Under the Sky [Tour X - Terminé]

Sujet: Under the Sky [Tour X - Terminé] Jeu 20 Oct - 10:55

Under the Sky

Torrhen Braenaryon & Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Château des Herpivoie, Herpivoie, Terres Braenaryon, Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Je passe parmi les hommes. Les colonnes d’infanterie déjà s’assemblent pour préparer le départ. Les bannières claquent au vent, volètent dans la petite brise qui rafraîchit la fin de cette journée d’été. Les cavaliers sont déjà partis la veille, avec Goldwyne. A bride abattue, par escadrons. Colonnes vers le nord-est, d’autres droit vers le septentrion. Ils sont des milliers, à talonner le Val, à préparer l’armée Lynderly pour lui faire rencontrer son destin. L’infanterie arrive, pour conclure cette histoire. Avec de la chance, il n’y aura pas à combattre. Autrement… Je réprime un frisson en repensant aux dragons qui déjà doivent se jeter sur les valois en retraite pour accroître le désordre, transformer la retraite en déroute. Les cohortes d’infanterie lourde sont parfaitement alignées. Hommes en demi-armures, casques Sallet, hallebardes et lances, portant des fanions rouges, blancs et noirs. Ils attendent, et ils écoutent. Je les salue pour leur courage, pour leur ténacité. Certains sont des volontaires du Nord, recrutés sur ces mêmes rives deux ans plus tôt, après Paege. D’autres sont des peyredragoniens expérimentés, d’autres enfin, des volontaires de toutes les contrées impériales, ou des recrues de la région. Je leur explique la suite. Ils rugissent, acclament, agitent les longues hampes de leur arme à deux mains dont le bruissement souligne les cris de la troupe.

Je finis la revue d’armes, chevauchant pour remonter la ligne des bataillons alignés, poing levé, leur ayant promis la gloire éternelle d’une bataille remportée contre toute attente, du sauvetage de Fort-Darion –et de l’Empire-, de la paix qui se rapproche, et du butin qui sera nôtre quand l’armée ennemie sera vaincue.

Je suis en retard pour rentrer à Herpivoie, non loin. Le flux des chariots venus de ma cité pour ravitailler l’armée et la ville touchée par les combats est tel que repasser le pont séparant le campement impérial de la ville prend plus de temps que prévu, avec mon escorte de Demalion. J’arrive finalement au castel de Lord Herpivoie. Je démonte, le regard fermé, hâte et impatient de retrouver ma femme et d’embrasser mes enfants, de retrouver Isla. Avant de repartir sur les talons de l’ennemi, j’ai prévu de passer du temps avec mon épouse. De la confronter à autre chose qu’à l’application froide de mes stratégies militaires et de mes actions politiques.

J’ai demandé à Kora de faire préparer le balcon des appartements que nous occupons ; très joli au demeurant, avec ses montures de verre et d’acier, ses verrières pouvant s’ouvrir en tirant les fenêtres sur leurs rails pour embrasser le fleuve et la plaine du regard. D’en bas, je vois des lumières qui viennent du petit jardin suspendu : des lanternes de bois ont été placées près des fenêtres ouvertes qui doivent laisser passer le vent pour rafraîchir le balcon végétal. Une ronde de plats a été prévue, du vin de tout l’Empire, aussi, et d’autres spiritueux. Vin rouge de Dorne, pétillant de l’Orage, bières et liqueurs du Conflans, Vin blanc licoreux de Blancport… Pour accompagner une entrée de fruits de mer, un plat de chasse et une farandole de fromages et desserts. L’armée mange à sa faim, nous aussi, même si j’anticipe les discussions et l’ambiance, ce soir. Y aura-t-il chaleureuses retrouvailles, ou l’expression de l’abattement des uns et des autres ?

Je me débarrasse de mes atours militaires, en montant les escaliers. Epee en moins, et cape, dague… Je les confie à un soldat, et arrive aux appartements de mes enfants. Vue l’heure… J’embrasse Aeden et Athynéa, au sein de leur nourrice, leur souffle que je les aime, et de bien dormir. Qu’ils profitent de leurs songes, gavés d’innocence et libres de tout fantôme.

On m’ouvre, quand j’arrive finalement, au coucher de soleil, aux appartements de Rhaenys. On m’ouvre. Isla et mon épouse sont déjà là. Combien de temps ai-je raté ? Je m’avance, arborant un plastron de cuir noir, frappés en relief du Loup et du Dragon.

| Bonsoir, Mesdames. |

Je m’avance, d’abord vers Isla en bon hôte, pour lui prendre la main et embrasser galamment son revers, même si ma posture est raidie de gêne autant que de la dureté de mon genou gauche et de ma hanche, touchées. La regarde intensément au passage, d’un horizon d’un marron de chêne teinté de vert et de gris. Puis me retourne vers Rhaenys, que j’embrasse sur le front, prude mais tendre, soucieux de ne pas la brusquer ni lui imposer mon contact. Je reste près d’elle, les regarde toutes deux.

| Ravi de vous retrouver ici. J’ai pensé qu’avant mon départ pour courir sus aux forces ennemies en fuite, il serait de bon ton de passer un peu de temps ensemble autour d’un bon repas. La guerre ne doit pas nous faire oublier les liens d’amitiés, et ce pourquoi nous nous battons. Replongeant bientôt dans la boue, le fer et le feu, je me suis dit qu’une soirée plus douce nous ferait à nous aussi du bien, alors que la troupe profite de sa dernière soirée avant le départ pour le combat. Ai-je manqué quelque chose ? |

Je ne sais si elles ont déjà commencé à échanger ? J’ai demandé à ce qu’on se passe d’échansons, pour permettre aux langues de se délier sans témoin, et c’est moi qui fais le service d’une coupe de vin à chacun.

| Feu, sang et hiver ? | proposais-je comme toast, sérieux mais ouvert à leur assentiment.

Quelle sensation étrange que de se retrouver dans la pièce de mon épouse et de ma maîtresse. Ce n’est pas une première fois très simple à digérer, pour moi, et je meurs littéralement d’appréhension. Mais je suis la Glace, et ne montre rien de mon trouble ; la situation reste plus confortable que d’être encerclé de fer-nés qui veulent vous faire la peau à coups de haches. Le vent passe dans mes cheveux, remue mes mèches, alors que nous sommes entourés de plantes vivaces et que les flammèches des lanternes éclairent la table sous la verrière du balcon. L'endroit a coûté une fortune, sans doute, mais est très beau, il est frais avec les plantes et les ouvertures, mais nous met dans une bulle illuminée des lumières et du coucher de soleil sur l'horizon.

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Under the Sky
SEMAINE 1 DU MOIS 5 DE L’AN 2

Je n’avais pas tournée la tête à l’arrivée de Torrhen. Mes yeux restaient rivés dehors, non pas vers les lumières de la ville mais vers l’obscurité qui envahissait peu à peu le ciel. Je n’étais plus faite pour rester au sol. Je ne l’avais jamais été, mais cela s’était renforcé ces derniers mois. Je n’étais vivante qu’au côté de ma Sœur et de mon Frère, à fendre les cieux, à transpercer les nuages. J’étais née et je resterais, au plus profond de moi, une Targaryen, un Dragon. Mon âme et mon cœur n’étaient allégés que là-haut, dans cet espace qui n’appartenait désormais plus qu’à moi et à moi seule. Qu’importe ces Valtigar, ils n’étaient que des oisillons que nous croquerons. Les airs étaient à ma fratrie et à personne d’autres.

Je n’avais pas salué Isla. Elle avait été annoncée par Kora, d’une manière hésitante. Elle savait. Elle savait que je ne voulais voir personne. Je tolérais Torrhen. Je tolérais nos enfants. Je tolérais cette « servante » qui avait toujours été une seconde mère à mon cœur. C’était tout. J’avais interdit l’accès de cette pièce à quiconque. Je ne voulais pas qu’on puisse me voir blessée, clouée au sol. Je ne voulais pas qu’on me détourne de mon véritable chemin, celui dont je m’étais éloignée et dont le détour m’avait tant couté. Je ne voulais ni compassion, ni pitié, ni mots doux et réconfortants. Mon regard avait dissuadé Kora de dire le moindre mot Le concernant. Elle avait compris. Elle avait compris le risque trop grand qu’elle prendrait à le faire. Elle m’aidait autant qu’elle le pouvait. Elle me lavait, elle m’habillait. Elle me coiffait. Elle me rappelait aussi de manger, pour le bien de mes enfants, pour pouvoir les prendre dans mes bras et jouer avec eux. Elle pansait ma blessure, sans qu’aucun autre n’est besoin de m’approcher et encore moins de me toucher. Patiente. Soucieuse. Respectueuse. Aimante. Elle n’avait pas essayé de me prendre dans ses bras, comprenant qu’elle ne pouvait pas le faire. Je risquais de m’effondrer sans arriver à me relever. Elle me comprenait, bien plus qu’Il ne le pouvait. Torrhen avait ses propres préoccupations. Il avait ses propres objectifs, ses propres bruts. Il avait besoin de moi pour cela, mais ne comprenait pas que mes aspirations étaient différentes. J’avais besoin de temps pour arriver à, ne serait-ce que l’évoquer. Me forcer n’était pas la clef. En attendant je me devais de suivre le chemin que m’avaient montré mes Dieux : le Sang et le Feu. Il jugeait cela trop extrême. Non. Il ne comprenait pas et cela était en train de creuser un fossé entre nous. Ce soir en était la preuve flagrante. Il était passé outre mes volontés et avait convié Isla à un repas que je ne désirais pas prendre. J’étais fatiguée et les nuits dans lait de pavot étaient trop nombreuses et entrecoupés de cauchemars. J’étais épuisée. Physiquement, mentalement.

Qu’ils s’amusent à deux. Qu’ils discutent, fêtent les victoires. Cette coupe, je l’avais gardée en main sans la lever, sans tourner la tête vers eux. Qu’avais-je à dire qui serait écouter de toute manière ? Ce constat était amer et dur à digérer. Je m’étais heurté à ce mur ces derniers temps et je n’avais pas de temps à perdre à continuer. Torrhen n’en ferait qu’à sa tête. Il était persuadé que non seulement, il devait poursuite lui-même les Vallois mais également que je devais rester ici. Qu’importe mes arguments, il n’avait pas voulu m’écouter. Soit. Je ne gaspillerai plus ma salive à parler puisqu’il s’en fichait bien. Il ne pouvait pas me contrôler. Il ne pouvait pas me dompter. J’étais Dragon, et un Dragon c’est sauvage et sans maître. Il aura tôt fait de s’en souvenir. Je l’aimais oui. Mais je le détestais en cet instant tout autant. Qu’il rappelle sa mission me fit serrer les mains contre cette coupe que je ne boirais pas. Qu’il fête ses décisions avec Isla. Qu’elle puisse lui apporter de dont il avait besoin et que je ne pouvais lui offrir. C’était tout ce que je lui souhaitais.

So welcome to the fire

I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
(c)codage - Kanala - texte (c)welcome to the fire - willyecho

Under The Sky

@Torrhen Braenaryon & @Rhaenys Braenaryon & @Isla Chelsted

La journée n'avait été qu'un terrible enchainement de déceptions pour Isla. Après les retrouvailles mouvementées de la veille avec Torrhen, elle s'était couchée et avait été emportée par un sommeil de plomb, dont elle ne sortit qu'une fois la matinée bien avancée. Dès son réveil, elle s'était mise en quête de Rhaenys. Son empressement à la retrouver n'avait pas changé depuis la veille, depuis ce qu'elle avait partagé à Torrhen. L'insulaire ne pouvait pas envisager le reste de la journée sans pouvoir discuter avec elle, chose qui lui manquait cruellement depuis son départ et leur éloignement plus ancien encore. Ces retrouvailles n'avaient que trop tardé, selon elle. Beaucoup de sujets devaient être adressés, à commencer par sa relation avec Torrhen. Pendant l'absence de Rhaenys à Fort-Darion, Isla et Torrhen s'étaient rapprochés de façon intime, qu'elle soit entendue physiquement ou psychologiquement. Il lui avait partagé sa douleur et son deuil, dans une heure de sombre désespoir, et Isla l'en avait délesté, du mieux qu'elle pouvait. Les deux représentants de l'Empire avaient laissé leurs désirs mutuels s'exprimer, échangeant baisers et caresses pendant le reste de la nuit.

Torrhen avait avoué à son épouse, son honneur l'empêchait d'envisager une quelconque autre action. La Peyredragonnienne n'avait pas été là pour le voir, et l'Empereur était resté discret à ce sujet lors de leur entrevue de la veille. La Rhaenys qu'elle avait connue n'aurait pas vu cette situation d'un mauvais œil, car c'était son son conseil même qu'Isla s'était adonnée à quelques plaisirs libertins adolescents. Mais la dragonnière avait changé. Isla avait passé une bonne partie de la journée à tenter de la croiser, ne serait-ce que quelques minutes. Pour autant, ses tentatives s'étaient soldées par des échecs cuisants.

Arrivée une première fois en fin de matinée, elle s'était rendue dans les appartements mais elle n'y était pas. Où était l'Impératrice, avait-elle demandé à un garde, qui n'avait rien trouvé d'autre à dire qu'il n'avait rien vu, rien entendu. Isla n'en crut pas un mot, mais soit. Elle s'était plongée dans ses écrits pendant quelques heures avant de retenter sa chance. Cette fois, les appartements étaient fermés, et Kora lui ouvrit la porte. Isla demanda à voir Rhaenys, mais cette dernière lui dit qu'elle se reposait. Soit. Nerveuse, l'insulaire lui avait donc demandé de la faire quérir lorsque Rhaenys serait réveillée. Kora avait hoché la tête et refermé la porte, laissant une Isla retourner seule dans ses quartiers attribués. Naturellement, sa demande ne fut pas honorée.

Lorsque l'heure du dîner arriva, Isla se prépara dans ses appartements. Elle enfila une robe plus habillée, noire, décorée de dentelle rouge tout autour de son décolleté, sage mais présent. Elle noua ses cheveux à la manière des Peyredragonniennes, deux tresses collées et rattachées en leur centre. Elle agrémenta le reste de sa tenue d'une paire de boucles d'oreilles pendantes, au bout desquelles trônait une bille noire. Sa tenue n'était pas spécialement apprêtée, mais elle était plus soignée que ce qu'elle avait porté le reste de la journée. Torrhen avait proposé ce dîner pour passer un peu de temps tous les trois. Ils n'avaient jamais fait pareille chose par le passé, et les circonstances seraient sans doute intrigantes pour tout le monde. D'autant qu'Isla n'avait pas vu Rhaenys depuis longtemps maintenant. Et si Torrhen avait raison? Et si elle avait changé, au point où même sa plus tendre amie d'enfance ne la reconnaissait pas?

La conseillère vit la porte s'ouvrir sur Kora. Cette dernière inclina légèrement la tête, en signe de respect, et s'écarta pour la laisser entrer. Isla découvrait pour la première fois les appartements du couple impérial. L'endroit était spacieux, décoré avec beaucoup de goût. La végétation apparente semblait offrir un espace de respiration alimenté par le vent qui courait depuis le dehors jusqu'à la porte. Partout, des petites lanternes étaient disposées contre un mur ou sur une table, plus ou moins grandes, avec chacune une bougie, qui venait éclairer autour d'elle dans un halo brûlant. Le balcon était aussi agréablement décoré dans la même veine, les plantes grimpantes s'enroulant gracieusement autour d'arceaux métalliques, des portes ou des lanternes elles-mêmes.

« Comment va-t-elle ? » demanda-t-elle à Kora.

Sa proximité avec Rhaenys était une bonne chose, sans doute. D'un naturel plutôt jaloux, l'insulaire avait l'habitude de considérer avec une certaine méfiance les personnes proches de sa Princesse. Néanmoins, force était de constater qu'en cet instant, elle était sans doute une personne de confiance dans l'entourage de Rhaenys, à défaut d'y laisser pénétrer Isla et Torrhen. En parlant du loup, l'Empereur n'était pas encore arrivé, semblait-il. Kora garda le silence, mais l'ombre qui passa sur son visage en dit long sur l'état de santé de l'Impératrice. En guise de réponse, Isla se raidit, serrant la mâchoire.

Elle fit quelques pas dans l'appartement, trouvant Rhaenys près du balcon. Sa longue chevelure argentée tombait entre ses épaules, comme à l'accoutumée. Elle se tenait droite, presque immobile, figée dans le temps. La frustration qu'avait ressentie Isla pendant toute la journée en sentant son amie lui échapper s'effaça à cet instant précis. Elle était là, à présent et c'était tout ce qui importait. Elle se vit l'espace d'un instant courir vers elle, la serrer fort dans ses bras, lui dire qu'elle était désolée, qu'elle l'aimait de tout son cœur, et que tout irait bien, même si cela sonnait atrocement naïf. Elle aurait voulu tout lui dire, passer des heures à l'écouter, à la réconforter, à trouver les mots justes pour si ce n'est l'atténuer, ou moins alléger sa douleur. Mais comment faire ? Comment faire alors que sa Princesse ne s'était même pas retournée pour la saluer ?

Ignorant cette blessante déconvenue, Isla s'avança jusqu'à arriver à sa hauteur. Si Rhaenys ne l'avait pas saluée, c'est qu'elle n'avait pas envie de parler. Si Rhaenys ne l'avait pas gratifiée d'un regard, c'était qu'elle ne souhaitait pas le faire. Pas d'explications compliquées à chercher ici, même sans douleur, il fallait reconnaître que sa Princesse d'antan avait parfois un caractère bien trempé. C'était en partie ce qui avait attiré la Chelsted vers elle: rien n'était jamais joué à l'avance dans leurs discussions et son tempérament était source d'admiration. L'autre partie étant due à son charisme et à sa profondeur d'âme inégalée.

Alors Isla ne dit rien. Malgré son envie de la toucher, de lui parler, d'obtenir une réaction de sa part, elle demeura silencieuse. Elle ignorait si Torrhen lui avait mentionné ce dîner, ou si Rhaenys l'avait encouragé à le planifier. Cette deuxième option semblait peu probable, au vu de l'état de son amie. Dans tous les cas, il semblait essentiel à Isla que ce soit Rhaenys qui s'approprie ce moment, contrairement à toutes les choses qui lui étaient arrivées récemment et sur lesquelles elle n'avait rien pu faire, à l'exception de la bataille du Trident où son amie de toujours avait brillé par sa force, sa férocité et son habileté de dragonnière. Le spectacle qui s'offrait aux deux femmes était magnifique: le coucher de soleil enflammait l'horizon, alors que quelques nuages persistaient dans le ciel qui s'assombrissait à vue d'œil. Le fleuve en contrebas coulait doucement, suivant son éternel chemin et son renouvellement inarrêtable.

Un bruit attira son attention et fit qu'elle se retourna. Torrhen venait d'arriver dans l'appartement. L'impératrice ne salua pas son époux, alors que celui-ci prit le temps de leur adresser le bonsoir à toutes les deux, de déposer un baiser sur la main d'Isla et sur le front de Rhaenys. Il leur rappela pourquoi ils étaient là ce soir, leur servant un verre à tous les trois. Isla était d'accord avec son idée qu'elle trouvait louable, mais également ambitieuse: l'état de Rhaenys l'inquiétait, ce n'était pas certain que ce dîner pourrait alléger un tant soit peu ce fardeau qu'elle portait sur ses épaules fatiguées. La soirée risquait d'être compliquée si la jeune femme restait enfermée dans son mutisme.

« Tu as tout dit, merci. Feu, sang et hiver ! » dit-elle à Torrhen, le rassurant sur l'exhaustivité de son discours.

L'insulaire leva son verre au toast, sans pour autant boire pour le moment. En croisant son regard, elle réalisa qu'il naviguait à vue tout autant qu'elle. Ils étaient comme deux poules avec un couteau, incapables de savoir comment aborder Rhaenys pour qu'elle sente leur soutien. La tâche qui s'annonçait était difficile déjà quand le mal était profond. Mais si l'on ajoutait le fait que la personne semblait refuser toute aide... Alors elle devenait presque impossible.

Mais Isla n'était pas prête à se laisser décourager. Prenant une inspiration, elle puisa son courage dans le regard soutenu de son Empereur, puis reprit la parole, se tournant vers Rhaenys. Si elle ne voulait pas lui parler, très bien, mais Isla, elle, avait des choses à lui dire néanmoins :

« Je suis contente de te revoir, Rhaenys, tu m'as beaucoup manqué. Je n'imagine pas à quel point les semaines qui viennent de passer ont été dures pour toi, et je ne prétendrai pas le savoir. Je veux juste que tu saches que si tu as besoin de moi, je répondrai présente. Quelle que soit la tâche et quel que soit ton besoin. »

Besoin de parler, ou nécessité de confier une mission, peu lui importait. La conseillère souhaitait simplement renouveler son allégeance et renouer avec son amie.

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Under the Sky

Torrhen Braenaryon & Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Château des Herpivoie, Herpivoie, Terres Braenaryon, Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

L’ambiance est épaisse. Electrique. L’Orage s’appelle Rhaenys, cette fois, et n’a rien à voir avec la Durrandon que nous connaissons si bien. Je ne suis pas à un échec près, en amour comme en mariage. Je ne suis pas accoutumé au succès ; il semblerait que je ne sache payer le destin qu’en litres de sang, en palpitations d’agonie et non d’amour. Qu’importe, au fond. J’ai compris, depuis un moment, que je suis un personnage qui fait corps avec son destin, avec l’Histoire elle-même. Je ne suis pas un mortel comme les autres. Ceux qui peuvent mourir le font, autour de moi. Mes quatre frères. Ma première épouse. Mes amis, tous, jusqu’au dernier, les uns après les autres. Conrad, les Mormont ou les Tallhart, les Reed, Manderly… Mon fils. Le Prince que je ne verrais jamais.

Je me rends compte aussitôt de mon erreur. Comment être aussi bon et intuitif sur un champ de bataille, et absolument stupide et inconséquent dans l’intimité ? Je ne regrette pas. J’ai décidé de ne plus m’appesantir sur ma bêtise et ma naïveté. Je ne comprends pas les femmes. Je ne les ai jamais comprises. Les aimer est insuffisant ; je les déçois sans cesse, et les contrarie derechef. Isla me soutient, valide le toast et lève son verre. Je pince les lèvres, serre les dents. Pour combien de temps aurais-je ce soutien ? A quel point la jeune femme aime Rhaenys, et compte sur moi pour atteindre son amie et maîtresse de jadis. Cela aussi, je l’ai déjà expérimentée. Rhaenys et sa sensualité qui attirent, sa force qui capte. Tout le monde ou presque la désire, d’une façon ou d’une autre. Au travers elle, ce n’est que l’objet de ses propres désirs que l’on convoite.

Isla parle. Je ne sais que dire. Elle tend la main à Rhaenys. Quelque chose en moi me fait dire qu’elle ne la saisira pas.

Je ne sais pas quoi faire. A quoi un Loup peut bien servir, si ce n’est à chasser. Il n’y a aucune proie pour moi dans cette pièce. Elles sont le futur, je suis le passé. Je peux exploser de fureur, m’impatienter ; pourquoi ne pas accepter la main que je tends, ce futur rassénérant que j’essaie de produire pour mon épouse ?

Je vide mon godet. Pas d’une traite. Mais très rapidement tout de même. Reprenant mon souffle qu’en attendant une réponse de l’Impératrice.

| Je suis désolé de vous avoir plongée toutes deux dans l’embarras. Je pensais bien faire. Je vous sais proche. Intimes. Il n’y avait pas de mauvaise intention de ma part, juste l’espoir que cela vous fasse du bien à toutes deux. |

Je suis épuisé, physiquement et moralement. Demain, je pars à nouveau.

| J’ai voulu t’attirer, Jentys-Zaldrize, vers un peu de lumière. Et ton amie aussi, a besoin de toi. Isla est là. Elle ne se plaint de rien. Sais-tu qu’elle a été sa condition, des mains de son mari ? Je ne suis pas là pour échanger des malheurs, ou pour relativiser. Nous vivons des drames, tous autant que nous sont. Nous ne pouvons échanger nos places, vivre ce que les autres ont vécu. |

Je me ressers à boire. Je bois trop depuis longtemps, je le sais. Tout ça finira, comme toute chose.

| Mais rien ne doit nous forcer à endurer tout cela tout seul. |

Je me rends compte, mortifié, que si ni Isla ni moi n’arrivons à ramener un peu de chaleur en Rhaenys, alors il ne doit y avoir qu’une personne qui le peut. Je me raidis. L’histoire est toujours la même. Mon regard s’éteint, se baisse sur mon godet. Puis-je gagner cette bataille-là de façon conventionnelle ? Aller chercher Orys, c’est renoncer. Abdiquer ma place. Promettre à Rhaenys de la laisser participer à la poursuite, dans son état, c’est risquer son bras. Si la fièvre la gagne je perds ma femme, et la mère de mes nouveaux-nés. Alors, quoi ? Quoi faire, pour capter son attention, la ramener parmi les vivants ? Elle ne supporte même plus mon toucher ?

Tout me condamne à perdre ce combat. Je sirote ce second verre, le regard perdu dans le vague. Je me sens piégé, comme un loup pris dans un collet, ou acculé par les ombres de ceux qui veulent sa pelisse. Je me rappelle d’un détail de ses mots. Je tranche dans le vif.

| Quand tu dormais, Rhaenys, tu as parlé de tes dieux. Isla les connaît aussi. Pas moi. Peut-être avons-nous été punis, pas par ces cul-bénis révérant les Sept, mais par ceux qui président à notre destinée depuis que le Grand Ancêtre a façonnée notre histoire, bien avant notre naissance. Mon père était un homme droit et honnête, et une putain de brute. Il nous a mené la vie dure, à mes frères et à moi. Mais il m’a appris une leçon essentielle ; quand on doute, quand on se pense seul, on ne l’est jamais vraiment. Il faut regarder les étoiles, et prier nos anciens. Ils nous regardent et nous jugent. |

Je déglutis péniblement, regard rougi par ce désespoir qui me dévore, béant, lancinant.

| Je n’ai pas beaucoup prié, ces derniers temps. |

Confession atone. Je relève les yeux vers elles.

| Apprenez moi leurs rites. Je vous apprendrais ceux des Dieux Anciens. Et ensemble, dans leur Grâce, nous finirons cette putain de guerre avant qu’elle ne nous engloutisse, nous, et tous les gens que l’on aime. |

Je sens transporté, dans la neige, figé de froid, mon soufflant s’envolant en volutes erratiques, dans le froid de la plaine de Buron. Le visage qui n’est plus qu’un puits d’une douleur qui me brûle tous les os du crâne, chaque centimètre de chair. Je vais mourir seul, je le sais depuis longtemps. J’y suis décidé, résigné. Mais jamais je ne souffrirais que Rhaenys se perde seule dans sa tourmente, qui est la nôtre. Je sais quoi dire sur la mort ; ce n’est ni le feu ni le sang, ils font naître la vie. La mort, c’est le bleu et le blanc, c’est le grand froid, et le plus parfait des silences, loin du bruit et de la fureur de la trajectoire de météores ardents des deux insulaires, qui illuminent l'avenir de leurs rêves, de leur force, de leur détermination.

(c) DΛNDELION

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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Under the Sky
SEMAINE 1 DU MOIS 5 DE L’AN 2

Je soupire. Je n'avais pas demandé à ce qu'ils soient là. Je n'avais pas demandé à ce qu'il fasse venir Isla. Elle n'avait pas sa place ici. Maîtresse ou non de mon époux. Je ne comprenais pas son acharnement. Quel monde insensé. Alors oui je soupire. Je ne lui avais pas répondu et j'hésitais à le faire concernent mon époux. Je repose la coupe qu'il m'a tendu et je le regarde un court instant avant de me lever. Je masque la grimace de douleur que je ressens dans le bras. Kora m'a beaucoup couverte et les fourrures pèsent lourdes sur mon épaule. Elle est cachée. Un dragon ne montre pas ses plaies et sa vulnérabilité. Le poids de Noire-Soeur me manque. Je ne l'ai pas encore récupérer. Ce serait faire venir Orys et je ne voulais pas le voir. Je savais qu'il allait bien. Torrhen et Kora me l'avaient confirmé. Cela était suffisant pour l'instant.
Je me tourne vers le nordien. Pourquoi ne veut il pas comprendre ? Pourquoi essaye t'il sans cesse de me forcer la main? Pourquoi ne voulait il pas voir ni écouter? Nous n'étions pas semblables. Complémentaires mais différents. Je n'étais pas Sigyn. Je n'étais pas ses frères non plus. Je ne venais pas du même royaume que lui. Il est le froid, la glace. Il est rationnel. Je suis le feu, le sang, l'impulsivité, irrationnelle. Assez presque un murmure mais il l'entendra. Je ne suis pas l'ouest. il ne pensait pas à mal, je le savais et c'était la seule raison pour laquelle je me contennais. Je m'avance vers le balcon et viens m'y accouder. Je ferme les yeux. Je laisse le vent caresser ma peau. Tout s'efface un instant et puis c'est le silence. Je me fiche de tes problèmes Isla c'est dur mais qu'importe. C'est la réalité. de toi, ou d'autres même. Tu es désormais proche de mon époux. Il saura te réconforter comme il l'a déjà fait. Et tu sauras en faire de même. je n'avais aucun soucis avec cela. Je n'étais pas jalouse. Je n'étais pas mauvaise, ni vindicative. J'étais même contente pour eux, qu'ils puissent s'aider, se soutenir, compatir. Je ne le pouvais pas. Je ne pouvais pas compatir. Je ne pouvais pas me préoccuper de la peyredragonnienne. Je ne le voulais pas de toute manière. Ce n'était pas en aidant les autres que cela allait me changer les idées. Je ne voulais pas oublier ma peine. Je l'acceptais, pleinement et entièrement. J'avais perdu mon fils par ma faute. J'avais laissé, avec lui, mes derniers espoirs et désirs s'en aller. Je suis fatiguée. Je me tourne vers Torrhen. je suis fatiguée.Je n'ai pas besoin d'être sauvée. Je n'ai pas envie d'oublier. Je n'ai pas envie de passer à autre chose. Je dois accepter ma peine, ma douleur, mon fardeau.J'ai le droit d'être en colère. J'ai le droit de souffrir à chaque fois que je pense à lui. J'ai le droit de me sentir coupable. J'ai le droit de ne pas vouloir passer à autre chose. J'ai le droit de ne pas avoir envie de me justifier constamment. Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ? Pourquoi pensez-vous savoir ce qui est le mieux pour moi? Si cela est trop difficile pour vous, alors partez. Je ne vous demande rien, je n'attends rien. je suis en colère désormais. Tu n'es pas seulement partie du Château Isla. Tu nous as tous quitté. Peu importe les raisons. Tu as fait LE choix de nous tourner le dos. Combien de lettres sont restées sans réponse? Nous avons essayé. Tu n'as pas tenu ta promesse. Rancunière non. Je n'oubliais pas pour autant. Elle avait sa place dans l'Empire. Si Torrhen voulait lui ouvrir sa porte, il pouvait. Mais je n'étais pas obligée d'en fait de même. Je n'ai pas besoin d'être protégée et préservée. J'ai pris la décision d'aider Mahée Allyrion. Je connaissais les risques. J'ai décidé de les ignorer. J'ai ignoré les signes envoyés. Je me suis détournée du chemin que je devais suivre et j'en ai payé le prix. J'ai continué le combat malgré tout. J'ai rallié la faction Martell. J'ai sauvé nos troupes, et permis de mettre en déroute le Val et le Bief. Tout cela, je l'ai fais parce que JE l'avais décidé. Pas toi. Moi.

Je gronde. Mon poing est serré. Je suis Feu. Je suis Fureur. J'aime Torrhen mais je lui en veux. Je lui en veux de vouloir s'approprier ma peine, ma culpabilité. C'était de mon corps qu'on avait arraché notre fils. C'était moi qui avait dû m'occuper des rites pour que son âme rejoigne les Dieux. J'avais été seule. Toute seule pour gérer cela. Je n'en voulais pas à mon époux pour cela non. Je vous en voulais de ne pas accepter ma colère, ma douleur. Je n'avais pas besoin de grand chose, si ce n'est qu'il reste à mes côtés, qu'il fasse preuve de patience, et qu'il accepte que je puisse être en quête de Sang et de Feu, que je répare mes erreurs en accomplissant ceux pour quoi j'étais faites. Considérez moi comme une égoïste, je n'en ai que faire. Depuis la mort d'Aegon et de Visenya, j'ai toujours agis comme on l'attendait de moi. J'ai protégé. J'ai convaincu. J'ai rallié. J'ai combattu. J'ai pris sur moi à chaque instant. Je me suis pliée en quatre pour les autres. Je me suis forcée à me relever encore et encore, après Leslyn, Yesamina, Baâl. Je suis fatiguée. Fatiguée de devoir toujours penser aux autres. Fatiguée d'avoir toujours à me justifier. Fatiguée de devoir toujours écouter les autres. Pour une fois, une fois j'aimerai pouvoir gérer ma douleur et ma colère comme je l'entends. Est-ce vraiment trop demandé?

So welcome to the fire

I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Under The Sky

@Torrhen Braenaryon & @Rhaenys Braenaryon & @Isla Chelsted

Un vœu pieu.

C'était en substance ce qu'Isla avait formulé. Aucune réaction ne transparut de la part de Rhaenys; à se demander si elle l'avait même entendue. Elle restait muette, fermée, ne dégageant aucune émotion. Le sang de l'insulaire se glaça dans ses veines lorsqu'elle s'en rendit compte. Son amie semblait partie bien loin. Et Isla ignorait si elle pourrait la rattraper. La tension était palpable dans la pièce, contrastant avec le cadre qui appelait pourtant à la détente et au partage. Chacun campait sur ses positions, dans son coin, Rhaenys la première. Chaque parole était absorbée par un gouffre de silence, émanant de l'impératrice. Tout le monde retenait son souffle, dans l'expectative de ce qui pourrait bien déclencher la fureur du dragon.

Torrhen, visiblement mal à l'aise, avait repris la parole pour tenter de ressouder les liens entre Isla et Rhaenys. Il avait parlé en haut valyrien à son épouse, dans une tentative désespérée de capter son attention et retrouver un apaisement. Son intention était louable, admirable même. Mais cela ne sembla pas convaincre Rhaenys pour autant, qui gardait le silence, encore et toujours. Isla se tourna vers lui, lorsqu'il évoqua ce qu'elle avait subi avec feu son mari, incrédule. Comment osait-il évoquer cette partie de sa vie? Comment osait-il dévoiler ce secret avoué à demi-mots entre eux alors qu'Isla avait tout fait pour ne pas que Rhaenys soit mise au courant? La conseillère n'avait rien dit de sa condition de femme battue à l'époque à son amie persuadée que cette dernière avait bien d'autres problèmes bien plus graves. Elle avait gardé tout cela en elle, ne pouvant lui écrire, ne pouvant se confier, pendant ces longs mois de torture. Elle avait souffert, en silence, se concentrant uniquement sur ses moments échangés avec Rhaenys par le passé. Elle avait enduré, tout cela, pour épargner son amie.

Et Torrhen venait de tout faire voler en éclat, en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

Abasourdie, Isla le suivit du regard alors qu'il reprenait, se resservant à boire, sentant la colère enflammer ses doigts. Il n'avait même pas l'air d'avoir compris ce qu'il venait de faire ce qui la rendait furieuse. Etait-ce ce que cela signifiait, d'être au centre du couple impérial? Qu'il fallait être prêt à se faire jeter en pâture à la première situation corsée? Lorsqu'il fallait faire un choix entre sa maitresse et son épouse? Est-ce qu'Isla avait abusé du jeu entre eux au point qu'elle avait maintenant été blessée? Est-ce qu'elle avait accordé sa confiance trop rapidement au Vieux Loup du nord ? Il venait de lui rappeler que la glace était froide. Et qu'à s'y frotter de trop près, on se brûle.

Isla aurait pu se sentir libérée de ce secret qu'elle portait depuis un moment maintenant. Mais ce n'était pas le cas. Elle respirait doucement, écoutant le discours de son empereur, serrant avec force son verre dans sa main. Là n'était pas le moment de s'épancher sur ce secret révélé contre son gré. Elle pourrait lui faire part de ce qu'elle en pensait plus tard. La priorité était et devait rester Rhaenys. Torrhen fit part de son passé, évoqua les Dieux. Prier pouvait parfois aider, mais Isla avait la sensation que cela n'aiderait pas Rhaenys aujourd'hui. La douleur l'enveloppait d'une enveloppe impénétrable qu'ils ne pouvaient pas briser. Pourtant, la Chelsted avait du mal à se résoudre à abandonner Rhaenys à son sort.

Enfin elle prit la parole. Meurtrie, sa voix se faisait lourde. Même à distance, l'insulaire pouvait ressentir toute la douleur qui était la sienne. En quelques mots, elle mit fin à la promesse de retrouvailles et d'union poussé par Torrhen. Son verbe était acide, tranchant les mots comme le ferait une épée dans la chair. Elle s'était levée, reprenant de la superbe malgré sa fatigue apparente, et Isla la fixa du regard alors qu'elle déversait une partie de ce qu'elle avait sur le cœur.

Passée l'attaque personnelle sur les problèmes de la conseillère dont elle se fichait, elle lâcha sa colère sur eux, sans aucune barrière. S'adressant à Torrhen, elle lui dit qu'elle n'avait pas besoin d'être sauvée. Elle voulait qu'ils la laissent s'exprimer comme elle le souhaitait et gérer sa peine comme elle l'entendait. Isla serra la mâchoire. Comment pouvait-elle lui en vouloir? Tel un animal blessé qui ne voit comme échappatoire que la douleur à infliger à autrui, elle avait reprit la parole, se tournant vers elle cette fois, lui indiquant clairement qu'elle avait déjà failli à sa promesse de loyauté par le passé.

Cette annonce lui fit l'effet d'un coup de poignard porté dans ses entrailles. Le souffle lui manqua, et elle entrouvrit la bouche pour récupérer un peu d'air. Là encore, elle avait raison. Oui, Isla avait été forcée d'abandonner le château, lorsqu'elle s'était mariée. Et oui, elle avait petit à petit arrêté de répondre aux lettres et aux demandes de Rhaenys. Parce que cela avait été trop difficile. Comment aurait-elle pu prétendre à une vie de bonheur et d'amour alors que tout ce qu'elle avait vécu n'était que désespoir et désolation? Sans aucun échappatoire. A endurer les assauts répétés de son mari, elle avait fini par abandonner l'espoir de revoir sa Princesse adorée, de la retrouver comme avant. Isla s'était préparée à mourir en étant mariée à ce monstre. Par les Dieux, elle aurait même préféré que ce fut le cas à l'époque. Alors comment aurait-elle pu continuer à nourrir l'amitié avec son amie, alors qu'elle-même n'y croyait pas? C'aurait été lui mentir, et Isla s'était juré de ne pas le faire.

Alors elle avait gardé le silence, envers et contre tout. Et aujourd'hui, Rhaenys le lui reprochait. Même mort, Ronald continuait à laisser planer son ombre destructrice sur tout ce qu'elle touchait. Et la pensée la rendait malade.

Une douleur glaciale dans ses mains ramena brusquement Isla à la réalité. Elle baissa les yeux pour voir que ses doigts serraient toujours son verre, si fort que les jointures avaient blanchi. L'insulaire se força à desserrer lentement ses doigts, permettant à son sang d'y revenir et de la réchauffer. Rhaenys avait enchaîné, passant au prochain sujet comme une tornade que personne ne pouvait rien arrêter et qui détruisait tout dans son sillage. Elle expliquait avoir agi comme elle l'entendait, et faisait part de sa lassitude à toujours devoir faire ce qu'on lui disait de faire. Elle finit sa diatribe enflammée, regardant l'assistance, le regard dur comme le fer et brûlant comme le feu du dragon. Même dans le chaos, elle était belle. Belle, mais terrible. Nourrie du feu et pourtant si froide et distante. Toujours sidérée par les attaques lancées par la Targaryen, Isla prit la parole, d'une voix qu'elle souhaitait ferme et digne:

« Si malgré notre passé, tu penses que j'ai failli à ma promesse que je t'ai faite toutes ces années auparavant, alors soit. Si tu croies que je suis suffisamment inconsciente pour renouveler mes vœux d'allégeance envers toi sans y croire, très bien. »

Les mots de Rhaenys l'avaient blessée car ils étaient justes. Triste, cruels. Mais justes. Elle avait abandonné sa Princesse lorsqu'elle avait déménagé du château. Cette idée ne l'avait pas quittée depuis son mariage. La voir resurgir maintenant était douloureux. L'insulaire prit une inspiration, levant les yeux vers Rhaenys, si lointaine à présent, pour compléter, chaque mot lui coûtant un peu plus de cette nostalgie familière de ses échanges adolescents avec l'impératrice:

« Je regrette ce qu'il s'est passé. Amèrement. Je comprends que tu n'aies plus confiance, mais je ne compte pas répéter les erreurs du passé. Si je dois me battre pour regagner ta confiance, je le ferai. »

S'attarder sur son passé et expliquer pourquoi elle avait arrêté de lui répondre n'avait pas de sens. Elle aurait été vue comme s'apitoyant sur son sort, ou essayant de se trouver des excuses. La priorité n'était pas là.

« Tu as le droit de gérer ta peine comme tu l'entends, mais comme l'a dit ton époux, cela ne veut pas dire que tu dois l'affronter seule. Dis-nous comment t'aider. Dis-moi comment te donner les moyens de gérer cette colère qui te ronge. Le feu ne peut pas brûler sans aide, que tu le veuilles ou non. »

Dis-moi ce que je dois faire pour réparer ça.. pensa-t-elle en son fort intérieur.

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Under the Sky

Torrhen Braenaryon & Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Château des Herpivoie, Herpivoie, Terres Braenaryon, Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Je comprends que tout ceci n’est qu’une vaste erreur. Une appréciation erronée que j’ai des liens qui les unissent entre elles, et du lien qui les raccorde à moi. Surtout concernant Rhaenys. L’aimer d’un amour fou ne suffit pas. Pas ce soir, pas dans ces circonstances. Je sens que je commets erreur sur erreur. Dans l’idée même de cette réunion, de ce repas, que je voulais simple, amical. Dans l’idée que ce soit Isla plutôt que son putain de Valonqar, mon frère d’armes et pourtant rival, à tout jamais liés par le sang versé et par le cœur que nous aimons. Je me rends compte que je me vautre dans les grandes largeurs. J’entends mon père d’ici qui m’admoneste, comme le petit garçon appliqué et peureux en sa présence que j’étais, jadis. A quoi cela sert de l’ouvrir, ta gueule de loupiot, quand tu n’as rien d’intelligent à dire ? Dis-moi, l’héritier ? Ne parle jamais pour ne rien dire. Je me fige dans le rempart rassurant d’un mur de glace que j’oppose au monde. Ce n’est pas l’attitude rigide de l’homme blessé dans son orgueil ; je n’en ai jamais nourri vis-à-vis des femmes. Je n’ai pas de raison d’en nourrir.

Rhaenys rembarre Isla. Sèchement. Durement. Ca ne lui ressemble pas. Et tout feu qu’elle incarne, elle en oublie que le feu réchauffe avant de brûler.

Isla ne mérite pas ça. C’est un regard torve, qui se pose sur elle. Je comprends à sa rigidité que j’ai commis aussi des manquements envers elle, et cela me serre le cœur. Dans mon empressement de venir en aide à Rhaenys, j’ai jeté la jeune femme du haut d’un précipice qui ne domine que nos enfers intimes. Que mon épouse rejette l’aide, et préfère se draper dans la douleur réconfortante d’avoir vécu quelque chose pour en souffrir, je le conçois. Ce que je prends comme un véritable soufflet, en plein sur le coin de ma vilaine trogne, c’est son constat vif et abrasif qu’elle a choisi de s’impliquer physiquement à Dorne, à ses risques et périls, et à ceux de nos enfants. Mais c’est ce qui suit qui me gifle. Elle a continué. Rallié les Martell. Sauvé nos troupes. Vaincu l’ennemi.

Pas moi.

Sa colère me traverse comme une vague de chaud. Comme sur le Mur, en plein été. Il y a des fissures, des ruisseaux qui se forment. Mais la muraille n’est pas atteinte, pas transpercée. Ce n’est pas plus le cas, ce soir. Ce qui l’a fait, ce n’est pas sa colère.

C’est la vérité dont elle m’afflige. Cruelle. Mais factuelle et pragmatique.

C’est elle qui a vaincu, pas moi.

En vérité, c’est le cas depuis le tout début. Paege, j’ai bousculé l’ennemi. Mais c’est elle qui sauve la journée. Elle qui rallie Tully, puis Durrandon. Elle qui nous gagne deux royaumes. C’est son dragon qui sauve le centre de Peyredragon à Eysines, sur son ordre, et le sien qui brûle et prend Harrenhal. C’est toujours Rhaenys et Meraxès qui arrachent Willum, puis qui nous obtiennent Dorne. C’est ma vision du passé, et de l’avenir, qui s’incarne brutalement comme la vérité cruelle de ma propre obsolescence.

| Non, ce n’est pas trop demander. |

J’ai compris que son deuil, elle veut le faire seule. Et tant pis si je ne voulais pas vivre le mien comme ça. Je ne peux pas la forcer, c’est son intimité, et elle est claire sur le fait que ce n’est pas la mienne. Isla se débat, pourtant. Elle est d’une loyauté sans faille, d’une ténacité admirable. Elle qui vient d’être utilisée malgré elle, malgré moi, comme mon propre pion. Et rejetée. J’attends qu’Isla termine. Je la toise, étouffe un soupire qui meurt entre mes lèvres. Un vieux loup noir, couturé de cicatrices, plus solide et endurant qu’intelligent ou clairvoyant. Un âne plutôt qu’un loup. Pragmatique, pourtant ; je suis rarement pris à faire deux fois la même erreur. Sur le champ de bataille, je suis intraitable.

| Il y a beaucoup d’honneur et de courage dans ta démarche, Isla. L’Impératrice ne veut pas d’aide. Elle a été claire, et sa parole fait Loi. Je suis désolé, une fois encore, de t’avoir mise dans cette situation, qui n’est que de mon fait, non du tiens et pas plus celui de l’Impératrice. Je pensais… |

Quoi donc, l’héritier ? Qu’est-ce qui te fait donc penser que tu sais te mêler des affaires des grands du monde, alors que tu n’es bon qu’à encaisser les coups avec ta caboche plus épaisse qu’un foutu bouclier ?

| Peu importe. Les errements d’un homme qui n’entend rien au chagrin et au pardon. |

Je me tourne vers Rhaenys.

| Je pensais qu’aimer pouvait suffire, et Isla a un cœur plus grand que le mien. Elle m’a aidé dans un moment difficile. Tu l’écoutes, si tu veux, mais tu vaux mieux que ce que tu viens de dire. Aucune souffrance n’est équivalente. Mais elle n’autorise pas tout. |

Le ton n’est pas menaçant, mais terriblement froid. Isla ne mérite pas ça. Qu’importe ce que nous avons fait, elle et moi. Je porte un regard acerbe sur mon environnement, les tapisseries, ces plantes, cette armature de balcon couvert et floral. Comment ai-je pu trouver cela joli, reposant ? C’est futile. Ce n’est ni beau, ni laid. C’est bien une tanière, mais ça ne sera jamais la mienne. Le Loup dort sous la lumière des étoiles, de l’humus sous la patte.

| Ma place n’est pas ici, pas dans ce genre d’endroit. Je n’entends rien à ce qu’il se passe. Je ne suis qu’un homme de camp. Mon métier n’est pas de sauver des gens, comme toi tu le fais. Le mien est bien plus terre à terre. |

Je finis ma coupe. Trop vite, trop fort. M’essuie les lèvres du poignet, sans aucun égard pour ma tenue ou pour la bienséance. A quoi bon faire semblant ? Et la jette dans le feu à deux mètres de là.

| Je suis un boucher. |

Ce mot qu’elle a craché, jadis, comme une insulte. En quoi est-ce l’injure, quand la seule œuvre de mon existence revient à m’amouracher de femmes dont le cœur est déjà pris, d’endurer ce gouffre béant que je traîne de bataille en bataille. Je me sens nu sans mon épée, et aussi inutile qu’un cul de jatte en pleine bataille. Dernier regard vers Rhaenys. Le centre de ce repas était aussi une question de devoir et d’honneur ; de confier à Isla -et Nelya- la lourde tâche dont Rhaenys m’a fait part par écrit, concernant la Fédération d’un nouveau royaume.

| Tu es l’Impératrice. Instruis donc la conseillère juridique du Collège Impérial de son devoir, puisque c’est tout ce que nous sommes. Nous partons demain. |

Oui, nous. Car nous ne voulons vivre éternellement, et qu’il est plus que temps d’accepter qu’elle est tout autant liée à son destin que moi. Et de me tourner vers Isla. D’un ton d’hiver, froid, presque pince-sans-rire.

| Je vais revenir. Je reviens toujours, en vérité. C’est ça, que je suis. C’est ça, la clef de mes victoires, de toutes les brillantes stratégies que l’on me prête. Je survis. C’est tout. Peu importe que je sois vainqueur ou vaincu. Peu importe que je doive voir tous mes frères y passer, compter les corps de mes hommes et de mes amis par milliers, me laisser visiter par leur fantôme, la nuit tombée. |`

Je baisse les yeux, éreinté. Je prends une décision, avec Rhaenys pour témoin, qu’importe.

| Mais tu mérites mieux que ce que j’ai à t’offrir. Il n’y a pas beaucoup de plaisir et d’honneur à suivre le vieux Loup de Winterfell. Regarde ce que j’ai fait de ton amie, que j’aime pourtant plus que tout. Suis une voie plus sage. Au nom de l’Empire, pour le bien commun, et aussi le tiens. Rhaenys, toi, et toutes les autres, c’est vous le futur de ce pays et du reste de ce continent. |

Dernier regard vers Rhaenys qui me déchire de l’intérieur, mais d’une façade aussi morne et froide que tout ce que je viens de déclamer.

| Je suis comme je suis. Je fais ce pourquoi je suis fait. Et seule la mort met fin au devoir. Le mien m’attend là, dehors. Le vôtre est ici, pour le moment. |

Conclusion étrange, mais lâchée du ton de l’évidence à celle qui l’a déjà entendue. Peut-être d’apparence curieuse ou stupide, de l’extérieur. Elle résonne en moi, pourtant. Ce que soufflait mon père sur son lit de mort, avec le soulagement qu’enfin tout se termine. Je me souviens de ce qu’il disait, à propos d’être le premier en titre, et pourtant toujours second partout. Dernier regard et je me détourne, loup repartant hors de la meute. Chacun sa tâche, sa fonction. Et la mienne s’écrit en lettres de sang, seulement

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Spoiler:

Under the Sky
SEMAINE 1 DU MOIS 5 DE L’AN 2

Je regarde Torrhen tournait les talons et s'en allait. C'était donc la réponse qu'il me donnait réellement. Cela est bien plus parlant que les mots émis. Les actes restent, là où les mots s'envolent. Peu importe ce qu'il a dit. Peu importe ces mots. Il part et c'est tout ce que je retiens. La porte n'est pas encore totalement refermée que je dis, doucement Et face aux demandes du Dragon et de la tempête qu'elles soulèvent, le Loup préfère fuir et laisser sa meute Je ne suis pas tendre mais comment l'être alors qu'il a tourné les talons ? Je continue, telle une conteuse, sans même m'en apercevoir.L'insulaire, elle, se tient toujours face au Dragon. Elle a fuit par le passé mais fait front en ce jour. Dos tourné à la porte, je me rapproche de la table pour prendre la coupe servie plus tôt par celui qui préférait tourner les talons plutôt que de répondre à ma requête. Bien. Je ne le forcerais pas à rester alors qu'il ne le désirait pas. Je la repose sur la table et regarde Peyredragon. En valyrien je dis alors à l'intention de la jeune femme Rejoins le. Tu veux servir l'empire? Prends soin de son empereur puisqu'il désire désormais ta présence. Soit cette douceur et ce havre de paix dont il a besoin et que je ne suis plus. Le constat n'est pas rude. Je ne suis pas femme à me leurrer. Je connais mon époux. Ce n'est pas le physique d'Isla qui lui plaît mais la femme qu'elle est, la passion mais aussi le calme qu'elle lui apporte. Il n'aurait pas partagé sa couche par simple attrait physique. Il avait repoussé des reines alors qu'elles étaient sublimes. Non. C'est l'âme, l'essence même de celle qui avait grandit dans mon château qui l'attirait. Elle était désormais tout ce que je n'étais plus. Qu'importe. Nous n'avions pas fait un mariage d'amour et il avait toujours été clair entre nous qu'il pouvait trouver ce qui lui manquait auprès d'autres personnes. Au fond, n'avions nous pas passé plus de temps séparés qu'ensembles ? Je devais mener des combats et lui aussi. Elle pouvait le suivre. Elle pouvait se tenir à ses côtés à chaque instant. Prends cependant garde. Tu as déjà failli à tes promesses. Si tu décide de rester à nos côtés, de faire le serment de servir l'empire corps et âme, je n'accepterais aucune lâcheté, aucune fuite. Si cela est trop dur, tu pourras te mettre en retrait mais l'indiquer clairement. Tu ne seras jamais contrainte, ni forcée. je ne lui demandai pas de s'engager dans une voie sans retour possible. Elle aurait toujours la possibilité de renoncer, changer d'avis tant qu'elle l'indiquait et ne fuyait pas sans un mot comme par le passé. Je me ressers une coupe tant bien que mal, puis je la bois encore une fois d'une traite. Le vin m'aidera à dormir. Le vin m'aidera à oublier. Je n'avais jamais compris jusqu'à peu l'intérêt que l'on pouvait trouver à l'ivresse. Quand elle retombait, c'était parfois violent mais pendant un instant, elle était si salvatrice. Une troisième coupe et je sais qu'elle pourra m'envahir. Mon âme est en miette. J'ai perdu mon enfant. J'ai perdu la confiance de mes Dieux. Et désormais j'avais perdu Torrhen. Au moins n'était il pas seul. C'était là une consolation non négligeable. Aegon m'avait prévenu jadis. Sur le trône du Dragon, nous sommes toujours terriblement seul. Visenya et moi devions nous tenir à ses côtés, à jamais, à l'aider, le soutenir lorsque tout serait trop brutal, trop dur, trop lourd. Mais désormais il ne restait plus que moi. Orys n'était pas assez fort pour supporter cette pression et je ne lui imposerais pas. Je souhaitais, comme pour Torrhen, qu'il soit heureux. Et moi, moi… qu'importe. Je traverserai chaque épreuve. Je contournerais chaque obstacle. Je détruirais chaque ennemi. Je suivrais le chemin tracé par mes dieux jusqu'à ce qu'ils décident que je rejoigne Visenya, Aegon, Yesaminda, Leslyn, Baal, père, mère et tous ceux qui m'ont précédé. Finalement je me la ressers cette dernière coupe. En langue commune je conclus en regardant le ciel Va. Je te ferais parvenir tes missions demain. Ne fais pas appeler Kora. Qu'on me laisse seule. Et que l'Empereur se tienne loin ici lui aussi. Plus rien ne l'oblige à rester. Fait lui savoir que je le libère de tous ses serments et qu'il n'est désormais plus le bienvenu ici. Va t'en Isla. Ton impératrice te l'ordonne et elle ne permettra aucune désobéissance. qu'elle s'en aille pour que je puisse boire sans limite, et oublier, oublier que j'avais désormais perdu un époux et plus d'un fils.

So welcome to the fire

I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Under The Sky

@Torrhen Braenaryon & @Rhaenys Braenaryon & @Isla Chelsted

Torrhen prit la parole, s'adressant directement à l'insulaire après avoir abondé dans le sens de son épouse. Sa mine était grave lorsqu'il la toisa, la remettant à sa place de sujet impérial en quelques phrases. La jeune femme serra la mâchoire alors qu'il détaillait que Rhaenys voulait gérer sa douleur seule sans aucune aide. Ce retournement de situation rendit Isla confuse: n'était-ce pas lui qui avait insisté pour qu'ils la voient et qu'ils tentent de la sauver, par tous les moyens et malgré ce que cela leur coûtait ? Isla s'était-elle fourvoyée sur ses intentions, comme elle le pressentait depuis quelques minutes, depuis qu'il avait dévoilé son secret ? Elle n'avait pas la réponse à cette question, mais ces doutes venaient complexifier leur relation encore un peu plus, alors qu'au centre même de celle-ci se trouvait une femme qui ne voulait plus en voir la couleur.

Voilà qu'à présent le loup abandonnait le combat, souhaitant de toute évidence laisser Isla et son amie discuter affaires, non sans s'excuser avant. Cependant, il prit ensuite la défense de l'insulaire en redacadrant froidement Rhaenys. Si Isla avait laissé passer l'affront de l'impératice, même si il l'avait blessée, elle fut agréablement surprise qu'il prenne son parti. C'était un homme d'honneur, à n'en pas douter, ce grand concept que personne ne pouvait définir et dont chacun avait sa propre signification, une institution qui gouvernait ses moindres faits et gestes. C'était ce qui l'avait frappée en premier chez lui lorsqu'elle l'avait rencontré. Mais compte-tenu de la situation, Isla n'aurait pas pu anticiper qu'il prendrait son côté contre Rhaenys, même si l'attaque perpétuée était dure. Le fait qu'il le fasse lui permit d'atténuer un peu son jugement précédent sur sa position par rapport à l'insulaire, maintenant plutôt jugé hâtif. Peut-être que finalement, c'était elle qui avait sous-estimé leur lien.

Elle le remercia d'un regard, le contexte ne permettant guère de le faire autrement. Il finissait de boire son verre rapidement, et Isla l'imita, laissant couler le vin le long de sa gorge. L'alcool sembla calmer légèrement ses nerfs, mis à rude épreuve par ce qui se déroulait sous ses yeux et qu'elle était incapable de contrôler malgré ses essais. Il lui semblait à cet instant être une feuille en pleine tempête, incapable de lutter contre les courants, devant se conformer à leurs sens contraires, et étant trimballée de droite à gauche, entre deux personnes qu'elle chérissait au plus profond de son âme.

L'homme avait repris toute sa stature d'Empereur, lorsqu'il proposa à Rhaenys de confier l'objet de la mission à sa conseillère. La distance qu'il mit dans ses paroles glaça le sang de l'insulaire. A part à leurs tous débuts, il ne s'était jamais montré aussi froid qu'à cet instant. Même lorsqu'il portait, accablé, le deuil de son enfant. Avec elle, il s'était comporté de façon plus chaleureuse. Le voir reprendre ses distances ainsi la rendit brièvement triste. Il continuait de parler, abordant son rôle dans cette guerre, le rôle de son épouse, le futur de l'empire. Cela sonnait étrange, avec la façon qu'il avait d'énoncer posément tous ces faits. Le Braenaryon la mit ensuite en garde contre lui, ce qu'il pouvait faire, ce qu'il pouvait détruire. Isla n'en croyait pas un mot, et surtout, commençait à en avoir marre d'être rejetée des deux côtés d'une alliance qui aurait toute sa force et sa superbe unie plutôt que séparée. Mais elle se tut, le laissant continuer sur son devoir, son honneur, et tout ce qu'il pensait devoir faire pour mériter son nom et son rôle. Après un dernier regard, il se dirigea vers la porte par laquelle il était entré, quelques minutes plus tôt.

C'est le moment que choisit Rhaenys pour reprendre la parole sèchement, s'adressant à Torrhen qui partait, lui reprochant d'abandonner le combat. Isla garda le silence, alors qu'il refermait la porte, un instant après avoir hésité pour entendre la suite des mots de son épouse lui étant destiné. Après une seconde de silence, l'impératrice reporta son attention sur Isla, qui se raidit d'un seul coup. Elle lui parla en valyrien ce qui l'interpella. Pourquoi utiliser ce langage plutôt que la langue commune? Elles étaient seules, mais si Rhaenys souhaitait la discrétion, ce n'était peut être pas la bonne option car Torrhen connaissait leur langue ancienne, elle le savait, même si son apprentissage était lacunaire. Ou bien avait-elle utilisé ce langage pour rappeler leurs origines, en signe de leur amitié d'enfance qui avait tant apporté à la conseillère? Cette pensée réchauffa le coeur de la jeune femme. Peut-être que tout n'était pas perdu, finalement. Pour autant, les mots en disaient long sur ce qu'elle souhaitait. Etre laissée tranquille. Et qu'Isla reste aux côtés de Torrhen. A cet instant, Isla voulait lui dire qu'il n'était pas question qu'elle s'en aille, mais également qu'elle n'avait pas à choisir de servir Torrhen ou Rhaenys. Elle pourrait les aider tous les deux, et prendre pleinement son rôle de conseillère... et plus s'ils le souhaitaient. Ou bien le pouvait-elle vraiment ? Où sa loyauté se porterait-elle, si elle devait un jour choisir entre l'un et l'autre ?

Il lui était impossible aujourd'hui de répondre à cette question. Elle ne dit rien, mordillant sa lèvre discrètement pour s'en empêcher. Couper l'impératrice n'aurait servi à rien à part réveiller encore une fois le dragon. Et au vu de ce qui venait de se passer, il était trop destructeur pour l'instant pour le laisser rouvrir les yeux. Ceci dit, Rhaenys semblait un peu plus calme à présent, même si Isla pouvait encore sentir la colère bouillonner en elle, surtout avec l'usage du valyrien, autoritaire et dur comme le fer.

A son tour l'impératrice la mit en garde sur sa loyauté, Isla avait déjà réaffirmé son désir de rester à leur côté et elle ne comptait pas le rompre. C'était la raison même de sa présence ici: récupérer sa mission et se mettre au travail. Elle marqua un temps d'arrêt, puis après avoir bu son verre d'une traite et s'être resservie, lui ordonnant de la laisser seule. Elle voulait qu'elle passe des messages à son époux. L'insulaire se sentit rabaissée au rôle d'un vulgaire sujet impérial, pour qui on avait de la considération simplement quand on avait besoin de lui pour quelque chose. Isla sentit la colère s'immiscer en elle à nouveau, sentant que la situation lui échappait mais ne trouvant pas s'alternative pour la faire s'améliorer. Elle aurait tant aimé pouvoir la regarder, ancrer son regard dans le sien comme auparavant, et la tirer de cette souffrance sans fin. Le ton de Rhaenys laissait peu de place à l'interprétation ceci dit, et se mettre en travers de sa volonté était en général une très mauvaise idée. Aujourd'hui encore plus. Torrhen avait été suffisamment sage pour abandonner le combat pour cette fois, devait-elle en faire autant ? Après tout, s'il y avait bien quelque chose en lequel elle pouvait avoir confiance concernant le vieux loup, c'était son bien son talent militaire.

Très bien, le combat était perdu, mais certainement pas la guerre. Inclinant doucement la tête, mâchoire serrée et posture rigide, elle salua Rhaenys, exauçant son souhait, même s'il lui était difficile de s'avouer vaincue.

« Impératrice. »

Isla avait dit tout ce qu'elle voulait dire. Ou du moins, tout ce qu'elle pouvait dire. Elle sortit, s'appuyant de tout son poids contre la porte une fois refermée, respirant doucement. Un soldat de la garde Impériale s'avança vers elle, lui dit quelque chose qu'elle ne fit pas l'effort d'analyser, et lui tendit un bout de parchemin sur lequel elle pouvait déjà voir des mots écrits à la va-vite. Il s'éclipsa, la laissant ouvrir le message seule.

Isla,
Je suis désolé, pour tout. Rhaenys a besoin de toi, même si elle refuse de le voir pour le moment. Sois là. Pour elle, et pour l'Empire. L'Impératrice a besoin de soutien. Ton amie, aussi. Les choses iront mieux, je te le promets, quand la tempête sera passée. Veille sur elle pour moi. Sa lumière reviendra. Je compte sur toi pour cette mission ô combien personnelle, et pour ton devoir de conseillère. Je n'oublierais pas ton dévouement. Pardonne-moi mes errements; je ne sais y faire avec ce genre de choses. Je pars en chasse; nous nous reverrons à mon retour.
Torrhen

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Sujet: Re: Under the Sky [Tour X - Terminé]