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 La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]

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MessageSujet: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyDim 2 Déc 2018 - 17:59



Fort-Darrion, An 1, mois 5, semaine 4




Je ris aux paroles d’Orys, tout en continuant à le dessiner. J’avais dû lui demander… Ou plutôt le supplier  de très nombreuses fois  pour qu’il accepte que je le croque. Il avait refusé, puis ronchonné, et finalement il avait fini par me dire oui. Après tout, ce n’était pas comme si j’avais besoin qu’il reste immobile pour poser sur le papier son essence et son âme, simplement qu’il soit là. Le fait de pouvoir jouer et se familiariser un peu avec Ebryon avait fait pencher la balance, j’en avais conscience et il ne s’en était pas caché d’ailleurs. Tout en me parlant, il testait les réflexes de mon dragonneau en lui envoyant des objets à attraper. Il avait dû commencer par de la nourriture pour que notre petit frère se prête au jeu et laisse de côté sa méfiance. Désormais, il volait partout dans la pièce, surexcité par ce « défi ». Et, si je ne lui avais pas dit, cela servait aussi à mon Valonqar, le forçant à utiliser ses bras blessés mais aussi le second. C’était bénéfique pour nous trois finalement.

Je me stoppais soudainement et laissais tomber aussitôt mon calepin de dessin et mon fusain. Ils s’écrasèrent au sol faisant tourner les deux paires d’yeux vers moi avant qu’ils n’accourent l’un et l’autre, l’un pensant qu’il s’agissait d’un jeu, et l’autre comprenant qu’il y avait un problème. Orys m’obligea à me redresser légèrement alors que, sans même m’en apercevoir, je m’étais penchée en avant, enserrant mon ventre si douloureux. Cela avait commencé le matin dans mon bain, mais de manière tenue, comme des précédents jours. Je ne m’en étais donc pas inquiétée plus que cela, pensant que cela s’atténuerait comme à son habitude.

Tout en me gardant dans son giron, il cria après l’un des gardes postés derrière les portes de la grande salle. Aussitôt plusieurs d’entre eux entrèrent, la main posée sur leur fourreau. Ebryon grogna en guise de réponse, battant des ailes juste au-dessus de ma tête, prêt à mordre et à enflammer tout ce qui s’approcherait de trop près. Une autre douleur vive me traversa. Je me recroquevillais un peu plus sans le moindre bruit autre que ma respiration haletante. Allez chercher Lady Forel. Immédiatement ! Et si vous ne la trouvez pas, faites venir un mestre ! Il eut quelques infimes secondes de silence avant que des bruits d’armure se mettant en mouvement se fassent entendre. Ses ordres donnés, il me chuchota des paroles rassurantes, tout en caressant doucement mes cheveux.

...


Lorsque le premier mestre arriva, je ne sais pas vraiment combien de temps il s’était écoulé. Je me concentrais sur ma respiration comme me le disait Orys. Je laissais sa voix me guider, et les ailes d’Ebryon ébouriffer mes cheveux. Je ne prenais conscience de la présence du vieil homme que lorsque mon Valonqar s’écarta légèrement de moi, prenant dans ses bras le dragonneau. Le mestre grommela un moment dans sa barbe tout en touchant mon ventre, puis en comptant le temps qui s’écoulait entre deux poussés de douleur. Il finit par me demander de me relever, ce que je fis avec l’aide de mon frère et de Kora qui s’était glissée je ne sais pas vraiment quand dans la pièce. Ce ne fut pas aussi douloureux que je n’y étais attendue. Je sortais de la salle commune où j’avais élu domicile devant l’âtre de la cheminée, et la voie ouverte par mon escorte impériale qui chassait toutes les personnes qui pouvaient s’approcher dans les couloirs autour. L’intention était de regagner mes quartiers, mais les escaliers se relevèrent impossible à monter. On me fit aller dans l’une des chambres, dans laquelle s’activèrent de nombreux domestiques, sur ordre de Kora qui supervisait le tout d’une main de maître et avec ce calme qui la caractérisait tant. Rapidement les draps furent changés, et des bassines d’eau chaudes amenées. Je fus installée sur le lit, et Orys fut contraint de sortir – emportant avec lui Ebryon -  ainsi que tout le monde, Kora et le Mestre excepté.

...


Je lâchais un léger cri que j’étouffais, tout en serrant la main de Kora qui s’efforçait de me rassurer. Le mestre, lui, faisait les cents pas dans la pièce en grommelant après que je l’eus menacer de le faire rotir par mon dragonneau s’il insistait de nouveau sur le fait qu’il serait plus sage de commencer tout de suite, et que la présence de Yesaminda n’était pas nécessaire. Son assistant – à qui j’avais déjà eu affaire… Un jeune homme malin -  nous avait rejoint entre temps, et attendait patiemment, feuilletant mon carnet de croquis après que je lui eus donné mon accord, carnet qu’avait pensé à ramasser et à prendre Kora. Parfois, il me montrait un dessin en me souriant et en m’indiquant qu’il l’appréciait particulièrement, toujours après qu’une contraction plus forte me faisant souffrir. Je ne savais pas combien de temps on patienta. Dix minutes, une heure, allez savoir. Quand Yesaminda arriva, mon soulagement dû se lire immédiatement sur mon visage. Le vieux mestre commença à élever la voix, mais son assistant le stoppa. De toute manière mon amie l’ignora royalement pour venir jusqu’à moi. Elle nous interrogea, Kora et moi avant de très rapidement aller se laver les mains.

...


Des larmes inondaient mon visage. J’étais si fatiguée et j’avais si mal. Oui si mal. Je n’allais pas y arriver. Non je n’y arriverais pas. Je n’en pouvais plus. Le soleil avait eu le temps de décliner puis de se coucher. Sa lumière avait laissé place à celle des bougies allumées par Kora, des bougies dont la cire s’accumulait de plus en plus sur les meubles. Echangeant sa place avec le seul mestre restant – j’avais ordonné au plus âgé de sortir sinon je le ferais rôtir après une énième remarque à Yesaminda et une contraction on ne plus douloureuse - , Yesaminda s’approcha de moi alors que je sanglotais de douleur, de rage, de fatigue. En Valyrien, je lui dis de manière hachuré que je n’en étais pas capable, que je n’y arriverais pas, que j’avais tellement mal, que j’étais trop fatiguée, mais surtout incapable de donner la vie à mes enfants. Dans la même langue, rassurante, elle me serra doucement la main en m’assurant qu’elle comprenait ma douleur, ma position, combien c’était difficile… Mais comme tout ce que j’avais fait jusqu’à présent, elle savait que j’y arriverais. Parce que j’étais forte, bien plus que je ne le pensais. Et qu’elle était là, tout comme Kora, ainsi que Baâl, Orys et Torrhen qui attendaient dans le couloir surement morts d’angoisse. Elle plaisanta à la leur sujet et le jeune mestre en fit de même ce qui me fit rire. Son regard était plein de conviction, plein d’assurance. J’avais foi en elle. J’avais confiance en elle. J’inclinais de la tête quand elle me demanda si je me sentais prête, puis repris position auprès du jeune homme.

...


Il ressemble à sa Majesté Impérial. C’est un très bel enfant. Yesaminda ne m’avait pas quitté, pas même pour s’occuper d’Aeden. Elle avait demandé à Kylian – le jeune mestre – s’il connaissait les premiers soins à apporter à un nouveau-né et quand il avait répondu par l’affirmative elle lui avait confié. Il avait plus d’une fois prouvé qu’il était compétent en l’assistant et en l’aidant avant même qu’elle lui demande. Mon fils dans les bras, il s’approcha pour me le montrer, alors que ce si petit être criait, pour me le confiait. Je le berçais doucement tout en pleurant cette fois ci de joie. Ses cheveux étaient aussi noirs que ceux de Torrhen. Mais il avait mes yeux, de magnifiques yeux lavande. Je déposais un léger baiser sur son front avant de le laisser m’échapper à grand regret. Ce n’était pas fini, pas encore et Yesaminda n’avait pas le choix que de me le rappeler. Mon fils fut confié à Kora qui sortit de la pièce pour aller le présenter à son père, et à tous ceux qui ne manquait pas de se trouver avec lui.

...


Elle est si petite Yesa… Dis-je à mon amie tout en serrant contre moi ma fille. Si petite, si frêle aussi. Mon cœur se serra et cette culpabilité qui ne m’avait pas quitté depuis mon premier empoisonnement se fit plus vive. Je n’avais pas su la protéger comme je l’aurais dû. Je n’y étais pas arrivée. Et alors que j’avais pleuré de joie pour Aeden, je pleurais de tristesse pour cette si petite fille. J’ouvrais la bouche de nouveau pour lui dire que tout cela était de ma faute mais l’apprenti mestre et ma servante parlèrent d’une seule voix avant que je ne le fasse. Elle est petite mais elle est en bonne santé et vive Majesté, rassurez-vous… Nous veillerons sur elle nuit et jour, et elle ira bien Rhaenys. Je les regardais l’un après l’autre puis saisi le mouchoir que me tendait Kora pour sécher mes larmes. Ils avaient raison. J’avais eu si mal, je m’étais sentie si fatiguée, à bout de force mais tout cela, tout cela ne comptait plus. J’avais entre les bras quelque chose de plus précieux. Je caressais doucement ses cheveux argentés, mes yeux plongés dans les siens déjà bien foncés, avant de demander à Kora d’aller la présenter à Torrhen et à son frère. Comment s’appelle t’elle ?. Je serrais encore quelques instants ma fille dans mes bras, puis doucement, je la tendais à celle qui m’avait surement tenue dans ses bras juste après ma naissance Athynea… Targaryen Braenaryon lui soufflais-je… Athynea comme cette princesse d’un vieux livre de conte que me lisait ma mère… Athynea née de la rencontre d’une perle de lune et d’un dragon céleste. Athynea, fille bénie des dieux, et Protégée du Soleil. Athynea... En la regardant, cela m’était tout de suite venu. Oui, il ne pouvait pas en être autrement.

...


Elle pleurait. Et cela me fendait le cœur. Je n’arrivais pas à le supporter. J’avais à peine dormi une dizaine de minute et j’étais épuisée mais… Athynea pleurait et Yesaminda avait beau la bercer dans ses bras, elle ne se calmait pas. Elle me lança un regard désolé, avant de m’expliquer que ma fille avait faim. Je n’avais pas prévu d’allaiter. Nous en avions longuement parlé avec mon amie et j’avais décidé que je n’étais pas indispensable pour ce rôle-là. Nous avions trouvé la mère nourricière parfaite pour les nourrir… Mais j’avais accouché plus tôt que prévu, et je savais qu’elle s’en était allée quelques jours en dehors de Fort-Darrion puisque je lui avais donné mon autorisation. Yesaminda avait trouvé une autre femme, mais elle n’avait eu plus assez de lait pour nourrir et Aeden, et sa sœur. Sans hésiter, je lui indiquais de m’apporter ma fille et de m’aider à me redresser. Elle était si petite, oui si petite, même si tout le château devait être au courant qu’elle était née vu les cris qu’elle poussait. Doucement, je la portais jusqu’à mon sein, sur lequel elle s’accrocha comme Ebryon sur un morceau de viande. Je grimaçais jusqu’à ce que Yesaminda l’installe mieux pour qu’elle me fasse moins mal. Ses yeux me fixant, son petit poing serrant l’un de mes uniques doigts, je caressais doucement ses cheveux, tout en fredonnant.

...


Je m’étais endormie. Le soleil brillait haut, et je me trouvais non plus dans la pièce où j’avais mise au monde mes enfants, mais dans ma chambre. Kora laissa de côté sa broderie en me voyant m’éveiller. Efficace comme à son habitude, elle m’aida à me lever, me laver, et m’habiller. Rien d’extravagant, une simple robe au couleur de l’Empire. Elle voulut nouer mes cheveux en plusieurs tresses, mais face à mon impatience de retrouver mes enfants - même si je les savais entre de très bonnes mains -  malgré mon état de fatigue, elle se contenta d’en faire deux, qu’elle attacha à l’arrière de ma tête avant de poser sur mon front un ornement impérial, impératif selon elle pour rehausser ma tenue et ma coiffure trop simples. Je lui accordais avant de me chausser, et de la laissait nouer la cape autour sur mes épaules. Il fallait que je les voie.

Kora resta avec moi, m’incitant plusieurs fois à ralentir lorsqu’elle trouvait que mes pas étaient trop rapides – même s’ils ne l’étaient pas assez à mon goût - . Je gagnais la grande salle dans laquelle des rires filtraient à travers la porte. Les gardes me saluèrent, avant de m’ouvrir les portes. Quelques rires, avant que le silence ne se fasse. Sans faire attention à toutes ses personnes qu’avaient réunies Torrhen, je me dirigeais vers lui et mon Valonqar qui se tenait juste à côté de mon époux. Endormis dans leur bras, Aeden et Athynea étaient indifférents au bruit qui régnait juste avant autour d’eux.



HJ : Postes qui veut et participe qui veut tant que sa présence se justifie, présence sur invitation de Torrhen du coup.

Info temporalité : Le rp se passe le lendemain après-midi de la naissance d'Aeden et Athynea, qui sont nés au milieu de la nuit. What a Face












So welcome to the fire

  
I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
(c)codage - Kanala - texte (c)welcome to the fire - willyecho

Rhaenys Braenaryon
Rhaenys Braenaryon
Dracarys & Morghon.
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Maison : Représentée par un dragon à trois têtes et un loup, aux couleurs rouge, noir et blanc... La maison impériale Braenaryon, dont la devise est "feu, sang et hiver"
Caractère : Soif de sang ● Violente ● Ambitieuse ● Combattante ● Sans compromis ● Intègre ● Libertine ● Déterminée ● Non conventionnelle ● Charismatique ● Vengeresse ● Passionnée ● Impétueuse ● Revancharde ● Fidèle ● Aimante
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Dracarys & Morghon.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyLun 3 Déc 2018 - 21:22

Le palpitant pulse dans ma poitrine. Rythme lent. Mais il cogne fort, comme sous l’effet d’un puissant effort musculaire et non de souffle. Ses battements tapent contre mes tempes comme autant de tambours, me transportant dans cette sensation tant de fois vécue qu’elle me rappelle instantanément les champs de bataille. Comme ces genoux, qui sans trembler ne me semblent pas plus stables et solides sur mes propres appuis. La marche de l’infanterie, à La-Mort-Aux-Loups. J’ai si froid d’un coup. Je déglutis péniblement, pris de l’angoisse froide qui me serre toujours le cœur quand l’enjeu est grand, même après toutes ces années de règne, de guerres et d’horreurs.


| Sire ? Tout va bien ? |


Le page me relance mais n’ose me toucher, se contentant d’un pas en avant, d’un changement de temps. Je rive sur lui le regard évasif d’un homme qui est déjà ailleurs.


| Mène-moi à l’Impératrice, garçon. |


Elle accouche. C’est l’heure. Une nouvelle épreuve. Je n’en ai rien dit, je n’en ai rien montré. Mais j’avais largement craint les conséquences de l’empoisonnement qui avait failli fonctionner sur mon épouse. Imaginer Rhaenys mettre au monde nos enfants me serra à nouveau le cœur, comme jadis avec Sigyn. J’avais peur comme jamais ; car contrairement aux divisions du Nord qui obéissaient, combattaient et mourraient au doigt et à l’œil, les lois d’un accouchement n’avaient rien à voir avec celles de la guerre. Même s’il y avait du sang à la clé, dans les deux cas. Je me précipitais aussi vite que ma jambe gauche me le permettait et serrais les dents en sentant sa rigueur et sa rigidité à chaque pas. J’arrive près de nos appartements. On m’en interdit l’entrée. Je manque d’enfoncer toute opposition à coups de coudes, de poings, d’ordres secs et de regards noirs, mais Baratheon sort de la pièce et vient jusqu’à moi, me prenant par les épaules. Il m’annonce que le travail est déjà en cours. Que l’on doit maintenant attendre. Il ne sait rien de plus.


Je gronde dans ma barbe une injure inarticulée, me renfrogne, et me mets à faire les cent pas en peinant toujours sur mon appui gauche. Je lâche qu’on réveille le Maréchal Omble. Et que l’on fasse prévenir leurs Grâces qui sont présentes au château. La rumeur se répandrait de toute façon comme une traînée de poudre, alors autant faire preuve du respect le plus strict, et de prendre le risque de réveiller les gens plutôt qu’ils apprennent les événements par une tierce personne. Mestre, assistant, dame de chambre. Tous se succèdent au chevet de ma femme ; linges propres, bassines d’eau, bassines sales et tâchées de sang qu’ils remmènent. Aucun n’échappe aux questions qui les presse, mais à part que le travail de l’Impératrice suit son cours… Je ne sais rien. Je ne sais rien en dehors des cris que j’entends, qui me glacent les sangs. Je me rappelle pour Jon, pour Jeyne, pour Walton. J’étais si jeune, à l’époque. Plus sûr de moi. Convaincu que rien ne pourrait jamais leur faire de mal, ni m’atteindre par eux. Jeune loup idiot, qui avait vu le monde imprimer sa marque dans les registres familiaux en lettres de sang. Je me mets inconsciemment à grincer des dents, sous ma barbe et mes vilaines balafres, repoussant sans ménagement tous les serviteurs qui me proposent collation ou rafraîchissement, ou même simplement de me ramener un siège.



| Devrais-je me reposer quand Dame mon épouse sue sang et eau pour mettre au monde l’avenir de l’Empire ? Remportez ces sièges dans la grande salle. Et fermez les portes du castel, en bas. Faites monter la Garde Demalion, mettez la seconde lance sur le pied de guerre. |


On n’est jamais trop prudents. Par deux fois, l’ennemi sans honneur avait essayé de tuer Rhaenys par le poison. Par deux fois il avait fallu le concours et la vigilance de ses protecteurs pour qu’elle s’en tire. Je rumine un temps. Qui me semble plus long que l’attente dans le sang et dans la neige, à Buron. Je trépigne, et me fige quand l’huis se rouvre. A chaque fois. Puis, Kora sort. Elle tient un amoncellement de couvertures et de tissus, avec une petite forme rosie en son milieu. Je me précipite. Prends délicatement le petit. Il est si petit, dans mes grandes paluches mieux vouées au combat d’épée qu’à la protection de ce qui est beau et fragile. J’essaie de ne pas lui faire mal ; je me suis toujours senti gauche et malhabile. J’embrasse le gamin sur le front, ma barbe râpeuse le faisant hoqueter et pleurer, mais je le tiens plus près encore et le berce doucement. Je le regarde en détail, le cœur battant aussi vide qu’une troupe de cavalerie en pleine charge.


| Salut, petit loup. |


Beau à se damner, ce marmot aux cheveux aussi noirs que le pelage que son père avait jadis, avant de grisonner prématurément. Et lorsqu’il m’entendit parler, il me regarda. Mon cœur se serra. Il avait les yeux de sa dragonne de mer, le rejeton. De beaux yeux violets comme les dieux ne m’en avaient jamais montré avant Rhaenys. J’eu alors la certitude, le petit dans mes bras, que tout irait bien, maintenant. Je continuais de le bercer doucement, l’embrassant à nouveau sur le front. Sire, vous avez un fils. Un fils ! Le murmure des serviteurs et des soldats se répandit en exclamations réjouies.


De nouveaux pleurs. Je confie le premier à Orys, m’arrachant trois mètres d’entrailles mais impatient à en crever de voir l’autre. Je sus aussitôt que je l’avais dans les bras, avant même de repousser les bords du couffin de tissu, que quelque chose n’allait pas. La petite fille, puisque s’en était une… Elle était belle, mais si petite, si chétive. Elle semblait avoir à peine la force de lever ses petits poings. Des poumons, elle en avait. Et le destin avait voulu qu’elle ait des marques de naissance. Trois petites à la base du cou, sur le haut du poitrail. Et une crinière blonde presque blanche comme sa mère. Et de petits yeux noirs. L’instinct nordien me serra le cœur, me hurlant sorcière par ces attributs physiques inconnus du Nord et des Anciens Dieux. Mais j’étais son père. Chétive mais pleine de vie, Athynéa n’en était pas moins belle que son frère. Mais si petite, si fragile d’aspect, que j’avais trop peur de la blesser. Etrange mais belle. Incongrue, mais d’une pureté et d’une innocence qui me bouleversait. Je la berçais plus précautionneusement encore, et me tournais vers la fenêtre du bout de couloir, monde dans mon dos, pour ne pleurer que pour Athynéa et moi. Je pleurais rarement, en dehors des larmes impossibles à contenir quand la température gelait un homme sur place. C’étaient des larmes silencieuses de soulagement. Rhaenys était en vie. Aeden était beau, et fort. Athynéa semblait si fragile, mais si vivace, elle continuait de hurler un temps… Jusqu’à ce qu’elle ne me fixe d’un regard baigné de larmes et je lui souris. L’embrassait à son tour sur le front. Elle battit des mains et tira sur la barbe mais qu’importe. J’étais le père de cinq enfants, aujourd’hui. Tous étaient en vie. Tous allaient aussi bien que je pouvais l’espérer compte tenu des circonstances.


Je demandais à voir Rhaenys, mais on me dit qu’elle s’était endormie. Je ruminais. Je prenais le temps de reprendre un peu mieux le contrôle de moi-même. Laissais les nourrices nettoyer un peu plus les jeunes louveteaux. Et soufflais comme si j’étais débarrassé d’un poids indicible sur les épaules, acceptant la corne de brune que l’on me tendait. L’avalais cul sec, comme si je n’avais rien bu depuis des jours. Je ris avec mes hommes, présents en masse, réunis autour des gamins que l’on langeait. On me tendit les enfants, propres et endormis. Insensibles au brouhaha, comme s’ils étaient eux-mêmes épuisés. Je pris Athynéa, si frêle que je ne pouvais me résoudre à la laisser à qui que ce soit. Je fis signe à Orys de prendre Aeden. Ensemble, avec la Garde sur les talons, nous franchissions le pas de la Grande Salle, précédés des Demalion dont le capitaine clama la venue de l’Empereur et de ses enfants.


Ses enfants. Les miens. Les nôtres. Je souriais comme un jouvenceau au milieu de la foule, présentant mes enfants aux bénédictions d’une foule disparate venue de tous les horizons. Encadrés de près par la Garde, qui avait ses directives… Main sur le pommeau. Et silence se fait. Je me retourne avec Orys, sachant trè-s bien quelle apparition pouvait provoquer cela. Quelques heures avaient filé. Et la voilà déjà. Belle et digne, mais l’air si faible qu’on se demandait comment elle tenait debout. Et comment elle faisait pour marcher. Elle avança dans ma direction. Indifférent à mon environnement, serré de près par les soldats, j’avançais vers Rhaenys. Souriant, visage défiguré crispé par le bonheur, la crainte de serrer trop fort Athynéa, et la conviction que tout le monde nous regardait. Je ne pouvais pas tancer ma femme pour son inconscience ; elle aurait dû se reposer.



| Ma Dame… |


Gêné, je tends la petite vers Kora qui la prend dans ses bras. Et tends la main à Rhaenys. L’attire contre moi. L’embrasse sur le front. Effleure ses lèvres. Souris, front contre le sien. Et serrant toujours sa main, j’appelle à moi Orys et Kora d’un geste de la main.


| Messires et nobles dames, l’Impératrice et moi-même vous présentons Aeden et Athynéa, prince et princesse de l’Empire, nos enfants. Longue vie à l’Empire ! | clamais-je, poing levé en l’air, ne tirant pas l’épée. Pas cette fois.


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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyMar 4 Déc 2018 - 15:59

Il y avait des rumeurs au départ. Qui avaient commencé à se propager dans tout le château alors que la nuit n’était pas encore tombée. L’Impératrice allait bientôt mettre au monde ses petits. Mais, comme ce n’était pas la première fois que je l’entendais, je n’y ai guère prêté attention sur le coup. Avant que la rumeur ne continue d’enfler un peu plus, à mesure que les minutes passaient, que les gardes, les servantes et tout le monde ne commence à réellement s’agiter.

Cette fois, c’était vrai. Et les minutes s’étaient succédées les unes aux autres, alors que certains commençaient déjà à fêter la nouvelle sans vraiment s’assurer que tout irait bien, que la mère comme les enfants seraient tous là pour voir le jour se lever. Le château entier était devenu bien trop bruyant pour songer à passer une vraie nuit de sommeil. Alors je l’ai passée à deviser avec Alysanne, à me rappeler des naissances de nos propres enfants, à cette angoisse sourde à l’idée de la perdre elle, qui a toujours compté plus que tout. Presque autant que mon attachement à ces terres qui m’ont vu naître et pour qui je serais prêt à tout. Je me suis demandé comment allait Torrhen, s’il arrivait à canaliser l’impatience, l’inquiétude même, que ce genre de situation ne pouvait manquer de créer, tout en étant persuadé que Rhaenys était entre les meilleures mains du monde possible et qu’aucun drame ne pourrait obscurcir l’évènement à venir.

Et puis, on vient enfin nous annoncer la nouvelle. Une jeune servante, aux joues rosies par l’émotion qui débarque au milieu de la nuit dans nos appartements pour nous dire que l’Empereur et ses deux enfants étaient dans la Grande Salle. Difficile de résister à l’envie de s’y rendre, pour s’assurer qu’ils allaient bien, même si mon attention est retenue un instant par Alysanne qui s’inquiète de l’état de la mère. Quelques mots rassurants et nous voilà partis en direction de la salle. Impossible de la rater tant l’agitation était grande, tout comme il était impossible de ne pas trouver l’Empereur parmi la foule.

Un verre à la main, je ne manque pas d’aller, comme tout le monde taper sur l’épaule de Torrhen, qui semble avoir un peu de mal à réaliser ce qui se passe. Mais ce n’est peut-être qu’une impression. En tout cas, il a l’air heureux. Le jour se lève alors que les vivats se font plus bruyants, que la foule continue de s’amasser.

Jusqu’à ce que le silence se fasse brusquement. Je lève les yeux pour voir la jeune Impératrice debout, entourée de ses gardes mais pâle à faire peur. C’est probablement idiot de venir jusque-là et, pourtant, je ne peux m’empêcher de sentir une pointe d’admiration à la voir se tenir de la sorte. Je ne peux que me joindre aux éclats de voix qui reprennent, en écho avec l’Empereur. « Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea ! » Et les clameurs durent longtemps, les gens se mettant à taper du pied, à frapper leur gobelet en rythme pour accueillir la venue des enfants impériaux. Aucune arme ne sort de son fourreau alors que tous respectent comme il se doit ce moment.

Et, alors que les minutes passent, que les toasts se succèdent aux compliments, je m’approche du couple impérial pour souffler, non sans m’être incliné devant les enfants. « C’est un honneur d’être là pour les rencontrer. Pas parce qu’ils ont prince et princesse. Mais parce que ce sont vos enfants, l’avenir pour lequel nous nous battons. » Cet avenir si ténu, si fragile, qu’ils ont dans leurs bras et qui me conforte dans l’idée que mêmes les causes qui pourraient sembler perdues peuvent donner naissance à de vrais miracles.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyMar 4 Déc 2018 - 18:39



La nuit où l'on s'est rencontré
Les proches de l'Empire

Cela faisait plus d’une semaine, presque deux que j’avais envoyé des nouvelles à Nelya en lui faisant part de mon désir de l’avoir auprès de moi mais pour également l’informer du décès du patriarche Omble. Depuis j’étais toujours sans nouvelle ! Je ne savais pas si la missive était bien arrivée, ni même si mon épouse arriverait prochainement. Mais je ne pensais pas vraiment à tout cela en ce moment car je reprenais mon souffle allongé sur le dos auprès d’une jeune catin… C’est qu’elle m’aurait presque tué cette belle plante et visiblement elle en redemandait. Surprenant je vous l’accorde ! Surtout quand on connaissait ma façon de faire… Visiblement certaines appréciaient ça. Bref ! N’ayant plus vingt ans je faisais diversion en lui demandant un godet d’alcool que je vidais d’une traite avant de demander à ce qu’il soit rempli à nouveau. Tout en me servant une deuxième fois la belle me posa une question qui me surprit et qui me rappela que je devrais peut-être me mettre à écouter les rumeurs qui m’entouraient. L’Impératrice avait-elle accouché ? J’appris que c’était la rumeur qui circulait depuis la fin de soirée.
Et merde ! Si cela était vrai et que Torrhen me faisait demandé ce n’était pas ici que les gardes viendraient me chercher. Ni une, ni deux je me rhabillais sans prendre le temps d’expliquer quoique ce soit à la putain. L’argent lui suffirait amplement. Je quittais le bordel et je filais ensuite en direction de mes quartiers mais je n’eus pas le loisir d’y arriver puisque des gardes vinrent à ma rencontre. La rumeur n’était donc pas aussi fausse que les précédentes puisque Torrhen me demandait. J’informais les gardes que je rejoignais l’Empereur au plus vite… Je me serais précipité dans la seconde si je ne sortais pas d’un tel lieu. Je prenais le temps de me rafraîchir car j’allais rencontrer l’avenir de l’Empire ce qui n’était pas rien.
Une fois prêt je ne trainais pas et croisais de nombreux gardes… Je me rendais compte qu’à chaque pas que je faisais j’étais un peu plus stressé. Torrhen était comme un frère pour moi alors Rhaenys était aussi de ma famille… et en ce moment même elle devait souffrir. Inconsciemment, et surtout à cause du mauvais souvenir de ce qu’était un accouchement, je priais pour que tout se passe bien… pour la mère, pour les petits ! Mes prières silencieuses cessèrent lorsque j’arrivais auprès de mon vieil ami qui grognait. J’esquissais un sourire discret en m’approchant de lui…



- Ne te repose pas si tu ne le souhaite pas mon ami mais garde des forces… Tu vas en avoir besoin ! déclarais-je de manière à ce que lui seul entende tandis que je lui donnais une tape sur l’épaule. Tout va bien se passer. L’Impératrice est forte !


Ces paroles n’avaient pas été prononcées dans l’unique but de rassurer celui qui allait devenir père. Non ! J’avais besoin de les entendre, même de ma propre bouche.
Puis le temps sembla ralentir, pour presque s’arrêter. Je ne savais pas ce qu’il se passait de l’autre côté de cette porte et de ces murs mais je n’étais pas rassuré. Ces cris étaient-ils normaux ? Oui, apparemment. Puis arriva enfin le moment tant attendu et Torrhen se précipita auprès de Kora et son enfant. Impatient, je l’étais aussi… mais je me tenais à l’écart. Je n’allais voir l’enfant que lorsque qu’il fut confié à Orys alors que de nouveaux cris résonnaient de l’autre côté. Je me penchais pour observer ce petit loup. Avec ses cheveux noir et ses yeux lavande il était un mix parfait du Loup et de la Dragonne. A cette vision ma gorge se serra même si je n’en laissais rien paraître. J’avais juré d’être présent quand les petits viendraient au monde. J’avais tenu ma promesse mais elle me rappelait douloureusement ce qui manquait à ma vie.
Je n’eus ensuite pas le temps de voir la petite de près que les nourrices l’avaient déjà récupérée elle et son frère. J’en profitais pour boire avec mon ami, mon frère et ne me rapprochais que brièvement des petits pendant qu’on les langeait. La fille était si chétive que je trouvais le moindre des gestes de la nourrice trop brusque pour cette petite dragonne aux yeux de loup. Mais pour une fois je n’ouvrais pas ma grande gueule car qu’est-ce que j’y connaissais moi dans les soins de ces tout petits êtres ?! Rien, absolument rien.


A présent dans la Grande Salle j’observais chaque personne et me rendais compte d’une présence que je n’avais pas encore remarquée. Lady Raybrandt était là ! Je lui adressais un signe de tête auquel elle répondit avant de se fondre au milieu des gens. Et c’est à ce moment là que le silence se fit, annonçant l’arrivée de l’Impératrice ! Visiblement son ancienne écuyère avait tout de suite remarqué la présence de la Dragonne puisqu’elle se trouvait déjà non loin de cette dernière. Discrète, rapide, j’allais finir par croire que la brune avait réellement les qualités qu’on lui attribuait !
Mais je ne m’attardais pas plus longtemps sur ce sujet et reportais mon attention sur le couple Impérial. Puis je souriais aux paroles de Torrhen et tout comme lui je levais mon poing…


- Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea !


Laissant ensuite de nombreuses personnes féliciter les parents j’observais les bébés de loin. Ils étaient si petits et représentaient déjà tellement. Après de longues minutes je m’approchais enfin de Rhaenys et Torrhen. Je m’inclinais respectueusement devant celle qui venait de mener l’un des plus beau combat.



- Je ne pensais pas qu’un rustre tel que moi pourrait être charmé et ému à nouveau. Pourtant c’est le cas ! Aeden et Athynea sont des merveilles. Je suis honorer de les rencontrer.


©️ Justayne.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyMar 4 Déc 2018 - 19:37

La nuit où l'on s'est rencontré« Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux. »
Orane
Whent
La nuit avait été quelque peu agitée, les esprits échauffés et la tranquilité des lieux troublée. Ou du moins c'est ce qu'Orane en avait conclu en entendant frénétiquement claquer les souliers dans les couloirs. Elle n'était pas encore bien au fait des événements, étant rentrée l'après-midi même d'une absence de près de trois semaines dont elle ramenait fièrement son plus fier trésor – Morgane. La jeune fille avait ruminé la mort de son père très loin des murs de la capitale, cité qu'elle découvrait pour la première fois mais dont elle n'avait eu qu'un bref aperçu avant de se faire entraîner dans les appartements qu'on allouait à sa mère pour le temps qu'elle passerait en la demeure impériale. Leur suivante l'installa dans sa chambre, récupérant l'épais manteau qui la protégeait du froid et la laissa contempler la pièce sans un mot. De l'entrebaillement de la porte, Orane l'observait, un sourire neutre sur les lèvres. Elle savait qu'aux yeux de sa fille, cet endroit n'était rien d'autre qu'une autre faveur qu'on leur accordait, eux qui n'avaient – jusque là – nulle part où aller mais les choses allaient changer désormais, elle lui en faisait la promesse.

Ce n'est que bien plus tard qu'on lui apprit la nouvelle qui secouait ainsi le château.

Une main bienveillante lui secoua l'épaule alors qu'elle avait fini par trouver le sommeil. Orane émergea, gémissante. La flamme vacillante d'une bougie éclairait à moitié le visage de sa suivante, penchée au dessus d'elle, et de sa bouche s'échappait des mots murmurés sur une tonalité joyeuse. À peine éveillée, les premiers lui parurent inintelligibles. Sybell se répéta : l'impératrice venait d'accoucher, les enfants se portaient à merveille. Orane sourit, prit la main de sa suivante et la serra fort dans la sienne puis l'invita à retourner se coucher sans un bruit. Était-ce la joyeuse nouvelle ou ce sentiment insidieux d'envie qu'elle avait déjà éprouvé auparavant – toujours cette frustration de ne plus pouvoir donner la vie – qui l'empêcha de fermer l'oeil par la suite ? Nul ne saurait le dire. Elle demeura immobile, silencieuse, allongée dans l'obscurité pendant un temps, puis prise d'un besoin furieux d'écrire, elle se saisit de la tablette de bois et du nécessaire de correspondance pour rédiger une lettre à son frère.

Le hasard faisait bien les choses. Jamais elle n'avait songé possible de prendre part à une si joyeuse réception dés le lendemain de son retour. Point de robe noire pour une telle occasion, elle aurait trouvé cela indécent quand bien même son veuvage était encore récent. Quoiqu'on eut pu en dire, Orane était une femme pieuse – et peut-être un peu superstitieuse – elle n'aurait jamais souhaité rappeler la mort dans une assemblée qui célébrait la vie. Un vert foncé ferait l'affaire.
L'Empereur et l'Impératrice présidait cette heureuse réunion, le premier portant l'un de ces enfants tant espérés qui secouaient leurs sujets d'émois tandis que le second était niché dans les bras du Prince à leurs côtés. Au milieu des invités souriants, Orane retrouva quelques visages familiers et accepta un verre qu'elle leva cérémonieusement quand tous s'exclamèrent à l'unisson :

« Longue vie à l'Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea ! »

Morgane demeura silencieuse derrière elle comme hypnotisée par la vision de l'Impératrice qu'elle admirait tant.
Vînt le temps des félicitations. Et comme d'autres avant elle, Orane s'avança aussi lestement que si elle glissait sur le sol et fit une révérence devant non plus le couple mais la famille impériale. De petits poings roses gesticulaient dans les airs, lui arrachant un sourire attendri et mélancolique à la fois.

« Toutes mes félicitations à vos Majestés pour la naissance de vos enfants. Je me réjouis très sincèrement pour vous, ils sont une bénédiction pour nous tous. »

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyVen 7 Déc 2018 - 17:27

Les murs du château tremblent et l’appréhension se propage parmi les âmes.  Kevan est rapidement informé de la situation par une servante. Le couple impérial découvre enfin ses progénitures. Alors, le bieffois s’extirpe de la chaise sur laquelle il s’est installé pour écrire et trouver des solutions. Ce n’est donc pas pour cette nuit. De toute manière, il est bien peu productif.

Le Collège Impérial a laissé des traces dans son esprit. Les possibilités d’action demeurent bien faibles mais cet homme s’est relevé à chaque fois qu’il s’est trouvé à terre. Il entend bien continuer sur cette voie quitte à ce qu’on le considère trop rigide. Il se refuse de reprendre le trône d’une manière qui lui déplairait.  Sa détermination est sous-estimée. Il parvient pourtant à faire la part des choses ! Le moment n’est plus à l’opposition mais aux réjouissances. Ce sont des moments si éphémères qu’il faut en profiter. L’Histoire ne s’arrête pas pour autant. Elle reviendra assez rapidement à l’esprit des hommes et des femmes qui peuplent ce château.

L’homme se vêtit convenablement pour l’occasion avec son pourpoint vert où l’on retrouve l’armoierie Gardener finement tissée et représentée sur son buste. Il s’avance ensuite vers le regroupement qui a naturellement pris forme autour des enfants et de leurs parents. De nombreuses têtes connues – plus ou moins appréciées – félicitent tour à tour Rhaenys et Torrhen. Le Bieffois s’empresse alors de récupérer un verre pour marquer l’événement avec l’assemblée présente. « Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea ! »  Les nouveaux-nés vivotent dans les bras d’Orys et de Torrhen. Kevan s’avance à leur niveau et s’incline. «Vos Majestés, finalement nos cœurs parviennent à se réchauffer malgré l’Hiver avec cette nouvelle. » Kevan leur cède un sourire complice parce qu’il comprend la joie qui doit les animer. « C’est un plaisir et un honneur de les rencontrer. » Si fragiles aujourd’hui, ils vont grandir peu à peu mais ils représentent d’ores et déjà l’avenir tous les deux.

Le bieffois se retire par la suite pour céder la place à quelqu’un d’autre tout en restant dans les environs proches. C’est un moment de légèreté. Les clameurs rendent ce moment enivrant. Kevan se soucie peu de l’image qu’il pourrait refléter dans l’esprit de certains convives. Il n’échangera probablement pas avec certaines personnes de l’assemblée, c’est un fait. Cela ne l’empêche pas de servir l’Empire lui aussi.  

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyDim 9 Déc 2018 - 23:54

La nuit avait été agitée. Lysara Tully avait eu du mal à dormir pour une raison qu’elle se refusait encore d’accepter. Et ce n’était finalement que tard dans la nuit ou très tôt dans la matinée qu’elle s’était assoupie. Une servante avait pris soin de remonter les draps sur son corps pour ne pas qu’elle ait froid. Avec l’hiver qui s’installait, les nuits étaient fraiches elle ne voulait prendre aucun risque que la princesse ne tombe malade. Quand bien même l’impératrice avait une guérisseuse exceptionnelle, rien ne disait qu’elle accepterait que cette dernière examine la princesse des Rivières et des Collines si elle venait à être souffrante entre les murs de Fort-Darion.

Et c’était cette même servante qui était venue réveiller la princesse quelques heures plus tard. La jeune femme n’avait rien à sa maîtresse elle préférait l’aider à s’habiller dans u premier. Mais Lysara n’était pas sourde, le bruit des bottes se faisait entendre depuis le couloir. La princesse des Rivières et des Collines finit par demander ce qu’il se passait. Et se fut Marianne Bonru qui lui donna la réponse. Sa suivante s’était levée avant elle et se tenait dans un coin de la pièce, le sourire aux lèvres. La nouvelle de la naissance des enfants impériaux illumina le visage de porcelaine de la sœur du roi du Conflans Libre. Lysara Tully demanda évidemment des nouvelles de l’impératrice. La servante lui assura qu’elle allait bien et d’ailleurs, il était temps que Lysara finisse de se préparer. Le couple impérial allait présenter leurs enfants et la jeune princesse des Rivières et des Collines se devait d’être présente.  La Truite Argentée quitta ensuite ses appartements et rejoignit ceux du couple royal du Conflans Libre. Elle frappa doucement à la porte et entra. Elle salua son frère et sa belle-sœur et accueillit dans ses bras sa nièce Charissa qui était venue avec Alysanne et elle. Laissant le roi et la reine du Conflans sortir pour rejoindre la grande salle, elle prit la main de sa nièce et l’emmena avec elle. Marianne non loin d’elle, Lysara Tully avait rejoint Lyham et son épouse. Tous voulaient voir les deux nouveau-nés et c’était parfaitement normal. Lysara attrapa un verre lorsqu’une servante passa et le leva un sourire aux coins des lèvres alors que tous s’exclamaient « Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aedan ! Longue vie à Athynea !» Oui il fallait bien y croire et se réjouir de cette naissance. Lysara attendait que les têtes couronnées saluent les enfants du couple impérial pour embarquer à sa suite sa nièce et saluer à son tour les enfants. Fendant la foule, Charissa à la main elle lui souffla. « N’aie pas peur. Fais juste comme moi devant la famille impériale d’accord ? » La petite fille de cinq ans hocha la tête face aux recommandations et conseils de s tante. Arrivée devant Torrhen et Rhaenys, Lysara plongea dans une révérence rapidement imitée par sa nièce peu assurée, et sa suivante, elle largement rompu aux cérémoniale. « Majesté c’est un honneur de faire leur connaissance. » fit alors la truite Argentée en relevant la tête. Un sourire et déjà Lysara se retirait ramenant Charissa auprès de Lyham et de Alysanne. « Lyham, ne serait-ce pas le roi du Bief là-bas ? Permettez-moi d’aller le saluer je vous prie ? » demanda la princesse plus à son frère qu’à son roi. Elle n’avait pas eu l’occasion de deviser avec lui et quand bien même elle ne pourrait probablement pas le faire comme elle le souhaite, elle pensait simplement qu’il était important d’aller le saluer.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyLun 10 Déc 2018 - 21:43

Garlan s’était couché assez tradivement cette nuit-là, étant tout seul dans sa couche, il eut un peu de mal à se réchauffer. Ayant pris l’habitude d’une présence féminine dans ses draps, ça lui faisait bizarre, comme un manque. Il réussit finalement à trouver le sommeil après un bon moment pour ses paupières se closent quelques heures et que ses songes l’envahissent. Il semblait dormir à poings fermés jusqu’à ce qu’il réveille en sursaut, brusquement, se demandant ce qui se passait, il en était presque à se demander où il était tellement son retour à la réalité était soudain. N’ayant aucun souvenir de ses rêves, comme la plupart du temps d’ailleurs, il avait beau se forcer, pas moyen de se remémorer ce qui avait pu illustrer son sommeil. La cause de son réveil, il l’identifia par contre sans mal. On tambourinait à la porte de sa chambre, celui, qui faisait ça, semblait s’y donner à cœur joie, ça devait lui faire plaisir de lui gâcher sa nuit.

Une voix retentit à l’extérieur, il la reconnut sans difficulté, il s’agissait de Ser Willos, un de ses bons amis qui avait suivi Kevan lorsque celui-ci avait déserté l’armée royale. Il lui demandait d’ouvrir et clamait que c’était important. Garlan s’extirpa de sa couche, se couvrit et se précipita jusqu’à la porte afin de connaître la raison de tout ce remue-ménage. Une fois qu’il lui avait ouvert, il invita son ami à l’intérieur. Et celui-ci fit à peine quelques pas à l’intérieur de la pièce pour lui faire part de la rumeur qui serait arrivée jusqu’à ses oreilles. Sa majesté impériale, l’impératrice, serait en travail, aucune autre indication ne venait compléter cette information. A savoir si tout se déroulait pour le mieux, s’il y avait des complications ou autre. Cela n’était pas une rumeur, ça devait être un fait relayé par des gardes et serviteurs du château.

Il espérait vraiment que tout se passerait pour le mieux et que les enfants arriveraient tous les deux au monde en bonne santé. Garlan eut une pensée également pour Yesaminda qui devait être actuellement auprès de l’Impératrice, il savait pertinemment qu’elle ferait tout son possible. Ni une, ni deux, il se changea dans un coin de sa chambre dans l’auberge où il demeurait depuis son arrivée à Fort-Darion dans le but de se vêtir d’atours plus adaptés. Ceci fais, il sortit du bâtiment en compagnie de son ami, il arriverait peut-être à glaner plus d’informations en s’approchant du castel, continuant à croiser les doigts pour que tout se passe bien. Il s’agissait de l’avenir de l’Empire, il fallait que tout se passe pour le mieux. Ils avancèrent avec difficulté à travers  les rues de la capitale, de nombreuses personnes étaient réveillées pour cette heure, la rumeur s’était propagée à toute vitesse apparemment.

Arrivé devant les portes du château, celles-ci étaient fermées et les gardes bloquaient l’entrée. Garlan se présenta devant eux, mais ils restèrent de marbre, jusqu’à ce que deux d’entre eux le reconnaissent pour sa participation au collège et pour son statut de conseiller du Bief Libre. Ils le laissèrent entrer donc entrer, mais pas Willos. Le jeune homme promit de venir le voir pour lui faire part de tout ce qu’il aurait appris plus tard. On l’invita à rejoindre la grande salle où tout le monde s’était regroupé en attendant les nouvelles. Il y avait du monde, et pas qu’un peu, beaucoup de brouhaha. Tout le monde s’interrogeant sur la situation. Garlan pria une nouvelle fois les sept pour que les enfants naissent dans de bonnes conditions et qu’ils soient vigoureux. Les heures passèrent. Puis les nouvelles arrivèrent enfin. Un garçon ! En bonne santé ! Suivi également d’une fille, qui était plus chétive selon les dires, mais bel et bien vivante, c’était là l’essentiel !

Réjoui de ses nouvelles, l’impératrice devait être épuisée par le travail, cela avait dû demander beaucoup d’efforts. Elle s’était montrée forte. Il ne manquerait pas non plus de féliciter sa sage-femme qui avait dû être là du début à la fin pour que la naissance se déroule aussi bien que possible. L’Empereur et Orys Baratheon furent annoncés, et avec eux le prince et la princesse de l’Empire. Ils semblaient en effet en bonne santé, Garlan en était réjoui. L’impératrice arriva également un peu plus tard, cette dernière semblait exténuée, rien de plus normal après cette nuit. Le Bieffois ne s’était pas attendu à la voir à vrai dire, le fait qu’elle soit ici, devait lui demander beaucoup de courage pour puiser dans le peu d’énergie qu’il lui restait, ça imposait le respect. Il reprit en cœur avec toutes les autres personnes présentes : « « Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea ! »»

Il laissa plusieurs personnes lui passer devant pour aller présenter ses félicitations aux parents. Quand son tour fut venu, il s’inclina respectueusement devant le couple impérial et leurs enfants. Un sourire émerveillé barra son visage lorsque ses yeux se posèrent sur les deux nouveau-nés. « « Vos majestés impériales, toutes mes félicitations pour la naissance de vos enfants. C’est un honneur de faire leur connaissance. »» Ne s’illustrant pas dans un long discours, tous ses vœux de santé et de bonheur, il les faisait en silence pour laisser à chacun l’opportunité de pouvoir présenter leurs félicitations aux dirigeants de l’Empire, il se retira donc. Son regard croisa celui de Lady Forel qu’il aperçut non loin du couple impérial, celle-ci semblait soucieuse de veiller sur les deux enfants, il ne savait pas si c’était une bonne idée de la déranger maintenant. Il ferait mieux d’attendre un peu, c’était préférable. Il lui adressa tout de même un profond signe de tête, un brillant sourire et il bougea ses lèvres pour formuler un « bravo », après tout, elle avait eu bien du mérite.


I'm waiting for the call, the hand on the chest. I'm ready for the fight, and fate.


Garlan Goldwyne
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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptySam 22 Déc 2018 - 22:00



Fort-Darrion, An 1, mois 5, semaine 4




Dire que j’étais fatiguée serait un euphémisme. J’étais éreintée et j’avais besoin de dormir… De nombreuses heures. Mais me reposer alors que mes enfants n’étaient pas là… Ce n’était pas possible. J’avais besoin de les voir, de les tenir de nouveau dans mes bras. Je n’étais pas raisonnable. Kora me l’avait indiqué avec douceur alors qu’elle m’aidait à me préparer. Nul doute que si Yesaminda avait été là, elle s’y serait farouchement opposée. Mais, même elle n’aurait pas pu m’arrêter. Et ça, ma servante l’avait compris. Elle me connaissait depuis que j’étais née et savait quelles étaient les batailles qu’elle pouvait gagner et quelles étaient celles perdues d’avance… Comme en cet instant.

La pièce remplie de rire s’était tue un court instant lorsque les portes s’étaient ouvertes sur moi. Je devais sans doute ressembler à un fantôme, mais qu’importe. Je n’en avais cure. Je n’avais jamais eu cure de toute manière de l’opinion que les autres pouvaient avoir à mon égard. J’avançais, Kora et ma garde sur les talons, jusqu’aux deux hommes… Non, jusqu’aux trois hommes les plus importants de ma vie. Torrhen portait dans ses grands bras Athynea qui paraissait encore plus petite, bien qu’emmitouflait dans des linges. Aeden lui, était endormi contre Orys qui avait l’air assez à l’aise en le portant. Quant au reste de l’assemblée… Je n’y prenais pas garde. Il n’y avait qu’eux qui comptaient. Je ne remarquais même pas Yesaminda pourtant juste à leur côté, ni ses sourcils froncés et son regard mécontent porté sur moi. Mon époux s’approche, souriant à ma rencontre. Doucement, il confie notre fille à Kora qui la récupère avec rapidité et efficacité pour la bercer. Avant que je ne La réclame, il m’attire contre lui et je manque un instant de vaciller. Ses lèvres se posent sur mon visage avec douceur et je ferme quelques instants les yeux, sereine. Nos deux enfants allaient bien. La nuit avait été longue, mais ils allaient bien. Nous avions tous bien.

Le poing levé, Torrhen présente – sans doute une nouvelle fois – nos enfants. Je n’ai pas la force de faire comme lui, mais je reste à ses côtés, soutenu par son corps solide et par celui d’Orys qui nous rejoint. Mon dos repose un peu sur son épaule et sa présence, comme celle de mon époux me rassure, me réconforte, me redonne un peu de cette force que m’avait prise cette nuit. Mes rocs. Mes piliers. Je peux m’appuyer sur eux en toute sécurité, sans rien craindre. Et alors que les personnes présentes s’amassent autour de nous, mon frère me glisse quelques mots en valyrien à l’oreille, des mots que je suis la seule à entendre mais auxquels je ne peux pas répondre dans l’immédiat. Plus tard, oui, plus tard, même s’il n’attendait pas de réponse. Lyham est le premier à arriver jusqu’à nous. Il s’incline devant nos enfants et cela me tire un léger sourire. Dieux savent que je déteste tous ses protocoles. Merci mon ami. lui soufflais-je en réponse à ses mots. Un ami, c’était ce qu’il était à mes yeux, comme je lui répétais souvent en le nommant ainsi. Il avait su toucher mon cœur, et j’avais foi en sa personne. Puis ce fut à Conrad de s’approche, et je ne pus m’empêcher de rire à ces mots si étonnants venant d’un homme tel que lui. A nouveau dites-vous ? Voilà une histoire que je ne connais pas et qui, je l’espère vous me conterez un jour. Je regardais mon fils, et sans que je dise le moindre mot, mon frère le pencha vers moi. Je caressais doucement son visage. Merveilles… Oui c’est tout à faire cela. ajoutais-je tout en me faisant violence pour quitter des yeux mon enfant. Je mourrais d’envie de le prendre contre moi mais si je le faisais, je serai incapable de le laisser. Et cela Orys le savait assez bien pour ne pas proposer de me le confier. Lady Whent nous rejoint ensuite. Je ne la connaissais pas en dehors de Torrhen. Je savais que mon époux avait une très haute estime d’elle et cela était assez rare pour que je sois intriguée et la reconnaisse. Je vous remercie Lady Orane. Je crois me souvenir que vous avez une fille… Morane… Non Morgane si je ne me trompe pas? Nous l’accueillerons avec plaisir, sachez-le, au château. lui dis-je sincèrement. Des rires d’enfants. Je voulais que notre demeure soit remplie de rires d’enfants. Kevan s’approche à sa suite, mais ne nous laisse pas vraiment le temps de lui répondre avant de s’éloigner de nouveau. Je lance un léger regard à mon époux, avant de le reporter sur Lysara Tully, accompagnée de la petite Princesse Charissa. M’aidant du bras de Torrhen, je me baisse à la hauteur de l’enfant timide, masquant une grimace de douleur, et lui dis doucement Bonjour Charisma. Pour l’instant, ils sont encore petits, mais d’ici quelques mois, je suis sûre qu’Aeden et Athynea adoreront jouer avec toi. une légère lueur alluma son regard, et cela me fit doucement rire. Je me relevais avec difficulté, avec l’aide de Yesaminda qui s’était glissée dans mon dos pour accueillir son amant qui s’approchait à la suite de Lysara Tully. Je serrais doucement la main de mon amie la plus proche avant de répondre sur un ton taquin à l’homme Nous vous remercions Lord Goldwyne. Puissiez-vous cependant ne jamais vous glisser dans leur chambre pour les admirer.

Se succédèrent de nombreuses autres personnes, et lorsqu’ils eurent tous le loisir de pouvoir rencontrer nos enfants, je serrais la main de Torrhren. Avec l’aide de Yesaminda, je m’asseyais, incapable de rester plus longtemps debout. Je pris le temps de boire et manger un peu avant de faire un signe de tête à mon époux. Je récupérais dans mes bras Aeden que me confia Orys, et Athynea retrouva ceux de son père qui réclama le silence d’un simple signe de la main. Dès que les dernières conversations se turent, je fis signe à Argella de s’approcher de nous. Cela fait, je finis par dire doucement, Sur les terres de Peyredragon, à la naissance d’un enfant de descendance royale, un mīsio est nommé, un protecteur. Ce dernier est chargé de veiller sur ce nouvel être tout au long de sa vie, de l’épauler, de le protéger de la brutalité du monde, de défendre ses intérêts. Lord Verdragon avait été celui de Vysenya. Famille proche de la nôtre, il avait été un véritable guide pour mon aîné, et elle tenait son amour des livres et du savoir de lui. Lord Velarion avait accepté être celui d’Aegon, non pas à la demande de ma Mère, sa sœur, mais de mon Père, reconnaissant sa valeur, et combien il lui faisait confiance. A ma naissance, bien que jeune, c’est Aegon qui avait hérité de cette charge. Père se plaisait à raconter que, dès qu’il avait posé les yeux sur moi, il avait décrété qu’il tiendrait ce rôle, et cela qu’importe l’avis de mes parents. S’était tenu à ses côtés, Baâl. S’il avait été noble de Peyredragon, nul doute que mon Père aurait rendu son rôle officieux officiel. Quant à Orys, dès qu’il nous avait rejoint au château, mon Père m’avait confié la charge de le protéger, de l’aider, de l’aimer tout autant que j’aimais Aegon. Argella, Orys, avec Torrhen, nous aimerions que vous soyez respectivement le mīsio d’Aeden et d’Athynea. Vous avez toute notre confiance et nous avons la certitude que, s’il venait à nous arriver quelque chose à tous deux, vous saurez veiller sur eux, et les aimer tout autant que nous le ferions.











So welcome to the fire

  
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Rhaenys Braenaryon
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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 27 Déc 2018 - 12:15

Tout passe vite. Tout tourne autour de moi. Tout ce monde. Tout ces gens. Je me rends bien compte que certains ne pensent pas un mot de leurs félicitations, que d’autres sont sans doute déçus de voir deux enfants en vie. Deux plutôt qu’un. Ou cela doit faire l’affaire d’autres, encore, qui se disent qu’ils pourront plus tard jouer de cette double naissance, quand bien même les règles successorales sont fermement ancrées dans la coutume et qu’il est clair, également, que d’autres n’en ont simplement que faire. Cela ne m’égratigne pas. Je n’en suis pas encore à distinguer les vrais soutiens de ceux de circonstances. Ce moment n’appartient pas qu’à moi ou Rhaenys, mais c’est toutefois à nous de nous en préoccuper le plus. Dans ces circonstances, je ne pense à rien d’autre qu’à elle et à ces deux petits que nous tenons contre nous, avec Baratheon. La nouvelle ère est maintenant plus qu’une réalité, plus qu’un schéma qui se déroule devant nos yeux, un rêve imagé. C’est nos existences concrétisées, nous ne sommes ni spectateurs ni planificateurs, mais acteurs. Je me sens étrange, toutefois. Rien ne cloche, mais je ressens quelque chose qui me met à distance de tous ces gens qui m’entourent. Un je ne sais quoi qui me taraude. Un malaise dont je ne sais pas grand-chose.


J’entends les voix de ces gens qui me suivent. Le Roi des Rivières et des Collines, dont la chevelure le démarque nettement du reste de l’assemblée. Il s’avance et nous congratule. Je le remercie d’un regard et d’un ferme hochement de tête. Je ne sais quoi dire. Conrad, et sa voix grave de guerrier, plus habituée à hurler des cris de guerre qu’à crier de joie. Il s’approche et nous félicite. De même. Regard plus prolongé, plus prononcé, alors que je sais très bien quel est son passé, et le mien quelque part aussi. Je regarde Lady Whent, qui vient nous faire l’honneur de sa révérence. Puis le Gardener, dont je ne sais toujours pas prendre la mesure du fait de toute sa différence, plus accentuée encore que les autres, avec ce tempérament nordien dont je suis bien plus coutumier. Tous je les remercie, sans trop savoir comment. Toujours avec ce sentiment qui me serre le cœur, qui me pousse à tenir l’enfant toujours bien contre moi. Les autres visites s’enchaînent, Tully et Goldwyne. Je souris même si j’ai parfaitement conscience de la mine que cela me fait arborer. Rhaenys est plus prolixe que moi malgré son état. Je la regarde, sourire encore prononcé. Je me rends compte que je suis épuisé aussi. Pas tant physiquement que dans ma tête, mais je ne peux me soustraire à ce devoir compte tenu de la résistance affichée par Rhaenys, et des attentes des gens. Je sais ce que souhaite maintenant mon épouse, et alors que je reprends ma fille bien contre moi, je lève l’autre main. Le silence se fait peu à peu. Rhaenys annonce la tradition de sa famille, de ses terres ancestrales.


Certains hurleront encore à l’influence étrangère, mais je me fichais de ces avis. Ce qui importait à mes yeux, c’était que les enfants soient bien entourés. Mes premiers nés avaient eu Brandon. Mais il était mort. Ils étaient tous morts, aujourd’hui. Ceux qu’il restait étaient attendus à la guerre au Printemps. Je finis par me rapprocher un rien de Conrad.



| Rhaenys les protègera, quand je partirais au Printemps. Ainsi que notre nouvel Ordre. Mais je compte sur toi et sur Lady Whent pour garder un œil sur eux avec mon épouse, lorsque je partirais me battre dans l’Orage. |


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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyJeu 27 Déc 2018 - 22:26



La Nuit où l'on s'est Rencontré




Son cœur battait la chamade. Isla s’était réveillée aux premiers bruits contre sa porte. Les paupières lourdes, elle s’était dirigée vers la source de ce tapage et son cœur s’était arrêté soudainement lorsqu’elle entendit la nouvelle. L’Impératrice avait commencé le travail. Bien sûr, Isla n’étant pas sage-femme, elle ne pouvait pas spécialement l’aider en quoi que ce soit. Et elle en était désolée. Elle s’habilla en hâte et se rendit quand même dans les quartiers impériaux. Elle aperçut l’Empereur qu’elle salua d’un signe de tête et observa les allées et venues des femmes apportant des bassines d’eau chaude et rapportant des bassines de sang. Le stress étreint la gorge d’Isla. Et si Rhaenys mourrait ? Elle porte des jumeaux et la jeune femme sait que la délivrance est encore plus difficile dans ce cas. Une femme d’un âge mur la bouscule en passant. Il ne faut pas rester là, ma Dame. Isla sursaute légèrement et s’écarte. Oui, elle n’a visiblement rien à faire ici, à son grand regret. Elle finit par retourner dans sa chambre, patientant jusqu’à ce qu’elle ait des nouvelles.

Les heures défilèrent. Avait-elle sombré dans le sommeil ? Peut-être bien mais un sommeil haché, entrecoupé de réveils brutaux et affolés. Quand soudain, on frappa à nouveau à sa porte. Elle sursauta et sortit enfin du sommeil. Quelle heure pouvait-il être ? Elle n’en avait aucune idée. Le soleil brillait haut dans le ciel en tout cas. Ma Dame ! L’Empereur convie tous les seigneurs et les dames dans la grande salle pour la présentation des enfants. Les enfants ? Ca y est ? Ils sont nés ? Comment va Rha… Comment va l’Impératrice ? Elle est en parfaite santé, bien qu’épuisée. Les rumeurs courent que la petite est née trop petite mais je n’en sais pas plus…

Isla se hâta et se prépara en conséquence. Elle portait une tenue mêlant les couleurs de l’Empire à celles de Peyredragon. Elle sortit de sa chambre et se rendit dans la grande salle. Elle était loin d’être la première, nombre de gentes dames et de puissants seigneurs étaient déjà rassemblés, attendant l’arrivée de l’Impératrice. Elle repéra les enfants présents, l’un dans les bras d’Orys, l’autre dans les bras de son impérial paternel. Isla se rapprocha et adressa un sourire à Orys, contemplant Aeden.

Il est magnifique…

Le silence se fit lorsque l’Impératrice entra dans la Grande Salle. Puis, le bruit de vivats et des acclamations emplit l’espace. Isla joignit sa voix à celles des autres.

Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea !

Les acclamations cessèrent lentement. Isla se porta à la rencontre des souverains et s’agenouilla, un grand sourire sur les lèvres et des larmes d’émotion perlant à ses yeux. Elle se releva et se rapprocha de l’Impératrice.

Je suis tellement émue, Rha… Votre Majesté Impériale. Mes félicitations, c’est un honneur de les rencontrer et un grand jour pour l’Empire. Votre fille est aussi jolie que vous lorsque vous étiez enfant. Et votre fils est déjà fort, cela se voit.

Isla s’était rattrapée. Dans le privé, elle était proche de Rhaenys mais ils étaient en public. Elle s’écarta, laissant la place aux autres personnes venant rendre hommage puis assista à la nomination des mïsio.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyDim 13 Jan 2019 - 18:54

Une étrange agitation s'était emparée du château, accompagnée de rumeurs chuchotées puis clamées dans tous les couloirs. L'impératrice était entrée en plein travail et cela au milieu de la nuit, ce qui avait achevé la notre. Je ne lui en voulais nullement, aucune femme ne choisit le moment où il lui faudrait livrer bataille et je ne pouvais que compatir face à l'épreuve qui serait la sienne. En effet, Rhaenys Braenaryon attendait des jumeaux et cette annonce bien que réjouissante pour l'Empire et le couple était aussi synonyme de grands dangers tant pour la mère que pour les deux enfants. L'épuisement serait plus grand, tout comme les attentions que devront avoir les mestres et les accoucheuses, sans oublier les empoisonnements subits par la mère qui pourraient avoir eu de graves répercussions sur sa progéniture. Je n'étais pas assez proche des éminences impériales pour réellement faire une affaire personnelle de leur situation, mais leur descendance tout comme la réussite des leurs différents plans relevaient des importances bien plus grandes que celles du commun des mortels. Tous s'inquiétaient donc certainement de la survie de la mère et de la bonne arrivée au monde des héritiers.

Je n'arrivais malgré tout pas à être sereine, je prenais cette affaire bien trop au sérieux car mis à part toutes mes réserves quant à la nouvelle allégeance de notre maison j'estimais trop le couple royal pour ne pas leur souhaiter un bonheur mérité. Rhaenys avait su se rendre plus qu'appréciable par son courage et sa bonne volonté sans faille, je savais par Lyham et mes observations qu'elle se jetait à cœur perdu dans la bonne administration de ce qui était à présent son royaume, qu'elle détestait se tenir à l'écart des affaires politiques ou militaires et qu'elle recelait un amour d'autrui bien plus grand que ce que les ignobles rumeurs sur son compte colportaient. Torrhen quant à lui s'était révélé un aussi précieux allié qu'il avait pu être un redoutable ennemi. Lyham les tenait tous deux en haute estime et rien que pour cela ils m'étaient de plus en plus agréables. J'ai confiance dans le jugement de mon époux, et ne peut finalement presque compter que sur son avis tant je n'avais pas eu beaucoup d'occasions de converser ou d'apprécier la compagnie du couple impérial. Pas qu'ils fuient ma présence, ils ont toujours pris soin de me montrer tous les égards possibles, mais plutôt que le destin n'avait pas penché en faveur d'un rapprochement. Mon arrivée dans leur suite n'avait pas été très paisible, puis s'étaient succédés les différents préparatifs, pour la guerre d'abord, pour la mariage entre le Conflans libre et le Nord ensuite, mais même lors de ces festivités je n'avais pas pu être totalement de la fête du fait d'un empoisonnement.

Néanmoins aucun Tully ne pouvait être d'une secourable assistance dans cette affaire, il fallait laisser les choses suivre leur cours et c'était certainement insupportable pour mon époux. Comme nous ne pûmes retrouver sereinement le sommeil après qu'une servante nous ait renseigné sur la réalité de l'imminence de la naissance je pris sur moi de distraire un maximum Lyham, ce qui permettait dans le même temps de me distraire tout autant. Nous parlâmes longtemps, à dire vrai je n'avais plus de tout envie de dormir et cette nouvelle me rappelait quantité de souvenirs que je partageais avec mon amour. Il n'avait malheureusement pas pu assister à l'entièreté de toutes mes grossesses ni à tous mes accouchements, il avait aussi certaines questions, ce qui était naturel et j'étais ravie de pouvoir lui faire part de mes réflexions et de mes souvenirs. Cela finissait de nous rapprocher et à apaiser toute la rancune que j'avais nourris pour ses décisions.
La fin de nuit puis la matinée passèrent donc calmement. Nous fûmes rejoins au repas du midi par notre plus jeune fille Charissa, puis après par ma belle-sœur la princesse Lysara, j'étais véritablement ravie d'être entourée de ma famille, même si ce n'était que partiellement. Mes pensées s'envolaient toujours à un moment vers Brandon, resté seul à Vivesaigues ou vers Eléanor qui devait encore être sur les routes enneigées vers le Nord.

Enfin on vint nous annoncer la nouvelle synonyme de délivrance pour tous. Les angoisses n'avaient plus lieu d'être car l'impératrice avait bien accouché de ses deux enfants, ils étaient tous en vie et en relative bonne santé, ce qui relevait presque du miracle. Je me suis peut être enquis de l'état de Rhaenys avec empressement mais je ne pouvais pas plus longtemps taire le stress qui s'était emparé de moi avant l'annonce de la bonne nouvelle. Nous avons ensuite tous été convié à rencontré les héritiers impériaux dans la grande salle et c'est avec un sourire que j'ai suivi Lyham, laissant Charissa aux soins attentionnés de sa tante. La petite demoiselle était un peu déboussolée de cet évènement, elle qui n'avait jamais eu de frère ou sœur pour lui succéder dans sa place de petite dernière. Elle avait bien entendu déjà vu un ou deux nourrissons mais aucun de cette importance, elle ne s'y était d'ailleurs pas vraiment intéressée entre ses jeux d'enfants, l'évènement présent était différent.

L'endroit est bien rempli, les convives ont déjà presque tous un verre à la main et affichent le même sourire que celui qui s'étale sur nos figures à la vue des nouveaux-nés. Ils sont presque irréels tant ils semblent fragiles, avec un physique un peu atypique mais qui les rend hypnotisant. En dehors de cela ils gagnent mon cœur de mère tout de suite. L'empereur et son beau-frère en tiennent chacun un, ils semblent ivres d'une joie bien plus grande que celle née par l'abus d'alcool, et ne semblent pas vraiment réaliser que ce qu'ils tiennent entre leurs grandes mains sont des perles de vie. Je ne peux néanmoins pas longtemps détacher mon regard des jumeaux tant ils sont attendrissants et me rappellent de précieux souvenirs. Je resserre mon étreinte contre le bras de Lyham sous l'émotion et je n'ai pas de doute que lui-même ait le cœur aussi charmé que le mien.

Cependant tout d'un coup le silence se répand parmi les rangs, me faisant craindre alors qu'un malheur est apparu, je scrute avec peur les alentours. C'est alors que mes iris rencontrent le corps frêle de l'impératrice et je ne me peux m'empêcher de m'étonner ouvertement de sa présence. Reprenant bien vite une contenance et un visage plus nuancé je ne manque pas néanmoins de désapprouver sa conduite, bien que je ne peux que la comprendre. Une mère a besoin de tenir son enfant nouvellement sortie d'elle dans ses bras, car l'accouchement peut être une bien trop rapide séparation pour celle qui le porte pendant neuf longs mois. Je m'inquiète pour elle malgré tout, car la pâleur de son visage n'est pas du tout révélateur d'une santé éclatante. Je ne peux m'empêcher de la croire surhumaine également, car dans toutes mes expériences jamais je n'aurais pu mettre un pied au sol plus de quelques secondes pendant les heures qui ont suivi mes accouchements. Comment peut-elle marcher ainsi et ne pas s'écrouler ? La clameur qui retentit me sort de cette état de stupéfaction induit par l'ambiance presque surnaturelle qui avait entouré son arrivée. Joignant ma voix à celle des représentants de ma maison je me met à crier avec eux:

« Longue vie à l’Empire ! Longue vie à Aeden ! Longue vie à Athynea ! »

Je m'empresse de suivre Lyham lorsqu'il se détache de moi pour se rapprocher du couple et des enfants. Je me sens intimidée, presque comme une enfant prise en faute de manque de foi et je n'ose presque pas lever les yeux vers eux. Je ne peux que me joindre aux paroles de mon époux même si je ne partage pas l'intimité qu'il a pu noué avec eux. L'usage veut que j'exécute ma plus belle révérence, devant les nouveaux-nés également et je cherche en mon cœur les paroles les plus sincères que je puisse leur offrir.

« Nous vous souhaitons vos altesses impériales les plus grandes joies et la meilleure patience avec ces deux perles de vie venue vous plonger dans une toute nouvelle aventure palpitante. Je ne peux douter du bonheur que vous vous apporterez mutuellement et des défis également. Ils sont tout simplement magnifiques et miraculeusement vous êtes tous en bonne santé ce dont nous ne pouvons que nous réjouir et remercier tous les dieux. »

Mon sourire est discret mais sincère et je sais que dans mes yeux brille une tendresse que je laisse très rarement apparaître de façon aussi flagrante. Je n'attend pas vraiment de longs discours de leur part quant à mes mots, la barrière entre nous est bien trop grande. Nous nous écartons tous les deux bien vite après que le couple ait eu de bons mots pour Lyham ce dont je me réjouis. Gardant toujours un œil sur ma plus jeune fille je la couve d'un sourire de tendresse maternelle en la voyant toute intimidée devant ses désormais suzerains. Je ne sais à cette distance ce que l'impératrice lui a dit mais c'est presque en sautillant qu'elle revient vers mes jupes. Lysara me rend sa garde et je la remercie de ses attentions envers elle par un hochement de tête approbateur. Je me garde de toute remarque face à sa demande à son frère, préférant rester en dehors de cet échange qui ne s'adressait pas du tout à moi, après tout c'était à Lyham de donner ou non son accord. Caressant doucement les cheveux de ma fillette je la laisse me faire le récit de sa courageuse entrevue et de l'admiration qu'elle a déjà pour tous les membres de la famille royale. Je me garde de freiner son enthousiasme et ne manque pas de partager avec elle toutes les remarques qu'elle peut avoir sur cet instant au combien important. A nos côtés je sais que Lyham profite d'elle autant si ce n'est même plus que moi, lui qui a tant été privé de sa compagnie et qui ne l'a presque pas vue grandir. Charissa se sent d'ailleurs très privilégiée car avec l'absence de son frère et le départ de sa grande sœur elle peut enfin avoir un peu ses parents pour elle seule.

Cependant la fête autour de nous se poursuit, les allées et venues se font naturellement devant la nouvelle famille, permettant l'échange des vœux et bénédictions. Je ne peux m'empêcher de porter sur mon compagnon un regard de complicité et de joie. Ces naissances rayonnaient et concrétisaient des promesses et des espérances pour un avenir meilleur. En un seul cela me permettait d'accorder une plus grande confiance dans le couple dirigeant, car je ne doutais pas qu'ils seraient prêt à tout pour offrir à leurs enfants un monde plus paisible que celui que nous avions connu ces dernières décennies.

« A voir ainsi le rayonnement qui les gagne on pourrait être tenté de désirer un nouvel enfant ne trouvez-vous pas cher époux ? »

Ma remarque est plus une petite plaisanterie. Je n'ai jamais réfléchie à la question, aucune de mes grossesses n'avait d'ailleurs été planifiée et j'avais toujours agit sous l'impulsion de la nécessité du moment que par prévision de l'avenir dans ce domaine de ma vie. Néanmoins tenir un nouveau né dans mes bras avait quelque chose de tellement particulier que cela pouvait parfois me manquer. J'eus un pincement au cœur en me disant qu'avec une petite dose de miracle la prochaine vie en devenir que je pourrais serrer contre mon sein serait certainement mon premier petit-enfant. Cela avait de quoi me donner un sacré coup de vieux, mais je n'étais pas vraiment contrarié par cela, plus par la menace que cela faisait peser sur la vie de mon aîné. Chassant cette idée de mon esprit je m'emparais de la main de mon époux tendrement tout en riant de ma remarque.

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MessageSujet: Re: La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé]   La nuit où l'on s'est rencontré [Tour VI - Terminé] EmptyDim 17 Fév 2019 - 20:59



Fort-Darrion, An 1, mois 5, semaine 4




Je me laissais doucement retomber sur une chaise une fois notre annonce faite. J’étais fatiguée, et j’avais réellement besoin d’aller me reposer… Mais avec mes enfants à mes côtés. Yesaminda, Leslyn et Kora s’approchèrent doucement de moi, restant à mes côtés, attentives aux moindres signes de malaise de ma part. Elles étaient inquiètent. Je sentais leur regard pesait sur mes épaules. Je ne devrais pas être ici aussi rapidement mais… J’avais besoin d’être avec Athynea et Aeden. Ce dernier, lové dans mes bras, continuait à dormir comme s’il n’y avait pas un bruit autour de lui. J’étais bien tentée d’en faire autant mais je ne voulais pas gâcher la fête, et obliger Torrhen à s’en aller alors qu’il semblait si heureux et fier. Il avait besoin de cette accalmie, de cette parenthèse, autant que tout le château d’ailleurs. Les derniers mois avaient été difficiles pour tous. Nous portons tous les deux l’espoir qui nous réunissait tous ici, celui d’un avenir plus radieux, plus sécurisant et heureux pour nos enfants, et ceux à venir. Nous construisions un monde meilleur même si nous devions nous même nous sacrifier pour cela, épargnant aux futures générations de le faire. Je croyais en cet idéal que je défendais, renforçait par ces deux nouveaux petits êtres qui venaient de mon rejoindre.

Je sortais de mes pensées et relevais la tête, quittant des yeux mon fils lorsqu’une voix féminine s’adressa à moi. Je fis un léger sourire à Isla, trop fatiguée pour qu’il ne soit plus expressif. Je te remercie Isla. Puisses les Dieux veiller sur eux comme ils ont toujours veiller sur nous. Soufflais-je comme une prière en regardant Athynea. Je ne m’en faisais pas pour Aeden, mais pour sa sœur ? C’était tout autre chose. Et c’était de ma faute. Je n’avais pas su la protéger. Mes mains tremblèrent et Yesaminda se pencha aussitôt pour récupérer mon fils qu’elle confia à Orys qui s’était immédiatement rapproché. Sa paume se posa sur mon front, alors que son regard inquiet m’implorait d’aller me reposer. L’expérience m’avait appris à l’écouter. Elle avait toute ma confiance et sans elle, je savais que mes enfants n’auraient pas résisté à ces tentatives d’empoisonnement. Sans un mot je hochais doucement la tête, et fis un signe négatif à mon Valonqar avant de lui montrer Torrhen du regard. Il fronça un peu les sourcils mais accéda à ma requête en allant avertir mon époux que j’allais regagner mes quartiers mais que je tenais à ce qu’ils restent s’amuser, et veiller sur nos enfants. Je refusais l’aide de Kora, Yesaminda et Leslyn pour me relever. Je demandais à cette dernière de rester ici, puis sortais de la salle avec les deux premières et ma garde. Les portes refermées sur nous, j’acceptais leur soutien, et même le bras du capitaine de ma garde pour monter les escaliers jusqu’à ma chambre. Je le remerciais et il se retira aussitôt laissant mon ami et ma servante s’activer autour de moi. En quelques minutes j’étais dévêtue, en habit de nuit, et couchée dans mon lit. A peine ma tête s’y posait que je m’endormais du sommeil du juste, le cœur bien plus léger d’avoir pu tenir contre moi mes enfants.








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