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Alexander Dreymon est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6582-selwyn-mallister-rise-above"><span class="Gp_ConflansL">Selwyn Mallister</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_ConflansL">Selwyn Mallister</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Chevalier du Conflans - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6582-selwyn-mallister-rise-above">Personnage Invenité</a>

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u664"><span class="Gp_ConflansL">Selwyn Mallister</span></a> se trouve à <span class="Gp_ConflansL">Vivesaigues</span>

Premier fils du puîné Mallister et d’une Wynch, Selwyn est dès l’aube de sa vie un oxymore ; rejeton des Aigles dont le nid crénelé a été érigé pour endiguer les vagues fer-nées qui s’écrasaient sur le Conflans, avant la conquête Hoare, et de la Faux sanglante, l’une des plus anciennes et puissantes maisons du peuple insulaire. Une union scellée pour apaiser le Roi du Sel et du Roc, dont s’accommode bon gré mal gré le vieil Aigle, afin de courtiser les faveurs de la couronne ; une couronne qui aurait courroucé les antiques sires chenus de Salvemer. Deux héritages contradictoires, donc, au sein du bambin, qui montre bientôt une franche, et étonnante, préférence pour l’ascendance de sa mère. Peut-être faut-il voir là les effets du décès précoce du père, Eddard Mallister, lors de la guerre du Noir contre le Val ; bien que son oncle se montre bon et juste envers Selwyn, le seigneur ne parvient pas à devenir la figure paternelle, tandis que le frère d’Alysanne Wynch, lui, y parvient. C’est ainsi que l’Aiglon passe les premières années de son existence sur les Îles de Fer, plus précisément sur Pyke, au service de son oncle maternel, en tant qu’échanson. Bien que certaines familles insulaires le traitent avec morgue, puisqu’il est à leurs yeux issu des contrées vertes, les Wynch le prennent sous leur aile et lui portent l’attention et l’estime qui lui sont dues.

Durant ces années, Selwyn se rapproche fortement de ses cousines et cousine fer-nés, formant des liens véritablement fraternels avec eux. Il s’imprègne aussi de la culture fer-née au sens large ; il est plus à l’aise sur le pont d’un bateau qu’à califourchon sur une monture, plus adroit avec une hache qu’avec une plume. Il ira même jusqu’à être baptisé et à se convertir au Dieu Noyé, devenant un fervent croyant. Ce sont les années sur lesquelles, à ce jour, il se retourne avec le plus de nostalgie et d’affection.

Toutefois, une fois sa douzième année atteinte, il sera rappelé par son oncle et seigneur sur le continent. Celui-ci n’apprécie guère l’influence que son ascendance maternelle a sur son neveu, courroucé de le voir aussi sauvage et mal dégrossi. Selwyn est ainsi envoyé chez les Charlton en tant qu’écuyer, afin de recevoir une éducation correcte, de le reforger en un chevalier riverain digne de ce nom et oblitérer son héritage insulaire. Si durant les premiers mois il se rebelle avec fougue, refusant les enseignements continentaux, n’ayant que pour lubie de revenir sur les îles et auprès de ses cousins, l’écuyer se rend compte que c’est peine perdue. Ceci lui apprend la finesse : afin d’éviter l’œil scrutateur des mestres et des septons, il fait mine d’être docile, de se plier au dogme. Il revient dans la lumière des Sept – d’apparence et de surface, son âme appartenant toujours au Dieu Noyé. Il découvre qu’étant issu de ces mondes que tout semble opposer, il peut en tirer le meilleur des deux ; il se cultive, aiguise son esprit sur la pierre de plusieurs ouvrages divers, prête une oreille plus encline aux enseignements de ses précepteurs, apprécie plus les avantages que la cavalerie a à offrir, tout en gardant serré contre son cœur la sauvagerie des fer-nés et leur impavidité archaïque. Puisqu’il montre patte blanche, la noblesse riveraine le considère comme l’un des leurs, son caractère jovial et espiègle lui vaut même quelques amitiés. Ce sont donc des années relativement agréables, s’égrenant sans guère de difficultés, qu’il passe toutefois en pensant être un imposteur, en pensant ne pas être à sa place, l’appel obsédant du large le hantant.

Une fois adoubé chevalier, Selwyn considère avoir rempli son devoir envers les Mallister, s’étant improvisé une docilité qu’il ne ressentait pas, ayant fait les courbettes nécessaires et ayant courtisé les faveurs qu’il fallait. C’est donc naturellement qu’il réembarque vers ses îles, ses cousins. Tous jeunes hommes, tous assoiffés de découvertes, de gloire et de conquête, ils s’enrôlent sur le navire du seigneur Wynch et mettent le cap vers l’aventure. Ils effleurent les côtes du Nord. Ils opèrent durant de longs mois et c’est comme si Selwyn est véritablement fer-né ; il paie le prix de fer, pille, capture et massacre, semant derrière lui mort et chaos, accumulant de formidables trésors. Rongé d’ambition, sachant Salvemer inaccessible, il sait que s’il doit se forger un avenir digne de chansons, ce sera par les raids, par le feu et par le fer. Ils se gorgent de sang et de gloire durant une poignée de mois emplies de félicité. Il sera pourtant blessé durant l'un des ces raids et doit rester alité plusieurs semaines. Une fois sa convalescence achevée, il décide de s’engager dans la campagne de l’Orage, désireux de connaître des combats en bonne et due forme, où il peut mettre son expérience à profit pour se tailler le début d’un nom parmi les troupes fer-nées. Les années qui s’en suivent sont rythmées par les conquêtes et les campagnes du Noir, que l’Aigle sert avec loyauté. Durant ces guerres, il se lie plus fortement avec son oncle paternel, ses relations avec ses cousins riverains demeurant neutres.

C’est avec effroi qu’il voit naître le Conflans Libre et l’aube de l’Empire, qui jettent à bas l’influence fer-née. Les Mallister tiennent bon, jusqu’à devoir ployer les genoux devant ces nouveaux souverains, nonobstant une croisade ratée, à laquelle Selwyn ne prend pas part, ne partageant pas ces valeurs. Lorsque Jon Mallister prête véritablement allégeance à Vivesaigues, il se doute que le cœur de son neveu est rongé par l’amertume et l’ambiguïté de son héritage ; il lui fera donc jurer entre quatre yeux de ne jamais prendre armes contre les Tully ou l’Empire. L’âme en peine, l’Aigle prête serment, se contraignant à l’honorer pour le reste de ces jours, bien que cela aille au contraire de sa nature.
Bien que sa dualité le tiraille, le sort réservé à ses deux cousins Mallister lors des pourparlers lui glace les sangs, placé pour la première fois du mauvais côté de la cruauté fer-née, et il condamne cet acte odieux à cor et à cri. Le double meurtre, aussi accablant soit-il, propulse Selwyn en position d’héritier. La perte de ses fils brise le vieil Aigle, qui semble ne plus être que l’ombre de lui-même, une coquille vide à la dérive. Il se confine à ses appartements, lorgnant le large de ses côtes d’un œil éteint, passant par quelques instants de lucidité pour pleurer ses fils et exiger vengeance pour les exactions fer-nées. Selwyn s’évertue à être présent pour son oncle, jadis si vigoureux, prenant plus à cœur le serment, tentant de rassurer le vieil homme que jamais il ne reviendrait sur sa parole. N’ayant jamais même rêvé à la possibilité d’un jour être le seigneur de Salvemer, le Mallister se sent démuni face à ce fardeau impromptu. Toutefois, les feux de l’ambition commencent à bercer son cœur ; ayant été contraint de devoir adopter un parti, il compte en tirer le meilleur, comme étant son habitude. Pour l’heure, sa principale occupation est de repousser les raids fer-nés menaçant la côte ; et c’est chaque fois un pieu dans son âme que de voir le pavillon à la Faux ensanglantée poindre à l’horizon.