Pourras-tu me pardonner ?

Sujet: Pourras-tu me pardonner ? Sam 30 Déc - 15:04

Maegor volait. Sur le dos de son frère il voulait, ses pensées dans un tourbillon de magma semblait dégouliner devant ses yeux, comme pour le rendre aveugle. Peut-être l'était il. Aveugle à ses propres désirs, sa propre volonté pour obéir à son père. Sous lui, Dorne défilait, immense tombeau à ciel ouvert, défiant presque Valyria dans son désirs de dévorer tout les hommes qui posait un pied sur son sol. Le sang avait coulé... Sans doute aussi par sa retenue son manque d'implication ? Son coeur battait aussi fort que les ailes de son frère. Il voulait rentrer à Lancehelion. Une citée de ruine à cause de son frère... Quand bien même il comprenait son geste, il ne pouvait le tolérer. Mais ce n'était pas lui, cette déception, qui voulait voir. Mais bien une femme ... Jaenyra. Son nom roulait dans son esprit, phare dans la tempête de ses pensées. Sa soeur, son amante. Celle qu'il pourrait nommer Âme-soeur peut être. Celle qui le connaissait plus que quiconque. Elle l'a véritable souveraine de ces terres, elle qui faisait tant d'efforts et que pourtant peut être avait-il abandonné. Peut être. Non. Pas peut-être. Totalement. Il ne l'avait pas soutenu comme il aurait dû le faire. Cette situation était sans aucun doute sa faute autant que celle de ces traîtres de dorniens dont son dragon se repessait régulièrement.

La cité se dessinait à l'horizon. La bête poussa un long hurlement en fondant dessus. L'odeur de la peur, de la cendre et du sang montait des pierres alors que Maegor survola la cité un instant avant de se poser dans la cours une fois sûr que rien ni personne ne toucherait à son frère. Sa soeur. Jaenyra. Ensuite le reste. Ensuite Aerymor. Peut-être s'il avait le temps Jentys... Plus tard.

Encore couvert de poussière et de sueur il avançait d'un pas vif, son épée tapant sa jambe, dans les couloirs. Il ordonna qu'on lui indique l'endroit où Jaenyra était. Son allié. Son âme. Qu'importe. Il frappa au bureau et entra observant sa silhouette.

" Jaenyra. "

Sa voix était rauque de tout ce qu'il se retenait de dire.

Sujet: Re: Pourras-tu me pardonner ? Mer 10 Jan - 12:02

Pourras-tu me pardonner ? One: Don't pick up the phone
You know he's only callin' 'cause he's drunk and alone
Two: Don't let him in
You'll have to kick him out again
Three: Don't be his friend
You know you're gonna wake up in his bed in the morning
I got new rules, I count them
Ses mains n'ont pas cessé de trembler. La fin était proche et l'odeur de chair brûlée colle a sa peau, a imprégnée tous ses vêtements. La chair des pauvres malheureux acquis au prix de l'or, qui ont exécuté le moindre de ses desseins par avidité. Ils l'ont payé horriblement et bien qu'elle aimerait s'en prétendre indifférente, le spectacle de leur mort s'est confortablement installé derrière ses paupières. Et ne la quitte pas. Elle est responsable de tout ça et n'a jamais été libre. Elle en a eu l’illusion quand elle observait le monde depuis Castral Roc, discutait nuit et jour de ce qui pourrait être dans le futur. De ce que Valyria serait une fois reconstruite, de ce qu'elle pourrait devenir elle, des moyens d'obtenir ce qu'elle voulait.

Mais ce n'est pas même par ambition qu'elle a décidé de le tuer. C'était par prévention. Encore et toujours pour servir le même objectif, celui de la renaissance du monde dont elle tant rêvé. Valyria, solide, unie. Un monde où la folie qui pousse à massacrer des milliers d'innocents et a priver son armée de ses ravitaillements n'a pas sa place. Elle craignait pour sa vie mais pour leur nom plus encore. Et elle a échoué. De la plus terrible des manières. Alors ses mains ne cessent pas de trembler, bien plus marquée encore que lors de la mort tragique de leur dragon, frère et fantastique moyen de destruction. Et il en vient alors douloureux de ne serait-ce que croiser son regard brisé dans une glace ternie par le temps.

Qu'est-elle devenue, au juste ?

Et c'est alors qu'elle entend son prénom. Prononcé de cette manière-là, en valyrien. Par cette voix-là, dont elle avait oublié jusqu'à les intonations. Le sentiment est indescriptible, alors qu'elle observe encore le mauve délavé de ses yeux fatigués.

Que reste-t-il d'elle, après tout ça ?

De la haine. De la colère. Une violente détermination. Une envie de chaos. Tant de choses que les manières et sa froide rationalité endiguent prodigieusement. Maegor. Après tout ce temps.

- Maegor.

Elle se tourne vers lui et comme à chaque fois, est frappée par sa beauté quasiment céleste. Et pourtant, il n'a plus le halo qu'elle lui voyait. Cette aura divine, puissante. Il n'est plus qu'un homme comme les autres désormais, un homme qui l'a abandonné.

- Quelle surprise. Je ne t'attendais pas.

Le ton est acerbe, froid. Parce qu'elle n'a plus rien à donner en faux-semblants, n'a plus rien à espérer de lui. Pendant des années, elle a tout misé sur eux. Sur le couple qu'ils seraient une fois mariés. Mais s'il devait l'épouser, il l'aurait déjà fait, n'est-ce pas ? Pauvre petite fille naïve.

- Comment vas-tu ? Tes congés se déroulent-ils comme tu le souhaites ? C'est en tout cas bien aimable de ta part de venir voir comment on s'organise ici, dans le sang de dragon, de femmes et d'enfants.

Elle parle légèrement plus fort qu'elle ne l'aurait voulu sur la fin de sa phrase, emportée par ses sentiments qui menacent de la détruire à tout moment. Elle ne tiendra pas longtemps comme ça. Et lentement mais sûrement, avec toute la déception qui transpire de sa peau, elle se retient de lui hurler de quitter cette pièce.
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| É L E V E R R O M E |

ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

***

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jaenyra Miss Westeros 2023:

Sujet: Re: Pourras-tu me pardonner ? Sam 20 Jan - 9:31

Il sentait la colère de Jaenyra. Légitime. Il l’acceptait, il l’avait mérité. Un millier de fois il l’avait mérité et il l’acceptait. Ne l’avait-il pas abandonné en quelque sorte ? Laissé derrière ? Sans la soutenir ? Il l’observait, cette femme, son âme… Dans ses yeux, la colère, la haine, la détermination. Et malgré tout cela, il savait qu’il l’avait mérité, qu’elle lui en voulait. Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Se mettre à genoux ? Pour elle, il le ferait. Sans aucune hésitation. Il se mettrait à genoux devant elle. Parce qu’elle était aussi bien sa force que sa faiblesse, la plus belle chose que le monde lui ait offert. Il soutient son regard, il soutient ses accusations, sans rien dire. Mais il s’avança d’un pas, puis d’un deuxième vers elle, chacun de ses mots comme un violent coup de poignard qu’il la laissait lui infliger. Parce qu’il l’avait abandonné. Il se mit à porter physique de ses coups, il ne leva pas les mains pour la toucher… malgré son envie…

« Je t’ai abandonné. »

Fit-il. Une voix étranglée, emplit d’excuse, de douleur… De suppliques qu’il ne pouvait pas dire encore. Il avait besoin d’exprimer tout cela. De formuler tout ce qu’il avait en tête. Et peut-être tout ce qu’elle avait aussi en tête ? Dans son esprit ? Il voulait parler à cœur ouvert. En soutenant son regard, toujours son regard, il ne se détournerait pas, pas aujourd’hui. Ni demain. Il ploya, il posa les deux genoux au sol devant sa Jaenyra, la seule devant qui il s’autorisait à être faible, à être lui…

« Je n’ai aucun mot en valyrien, en westerosi, ou en quelconque langue de ce monde et des suivants Jaenyra, pour que je puisse te présenter assez d’excuses pour ce que tu as subi. J’aurais dû être là, et je n’étais pas là. J’étais à la guerre, loin de toi, je ne pensais pas qu’Aerymor serait un tel abruti, je ne pensais pas que Nymeria serait une telle traîtresse. Jaenyra tu es le seul pilier que j’ai, que ce royaume ait, sans toi, nous serions déjà tous morts. Sans toi, je ne serais rien. Ni moi, ni Aerymor, je t’ai abandonné, et je ne pourrais jamais me le pardonner. Je suis là… pour enfin être le soutien que tu as besoin, pour t’aider comme tu le mérites… même si sans doute cela est trop tard. »

Il restait à genoux devant elle, il lui parlait, le cœur tant ouvert qu’il en était retourné pour qu’elle puisse observer jusqu’aux tréfonds de son âme. À elle. Et à personne d’autres

Sujet: Re: Pourras-tu me pardonner ? Sam 10 Fév - 17:03

Pourras-tu me pardonner ? One: Don't pick up the phone
You know he's only callin' 'cause he's drunk and alone
Two: Don't let him in
You'll have to kick him out again
Three: Don't be his friend
You know you're gonna wake up in his bed in the morning
I got new rules, I count them
Il tombe devant elle, comme une montagne qui s'écroule. C'est ce qu'elle a ressenti aussi, face aux silences, aux absences interminables. Un roc, une forteresse qui tombe. Il s'exprime, bien comme à chaque fois. Blâme d'autres têtes pour leurs échecs. Mais c'est leur défaite qu'elle retient. La leur, au couple si ambitieux et si vorace qu'ils devaient former. Orgueilleuse, elle l'est. Manipulatrice, menteuse, froide. Mais pas lâche. Elle sait reconnaitre ses victoires et sait ses responsabilités dans leurs errements. Et maintenant qu'il est devant elle, à lui faire des excuses, elle aimerait pouvoir lui dire qu'elle lui pardonne. Que rien n'est grave, que tout peut être rattrapé.

Mais il y a trop de sang sur leurs mains.

Jaenyra approche les siennes du visage du Valtigar et l'encadrent avec une infinie douceur, mêle ses doigts à ses cheveux. Ce qu'elle a pu l'aimer. Ce n'était pas son titre, ce n'était pas ses ambitions. C'était lui, tout simplement.

- Relève toi.

Sa voix tranche dans le silence, comme un poignard acéré. Elle le poignarde encore, le libère de son emprise.

- C'est trop tard pour tout ça.

S'il avait voulu mettre un genou à terre devant elle, il aurait dû le faire avant qu'elle ne parte pour l'Ouest. Avant qu'elle se rende compte de ce qui était possible, avant qu'on lui fasse goûter à la liberté et qu'on lui montre à quel point elle était seule. Elle écoute la suite avec attention, doit s’asseoir lorsqu'il lui dit ne plus vouloir de tout ça. Le plus étonnant dans tout ça, c'est qu'elle n'est pas aussi surprise qu'elle le devrait. Leur père a fait peser toutes ses attentes sur lui, sur son si précieux prince d'argent. Plus beau, plus intelligent, plus mesuré qu'Aerymor. Et il y a eu cet infâme prêtre rouge et ses projections, Azor Ahai, un dieu vivant. On lui promettait les cieux et plus encore, quand elle n'a toujours été destinée qu'à l'ombre. Comme il est drôle, comme il est fascinant de constater qu'on désire toujours ardemment ce qui est hors de notre portée.

Et elle a rêvé mille fois de ce moment, de leurs retrouvailles et de ce qu'elle lui dirait. Des demandes qu'elle lui ferait. Il ne reste plus rien. Elle lui désigne le siège en face d'elle, incertaine de ce qu'elle compte lui dire une fois qu'il sera en face d'elle, à la même hauteur. Elle opte pour une écrasante et lasse honnêteté.

- Nous devons remporter une victoire. Peu importe laquelle, peu importe contre qui. Aujourd'hui, il n'est plus question de conquérir mais de sauver.

Elle acquiesce, comme si elle se parlait davantage à elle-même qu'à n'importe qui d'autre.

- Sauver notre réputation. Sauver l'allégeance de tes légions envers notre nom. Sauver notre héritage.

Bien sûr, Essos reste à eux. Intacte, conquise. Mais ici ? Ici, la situation ne cesse de devenir chaque jour un peu plus critique. Et s'il s'agit de ce qui les attend lorsque leur père ne sera plus, alors ils tomberont. Ils perdront tout. Et s'ils perdent tout, elle n'existe plus. Elle ne le supportera pas, voir son précieux rêve s'envoler. Elle en mourrait.

- Je ne peux pas te forcer à te battre si tu ne le veux plus. Je prendrais toutes les responsabilités nécessaires pour t'en décharger. Mais je ne peux plus avancer seule.

Parce qu'elle aussi est exténuée.

- J'ai besoin de toi et de ce tu représentes, parce qu'ils ne suivront pas une femme à demi-valyrienne. Je peux mentir, bien sûr. Je peux tromper. Mais même mes mensonges ont leur limite.

Elle a besoin de lui pour les fédérer, les guider. Au moins un temps. Au moins jusqu'à ce que cet enfer se termine. Et ça la tue de l'avouer, mais c'est ainsi que son monde est fait. Depuis toujours.

- Aerymor est un danger que je n'ai pas pu éradiqué. Tu devras t'en occuper. Tu devras mener des hommes au combat, une dernière fois au moins. C'est la dernière chose que j'exigerai de toi et je m'assurerai que ce soit la dernière chose que Père exigera de toi, si c'est bien ce que tu veux.

Elle darde ses yeux sur lui, sait ce qu'elle lui demande.

- Est-ce que tu t'en sens capable ?

Ou est-ce qu'elle aussi, doit s'abandonner ?
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| É L E V E R R O M E |

ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

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Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jaenyra Miss Westeros 2023:

Sujet: Re: Pourras-tu me pardonner ? Jeu 21 Mar - 15:58

Sujet: Re: Pourras-tu me pardonner ?