La nuit est sombre, et pleine de terreurs. Face à elles, la lumière est leur meilleur bouclier, le meilleur rempart que les pauvres mortels puissent trouver. La nuit n’est pas un moment anodin. Quantités de choses doivent attendre la nuit pour être faite, elle est l’alliée des voleurs et des intrigants, mais aussi celle des amants. Elle est un cap à passer pour les mourants, un moment, somme toute, autant redouté qu’attendu. Shaera, elle, sait que parmi les terreurs qui rôdent, nombreuses sont celles à être les servantes de la lumière, car, sans lumière, il n’y a point d’ombres. L’asservissement de celles-ci est une pratique que connaît la prêtresse, sans jamais s’être résolue à les invoquer. Elle a toujours su se débrouiller sans, mais peut-être serait-il opportun d’y penser, pour achever cette guerre au plus vite. Envoyer des ombres s’occuper de Manfred et d’Eren Hightower, voilà qui règlerait bien vite la question des hostilités. Couper la tête du serpent, d’un coup net et propre. Hélas, la triche permise par R’hllor n’est jamais gratuite, et Shaera n’est pas certaine de vouloir sacrifier ce qu’elle devrait pour ce dessein. Est-ce que ça la rend égoïste ?

Ses iris violine tournées vers le firmament, la prêtresse s’interroge. Il y a déjà eu tant de morts, tant de batailles… Seulement, il ne suffit pas de conjurer pour être obéit. La femme devrait également pouvoir s’approcher suffisamment de sa cible, ce qui serait compliqué en l’état des choses. Elle devrait traverser les landes ennemies, dans un état diminué. Peu de chances de succès, et peu de chances de survie. A nouveau, Shaera s’interroge. Est-elle égoïste de vouloir préserver sa vie ? Peut-être. Il y a sans doute du fait que, devrait-elle se lancer dans cette entreprise, sa vie serait perdue, bêtement, avant de servir son but, et alors, quel bien aurait-elle fait ? Seule, en proie à ces pensées turbulentes, Shaera entretient le feu qu’elle a allumé plus tôt, à la nuit tombante. Elle en allume toujours un, qu’elle nourrit à plusieurs occurrences avant le lever du jour, quittant les plumes du lit qu’elle partage fréquemment avec Lyham. Il la laisse faire, car c’est innocent. Quel mal y-a-t-il à allumer un feu ? Pour la prêtresse pourtant, ce rite n’a rien d’anodin. Comme les égyptiens célébraient la victoire de Rê sur le serpent Apis chaque matin, Shaera célèbre la victoire de R’hllor sur l’Autre, et alimente toute la nuit durant le feu sensé repousser les terreurs de l’Autre, et garantir la victoire de son Maître.

Comme souvent, le regard de la prêtresse finit irrémédiablement par se faire happer par les flammes, se laisser fasciner par la danse apparemment anarchique du feu. Absorbée par le jeu de lumières et le rougeoiement des braises qui, à cette distance devrait la brûler d’inconfort, elle ne voit pas venir la noble dame, qu’elle n’attend pas, Shaera étant rarement abordée de jour, mais plus encore la nuit. Aussi, si elle ne sursaute pas, ses yeux n’en quittent pas moins le spectacle hypnotisant du brasier pour venir couver celle qui interrompt le cours de ses sombres pensées. Au sourire de la dame répond celui de la prêtresse, aimable et même gai de, peut-être, se lier à une nouvelle âme. Si elle ignore qui est cette dame, bien qu’elle l’ait vue quitter Lyham récemment, Shaera est curieuse de découvrir qui elle est. Il est assez rare qu’on l’aborde avec autant de sympathie, autant de douceur, alors la femme à la chevelure couleur de lune ne peut que vouloir que ce moment se prolonge. « Du tout, ma Dame. Je vous en prie, joignez-vous à moi et profitez de la chaleur du feu, si vous le souhaitez. » Invitante, la prêtresse s’écarte de quelques centimètres et pour laisser l’inconnue se rapprocher. « J’aime aussi beaucoup regarder les étoiles. Je trouve qu’il y a une grande sérénité qui se dégage de la preuve que quelque chose de plus grand que nous existe. » Elle confie, avec un sourire, à la nouvelle venue. C’est en contemplant les étoiles que Shaera avait pris conscience de sa propre insignifiance, et, par extension, de celle de tous les mortels, du plus grand des rois au dernier des manants. Ils s’agitent et se battent, comme des fourmis, mais des choses bien plus grandes et mystérieuses les dépassent tous. Ce constat fait, Shaera avait pris beaucoup de recul quant au sérieux de la vie, comme au sérieux de la mort. Il y a quantité de choses que les mortels ignorent, elle comprise, et les étoiles sont bien le plus beau rappel qui puisse exister de leur ignorance. « Contempler les étoiles est un bon moyen de se rappeler que nous ne sommes pas grand-chose… » Difficile pour la prêtresse de séparer la beauté pure des corps célestes de la philosophie qu’ils amènent. Ouverte et bienveillante, Shaera sourit à la dame. « Faut-il que votre cœur soit étreint de quelque tourment pour que vous vous retrouviez privée de sommeil ? Peut-être que partager vos inquiétudes pourrait déjà diminuer leur poids sur vos épaules ? » Elle demande, peu envieuse de se confier, ce qu’elle ne fait plus depuis le départ de Mathie, mais surtout intéressée par la possibilité d’aider une âme tourmentée. Après tout, il n’y a jamais que dans ce domaine qu’excelle la prêtresse rouge. L’écoute active. Qui sait, peut-être sera-t-elle à même de rendre le sommeil à cette magnifique jeune femme ? Cette perspective ravirait, beaucoup, la prêtresse. Néanmoins, pour le savoir, il faut que la belle dame accepte de se confier, ce qui n’est pas garantit malgré l’ambiance de confidence dans laquelle elles se retrouvent.

Sereinement, Shaera joint ses mains sous les longues et amples manches de sa robe rouge. Elle ne souffre pas du froid, mais si en temps normal le subterfuge est parfait pour dissimuler un couteau, une potion, un artifice quel qu’il soit, ce soir il lui permet surtout une certaine discrétion. Du reste, les mains de Shaera n’ont rien de notable. Elles ne sont ni tout à fait lisses, ni vraiment marquées, preuve que sans être totalement inactive, elle ne ressort pas de durs labeurs, et dénudées du moindre ornement, de la moindre bague, le seul et unique bijou de la prêtresse étant le large tour du coup en volutes d’or au centre duquel trône un impressionnant rubis. Même ses cheveux étaient bien souvent modestement noués, sans la moindre trace d’apparat. Bienveillante, elle accueille la nouvelle venue près du feu, lui laissant d’avantage d’espace. Espace dans lequel se perdent leurs esprits à toutes les deux, à peine quelques secondes, avant qu’elles ne soient rappelées à la petite échelle qui les concerne, à ce monde imparfait et si frustrant, dans lequel il est si ardu de se frayer un chemin… « Sachez que si vous vous retrouviez à veiller jusqu’à l’aube, je vous tiendrai compagnie… » Elle lui glisse, avec un sourire, sur le ton de la confidence, ignorant tout de la dame et de son statut, donc incapable de dire si elle se montre grossière ou non.

Et les voilà, les confidences. La dame va à l’essentiel, ne tourne pas autour du pot. Son passé la hante, comme tant d’autres avant elle. Au moins en a-t-elle conscience, ce qui permettra peut-être à Shaera de l’aider. Elle va s’y efforcer, en tous cas. Puis la belle se présente, présentation à laquelle la femme en rouge répond d’un sourire bienveillant. « Je m’appelle Shaera, et je suis ravie de vous rencontrer, Dame Helena. Vous et moi partageons le même but. » Elle incline sensiblement la tête en signe de respect. « Faire la paix avec son passé demande beaucoup de lâcher-prise… ça demande d’accepter ce que l’on ne peut changer. Une façon d’aider à passer ce cap est de se dire que si votre énergie a une quantité finie, ce qui est le cas, tout ce que vous en dépensez à échafauder des scénarios où les choses auraient été différentes, où vous auriez mieux géré telle ou telle chose ou autre de même acabit est tout ce que vous ne dépensez pas dans des choses concrètes, sur lesquelles vous pouvez réellement avoir un impact. » Une leçon de vie qu’elle a reçue, et qu’elle s’efforce de transmettre, tant elle la trouve motrice. « Si des fantômes viennent vous tourmenter dans votre sommeil, dîtes vous qu’au moment des événements, vous avez réagi du mieux possible en fonction de qui vous étiez à l’époque. Bien sûr qu’une version de vous mieux préparée aurait affronté ces événements plus sereinement, mais ces évènements vous ont aussi apporté de la sagesse. Soyez indulgente envers vous-mêmes, regardez-vous à travers les yeux de votre amie la plus proche, la plus sincère… Que vous conseilleriez-vous ? » Elle lui sourit, gentiment, avant de l’encourager. « Vous ne m’importunez guère, Dame… Si je peux, par quelques mots, vous aider à trouver une quelconque paix, alors j’en serai comblée… » Le sacerdoce d’une vie dans l’abandon de soi pour le bien et le profit des autres. Entendre qu’une autre âme est tourmentée peine Shaera comme si elle était elle-même tourmentée. Forte de sa philosophie religieuse, la prêtresse et intimement convaincue qu’on ne peut que renforcer la lumière qui existe déjà au fond de chacun, et cette lumière luit indubitablement plus fort dès que les doutes s’estompent. C’est ce que Shaera souhaite à tout homme, de vivre sans connaître les affres du doute.

« Vous pourriez commencer par me dire comment vous vous sentez, vous, au moment d’aborder ce nouvel environnement, dans un contexte si difficile… » Pas étonnant que la dame ait de la peine à trouver le sommeil ! Dans des circonstances similaires, Shaera ne doute pas qu’elle aussi serait désarçonnée. « Je ne sais si vous avez déjà des connaissances dans le Conflans, mais, si vous le souhaitez, je peux être votre amie. Vous et moi souhaitons toutes deux aider Lyham, cela me semble donc particulièrement naturel de vous proposer mon aide, et mon support, si tant est que vous le souhaitiez. Je comprendrai que vous le refusiez. » Elle nuance, acceptant visiblement l’une comme l’autre option, laissant la dame maîtresse de ses options, n’essayant jamais d’user de coercition et certainement pas de procéder au moindre chantage. Elle n’est mue que par des ambitions plus naïves, plus religieuses à défaut d’être plus saine, que sont celles de propager la Lumière…

D’un geste gracieusement désinvolte de la main, la prêtresse rouge dissout les objection de la dame du Conflans quant à la possibilité de l’empêcher de dormir. Si dormir avait été son intention, elle serait restée lovée dans les fourrures et les bras de Lyham plutôt qu’être ici. Le sentiment d’accomplissement que l’on ressent quand on vient en aide à quelqu’un a quelque chose de particulièrement addictif, et c’est une addiction à laquelle Shaera avait succombé il y a bien longtemps. Peu de choses en ce monde pourraient l’empêcher d’essayer d’aider son prochain, peu importe sa condition ou son statut, son origine ou sa foi. Pieuse sans être sectaire, elle s’efforçait, autant qu’elle le pouvait, d’apporter un peu de la lumière du Maître sur les chemins méandreux parfois sombres de la vie. La femme n’est pas dénuée de malice, loin s’en faut, mais cette malice ne s’exprime jamais par-dessus sa bienveillance, qui est sans doute l’humeur toujours la plus écrasante de toutes. Attentive et, ce soir, tournée vers Helena, l’étrangère accueille ses confessions dans un calme absolu, sans la moindre espèce de jugement. Elle entend la peine, elle entend les regrets, elle entend que la dame s’accroche encore à ce qui aurait pu être à défaut de ce qui est. Forcément, ces émotions font écho aux siennes, et la prêtresse ignore à quel point, ignore qu’elles souffrent toutes deux de la perte d’un enfant à naître. Aurait-elle su, un lien de sororité inexplicable mais d’une grande force se serait instantanément connecté entre elles, mais, avec ou sans, rien ne peut empêcher la prêtresse de compatir. « Face à ce genre d’expérience, les gens adoptent différents mécanismes de défense. Certains refoulent le souvenir pendant des années, l’oublient intégralement jusqu’à ce qu’un détail fasse s’effondrer le mur qu’ils avaient construit tout autour d’un coup… C’est assez destructeur. D’autres se jettent à corps perdu dans l’hédonisme, l’alcool, les drogues… D’autres encore se lancent dans un projet qui les occupe alors corps et âme, le but étant de distraire l’esprit en souffrance quoiqu’il arrive, de sorte à laisser la plaie cicatriser… Mais généralement, si on ne traite pas la raison de la plaie, elle s’infecte… » Les blessures émotionnelles sont de loin les plus redoutables. Même le meilleur des combattants pouvait être totalement désarçonné par quelques mots. Les mots sont des formules magiques pour qui sait en déchiffrer le code, exercice auquel Shaera s’exerce à tout instant, avec tout le monde, mais, elle l’espère, pour leur bien. « Je crois que vous devriez embrasser pleinement votre passé, accepter la cicatrice qu’il vous a laissée. Au plus tôt vous le ferez, au plus tôt vous pourrez de nouveau profiter de toute l’énergie que vous dédiez à nourrir votre sentiment de culpabilité pour quelque chose qui soit constructif ou à l’origine d’un sentiment de bien-être chez vous. La vie est dure, pour chacun d’entre nous. Nous faisons tous face à des épreuves qui nous paraissent insurmontables et, très honnêtement, pour la plupart elles le sont. Ce qui fait la différence entre chacun d’entre nous, c’est la façon dont nous allons affronter ce raz-de-marée. Votre culpabilité et vos regrets sont des ancres qui vous empêchent de glisser sur la vague. J’ignore le sujet de la décision que vous avez dû prendre, mais la résultante de ce choix, c’est que nous sommes toutes les deux ici. » Elle lui sourit. « Vous semblez nourrie, avez un toit au-dessus de la tête et possédez toujours le statut d’une dame de haute lignée, et donc les privilèges et le respect qui vont avec… » Elle marque une pause. Tellement, tellement de gens ne pouvaient pas en dire autant… Malgré toutes ses peines, la dame demeurait privilégiée de bien des façons dans ce monde en guerre. « Ce sont des choses de grande valeur auxquelles vous raccrocher. » Elle poursuit, avec un sourire. « Vous pouvez vous poser ces questions parce que vous n’avez pas à lutter pour votre survie. C’est un privilège, ma Dame. » Et un de taille.

Humble, est dame Helena. Une qualité qui la rend magnifique à regarder. Sa beauté aurait aisément pu lui monter à la tête, mais non. Lady Bracken semble à la prêtresse très humaine, et réceptive à la compassion, ce qui ne peut qu’éveiller sa sympathie. Elle lui sourit. « Si vos intentions sont les bonnes, et ça a l’air d’être le cas, il n’y a rien que vous puissiez faire qui pourrait vous plonger dans la tourmente. Le roi est un homme juste et généreux, ouvert à toutes les bonnes volontés qui viendraient s’ajouter aux siennes. Vous ne me donnez pas l’impression de vouloir vous montrer irrespectueuse envers lui, dans ces conditions, il vous est difficile de mal faire. Vous ne pouvez que faire une différence positive, dame Helena, et cette perspective est merveilleuse. » Le tout est de savoir dans quelle direction les poussera cet élan… Lequel se répercutera durement sur la guerre. Shaera espère qu’il ne se brisera pas dessus, ou plutôt, croit férocement qu’il en faudrait d’avantage pour les abattre, mais peut-être n’est-ce que son optimisme qui parle ?

Confidente attentive, Shaera se fait l’oreille sur laquelle Helena peut pleurer. Cette personne, cette oreille, elle l’a été pour un nombre incalculable de personnes, du meilleur né au moins bien loti. Les visages et les sujets changent, mais tous pleurent un destin différent, un destin qui n’a pas été et ne sera jamais. Ces gens sont tous malheureusement piégés dans un souvenir, et cela résulte à plus ou moins long terme en une difficulté à apprécier le réel pour ce qu’il est : réel. Hier est déjà vécu, mais demain est à écrire. Shaera finit par comprendreun peu avant que la femme ne l’admette, que celle-ci souffrait également de la perte d’un enfant. Cette peine fait forcément écho dans la douleur de Shaera, qui avait vécu son deuil à sa façon. Elle s’était remise en question en tant que femme, mère, prêtresse, humaine… Au final, telle une salamandre, elle avait mué et celle qu’elle était hier était morte avec le bébé, sa peau devenue trop étroite laissée sur place. A première vue, Helena en était à la phase de transition, la phase de douleur primale déjà passée. Elle avait besoin d’encore un peu de temps pour achever sa mutation et, telle un papillon, sortir de sa chrysalide, plus irisée, plus nuancée, qu’elle ne l’était avant.

Discrète et toujours aussi attentive, Shaera invite d’un geste doux la conflanaise à poursuivre quand elle bute sur les mots, ne l’interrompant jamais, accompagnant même son éclat de rire de son sourire. Rire, c’est libérateur. Au moins, Helena retournera se coucher après avoir ri, c’est mieux que d’après avoir pleuré. « Si je peux me permettre un conseil… Vous devriez assumer, embrasser complètement qui vous avez été, les décisions que vous avez prises, même si les conséquences ont été douloureuses. Regardez la vérité en face et tentez de trouver les moments où vous vous êtes sentie en totale résonnance avec vous-même, en plein accord avec ce que vous vouliez être… Au plus précise vous serez, au plus ce sera facile de repérer les endroits où vous sentez que votre décision va compter, les moments desquels naissent remords ou regrets… On ne gagne pas un combat contre les regrets, dame. On s’en détache pour s’élever. » Elle espère que ce conseil l’aidera à ne plus se voir comme la victime de sa propre histoire, mais plutôt comme une héroïne passive ou jusqu’à présent contrite, maintenant libre de pouvoir faire un millier de choses. « Parfois, s’enfermer dans le passé peut se faire par peur du présent et de la liberté qui est la nôtre d’écrire demain. Certaines personnes ont trop peur de regarder vers demain, à la quantité de possibles vertigineux et s’abîment plutôt dans la contemplation d’un unique moment sur toute une vie. La force de caractère, ce n’est pas d’être l’un ou l’autre. La force de caractère, c’est savoir sortir de la 2e catégorie quand c’est important. » Helena pouvait continuer à s’enchaîner à ses pertes et s’enterrer un peu plus tous les jours, ou elle pouvait briser ses chaînes et les retourner contre ses ennemis, contre les ennemis de Lyham. « Je suis sincèrement navrée pour votre perte, dame. » Finit-elle, enfin, par glisser avec douceur. Ce drame, tellement de femmes l’ont vécu, et continueront de le vivre… Shaera a fini par voir cela comme un rite de passage vers la féminité, comme le seraient les premières règles, une première grossesse interrompue… « Si cela peut vous consoler, vous pouvez vous dire qu’il a eu une existence parfaite… Dans votre ventre, enveloppé de vous et de votre amour, il n’a jamais connu la faim, la soif, le désespoir ou la maladie… Il n’a connu que votre amour. Il a eu une existence parfaite… » Elle ignore si cela lui sera d’un quelconque secours mais finir par y penser était rapidement devenu pour elle comme un radeau de sauvetage… Shaera espère qu’il en sera de même pour Helena.