BOTTIN

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Sarah Bolger est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6121-cordelia-nerbosc-jamais-nous-noublions#165678"><span class="Gp_ConflansL">Cordelia Nerbosc</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_ConflansL">Cordelia Nerbosc</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Dame d’Honneur de la Reine Eleanor Stark, pupille du Roi Lyham Tully - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6121-cordelia-nerbosc-jamais-nous-noublions#165678">Pv libre</a>

LIEU

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<a href="http://bloody-crown.forumactif.org/u625"><span class="Gp_ConflansL">Cordelia Nerbosc</span></a> se trouve à <span class="Gp_ConflansL">Winterfell - Nord</span>

Le vent, rude et violent, soufflait sur les plaines enneigées, emmenant avec lui une traînée de flocons froids et coupants. Depuis l’horizon blanc, où la terre par sa couleur, se mêlait au néant du ciel, ils s’envolaient aux quatre coins du monde, baisers de mort annonciateurs de qui prétendait encore le contraire que l’Hiver était bel et bien là. Sournoisement, l’un d’entre eux vint se poser à la commissure de sa joue, mordant la peau douce et rossie. Prise par surprise, elle chassa le flocon encore gelé d’un coup de doigt, son ongle y laissant une minuscule griffure. Elle tressaillit et resserra autour de ses frêles épaules la grande fourrure grise. Durant son enfance, elle s’était tant de fois imaginé ce Nord dont on racontait que ses ancêtres avaient été chassés lorsqu’ils régnaient encore en souverains du Bois-Au-Loup. Sur fond d’histoires sombres que lui racontait sa grand-mère, où la magie et le culte des Anciens Dieux avait la part belle, le royaume des Stark l’avait toujours fascinée. Mais à présent qu’elle le connaissait, et qu’elle en subissait l’hostilité, elle en venait presque à regretter les murs sévères de Corneilla et l’ombre inquiétante du grand barral éteint. Et plus que jamais, elle se languissait de la douceur de vivre du Trident et des soirées conviviales dans la grande salle de Vivesaigues !

Poussant un soupir lourd de regrets, Cordelia quitta la fenêtre après en avoir soigneusement verrouillé les gongs et tiré les rideaux, et se résigna enfin à retourner à son secrétaire où parchemin et plume d’oie l’attendaient depuis plus d’une heure. La veille, un corbeau lui avait appris l’assaut fer-né sur le fief familial et le décès de son oncle. Comme à son habitude, son père ne s’était pas embarrassé de mots : griffonnée à la hâte, la missive ne lui était même pas destinée. On informait simplement de l’évènement, ainsi que de l’avènement comme héritier du plus jeune des frères du seigneur. Bien sûr. L’obsession du lignage par descendant mâle restait intacte. Mais si l’indélicatesse paternelle avait redoublé depuis son ascension à la tête de Corneilla - paix à l’âme du défunt lord Landor tombé à Paege ! -, il ne permettait pas la pareille à sa fille. Du reste, ce n’était pas à lui qu’elle écrirait, mais à sa soeur. Elle espérait seulement que par ses lettres, envoyées religieusement chaque semaine et longues de plus de dix pages, Clarissa trouverait l’existence moins difficile. A la différence de son aînée, qui avait passé toute son enfance auprès des Tully, la petite fille était retenue au Nec par l’égoïsme d’une mère n’ayant jamais pardonné le fameux pupillage.

Alors qu’elle trempait sa plume dans l’encrier, trois coups à la porte et la silhouette d’un serviteur lui firent lever la tête. La Reine exigeait sa présence. Aussitôt, elle se leva ; d’un geste méthodique, elle lissa les plis de sa robe et arrangea à sa coiffe. Clarissa devrait attendre ; chaque fois qu’Eleanor l'appelait, elle se faisait un devoir d’accourir aussitôt. Depuis l’âge de 10 ans, elle était devenue l’ombre de cette cousine en laquelle elle avait découvert sa seule et véritable amie. Sans doute la chaleur avec laquelle elle avait été accueillie par sa tante Alysanne et toute cette famille qui respirait la joie de vivre et le bonheur d’être ensemble, soudés, enveloppait Eleanor d’un parfum d’appartenance qui perdurait encore aujourd’hui, et plus encore après les péripéties traversées. Plus que jamais, Cordelia était à ses côtés : depuis l’annonce du ralliement des Tully à l’Empire Braenaryon, en passant par le mariage avec Jon Stark et l’annonce de sa grossesse, Eleanor ne s’était pas un instant séparé d’elle. Et réciproquement.

Tandis qu’elle traversait à la hâte les longs couloirs de Winterfell, Cordelia ne pouvait s’empêcher de frissonner. Malgré les hauts et solides murs de la forteresse, le froid était omniprésent. Était-ce bien prudent que sa cousine quitte sa chambre, la mieux chauffée et la plus agréable, pour un devoir dont son époux pouvait parfaitement s’acquitter seul ? Elle retint un grognement agacé. Depuis qu’elle l’avait rencontré, dans le tohu-bohu qu’avait été l’avènement de cet Empire qui les avaient arrachées, elle et Eleanor, à la quiétude de Vivesaigues, Cordelia restait réfractaire au Jeune Loup. Ses manières froides, son ton royal, même son visage et ses yeux noirs lui étaient insupportables. Impuissante, elle avait du assister à leur mariage en affichant un sourire de circonstances. Depuis, c’était à peine si elle lui adressait la parole. Une demi révérence tout au plus, si ce n’étaient des regards noirs de reproches silencieux. Là, quelque part au plus profonde de son être, criaient leur injustice les revanches d’un sang que les Loups avaient versés... Ou bien était-ce une simple et enfantine jalousie ?

Lorsqu’elle pénétra dans la grande salle d’audience, le couple royal siégeait déjà aux doléances. Comme à son habitude, Cordelia se faufila, telle une ombre, silencieusement jusqu’à atteindre le double trône et se plaça derrière sa souveraine. Très droite, les mains jointes sous ses seins, elle pouvait observer le ballet des courtisans et paysans plaider leur cause. Bien sûr, le sujet principal restait l’avènement de l’Hiver et la crainte pour les réserves de vivres et de chauffe-bois. Sans compter la vermine qui par instinct, avait dévoré ce qu’il restait... Et brusquement, le hurlement qui déchira la pièce. Accrochée à son trône, Eleanor criait de douleur tandis que ses pieds baignaient dans le sang que déversait son bas ventre. Cordelia, le visage défiguré par l’horreur, s’élançait déjà vers elle mais fut devancée. Le Loup enfermait sa Reine dans ses bras, hurlait ses ordres et l’emportait vers l’étage. Sonnée, Cordelia fixa longuement la porte restée ouverte. Elle ravala un cri de rage. Si Eleanor la voulait auprès d’elle, aucun mestre et aucun Roi ne l’en empêcherait. Et ce jusqu’à ce que la Mort ne les sépare.