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 Hope and Death [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 8 Avr - 18:10

Il n’y a pas de destin, mais ce que nous faisons.


C’est cela que je me dis depuis le dos de ma monture sur les collines sud du champ de bataille, où l’on aperçoit au nord le village par où l’armée bieffoise s’est enfuie et par où nous allons devoir nous aventurer, désormais. Le temps de glisser quelques mots à Argella, de chevaucher aux avant-gardes. Derrière moi, ce sont des dizaines de milliers d’hommes qui marchent, qui s’établissent, qui dînent et qui aident aux soins. Je prends l’air sur la colline, depuis ma monture, et envoie une estafette à la rencontre de l’Impératrice, partie plus au nord vers l’armée de Wensington. Je soupire, en regardant le Crépuscule à l’est.


Un rendez-vous manqué avec l’histoire. Ma femme qui se bat seule. Mon armée, sans moi. La Garde Demalion est nombreuse, autour de moi. Il y a presque tous les escadrons. Trois cents cavaliers en armures de plates et destriers caparaçonnés. Les rapports affluent, déjà. On estime le nombre de morts et de blessés, on me dit par où l’ennemi est parti et ce que l’on suspecte qu’il a pu accomplir avant mon arrivée. On me compte, unité par unité, le détail des combats. J’exige des messagers qu’ils retournent auprès de leur unité d’attache et qu’ils reviennent dans la soirée avec le rapport, écrit ou oral, des pertes. Mes copieurs ne manqueront pas de travail toute la nuit. Les mestres et dames qui veillaient aux soins non plus. La note du boucher était salée. Le regard noir sur les ombres projetées sur le champ de bataille, je notais que je n’avais jamais connu de bataille entre de si grands effectifs et pourtant une part si faible à avoir effectivement combattu. Ce qui faisait voir les premiers rapports de perte sous un autre regard ; l’hécatombe était importante au regard du faible nombre d’hommes à avoir effectivement tiré l’épée.


Et tant de gens, sauf moi. Je maugréais dans ma barbe la lâcheté de l’ennemi, plus prompt à incendier des villes et piller des fermes qu’à affronter de face mes cohortes. Sans avoir brillé, les unités impériales avaient fait bonne figure. Je jurais d’apprendre à l’ennemi quelle formidable machine de guerre je souhaitais en faire, à la prochaine occasion. Mais la fuite au nord des généraux ennemis, en dehors d’un estropié que Rhaenys avait capturé, impliquait de profonds changements dans le cours des choses. Je ne pouvais pas rester en colère contre les circonstances, bêtement, stupidement, alors qu’il restait tant à faire. Je fis mander plusieurs dames et officiers, que je recevais à tour de rôle. J’appelais à moi Rhaenys, mais seuls les Dieux savaient où elle se trouvait ; la rumeur la disait tantôt avec Wensington et la cohorte impériale dans son armée, d’autres auprès des prisonniers, d’autres à la poursuite de l’ennemi… Je pestais, quand on me répondait que Dame Allyrion s’était portée volontaire pour aider les blessés. Comme si cela changeait quelque chose à ma demande ; l’homme n’avait pas fait preuve de zèle en se débinant et je l’envoyais chercher la dornienne pour de bon.


Je savais qu’elle s’était rapprochée de Rhaenys, depuis notre départ. Je me souvenais aussi de ses derniers mots à mon encontre, et surtout, de ses regards. Cela ne changeait rien. Des choses devaient être faites pour le bien du plus grand nombre, et je n’étais pas Empereur pour que les gens m’apprécient. Pour cela comme pour le reste, je faisais ce qui devait être fait.


La nuit était vite tombée, rappelant qu’on était encore au cœur du Printemps. Mais ma tente déjà montée. Un modeste bol de gruau pris à la volée avec mes hommes, avec les Demalion, et je rentrais sous l’espace de commandement plus que de vie. Toujours aucun signe de Rhaenys, et on introduisit la dame de La Grâcedieu. J’inclinais le haut du buste, dans un salut profond mais presque militaire, et relevait les yeux dans les siens.



| Merci pour ce que vous étiez en train de faire, ma Dame. Je sais ce qu’il en coûte d’affronter l’agonie des mourants, et je sais aussi ce que ça représente pour des hommes dans leur état. Merci alors, au nom de l’Empire et de ce que je représente. |


Je lui désigne un siège.


| L’Impératrice ne saurait tarder, je pense. Je voulais vous voir car l’armée va filer à la poursuite de l’ennemi et ne fera que nous éloigner de vos prérogatives, de votre mission, et de vos gens. L’heure est enfin venue pour vous d’accomplir vos vœux envers les vôtres, et de partir pour le sud. Le souhaitez-vous toujours ? |


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 3 Mai - 16:32



La Frontière Bieffoise, An 1, mois 11, semaine 1

Je me sentais… Etrangement en forme. Ma journée avait été pourtant longue et elle n’était pas finie. Pourtant, dans mes veines coulaient un feu qui ne semblaient pas s’éteindre, même si le combat était terminé depuis plusieurs heures. Je les avais passé à ratisser le ciel sur de nombreuses distances afin d’être certaine que l’ennemi n’était plus là, à attendre que nous pensions nos blessés pour venir nous attaquer. Je m’étais ensuite rendue auprès d’eux, faisant fi de l’odeur et des supplices de douleurs qui emplissaient les lieux. Je ne pouvais pas m’approcher trop d’eux, pas dans mon état, mais je tenais à ce qu’ils aient conscience de ma présence. Je prenais le temps de m’arrêter et de parler avec ceux qui m’interpellaient. J’avais prié quand des yeux avaient été fermés par des mestres ou aides de camps infirmiers. Nous avions subi de lourdes pertes, et comme à son habitude, cette bataille bien que victoire, me laissait un goût amer dans la gorge.

Ne voulant pas imposer les affres de la guerre à mes enfants, pas alors que j’avais encore mon armure et ma peau maculés de sang, et de terre séchés, je passais ensuite à travers le camp monté par nos troupes. Je pris le temps d’aller voir tous les généraux pour les remercier, leur demandant de faire passer le mot à tous leurs hommes. L’Empire avait eu raison de leur faire confiance. Cette victoire, ce n’était pas la mienne, c’était la leur. Et ce soir, ils pourraient se réjouir, et souffler. Dans le ciel Meraxès veillait, projetant de temps à autre son ombre qui disparaitrait dans la nuit, même si elle resterait en éveil comme je lui avais demandé après m’être occupée d’elle. J’acceptais de boire avec l’un d’entre eux, levant ma coupe à notre réussite, avant de les laisser et de prendre la direction de mes « appartements ». J’avais conscience que nos hommes ne profiteraient pas de leur soirée de la même manière si j’étais présente.

Je ne savais dire quelle heure il était exactement quand je passais les pans de la tente impériale, écarté par deux gardes. Kora m’attendait devant et m’emboita le pas en me voyant arriver. Son corps se relâcha légèrement en constatant que je n’étais pas blessée et que le pourpre qui ornait certains de mes cheveux, ma peau et les pièces de fer que je portais ne m’appartenait pas. Je lui avais accordé un sourire réconfortant qui se figea un instant en entendant mon époux parler. Il n’était pas seul comme je l’aurais pensé. Je crains un instant un conseil de guerre et mon soulagement fut visible sur mon visage lorsque je vis en quelle compagnie était Torrhen. Kora s’inclina aussitôt devant eux alors que je les saluais de manière bien moins formelle. Gevie riña hen vēzos Dis-je d’abord à Mahée Allyrion, avant d’adresser un sourire tendre à Torrhen ñuha jorrāelagon puis aux deux Pardonnez moi je ne me rappelais plus que nous devions nous entretenir tous trois. Je suis à vous dans quelques minutes. . Je posais ma main sur l’épaule de Kora pour qu’elle se relève et avec elle passait derrière l’un des paravents qu’elle vient déplier avec efficacité et rapidité. En quelques minutes, elle m’avait débarrassé de toutes les pièces d’armures avant de m’aider à laver le plus gros du sang. Mes cheveux attendront plus tard, ainsi se contenta-t-elle de mes tresser avant de les attacher en chignon. Elle m’aida à enfiler une robe légère, ne laissant pas devenir mon ventre qui s’arrondissait doucement et qui allait nécessiter des changements réguliers de mon armure. Je la remerciais avant de la laisser laver les pièces d’armure, ne gardant avec moi que Noire Sœur dont je m’occuperai moi-même. Je rejoignais les deux autres personnes présentes dans la tente, avant de m’asseoir à côté de Torrhen.








So welcome to the fire

  
I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Rhaenys Braenaryon
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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 3 Mai - 21:42

C’est la course, l’oppression, l’agonie. Des hommes tombent, d’autres sont blessés plus ou moins grièvement. La danse est macabre, tumultueuse, rapide, implacable… Elle prend Mahée, et tellement d’autres, dans ses bras, et refuse de s’arrêter… Mais la dornienne refuse de se laisser faire. Malgré les tentatives de l’horreur pour lui faire perdre pied, voler son esprit par l’échange d’un baiser, elle lui refuse sa bouche, garde l’œil fixé à l’horizon, et avec ce repère, l’esprit clair et le pied sur terre. Elle est efficace, Mahée, à défaut d’être autre chose. Support des femmes plus qualifiées qu’elle dans les soins infirmiers, elle les aide de son mieux, leur laissant les opérations délicates qu’elle prépare, panse les plaies, change les bandages, éponge les fronts ou nettoie les guerriers. La chair abîmée ne l’effraie plus depuis Ferboys, Ferboys qui non contente d’avoir vu s’entasser les blessés de guerre avait aussi vu sa population, subissant un siège, être décimée par la peste rouge… Encore aujourd’hui elle se demande pourquoi la déesse de l’amour lysienne, si chère à son cœur, dans sa grande mansuétude, avait décidé de l’épargner, de lui accorder sa protection… Elle espère, à sa façon, réverbérer un peu de la lumière de cette aimante dame sur les hommes de l’empire. Se faisant, elle se sent enfin un peu utile dans la machinerie de cette guerre qui la voit spectatrice depuis si longtemps.

Assise au chevet d’un blessé, elle le nourrit d’un peu de soupe, épaissie par quelques morceaux de viande, quand l’envoyé de l’Empereur la rejoint, lui demande de la suivre, étonnant la jeune femme. « Est-ce urgent ? Il y a tellement à faire, ici… » D’un regard circulaire, elle désigne la tente où les aides vont et viennent, sans s’arrêter. L’homme hésite, mais finit par s’en aller, et Mahée à retourner à sa tâche… Pour mieux le voir revenir. Cette fois, elle comprend que ça ne peut attendre. Passant le flambeau, en l’occurrence l’assiette de soupe, à une autre volontaire, elle suit le messager et profite de la route jusqu’à la tente impériale pour retirer son tablier maculé de sang, et tenter de discipliner quelque peu son abondante chevelure d’ébène, inconsciente que son visage porte lui aussi des tâches carmines. Arrivée près des gardes Daemalion, elle dépose son tablier hors du chemin, près de l’un des piquets de la tente, et finit par en pousser les pans pour trouver l’Empereur qui, selon toute vraisemblance, l’attendait. Ce constat la fait sensiblement rougir, rougeur qui se serait sans doute vue d’avantage sans son teint couleur de pain d’épices. « Bonsoir Votre Altesse, veuillez pardonner mon retard. » Elle s’excuse, poliment, se fendant d’une révérence et d’un sourire doux tout en recevant les salutations impériales.

Elle accueille, avec humilité, les remerciements de Torrhen. Elle est tentée de le contredire, de lui dire que ce n’est rien, et que n’importe qui avec un tant soit peu d’humanité en ferait de même… Mais ça lui semble totalement idiot, sans qu’elle ne sache expliquer pourquoi. Elle se contente donc d’acquiescer poliment, pour ne pas le laisser s’étendre en vains compliments. Elle n’en a pas besoin. L’Empire lui a permis de le rejoindre, ou à tout le moins de voyager en son sein. Avec un peu de chance, elle parviendrait à payer sa dette en épargnant les vies de ses hommes, en même temps que celles des dorniens. Elle ne demande pas plus. Juste une chance, une seule, d’éviter à Dorne de perdre plus de ses fils… De faire un pas vers la réhabilitation, avant qu’il ne soit trop tard… Invitée à le faire, elle s’assied sur la chaise désignée et écoute attentivement la raison de sa convocation.

Sur le point de répondre, les pans de la tente s’agitent, et c’est par réflexe que Mahée se retourne, et se lève à l’entrée de l’Impératrice, à laquelle elle lance une œillade pétillante, avant de s’incliner respectueusement. Le surnom en haut valyrien que lui donne Rhaenys chante délicieusement à ses oreilles, et elle se permet de souffler en réponse. « Gevie gēlenka ōghar ābrar… » Se contentant de sourire à la nymphe aux cheveux d’argent, en guise d’accueil à ses excuses, elle se rassied calmement une fois sa suivante et elle se réfugiant derrière la pudeur offerte par un paravent. Ce sourire, loin d’être déplacé, se veut plutôt calme et rasséréné, continue d’étirer ses lèvres quand elle s’adresse à Torrhen, sur un ton en harmonie avec ce sourire. « Oui, Votre Majesté… Plus que jamais… » Sa réponse est simple, Mahée se gardant de poursuivre la conversation, ignorant si l’Empereur souhaite attendre la totale disponibilité de son épouse avant de poursuivre, ou non, ou même comment la poursuivre. Elle se doute qu’il sait, lui, dans quelle direction aller, qu’il a des directives à lui donner, et que cette réponse n’est que le préambule d’un entretien bien plus vaste, auquel elle se tient parfaitement prête depuis des semaines…


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Mahée Allyrion
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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 6 Mai - 19:08

La dornienne s’excuse de son retard ; j’ai un petit geste négligent de la main pour signifier que l’affaire n’avait pas grande importance et qu’il n’y avait rien de grave.


| Seule la mort met fin au devoir, Dame, je n’escompte pas que l’on abandonne le sien juste pour me voir. L’essentiel est que vous êtes là |


Les choses commencent à peine finalement que déjà Rhaenys entre. Elle a l’air d’être aussi vive et emportée qu’une tempête, sans doute parce qu’elle était fatiguée. Elle se fige en voyant que je ne suis pas seul, mais plutôt qu’avoir une attitude assez empruntée la voilà plutôt qui se détend. Amie, alors ? Je n’en savais rien. Nous n’avions pas eu le temps de parler de grand-chose avec Rhaenys, compte tenu du fait que la bataille avait prélevé dans nos forces. Son déroulement lui-même avait levé un certain nombre d’interrogations, aussitôt remplacées par d’autres. Dans ces circonstances il était sans doute compliqué de pouvoir anticiper ce qu’allait faire l’ennemi et cela nous demandait beaucoup de travail, d’éplucher les rapports et de faire en sorte que les choses se passent pour le mieux pour les troupes. De ce fait, Rhaenys et moi ne nous étions pas vraiment croisés depuis la victoire, en dehors de très courtes retrouvailles après son combat et une nuit très courte faute de temps passée à évacuer notre content de frustration et d’énergie dans le sommeil du juste. Je lui fais un léger signe de tête, alors, mais je fronce les sourcils quand je l’entends s’adresser à la dornienne, me mettant dans le doute de ce que j’avais compris. Je ne m’y connaissais pas assez en haut valyrien pour la saisir, mais l’hypothèse de l’amitié entre ces deux femmes semblait se confirmer.


Rhaenys s’excuse et nous dit qu’elle sera à nous dans quelques minutes. Ce qui me force du coup à commencer seul, mais ce n’est pas forcément un problème. Rhaenys va plus loin derrière un paravent, et le bruit de son déséquipement ne m’empêche pas de commencer à parler avec Mahée Allyrion, souriante, qui prenait un air plus réservé que la fois passé, souriante mais… Il y avait de la distance ; l’heure n’était plus au débat d’idée mais à l’action.



| Bien, parce que voici venir l’occasion de vous illustrer et de remplir, nous comme vous, notre part respective de nos accords. Nous avons vaincu ici les bieffois, et nous savons de source sûre que des contingents de dorniens ont été levés en territoires annexés mais n’ont pas encore combattu. Je préfère toutefois parer au plus pressé et vous envoyer plein sud. |


Rhaenys finit par revenir et je tourne la tête vers elle, embrasse le revers de sa main avec un regard d’en bas à son attention, avant de tirer entre nous une carte sur le bureau, détaillant notre position au nord de Lestival, et d’autres points sur la carte.


| Vous rejoindrez l’armée de Lord Selmy, comme point d’étape. Mais Frétilletrique -passez-moi le nom de cette bourgade- n’est pas votre destination ; une armée dornienne est à Havrenoir, en territoire orageois occupé. Deria Martell nous menace de guerre par corbeau du fait d’exactions de Lyle Salfalaise, que vous connaissez, je crois, mais elle se prépare surtout à prendre l’Empire pour sa putain pour la fourrer à l’envers. C’est hors de question. Vous irez donc avec la promesse pour vos compatriotes qui vous suivraient qu’ils combattraient le Bief et non leur propre patrie. Vous êtes libre de discuter d’autres arrangements liés à Dorne elle-même. |


Je me tourne vers Rhaenys.


| L’impératrice et moi-même garantissons cette promesse de combats contre le seul vrai ennemi. Si vous décidez des soldats de Dorne à vous suivre, vous serez libre avec eux d’en définir le commandant et nous engageons à régler leur solde. Votre sécurité nous importe et Ser Garlan Goldwyne a consenti à vous accompagner pour vous protéger… |


Regard entendu vers Rhaenys, qui pouvait prendre le relais sur les motivations de la dornienne et sur la façon dont elle comptait s’y prendre pour limiter un bain de sang déjà inévitable ?


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 16 Juin - 10:06

Mahée, bien qu’elle n’en montre rien, se sent fébrile. Elle sent ses muscles se contracter de nervosité, malgré la détente à laquelle elle aspire. Forcément, échouer l’inquiète. Que se passerait-il si elle échouait ? Outre le massacre des dorniens… Elle ferme les yeux, rien qu’un bref instant, et prend le temps d’inspirer profondément, discrètement. Certes, les probabilités d’échec sont plus nombreuses que le contraire. Certes, elle pourrait même ne jamais atteindre l’armée dornienne, ou ne jamais pouvoir parler à son général. Certes, elle pourrait finir « au mieux » dans les geôles bieffoises, au pire pendue le long de la route… Mais elle doit le tenter. Pour son peuple. Pour la sauvegarde de leurs mœurs, de la Principauté, de sa souveraineté. Elle ne le fait pas pour les Martells, mais pour son pays… Petit à petit, cette conviction lui permet de se calmer, un peu. La mention de la victoire contre le Bief achève de la rasséréner. L’ennemi n’est pas tout puissant, il peut perdre aussi. Mahée essaie de se faire une idée de ce que peuvent représenter des contingents levés dans des territoires annexés, mais elle doute que ça soit une bonne chose… Aux dernières nouvelles, les dorniens supportaient très mal cette indexation. Preuve en est la missive de son oncle, qui, malheureusement, n’a pas compris où elle avait voulu en venir dans son message. Réussir son entreprise apparaît donc comme doublement capital pour Mahée. Si elle parvient à pousser à la résistance une partie des forces dorniennes, peut-être que l’élan qui s’en suivra permettra aux siens de briser leurs chaînes.

Elle l’espère en tous cas, et c’est finalement cet espoir qui finit par chasser ses pensées parasites, au point qu’elle puisse se permettre un discret sourire tendre à la vue de l’échange entre le couple impérial, avant de détourner pudiquement le regard pour leur laisser leur intimité. Elle n’en revient à eux qu’au sortir de la carte, Mahée quittant alors sa chaise pour s’approcher du bureau et suivre avec attention les explications de l’Empereur. Elle est concentrée, même si le nom de la bourgade parvient à faire naître un sourire au coin de ses lèvres. La mention de Deria, en revanche, le fait disparaître. Elle aurait pu s’en frapper le front. De la bile remonte dans la gorge de la dornienne, de la bile née de l’amertume de cette dernière pour sa Princesse. Vite, vite, vite, qu’elle s’en aille… Elle songe, en elle-même, persuadée que toutes les décisions de Deria ne fassent pire que mieux. Demeurant stoïque bien qu’ayant sensiblement pâli à la mention de Lyle Salfalaise, elle hoche la tête en signe d’assentiment. Le sujet du capitaine n’a jamais été abordé entre eux, mais Mahée aimerait connaître la position du couple impérial le concernant… Sont-ils au courant de l’allure qu’a pris la traversée des dorniens pour atteindre l’Orage ? En auraient-ils seulement quoi que ce soit à faire ?

Comme souvent, Mahée reste prisonnière de ses propres pensées, garde le silence, se laissant le temps de digérer les informations partagées par l’Empereur, et lui laisse à lui, de ce fait, toute la largesse du monde pour poursuivre. C’est la mention de la paie de la solde qui parvient à lui faire lever les yeux de la carte, et darder ses perles d’onyx tantôt sur l’Empereur, tantôt sur l’Impératrice. Elle n’est pas hostile, loin de là, puisqu’elle laisse plutôt voir un peu du fait qu’elle soit impressionnée. « Vous êtes incroyablement généreux… Ce ne sera pas oublié, je vous le promets. » Elle assure, ferme, avant de leur glisser à tous les deux un petit sourire, qui se veut de connivence.

Si elle ne commente pas le choix de Ser Garlan en guise d’escorte, choix auquel elle se contente de hocher la tête en signe d’assentiment, c’est parce que cette annonce la laisse perplexe. Le Ser et elle ont eu l’occasion de deviser avant le banquet, mais elle n’aurait jamais cru se retrouver dans cette situation avec lui… La pensée qu’il est bieffois, et donc qu’il pourrait les trahir, la trahir, l’effleure… Mais ce serait incohérent, tant avec les propos qu’ils ont pu échanger qu’avec son comportement jusqu’ici. S’il avait dû trahir, ne l’aurait-il pas fait depuis longtemps ? « Savez-vous qui commande l’armée dornienne ? » Elle demande, à tout hasard. Selon, son approche pourrait être différente, voire même… Inutile. Certaines familles refuseront, quoiqu’il arrive, d’aller à l’encontre des ordres de la Princesse, dussent ceux-ci lui avoir été dictés par Manfred… Cette perspective est, de loin, celle qui l’effraie de plus… De tomber sur un de ses compatriotes tellement obtus, ou tellement honorable, qu’il refusera de faire ce qui doit être fait…


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 16 Juin - 21:21

Garlan Goldwyne avait consenti à accompagner la mission, parce que c’était un guerrier féal, bien dans ses bottes. La mort par assassinat de sa femme était un coup dur pour lui. C’était bien normal. Mais au fond cela ne changeait rien. L’homme était un de mes semblables ; il ne se questionnait pas sur ce qu’il avait envie de faire, mais se concentrait sur ce qu’il devait. C’était comme cela que les choses étaient sensées fonctionner en temps de guerre, mais mon expérience me soufflait que le devoir c’était bien beau dans l’idée, mais beaucoup de combattants commençaient ou finissaient par promouvoir avant tout leur intérêt personnel. Garlan Goldwyne avait aussi tout à gagner à une résolution favorable du conflit. Comme sa sœur, Mina, pourtant tellement inquiète au sujet de leurs proches restés de l’autre côté de la frontière… Peut être que Mahée Allyrion détenait l’une des clefs de résolution du conflit, ou en tout cas, d’un amoindrissement des risques sur le terrain pour le plus grand nombre de nos soldats.


Je compte pour cela sur ses arguments pour convaincre les siens. La belle est douée, elle est dotée d’une grande verve. Elle serait née homme qu’elle serait sans doute général aujourd’hui. Mais elle était femme. Et je m’étais accroché avec elle, la fois d’avant, où elle n’avait pas masqué sa déception vis-à-vis de ma posture. Soit l’âge me faisait pérécliter, soit l’Empire et son besoin d’unité avaient fini par supplanter mes autres principes. Qu’importe, au final. Je restais moi aussi droit dans mes bottes. La dornienne écoute ; elle ne veut peut être pas reproduire les conditions d’un accrochage entre nous alors que l’heure de son départ se fait plus proche, toujours plus proche. Raide, elle écoute, elle enregistre.


Le vague sentiment que ce que nous proposons lui agrée m’étreint, alors qu’elle sourit maintenant pour vanter notre générosité, et la pérennité de sa mémoire. Concentré, neutre, je balaie tout ceci sans arrière pensée ; je dois préciser le reste, et ce que vaut ce qu’elle considère comme l’expression de qualités personnelles.



| Ce sont des soldats qui ont contribué à pacifier le nord de Dorne, et qui potentiellement rend possible une retraite en bon ordre de leur armée ; ce temps à profit de l’Empire sera rémunéré y compris s’il s’agit d’arriérés de solde. Qu’ils combattent le Bief ne veut pas dire qu’ils ne lèveront l’épée que contre des Hightower, toutefois. Il est possible que des croisés d’autres pays, ou des renforts fer-nés ou riverains des Hoare, viennent les renforcer. En sus de ces rétributions, les familles de ces guerriers qui seraient menacées en la Principauté seront acceptés comme réfugiés, dans la région du Trident sous autorité et protection Braenaryon ; en échange de la loyauté de leurs hommes, ils seront nourris et logés, et seront mis à contribution de l’effort de guerre en matière de production agricole et manufacturière, au même titre que des citoyens impériaux ; ils ne seront pas moins que les autres. Si peu de nobles vous suivraient, ils pourront élire leurs propres chefs. Qui devront toutefois reconnaître notre autorité sous la bannière impériale, et se plier à nos ordres qui nous le jurons ne seront contraires ni à l’éthique de la guerre ni à la morale de votre pays. Tout ceci, Dame Allyrion, sont là autant pour vous aider dans votre entreprise que pour poser les bases d’une coopération entre l’Empire et les bonnes volontés de Dorne. |


Je bois une longue gorgée de vin, après avoir autant parlé d’un coup. Je bois trop en campagne, surtout quand l’humeur est maussade comme depuis notre départ. Mais je contrôle ; j’épuise tout au fur et à mesure de mes dépassements physiques et ne porte atteinte en rien à mon entraînement draconien, ni à mes lourdes charges de travail.


| A ce que l’on sait, Lord Santagar avait le commandement en chef voici plusieurs mois. Mais nous n’avons pas de nouvelles plus fraîches, il est possible que le mauvais moral des troupes et que les dernières défaites ai provoqué un changement. Nous savons qu’un des Dayne est… très proche… de la Princesse, et nous savons aussi qu’elle a encore deux frères aptes à se battre. Si j’étais… Disons qu’il est possible que les têtes pensantes de l’armée aient été changées. |


Je lance un regard vers mon épouse.


| Si vous décidez une troupe à nous rejoindre, vous êtes autorisée bien entendu à en prendre la tête. L’Empire est autant dirigé par une femme que par un homme. Mais il vous faudra l’assentiment de la troupe. Et leur loyauté. Cela peut venir plus tard… Mais vous devez savoir que cela provoquera sans doute l’ire de beaucoup, dans votre patrie d’origine. |


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 18 Juin - 12:27

Pour ne pas se laisser distraire par les regards du couple impérial, que ça soit les nuances améthystes de celui de l’Impératrice ou bien les profondeurs abyssales de celui de l’Empereur, Mahée écoute sans les regarder. Elle se concentre sur les mots, leur sens, le ton que le monarque leur donne. Ils sonnent comme des coups de marteau sur une enclume. Torrhen a l’air calme, factuel. Il pose, avec ses phrases, un décor que la dornienne visualise. Un champ aux blés murissant sous le soleil doux d’un jeune été… Elle aimerait, ça. Elle aimerait que ceux des siens qui le souhaitent puissent bénéficier de cette protection, que ceux qui le souhaitent, ceux qui ont autant de haine et de hargne qu’elle à l’encontre de l’envahisseur puissent avoir une chance de se sentir utile, de pouvoir participer et tenter de faire bouger les choses dans la bonne direction. « Mon entreprise, Votre Majesté, c’est ça… » Elle souffle, discrètement, relevant finalement ses perles d’onyx dans leur direction. « Poser les bases d’une coopération entre l’Empire et Dorne… » Et sauver les miens…, autant que faire se puisse, compte tenu des circonstances… Trahir son monarque n’est jamais un choix aisé. Dans l’instant, elle ne dit rien de plus mais on peut voir sans mal que son esprit tourne à plein régime. Elle calcule, planifie, anticipe, se projette… Dans toutes les directions au même moment, pense en arborescence sur six niveaux différents… Et finit par avoir le tournis. Il y a encore beaucoup trop de « si » dans ses équations. En l’occurrence, si elle en arrive au stade d’explication des conditions de vie des réfugiés, et des accords à passer les concernant… C’est qu’elle aura rempli sa mission. Pour autant, même s’il n’est pas dit qu’ils servent, il est impératif qu’elle aie ces détails en main, ne pouvant se permettre de vagues réponses au cas où elle réussirait son entreprise. De cela, elle en est parfaitement consciente, tout comme de certaines choses qui coulent de source, en l’occurrence que l’Empire n’offrira sa protection qu’à ceux qui lui seront loyaux.

Elle attend patiemment que l’Empereur boive et poursuive, ses yeux acérés étant retombés sur la carte qu’ils dépiotent avec méthode. Malgré elle, elle ne peut retenir une fugace grimace de déformer ses traits à la mention de Lord Santagar. Voilà qui risque fort de compliquer les choses… elle songe, n’interrompant rien du discours de l’Empereur. Si son attention se relâche quelque peu à l’entente de ses raisons de douter d’un changement de Général, elle revient à son niveau maximal lorsqu’il suggère qu’elle prenne la tête d’une troupe. Elle rougit, d’une façon totalement visible malgré son teint hâlé, mais ne semble pas avoir conscience du caractère presque ostentatoire de la chose, car rien dans son attitude, concentrée mais dénuée de raideur, ne change. « Je ne suis pas cheffe de guerre… » Elle répond modestement, à cette dernière proposition. Si elle s’imagine pouvoir éventuellement remplir ce rôle, dans quelques temps, avec l’instruction adéquate, ce n’est pas le cas dans l’immédiat et ça ne sera pas le cas d’ici quelques jours. Le talent seul ne suffira pas, en admettant qu’elle en ait, ne serait-ce qu’un peu… Mais elle balaie le sujet en cillant rapidement, et en enchaînant. « Vous avez raison de dire que ça provoquera l’ire des miens… Pire que cela, ça va enrager la Princesse, qui adaptera sans doute sa politique à la possibilité d’une désertion généralisée, tout comme le fera Manfred sitôt qu’il en aura eu vent… » Encore un calcul de probabilités, de scénarios possibles, qui lui donne le tournis. « D’un autre côté, ça peut également jouer à notre avantage dans le sens où si Manfred craint que les troupes dorniennes ne se retournent contre lui en combat, il aura plus de scrupules à les déployer… Après tout, la loyauté fait toute la différence, non ? » Elle pose la question, parfaitement ingénue, trahissant sans s’en rendre compte une certaine naïveté liée à son âge.

Croisant distraitement ses bras sur son ventre en signe de réflexion, elle commence à aller et venir, à peine sur un mètre, les yeux dans le vague. « Cette loyauté, d’ailleurs, est ce qui risque de faire échouer ma tentative… » Quand ils tombent sur l’Empereur, les yeux de Mahée sont désolés. « Je crois improbable que la Princesse ait pris le risque de remplacer Lord Santagar, dont l’honneur est immaculé et par conséquent, duquel elle ne peut douter de la loyauté, par l’un de ses frères, avec ou sans défaite… » Elle marque une petite pause, avant de reprendre. « Je crois la Princesse profondément égoïste, assez pour préférer sacrifier un excellent général plutôt que l’un de ses frères, ou un amant. » Cette dernière supposition est lancée avec un mouvement de main dédaigneux. Les Dayne soutiennent les Martell, sans doute parce qu’ils espèrent tirer leur épingle du jeu. Perdre les Météores ne leur a donc pas servi de leçon… Il semblerait que la seule Dayne sensée ait quitté Dorne pour l’Orage. Soit. « S’il s’agit bien de Lord Santagar à la tête de cette armée, il est hautement improbable que je parvienne à le convaincre de trahir la Princesse. Il est possible qu’il préfère mourir plutôt que de se parjurer. Je ferai de mon mieux pour le convaincre, dans le meilleur des cas, de renoncer à monter à la bataille aux côtés du Bief. Cela étant, même si je suis consciente des enjeux et de tout ce que ça implique, je ne saperai pas son autorité en parlant à ses troupes dans son dos. Ses hommes le respectent, et je pense que ce respect est tout ce qui tient cette armée d’un bloc. Par ailleurs, ça se saura et ça sera excessivement mal vu par les miens, ce qui est tout à fait normal… Je pense que certains pourraient comprendre ma position, mais pas que je puisse saboter l’un des miens de façon aussi éhontée… Du reste, je vous donne ma parole que Lord Santagar vaut mieux qu’une manœuvre mesquine de ce type… » Quoiqu’il arrive, l’honneur de Mahée, bien que déchiqueté par sa décision de se retourner contre les Martell, ne s’abaisserait jamais à ça… Jamais elle ne serait aussi indigne. L’armée de Santagar restera pleine et entière, qu’elle se joigne au combat en faveur du Bief, qu’elle se joigne au combat en faveur de l’Empire, ou bien qu’elle reste sur la touche… Après un bref temps d’arrêt, elle reprend, d’une voix plus timide. « Il est également probable qu’il m’arrête pour trahison… » Elle baisse la tête, ne parvenant pas à regarder le couple impérial. « Si le Ser Goldwyne et moi ne devions pas revenir, accepteriez-vous de croire d’abord à cette possibilité avant la félonie ? » Elle demande, relevant, à ce moment-là, ses yeux, brillants, dans leur direction.


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptySam 27 Juin - 17:45

Je la mettais en garde mais je savais déjà qu’elle n’en avait pas vraiment besoin. La jeune dornienne savait très bien à quoi elle s’exposait. Elle avait conscience que tout ce qui pourrait se passer était désormais de son ressort, de sa responsabilité. Dans tous les cas il y avait bien peu de chances pour qu’elle s’en sorte totalement indemne. Pas de sa mission, évidemment, mais de tout ce qu’elle sous entendait en tant que responsabilité personnelle, de son avenir aussi, de tous les risques qu’elle allait encourir par sa démarche. C’était courageux, c’était brave. Sans doute était-ce un rien inconscient. Sans doute devrais-je m’en méfier, même si elle avait toutes les raisons du monde elle n’allait visiblement pas faire passer sa loyauté avant l’idée qu’elle se faisait de son devoir. Je me méfiais de tout le monde, de toute façon. Et en permanence. L’ennemi avait réussi à empoisonner Rhaenys. Il avait su s’immiscer jusque dans nos appartements, en campagne ou en temps de paix relative. Il était déterminé, et s’insinuerait partout. Je ne pensais pas que la jeune femme puisse un jour être un nouvel avatar du danger qui pesait sur nos têtes, mais je ne pouvais présager de rien. J’acquiesce d’un signe de tête.


Beaucoup va dépendre de son succès, à commencer par la sécurité des siens et des soldats de Dorne qui marchent -librement pour l’instant- en territoire impérial. Difficile quoiqu’il arrive de penser que tout finira bien pour tout le monde. Même si la belle réussit, du sang va couler. Et il risque de le faire en abondance. Je bois à nouveau, mais je constate que la jeune femme rougit quand je vais de but en blanc directement jusqu’à l’un des débouchés possibles de son histoire.



| L’Impératrice n’en était pas une non plus, au départ. Il vaudrait mieux en effet que le commandement échoie à quelqu’un de plus expérimenté, mais si le choix vous est imposé il faudra assumer jusqu’au bout votre position.. Et apprendre. Nous vous y aiderons le cas échéant. |


Je ne doutais pas que cet apprentissage puisse intéresser Rhaenys, la connaissant. Elle y verrait sans doute un moyen supplémentaire de se rapprocher de la jeune femme et de profiter de sa compagnie, elle qui connaissait tant de monde mais qui ne pouvait s’accrocher qu’à une partie d’entre eux. Avoir une nouvelle amitié potentielle ne pouvait que lui plaire. Même si cela devait passer par un apprentissage guerrier. Mahée Allyrion met bien le doigt sur quelque chose de majeur qu’implique son stratagème et son engagement politique à venir. J’opine lentement du chef


| C’est une possibilité, que votre mouvement fasse douter le bief de ses supplétifs dorniens. Mais il est aussi probable que la Princesse -tout comme la Foi et le Roi de Hautjardin- ne fassent couler le sang pour calmer toute vélléité de révoltes. Les choses vont largement empirer avant de pouvoir aller mieux, Lady Allyrion. |


Elle a sans doute raison quand elle craint que Deria Martell n’aurait pas démis de ses fonctions le général de l’armée princière de Dorne. Elle était inconséquente, mais pas stupide. L’homme s’était illustré et je la voyais mal, au cas où les choses tourneraient au vinaigre, engager la sécurité et la responsabilité de ses frères. Je me trompais peut être, cela dit… Il était difficile d’être sûr de quoi que ce soit dans ces circonstances. Je ne pensais pas toutefois qu’elle ai raison, la sudienne, sur les inclinaisons tendancieuses de la Princesse à tout mélanger dans sa politique. Je n’allais pas la contredire, ne connaissant pas Deria plus que cela. Bien sûr, la belle a au moins raison pour le reste. Je comprends le déroulé de son plan et les dispositions qu’elle compte prendre. C’est plutôt malin, en réalité. Je savais aussi que j’étais prêt à ce qu’elle fasse presque tout pour que les choses fonctionnent…


Et j’avais un cruel besoin de limiter le nombre d’ennemis que j’allais sans doute devoir tuer.


Je conçois la peur et l’appréhension de la jeune femme quand elle demande à ce qu’elle ne soit pas considérée comme une traitresse si elle ne devait pas revenir.


Je m’étais déjà prémuni de la trahison en donnant des directives spécifiques au capitaine bieffois, au cas où nous serions pris pour les dindons de la farce. L’Empire ne perdrait pas la face dans ce combat-là, quoiqu’il arrive.



| Bien sûr. Sans vouloir vous effrayer, c’est ce que ferait un homme de devoir. |`


Je la ferais sans doute pendre, à la place de Santagar. Mais ce n’était pas ce que je lui souhaitais, bien évidemment.


| Vous serez quoiqu’il arrive une paria. Et cela doit conditionner votre façon d’appréhender le problème. Deux solutions s’offrent en fait à vous. Soit vous prenez la chose avec philosophie et faites de la détestation que vous allez générer votre moteur, et saisissez notre main pour faire de nous des alliés à la vie à la mort. Soit vous y allez brutalement, sans pitié. Vous soignez vos blessures en infligeant les mêmes aux autres. Mais quoi que vous fassiez, je ne veux pas que vous deveniez une autre Lyle Salfalaise. Vous êtes intelligente, vous êtes jeune, et vous êtes belle, la tête emplie de belles idées. Vous représenterez l’Empire, dont vous faites déjà partie. Vous n’avez plus le droit d’agir en dehors des principes et idéaux que vous nous avez assurés de partager. Maintenant, vous êtes l’une des nôtres. Sommes-nous d’accord ? |


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptySam 27 Juin - 22:25

C’est comme si les oreilles de Mahée se bouchaient, quand l’Empereur évoque les capacités de l’Impératrice. L’Impératrice ne saurait être comparée à quiconque. Née princesse, chevaucheuse de dragons, nymphe de guerre, musicienne de talent… Ses casquettes et aptitudes sont légions. Qui est-elle, Mahée, pour prétendre pouvoir lui être comparée ? Pour autant, la suite de la réflexion du monarque froisse son orgueil. Elle sait qu’il a raison quand il dit que le rôle de chef de guerre devrait échoir à quelqu’un de plus expérimenté, mais la fierté de la dame se réveille. Elle n’en laisse rien voir, si ce n’est peut-être un éclair furtif dans le noir de ses yeux. « Quoiqu’il arrive, j’assumerai. Ce n’est pas dans mon caractère de me défiler. » Elle pose, avec une extrême fermeté. Mahée a toujours assumé ses choix. Il lui est déjà arrivé d’être blessée, d’avoir faim, froid, que ça ait été dans les Montagnes Rouges avec son père ou bien pendant le siège de Ferboy, mais elle a toujours estimé que ces états découlaient directement de ses propres choix, aussi lui est-il toujours paru assez vain de se plaindre. Non, quoiqu’il arrive, que les décisions soient bonnes ou mauvaises, Mahée les assumera. Et, pire encore, elle sent grouiller à nouveau dans son ventre son envie de faire ses preuves… La pique involontaire de l’Empereur a pris pour cible l’ambition de la dornienne qui, en son for intérieur, se jure d’apprendre tout ce qu’elle peut et de lui montrer qu’elle peut le faire, et le fera… Plus tard. Peut-être.

Pour l’heure, il faudrait déjà qu’elle survive à cette mission, qui s’annonce de plus en plus comme une mission suicide… Mais quoiqu’il arrive, la dornienne ne lâchera rien, si ce ne sont les chiens. Elle préfère mourir en ayant la conscience, selon elle, au bon endroit, que passer sa vie en lâche. Les mots de son oncle continuent de tourner dans sa tête, acérés d’amertume et de colère. Milhan Noirmont a besoin, selon sa nièce, de retrouver des raisons d’espérer… Elle veut les lui donner. Elle veut que sa mère et son oncle soient fiers d’elle. Elle veut que Yaël puisse s’enorgueillir de voir sa fille aînée essayer de venger son père, et son oncle de voir sa nièce saisir toutes les opportunités possibles de repousser l’envahisseur, de libérer son fief du Bief… Elle veut lui rendre des raisons de se battre, de se sentir soutenu, et de lui rendre l’idée qu’il peut gagner ce combat. Pour Dorne.

Dorne qui sera salement amoché, avec ou sans son concours… Les prédictions funestes de l’Empereur font frissonner la dornienne, dont le teint pâlit. Elle se mure dans un apparat de froidure, une armure de glace, mais les mots qu’elle prononce la blessent comme un poignard. « Même dans ce cas-ci, ce sera toujours ça de pris pour vous. Moins d’hommes pour affronter votre armée… » Elle laisse filer un bref silence, avant de renchérir. « Et puis de deux choses l’une… Si des bieffois venaient à punir des dorniens, avec ou sans ordre de la Princesse, pour désertion, il y a de fortes chances que les esprits s’échauffent… La colère et la peur font rarement bon ménage… Mais si, en plus de cela, la Princesse donne sa bénédiction, sa côte de popularité pourrait dégringoler. » Elle, pour sa part, elle sait qu’elle supporterait très mal cette intervention de la Princesse, en plus de tous ses autres manquements. « Je pense qu’au plus leur répression sera sanglante, au plus les hommes se montreront vindicatifs lorsque leur heure viendra… » Elle annonce, telle une pythie, ayant déjà remarqué que les hommes ont la même tendance que les chiens à mordre furieusement quand acculés. Or, qui de plus acculé qu’un soldat sans terre abandonné par sa hiérarchie ? Les yeux que darde Mahée vers le couple impérial sont sans âme. « Au plus ils se montreront sanglants, au plus ils serviront votre propos… Je ferai tout mon possible pour rallier mes compatriotes à votre combat… Mais qu’ils acceptent immédiatement ou non, l’offre sera sur la table, et ça pourrait en inciter certains à réfléchir… » Combien d’hommes mourraient pour l’honneur ? Combien ne sont que des hommes et troqueraient une vie de servitude déguisée pour un envahisseur honni pour la perspective de pouvoir décider de son sort ? Peut-être que la peur étouffera les siens, que la princesse et le Bief parviendra encore à les garder muselés pendant longtemps, mais elle doute que cette « paix » demeure ad vitam aeternam. Pour elle, il y a bien trop de rancœur chez les dorniens envers le Bief pour étouffer toute envie de révolte…

Elle baisse les yeux quand l’Empereur confirme ses craintes concernant la possibilité qu’elle se fasse arrêter, ou pire, mais hoche la tête en signe d’assentiment. « J’en suis très consciente. » Une réponse sobre, malgré le caractère colossal des implications, pour elle. La perspective d’une pendaison, celle d’être enfermée, renvoyée à Lancehélion, jugée, tuée, peut-être sa famille déchue… Mahée serre discrètement les dents. Sa mère est prête. Des missives ont été échangées dans ce sens. Si les Martell veulent les Allyrion, ils devront sacrifier de leurs forces au front pour venir les chercher. Et s’ils cherchent l’aide du Bief dans cette affaire interne, alors toute la duplicité de la princesse sera exposée. Les nobles le toléreront-ils ? Là est toute la question. Mahée espère que non, mais ça ne dépendra pas d’elle. Elle, elle se veut donner l’élan, laisser voir aux siens qu’il existe une alternative… S’ils préfèrent se terrer dans leurs terres, pour ceux qui les ont encore, elle ne peut rien y faire, ne pourra rien pour eux. Se sentant, tout à coup, gelée jusqu’aux os, elle referme ses bras sur elle. Peut-être que l’ultime réplique de l’Empereur y est pour quelque chose ? Dans tous les cas, la mention du nom « Salfalaise » la fait frissonner de dégoût. Elle le revoit égorger froidement l’un des siens pour intimider les survivants, et reste silencieuse, sans doute au pire moment, puisque rien de sa part ne vient confirmer la question de l’Empereur. Le fait que Mahée tente d’évaluer ce qu’il lui faudrait endurer d’épreuves et de perversion pour être haineuse au point d’être aussi désinvolte avec la vie d’autrui… En particulier une fois neutralisé et soumis… Elle en est incapable. Elle ignore totalement si elle a cela en elle. Qu’elle le veuille ou non, la dornienne reste l’esclave de ses principes. Ce sont eux qui la dominent, bien avant tout le reste, bien avant l’Empire… « Je ferai ce qui me semble juste. Comme je l’ai toujours fait. » Elle répond, avec la plus désarmante des sincérités. « Je vous ai donné ma parole, et bien que ma défection envers la Princesse joue en ma défaveur, ma parole a beaucoup d’importance pour moi. » Elle les regarde, tous les deux, tour à tour, dans les yeux. « Vos idées, vous les regroupez, en faites ce que vous appelez « L’Empire », et j’ai déjà accepté de me mettre sous l’autorité de cet Empire, me suis déjà engagée à agir dans son sens… Sachez seulement que pour moi, les idées seront toujours plus éclatantes, et des valeurs individuelles. Honneur, courage, loyauté, dignité pour ne citer qu’elles… » Peut-être que cette franchise lui vaudra leurs foudres, comme avec Argella ? « Selon moi, la noblesse découle de l’application de ces valeurs, bien plus que de la naissance. Je me conduirai en femme d’honneur, tâcherai de faire honneur à mon nom, à mon père, à mon pays. Et, au risque de me répéter, je crois fermement que l’Empire représente les meilleures chances qui soient pour Dorne, et pour Westeros. » Elle se redresse, comme se drapant dans sa dignité. « Rien ne vous oblige à me croire dans l’immédiat, et je ne vous le demande pas. Mes actes parleront d’eux-mêmes, ou bien me feront taire à jamais. » Elle incline légèrement la tête en signe de respect. Peut-être, à nouveau, aura-t-elle commis un imper… Mais au moins aura-t-elle été sincère.


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 1 Juil - 22:35

On ne pouvait pas vraiment dire que la jeune femme n’était pas du genre à ne pas préparer à l’avance ses plans et ses manœuvres. Je sais bien pourtant qu’elle pourrait profiter d’une certaine proximité avec Rhaenys, qui avait laissé entendre que la dornienne était humainement parlant à son goût. Connaissant mon épouse, il était aussi peut être question d’autre chose mais allez savoir… Ce n’était pas le sujet le plus important qui soit à mes yeux, loin de là. Je ne lâche pas une seule seconde la dornienne des yeux, et n’ai pas pour l’instant de regards pour mon épouse, qui semble d’accord avec tout ce que l’on peut dire jusqu’à maintenant. Nous nous connaissons maintenant bien assez pour n’avoir pas besoin de nous interrompre constamment pour obtenir des explications. La jeune femme accuse réception de tout ce que je lui dis et la voilà qui confirme qu’elle assumerait ce dans quoi sa tentative la mettra comme position. Je n’en attendais pas moins d’elle et le contraire m’aurait sans doute plus déçu que sa confiance déjà bien timorée dans ma parole ou mes compétences de monarque. J’acquiesce d’un simple signe de tête, alors, convaincu dans ses mots qu’elle fera ce qu’il faut quoiqu’il lui en coûte, y compris la vie.


| Je n’en doute pas. |


Globalement, j’avais fait le tour de la question de mon côté. Les ordres étaient donnés, à Garlan Goldwyne comme à Mahée Allyrion. Mais la belle avait des questions. Elle avait besoin de précisions. Besoin d’être rassurée, un peu, convaincue que nous risquions de la prendre pour une félone en cas d’échec. Le calcul se faisait, sans doute ; j’avais pris des dispositions spécifiques à ce sujet. Mais il n’en restait pas moins que j’avais confiance dans Mahée. Comme dans quiconque en dehors de Rhaenys, elle ne saurait être absolue. Elle serait suffisante, quoiqu’il en soit. Je ne lui cache rien. Je ne veux pas qu’elle pense que ce sera une promenade de santé, qu’elle ne risque rien, que personne ne souffrira de ses décisions. Ils seront nombreux, ceux à espérer que Mahée Allyrion ne soit jamais venue au monde, que leur vie transformée par sa rebéllion n’ait jamais été bouleversée. Mais le monde avançait par la force de la conviction seule, et celle-ci s’écrivait parfois en lettres de sang.


La dornienne n’est pas stupide. Elle comprend le calcul stratégique qu’il y a derrière son départ. Des hommes convaincus dans son camp sont retirés des armées ennemis et ajoutés dans les nôtres, ce qui double leur compte au final. Même si elle n’en décidait que 500, cela ferait 1000 hommes en plus chez nous ; 500 de moins chez eux, 500 de plus chez nous. Ce serait bénéfique à l’Empire. Pas à la Principauté. En aucune manière, car la guerre civile était tout bonnement quelque chose d’atroce. Je comprenais ce qu’elle disait à propos de l’implication de la Princesse.



| Je ne pense pas Lord Stackhouse, commandant des bieffois au sud de l’Orage, assez bête pour tomber dans ce panneau. Il a pris les villes du nord de votre Principauté, dont Ferboys, avec bien peu de violence. Il sera plutôt homme à faire pression sur l’encadrement et la direction de l’armée, ou à réclamer l’aide de la Princesse qui devra évidemment sévir. Autoriser la sédition condamnerait son pouvoir. Nous accuser des maux de Dorne ne mange pas de pain, et il est facile de braquer la haine sur la cible de son choix. Les vôtres n’ont pas tous vos bons sentiments à l’endroit de l’Empire. |


Elle avait toutefois raison sur le fait que la cruauté qui sera nécessairement déployée par les officiers dorniens en cas de réussite, même seulement partielle, de son plan. Ils devront vite tout mettre en œuvre pour arrêter l’hémorragie des effectifs et faire en sorte que tout se passe pour le mieux dans la discipline routinière de l’armée. Mais Mahée visait juste ; brusquer et violenter une troupe ne marchait que tant qu’on gagnait et que les hommes trouvent leur compte dans la poursuite de l’aventure militaire. Autrement, c’était prendre le risque que tous se rebellent à la première occasion, même en ayant manqué le coche initiateur de la sédition. Difficile quoiqu’il en soit de présager ce qu’il pourrait se passer une fois les germes de la révolte semés. Ils pouvaient fleurir, ou mourir, ou toutes les étapes entre les deux et évoluer par à-coups. La Principauté restait un endroit difficilement compréhensible pour les étrangers, soumise parfois à d’intenses et violentes poussées de fièvre et à d’autres moments, au calme plat.


| Gageons au moins que ceux qui ne vous suivront pas garderont en tête votre offre quand il y aura une peur plus pressant d’une confrontation violente avec l’armée impériale. A tête reposée il est parfois difficile de saisir où est son intérêt, alors que quand sa propre survie est menacée… Les choses sont différentes. |


Mais je ne savais pas encore quels espoirs placer dans cette idée. De toute façon, je me disais en croisant le regard de Rhaenys, que nous n’avions déjà plus qu’à attendre. Inutile de tirer des plans sur la comète, d’espérer une finalité à tout ceci. Le fait était que nous ne pouvions pas mieux préparer Mahée pour cette étape, plus maintenant en tout cas. Elle devait se lancer, et faire ses preuves. J’étais relativement serein, contrairement à elle. Ce n’était pas moi qui misait ma vie, et elle avait de toute façon des compétences indéniables. Je note que la belle semble mal à l’aise, quand je la mets en garde sur les travers possibles que ce genre de mission pouvait induire. J’écoute attentivement, toujours en la fixant du regard, quand elle évoque la puissance des idées et la façon qu’elles avaient de lui dicter sa vie, sur chacun de ses aspects.


Un mince sourire déforme mes traits, me rend hideux en fripant la peau entre les deux yeux et sur ma joue droite, là où se relève ma cicatrice. Le caractère enflammé de la dornienne m’amuse. Il me rappelle celui de Rhaenys, d’Argella.



| Je ne doutais pas de vous, Mahée. Je vous crois bien ; jamais n’ai-je dit le contraire, pas plus que l’Impératrice. Mais nous sommes passés par ce genre de moments avant vous. Il est aisé de prendre… Certains raccourcis. Il s’agissait d’un partage d’expérience, rien de plus. Il est parfois nécessaire de se tromper pour mieux faire ensuite, mais veillez autant que possible à ce que vos prises de risques ne vous changent pas trop, en définitive. Nous sommes la seule chance d’unité de ce continent mais il y a des circonstances qui peuvent nous pousser dans nos retranchements et quelque peu… Dénaturer notre combat. |


Je n’avais pas envie de parler de Kevan Gardener, et de ce que j’avais dû faire pour préserver l’Empire. Me compromettre moi, et tous mes idéaux, mais garder le reste uni, cohérent. Il m’en avait coûté. Il m’en coûtait encore. Je plaignais ceux qui me vouaient une confiance aveugle ; je restais prêt à tout pour accomplir mon idéal, et aussi beau soit-il cela ne m’excuserait pas quand viendra l’heure de rejoindre mes dieux.


| Il ne faudra pas douter, alors. Continuer, encore et encore. |


Je sers un godet à Rhaenys et Mahée, et trinque, alors.


| A votre réussite. |


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 2 Juil - 10:13

Mahée est femme sujette à l’anxiété. C’est nouveau pour elle. Enfin, nouveau… C’est nouveau depuis qu’elle a quitté la Grâcedieu. C’est nouveau depuis le décès de Noah, et le report de ses responsabilités sur les épaules de sa fille. Avant ça, ayant confiance en son père et dans la vie, Mahée n’a jamais trop eu à s’inquiéter. Mais là, elle est à un tournant, pas seulement de sa vie, mais aussi de celles de tous les siens. Si jusqu’ici sa traîtrise était gardée sous cape et permettait à sa famille une tranquillité relative, bientôt, son passage « à l’ennemi » serait connu de tous. Elle ne doute pas du soutien de sa mère, ce qui est déjà un immense soulagement. Elle espère que ce coup d’éclat, en cas de réussite, la fera rentrer dans les bonnes grâces de son oncle, et lui rendra un peu de conviction quant à un avenir meilleur pour Dorne. Les enjeux de sa mission, à tort ou à raison, elle les imagine bien plus élevés encore que le sauvetage d’hommes de la Principauté. Cette action qu’elle est sur le point d’entreprendre peut être la pierre angulaire d’un mouvement beaucoup plus large… Et Mahée en sent tout le poids peser sur ses épaules, son sens des responsabilités y veillant, comme une sentinelle silencieuse.

A partir de ce soir, la dornienne sait qu’elle ne dormira plus correctement avant d’être arrivée au bout de cette affaire. Dans sa tête, un milliers de scénarios différents vont se dérouler, elle va tenter d’anticiper les paroles du général dornien, dans le pire comme dans le meilleur des cas. Ces pensées vont être obsédantes, les seules qui vont l’occuper, et la tirer de son mutisme sera excessivement compliqué. Non pas qu’elle manque de sociabilité, mais dans ce cas de figure, elle va préférer rester seule avec ses pensées, préférer tenter de se préparer du mieux possible à la rencontre qui se profile, si elle a lieu, que d’échanger des banalités. Son sens des priorités lui interdit d’en faire autrement. Elle est déjà à moitié repliée en elle-même quand l’Empereur parle de Lord Stackhouse, et notamment du siège de Ferboys. L’espace d’une courte, d’une brève seconde, de la haine pure se fait visible dans l’œil de Mahée, en particulier quand l’Empereur parle d’une prise « sans violence ». La dornienne est tentée de vivement objecter, ignore pourquoi elle ne le fait pas d’ailleurs (sans doute pour ne pas interrompre le monarque), mais elle reste muette… Et relativise. En termes de guerre, la prise de la ville n’a sans doute pas été aussi violente qu’elle aurait pu l’être… Mais pour elle qui a fait partie des assiégés, c’était d’une violence extrême. « Permettez que je garde un souvenir bien différent de ce siège, Vos Majestés… » Elle se contente de répondre, tout bas, les visions des pestiférés et des mal nourris se supplantant brièvement au reste, l’espace d’un instant. Elle baisse les yeux. Le souvenir n’est pas bon. Aucun de ses souvenirs concernant le Bief n’est bon. « Il ne faut pas vous en étonner… La propagande de la Princesse ne met évidemment pas en évidence ses propres manquements à ses engagements. Elle cultive l’animosité à votre encontre, et c’est bien une partie du problème, une partie des raisons qui nous ont vus envahis par le Bief… » Deria a voulu jouer seule, en comptant sur la Principauté pour compenser… Quelle erreur ! Distraite, et agacée encore une fois par la princesse, Mahée croise les bras sous sa poitrine.

Avec lenteur, elle hoche la tête en signe d’assentiment concernant la possibilité que les siens puissent changer d’avis en cours de route. « Bien sûr. La perspective de la mort rend opportuniste… En particulier quand vous ne comprenez pas pourquoi vous mourrez. » On ne lui ôtera pas de la tête que les dorniens en campagne dans l’Orage aux côtés du Bief n’ont aucune raison de se sentir concernés par ce combat… Hors de leurs frontières, pour le succès d’un envahisseur. Toutes les conditions sont remplies pour les pousser à la révolte… Il ne leur manque que la perspective d’une retraite, que Mahée va leur apporter sur un plateau. Ou en tous cas essayer.

Elle ne cache rien au couple impérial de son sens des valeurs, ni du fait que ce sens des valeurs l’anime bien plus que l’aveugle servitude. Elle sert l’Empire parce que l’Empire a ses valeurs. S’il devait se perdre en cours de route, elle ne le servirait plus. Mahée n’a jamais voulu qu’on réfléchisse pour elle, ne l’a jamais toléré, et elle tient à ce que ça soit clair pour le couple impérial, pour qu’ils puissent aviser en conséquence, si le risque qu’elle représente est intéressant à prendre, ou pas. Aussi, il n’y a rien d’étonnant à ce que les paroles de l’Empereur concernant la possibilité de se perdre en route lui semble sibyllines, totalement incompréhensibles. Elles font manifestement écho à un incident survenu dans leur passé, commun ou individuel, elle n’en sait rien, mais ignore tout des tenants et aboutissants, de quoi l’Empereur parle, et cette dualité, le fait de comprendre qu’il cherche à la mettre en garde contre des travers qu’elle est incapable de cerner dans l’immédiat en s’appuyant sur son vécu, tout en se demandant de quel vécu il s’agit est parfaitement lisible sur le visage de la dornienne. « Les épreuves comme la tentation de la facilité sont légion, Vos Majestés. Je suis, pour le meilleur comme pour le pire, quelqu’un d’entier. Si je devais manquer à mes devoirs, j’espère bien que j’en paierai le prix… » Elle relève le nez, celui-ci se retroussant légèrement. « Après tout, c’est bien parce que des promesses ont été rompues que nous nous retrouvons ici aujourd’hui… » La parole est l’une des choses qui nous sépare des animaux, j’estime que nous devons montrer qu’elle a de la valeur, car dans le cas contraire, nos villes et nos bourgs ne sont rien de plus que des nids confortables pour des cochons. Sa perception de la vie, être digne en toutes circonstances. Elle ignore ce qu’a fait l’Empereur qui lui fasse honte au point qu’il se sente obligé de lui donner ce genre de conseils… Elle ignore même si ce n’est pas sa propre perception qui soit déformée… C’est généralement le cas pour les personnes à la trop grande force morale… Quoiqu’il en soit, Mahée ne se permet pas de creuser ce sujet, qui en plus d’avoir l’air sensible, ne la regarde pas. Elle n’oubliera pas cependant et, peut-être qu’un jour, elle saura de quoi il retourne… Mais pas ce soir.

A nouveau, elle hoche la tête quand il parle de continuer. Elle continuera. Elle ne peut plus reculer maintenant. Elle fera tout ce qu’elle peut… Sauf peut-être trinquer. Avec lenteur, ses yeux tombent sur son verre, qu’elle considère un long moment, avant de relever ses deux onyx dans la direction du couple royal. « Avec votre permission, j’aimerai garder ce toast pour mon retour… En admettant que je revienne, d’une part, et victorieuse, de l’autre. Vous trouverez sans doute cela idiot, mais je préfère ne pas me porter malheur en trinquant à une réussite que je n’ai pas même encore ébauchée… » Elle prend son verre, et le lève… Un fin sourire amusé venant étirer ses lèvres, ses yeux se mettant à pétiller de malice. « Trinquons plutôt à l’idée que Lord Stackhouse fasse une chute mortelle dans les escaliers ? »


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MessageSujet: Re: Hope and Death [Tour VIII - Terminé]   Hope and Death [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 15 Juil - 22:42

J’en avais fini. Je n’avais pas envie que les choses s’éternisent. Pas que je n’appréciais pas la compagnie de la dornienne ou de ma propre épouse, mais bien parce que je pensais qu’au regard des questionnements intérieurs et de l’appréhension de la jeune dornienne, il risquait d’y avoir des problèmes à force de trop évoquer les mêmes sujets. En cause, sa façon de voir sa mission, et le niveau d’attentes qui n’est pas seulement le mien et celui de Rhaenys, mais aussi et surtout le sien. Je comprenais très bien ce poids qui pesait sur ses épaules. Le fardeau du commandement, et de l’avenir. Le sentiment, ou plutôt la conviction, que tout ce que nous pouvions avoir à faire, à accomplir, allait tenir le destin de nos gens entre nos mains. Leur vie, leur mort. Leurs souffrances éventuelles, aussi. C’était écrasant, suffoquant. Ceux qui n’étaient pas assez forts finissaient par faire des erreurs. Les autres vieillissaient avant l’âge. Le plus souvent un peu des deux d’ailleurs. Je ne veux pas en rajouter par des conseils qui pourraient sembler bien déconnectés de sa réalité culturelle et stratégique, politique surtout, car la jeune femme avait déjà une très bonne idée de la façon dont elle voudrait s’y prendre dans sa quête. J’essaie de capter le regard de Rhaenys pour en savoir plus sur ce qu’elle pense, mais je pense que mon épouse est rompue de fatigue par ses intenses chevauchées dans les airs, depuis quelques semaines. Elles nous ont retiré tout semblant de normalité dans l’existence…


Quoi de plus normal, au milieu de la poussière et du sang ? Cela ôterait toute envie à quiconque. Pas besoin d’intimité quand on est là pour faire la guerre, quand on guide tant et tant de gens face à leur destin qu’on n’a de temps pour souffler que dans le sommeil, troublé par les cohortes de fantômes qui nous hantent de nos échecs comme de nos victoires. Je ne sais pas comment la belle va devoir composer, entre son destin et les réactions des gars d’en face. Je sais comment moi je l’aurais tentée, avec des nordiens… Mais je n’avais aucune idée de la manière de faire avec des représentants aussi fiers des peuples sudiens. Ce serait sa mission, sa responsabilité, et si je pouvais l’aider en lui donnant moyens et gages de confiance, je n’étais pas le mieux placer pour l’aider.


J’encaisse quand elle me contredit sur la dureté du siège subi. Chacun y allait de son traumatisme de guerre. Le mien était très différent à une capitulation dans une ville rongée par la maladie et par la faim, le mien n’avait rien des chaleurs d’une cité prospère du sud. Mon cauchemar récurrent se déroulait dans la neige, dans le vent et dans les cris étouffés de milliers d’hommes et de chevaux qui agonisent dans un bain de sang à l’aveugle, qui me laisse sans armée et sans visage.



| Aucun souverain ne reconnaît jamais publiquement ses erreurs. C’est contreproductif, même si parfois cela ne trompe personne. La Princesse en a fait plusieurs. Et de belles. Reconnaître de telles fautes reviendrait à remettre sa couronne aux pairs du royaume, à des nobles qui pourraient contester son expérience des affaires de la Principauté, et ses qualités pour les mener. |


C’était injuste, mais c’était comme ça. Les grands nobles avaient parfois plus de richesses et d’hommes que certains souverains, et les états étaient largement décentralisés, faisant la part belle aux barons et à leurs ambitions. Les événements les plus importants de ma politique depuis toujours étaient de concentrer un maximum de pouvoir et de puissance dans ma capitale et dans mon sang, ma personne, pour empêcher les grands du royaume, puis de l’Empire, de remettre en question leur position et la mienne. Cela arrivait plus souvent qu’on pouvait le croire en Westeros, et à notre époque plus encore.


Je hoche simplement la tête quand la jeune femme évoque l’opportunisme des hommes qui se savent condamnés sans comprendre la raison de leurs tourments.


En vérité, elle avait totalement raison. Et elle pouvait bien appliquer ce qu’elle venait de dire à une partie des soldats de l’Empire. Je ne pouvais pas le lui avouer, ni l’énoncer à voix haute à Rhaenys. L’Impératrice en avait bien conscience, mais l’heure n’était pas au doute et à tout ce qui pourrait nous ronger de la sorte. Ce ne serait pas commode pour nous d’affronter tout ceci en sus de nos propres démons et de l’ennemi. Il fallait avancer et combattre, dorénavant. Regarder en arrière ne servait à rien. La dornienne a toutefois raison sur la valeur des paroles données et des serments, et des implications qu’ils prenaient en cas de rupture. Je ne pouvais pas lui dire que si elle nous faisait défaut et nous trahissait, Garlan avait pour mission de la faire taire à tout jamais par sécurité pour les informations qu’elle détenait sur nos forces ici, dans l’Orage, sans parler de toutes les personnalités qu’elle avait rencontrées et qui pouvaient aussi intéresser nos adversaires. Non, je ne pouvais pas lui dire que malgré la confiance que je lui accordais, et le crédit dont elle bénéficiait auprès de nous, Empereur et Impératrice, le poids de ma charge et de mes responsabilités m’inclinait à parer à toute éventualité, s’il le fallait dans le sang.



| J’ai confiance dans votre parole, et dans vos capacités, Mahée. |


Sinon je ne remettrais pas pareille mission entre ses mains. La belle change le toast que je souhaite porter pour conclure l’entrevue et je ne peux que respecter cette forme de superstition même sans la partager ; avant le choc et l’épreuve nous avions tous nos petits rituels pour conjurer un sort dans lequel on croyait plus ou moins. Je lève mon verre.


| Je regrette que cet homme soit dans le camp d’en face ; c’est un bon général et des hommes qui ne passent pas des villes qui se rendent à la torche ont tout mon respect. |


Puisque moi je ne manquerais pas de le faire.


Je bois ma coupe d’un trait, m’essuie la bouche et la barbe d’un revers de la main et prend dans l’autre la mimine de la dornienne, pour y déposer un baiser courtois.



| Puisse votre mission vous rapprocher de votre destin, Mahée Allyrion, quel qu’il soit. Le bonsoir, ma dame. |


Je me tourne vers Rhaenys et incline la tête à mon tour devant sa majesté impériale, avant d’aller au dehors pour m’enquérir des estafettes arrivées durant la discussion ; leur ballet ne s’arrêtant jamais tout à fait.


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