Il est difficile de ne pas se sentir concerné par la situation actuelle. Sa famille et toutes les gens vivants dans la baie de la Néra se sont vraiment sentit concernés lorsqu’Harren est venu avec ses troupes. Du point de vue de Daraen tout aurait plus simple si tous les royaumes reconnaissaient la reine Rhaenys comme la seule reine possible.  

Evidemment que Daraen est fidèle à son royaume. Rhaenys Targaryen est LA reine légitime des sept royaumes et en tant que tel il lui doit obéissance. Puis en tant que membre de la garde royale il ne pourrait être que fidèle à sa reine, cependant il n’a pas autant de respect et de ‘dévotion’ envers le frère de la reine qu’il ne considère pas totalement comme son souverain. Daraen est et restera fidèle à la maison Targaryen jusqu'à que son seigneur estime ne plus avoir besoin de ses services.

Si la guerre devait arriver jusqu'à Peyredragon, il ne fait aucun doute que Daraen défendrait la reine, comme n’importe quel membre de la garde royale feraient. C’est son devoir et un honneur, jamais il ne reculerait devant un combat. Et si jamais les Targaryen devaient perdre Peyredragon, Daraen ferait tout ce qu’il peut pour aider à reconquérir le territoire.

Bien sûr qu’il en a entendu parler, tous les gens de Westeros savent ce qu’il c’est passer. Un acte de ce genre est quelque chose d’impardonnable et c’est surtout un acte rempli de peur et de lâcheté. Seul un lâche peut tendre une main et poignarder dans le dos, Aegon aura sa vengeance. Si par chance Daraen se trouve en face d’Harren, il fera en sorte que le corps de ce minable n’est plus de tête.
     

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       C’est lors d’une nuit de nouvelle lune que Daraen vint au monde, au plein milieu de la nuit le long travail commença.  Le garçon n’était même pas encore arrivé qu’il ennuyait déjà ses parents, un travail de plusieurs heures pour le faire venir au monde. Une fois à l’air libre, le bébé se fit entendre du mieux qu’il put et le plus longtemps possible aussi.  Certes les parents étaient heureux d’avoir un troisième enfant, surtout un troisième  fils mais pendant plusieurs mois le garçon se révéla très bruyant et demandant beaucoup d’attention aussi, comme s’il voulait être le centre du monde de  ses géniteurs.  Cette situation ne dura seulement que deux ans, une petite sœur pour Daraen qui signifia qu’il n’était plus le centre du monde des gens l’entourant.

Le petit garçon grandit donc entouré de deux frères et une sœur, les nourrices s’occupant de lui la majeure partie du temps.  Se trouvant au milieu de sa fratrie il n’avait pas beaucoup d’occasion pour se faire remarqué par ses géniteurs, l’ainé était l’héritier, il était donc quasi parfait, le deuxième pareil et la petite sœur…La petite Lady parfaite, une vraie poupée, du point de vue de Daraen c’était juste deux crétins et l’autre n’était qu’une sale petite peste, mais il se gardait bien de donner son avis.

Durant son enfance le jeune garçon fit souvent en sorte de se faire bien voir de ses parents, il était obéissant, poli et ne dérangeait jamais ses parents pour rien. En réalité tout cela n’était qu’une façade, il avait comprit très tôt que son statut de troisième fils ne lui donnerait rien et pour essayer d’y remédier il essayait de faire en sorte que ses frères se fassent punir à sa place lorsqu’une bêtise était faite. Ce fut un mauvais plan, les grands frères ne se laissèrent pas faire par le sale môme qu’était Daraen.

Il se calma un peu lorsqu’il commença à s’entrainer au maniement des armes, comme tous les petits garçons des maisons nobles, bien évidemment ses deux frères étaient toujours meilleurs aux yeux de leur père le Lord de Solverre. Le jeune garçon passa de nombreuses heures à s’entrainer à l’épée et à la lance, délaissant l’enseignement théorique et au grand malheur de ses parents, ne passant pas autant d’heures qu’il devrait à étudier tout ce qui concerne la Foi. Les Solverre sont une famille très dévouée envers les Sept, l’emblème de leur maison le représente à merveille, sept étoiles, une pour chaque dieu. Daraen n’a jamais comprit l’engouement de sa famille pour cette chose,  on a beau prier les dieux ils ne répondent jamais, tandis que le combat est une chose plus concrète. On s’entraîne, on devient meilleur et on survit, c’est beaucoup plus simple à appliquer comme enseignement.

Vers sa onzième année Daraen maîtrisait assez l’épée pour tenir face à ses frères, ce n’était toujours pas assez bien à ses yeux, il devait être meilleur qu’eux ! Meilleur que ceux qui avaient eu la chance de le précéder dans l’ordre de naissance.  Lorsqu’il réussit enfin à battre son frère ainé lors d’un entrainement le jeune garçon fut extrêmement fière de lui, afficher un sourire victorieux devant la mine déconfite de son frère fut quelque chose d’exceptionnel, mais malheureusement aucun des deux parents n’étaient présents pour voir la ‘victoire’ du troisième fils sur le premier.  Le garçon ne s’arrêta pas à cette petite victoire, il devait gagner à tous les entraînements désormais donc il passait la plupart de son temps avec le maitre d’arme de la maison ou les soldats, ne serait-ce que pour avoir un conseil ou deux.

Durant cette période, la relation entre lui et sa mère se détériora beaucoup. Son petit garçon ne passait pas assez de temps pour recevoir un enseignement religieux adéquat pour un membre de la famille. Ce sujet fut l’origine de nombreuses dispute entre le fils et la femme, elle pouvait dire ce qu’elle voulait, jamais Daraen ne deviendrait un fervent serviteur des Sept. Le père quant à lui remarqua l’acharnement de son fils pour l’art de la guerre et décida donc de le confier à l’un des chevaliers de sa maison, Daraen devint ainsi écuyer.

Au début ce fut un changement de rythme de vie bien difficile pour le jeune garçon mais au fur à mesure il prit ses marques. Il s’entrainait toujours autant et suivait partout le chevalier, l’accompagnement aussi lorsqu’il allait aux tournois. Daraen fut un bon écuyer, tout ce qu’il devait faire était bien fait, le seul problème fut son caractère qui ne changea pas en plusieurs années. Toujours gentil devant les gens importants mais arrogant avec ceux qu’il considérait comme inférieur à lui.

Durant l’époque où il fut écuyer Daraen commença à s’intéresser à tout ce qui pouvait intéresser un jeune homme, passant de plus en plus de temps dans une taverne plutôt qu’à l’entrainement. Il se mit à apprécier énormément l’alcool ainsi que la compagnie, autant féminine que masculine, que pouvait lui offrir un tel lieu. Peut être était-ce surtout à cause de l’endroit où il avait grandi, avec ses parents très dévoués envers les Sept, son comportement aurait été mal vu mais ce qu’ils ne pouvaient pas voir ne pourrait pas leur faire de mal.

Peu avant sa dix-huitième année, le chevalier pour qui il était l’écuyer estima qu’il pouvait devenir chevalier à son tour. Ce fut lui qui le nomma chevalier, dans la cour de la demeure familiale. Daraen était plutôt fière de lui, il était désormais chevalier tandis que ses frères ne l’étaient pas et que sa petite sœur serait juste bonne à être mariée à un bon parti. Etrangement il prit son rôle de chevalier très au sérieux et devint très rapidement l’un des meilleurs de la maison Solverre, en tout cas point de vue maniement des armes il avait désormais le dessus sur ses frères.

En tant que chevalier, il pouvait participer à différent tournois et prendre un écuyer, il n’en fit rien. Les tournois étaient certes très utiles pour se faire voir et se faire une réputation mais il trouvait cela inutile. Pour ce faire une véritable réputation rien ne valait mieux que les combats et le nombre de morts qu’on laissait derrière soi, il laissa un nombre conséquent de mort derrière lui, en majorité des brigands. Pour l’écuyer, il ne voulait pas s’ennuyer avec la formation d’un petit jeunot qui resterait dans ses pattes. Il passa la plupart de son temps à combattre les brigands et les différentes tavernes qu’il trouvait lors de ses cours voyages.
 
En l’an -1, lorsqu’Harren le Noir conquit les terres bordant la Néra, Daraen n’eut pas le choix de se soumettre au nouveau seigneur. En tant que chevalier il doit une obéissance aveugle au roi mais c’est surtout pour survivre qu’il obéit sans rechigner.  Désobéir signifiait finir au bout d’une corde dans le meilleur des cas et il ne voulait pas vraiment penser à ce qu’il pouvait arriver à lui et sa famille dans le pire des cas. Cependant dès qu’il put le chevalier rejoignit les rebelles qui se révoltèrent contre le pouvoir du roi du sel et du roc, peut être que cela ne servirait à rien mais il était hors de question de rester sous les ordres d’un roi pareil.

Heureusement la situation changea avec l’arrivée des troupes de Peyredragon et de celle de l’Orage, Daraen participa à quelques combats au côté des troupes de Peyredragon. Après la libération de la Néra, le chevalier n’hésita pas à jurer fidélité à la reine Rhaenys Targaryen, il devint chevalier du dragon par la suite.
Désormais il fait partie des troupes de la reine, de la seule reine légitime des sept couronnes.