Si la vie sentimentale de Robert était un véritable néant, un désastre dans lequel il préférait se contenter. Mais dans son travail, il tenait à exceller. Il tenait à faire croitre Kayce autant que le royaume le méritait. Il savait aussi que Tybolt comptait sur lui. Robert avait jeté son dévolu sur  Dorne Valtigar. Il était persuadé qu'une entente pouvait être possible, qu'un marché pouvait être passé. Kayce avait tant à offrir. Et Dorne Valtigar, tout autant.

Alys avait déjà déposé quelques mots à Jaenyra Valtigar, avait sans doute vanté Kayce et lui-même à n'en pas douter. Robert savait négocier, savait vanter les mérites de sa ville natale. Mais toute l'aide était la bienvenue. La possibilité de rencontre enfin annoncé, Robert n'avait pas hésité à rejoindre Castral Roc.
Dans la demeure Lannister, Robert repéra bien rapidement la Lady Valtigar. Le Lord s'inclina en retour, armé d'un sourire de circonstances.

- Lady Valtigar.

Robert ne savait réellement à quoi s'attendre. Il était difficile, sans avoir pu la rencontrer avant. Robert préférait apprendre deux ou trois choses sur la personne avec qui il tenterait de négocier, de passer un marché. Mais dans le cas précis, il allait devoir faire autrement.

- Je suis heureux d'enfin vous rencontrer. Je m'excuse du temps que cette rencontre a prit. Les temps de route sont parfois bien trop longs.

Il n'y avait pas encore de possibilité plus rapide pour se déplacer. Et Robert n'était pas du genre à déléguer. Demander à Alys d'arranger une entrevue avait été suffisamment embêtant pour lui. Mais Alys a toujours été prête à l'aider. Robert ne revient pas sur les mots de Jaenyra. S'il n'est pas surpris de savoir qu'Alys a du parler du lui, il se doute toutefois que la conversation n'a pas du tant tourner autour de lui. Mais plutôt sur Kayce et ses avantages. Du moins, il se persuade de tout ça. Robert pénétra dans le bureau et s'installa sur l'une des chaises après avoir eu l'autorisation de la jeune femme.

- Ne vous en faite pas. Mon bureau à Kayce doit être dans le même état. Je me dis très souvent qu'il faudrait que je le range pour avoir l'esprit plus clair mais je n'ai pas eu la possibilité jusqu'à présent.

Robert se dit souvent qu'il travaillerait mieux dans des conditions plus ordonnés. Mais prendre le temps de le faire indique du temps en moins pour son travail. Et jusqu'à présent, Robert avait tenu à se dédier à 100%. Peut-être pour oublier les pertes et solitudes.

- En effet, je pense que Kayce peut apporter au Nouvel Empire. Vos artisans et vos denrées exotiques ont une réputation à ne pas envier. Tout comme celle de Kayce. Je pense qu'un  marché peut faire croitre autant Kayce que le Nouvel Empire.

Avec cette méfiance toujours présentes, Robert savait qu'il était probablement parmi les premiers à vouloir passer un marché.

Robert se mit à sourire. Peut-être qu'un jour, il prendrait le temps de ranger. Prendrait le temps de mettre de l'ordre dans son bureau. Mais la Lady Valtigar semblait avoir cette même manie. Celle de travailler plus efficacement dans un environnement désordonné. Personne n'entrait dans son bureau. De ce fait, aucun jugement n'était fait là-dessus. Tybolt lui laissait aussi le soin de travailler comme il l'entendait.

Robert préfère entrer dans le vif du sujet. Il n'était pas du genre à tourner autour du pot. Et si beaucoup n'apprécierait pas de parler affaire avec une femme, Robert savait qu'elles étaient parfois plus féroces que les hommes. Peu importait le sexe de la personne face à lui tant qu'il obtenait un partenariat positif pour Kayce.

- Tout prend du temps. Se précipiter n'apporte que des erreurs. Mais merci pour cette honnêteté, Lady Valtigar. Je peux apporter mon aide sur le plan logistique si le besoin se fait sentir.  

Bien qu'il doute réellement de l'utilité. Il ne doutait pas des capacités de la Lady à mettre en place et tenir le réseau logistique. S'il était présent, c'était pour une chose et une seule. Le potentielle que ce marché avait. Mais aussi ce que tout deux pouvaient tirer de ce marché. Les yeux rivés sur la Lady qui énumère plusieurs de leurs denrées que Robert espère exploiter.

- Nous vivons exclusivement de la pêche mais aussi de l'exploitation minière. Les Terres de l'Ouest sont réputés pour l'artisanat de première main ainsi que des rendements agricoles nombreux. Le port de Kayce est un lieu de rencontre qui rassemble de nombreux marchands.

Robert appréciait Kayce. Il s'agissait de sa ville natale mais aussi d'une zone de rencontre non négligeable. Il avait pu découvrir tellement de personne. D'horizons différents. Robert appréciait les départs de Kayce comme il les haïssait.

- J'ai pu aider certains commerces à trouver des fournisseurs. Je ne suis pas uniquement présent pour établir un marché. Je suis aussi là pour venir en aide si besoin. Pour faciliter une entrée ou une sortie.

Il voulait que la ville ne prospère comme Tybolt l'avait imaginé, comme Tybolt travaillait aussi pour le faire. Ils avaient chacun leurs responsabilités. Le commerce ne faisait pas tout. Mais à son niveau, Robert tentait d'exceller. Pour ne pas décevoir.

Robert estimait qu’un accord commercial devait être basé sur un échange. Et pas seulement un échange de bon procédé. Mais une entraide certaine. De ce fait, proposer son aide lui paraissait être une nécessité. Et puis, s’il pouvait tomber aussi dans le positif de la Lady. Pourquoi pas. Robert se contente de hocher la tête lorsqu’elle dit s’en souvenir par la suite.  

En tout cas, la jeune femme semblait ouverte à la discussion bien qu’instaurant une distance qui ne le surprend pas. Après tout, dans ce genre d’accord, il n’y a pas de place à la gentillesse. C’est aussi probablement ce qui le sépare de la plupart des commercants. Robert essayait de prendre en compte l’autre. Pour avoir un certain avantage, principalement. Mais aussi parce que cette façon de faire s’est toujours montré plutôt bénéfique.  

Robert écoute avec attention les dires de la Lady. Le chemin était incroyable long et il faudra prendre en compte un tel trajet à chaque départ de marchandise. Et si la possibilité d’envoyer eux-mêmes la production peut réduire les délais de façon certaines, Robert est loin de vouloir prendre le risque de perdre toute une cargaison. La perte serait directement pour eux.  

- Je dois étudier la question. Il y a certaine contrainte à prendre en compte au-delà du gain de temps. Aucun problème. S’ils décident qu’une rencontre est nécessaire, n’hésitez pas à me contacter. Je pourrais me déplacer.

Robert ne reculait jamais pour pouvoir assurer un retour positif. Et s’il devait voyager de lui-même jusqu’à la maison Valtigar, il irait sans attendre. Robert adorait voyager et découvrir toujours un peu plus d’endroit. Mais il y avait les responsabilités et sa présence était requise. Il ne fallait pas oublier qu’il ne faisait pas n’importe quoi. Du moins, il essayait de ne jamais rien faire foirer. Jusqu’à présent, ça allait.  

- Oh, je veux bien, merci beaucoup. Ne vous inquiétez pas, j’ai tendance à oublier aussi lorsque je suis concentré sur quelques choses que j’apprécie. Est-ce la première fois que vous veniez ici ?

Les accords n’empêchaient en rien de discuter un peu, après tout. Robert était curieux des terres de la jeune femme et voulait en apprendre plus. Toujours plus si la Lady désirait lui en parler, d’ailleurs.

- Je n’ai jamais été dans cette région. J’espère un jour pouvoir la visiter.