sera pénible, mais soyez assuré que je penserai à vous, en ce jour heureux. Si je ne puis être réellement présente, mes pensées seront dirigées vers vous et Lady Cerwyn. Et ne vous avisez pas de nous oublier, je souhaite une missive détaillée du déroulement du mariage. Et un souvenir, quel qu’il soit, à défaut de pouvoir vous rendre honneur. Mais quand je vous reverrai, je vous féliciterai comme il se doit. Et j’espère pouvoir apprendre à connaître votre promise… votre femme. Quant à Motte-la-Forêt… Je suis encore une fois sincèrement peinée, de ce que vous avez du subir. Les Karstark vous aideront, n’est-ce pas ? Je ne peux envisager qu’ils vous tournent le dos. Mais vous y réaliserez l’essentiel :y élever vos futurs enfants. J’espère que vous leur parlerez en bien de moi, et les amènerez me rendre visite, quand ils seront en âge. Mais j’anticipe un peu trop, peut-être. »

J’avais posé ma main sur son bras, en guise de soutien. C’était peu, mais j’espère que cela lui apporterait un peu de réconfort. Je ne l’abandonnerai pas à l’humeur peu plaisante qui semblait bien souvent le prendre, ces derniers temps, ce qui n’avait rien de surprenant. Qu’il ait ou non le temps d’y répondre, il recevrait de nombreuses missives de ma part, une fois partie pour l’Ouest. Lui souriant, je déposais un baiser sur sa joue, et peu importe les regards qui me seraient adressés par nos invités. Je n’avais aucune honte de ma relation avec Lord Glover, et il n’y avait aucun scandale à y voir.

« Tous n’ont d’yeux que pour Jeyne, vous le savez aussi bien que moi. Vous êtes un flatteur, cousin. Que cette soirée vous soit agréable aussi, Bowen. »

Je le laissais aller, non sans presser brièvement et discrètement sa main, avant de me diriger à nouveau vers la table réservée aux familles royales. Presque simultanément avec la Reine de l’Ouest. Je l’avais quelque peu fréquentée, durant l’organisation du mariage, alors que je lui apportais mon aide, ainsi qu’à Jeyne. Elle était impressionnante, mais elle s’était avérée moins à craindre que je ne l’envisageais tant sa prestance était écrasante à première vue. Me fendant d’une légère révérence, je prenais sur moi de laisser parler mon oncle et ma tante, avant de moi-même prendre la parole. Sa Majesté Lannister l’aurait surement pris comme un affront ou de l’impertinence, que je m’exprime avant mes aînés. J’espérais cependant que Thea saurait faire preuve de davantage de retenue que face à notre Roi. Je ne m’en inquiétais pas réellement, notre présence à Joris et moi l’y aideraient probablement, mais elle vivait très mal notre futur départ, malgré tout.

« Vous me voyez honorée de votre attention, Majesté. Je ne vous cacherai pas appréhender d’être ainsi déracinée, mais je le serai de bon cœur, pour ma cousine. Et votre générosité contribue à me rassurer quant à ce qu’il m’attend. Je serai dévouée à les aimer, soyez en assurée. »

J’étais parfaitement sincère, bien que je ne sois pas certaine qu’une Majesté de l’envergure de celle qui me faisait face ait réellement du temps à consacrer à cela. Je ne la pensais pas pour autant menteuse, bien qu’elle manipule très certainement la vérité à son avantage. Je n’en étais pas moins reconnaissante pour autant – il n’avait jamais été dans mon caractère d’être ingrate. Avisant mon cousin non loin, qui n’avait toujours pas rejoint les danseurs, et dont l’air maussade ne l’avait pas quitté, je prenais congé dans un parfait respect des bonnes manières de mon oncle, ma tante et de Jordane Lannister, pour le déloger de sa chaise, et lui imposer de danser avec moi. Quoi qu’il en pense, Jon se devait de faire un effort pour le mariage de sa sœur. Sœur qui dansait avec Bowen, et qui était resplendissante. Cette vision m’arracha un sourire ravi.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMer 2 Mar - 20:32

Je lui avais demandé de m’accompagner. Etait-ce la bonne chose à faire ? Je n’en savais rien. Toujours est-t-il que toutes mes perspectives d’avenir se voyaient bouleversées. Je n’irais pas jusqu’à dire anéanties. Non. A y regarder de plus près, Bowen Glover n’était pas le pire des partis du Nord. Financièrement peut-être, certes… mais il semblait être gentil. C’est tout ce dont je demandais. Peu m’importait le physique de mon futur époux et si j’avais dû choisir une seule qualité à lui affecter, cela aurait été celle-ci, la gentillesse. Je savais bon nombre d’époux violents, ivres, menteurs, versatiles ou cruels. La gentillesse pouvait m’éliminer ces derniers. Sire Glover semblait posséder cette qualité. De plus, j’avais – dans mon désarroi – la chance qu’il ait un physique à son avantage. Pour autant, j’avais demandé, lorsqu’il eut terminé sa danse avec Lynara, qu’il m’accompagne à l’extérieur pour que nous discutions des formalités.

J’avais fait preuve d’ironie pour faire comprendre à mon futur époux que j’avais bien conscience qu’il ne m’épousait pas pour ma beauté intérieure, ni peut-être même pour celle extérieure, mais simplement pour ma dot. Sa réponse me surpris « Je ne veux pas vous épouser pour votre dot ». Et bien pour quoi d’autre, alors ? La suite de sa réponse m’éclaira : il voulait des héritiers.

D’après ces dires, il avait eu le choix de son épouse parmi d’autres jeunes femmes libres de tout engagement. Sans le savoir, j’avais été mise en rivalité avec d’autres. Et j’avais – je le constatais bien malgré moi – été la victorieuse. Il en profita pour me préciser une donnée que j’ignorais : certaine famille avait offert bien plus que ma dot, et pour autant, c’était moi qu’il avait choisi. Avait-il eu le choix entre la peste ou le cholera ? Ou toutes ces jeunes femmes étaient belles, intelligentes et fournies avec une importante dot ?

Il m’expliqua rechercher non pas une dot seule, mais une femme qui soit capable de tenir un domaine, de s’imposer, d’inspirer le respect. Motte-la-Forêt semblait être à reconstruire et l’idée de vivre précairement m’effraya quelque peu. La tâche m’incomberait, incontestablement en son absence.

Il aborda un sujet plus administratif, l’organisation de nos épousailles. Cela me ramena à mes pensées les plus profondes. Je n’en revenais toujours pas : j’allais devoir me marier. Quitter Castel-Cerwyn et les miens. J’avais bien du mal à m’imaginer changer de vie. J’allais être entourée de personnes qui m’étaient totalement inconnues, dans un lieu qui m’était étranger. Certes, je ne partais pas à Port-Réal, mais Motte-la-Forêt n’était point chez moi. Je craignais qu’il faille qu’il le devienne… D’une manière ou d’une autre j’allais devoir m’approprier de ce lieu et de ses gens. Il me donna la lourde tâche d’organiser le mariage. Je me retrouvais déjà  bien accablée de devoir me marier, il allait en plus falloir que j’organise ce que j’avais toujours contesté.  La situation en était presque risible. Je serais aidée par sa sœur et probablement ses cousines. Je ne savais à quoi m’attendre avec sa famille. Allaient-ils m’accueillir à bras ouverts ou au contraire allaient-ils voir d’un mauvais œil qu’une jeune femme s’introduise dans la vie de Bowen et régisse son domaine à sa place lors de ses absences ?

Il eut pour seule réponse, un acquiescement d’un mouvement de tête de ma part. Qu’avais-je à ajouter ? Il pensait probablement me faire plaisir en me laissant organiser les festivités, mais cela ressemblait plus à une tare pour moi qu’autre chose. Il me proposa de retourner à l’intérieur.

« Bien sûr… » Acquiesçais-je docilement. La nouvelle avait eu l’effet d’un raz de marée. Je me sentais soudainement épuisée, vidée. J’avais été traversée par tant d’émotion en si peu de temps. Il me précisa qu’il n’avait pas encore eu le temps d’envoyer les missives informant de notre union. C’était bien là le cadet de mes soucis. Je me mordis la langue afin de rester silencieux. Mon père m’avait bien de nombreuses fois fait remarquer mon insolence. Je lui faisais honneur ce soir.

Jeyne vint s’approcher de nous et en un sourire emprunta Bowen Glover.

« N’ayez crainte, lady Jeyne, nous avions terminé…  je vous le laisse bien volontiers. »

J’eu une pensée à la promesse que je m’étais faite, celle d’être et d’agir comme une jeune femme docile et lisse. Mais ce n’était point ma véritable nature. J’étais piquante et subtile.

Ironie acerbe ou pas, Bowen Glover le comprendra comme il le voudra. Le « laissais-je bien volontiers » à Lady Jeyne car j’appréciais celle dernière ou le  « laissais-je bien volontiers » car sa présence à mes côtés m’importait peu ? Cela me déclencha un léger sourire sur mon visage alors que je me retrouvais à déambuler parmi les convives.

Je vis Lynara et vins me placer à ses côtés, silencieusement, cherchant mes mots un instant encore. Elle regardait son cousin échanger avec Jeyne.

« Comment est-il, Lynara ? »

Après un instant de flottement, je tournais enfin mon visage vers elle. Je n’avais pas besoin de préciser à qui je faisais référence. Nous regardions toutes deux Bowen Glover. Il venait de me dire qu’il n’avait pas envoyé les invitations officielles mais j’osais espérer que la communication était plus efficace dans leur famille que dans la mienne. Je replaçai mon regard au loin, vers ce qui s’apparentait à mon futur époux. De toutes les manières, au courant ou pas de notre union, je savais que Lynara me répondrait. J’espérais qu’elle le fasse le plus sincèrement possible.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMer 2 Mar - 21:53

Je viens voler Sharra Arryn à l'homme qui m'en jalouse déjà, un outrecuidant petit seigneur du Val. La bière me fait bientôt douter de la reconnaissance de son blason, mais je m'en fiche. Je suis ici chez moi, seigneur et maître des lieux. Que me chaud l'animosité d'une personne que je ne connais pas ? Je ne risque rien. Et je sais me défendre. Je saurais aussi défendre Sharra Arryn, si une femme comme elle en avait besoin. Je ne me faisais pourtant aucun doute à ce sujet. Elle, comme Jordane Lannister, étaient probablement les deux requins les plus dangereux de Westeros. Elles étaient tout à fait capables de gérer ce type de situation, l'une comme l'autre. Encore que la première risquait plus que la seconde d'être l'objet de pareilles convoitises, car sa main libre augurait pouvoir et richesses, responsabilités et gloire. Encore que le pouvoir, ce n'était pas certain. Les échanges avec le petit Arryn m'avaient échaudé à ce sujet. Il n'y avait pas tant de pouvoir que cela à épouser Sharra Arryn, mais sans doute plus de bonheur que je ne l'aurais imaginé de prime abord. Femme digne d'être aimée, sans aucun doute. Encore que je ne m'y trompais pas. Elle aussi, comme Sigyn, avait dû affronter les années de guerre de son époux. Mais je m'en fichais, de ça aussi, alors que je la faisais danser. De cela aussi, j'étais pour l'instant capable. Mais pour l'instant seulement. Récupérant seulement de mes blessures, j'étais bien plus vigoureux que deux semaines plus tôt, mais moins qu'il y a un an. Je devais donc prendre garde. Je me penchais vers l'oreille de Sharra Arryn, restant juste à distance de connivence sans pour autant laisser qui que ce soit penser que j'outrepassais la bienséance.


| Mais vous partager, vous le faites déjà très bien, ma dame. | lui soufflais-je.


La danse continue, encore et encore, et je me perds dans ces iris d'une incroyable complexité. Puis, lentement, les notes s'espacent et le rythme retombe. On applaudit les musiciens, dans un coin de la salle. Et je sens le fumet de bien des mets qui sont acheminés vers la salle. Je la salue d'une révérence un peu roide, à cause de mes côtes, puis je m'éloigne vers la table principale du banquet. J'apercevais l'ombre de Karhold, seule, visiblement oppressée. Je fronçais les sourcils, m'apprêtant à mander un de mes gens pour s'assurer de sa santé, sinon de lui faire prendre l'air. Mais mon fils, Walton, vint au secours de sa parente. Je restais ainsi un petit instant, à le regarder faire. Il avait toujours été intelligent, le dernier né de mes louveteaux. Je l'aimais, ce fichu gosse, malgré toutes les frayeurs qu'il me causait. Quand je pensais que j'avais râté sa charge à La-Mort-Aux-Loups, et que je n'avais pas su même l'empêcher.... !


La-Mort-Aux-Loups...


Je m'éloigne doucement de la piste de danse. Un instant perdu, presque sonné. J'entends et je vois. Je me surprends à chercher Jeyne du regard. Mon devoir accompli, il me reste encore le plaisir et l'honneur de la faire danser. Mais elle n'est plus avec le valet de l'Ouest, déjà, qu'elle danse avec celui qui fut jadis mon écuyer. Ils dansent, tous deux. Place à la jeunesse, les vieux ont fait leur temps, déjà. Cette soirée est la leur. Car tous connaîtront, dans les années qui viennent, bien des malheurs. Alors laissons-les s'amuser, ce soir. Je laisse Walton à sa gentillesse, Jeyne à son amusement, la Lannister et la Arryn à la fièvre des noces. Je rejoins la tablée de mes seigneurs de l'Est, mes Omble et mes Flint. On me met une coupe en main, on mugit des toasts en honneur de ma fille et de son lion de prince. Lionceau, me retenais-je de préciser. Mais qui avait de bonnes dispositions à devenir plus. Je prends la corne, l'entrechoque avec mes vassaux. Engloutis son contenu. Je bois, et je bois encore. Je picore alors que les plats sont amenés, ne m'attardant pas sur les mets mais sur cette même fièvre, comme tous les autres. Et je bois, je bois encore. Profitons de ce soir, mes amis.


Car l'Hiver vient.


Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyDim 6 Mar - 16:36

Ma soeur accomplie son devoir. Ce que j'en pense n'est pas important. avais-je répondu à ma tante, qui semblait avoir remarqué que quelque chose me tracassait depuis le début. Mais ce n'était pas important. Jeyne semblait heureuse de son mariage et cela ne pouvait que ravir le loup qui était en moi. Je finirais moi-même par épouser une dame dans un mariage arrangé, ce n'était pas une fatalité. J'étais préparé à cette idée depuis bien longtemps et j'avais toujours su qu'il en serait de même pour Jeyne. Mais je n'avais pas été préparé à la voir partir de nos terres, ces terres qui nous avaient vu naître et grandir. Finalement, j'étais tellement perdu dans mes pensées et dans mon verre que je ne fis pas attention à Lynara, qui avait songé au fait que je l'invite à danser. Et encore moins à ma tante qui avait suggéré à ma cousine de m'inviter. On vint vite me resservir un verre de vin que je commençais à boire, encore et encore.

Bien vite, Lynara et ma tante partirent danser, chacune de leur côté tandis que je restais à table. Ma cousine m'avait conseillé d'invite Lady Cerwyn a danser. Mais je ne savais pas vraiment si j'avais le désir d'aller danser. Pourtant, je ne voulais pas que ma soeur ait cette dernière image de moi. Je devais profiter des festivités, assurément. La musique cessa une nouvelle fois, une nouvelle danse débuta tandis que Bowen relâchait ma cousine. Une somptueuse fleur, à n'en pas douter. Elle s'étai épanouie dans les contrées froides du Nord mais allait nous quitter bientôt pour rejoindre l'Ouest, en compagnie de ma soeur et de son nouvel époux. Elle s'approchait d'un pas assuré en ma direction mais fut arrêtée par Lady Cerwyn, qui vint lui parler. J'attendis qu'elle en ait fini avec ma cousine puis me levais de ma chaise, accostant ma cousine en tendant ma main droite à cette dernière, affichant un sourire sincère.

M'accorderez-vous cette danse ? demandais-je à la demoiselle. Nous prîmes le chemin de la piste de danse, puis débutions, en suivant le rythme de la musique. Je profitais comme il se devait, de cette danse avec ma cousine.

Je remarquais que mon père avait cessé de danser et avait rejoins la table de ses vassaux, profitant pour trinquer avec eux. J'esquissais un fin sourire. La situation devait être dur, célébrer le mariage de sa fille sans sa femme tout en sachant qu'elle allait partir pour l'Ouest. Il aurait sûrement apprécié la présence de ses frères pour cet instant, d'ailleurs. Mais c'était ainsi.

Nous perdons deux dames importantes du nord en un mariage. dis-je à ma compagne de danse, parlant évidemment de ma soeur, mais aussi d'elle. J'espère que vous prendrez grand soin de ma soeur, pour moi, Lynara.

Je lâchais un soupire à peine audible à ces paroles, mais gardant malgré tout un sourire, plongeant mes yeux dans ceux de Lynara tout en poursuivant cette danse au son de la musique.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyMer 9 Mar - 20:33

« Je n’en doute pas. Pour le temps que vous resterez dans l’Ouest, vous lui serez d’une aide précieuse. Je comprends que le roi ait accepté de vous laisser y aller… Quand bien même je ne suis pas le seul que cela peine quelque peu personnellement. »

Alors qu’il dansait avec Lynara, Bowen avait essayé de manifester son soutien comme il le pouvait, sans nier qu’il en était un peu marri au fond de lui-même. Ses paroles reflétaient tout de même l’espoir qu’il avait de voir revenir sa parente un jour dans le Nord, d’ici deux ou trois ans sans doute, quand Jeyne serait installée auprès des Lannister confortablement, peut-être même avec des enfants issus de ces noces, prêtes à tourner la page de son existence la reliant à son enfance à Winterfell. C’était ainsi, c’était le cours naturel des choses, et il était impensable que la seule fille de l’héritier Karstark reste toute son existence sans trouver époux. Pour le moment, elle était encore jeune, mais d’ici quelques années son lignage demanderait un mariage. Bien sûr, le Glover se doutait que Jeyne tenterait de marier sa cousine dans l’Ouest pour la conserver auprès d’elle… Et lui, secrètement, aurait bien aimé qu’elle revienne dans le Nord, auprès des leurs, tout en se trouvant déchiré par son envie que son amie ne se retrouve pas définitivement seule dans cette contrée sudière tellement étrangère à leurs mœurs.

Alors qu’ils continuaient à murmurer entre eux sur la question de la suite de cette soirée, Bowen vit les joues pâles de la jeune fille se colorer alors qu’elle lui posait la question qu’il avait lui-même abordé quelques jours auparavant avec la principale concernée. D’un côté, c’était rassurant de savoir qu’il n’était pas le seul à voir son esprit embrumer par de telles interrogations. De l’autre… Décidément, il devenait le spécialiste des conversations inconvenantes avec de belles et avenantes ladys… A croire qu’il était devenu le confident préféré de ces dames…. Ce qui, s’il était honnête, avait toujours été le cas. Quand ses amis cherchaient à soulever leurs jupes quand ils étaient plus jeunes, lui aimait simplement discuter avec les femmes, trouvant que les hommes avaient à gagner en apprenant à mieux connaître l’autre sexe en tant qu’individus. Et comme il était discret, poli et d’une galanterie à toute épreuve, elles lui accordaient facilement leur confiance quand elles voyaient qu’il ne mettait aucune arrière-pensée dans sa présence silencieuse à leurs côtés. La contrepartie évident, c’était que fatalement, il n’était jamais celui qui déclenchait leurs soupirs, mais plutôt celui qui remarquait les œillades plus ou moins discrètes adressées aux autres. Il l’avait dit à Jeyne, et malgré ses assurances, le pensait toujours : il se sentait transparent. Une transparence qui se teintait du sang sur ses mains désormais. Tenant tout de même à répondre à Lynara, il finit par souffler gentiment, alors qu’un mouvement les rapprochaient suffisamment pour qu’il puisse lui glisser à l’oreille :

« Elles… ne lui ont pas parlé. Non. J’ai conseillé à Jeyne de… peut-être… parler à ma sœur, en effet, si elle le désirait. Elle m’a dit qu’elle y songerait.

J’espère qu’elle l’a fait. »


Il était sûr qu’Alysanne saurait la conseiller. Certes, elle était plus âgée, mais il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle serait la première, si besoin était, à prendre en charge ce genre de discussions féminines. En cela, Mère les avait bien formés tout deux. Et mine de rien, elle avait réussi à dompter son coureur de mari. Vu les rumeurs courants sur le roi du Roc, et à supposer que le lionceau tienne un peu trop du père… Ca ne pouvait pas faire de mal, non ? Il hésita un bref instant sur ce qu’il allait dire ensuite, ne sachant pas s’il devait révéler ou pas son propre rôle, puis se dit que de toute manière, il y avait de fortes chances que Jeyne finisse par le dire à sa confidente :

« Mais… Disons que certaines personnes que vous connaissez ont pu lui en toucher un mot. Enfin, comme ils le pouvaient… »

Son demi-sourire un peu penaud et son regard rivé un peu partout sauf sur Lynara devraient sans trop de difficulté lui indiquer de qui exactement il s’agissait. Cela dit, avec leurs airs gênés, ils devaient avoir l’air de fameux idiots, quand même, à cet instant. Il ne manquerait plus que les gens se fourvoient sur leur relation au moment où il allait se marier, ce serait un comble ! Aussi il inspira profondément et reprit contenance, remerciant sa barbe brune pour cacher l’essentiel de son visage aux regards curieux et un peu lointains. Comme quoi, le port de cet accessoire viril avait quelques avantages insoupçonnés…

D’ailleurs, en parlant du sujet principal de ses pensées ce soir… Voilà que la jeune Karstark s’enquérait plus avant des personnes étant au courant ou non, citant les deux dames de la soirée pour lui. Pour l’une la réponse était simple, puisqu’il venait de le faire. Pour l’autre…

« Je ne sais. J’aimerais le faire de vive voix, par respect pour l’amitié qu’elle a pour moi. Mais je ne sais si j’en aurais l’occasion d’ici à votre départ… Et je ne voudrais pas l’importuner le jour de ses propres épousailles… C’est son jour, Lynara, pas le mien.

Néanmoins, si cela est possible… Oui, je le ferais sans doute. »


Oui, il n’était pas question que son propre mariage devienne le premier sujet de conversation quand tous auraient dû parler uniquement de Jeyne et son époux. Il voulait qu’elle soit la reine de cette fête… la dernière qu’elle vivrait comme nordienne, au fond. Si d’aventures le couple princier du Roc revenait dans le Nord, ce serait pour représenter un autre royaume. La différence, quoique toute symbolique, n’en demeurait pas moins fondamentale. Mais se contenter d’un courrier, même très amical, l’aurait un peu peiné, sachant qu’ils ne pourraient pas en parler de vive voix réellement. Pour ses autres cousins, la question ne se posait pas : ils auraient tout le loisir d’en parler à Blancport, une fois les invitations envoyées et reçues.

« Oui… Elle est au courant. Depuis cinq minutes très exactement. D’où les regards noirs qu’elle m’envoie. Si vous désirez tout savoir.

Je n’ai reçu la réponse définitive de son père et la signature du contrat qu’il y a quelques heures. J’aurais pensé que Lord Cerwyn profiterait de l’occasion pour avertir sa fille, mais… Non. Donc, je viens de lui apprendre. »


Il y avait une pointe d’amertume dans ses dires, et il le savait bien. Bowen n’aimait pas cette place qu’il prenait, d’homme qui dansait puis annonçait qu’il allait faire sienne une femme avec qui il avait presque réussi à avoir une conversation agréable quelques jours auparavant. Cependant, il n’aurait pas supporté de la courtiser plus ou moins consciemment toute la soirée sans qu’elle ne soit au courant. Il n’aimait pas mentir, même si pour une fois, masquer la vérité aurait été notoirement confortable pour lui.

« Je me voyais simplement mal ne pas lui dire. »

Cela sonnait comme des excuses, maladroites qui plus est. Mais le jeune homme n’était pas le plus doué des gentilshommes, loin de là. Accueillant les félicitations de Lynara avec un simple hochement de tête, il se contenta de répondre doucement :

« Puissiez-vous avoir raison. »

Avant d’ajouter avec un sourire légèrement malicieux :

« Si je ne vous connaissais mieux, je dirais que vous me faites un brin d’avances, Lynara. »

Sentant bien son regard, il ne put se retenir plus longtemps et se mit à rire, peut-être un peu trop fort, l’alcool ingurgité précédemment devant commencer à lui monter à la tête, à moins que sa volonté de faire semblant d’être à tout prix heureux ne finisse par déteindre sur son comportement :

« Pardonnez-moi cette taquinerie. C’est que… A vrai dire, je ne sais que répondre. Ce que vous venez de dire me touche beaucoup. »

Son éclat passé, il était redevenu sérieux. Mortellement sérieux.

« Pour être franc… Jeyne a utilisé presque les mêmes mots que vous. Je ne sais si je suis si différent des autres hommes. J’en doute. Mais j’apprécie que vous ayez ce genre de pensées à mon endroit.

Peut-être que mes années auprès du roi m’ont amenée plus de choses que ce que j’aurais pensé en arrivant à Winterfell. Comme de belles amitiés… Avec des femmes non moins belles. »


Il avait dit cela avec un sourire très doux, pas comme un vulgaire compliment troussé à la va-vite pour lui plaire, mais parce qu’il le pensait sincèrement. Lynara, comme Jeyne, était belle, mais il était dommage que la plupart des mâles de la salle ne voit que sa beauté physique, bien que non négligeable. Lui savait que sous cet apparat se cachait aussi une âme pure, agréable. Comme elle le prouvait en lui souhaitant mariage heureux et couronné d’enfants.

« Point du tout. J’espère que quand vous reviendrez sur nos terres… Il y aura de nouveaux Glover qui peupleront Motte-la-Forêt.

Et qu’ils seront instruits de votre personne comme de tous ceux envers qui nos liens nous portent. »


Après tout… Il se mariait pour cela, non ? Pour avoir ces héritiers, pour repeupler son château, pour rendre sa lignée forte à nouveau.

« J’ai déjà contacté votre grand-père. Lady Menora, comme vous vous en doutez suit nos discussions de très près. Je sais qu’elle a envoyé plusieurs corbeaux à mon père, et qu’elle œuvre beaucoup pour convaincre son époux de nous fournir une aide plus conséquente que ce que les simples conventions voudraient. N’ayez pas d’inquiétudes là-dessus.

Et je vous enverrais une missive évidemment, de toute façon, j’escompte un corbeau à votre arrivée dans l’Ouest. Quant au souvenir… je crains qu’une part de gâteau ne soit pas aisément transportable, mais je verrais ce que je peux faire. »


Puis, la danse se termina, et Lynara… le remercia en l’embrassant sur la joue. En public. Malgré lui, Bowen se sentit rougir légèrement, tout en adressant un regard noir à tous ceux qui lui lançaient des œillades dépitées. Le premier qui ferait mine d’avoir la même chose et n’était pas un Karstark aurait affaire à lui. Parole de Glover.

« Oh, je crois que certains ont les yeux qui savent repérer les perles cachées… Mais rassurez-vous, maintenant, tous les mâles de l’assemblée n’ont d’yeux que pour moi et vont me jalouser toute la soirée. »

Et enfin, il s’éloigna, après son baise-main et sa salutation plus formelle pour rejoindre Maedalyn. Manifestement, cette dernière ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde aussi… honnêtement, et longuement. En tout cas, elle n’insista pas davantage, se contentant d’acquiescer. La victoire était un peu facile, mais pour le moment, elle satisfaisait Bowen, qui n’avait vraiment pas envie de disputer à ce sujet. Cependant, alors que Jeyne venait les saluer, une fois revenus dans la salle principale, toute pimpante, la réponse que fit sa désormais fiancée à sa demande lui fit comprendre que sa joie avait été de courte durée. Manifestement, elle avait l’air soulagée qu’il la laisse. Ou du moins c’est ce qu’il comprenait à sa phrase cryptique. Peut-être qu’il ne devait pas en espérer davantage. Même si cette indifférence le peinait toujours.

Tout en posant ses mains sur la taille de Jeyne et sur son épaule, il répondit presque par automatisme, un léger sourire à ses lèvres tout de même :

« J’ai connu des devoirs plus désagréables. Je devrais réussir à m’en départir, Princesse. »

Une fois en place, il commença doucement à danser avec elle, trouvant la même familiarité qu’avec Lynara et évoluant avec grâce sur ce qui semblait être une pavane ouestrienne. S’il n’était pas très connaisseur, il se dit que copier les mouvements conflanais que lui avaient appris sa mère pourrait fort bien passer, et se rendit en regardant rapidement les couples autour de lui qu’en effet, pour un nordien, il se débrouillait plutôt bien. Plus que bien même.

« J’ai donc intérêt à donner mon maximum sur cette pavane. Il ne serait pas dit que le premier nordien que vous invitez ne sache en remontrer à nos invités… Jeyne. »

Maintenant qu’ils étaient sur la piste, il pouvait se départir des titres également, même s’ils les utilisaient avec affection, quoique toujours respectueusement. Il s’apprêtait à tenter quelques passes un peu plus savantes, presque échauffé par le défi qu’il venait de se poser à lui-même… Quand la question particulièrement directe de la mariée l’invita à sévèrement ralentir son rythme. Décidément, il avait vraiment la discrétion d’un orignac en rut… Enfin, c’était à prévoir, et peut-être la fenêtre de tir qu’il attendait pour lancer sa flèche, enfin sa révélation. Lynara avait raison. Il lui devait la vérité, de vive voix.

« En effet. »

Ordinairement, jamais Bowen n’aurait répondu aussi franchement à une question sur ses accointances personnelles. Ce n’était vraiment pas dans ses habitudes. Mais là, ce n’était pas vraiment une histoire de cour un soir de fête.

« Quoique, mon attention n’a pas seulement à voir avec la splendeur de sa toilette… Même si elle est tout à fait charmante, certes. »

Bowen, ou l'art de préparer le terrain. Mais il n’allait pas mentir. Pas maintenant. Encore que, il aurait dû. Seulement, il ne le pouvait pas.

« Je vais l’épouser, Jeyne. Son père vient de me renvoyer notre contrat de mariage. Et… Je viens de le lui dire. Elle n’était pas au courant.

Du coup… Eh bien, avec Lynara tout à l’heure et ma propre famille, vous faites partie des premiers à le savoir, je n’ai pas eu le temps d’envoyer les invitations et les annonces… Pour ceux qui ne pourront être là. »


Il plongea son regard bleuté dans ses yeux chocolat, sachant pertinemment qu’elle saurait ce qu’il voudrait dire par là. Et comme avec la jeune Karstark, il se sentait infiniment peiné de savoir qu’elle ne pourrait assister à ses propres épousailles. En parlant de lady Lynara… Cette dernière venait de se faire accoster par sa fiancée… Qu’est-ce que Maedalyn pouvait bien lui vouloir ?

« Vous croyez qu’elle enquête ? »

Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais le léger tic qui déforma son visage brièvement ne manqua pas d’indiquer qu’il était tout de même un peu inquiet…

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 10 Mar - 17:02

J’acquiesçais. Je ne savais vraiment comment la décision avait été prise. Si Père ou Mère en avaient réellement parlé au Roi, si l’insistance de Jeyne et moi avait fait que le refus ne se présente pas… Non, je n’en avais actuellement aucune idée. Mais peu importait. Le résultat seul comptait. Et j’accompagnais Jeyne. Bien sûr, mon cœur se serrait à l’idée de quitter le Nord. Évidemment. À part pour aller à Goeville, je n’avais jamais rien connu d’autre que Karhold et Winterfell. Et l’un comme l’autre me manqueraient. Bien que je sois très curieuse à l’idée de découvrir l’Ouest, malgré ma crainte de ne pas m’y accoutumer. Mais cela, je ne comptais pas l’avouer, bien que Bowen soit probablement le plus à même de comprendre mes appréhensions. Il devait de toute façon le voir sur mon visage.

« Soyez assuré que je n’y vais pas le cœur léger, à l’idée de quitter tout ce que je connais, et de tous vous quitter. Mais, Bowen… Vous comme moi savez que nous avons un devoir à honorer. Je ne sais réellement ce que peuvent en penser mes parents ou notre Roi mon oncle, mais… Ma place et mon devoir sont aux côtés de Jeyne. Même si bien de choses me manqueront cruellement ; et vous en faites partie. Soyez cependant assuré que vous aurez de mes nouvelles, aussi souvent que possible. »

J’étais parfaitement sincère : si je partais, je n’oublierai pas les gens qui m’étaient proches, que j’aimais sincèrement. J’ignorais assez volontairement l’évocation de mon retour dans le Nord, non pas que je n’y pense pas. Mais… Même si je me languirai fortement de nos contrées froides et probablement austères pour beaucoup, je crois que l’absence de Jeyne serait pire encore. Si je pouvais contracter un mariage avantageux dans l’Ouest… Je laissais mon regard dévier quelque peu dans la salle, avant de tomber sur Gareth, me forçant aussitôt à le ramener sur mon cousin. Pour passer à un sujet quelque peu inconvenant, et perturbant. Mais je n’avais pas réellement pu en parler avec Jeyne… ne voulant pas l’effrayer, sans doute, et je savais que mon cousin me prêterait une oreille attentive, bien que mal à l’aise tout comme moi certainement. Je hochais silencieusement la tête, avant de laisser échapper un petit rire, en le voyant arborer le même air un peu gêné et perdu que moi. Ce n’était que peu charitable, mais nous devions, pour peu que l’on nous regarde, donner une image de nous bien peu flatteuse.

« Vous m’en voyez reconnaissante, envers ces… personnes de ma connaissance. Le sujet est délicat, et il est heureux qu’ils aient osé en parler. J’espère pour autant que, depuis, elle a pu en glisser quelques mots aux femmes de notre entourage… Et que tout se passera bien. »

Je me raclais la gorge, avant de laisser la surprise puis la joie transparaitre sur mon visage, à son annonce. Les circonstances auraient pu être plus heureuses, mais… Cela restait une bonne chose. Il lui faudrait du temps pour se remettre de ce que sa famille avait subi, mais il pouvait malgré tout avoir espoir de refonder une famille, d’avancer.

« Elle n’en sera que plus heureuse, si vous lui en parlez, Bowen. Que ça soit son jour ou non. Ça n’éclipsera pas sa soirée, au contraire, ça l’embellira. Malgré les circonstances de cette union… S’il s’agit là de la seule chose qui vous retient, alors n’hésitez plus, et annoncez-lui donc la nouvelle si vous en avez l’occasion. Et vous savez à quel point je connais Jeyne, il ne peut donc en être autrement. »

Je ne me vantais pas, en disant cela, c’était une vérité. Je ne l’aurai pas affirmée à tout le monde, mais Bowen savait ce qu’il en était. Et je savais que son excuse n’en était pas vraiment une. Je lui souriais doucement, pour l’encourager, avant d’aborder le sujet plus délicat de sa fiancée… et de retenir in extremis une grimace qui aurait été malevenue.

« Et il est normal qu’elle en ait été avertie. Que ce soit ainsi… est peu délicat, mais la faute en est à sa famille, et non à vous, Bowen. Preuve en est que vous le lui avez annoncé sans attendre, faisant preuve de respect et d’honneur. Vous n’êtes nullement à blâmer, et je ne vous autoriserai pas à penser ainsi. »

Je pressais sa main de la mienne, pour lui transmettre mon amitié et de la force. Et je hochais la tête. J’étais certaine qu’il finirait par être heureux avec elle. Il leur faudrait du temps, à l’un et l’autre, mais… Bowen avait un caractère suffisamment heureux pour combler Maedelyn. Et elle ne pouvait qu’avoir été éduquée comme toute femme nordienne : pour obéir et faire son devoir. Elle réaliserait bien vite qu’elle aurait pu plus mal tomber, malgré la difficulté de se voir ainsi imposer un mariage.

« Vous m’avez démasquée. Peut-être suis-je réellement désireuse de vous voler à Lady Cerwyn, en vérité. »

Je ne pouvais plus retenir un rire, secouant légèrement la tête. Je n’étais pas offensée de sa remarque, pas plus que je ne prenais ombrage de son incapacité à savoir quoi répondre. Peu importait. Il avait uniquement besoin de l’entendre.

« Des amitiés indéfectibles, auprès de personnes qui pourront toujours vous apporter conseil, secours, et simplement une oreille attentive si nécessaire, Bowen. Ne l’oubliez pas. Et je dois moi vous remercier de cette pensée que vous avez pour nous. »

Leur discussion se faisait plus sérieuse, peut-être un peu teintée par leur départ iminent à Jeyne et elle signalé par ce mariage, mais… Elle n’en était que plus touchante.

« Je vous prends au mot là-dessus. Je veux voir de mini Glover et les gâter, et qu’ils sachent qui je suis – même s’ils auront surement un peu peur au début, de l’inconnue que je serai. »

J’acquiesçais concernant l’aide apportée par ma famille. Très bien. Si cela avait été nécessaire, j’aurai moi-même contacté mon Père et le sien, à ce sujet. Mais Menora s’en occuperait fort bien.

« Peut-être pouvez-nous nous envoyer la recette et une reproduction de l’apparence du gâteau. Mais cela ne comptera pas pour un souvenir, je compte sur vous. »

Mes yeux s’éclairèrent, un sourire doux illuminant aussi mon visage.

« Vous n’êtes qu’un vil flatteur, Lord Glover, je me répète. Tâchez de profiter de la soirée, et que ceux qui vous envient continuent donc : ils ne méritent surement pas telle attention de ma part. »

Me rapprochant de ma tante et de Sa Majesté Lannister, je conversais quelque peu avec elles, avant de rejoindre ma place, afin de m’abreuver un peu. La chaleur qui régnait donnait soif. Maedelyn profita de ce moment pour s’approcher de moi. Je lui adressais un sourire doux, suivant son regard des yeux, avant d’entendre sa question.

« Je ne vais pas feindre de ne pas être au courant des raisons qui vous poussent à poser cette question, Maedelyn… Mais en toute sincérité, et je ne dis pas cela parce qu’il est mon cousin, vous n’auriez pas pu trouver nordien plus agréable comme mari. Vous avez fréquenté les guerriers nordiens tout comme moi. Vous connaissez leur caractère. Bowen n’est pas de ceux-la. Il est doux, attentionné. Il sera soucieux de vous, et de votre bien-être, comme nul autre n’aurait pu l’être. Il saura vous rendre heureuse, Maedelyn. »

J’hésitais un instant, avant de poursuivre, plissant légèrement le front.

« Et si… vous êtes perdue, ou que vous avez des questions, sur lui, ou sur la meilleure façon de le contenter… Premièrement, soyez-vous même. Il voudra apprendre à vous connaître. Et ensuite, n’hésitez pas à m’envoyer des missives. Je suis consciente que je serai tôt ou tard à votre place et je voudrais quelqu’un pour me renseigner, me conseiller. Alors sachez que je suis disposée à être là pour vous, Maedelyn. Sincèrement, et réellement. »

Nous conversions quelques temps, avant que Jon ne s’approche de moi, et ne m’invite à danser. Peut-être essayait-il de faire bonne figure, finalement.

« Avec plaisir, mon Prince. »

Je me fendais d’une révérence, le taquinant par cet acte. Nous avions passé le stade de ce genre de politesses, mais j’espérais le dérider de cette façon.

« Deux dames qui ne cesseront de penser à vous, Jon. Jeyne sera entre de bonnes mains, et je veillerais sur elle aussi bien que possible. Mais ne vous inquiétez pas trop, promettez le moi. »

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 10 Mar - 17:15

Bien. Je pouvais éventuellement accorder ma femme a Gareth, enfin dans la mesure du possible évidemment.

« Pas ce soir mais demain éventuellement. »

Certes, faire de mon suivant un sushis de chair humaine ne serait pas du plus bel effet a mon propre mariage. Mais je ne peux qu'être heureux de voir que tous s'amuse. Même si certain demeure dans leur coin, comme mon beau frère Jon. Je ne vois pas Walton. Ma mère domine par sa beauté et sa grâce l'assemblée, combien pourrait elle être concurrencée par Sharra d'ailleurs, j'étais son fils, je n'étais point partial. Mes yeux se heurtèrent a d'autres plus sombres lorsqu'une voix s'éveille a coté de moi. Surpris, je considère un instant la dame. Et un sourire vint errer sur mes lèvres, je ne peux ignorer l'étincelle amusé qui erre dans ses iris, pour autant je croirais a la sincérité de ses félicitations. Diantre...Quel est son nom ?

« Merci Ma Dame. »

Sa demande m'amuse, je dois bien l'avouer. A croire que toutes les femmes du Nord sont aussi...frondeuse.

« Je serais un bien mauvais bougre que de vous refuser une telle demande, ma chère. »

Je l'ai vu quelque instant plus tôt s'entretenir avec Gareth, je gage donc qu'elle le connait...

« Gareth ne vous a point embêtée je l'espère ? C'est un homme audacieux mais terriblement courtois n'en doutez pas. »

Bien évidemment, je suis bien loin de connaître les liens qui unissent ma cavalière a mon ami. Combien même le saurais je que je pourrais sans aucun doute louer son goût de la gente féminine, car la femme qui me fait face est belle sans aucun doute. Mature certes, mais d'une ineffable beauté. Ah je serais presque intimidé par une telle sirène si je n'avais moi même cotoyé les pires d'entre elles à mes heures perdues.

« Cependant, il a négligé de nous présenter, quel indélicat ! »

je lui souris avec un rien de malice dansant au coin de mes lèvres. On ne pouvait m'en vouloir de n'avoir pas réussit a retenir tout les prénoms n'est ce pas ?

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptySam 12 Mar - 12:09

Je dois avouer que je suis curieuse. Curieuse de connaître le petit prince qui a semble-t-il conquis le cœur de la jeune louve, tout comme je suis curieuse de connaître le petit prince pour qui Gareth s’est transformé en simple valet.
Je l’observe, amusée sans chercher à le cacher, le félicitant pour son union. J’incline la tête alors qu’il sourit.
Et je dois également avouer qu'il est tout aussi agréable au regard que Gareth, si le sourire de Gareth est davantage rempli de malice, celui du prince est tout aussi séduisant... Il est plus jeune certes, prince de l'Ouest et marié à la princesse, mais durant une seconde, je me demande si tous les ouestiens sont aussi doué avec une femme...
Et je ne peux empêcher un nouveau sourire taquin d’éclairer mon visage alors qu’il accepte ma cavalière invitation. Certes peut-être aurait-il été malvenu de sa part, ou quelque peu discourtois du moins, de refuser, mais il est prince, nul ne s’en serait réellement offusqué, pas même moi je crois. Ou peut-être bien que si qui sait, mais je ne l’aurais certainement pas montré. Toujours est-il que la question ne se pose point étant donné qu’il accepte.
Je souris.

« Vous m’en voyez ravie et honorée dans ce cas Prince Lannister. »

Je saisis sa main et le suis sur la piste. J’incline la tête et esquisse un sourire. S’il savait… Le sait-il ? A quel point sont-ils proches ? Fait-il exprès de le nommer par son prénom et non Lord Kenning ? Je n’en suis même pas certaine. Ce que Gareth a dit semble exact, ils doivent être plus que prince et lord…

« Non, vous n’avez rien à craindre, il s’est montré en tous points plaisant et serviable. Et l’audace est loin d’être un défaut à mes yeux, c’est une qualité que je sais apprécier. »

Et Gareth avait été plus que courtois et audacieux à la fois. Je ne pouvais guère prétendre le contraire. Je le fixe. Et sens une pointe d’espièglerie derrière son sourire. Je ris légèrement.

« Pardonnez-moi, je crains que l’indélicatesse ne me soit imputable, je n’ai point songé que je ne saurais être connue de tous.
Lady Nelya Corbois, pour vous servir. »
J’incline la tête, souriante et amusée, continuant de suivre ses pas. « Mon fils a combattu aux côtés de Gareth, et par conséquent aux vôtres je suppose Majesté. J’ai croisé de nombreuses fois votre ami alors qu’il tenait compagnie à Benjen à l’infirmerie. Nous avons échangé quelques paroles. Benjen a grandement apprécié ses visites. Lord Kenning est un jeune homme charmant. »

Bien moins que je n’ai pu apprécier sa présence et ses attentions, mais passons cela… Mon sourire ravi et réjoui ne me quitte pas emplissant mon regard d’une lueur malicieuse.

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MessageSujet: Re: Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé]   Quand la louve s'unit au lion | Mariage Princier [Tour II - Terminé] - Page 2 EmptySam 12 Mar - 23:28

Les convenances dont avait fait preuve Lynara m'avaient décroché un fin sourire taquin. Nous n'étions plus à cela depuis longtemps. Et j'en étais plus que content, bien-sûr. Alors que nous avions débuté notre danse, mes yeux bruns s'étaient plongés avec insistance dans ceux de ma cousine, démontrant une pointe de malice, que je n'avais que rarement. Peut-être était-ce l'amusement de la situation, ou autre chose ? Je ne pouvais le dire. La situation ne me déplaisait pas, tout comme elle ne m'enchantait pas plus que cela. Je savais bien que c'était les dernières fois où je les verrais. Leur départ se passeraient quelques jours après le mariage, qui sait, il me restait peut-être qu'une semaine, voire deux... Bientôt, il ne resterait plus que Walton, père et moi. Nous allions semble-t-il devoir redoubler d'effort pour rester unis, car nous venions de perdre un maillon important de notre chaîne. Le plus important. Peut-être devrais-je faire des efforts pour que mon frère et moi nous rapprochions, le guider, l'entraîner ? Je ne savais pas comment m'y prendre avec lui, Jeyne y arrivait mieux que moi. Et je devais profiter de ce moment, même si j'avais vraisemblablement mal débuté les cérémonies.

Vous m'en demandez beaucoup, chère cousine. Comment pourrais-je vous promettre pareille chose ? fis-je premièrement, marquant un temps de pause, avalant discrètement ma salive avant de reprendre d'une voix faussement joyeuse. Peut-être pourrais-je essayer de ne pas trop m'inquiéter, mais je ne vous promets rien !

Je décrochais un autre sourire suite à mes paroles. Il était vrai que, même si je savais que c'était le devoir de ma soeur de se marier, j'avais un peu de mal avec cela. Et je n'osais imaginer ce que ressentait notre père à présent. Et Walton, qui tout comme moi, n'avait pas bougé de la table.

Je me doute qu'elle sera entre de bonnes mains, car ce seront les vôtres, Lynara. répondis-je alors que mon regard se posait quelques secondes sur le prince Lyman, ayant remarqué comment il se comportait avec ma soeur. Et j'ose espérer qu'il en prendra lui-même grand soin, comme moi-même je l'aurais fait.

Une pointe d'amertume pouvait se déceler dans ma voix, je n'avais pas pu le cacher et Lynara était assez intelligente pour comprendre ce que je ressentais.

N'êtes-vous pas angoissée concernant votre voyage prochain vers l'Ouest ? Après tant d'années sur nos terres, votre départ doit être dur, pour vous.

Bien loin de l'oublier, tout n'était pas dur que pour nous. Jeyne aussi en souffrirait de cela, tout comme ma cousine. Elles quittaient toute deux les leurs. Et savoir comment Lynara ressentait son départ m'intéressait sincèrement.


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