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 Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]

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MessageSujet: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptyMar 6 Juin - 16:44


~ Le loup et l'agneau
Terres de l'Orage
Aparté avec le Roi
L
éliana
&
Manfred

L’attente était insoutenable, abominable, terrifiante. Depuis que Robyn et Perle avaient quitté le camp, la laissant seule aux côtés de l’homme de main de la Dornienne ; Baldyr, l’adolescente suffoquait. Elle qui tentait depuis des jours entiers de se préparer à cet instant clé, n’était finalement pas prête du tout. Catapultée dans des souvenirs bien trop douloureux, elle revivait avec brutalité les scènes de son passé, spectatrice du massacre de son village et de ses proches, totalement impuissante.
Malgré de longues explications avec son sauveur, qui lui avait rappelé l’absolue nécessité de rester en retrait de cette dernière étape et à quel point le camp d’un Roi n’était pas un endroit fait pour une demoiselle, Léliana ne parvint pas à refréner ses angoisses malgré les supplications de son baby sitter du moment, qui rêvait de pouvoir fermer les yeux le temps d’une sieste.

(Baldyr) Par pitié, arrête de marcher ainsi dans tous les sens ! Tu me fais tourner la tête !

L’homme se mit à bâiller à s’en décrocher la mâchoire et la demoiselle comprit qu’une porte de sortie n’allait pas tarder à s’offrir à elle. Elle n’avait pas le droit à l’erreur ! Bien décidée à ne pas subir son destin une fois encore, à ne pas endurer un deuil de plus, ni devoir se retrouver seule avec un homme trop grincheux à son goût, elle rejoignit son cheval pour discuter avec l’animal comme elle le faisait souvent lorsqu’elle s’ennuyait au milieu de tous ces adultes. De minces rayons de soleil se faufilèrent entre les branches des arbres, réchauffant délicatement la peau de Baldyr, de quoi accroître sa fatigue et lui faire baisser la garde quelques minutes. C’était l’heure ! Une petite, toute petite fenêtre de tir pour se faire la belle.
À pas de velours, Léliana s’empara de son épée, soigneusement rangée à sa taille et elle se mit à cheval en grimpant sur un tronc d'arbre coupé, sans même avoir le temps de sceller sa monture. Elle n’était pas une Lady, juste une simple fille de paysan, et par conséquent, une excellente cavalière depuis son plus jeune âge, habituée à composer avec les moyens du bord.
Ses premiers pas furent discrets et réfléchis afin de ne pas être entendue, mais une fois suffisamment éloignée de son camp, elle prit de la vitesse pour gagner rapidement du terrain et creuser un écart difficile à réduire, même pour un homme d’expérience.
Léliana manquait de clairvoyance sur le monde, sur les gens qui l’entourait et elle était encore trop naïve et insouciante, mais c’était aussi une demoiselle agile et plus courageuse que la plupart des jeunes femmes de dix-sept ans. Le courage, était-il une arme suffisante dans le camp d’un Roi en guerre ? Assurément pas, et elle n'allait pas tarder à payer le prix fort son excès de témérité.
Pétrifiée par l’idée qu’il puisse arriver malheur à Ser Ashford, la brunette avala les kilomètres qui le séparaient de lui aussi vite que possible avant de se figer, les yeux rivés sur l'horizon. Des hommes s’activaient de chaque côtés. Ils étaient imposants, même de loin, et bien plus nombreux que ce qu'elle pensait. Son cœur se gonfla d’anxiété, la rappelant à l’ordre de façon brutale. Où pouvait-il être ? Comment entrer sans être aperçue ? Comment sortir d'ici en un seul morceau ? Un éclair de lucidité traversa -enfin- son esprit, la ramenant à la réalité : elle devait rebrousser chemin pour sa sécurité. Elle devait se rendre à l'évidence, son idée était stupide et dangereuse.

Alors qu’elle tirait sur la bride de son destrier pour lui indiquer la direction contraire, une main de la largeur de sa cuisse se posa sur son épaule sans crier garde.

Pas si vite. Tu viens avec moi.


Sa peau était crasseuse, recouverte de terre et l’odeur de cet homme était affreuse. Elle n’eut pas le temps de riposter qu’elle sentit la pointe d'une dague affûtée se poser sur ses clavicules. Un geste brusque et s'en était fini pour elle, ce qui, en soit, ne l'enchantait pas vraiment.
Ses mains furent attachées à l’arrière de son dos et son cheval fut traîné jusqu’au camp. La scène lui arracha un frisson désagréable tant elle lui était familière, elle qui avait été traînée et attachée pour un simple vol de nourriture.
À peine arrivée, l’homme la lança au sol avec brutalité et Léliana encaissa le choc en serrant les dents pour contenir sa douleur. Hilare, il s’exclama !

Messieurs, j’ai fait une jolie prise ! Nous avons de la visite.

D’un geste rapide, il découpa la corde qui entravait ses mains et recula pour laisser ses frères d’armes découvrir avec surprise la jeune femme à terre. Elle se releva rapidement et comprit. Ces hommes, que Robyn lui avait décrits à plusieurs reprises pour la mettre en garde, ces hommes dont le respect pour les femmes était parfois dérouté par quelques pulsions inconvenantes (qu’il ne lui avait jamais détaillé, par pudeur), ils étaient là, autour d’elle, à la regarder d’une façon tout à fait abominable. Des yeux lubriques, dégoûtants, amusés ou provocateurs… et elle comprit, le sens de toutes ces discussions passées.
L’idiot de la bande avança le premier pour amuser la galerie et la jeune femme posa sa main sur la poignée de son épée. Elle était encore novice et manquait de pratique, mais l’adrénaline qui grimpait à toute vitesse dans son corps lui donnait assez de force pour ne pas s'effondrer. Vivante, aucun de ces soldats ne poserait une main sur elle, elle tentait de s’en convaincre sans trop de succès.

Ne t’approche pas. Lança -t-elle avec assurance.

Les rires éclatèrent tout autour, attirant davantage de curieux. La situation semblait amuser la galerie et Léliana ressemblait à une brebis en détresse au beau milieu d’une meute de loups. Les plus raisonnables retournèrent vaquer à d'autres occupations, sans toutefois prendre sa défense. Pouvait-elle encore s'étonner de leur lâcheté et de leur désintérêt après tout ce qu'elle avait déjà enduré ? Non.

L’homme qui riait de bon cœur se retourna, son épée à la main, pour faire frémir de terreur l'adolescente. Ses pupilles sombres s’écarquillèrent de surprise lorsque sa lame heurta celle de la demoiselle, le bras levé pour parer son geste qu'elle avait senti venir au fond d'elle. Son regard bleu ciel était fixé sur son adversaire lorsque la voix de Robyn s'engouffra dans ses pensées. “Ne te laisse pas distraire Leliana. Anticipe ! Sois plus rapide ! Ce n’est pas un jeu, tu n’auras pas de deuxième chance”.
Elle inspira profondément, chassant la peur et l'inquiétude autant que possible. Les guerriers indélicats, et pour la plupart dévorés par des pensées impures malgré son jeune âge, n’étaient pas totalement mal élevés ; le duel se jouait à la loyal, un contre un.
Les premières attaques furent hésitantes et la jeune fille manqua de trébucher par maladresse, déclenchant une nouvelle vague de rires. Elle se démenait, donna toute son énergie dans le maniement de son épée ; parfois pour contrer, d’autres fois pour attaquer et déstabiliser son adversaire qui s’était imaginé gagner avec plus de facilité.
Son petit gabarit s’avérait être un atout de taille ; elle était agile ! Bien plus rapide et vive que la brute qui gesticulait devant elle. Son regard ne quittait pas un instant la lame qui menaçait de s'abattre sur sa gorge ou dans son abdomen, car il ne s’agissait plus d’un jeu. L'égo de son adversaire était piqué à vif et se faire malmener de la sorte en public le faisait hair l'impertinente de tout son être.
Les cris avaient cessé, laissant place à un étrange suspens que personne n'avait vu venir…une scène étonnante au milieu d'un camps de guerre.

Elle y avait cru de tout son cœur, de sortir triomphante, symbole d'une belle revanche sur sa vie d'avant… Malheureusement, ses bras, engourdis de fatigue commencèrent à perdre de leurs vivacités et ce qui devait arriver, arriva. La lame de son bourreau vint se loger dans la chair blanche de son avant-bras, déchirant sur son passage la peau de la jeune femme qui retint son cri de douleur, la tête haute. Elle manquait d'entraînement et d’endurance et rapidement, l'homme reprit le dessus, la faisant glisser au sol d'un coup de pied bien placé avant de venir poser délicatement le rebord acéré de son épée sur la gorge essoufflée de la demoiselle.

Tu fais moins la maligne.

Gache pas le dessert ! Lança un soldat pour tenter de rappeler à l’ordre son camarade contrarié.
Était-ce là une proposition plus favorable que l'épée qui se promenait sur son cou ? Absolument pas. Léliana préférait mourir de son échec plutôt que de subir les assauts d’un ou plusieurs de ses hommes. Elle déglutit, terrifiée à l’idée de finir entre leurs mains.
L’homme qui la toisait était furieux, transpirant et honteux malgré la victoire. Une petite voix sournoise lui hurlait de régler son compte à la demoiselle alors que d'autres de ses camarades nourrissaient des projets bien différents pour elle…
Les soudards qui encerclaient Léliana n’étaient plus vraiment eux-mêmes après tous ces mois passés à tuer dans l’Orage. Son âge, sa candeur, ses supplications, rien de tout cela n'avait d'importance pour eux, ils n’était plus attendri par quoi que ce soit..

Elle est à vous ! Cria t'il en plantant l’épée de la jeune femme loin d’elle, pour qu’elle ne l’utilise pas de nouveau.
Le bras en sang et désarmée, Léliana était piégée, sans issue de secours.


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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptyMer 28 Juin - 23:49

 

 Le loup et l'agneau
Leliana & Manfred Hightower
 
« Près de Wensington semaine 4 du mois 6 de l’an 2. »
La guerre sentait bon le nouveau détour du destin qu'elle nous faisait prendre à tous, depuis la prise de Wensington -ou plutôt sa reddition- quelques jours plus tôt. Les hommes sentent que nous allons lever le camp et plier bagage, et l'humeur habituellement morose d'un camp de siège permet en tout cas de pouvoir se lever à son tour. Ca ne veut pas dire que la guerre est finie et que l'affaire est jouée. Ca ne veut même pas dire que tout ira mieux, maintenant. Mais l'événement permet pour l'essentiel des hommes de troupe de repousser l'échéance d'un prochain combat, d'une prochaine mise à mort possible, et d'un moment où ils parieront leurs chances d'un avenir meilleur ou tout simplement leurs chances de survie. Beaucoup de soldats ont souffert, toutefois. Beaucoup savent qu'ils souffriront encore avant la fin. Ce n'est pas forcément immérité non plus... Quand on sait ce que l'essentiel des combattants de ces vastes armées ici assemblées auront commis pour s'en sortir. C'est ainsi, l'homme se chasse lui-même l'essentiel du temps, il n'a pas besoin de prédateur tant il excelle dans la blessure, la meurtrissure de ce qu'il est lui-même.


Je m'amuse de la situation.


De hordes de loups, je suis sans doute le pire.


J'enfile mes bottes, et l'on m'aide à enfiler gilet de chasse et protections de cuir pour les cuisses et les bras. J'aime assez peu chasser à la lance, alors je préfère que l'on me passe en bandoulière l'arbalète payée à grands frais auprès d'un artisan de Villevieille réputé pour la qualité de son fourniment. Il n'en reste pas moins que les autres qui accompagnent le Roi pour fêter la victoire sont pour la plupart lourdement équipés, j'en ai même vu un prendre sa masse d'armes. Je l'ai regardé d'un sourcil haussé, d'une moue mi-ironique mi-désapprobatrice. Un gueux, ou puisqu'il porte les armoiries d'une vieille maison de chevaliers, un rustre. Il faut de tout, sans doute, pour faire une armée. Et plus encore pour qu'elle soit efficace.


Les rabatteurs partent avec des chiens. Pas ceux des innombrables portées de chasse, dédiés à ça depuis leur naissance que tous les grands nobles ont à leur disposition au pays. Non, de plus gros. Des mastiffs, des bergers, des chiens de guerre. Ils dévalent les pentes herbeuses à toutes jambes.


Il ne faut pas longtemps pour que ces vieilles forêts de hêtres et de chênes crachent leurs hardes. Et il ne faut pas beaucoup plus de temps pour que les chasseurs ne sonnent la charge comme si les hardes étaient autant de cavaliers de l'Orage en fuite. La boucherie est totale. Les lances perforent dans un grand fracas les peaux épaisses, brisent les os, ouvrent les ventres et les dos. Mon arbalète, elle, contribue largement à abattre le chef de la harde, le plus grand cerf local. Une bête énorme, aux bois gigantesques. Même si c'est une lance qui abat finalement l'impressionnante créature, on me dédie la bête pour avoir été le premier à la cibler. Je ne peux m'empêcher de recevoir les bois sanglants des mains du maître de chasse avec un sourire, mais aussi avec un regard vers l'impudent qui a voulu me voler mon trophée et mon gain, ici. Encore un cuistre.


Nous rentrons, proies jetées sur le dos de plusieurs bêtes de trait, musique en tête et chiens qui aboient en tout sens. Quelle cacophonie. S'il ne fallait pas passer par là pour flatter la moitié de la haute noblesse de l'armée, je m'en serais bien passé... Mais ça me permettrait aussi d'offrir mon trophée à Eren, tel un preux que je ne serais jamais. Et ce n'est pas le genre de récompense à mésestimer ; toute notre société est chargée et portée de symboles. Nous rentrons vers le camp à dos de monture. Je me note encore à moi-même qu'il faut impérativement que je pense à corriger ma visée quand je monte, mais c'est très difficile. Déjà parce que ma monture réagit à son environnement. Aux bruits des autres chevaux, des hommes, mais surtout à ceux des chiens, et au mouvement des cabots. Le moindre écart peut me faire bouger de beaucoup, et un centimètre de mire déviée, ce sont des dizaines de centimètres, voire carrément des mètres entiers, d'imprécision.


Tirer à cheval, ça reste intéressant. Mais il faut trouver un moyen de « stabiliser » le moment du tir, quitte à lâcher les rênes de la bête pour la laisser se tirer. Ca veut dire quoi, se sangler plus fort ? Un harnais ? Ou pour lui, des oeillères ?


J'y réfléchis, comme aspiré par cette considération vaguement intellectuelle et plus technico-pratique qu'autre chose, mais du bruit attire mon attention. Je me tourne vers l'un des chevaliers qui nous accompagne, tête nue.



| Ser? |


| Rien, Sire. Les hommes qui cherchent les faveurs d'une pucelle, à ce qu'il semble. |


Je me tourne, pivote sur ma selle pour regarder. Ah, les joyeux drilles, ah, les pervers godelureaux. Ils en sont à s'en prendre à ce qu'il reste de fraîcheur dans ce pays de ruines et de dévastation. Un cri de jeune femme. Blessée. La vue du sang m'étrécit le regard, qui juste après s'écarquille.


| Par les dieux, c'est une gosse! |


Non pas qu'en temps normal ça ai une quelconque importance, puisqu'il y a peu je provoquais les pires sévices chez le neveu de dame mon épouse... Je pique des deux, et les hommes se figent et s'agenouillent quand je fais irruption dans un tourbillon de poussière.


| Ca, les défenseurs de la seule vraie foie, des saintes écritures et des valeurs de la Mère et de la Jouvencelle ? Allez tout de suite au septuaire du camp, et vous allez vous confesser marauds! |


Je pointe d'un doigt ganté un homme plus armuré que les autres, qui regardait sans rien dire.


| Sergent ! Vous vous assurerez que ces hommes fassent pénitence, et vous avec! |


Voix sèche comme un coup de fouet, et je descends de cheval avec une partie de mon entourage pour encercler la fille. Je m'agenouille devant elle.


| Tu es blessée, petite. Où donc, au bras ? Comment t'appelles-tu? |
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Manfred Hightower
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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptySam 1 Juil - 11:30


~ Le loup et l'agneau
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&
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Sa vision était devenue floue et les rires graveleux des hommes qui l’entouraient résonnaient dans sa tête comme dans un cauchemar. Ses yeux innocents se posèrent sur ces hommes, un par un, les suppliant de manière silencieuse de la laisser s’en aller. Elle s’écroula au sol, épuisée et prise au piège. Faisant abstraction de toutes les paroles obscènes qui fusaient à sa droite, puis à sa gauche, elle baissa la tête vers le bas, s’enfermant dans sa bulle pour oublier l’instant présent.
Soudain, le silence revint. Plus un rire, plus un son et surtout, plus aucune de ces grosses paluches sur ses frêles épaules. Le monde semblait s’être arrêté en une fraction de seconde et Léliana resta immobile, les yeux rivés sur la terre battue. Dans le maigre champ de vision qui lui restait ainsi prostré, des dizaines de genoux se mirent au sol également et son cœur fut pris d’assaut par des palpitations encore plus grandes que les précédentes.
Que se passait-il ? Pourquoi donc le vacarme s’était-il arrêté aussi soudainement ?

Une voix puissante et autoritaire s’éleva dans les airs, le genre de voix que l’on ne défie pas et que l’on oublie pas. Le genre de voix qui vous dresse les poils au premier mot. Léliana frémit de terreur. Le Roi Manfred Hightower ? Qui d'autre ? Elle se souvint des nombreuses mises en garde de Robyn au sujet de cet homme puissant. "Tu n’as rien à faire dans le camp du Roi, c’est un endroit dangereux, ne t’avise pas de t’en approcher ! " Trop tard.
L’homme lança des ordres à certains de ses hommes et la demoiselle sursauta à chaque début de phrases. Un nouveau cercle vint l’entourer de plus près et des pas se rapprochèrent d’elle, la plongeant dans une angoisse difficile à canaliser.

Sa voix.
Plus douce, moins effrayante.
L'homme s’adressa à elle, à sa hauteur, le genoux au sol.

Après une profonde inspiration, la jeune femme releva son regard azur et se heurta aux pupilles sombres de celui qui avait su faire taire une équipe d’homme complète. Elle resta silencieuse, détaillant les traits de son visage pour tenter de jauger la dangerosité de ce nouvel adversaire.
Sans succès. Tous les hommes de ce camp étaient abimés, balafrés, à des degrés différents.

Ce n’est rien. Dit-elle en essuyant le sang de son bras avec sa manche, pour garder la face.
Ses vêtements étaient couvert de rouge et la douleur devenait plus forte à chaque minute passée, mais n’était pas question de craquer maintenant.

Que devait-elle faire ? Qui devait-elle être ? Une jeune femme audacieuse, ou une adolescente fragile ? Léliana ? Tia ? Vannia ? Devait-elle mentir ? Quelle était donc la meilleure option pour sortir indemne de cet endroit ?

Votre Majesté ?

Elle baissa la tête. Plus vraiment certaine de la façon appropriée de s’adresser à un Roi qu’elle n’aurait jamais dû rencontrer, ni même totalement sûre de l'identité de cet homme. Une supposition, une question d’aura. La jeune femme était une cavalière émérite et fille de la nature, les leçons de bonnes conduites ne l'avaient jamais intéressée, malheureusement !

Léliana. Je m’appelle Léliana.

Sans plan d’action à suivre et terrifiée par l’homme qui venait de s’agenouiller en face d’elle, l’adolescente n’eut pas assez de temps pour réfléchir à un mensonge qui ne la ferait pas rougir.


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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptySam 22 Juil - 15:13

 

 Le loup et l'agneau
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Je suis en colère, non pas qu'il puisse exister des sévices infligés sur le passage des armées aux populations locales, mais qu'elles se fassent ainsi au grand jour et en public. Il y a beaucoup d'enjeux à notre présence, ici. Beaucoup de difficultés potentielles, de court-circuits possibles à la moindre de nos emprises. Je ne peux que déplorer le manque de finesse de ces rustauds, le manque d'esprit. Se faire prendre quand on a fait des efforts pour que ça n'arrive pas, je le conçois. C'est déplorable mais c'est ainsi. En revanche, ne pas faire d'efforts d'aucune sorte pour ne pas se faire prendre, pour être discret, et ne rien remuer... C'est quand même pas terrible-terrible, et ça je ne peux pas approuver, en aucune manière. Alors j'interviens. Et plus encore, je me laisse parfois toucher par une forme de grâce. Née des Sept, ou de l'exercice public, en permanence, du pouvoir royal qui est le mien ? Allez savoir... en tout cas j'interviens, et au regard de la jeune fille c'est sans doute tout ce qui compte.


Ma cape noire arborant le blason argenté de ma maison volette derrière moi. Mes bottes frappent durement le sol, lorsque je mets pied à terre. J'ai conscience que tout ne va pas comme je l'avais souhaité de prime abord... Mais je fais ce qu'il faut malgré tout. Je foule le sol poussiereux du pied et je m'avance vers la gamine. Qui est-elle, que fait-elle là ? Je sais que des hommes se sont servis alentours, pour répondre à leurs besoins. Des pommes des vergers qu'ils incendient après jusqu'aux filles des fermiers. Mais si jeune ? Sans être choqué, je réprouve ; je me rappelle bien avoir livré à mon geôlier de la capitale le petit postérieur tout blanc du neveu de ma Reine, un jeune Hoare aux dents longues qui avaient rayé le parquet de la capitale dans une pathétique tentative de coup d'Etat, qui avait évidemment avorté...


Je constate les blessures



| Bien sûr que c'est quelque chose, petite. |


Je me retourne vers les reîtres, le regard acide.


| Vous paierez cela, rustres. Ouste, au septuaire de campagne, et que je ne croise plus vos trognes tant qu'elles ne se sont pas dûment amendées devant la Mère! |


Je les chasse comme le maître piqueur renvoie ses chiens, après en avoir eu grand besoin pendant la chasse mais qui deviennent encombrants quand la curée est terminée. La jeune fille est tout de même bien salement touchée, et la voilà qui saigne encore et se targue de n'être que modestement touchée... Je ne sais qui elle est ni d'où elle vient. Ce « Léliana » est un prénom peu commun, mais assez passe-partout pour être aussi bien orageois que d'ailleurs. Dans un monde aussi complexe que le nôtre, il est parfois difficile de savoir à quoi s'en tenir.


| Léliana. D'où viens-tu, petite? |


Je regarde son bras, et les hommes qui me suivent. J'en désigne un du regard, reconnu par les chevaliers de la Tour pour être compétent en plantes médicinales et quelques remèdes pour les blessés quand les septons et les mestres sont surchargés de travail.


| Occupez vous de son bras, Messers s'il vous plaît. |


Je me retourne vers la fillette.


| D'où viens tu, Léliana ? Et que fais-tu dans un camp militaire? |
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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptySam 29 Juil - 10:59


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Pour la première fois depuis sa rencontre avec Robyn Ashford, on prenait sa défense. Était-ce donc bien lui, le Roi dangereux et sans pitié qu’on lui avait décrit chaque jour à l’approche du camp ? Il semblait différent de ce portrait qu’on avait dépeint de sa personne au cours des discussions, plus humain, plus accessible. Piège ou réalité ? La demoiselle préféra rester sur ses gardes et se méfier de cette voix protectrice qui s’offrait à elle.

D’où vient elle…
D’ici et de là.. de partout et de nulle part. Dans ses veines coulait le sang de l’Orage, dans son cœur celui du Bief, par amour pour son sauveur qui ne pouvait pas lui venir en aide à cet instant précis.
Robyn était-il en sécurité ? La Dornienne était-elle libre ou prisonnière ? Le choix des mots était important pour ne pas faire de tort à ses compagnons de voyage. Elle avait fait une erreur et s’en mordait les doigts, prostrée au sol le bras ensanglantée comme une vulgaire proie.
Si le Roi n’avait pas l’air de lui vouloir de mal, elle ne pouvait en être pleinement certaine.

Elle resta silencieuse. Son coeur battait à une vitesse folle et elle pouvait ressentir les battements jusqu’à sa blessure, de plus en plus douloureuse une fois l'adrénaline retombée.

Je me suis égarée, Votre Majesté.  Allez-vous me garder prisonnière ?

N’était-ce pas le sort réservé aux intrus dans un camp de guerre ?
Elle mentait, le regard plein d’assurance, rivé sur les pupilles sombres de son interlocuteur. Arrivée ici par simple mégarde, rusant de son joli minois pour tenter de faire avaler sa maladresse à qui veut l’entendre. Le fruit simple du hasard.

Vos hommes ont pris ma monture, il me faut la récupérer. Je vous en prie.

L’adolescente n’avait pas l’allure d’une paysanne, elle était belle, plus que la moyenne dans ce genre de caste. Elle n’avait pas l’allure non plus d’une princesse, peut-être simplement l’allure d’une jeune femme sans famille, ou d’une fille de marchands qui se bat pour défendre sa vie, rien de plus… En soit, elle n’était une menace pour personne.

Puisant dans ses dernières forces, elle se releva en serrant les dents, meurtris par ce combat perdu face à ce soldat aguerri. Ses jambes étaient fébriles, fatiguées, mais elle ne fit aucun commentaire sur son état, désirant plus que tout quitter cet endroit en vitesse. Il l’effrayait, de ses douces paroles. Il l’intriguait, de ses nombreuses cicatrices et de cette voix autoritaire…
Avait-il des enfants ? Une fille ? Pour veiller à ses soins de la sorte.

Son état ne lui permettait pas de s’enfuir, et la quantité d’hommes sur cette place ne lui en laissait de toute façon pas l'opportunité. Elle jeta un rapide coup d'œil sur son bras ensanglanté et se résigna à suivre le mouvement, afin de soigner sa peau déchirée par la lame d’une épée bien affutée.

Il se retourna vers elle, renouvelant cette même question qui tiraillait son esprit.

Mon oncle est ici, dans votre camp. C’est un bieffois, votre Majesté. Je m’inquiétais seulement. Je n’ai pas ma place ici, j’imagine que cela ne vous a pas échappé. Dit-elle presque hautaine, avant de se reprendre.
Vous m’avez épargné d’une destinée bien sombre. Je vous en remercie.

La flatterie.
En temps de guerre, Léliana préférait prendre position pour le bief et ne pas révéler ses origines Orageoise. Être du bon côté, pour une bonne issue.
Où allons-nous ? Dit-elle, suivant l’homme désigné pour ses soins tout en scrutant minutieusement le décors qui l’entourait pour parvenir à se repérer en cas de besoin. Ingénieuse, quoi qu’un peu folle, d’avoir osé défier les ordres de sagesse si longuement répétés.



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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptyMer 9 Aoû - 21:54

 

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« Près de Wensington semaine 4 du mois 6 de l’an 2. »
Chaque chose en son temps comme toujours. A chaque chose mérite son moment. Il ne faut jamais se précipiter en rien, car cela nous fait faire trop d'erreur. Etre vu ou remarqué, être sous le feu des projecteurs d'une façon ou d'une autre n'est bon en définitive que dans une poignée de cas que je ne peux assumer qu'en étant souverain. Mais quand il est question de l'accomplissement des vices et de tout ce qui y a trait... Alors il vaut mieux être discret, ne pas avoir de témoins ni même parfois de petits camarades de jeu. Dans le plaisir il vaut mieux être égoïste, surtout quand il est de l'ordre d'être interdit par l'ordre et la morale. Ces rustres du Bief ne méritent même pas la corde qui les pendrait pour viol d'une gamine ou prostitution d'une petite fille, ou peu importe ce qu'ils comptaient lui faire. Ce n'était ni le moment ni l'endroit, et je n'ai aucun respect pour les pâles types qui se font prendre bêtement pour de si maigres butins.


Regardez-la, la pauvrette. Elle a genre huit ans et la peau sur les os ?


L'homme est un loup pour l'Homme, ça, je l'ai toujours su. Et dans tout le sanguinaire panorama de ma propre espèce, je ne reconnais jamais que ma propre responsabilité dans ce grand cycle de perdition dans l'existence. Mais je ne suis pas un loup, moi. Pas même un chien. Je suis une hyène, ou un coyote. Le genre à attendre qu'une bête est blessée et prise par surprise pour l'achever tout à fait, et me repaître sans risques de ses chairs.


La petite est effrayé. Qui lui jetterait honnêtement la pierre de quelque façon que ce soit?



| Prisonnière? |


La question me surprend, mais est-elle vraiment une source d'étonnement ?


| Es-tu un soldat sanguinaire dont je doive me méfier, et mettre aux fers? |


La question est purement rhétorique. Quand au reste, je ne peux qu'être un peu surpris par ses mots. Mais je n'en sais pas encore assez et malgré son jeune âge la petite brunette louvoie entre mes questions comme une courtisane aguerrie. Ca capte mon attention mais sans pour autant que ça ne m'agace point ; je ressens une pointe de frustration et j'ai déjà pendu pour moins que ça ceux que j'aurais pu légitimement accuser d'être des relais de l'espionnage de nos ennemis. Pour le reste, je ne peux que continuer de m'étonner.


| Une monture ? A votre âge ? La vôtre? |


Presque tous les chevaux sont réquisitionnés pour la monte et remonte des troupes en temps de guerre, ou pour contribuer aux flux logistiques. Entretenir une bête est onéreux, surtout pour des fermiers qui font faire bien plus d'efforts à de bons gros bœufs solides et puissants qu'à des chevaux somme toute assez fragiles, y compris les plus gros. C'est rare donc, de posséder une monture, encore plus pour une femme, et plus que tout à cet âge. A moins d'une trouvaille, mais comment ? Je m'interroge beaucoup, et petit à petit les premières réponses arrivent. J'arque un sourcil.


| Pas de merci. Vous êtes une enfant, ma jeune damoiselle, et tout un chacun se doit de protéger l'innocence quelle qu'elle soit. Mais dites m'en plus, pendant que l'on vous soigne. |


Les hommes commencent à regarder les blessures de la donzelle.


| Un oncle ici ? Est-il chevalier ? Dites-moi son nom, et nous rejoindrons son pavillon. Ou sa compagnie. |

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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 10 Aoû - 21:27


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| Es-tu un soldat sanguinaire dont je dois me méfier, et mettre aux fers? |

Elle sourit en coin, croisant parfois son regard sombre sans oser le défier. Elle avait entendu mille et une mise en garde au sujet de ce campement et plus précisément de ce Roi et pourtant, il lui sembla à cet instant, être plus humain que bien des hommes rencontrés tout au long de ce périple qui l’avait mené jusqu’ici.

Je n’en ai pas l’impression. J'accuse le coup d'une défaite cuisante. Vous ne craignez rien. Ouf ! N'est-ce pas ?

Elle avait perdu et l’amertume de cette défaite lui restait en bouche. Tant d'heures d'entraînement pour finir aussi lâchement humiliée devant toute une paire d’yeux. Robyn lui avait pourtant dit qu’elle était douée, qu’elle avait assez de talent et d'énergie pour faire la différence, rien de plus qu’un mensonge. Rien de plus qu’un père adoptif bien trop admiratif de sa protégé, sans la moindre objectivité.

Mon cheval, votre Majesté. J’ai besoin d’un cheval, de ce cheval particulièrement. Je dois le récupérer, je trouverai un moyen de vous le racheter si cela est nécessaire.

C’était son allié, son compagnon de route, offert par cet homme qui prenait soin d’elle depuis que sa vie s’était envolée en fumé devant ses yeux d’enfants innocents. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis, mais elle n'avait pas changé de monture et passait des heures entières à bavarder à ses côtés.

Sa mâchoire se serra lorsque son bras fut nettoyé sans ménagement, et elle prit sur elle pour ne pas grimacer davantage. Sa chair à vif, elle commençait à déguster et souffrir de cette vilaine entaille jusqu’à présent endormie par l’adrénaline.

Vous me faites mal ! Rouspéta la demoiselle le plus naturellement possible avant de se mordre la lèvre, honteuse. Pardonnez-moi. Allez-y, je vous en prie. Dit-elle en tendant à nouveau le bras, à contre cœur, lançant un regard sombre à son soigneur avec l’espoir d’être discrète, l’air de dire “fais plus doucement, je déguste ! “ . Girouette, elle tourna à nouveau la tête en direction du souverain, nettement plus charmante.

Je..ce n’est pas un chevalier. Nous...voyageons ?

Elle déglutit.

Je ne devrais certainement pas être ici, votre Majesté, et il serait préférable pour moi qu’il ne l’apprenne jamais, vous comprenez ? Dit-elle, à voix basse, comme si elle s’adressait à une connaissance de longue date, plutôt détendue pour le contexte.

Devait-elle se taire et risquer des ennuis avec le Roi Manfred, ou parler et risquer des ennuis avec Robyn Ashford ? Cruel dilemme. Dans les deux cas, elle y laisserait des plumes. Sa dernière carte ? Pour sortir libre et accompagnée de son cheval ? Gagner sa sympathie. Puisqu’il semblait avoir du cœur et un brin de compassion pour les plus jeunes âmes de ce monde de brutes.

Il est ma seule famille. Vous ne pouvez pas .. ne le gardez pas ici.
Ne me demandez rien à son sujet, je ne parlerai pas de lui, votre Majesté..


Evidemment qu’il pouvait. Il demandait, on exécutait. Robyn était un homme loyal, sans doute plus loyal au Roi qu’à cette Dornienne à l’heure actuelle, mais c’était impensable, qu’il se rallie à ce camp et ne revienne pas auprès d’elle.

Nous avons escorté une femme jusqu’à vous. Elle disait devoir vous parler.
Avez-vous vu le regard de vos hommes sur moi ? Une femme ne peut se déplacer seule dans le secteur. Voilà comment on paye un cheval...
dit-elle, les yeux sournois.

S’il avait bien croisé la Dornienne ici, il comprendrait. Elle était belle, suffisamment belle pour avoir besoin d’un garde, ou deux.. et d’une ado un peu trop audacieuse, aussi.

Léliana n’aurait jamais dû désobéir et pourtant, à la place des remords, elle se sentait fière, de rencontrer le Souverain du Bief si souvent cité durant son périple…



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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptyMar 5 Sep - 17:59

 

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« Près de Wensington semaine 4 du mois 6 de l’an 2. »
Quelle menace pourrait bien faire peser cette fille sur une foule d'hommes en armes, voués à la destruction de royaumes entiers et à la pénitence de ses chefs. Il y a bien sûr les dangers liés à l'indiscipline, voire, à ceux de l'hygiène. Catins et filles de camp ramassent comme tous les miséreux toutes les funestes bacilles rencontrées ça et là, tels les rats des navires avec bien plus d'attrait. Plus d'un noble s'est retrouvé affligé de syphilis, et de soldats de chaude-pisse, à force de se mêler aux filles de peu. Et l'amère vérité est que l'âge ne protège en rien, qu'il s'agisse de soldats... Ou simplement des filles susmentionnées. Je plaisante sur le sujet mais les circonstances sont bien plus dramatiques qu'il n'y paraît. Essayer de plaisanter sur le sujet a la vérité certaine de donner un tour moins terrible aux choses, et c'est le temps, alors, de pouvoir avancer dans une autre direction.


La jeunette a un certain sens de l'humour, et j'en suis heureux. Je sais que les choses pourraient sans doute mieux se passer pour elle, ça tombe sous le coup de la certitude. Mais au fond ça n'a pas d'importance dans l'immédiat ; seule compte notre sécurité respective et la mienne bien plus encore. Je me rends compte, toutefois, que la petite a beaucoup de mordant et qu'elle est d'une détermination déjà très grande.



| Pourquoi ce cheval en particulier? |


Simple curiosité, avant que le pragmatisme et une analyse plus froide de la situation ne m'étreigne.


| Et comment le rembourseriez-vous ? Un cheval comme ça vaut cher. Plus que certaines fermes. |


Puisqu'elle ne semble pas vouloir me dire réellement qui elle est, alors je vais creuser... Mais je ne peux pas non plus dévoiler toutes mes cartes d'un coup mais pour pousser la jeunette à se dévoiler peu à peu. Je mets le doigt sur ce qui peut apparaître comme des contradictions... Ou de simples omissions. Mais qu'elles soient volontaires ou non, je dois apprendre à simplement masquer les cartes pour les tirer au meilleur des moments. Quant au reste je ne risque rien et petit à petit, je commence à confirmer la nature nobiliaire de l'ascendance de la jeune femme. Ou en tout cas, bourgeoise, avec des moyens et des revenus. C'est sans doute le mieux ainsi... pour sa propre sécurité.


La jeune fille semble souffrir des soins qui lui sont prodigués et c'est d'un air aussi supérieur que condescendant que je toise les hommes pourtant expérimentés qui la bandent et nettoient sa blessure. Il est évident, alors, que je me retrouve à être bien plus averti qu'eux sur ce registre des soins. Il n'en reste pas moins que je ne puis leur montrer la voie, déjà parce que ça ne correspond pas du tout à ma position et à mon rang, mais aussi parce qu'il y a des choses qu'il vaut mieux laisser cachées.



| Je le comprends et le conçois. Mais d'un autre côté, quel genre d'homme -et de roi- serais-je si je ne prenais pas le soin de la … Parente, d'un homme de cette armée ? Quel est-il s'il n'est pas chevalier mais dispose d'une monture, de quelle maison est-il sergent? |


Mes questions la cernent et la bousculent, mais sans la rudoyer. J'écoute ce qu'elle dit, Léliana, sur cet homme. Et m'intime, m'appelle, àç ne pas la questionner plus avant. Et alors qu'elle commence à répondre, je me dis...


Arianne Martell ? Elle est la seule à avoir demandé à me voir. Alors, de quoi était donc composée son... escorte ? Ses compagnons ? D'une jeune fille et d'un homme assez riche ou assez noble pour avoir un cheval de ce genre ? Cela m'intrigue. Et cela me donne aussi des pistes pour la suivre, la surveiller, et vérifier la véracité des dires de la « Princesse » de Dorne. Que c'est précieux, la vérité des jeunes gens et la probité des jouvencelles bien nées.



| Vous savez qui est la dame que vous avez accompagné ici? |


Je demande, d'un ton égal, sur le rythme de la conversation.

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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptySam 23 Sep - 16:37


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Le Roi était effrayant, il l’était pour elle. Pourtant, elle ne se démontait pas et s’adressait à lui comme au mortel qu’il était, finalement. Pas de phrase pompeuse, car elle n’avait jamais écouté une seule leçon de Lady Ashford, pas le moindre tremblement dans sa voix, Léliana s’efforçait de garder la face et de ne pas se laisser impressionner.

Il était le chef de camp et ne l’avait pas laissé dans les griffes de ces hommes sans pitié, affamés devant une femme encore bien jeune, alors, elle considéra plus judicieux de baisser la garde à son égard. Elle n’était pas un danger pour lui et ferait en sorte qu’il n’en soit pas un pour elle.

Pourquoi ce cheval ?
Avez-vous des filles, votre Majesté ? Savez-vous à quel point cela est éprouvant d’écouter les bavardages incessants d’une femme de mon âge ? On me l’a offert, sans doute pour que je m’en aille jacasser plus loin. Quoi qu’il en soit, il m’est précieux. Ce cheval est mon compagnon de route depuis plusieurs années. Il n’est plus tout jeune et a peur de son ombre, vous n’en tirerez pas grands profits. Croyez-moi, au moindre sentier compliqué, il fait demi-tour. Il n’a rien à faire dans un camp comme celui-ci, moi non plus.


Elle extrapolait la vérité et le Roi n’aurait pas de mal à s’en apercevoir, mais sa détermination serait peut-être suffisante pour l’attendrir, ou quelque chose du genre.
Elle n’attendait aucune réponse personnelle et n’avait que faire de savoir s’il avait des filles ou non. En revanche, elle était déterminée à ne pas repartir seule de cet endroit lugubre. Lorsqu’elle quitterait ce camp, elle le ferait sur le dos de l’animal.

Son bras bandé, elle remercia discrètement l’homme qu’elle avait réprimandé du regard peu de temps avant. Il n’y était pour rien, si elle n’avait pas su garder son arme à la main face à son adversaire. L’homme recula, sa tâche accomplie et la demoiselle se tourna face au Roi.
Elle le regarda sans sourciller et un discret sourire vint étirer le coin de ses lèvres.
Il était doué avec elle. Prévenant, direct sans être brutal. Une invitation aux confidences amené avec plus de tact qu’elle n’en aurait jamais.

Elle s’insurgea contre elle-même, de ne pas avoir écouté les ordres données par Robyn et de se retrouver dans pareille situation.
Le constat était sans appel, il tirait les rênes et elle n’avait guère d’autres issues que de se plier aux questions du Roi. Mentir ne lui attirerait que des ennuis.

Si la Dornienne n’était pas aux côtés du Roi alors sans doute était-elle déjà repartie, Robyn suivant ses pas, comme convenu. Ainsi, elle espérait qu’ils étaient déjà loin et en sécurité et qu’aucune révélation ne les mettrait en danger.

La maison Ashford, votre Majesté.

Pas de mensonge. Plus de mensonge. Juste des morceaux de réponse jetés par ci, par là, avec l’espoir que cela suffise à assouvir sa curiosité. Elle n’était pas bieffoise par le sang, mais l’était finalement un peu par sa loyauté pour cet homme qui veillait sur elle.

Bien peu. Elle et moi venons à peine de nous rencontrer, mais nous avions pour mission de la mener jusqu’à vous. C’était son souhait, de venir à votre rencontre. Où est-elle à présent ? Si vous me parlez d’elle, j’imagine que vous l’avez déjà rencontrée.


La Dornienne s’était montrée plutôt anxieuse à l’idée de débarquer ici, dans un camp de guerre et Léliana ne pouvait plus l’en blâmer. Cet endroit était détestable.

Elle se mit à marcher lentement, de long en large, impatiente.

Si vous cherchez des informations à son sujet, je n’en ai pas. Est-ce que je les communiquerais si j’en avais ? J’en doute.
Puisque nous sommes dans une impasse, que je ne vois pas l’ombre d’un cheval et vous pas l’ombre d’une réponse intéressante, j’imagine que cette visite tout à fait maladroite de ma part pourrait tout de même vous être utile.
Nous être utiles.

Elle sourit, fronça les sourcils, réfléchissant à un deal profitable à tout le monde qui lui permettrait de sortir d'ici.

Mon cheval, ma liberté en échange de mes yeux et mes oreilles. Je ne trahirai ni ma famille, ni cette femme qui paie la nourriture de cet animal que vous êtes sur le point de me rendre, mais si vous l’avez laissé repartir, cela ne fait aucun doute que nous poursuivrons notre chemin à ses côtés. N’est-il pas profitable à un Roi de savoir ce qu’il se passe en dehors de son champ de vision ? Nul doute que vous êtes un homme informé, mais… rare sont les personnes clairvoyantes qui se méfient d’une adolescente. J’attire la sympathie des basses classes comme des plus nobles, je peux me fondre dans le décor avec plus de facilité que n’importe lequel de vos messagers.

Le risque n’était pas si grand. Une fois dehors, elle pourrait respecter son engagement ou ne pas le faire malgré le risque encouru à défier une promesse, mais c’était finalement pour elle une opportunité plutôt intéressante. Elle seule connaissait véritablement ses origines et sans le moindre titre de noblesse, elle devait ruser pour s’assurer une place dans le monde.
Effrayant certes, mais également puissant, s’allier au Roi Manfred Hightower n’était pas une si mauvaise option.


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MessageSujet: Re: Le loup et l'agneau [Tour XI - Terminé]   Le loup et l'agneau  [Tour XI - Terminé] EmptySam 14 Oct - 15:08

 

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« Près de Wensington semaine 4 du mois 6 de l’an 2. »
Je commence à comprendre ce qu'il se passe, autour de moi. J'en ai des brides, du moins. Et ce n'est pas forcément quelque chose de très agréable. On a beau très vite comprendre que les circonstances vont vite devenir floues quand on règne, tant on regarde les choses en prenant de la hauteur, et donc on perd en détail, en niveau de connaissance de tous les objets qui gravitent autour de nous. Je sais aussi que je ne peux pas tout contrôler. Cela, je l'ai appris dès mes études à la grande tour de la Citadelle. Je sais aussi que ce ne serait pas souhaitable de toute manière, de tout savoir sur tout et sur tout le monde. Car le temps que cela prendrait d'être mis au courant, de comprendre et d'analyser toute cette incroyable somme de savoir, me priverait de la capacité d'action ou de réaction nécessaire à la bonne gestion de mes domaines, de ma couronne toute entière. Il reste tant à accomplir...


Je souris aux explications de la donzelle à propos du cheval. Quelle impétuosité délicieuse, mais je commence clairement à comprendre comment et pourquoi la jeunesse s'est attiré le mauvais œil de quelques problèmes hors de contrôle qui auraient pu lui coûter très cher.



| J'ai bien une fille. Qui sait, peut être une seconde en route. Mais je préfère qu'elle parle plutôt qu'elle se réfugie dans le silence, n'est-ce pas? |


Un cheval donc, compagnon de route depuis des années. Et peu farouche certes, mais peu courageux aussi. C'est un délice en tout cas que cette compagnie presque piquante dont je jouis sans réserve.


| Certes donc, mais un cheval est un bien précieux, parfois plus cher qu'une ferme, surtout quand il est en bonne santé et se trouve en région de guerre ; vous devriez être plus prudente, avant qu'une compagnie ne mobilise votre monture pour en faire une remonte pour la troupe. |


Et pour cause, les batailles coûtent toujours atrocement cher en chevaux et il est toujours bien plus facile et rapide de se servir sur le cheptel présent dans la région que de faire venir à grand frais de nouvelles bêtes venues des fermes et haras de contrées certaines amies, mais bien plus lointaine. Pour le reste, je ne crois que moyennement à toute cette histoire ; j'ai déjà flairé ce qu'elle avait d'atypique. Et je regarde la donzelle se faire raccommoder le bras et se faire relever par la garde. Elle semble hésiter, elle aussi. Se dire, Léliana, que ses mensonges commencent à la porter un peu trop loin et qu'il est sans doute plus que l'heure de faire machine arrière.


Alors, elle implique la maison Ashford. Un sergent de cette maison. Je retiens l'explication. Quant au reste, la dornienne et son entourage... Je repense à nos rencontres, et c'est d'un doux sourire que je couve du regard la jeune donzelle alors que mon aine, elle, se rappelle la puissance de nos petits entrainements à ses capacités d'espionnage, de vices et de mensonges. Je me rapproche d'elle, alors, et lui fais signe de ne pas parler trop fort. Nous n'avons absolument pas à partager tout ce que nous nous disons avec le reste de la troupe, garde ou pas garde... Et la jeunesse est vive d'esprit. Et visiblement ambitieuse, tout autant que vénale. Je saisis l'occasion au vol, je serais bien bête de ne pas le faire.



| D'accord. Alors, vous me conterez où vous vous rendrez, et qi vous rencontrerez en route. Je veux savoir ce qu'il y aura sur votre chemin... Et surtout si cela concerne l'Empire. Je compte sur vos fréquents messages. |


Je réfléchis, doigts sur le menton.


| Disons, un courrier mensuel? |


Et je lui offre un large sourire.


| En cas de défaut d'information, j'irais m'enquérir auprès de Lord Ashford sur ses sergents qui sont assez riches pour avoir des chevaux et qui se permettent d'envoyer à leur suite montures et donzelles. Et d'identifier ce servant grâce à ma police, pour vous retrouver vous ensuite. |


Je me penche vers elle, lui pince la joue d'un air paternaliste.


| Je veux savoir qui Arianne Martell rencontre. N'oubliez pas, car moi, je ne vous oublierais pas non plus, ma petite. |


Et me tourne vers la garde.


| Emmenez là où elle le souhaite avec sa monture, et assurez vous qu'elle soit tranquille, sans quiconque pour porter atteinte à sa personne ou à ses biens jusqu'à son départ. | Je me retourne vers elle. | Informez moi, et votre futur s'ouvrira sur de toutes nouvelles perspectives, mon enfant. |


Trahissez moi, et je vous envoie nourrir les cochons. Je la salue de la main et d'un sourire, quand elle est escortée plus loin.
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