Devon Connington
«Frapper l'ennemi, c'est bien. Frapper l'imagination, c'est mieux.»

Salut moi c'est Loïc. J'ai connu BC via un essai infructueux il y a longtemps, et j'avais été scotché par les lieux.. Le grand plus de BC, c'est à mon avis Tout le système d'annexes, la richesse des intrigues, la profondeur de l'environnement qui rend le tout bien réaliste et moins superficiel que certains forums.. Par contre je ne suis pas fan de C'est gênant parce que je me perds souvent sur les questions techniques mais c'est principalement de ma faute.. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 5/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 3/7. J'ai un mot à rajouter et c'est Merci de l'accueil !. Enfin, j'ai bien lu le règlement parce que le code est

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

Devon est partisan de... Peu importe ce dont Devon est partisan ou nom. Il suivra sa Reine et ses hommes jusqu'aux Confins du Monde s'il le faut, si sa patrie est libre. Naturellement il aurait tendance à estimer que l'Orage et les Durrandon n'ont à être soumis à personne, mais il fait confiance à la pureté de cette famille, à la noblesse de son cœur et de son âme pour savoir ce qui est bon pour son peuple. Si elle estime qu'en des nobles étrangers peut résider le salut des siens, il lui fait confiance. Si la création d'un Empire vertueux permet à sa patrie de se reposer après tant de guerres, cela lui plait, mais il préférera mourir que de courber l'échine devant les ordures qui ont utilisé ses frères d'armes en cibles immobiles pour leurs archers. Il doit néanmoins avouer qu'il ne sait pas comment l'Empire va tenir, il ne préjuge pas de sa solidité ou de sa fragilité, mais le contrat social qu'il va réussir ou non à imposer. Même s'il ne s'intéresse que superficiellement à la politique, c'est quelque chose de stimulant intellectuellement pour lui de réfléchir à cette nouvelle entité politique. Il faut reconnaître que cette manière d'unir les peuples est moins impressionnante que cela l'aurait été si Aegon Targaryen avait réussi sa conquête, et à court terme peut-être moins solide, mais sur la durée, peut-être qu'il s'agit de quelque chose de plus pérenne. D'autant que le destin de cet empire réside moins dans la bonne forme des dragons, et le pouvoir est ainsi plus d'essence politique que mystique.

«La guerre menaçante, ternit votre insouciance. Vous êtes de ceux qui laveront l'offense.»

Devon suivait son père, légèrement paniqué par les rapports des éclaireurs, quelques hommes étaient venus lui rendre compte d'un charnier non loin du Bois-du-Roi. L'armée venue de la Néra derrière lord Loras Connington arrivait trop tard. C'est avec un serrement au cœur que le chevalier galopait derrière le patriarche. Dans les hommes qui avaient combattu ces troupes du Conflans se trouvaient des amis à lui, ce modèle d'armée professionnelle avait le don comme ça de créer des amitiés de braves, organisés autour de la même tâche : la guerre. Son cheval foula le sol retourné par les combats, son visage resta digne et impassible devant la vision d'horreur qui s'offrait à eux. Derrière lui, des hommes dégobillaient depuis leurs chevaux. Les cadavres étaient criblés, recouverts de sang, défigurés pour certains. Le silence au milieu de spectacle macabre était absolu jusqu'à ce qu'un léger gémissement se fasse entendre, lancinant et torturé. Lorsqu'il approcha, il crut déceler des traits de visage familiers. Devon le détacha et l'amena au sol, le pauvre mec avait enduré cette douleur pendant deux jours, jusqu'à ce qu'il soit tout seul au milieu du charnier à vivre. Mais il en avait plus pour longtemps.

- D..Dev...Devon, fit l'homme allongé dont on pouvait s'apercevoir aux des yeux recouverts de sang, que le blessé tentait d'ouvrir au maximum ses globes oculaires en espérant enfin voir quelque chose.
- Edrick ? répondit le chevalier qui, reconnaissant la voix, se mit à serrer la main du blessé, un ami d'enfance de la Griffonnière qui s'était engagé dans l'armée de l'Orage il y a quelques temps.
- Je suis le seul ? fit Edrick en serrant fort la main de son ami.
- Oui, Ed'.
- C'est foutu hein ?
- Oui, Ed', répondit Devon avec un sanglot dans sa gorge.
- Pourquoi c'était pour nous ? s'enquit le mourant, la voix apaisée du futur trépassé qui retrouve l'innocence de son enfance à l'approche de son dernier soupir.
- Parce que... je sais pas Ed', hésita Devon. Son ami avait toujours été du genre curieux. Moins instruit que lui qui avait la chance de suivre des cours auprès du mestre de la Griffonnière, son camarade avait le chic, avec un petit air malicieux, de lui poser pleins de colles comme celle-ci.
- Tu...tu sais..si..
- Tu parles trop Edrick.
- Je suis obligé de parler...sinon j'ai peur.
- Dans la paix comme dans la guerre, nous allions comme deux frères, se mit à fredonner à voix basse Devon pour bercer son ami, qui reprenait également le chant de sa voix faible. Sa tête reposait sur les genoux du chevalier qui le voyait lentement partir.

«Adieu donc, adieu mon frère, dans le ciel et sur la terre... soyons toujours unis», conclut Devon après que son ami eut expiré son dernier souffle. Le chevalier se releva difficilement. La douleur était interne, son moral avait été frappé très durement. Voilà un garçon avec lequel il avait maintes fois combattu, et avec lequel, sur le champ de bataille, il aurait aimé finir. Mais leurs ennemis en avaient décidé autrement, et maintenant son père le regardait, juché sur sa monture. Les yeux de Devon n'étaient ni embués, ni rouges à cause de la tristesse. C'était un homme aujourd'hui, son père le savait et le considérait comme tel. Il ne surjouait pas la froideur paternelle à l'égard de son héritier, supposément destinée à endurcir le rejeton. Loras savait comment aborder les gens, les élever, dans l'exigence, la justice, la fraternité, l'obéissance. Toute les acceptations de la notion noblesse s'exprimaient dans son comportement.
- Mon fils, fit-il, je sais que c'est dur pour toi, mais la guerre ne fait que commencer. Tu en as vu d'autres des morts, et tu en verras encore beaucoup.

C'était le début d'une nouvelle ère, celle des luttes, les plus cruelles, celles qui apportent la mort et la tristesse dans le sillon de la gloire. Devon s'était endurci, lentement et sans qu'il ne s'en rende compte, un bouclier s'était construit entre lui et les gens, entre lui et la souffrance humaine. Il était toujours capable d'empathie, mais il se devait de rester distant. Au fond, sa timidité naturelle devenait une arme pour les campagnes. Il pouvait s'intéresser à la stratégie, à la tactique, à "l'art opératique", il n'avait que ses hommes à commander, ceux-ci connaissaient son caractère réservé derrière ce visage à priori froid. D'autres auraient sans doute mal vécu ce mutisme. Par chance pour tout le monde, il n'avait pas à diriger de troupes démesurément grandes. Malheureusement, les visages de ceux qui partaient, tombés sur le champ de bataille, restaient pour l'éternité dans ses songes. Son sommeil était toujours le même ; dans les tentes ou à la belle étoile, les mêmes visages revenaient accompagnés de la scène de leur mort, que Devon reconstituait à souhait en tentant d'empêcher l'issue fatale. Il y mettait toute sa volonté, toute la force de son esprit pour lutter contre ce qui devait arriver. Lorsqu'il n'y parvenait pas, il se réveillait en sursaut, lorsqu'il réussissait à vaincre le destin il s'endormait pour se réveiller attristé le matin.

Le visage qui lui revenait souvent depuis quelques mois désormais, c'était celui de son général, Béric Swann. En réalité, c'était plutôt les contours de sa tête dont il se souvenait. Mais également du cercle d'hommes de l'Orage groupés silencieusement autour de sa dépouille. L'héritier des Connington ne sut jamais vraiment si Lord Swann avait eu quelconque estime pour lui, ni s'il l'avait remarqué durant une bataille, après tout il avait des milliers d'hommes valeureux sous ses ordres. Mais Devon était humble, du moins il essayait de l'être. Savoir qu'il avait combattu dans la masse anonyme, ou dans les têtes approximatives qui mènent les vrais anonymes, lui suffisait. Il avait beau avoir beaucoup étudié dans sa jeunesse l'histoire, l'histoire militaire, un peu les lettres, il savait que pour être un grand homme, il fallait que destin personnel croise la marche de l'Histoire, et qu'il s'agissait là d'une chose bien ardue. Alors il agissait modestement, conscient que ce n'était pas son nom qui allait faire vibrer le monde et noircir les pages des Mestres. Lord Swann, avait fait vibrer ses guerriers, et l'Histoire donnerait son jugement plus tard.

Le dernier visage qui le hantait, était celui de sa mère dont il apprit la mort, par un matin pluvieux en sortant de sa tente. Devon avait pu suivre la petite vie de sa mère, lorsqu'elle était tombée enceinte, quatorze ans après la naissance de son frère Hothor, le plus jeune. L'inquiétude l'avait guettée en apprenant le siège de Havrenoir où sa mère s'était réfugiée pour donner naissance à sa sœur. Et il avait eu raison. La cruauté des événements fit que la nouvelle de la venue au monde de la petite Lyessa vint par le même messager qui lui annonça la mort de sa mère. Vraiment la guerre était doublement terrible, elle vous enlevait ceux avec qui vous étiez, au front, et ceux que vous laissiez derrière. Par chance, ou non, les dernières batailles avaient été si sanglantes que les hommes s'en étaient retournés sur leurs terres pour recomposer une véritable armée capable d'agir. Enfin rentré à la Griffonnière, où son frère dirigeait en son absence et en l'absence de leur père à Accalmie, l'heure était au deuil à la constatation des changements. N'importe quel militaire peut témoigner que s'habituer au calme après des mois d'opérations, que réapprendre à vivre un quotidien qui n'est plus rythmé par l'imminence d'un affrontement, est compliqué. Et puis, les choses étaient différentes, les siens avaient grandi en son absence, avaient appris à vivre sans lui. La guerre lui manquait déjà.