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 Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]

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MessageSujet: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMar 16 Aoû - 21:03


Le souvenir de la nuit derrière, en tout cas des heures qui se rapprochaient le plus de l'aube étaient assez flous pour le jeune prince. A peine avait-il essayé d'ouvrir les yeux, qu'il avait ressenti les rayons du soleil comme une agression. Sa tête ne cessait de le marteler, son sang tambourinait à ses tempes et à n'en pas douter, il avait largement profité du vin et de la bière qui avaient coulé à flot lors de leur retour à Winterfell pour célébrer la victoire contre les Sauvageons à la bataille du Bois-aux-Loups. Il semblait en plus que toutes les cuvées n'étaient pas du meilleur cépage et que certains plus âpres étaient encore dur à digérer. Il ne cessa de grogner contre lui même, il avait été de si bon ton de partager ce moment de liesse avec les hommes qui avaient combattus à ses côtés, montrer qu'il n'y avait pas de différence, que la victoire était à tous aussi bien les nobles que le simple peuple. Il serait temps bien plus tard d'enterrer les morts et de faire le deuil de ceux qui avaient sacrifiés leur vie pour sauver les autres. Il ouvrit un œil, puis l'autre et attendit quelques instants pour que sa vision redevienne nette. Il passa une main dans ses cheveux, il avait dormi du sommeil du juste toute la nuit durant. Pour autant, le réveil n'était pas agréable, que l'alcool ait agis ou non sur son organisme. Les blessures qui recouvraient son corps n'étaient que superficielles, très rapidement le temps ferait son effet et il n'en resterait rien à part peut-être quelques fines cicatrices ici ou là. Un vent de panique commença doucement à lui enserrer la gorge. Il se redressa vivement, porta son visage à la fenêtre la plus proche respirant à grandes bouffées pour essayer de se calmer. Il ne pouvait rester ici, enfermer dans ces appartements, il avait besoin de s'aérer l'esprit. Il se prépara alors pour pouvoir partir à cheval dans les terres aux alentours de Winterfell mais qui l'éloignerait cependant assez de temps pour qu'il puisse décemment se montrer à l'ensemble de la Cour.

Descendant de son cheval, il ne savait combien de temps s'était passé depuis le moment où il était parti mais il avait maintenant les idées claires et il avait pris la décision de voir sa sœur, de retrouver du réconfort auprès de Jeyne, il était persuadé qu'elle était la seule qui avait le secret pour calmer ses nerfs. En effet, la promenade à cheval ne lui avait pas permis d'évacuer tout ce qu'il avait en lui. Tout autour de Winterfell il avait rencontré des soldats blessés ou non qui avaient cherché à capter son attention, à lui parler et à le féliciter. Jon se demandait bien de quoi, il n'avait en rien été à la tête d'un commandement triomphant, il s'était bien évidement battu comme un beau diable, mettant à profit des années d'entraînement à l'art de la guerre dans le combat. Il avait une exigence envers les hommes de métiers, même exigence qu'il s'était imposé, un vrai chef militaire devait vivre les mêmes expériences que ces soldats, sinon il lui était impossible de comprendre la réalité du terrain. Cependant une image ne le quittait pas, celle de ce sauvageon juste au-dessus de lui, alors qu'il n'avait plus aucune arme pour parer le prochain coup qu'il allait lui porter. Bowen était arrivé juste à temps, lui permettant de rester en vie et de finir le combat qui s'était engagé. Jon avait enfin compris ce que cela faisait de combattre, dans une bataille avec un réel enjeu, où la mort pouvait être le prix à payer. Il était loin des enseignements du mestre sur la stratégie militaire ou encore des heures innombrables qu'il avait passé à s'entraîner. Il fut donc très rapide à atteindre la partie du château mise à disposition de la princesse du Nord. Il frappa la porte avec une certaine anxiété qu'il ne cherchait pas à le cacher pour une fois, il ne savait rien cacher à Jeyne de ses états d'âme et de ses questionnements.


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptySam 20 Aoû - 16:48






C'était un poids énorme qui s'était dégagé de mon cœur alors que les hommes de ma famille étaient enfin revenus à Winterfell. Pas tous cependant... Mon oncle Bran me manquait atrocement. J'étais plus proche de lui que de Père. Sa mort laissait un trou béant dans ma poitrine. Je l'avais pensé invincible. Comme Père. Sa mort me rappelait que je m'étais leurrée et que ce n'étaient là que des certitudes idiotes de petite fille naïve. La guerre était notre quotidien et j'avais vu nombre de soldats mourir, nombre de femmes et de filles les pleurer. J'avais déjà perdu des oncles, mais étais alors bien jeune. Cette fois, la réalité m'avait frappée de plein fouet. Un jour, on viendrait m'annoncer la mort de mon père... De Jon, de Walton. Le plus tard possible, je l'espérais. Mes frères venaient de faire leurs armes contre les Sauvageons. J'avais entendu nombre de rumeurs sur ce qu'il s'était passé là bas. Je savais aussi que Père s'était montré intransigeant avec ses ennemis. Même les... innocents, impitoyablement cloués sur le bois, à hurler et pleurer pendant des heures, des jours pour les plus solides. C'était terrifiant. Et cela devait alimenter bien des cauchemars. J'avais pu le voir dans le regard de Lyman. Il ne s'était plaint de rien, avait assuré que cela ne le changerait pas, mais qu'il avait besoin de s'en remettre, naturellement. Même s'il était plus âgé que Jon, il était sans doute moins aguerri dans un sens, n'ayant pas vécu dans le même climat que nous.

Père était revenu blessé. Vraiment. Amaigri, affaibli, presque vulnérable, accusant le poids des années et des divers conflits. Il ne serait pas au mieux de sa forme pour mon mariage. Mais il tendrait bon, parce qu'il était un Stark. J’ignorais si mon avis lui importait mais je l'avais assuré que je ne jugeais pas ses actes. Il avait fait ce qu'il fallait. Aussi barbare et ignoble cela puisse sembler aux autres. Je n'y étais pas, c'était sans doute plus facile de penser ainsi... Fort heureusement, Walton et Jon étaient revenus sains et saufs. J'aurais été anéantie de perdre mes frères. Nous étions terriblement proches. Ou l'avions été. Si mes rapports avec Jon s'étaient solidifiés au cours des années, Walton, lui, s'était malheureusement éloigné de moi, pour grandir et devenir un homme loin de mon influence, ce qui constituait toujours une blessure ouverte dans mon cœur.

Je n'avais pu m'empêcher de les accueillir en les serrant contre moi. Tant pis si cela déplaisait à Walton d'être traitée comme un enfant. J'avais eu trop peur pour lui. Et pour Jon. Qui avait accepté l'étreinte de bien meilleure grâce, et me l'avait rendue. Mais derrière ces retrouvailles, je n'avais pu passer du temps seule à seul avec mon frère. J'étais surchargée de travail avec le mariage qui approchait. J'avais aussi du gérer Winterfell, le domaine, le ravitaillement des troupes... Et leur retour en nos murs. La mort côtoyait la vie... Tant de soldats morts. Et nous allions célébrer un mariage, une alliance. J'espérais que l'Ouest serait à la hauteur et serait un allié fiable et précieux.

Alors que je réglais quelques détails pour le mariage, j'entendis frapper à ma porte. Je me levais, allant ouvrir pour dévoiler la haute silhouette de Jon. Un sourire radieux éclaira mon visage alors que je me jetais à son cou, le câlinant et me gorgeant de sa présence. J'avais l'impression qu'il avait encore grandi ces dernières semaines loin de moi. Que de son visage disparaissaient les dernières traces de l'enfant qu'il avait été.

« Jon, je suis si contente de te voir ! Tu as enfin un peu de temps pour ta petite sœur ? »

Ce n'était pas un reproche. Surtout que j'étais moi-même totalement prise par la préparation des festivités. Mais mon expression malicieuse disparut quand je vis son expression. Il avait besoin de parler. Je m'emparais de sa main, la serrant dans la mienne, avant de le faire entrer, m'asseyant sur une chauffeuse et l'incitant afin de faire de même.

« Tu as mauvaise mine... »

Une lueur d'inquiétude passa dans mon regard :

« Tes blessures ne te font pas trop souffrir ? »

Sans doute que si. Mais cela n'aurait pas eu cet impact sur Jon... Quelque chose n'allait pas. D'autres ne s'y seraient pas retournés, ou ne l'auraient pas vu, mais je le connaissais par cœur. Comme il savait quand je n'allais pas bien.  

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptySam 20 Aoû - 20:13


La communication n'avait jamais été le fort vraiment une qualité chez les Stark, surtout du côté masculin de la famille, les tensions entre le père et le fils étaient d'ailleurs là pour le prouver. Ils n'avaient jamais vécu ensemble, alors réussir à créer un lien familial fort était d'autant plus difficile. Torrhen avait toujours été inaccessible pour Jon. Heureusement le jeune prince avait eu la présence de son oncle à ses côtés pour lui donner le soutien nécessaire et l'autorité masculine dont il avait besoin. Il n'était qu'une idole qu'on glorifiait à chaque passage dans une ville, il honorait de sa présence les lieux qu'il fréquentait et Jon avait toujours eu un grand respect à son égard mais si son père et lui partageaient le même sang, il n'y avait rien de vraiment plus concret et profond au final. Mais son oncle avait lui aussi disparu, par le fer, il était mort au combat et Jon ne savait vers qui réellement se tourner alors que le souvenir de la mort et du sang ne cessait de le troubler, de l'affaiblir sans aucun doute. Il avait longtemps regretté sa place de prince héritier. Il avait fait tout et n'importe quoi dans le but d'attirer l'attention de son père et finalement il n'avait fait que mettre les nerfs de sa mère et ceux de sa sœur à rude épreuve. Il était difficile à canaliser le jeune loup et le seul endroit où il s'était pour une fois senti à sa place, c'était sur le champ de bataille face à ces sauvageons. Oui, la Mort-aux-Loups avait été une véritable boucherie, les pertes étaient plus que considérables et il avait bien failli y passer lui aussi mais cela l'avait fait changer imperceptiblement pour certains, alors que d'autres avaient pu percevoir la transformation. Il devenait homme de guerre, il essayait de devenir un chef auprès de ses hommes pourtant il semblait n'être qu'un homme parmi tant d'autres à ses yeux, un enfant qui avait été surpris par la réalité d'une bataille.

Jeyne était la seule à qui il pouvait accorder sa confiance, la seule à qui il pouvait parler de son mal-être. Il était impensable d'aller trouver Walton, il était encore terriblement furieux du comportement de son frère. Même s'il était toujours en vie, il n'avait en aucun cas écouté les ordres de son père et de son frère. Les choses auraient pu terriblement mal se terminer et qu'est-ce qu'il se serait alors passé pour le royaume du Nord, en ayant plus aucun héritier direct à part Jeyne. Mais les préparatifs du mariage étaient bien trop lancés pour que cela change quelque chose. Il était évident que Jon essayait de cacher l'inquiétude qu'il avait eu par une colère sourde. Il n'avait pas encore cherché à le rencontrer seul à seul et il n'était pas certain que même ainsi leur conversation allait mener à quelque chose. Ils ne savaient pas se parler et alors imaginer de se comprendre devenait quelque chose d'improbable. Ce n'était en aucun cas le rôle de Jeyne d'avoir à supporter une telle conversation, de plus elle devait être toute à son mariage, malgré toute la tristesse que devait supporter le Nord après le terrible combat, elle, elle devait profiter du bonheur qui, il l'espérait, l'attendait bientôt loin de Winterfell, loin du paysage sauvage, dans une région plus douce autant par le climat que par la guerre.

Il n'aurait pas dû venir la déranger, dès qu'elle lui ouvrit la porte, il vit en un clin d'œil que la jeune demoiselle était toutes à ses noces. Pour autant, il la serra fort contre lui, respirant pendant quelques instants la douce odeur de ses cheveux. Tout cela avait un côté réconfortant, tout simplement car c'était quelque chose qu'il connaissait. Il était heureux d'être rentré même si maintenant, il ne savait pour combien de temps il aurait la chance de rester à Winterfell. Il recula un peu pour la regarder et déposa un doux baiser sur son front, souriant légèrement. « Tu sais bien que je trouverais toujours le temps pour toi et dois-je te rappeler que bientôt c'est toi qui n'aura plus de temps à m'accorder princesse ? » Il lui fit un clin d'œil, un certain amusement se peignant sur les traits de son visage. Il fut rapidement emporter par sa petite sœur, s'asseyant dans une chauffeuse dans un même mouvement. Il haussa légèrement les épaules pour toute réponse. « Certaines tirent plus que d'autres, mais ça me donne un côté mauvais garçon qui me va plutôt bien je trouve … Ca fait de moi un homme il faut croire. » Il ne put s'empêcher de rire jaune. « Ce n'est que les premières d'une longue suite à mon avis … »


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptySam 20 Aoû - 20:51






La jeune femme leva les yeux au ciel alors que son frère lui faisait remarquer que ce serait elle qui serait bientôt trop accaparée pour le recevoir.

« Je trouverais toujours quelques minutes pour toi. »

Ou quelques heures s'il le fallait. L'avenir l'effrayait même si elle avait décidé de n'en rien montrer. Elle allait quitter tout ce qui lui était familier, tout ce qui était cher à ses yeux. Son pays, son château, ses proches, sa famille. Oh comme ils allaient lui manquer ! Au moins, Jon n'aurait pas à partir, à connaître ce déchirement d'être ainsi déraciné. Cela aurait été moins douloureux si elle avait été promise à un Nordien. Mais la princesse se devait d'épouser un prince et le roi du Nord lui avait trouvé le plus beau parti possible. Elle devait le reconnaître. L'Ouest était une terre riche et prospère, puissante. Et Lyman n'était pas beaucoup plus âgé qu'elle. Ils avaient des points en commun et s'entendaient bien. Elle ignorait si son père y avait accordé une quelconque importance en lui cherchant un mari, si il avait prit soin de trouver quelqu'un avec qui elle serait heureuse, mais quoiqu'il en soit, elle savait qu'elle avait la possibilité de l'être au Roc, aux côtés de Lyman.

Même si les siens lui manqueraient.

Elle préférait ne pas gâcher son présent en pensant à la future séparation. Elle savait que dés lors qu'elle serait dans l'Ouest, elle ne verrait presque plus les siens. Le pays était en guerre. Westeros allait s'enflammer, c'était une certitude. Voyager serait alors délicat. Et le Nord était si loin de l'Ouest... Lyman lui avait promis qu'ils reviendraient... Mais que valait une promesse face à l'adversité et aux dangers ? Comment allait-elle vivre la séparation d'avec ses frères ? Son père lui manquerait aussi, bien sûr, mais elle avait grandi sans lui, ce n'était pas la même chose. Les trois enfants Stark s'étaient rapprochés les uns des autres suite à la mort de Sigyn, s'unissant pour devenir des adultes. Jeyne avait été le ciment de la famille. Elle craignait pour l'avenir des siens en partant. Jon et Walton n'étaient malheureusement pas très proches. Et le père n'était pas non plus très présent pour ses fils. Peut-être que cela allait changer ? Qu'il allait enfin prendre en main l'éducation de ses héritiers. Ils avaient à cœur d'être dignes de leur rang. Jon plus violemment encore que Walton... Jon qui avait l'impression d'être invisible aux yeux de son père. Père qui avait pourtant confié à sa fille être fier de son aîné, qui avait encore du chemin à parcourir, mais qui était prometteur... Aîné qui lui ressemblait tant qu'il était normal qu'ils ne s'entendent pas... Torrhen comprenait sans doute mieux Jon qu'il ne le pensait. Si Jeyne ressemblait à sa mère, le jeune loup était le portrait craché de son géniteur...

« Tu sais, quelque part j'ai hâte que tout cela soit terminé... je suis trop nerveuse. Et en même temps, sitôt que je serais Lannister, je partirais et je redoute terriblement ce moment. »

Je savais bien qu'il devait arriver, mais ça ne le rendait pas plus facile à accepter. Cependant, je ne souhaitais pas importuner Jon avec mes petits tracas de femme à marier. Il n'était sans doute pas ici pour cela. Je l'invitais donc à s'installer afin de discuter tous les deux. Je m'inquiétais pour lui. Il avait traversé des épreuves terribles. Il avait été blessé. Il avait connu le sang, la mort, la peur, la colère. Je l'interrogeais sur ses blessures et il répondit avec une certaine désinvolture qui m'arracha un sourire.

« Comme s'il fallait des cicatrices pour devenir un homme... Qui t'a mis cette idée dans la tête, hum ? »

Je repris avec malice :

« Mais je te concède que cela te confère un charme certain. »

Pourtant, je me rembrunis quand il ajouta, non sans sarcasme, qu'il y en aurait sans doute bien d'autres. Je hochais la tête, le regard dans le vague.

« Je le crains en effet. »

Je toussotais, m'emparant d'une de ses mains, que je caressais doucement du bout des doigts, effleurant les cals formées par le maniement de l'épée. Des mains rugueuses de soldat.

« Alors dis-moi, tu es venu ici pour m'entendre te parler du choix des couleurs dans la grand salle, de ma robe, des fleurs, ou pour me parler de ce que tu as vécu là bas ? Beaucoup de rumeurs sont arrivées jusqu'ici. Toutes disent que tu t'es montré digne de ton sang, prince loup. »

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMer 24 Aoû - 21:27


Jon regardait Jeyne avec une douceur infinie, il posa sa main sur son visage, caressa doucement sa peau, joua quelques instants avec une de ses mèches de cheveux avant de poser sa main sur son épaule, de l'attirer avec délicatesse jusqu'à lui et de déposer un tendre baiser sur son front. Quand avait-elle grandis à ce point ? Quand était-elle devenue une femme et que la petite fille s'était envolée ? Il savait parfaitement que la mort de leur mère avait bien changé des choses. Pour lui, il avait sans doute perdu l'une des femmes de sa vie, elle avait toujours été proche de son fils aîné le couvent d'un regard maternel et s'exaspérant parfois de son impétuosité. Il s'était souvent dis, après la mort de cette femme qu'il chérissait tant, qu'il n'avait pas assez passé de temps avec elle, qu'il aurait sans doute du plus souvent écouter ses conseils avisés mais il n'était qu'un enfant dont le seul regard qu'il recherchait était celui de son père. Jeyne, elle n'avait pas eu d'autre choix, étant la seule fille des enfants Stark, elle avait du prendre une place plus importante à Winterfell, gérer la ville et gérer son père et ses frères n'avaient pas été une mince affaire. Il venait ici pour se plaindre en quelque sorte, et il se rendait compte qu'il n'avait même pas pris de ses nouvelles. Comment s'était passé la guerre vue du front ? Jeyne était une femme forte, de caractère et d'une douceur incroyable. Winterfell et le Nord perdait une grande dame avec ce mariage avec le prince Lannister. Et en effet, si elle avait été obligé d'accepter une union avec l'Ouest pour le bien des alliances du royaume du Nord, Jon aurait bien aimé qu'elle s'unisse avec un noble nordien et ainsi qu'elle puisse rester avec eux. Elle serait bientôt si loin d'eux, accaparé par son rôle d'épouse et de future reine, à devoir se faire accepter autant du peuple que de la Cour de l'Ouest.

« J'espère que cela puisse rester toujours vrai et que par des lettres au moins nous puissons échanger. J'espère qu'il ne t'arrivera rien là-bas, je ne pourrais supporter qu'on te fasse du mal à toi également. » Il lui fit un doux sourire avant de gagner la chauffeuse face à celle où elle s'était elle-même installée. Il serra un peu plus fortement ses mains entre les siennes posant un baiser sur sa peau avant de la regarder. « Nerveuse ? En tout cas tu ne laisses rien paraître … Mais je peux comprendre, c'est un moment fort important dans la vie de quiconque et puis comme tu viens de le dire tout cela se déroule dans des conditions particulières, dès que les festivités seront finies, il te faudra t'en aller. Cependant plus vite tu seras à l'Ouest, plus vite sera tu en sécurité. Nous ne savons rien de la guerre qui se prépare et si … Si les sauvageons venaient à réapparaître plus au sud encore du mur je ne pourrais supporter qu'il t'arrive malheur. Tu seras en sécurité, j'ose l'espérer là-bas ». Il ne put s'empêcher de rire légèrement à l'intonation de sa sœur sur l'existence des blessures. « Ce n'est en aucun cas père … Peut être oncle Bran. Mais tu sais, les hommes portant des cicatrices sont généralement ceux qui sont allés combattre. Qu'ils aient accomplis des prouesses ou non, ils ont fait la guerre et ainsi le regard change sur eux. Le regard de mon peuple est important à mes yeux … Je suis le prince héritier après tout. » Son sourire s'était éclipsé petit à petit, au fur et à mesure des paroles qu'il venait de prononcer.

Jon hocha doucement de la tête de bas en haut pour répondre par la positive à la question de sa petite sœur. S'il s'était rembruni assez rapidement, il gardait néanmoins une loueur de malice dans le regard. « Bien sûr que je suis là pour ça, j'ai toujours apprécié plus que de nature les fleurs délicates et les jupons en dentelle et autres tissus étonnants. Dans tous les cas, je ne doute pas que tu seras la plus belle des mariées que Westeros tout entier aient eu depuis la nuit des temps. » Il se mit à tousser à son tour, relâchant les mains de Jeyne. Il passa une main sur son visage puis dans ses cheveux, soupirant à la fois il finit par se lever, s'approchant de la fenêtre la plus proche, il se mit à fixer l'extérieur. « Sans doute que les rumeurs ne sont pas fausses … Ce n'est pas à moi de juger le comportement que j'ai eu au combat, mais autres soldats, à ... » Il ferma les yeux, laissant en suspens sa phrase. Jeyne se doutait sans trop d'effort de qui son frère était en train de parler. Encore une fois, le regard du Vieux Loup sur ses actions étaient celui qui comptait le plus à ses yeux. « Cependant … Sans Bowen … Je … J'ai failli mourir là-bas et cela me hante toutes les nuits. Je ne pensais pas que je pourrais être à ce point affecté. Ce n'est pas digne des Stark ... »


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMar 30 Aoû - 18:32






Cela faisait un bien fou de retrouver mon frère. De goûter sa tendresse et sa protection. J'avais vu le petit garçon devenir un homme, un prince. Il demeurait plus fluet que Père, mais je ne doutais pas que son corps s'était endurci à force d'entraînements et que son mental était celui d'un guerrier. La guerre contre les Sauvageons n'était qu'un prémisse à un conflit bien plus important qui allait tous nous engloutir un jour. Ma place était dans l'Ouest, à nous assurer le soutien des Lannister dans les campagnes à venir. Ils étaient riches, il avaient les moyens de nous fournir du matériel à défaut d'hommes. La place de Jon serait au cœur de la bataille, à commander des hommes. Il était temps que le prince loup soit respecté pour ce qu'il était et pas simplement pour son titre. Et je savais combien il mourrait d'envie de faire ses preuves, d'être à la hauteur des Stark, de devenir un fier guerrier et un meneur d'hommes. Des soldats prêts à mourir pour lui et le Nord, comme ils étaient prêts à périr pour notre père. Et pourtant, il serait toujours Jon à mes yeux, mon frère qui était venu si souvent me confier ses aspirations, ses rêves, la rage qui lui tenaillait le ventre de ne pas être remarqué par père. Et j'étais contente qu'il soit venu à moi si tôt après son retour de cette terrible bataille. J'espérais qu'il allait se confier à moi concernant ce qu'il avait vécu, comme avant, sans avoir l'impression d'être faible ou de se plaindre. C'était cette confiance réciproque entre nous qui rendait notre lien si précieux à mes yeux.

« Ne t'inquiète pas, je serais en sécurité dans l'Ouest. »

Il ne m'arriverait rien physiquement du moins. Moralement... Et bien, c'était une épreuve et un défi qui m'attendaient, je le savais. Mais j'avais les armes pour y parvenir et je refusais de me laisser abattre quand bien même j'étais naturellement angoissée à l'idée de quitter tout ce qui m'était familier pour ce grand saut dans l'inconnu. Fort heureusement, Lynara serait à mes côtés. Pourtant, je lui avouais être nerveuse à l'idée de ce bouleversement dans ma vie. C'est dans les bras de Lyman Lannister que je deviendrais femme. Et cette idée m'angoissait autant qu'elle m'excitait. Parce qu'il y avait une réelle alchimie entre nous. Qu'il avait éveillé des zones inconnues chez moi et que j'avais très envie de les explorer. Si j'avais été réticente à l'idée de me marier, d'être vendue tout simplement, je pouvais entrevoir un avenir moins sombre que je ne le craignais aux côtés du prince Lannister.

« Tu sais ce qui est le plus étrange ? De préparer ce mariage alors que vous étiez en train de vous battre alors que vous risquiez vos vies. Et l'idée d'une journée de liesse quand tant de familles sont endeuillées, me déplaît. Cela paraît déplacé. Et puis, je crains tellement de choses... Ma vie changera quand je serais mariée. Je devrais vivre avec un homme que Père a choisi. Je ferais tout pour que ce mariage réussisse et qu'il soit même... heureux. Et je suis nerveuse à l'idée de devenir une femme avec un presque inconnu... Au moins quelque chose que tu ne connaîtras pas quand viendra ton tour et j'envie les hommes pour cela ! »

Je parlais à mon frère sans détours, abordant le sujet de la perte de ma virginité avec délicatesse, mais l'abordant tout de même. Je n'avais jamais eu de secrets pour Jon. Même si cela était un sujet sensible et qu'on ne devait pas aborder avec un homme, et encore moins son frère. Pourtant, lui, il avait l'expérience qui faisait défaut aux dames qui m'entouraient.

« Je serais à l'abri des dangers qui menacent le Nord oui. Et je tremblerais pour vous, avec la même impuissance que j'ai ressenti ces dernières semaines. »

J'hésitais, avant d'ajouter :

« Pour être honnête, ce ne sont pas les Sauvageons que je crains. »

Ils avaient été écrasés, la défaite était violente et impitoyable pour eux. Non je craignais davantage les ambitions des autres royaumes. Je le taquinais alors sur ses cicatrices. Elles étaient l'apanage des guerriers, des soldats qui versaient leur sang pour leur pays. Je hochais la tête aux paroles graves de Jon concernant le regard du peuple sur lui. Difficile de passer derrière Torrhen Stark. Je ne lui enviais pas sa place. Et ils avaient malheureusement de nombreux sujets de désaccords. Ils ne se comprenaient pas.

« Et il saura voir qui tu es Jon. Tu seras un grand roi à ton tour. »

Peut-être que ma confiance en ses capacités ne valait pas grand chose pour lui, parce qu'il me pensais partiale et pas vraiment objective. Pourtant, c'était un homme bien. Il était courageux, intelligent, bien qu'un peu trop impulsif. Il avait de l'honneur. Il avait de réelles qualités pour devenir roi et conduire le peuple du Nord.

Je décidais de faire preuve de légèreté en lui demandant la raison de sa venue et sa soudaine passion pour les robes et les décorations de mariage. J'éclatais de rire à la première partie de sa réponse. Même s'il demeurait tourmenté, je retrouvais la malice qui le caractérisait.

« Par les anciens dieux, je le savais. Je te promet que cela restera entre nous ! »

Je rougis cependant de plaisir quand il ajouta que je serais la plus belle mariée de Westeros.

« Alors là, je te soupçonne de ne pas être tout à fait partial. Tu as vu toutes les beautés présentes à Goëville ? Mais c'est gentil. »

Le sujet redevint pourtant sérieux quand il se leva, me tournant le dos pour regarder par la fenêtre et rebondir sur mes propos au sujet de ses exploits. Une boule se forma dans ma gorge quand il ne termina pas sa phrase. Avec la disparition de Bran, nous avions tous deux perdu une figure paternelle bien plus proche de nous que Père ne l'avait jamais été. Je papillonnais des paupières pour éviter que des larmes ne s'échappent de mes yeux à l'idée qu'il ne serait pas là pour me voir en mariée justement. Qu'il ne me dispenserais pas de conseils. Qu'il ne sourirait pas en coin alors que j'acceptais d'épouser Lyman, moi qui avais tant tempêté devant lui en proclamant le contraire et en l'enjoignant de me sortir de ce mauvais pas. Bran lui aurait dit qu'il avait été digne de son rang. Pas Père. Pourtant, au travers de nos missives, il me l'avait confié. Malgré des sujets de disputes.

« Tu t'es montré digne de Père, Jon. Il me l'a dit dans nos échanges épistolaires. »

Je me levais à mon tour quand il me confia avoir manqué mourir. Il avait été sauvé par Bowen. Ma gratitude à l'encontre du Glover ne faisait que grandir. Mais ce qui me bouleversait, c'était la détresse dans la voix de Jon alors qu'il pensait ne pas être digne de son nom. Je posais ma main sur son épaule.

« Jon, je ne pense pas que quiconque puisse frôler la mort et être indifférent. Même pas Père. Tu ne lui en as pas parlé je suppose ? »

Sans doute que non, de peur de le décevoir.

« Que s'est-il passé ? »

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMer 5 Oct - 12:03


Jon fixait sa sœur avec une attention toute particulière. Si le prince avait toujours été éloigné de son plus jeune frère, qu'il ne l'avait pas réellement vu grandir, qu'il n'avait d'ailleurs jamais réellement chercher à se rapprocher de lui, évoluant ainsi côte à côte sans jamais vivre ensemble. Pour autant, tout était différent avec Jeyne, ils étaient si proches l'un de l'autre qu'ils avaient traversés les bonnes et les mauvaises épreuves ensemble. Elle était une oreille attentive à ses doutes et ses peurs, il était le grand frère protecteur, insupportable à bien des égards mais qui donnerait sa vie si celle de sa petite sœur venait à être menacée. Avec seulement deux ans de différence, il avait été facile de nouer des liens fraternels, même fusionnels. Pourtant, alors qu'il l'avait en face de lui, il se demandait à quel moment elle était devenue cette jeune femme accomplie qui semblait si certaine de son destin alors qu'il avait l'impression de n'être encore aujourd'hui qu'un petit enfant effrayé par le poids des obligations. Plus la date du mariage approchait, et plus son cœur se serrait à l'idée de la voir partir. Il avait l'impression de ne pas avoir assez partagé avec elle mais surtout de ne plus avoir l'occasion de le faire à présent. S'il lui serait bien évidement permis de revenir à Winterfell une fois qu'elle serait devenu Princesse du royaume de l'Ouest, il doutait malheureusement qu'elle puisse se rendre dans le Nord à l'avenir. La guerre contre Harren le Noir mettait une distance considérable entre le frère et la sœur ; mais surtout un danger bien trop grand qu'il ne désirait pas qu'elle retraverse à nouveau de peur qu'on puisse lui ôter la vie. Il caressa doucement la joue de sa sœur, le sourire aux lèvres mais le regard triste. « Je crains malheureusement aujourd'hui que tu ne puisses être en sécurité nulle part … L'Ouest est moins engagé dans le conflit que nous pouvons l'être mais il ne pourra rester éternellement le simple prêteur sur gage des royaumes en guerre … Et tu restes une Stark, donc une cible. S'il y a bien une chose que je sais, c'est que père ou moi n'accepteront jamais qu'il puisse t'arriver un quelconque malheur. »

Jon sourit doucement à sa sœur et il haussa les épaules à l'écoute de ses paroles. « Tu ne pourras satisfaire tout le monde petite sœur, il y aura toujours quelqu'un qui trouvera qu'un tel événement est déplacé par rapport à ce que le peuple peut vivre. Je suis également endeuillé mais il faut qu'il profite de ce moment de liesse. Nous allons repartir dans quelques semaines, quelques mois tout au plus. » Il se mit à rougir légèrement quand elle lui parla de choses plus intimes. Non pas que c'était un domaine où il n'avait aucune connaissance mais il fallait bien dire que d'imaginer sa sœur en train … Devenir une femme comme elle appelait ça, dans les bras d'un homme dont il n'avait aucune réelle garantie de prendre véritablement soin d'elle, c'était totalement différent. Il ouvrit le bouche, la referma, se passa une main dans les cheveux quelque peu gêné. Il n'était pas le mieux placé pour pouvoir converser avec elle dans un tel domaine, bien évidement, elle n'avait plus leur mère pour faire taire ses craintes et il était son plus proche confident, cependant, il était certain qu'il aurait été mieux qu'elle aborde cela par exemple avec leur cousine plutôt qu'avec lui. Il se mit à rire bien malgré lui. « En effet, je n'ai que peu de doute sur le fait que nous ne ressentons pas les mêmes choses lorsque se présente ce moment. Je … J'ose espérer … Qu'il soit pour toi le moins … Désagréable possible. » La rougeur s'accentua un peu plus encore.

Jon ne cacha point son soulagement quand elle revint à un sujet bien plus accessible au jeune homme sans qu'il ne s'imagine des choses étranges entre le prince de l'Ouest et sa jeune et douce sœur. S'il l'avait pu il l'aurait protégé pour toujours de tout homme voulant la toucher. « Et que crainst-tu donc ? » Il soupira doucement. « Tu sais aussi bien que moi que pour être un grand roi dans le Nord, il faut avoir au moins la carrure du précédent … Une chose qui semble peine perdu pour moi. Je ne saurais être comme lui. Est-ce une faiblesse ou une force, je ne saurais le dire aujourd'hui mais il est évident que le peuple m'acceptera mieux à la tête du royaume s'il avait l'assurance que le père ne regrette en rien la naissance de son héritier. » Il lui adressa un doux sourire, un regard plein de malice, elle allait terriblement lui manquer. « Les beautés présentes à Goëville ? Aucune ne possède le charme que je recherche. Elles n'ont pas la beauté naturelle des femmes du Nord, et surtout n'ont pas le caractère assez mordant pour satisfaire mon esprit bien souvent trop bouillonnant. Il m'aurait fallu une femme comme toi … Bien malheureusement pour moi, il n'existe qu'une Jeyne Stark dans tout Westeros et bientôt elle me sera enlevé. »

Jon finit par se lever ne tenant plus réellement en place. Il ne répondit pas à sa sœur au sujet de ce que Père avait bien pu lui écrire. Il se moquait bien de la reconnaissance qu'il semblait lui accorder aux regards des autres. Il avait besoin que son père le lui dise directement, qu'il puisse voir dans ses yeux la fierté qu'il éprouvait pour son fils aîné. Il avait besoin de le ressentir, comme si c'était quelque chose de palpable. « Non je ne lui en ai pas parlé et je ne lui en parlerais jamais … Je venais tout juste de tuer un sauvageon j'avais encore ma lame plantée dans son corps quand un autre est venu par l'arrière. Il m'a frappé à la tête presque à la base de la nuque, puis m'a envoyé quelques mètres plus loin comme une vulgaire poupée de chiffons … J'étais à moitié sonné, sans arme, il s'est présenté au-dessus de moi, il a pris le temps pour commencer à percer ma poitrine alors que j'essaie de le repousser. Bowen est arrivé et l'a tué. Je sais que ce n'est que le premier accident de ce genre … Mais cela n'arrive pas à me sortir de l'esprit. »


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyLun 24 Oct - 18:56






Je me fendis d'un léger sourire alors que la main de Jon caressait me velouté de ma joue et que sa voix prenait des accents de regrets et de tristesse. Il allait me manquer. Nous avions été si proches durant toutes ces années. Nous nous étions soutenus après le départ de Mère... Et nous allions devoir évoluer chacun de notre côté. Cela avait toujours été prévu, mais alors que l'échéance se rapprochait, j'avais la terrible impression de ne pas avoir eu suffisamment de temps. Pourtant, je rétorquais avec un brin de malice :

« Tu as l'art de voir le verre à moitié plein dis donc. »

Parce qu'il craignait pour moi et ne pensait même pas que je puisse être hors de danger en étant réfugiée dans l'Ouest. Des banquiers... Voilà ce qu'étaient les Lannister. Des politiciens, qui faisaient couler l'or à flots, quand nous versions le sang dans le Nord. Cela risquait d'être très dépaysant. Mais Père avait argué que je serais alors à l'abri. Si Jon n'y croyait pas alors à quoi tout cela servait-il ? Je lui confiais d'ailleurs mon malaise concernant tout cela. Ces festivités. Fêter quelque chose de joyeux quand tous pleuraient leurs morts. Cela me dérangeait profondément. Même si beaucoup m'avaient rassuré à ce sujet. Et Jon le faisait à son tour. Peut-être... Peut-être que tous avaient besoin de se changer les idées et d'espoir. Et Jon avait raison. Ce n'était qu'une accalmie. Les hommes allaient repartir... Et la prochaine fois, je ne serais pas à Winterfell pour les attendre... Je fermais les yeux, hochant gravement la tête à cette idée.

« Je sais. Tu as raison. »

Mais il y avait autre chose qui m'angoissait tout naturellement et dont je m'ouvris à mon grand frère... Mon confident. Même si c'était déplacé de parler de choses intimes avec lui. Mais j'étais quelqu'un de franc. Et c'était Jon. Cela suffisait. Il était mal à l'aise à l'idée d'évoquer cela et je m'en amusais presque. C'était drôle de le voir soudain intimidé. Alors que je savais qu'il n'était pas un novice dans ce domaine, loin de là. Pourtant, mon amusement passa à sa réponse et je grimaçais. Le moins désagréable possible... Ce n'était pas très rassurant ça. J'avais entendu des choses à ce sujet... Et ce n'était pas très engageant. Quel genre d'amant était Lyman Lannister ? Dominateur, conquérant et égoïste ? Attentionné, tendre et patient ? Un peu de tout cela ou au contraire rien du tout ? Ferait-il simplement son devoir ou... y prendrait-il du plaisir ? Il m'avait semblé qu'il m'appréciait et il avait su éveiller quelque émoi chez moi... Je ne désespérais pas que notre mariage soit heureux.

« Je l'espère aussi. De ce que j'ai pu apercevoir de Lyman Lannister, cela semble aller en ce sens... »

Je n'ajoutais rien, revenant sur un sujet plus familier. Nous. Notre famille. La place de Jon en tant que prince du Nord, une place qui lui était due par la naissance, mais qu'il souhaitait gagner par ses actes également. Il ne semblait jamais être à la hauteur des espérances de Père, mais je savais pourtant qu'il était fier de son fils, même s'il ne le disait pas.

« Jon, tu peux avoir la carrure de Père sans être son portrait craché. Il y a bien des façons de régner. »

Je comprenais pourtant son sentiment. Et de nouveau, le sourire revint quand il me flatta. Pour lui, j'étais la plus belle. Il n'était pas objectif et je lui fis remarquer, avant de rire à sa répartie.

« Je suis sûre que tu n'as pas bien cherché ! Je ne suis pas si unique que ça. Mais merci. »

Cela faisait toujours chaud au cœur ce genre de compliment, surtout quand je m'étais sentie si insignifiante à côté de ces beautés éclatantes, sophistiquées, délicates ou sensuelle. Mais ce sujet futile fut balayé par la confession de Jon. Mon cœur fit un raté en comprenant qu'il aurait pu m'être enlevé et que je ne devais qu'à Bowen de ne pas perdre un autre membre de ma famille. Que les Dieux veillent sur lui. Et Jon ressassait tout cela, en parlant à sa petite sœur, plutôt qu'à ses frères d'arme ou à son père. Notre père. Il y avait tellement de non-dits entre nous... Qu'allait devenir ma famille après mon départ ? Doucement, j'enlaçais mon frère, me collant dans son dos et posant ma joue contre lui alors que mes bras l'entouraient.

« Tu t'aguerris Jon. Personne n'est infaillible. Père a du avoir plus d'une fois la vie sauve grâce à l'un de ses compagnons. Il n'est pas invincible. Personne ne l'est... Regarde oncle Bran... »

Ma voix se fêla. Ce deuil m'était encore difficile à porter. Il me manquait tant... il m'avait semblé invincible, ce fier guerrier. Et il était tombé. Ils tombaient tous un jour ou l'autre. Voilà pourquoi je tremblais pour mon père et mes frères. Même si c'était là leur destin et leur choix.

« Garde cela à l'esprit, fais-en une force et deviens le féroce guerrier loup que tu es amené à devenir. »

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMer 26 Oct - 12:02

« Je crois n'avoir jamais été quelqu'un de très optimiste … A moins que ce ne soit la guerre qui finalement commence à me rendre si taciturne. Alors il va falloir craindre pour moi si cela continue. Vu comment je suis en revenant de mon combat contre les Sauvageons, quelle personne je serais une fois que je serais revenu d'une campagne militaire de plusieurs mois … Si ce n'est quelques années. J'aurais perdu tout sens de l'humour. Cela risque d'être radicalement différent, moi qui est toujours adoré l'ironie et le sarcasme. C'était ce qui faisait mon charme auprès des femmes, à moins que ce ne soit la future couronne sur ma tête, le brillant de l'or en fait tomber plus d'une dans mes bras. Je pourrais toujours user de cela quand je serais à la recherche d'un cœur à prendre. » Il lui fit un clin d'œil plein de malice. Surtout que ce n'était pas dans la nature de Jon d'être un homme à femmes. Il n'était d'ailleurs pas non plus un homme à homme, cela ne rentrait pas dans sa conception du monde ni même dans les plaisirs qui pouvaient parfois le submerger. Autant dire qu'un homme viril ne le faisait en aucun cas rêver. Il était un homme qui savait apprécier une femme quand elle partageait son lit, il s'était autorisé depuis peu à s'améliorer en augmentant plus régulièrement la présence à ses côtés mais il n'était pas non plus tombé dans le vice complet, cumulant les jeunes femmes ou devant aller quérir une demoiselle au bordel pour pouvoir assouvir un quelconque besoin. Il y avait des choses bien plus importantes que cela qui occupaient son esprit, et cela jour et nuit, pas une femme encore n'avait su l'en détourner plus de quelques heures. « Quoique je ne devrais pas dire cela, le Vieux Loup a murmuré à mon oreille, et c'est sans aucun pour cela que presque tous dans le château pense déjà la chose faite, que je pourrais être prochainement fiancé à une jeune noble du Val pour parfaire l'alliance entre nos deux royaumes. Ils n'ont après tout aucune princesse à me présenter et je crois que personnellement autant pour Père que pour moi il serait préférable d'éviter une union avec la régente. »

Jeyne allait devenir une femme, Jeyne allait devenir une épouse, Jeyne allait devenir une reine et il était difficile pour lui d'accepter de la laisser partir. Quoi qu'il puisse en penser cependant, il n'était pas à même de pouvoir changer le cours des choses. Pour le bien du royaume, elle devait se marier, elle était une carte à jouer, un pion à placer pour pouvoir s'assurer de la bonne cohésion entre les deux familles et qu'ils se soutiennent l'un et l'autre dans les épreuves que le futur réservait, mais Jon aurait tellement voulu qu'elle reste auprès d'eux, auprès de lui encore un peu, juste assez de temps pour qu'il se fasse à l'idée qu'il ne la reverrait pas. Tant que la guerre ne serait pas terminer il serait impossible pour le frère et la sœur de se retrouver et quand bien même après cela, il ne pourrait se déplacer selon son bon vouloir et elle non plus. Ils allaient avoir des charges chacun de leur côté et il n'y aurait que de rares occasions pour qu'ils se rencontrent. Il allait perdre sa sœur et c'était un véritable déchirement pour lui. « Profites de ce moment, il est à toi. Profites des personnes que tu aimes, gardes en mémoire ces beaux souvenirs, chéris-les autant que tu le pourras. Même si mère et oncle Bran ne sont plus là, tout le reste de la famille sera auprès de toi pour te soutenir et partager avec toi, ce que j'espère être l'un des plus beaux jours de ta vie. Je ne connais pas assez Lyman pour porter un jugement sur la personne qu'il est ou celui qu'il sera. Tout ce que je sais, et ce que j'ai pu voir pour le moment, c'est qu'il a l'air charmé par la belle jeune femme que tu es, par ta beauté, par ton esprit. S'il a de l'attention à ton égard, et qu'il a envie de prendre soin de toi, alors il le fera peut importe les circonstances et les instants qu'ils soient publics ou … Privés. » Il lui jeta un regard entendu. « Tout ce que je te demande c'est de m'écrire, de ne pas me laisser dans l'ignorance, tu sais qu'il t'arrivait quelque chose, je ferais tout pour te rejoindre le plus vite possible qui soit. »

Jon s'était bien trop attardé à parler de lui, c'est pourquoi il revenait sans cesse à sa sœur. Elle était sa meilleure amie, sa confidente, sa moitié d'une certaine façon. Alors qu'il s'était levé, ne pouvant assumer en face les mots qui venaient de quitter la barrière de ses lèvres. Il posa ses mains sur les siennes, caressant doucement sa peau tout en fermant les yeux profitant de ce contact. « Qu'est-ce qu'il va se passer quand tu ne seras plus là … Qui me redonnera le courage et me montrera que je peux me faire confiance ... »


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMar 8 Nov - 22:32






A moins que ce ne soit tout simplement le côté Stark qui ne soit très présent chez toi, mon très cher frère... Je ne dis cependant rien, mais je n'en pensais pas moins. Père n'était pas d'un caractère très optimiste et Jon suivait naturellement ses pas. Mais je supposais que c'était là une conséquence logique quand on évoluait dans un pays rythmé par les batailles où chaque heure pouvait être la dernière. L'optimisme frôlait parfois l'espoir, l'idéalisme et on ne pouvait se le permettre. Malgré tout, j'aurais aimé retrouver l'insouciance chez Jon. Elle semblait l'avoir définitivement quittée. Je souris pourtant quand il parle de ce qui peut plaire à une femme chez lui.

« J'espère bien que tu ne perdras jamais ton sens de l'humour non. Garde-le précieusement, il t'aidera à traverser bien des épreuves et affronter bien des adversaires lors d'âpres négociations. Tu as de l'esprit Jon. Tu es très bel homme. Tu es loyal et protecteur. Il est certain que ta couronne te donne un avantage non négligeable sur d'autres concurrents, mais elle ne suffira pas à t'attacher ta future épouse. Il n'est pas difficile de t'aimer. »

Il ne me croyait peut-être pas. Il me penserait influencée par mon lien fraternel avec lui. Bowen ne me croyait pas non plus quand je lui disais qu'il était un homme que j'aurais été ravie d'épouser et qui avait ce qu'il fallait pour rendre une femme heureuse. Pourquoi se jugeaient-ils si durement ces deux hommes si chers à mon cœur ? Heureusement, même si son discours semblait pessimiste, il y avait suffisamment de malice dans sa voix pour que j'ai bon espoir qu'il conserve cet humour que j'affectionnais tant. Il savait me dérider et me changer les idées comme personne. Qui viendrait me faire sourire quand je serais partie au loin ? Cette pensée fana mon sourire. Il aborda son mariage futur. Avec une noble du Val. Je souris de nouveau, chassant mes appréhensions et mes pensées tristes. Je devais profiter de Jon tant qu'il était là. Et que j'y étais aussi.

« Ah, la régente est une fort belle dame... Qui sait, elle pourrait même t'apprendre quelques petites choses ? »

Plus âgée, plus mature, plus expérimentée aussi. Cela pouvait le changer de ses liaisons avec les jeunes nordiennes qu'il avait l'habitude de côtoyer sans pour autant se vautrer dans la luxure. Mais le mariage de Jon était encore bien utopique quand le mien était si imminent. Et j'en concevais naturellement des inquiétudes, notamment de l'ordre intime. Mère me manquait toujours, mais davantage aujourd'hui alors que j'allais me marier et que j'aurais aimé pouvoir profiter de ses conseils. De son expérience. De ses encouragements. J'en avais besoin pour devenir femme. Je confiais à Jon mon trouble. Ce sentiment de malaise de parler mariage, de célébrer une fête quand tant de personnes pleuraient leurs morts. Quand nous pleurions Bran, également. C'était déplacé. Mais il avait le même discours que tous les autres. Je me mettais trop martel en tête à ce sujet. Je devais profiter. Un sourire illumina mon visage, un peu timide quand il m'avoua qu'il pensait Lyman charmé par moi. C'était plaisant à entendre. Je le pensais aussi, mais me le voir confirmer par mon frère était rassurant. Il fallait que je m'attache le prince tout simplement. Il semblait être un homme attentionné malgré ses dehors un peu distants. Ce qu'il m'avait laissé entrevoir lors de brèves étreintes était plutôt encourageant, non ? Il y avait de l'attirance au moins et c'était déjà davantage que ce que bien des mariages arrangés pouvaient se targuer d'avoir.

« Je sais. Et tu ne crois pas que ce serait bien pour ça que je te laisserais justement dans l'ignorance ? Tu ne peux pas accourir ventre à terre pour m'aider Jon. »

J'avais répondu d'un ton un peu taquin. Je savais qu'il viendrait si j'en avais besoin. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Pas avec une guerre sur les bras. Il avait son propre devoir envers le Nord.

« Allons, je te taquine. Mais tout ira bien. Je suis une grande fille. Et une louve. Je ne saurais me laisser dévorer par les lions. »

Je disais cela avec légèreté mais conviction également. Peut-être étais-je bien présomptueuse. Peut-être que ma vie dans l'Ouest serait un cauchemar et que les Lannister et leur suite avaient parfaitement joué la comédie... Mais je ne pouvais pas me ronger les sangs en imaginant le pire. Et voilà que mon frère me confiait ses propres tourments, ses doutes quant à l'avenir. Je me fis douce et tendre avec lui, réconfortante et assurée quant à mes propos. Ce n'était pas du vent. Et quand il me répondit d'un ton nostalgique, qu'il caressa ma main, je sentis les larmes couler le long de mes joues devant l'ampleur de ce que j'allais laisser derrière moi. Il allait tant me manquer... J'avais l'impression que jamais je ne saurais me gorger suffisamment de sa présence.

« Écris-moi Jon. Je te répondrai. Toujours. Et quand tu douteras, repense à ces moments passés ensemble, à ces confessions, ces aveux, ces câlins... Je suis certaine que tu sauras imaginer mes paroles et mes gestes quand tu perdras courage. Ne doute pas de toi ou de ta valeur, d'accord ? Tu es un Stark. Tu es un loup. Tu seras le prochain roi du Nord. »

Si tant est que la guerre ne nous avalait pas tous évidemment... Quel royaume Père allait-il léguer à son héritier ? Je frissonnais à cette pensée.

« Je ferais de même de mon côté... Quand je me sentirais seule, pas à la hauteur de mon illustre belle-mère, je songerais à ta façon de me taquiner, à tes traits d'humour pour me faire sourire... A ta façon de vanter mon incomparable beauté et mon épouvantable caractère... »

J'avais glissé de la malice dans ma voix... Même si les larmes coulaient toujours et que ma gorge était nouée. Ma voix était bien moins joyeuse et légère que je ne l'aurais souhaité...

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMer 16 Nov - 15:53

Tout cela lui semblait bien loin, l'idée de se marier, de fonder une famille. C'était quelque chose à laquelle il n'avait jamais vraiment pensé. Après tout, c'était un homme, et c'était un prince, un prince dans un pays qui ne connaissait que la guerre depuis tant d'années qu'il avait grandis avec cela, vivant pleinement les affres que subissaient le front et les retours de guerre, que ce soit les hommes sains et saufs, les blessés et les morts. Tout ce qu'il avait toujours connu, et tout ce qu'il avait voulu être c'était un guerrier, qui porte haut et fort la bannière des Stark, le loup majestueux symbole de leur famille. Revenir en vie était une chose essentiel pour lui bien évidement, il voulait qu'on puisse reconnaître son courage, sa force et sa stratégie militaire. Il n'avait jamais pensé à savoir qui serait là à son retour, la personne qui faisait parti de son entourage et qui serait toujours heureuse de le voir revenir. Pendant un long moment, cela avait été le visage de sa mère qu'il aurait voulu voir en descendant de son cheval après un long combat, en tout cas il avait eu la chance de la voir là à l'attendre à chaque fois qu'il revenait d'un entraînement assez physique pour lui. Quand la mort était venue rechercher sa mère alors qu'il n'avait que douze ans, c'était quelqu'un d'autre qui avait pris la place dans son cœur. Il n'éprouvait aucun sentiment amoureux pour sa sœur, il ne fallait pas se méprendre là-dessus, il n'était pas de ses hommes à avoir le cœur séduit par son propre sang. Cependant, il fallait reconnaître ce qui était vrai, tout comme Sigyn Stark, sa sœur Jeyne était l'autre femme de sa vie. Après tout, ils avaient grandis ensemble, dans une complicité qui n'était pas toujours évidente pour un frère et une sœur. Il ne l'avait jamais traité différemment de lui, elle était son égale et nullement une personne en dessous de lui du fait qu'elle soit une femme. Elle était toujours là pour lui, et il faisait en sorte d'être au maximum là pour elle. Mais voilà, il était temps que Jeyne se marie et elle allait partir, le laissant seul à nouveau. Il ne pouvait pas imaginer espérer voir un autre visage que celui de sa mère et de sa sœur l'attendant jusqu'au bout de la nuit, espérant de tout son cœur de le revoir vivant. Quand on avait connaissance des rumeurs concernant un mariage prochain avec une demoiselle du Val, Jon se demandait comment les choses allaient se dérouler. Ces parents avaient été complices, il avait pu le voir mais cela faisait bien souvent exception. On le marierait sans qu'il soit question pour lui de choisir ou d'aimer, en tout cas au début. Il sourit doucement en regardant Jeyne. « Je n'ai jamais prétendu qu'il était difficile de m'aimer, mais il sera sans doute plus compliquer de me supporter à longueur de temps. Je ne suis pas facile à vivre. Toi tu me connais réellement, tu vois qui je suis parce que j'ai réussi à m'ouvrir à toi, à présenter la personne que je suis vraiment car je t'aime et que j'ai confiance en toi. Mais regarde le reste du temps. Je me plis au jeu subtile du sarcasme, je ne m'exprime que s'il me paraît important de m'exprimer. Je ne suis pas quelqu'un à broder une conversation, je suis direct et franc, ce qui déplait à plus d'un égard. Je ne suis pas encore un chef de meute, je suis plutôt un loup solitaire. »

Bien sûr, il faisait de son mieux pour pouvoir arranger les choses, aller vers les autres, mais il avait pris l'habitude de se poser en observateur, un peu en retrait pour pouvoir examiner chaque personne, son attitude, ses réactions et il en avait appris bien des choses. Jon avait du mal à accorder sa confiance et il détestait encore plus devoir faire des ronds de jambes pour pouvoir discuter ou obtenir quelque chose. Il haussa un sourcil en entendant Jeyne et il grimaça alors, secouant énergiquement la tête. « Je ne désire en aucun cas me marier avec la Reine régente de la Montagne et du Val. Elle est certainement dotée d'une expérience dans le domaine qui n'est pas encore la mienne … Mais je viendrais à dire qu'elle préfère visiblement la compagnie de notre père. » Il eut un sourire un peu grimaçant. « Et je ne désire pas partager ce genre de chose avec lui, ce n'est nullement comme ça que j'espère un rapprochement avec le Vieux Loup. » Il lui fit un clin d'œil avant de partir dans un grand éclat de rire. « Non, il s'agirait de la cadette d'une famille proche du conseil du Roi. Le Val est nécessaire à notre cause pour la guerre que l'on va mener contre Harren mais dans l'histoire, un tel rapprochement est bien moins gagnant pour nous que pour. Je ne sais d'ailleurs même pas à quoi elle ressemble ! Et puis comment pourrais-je te remplacer dans mon cœur, après tout tu es la seule femme de ma vie ? » Il lui fit un clin d'oeil, avant de reprendre un air un peu plus taciturne. Elle devait comprendre que la menace ne planait pas que sur le Nord, ou Peyredragon, mais que tout Westeros serait mis en danger par les désirs de conquête de Harren le Noir, et Jon savait pertinemment que l'Ouest avait toujours eu des dispositions un peu particulières. Ils pensaient à eux avant de penser aux autres, quelque soit l'enjeu, quelque soit leur engagement envers un pays ou un autre, l'Ouest serait prêt à rester neutre plutôt que de risquer à se brûler le pelage en montant au front. Ils pensaient à n'en pas douter que leurs coffres remplis de pièces d'or et d'argent pourraient acheter la paix autour d'eux pour l'éternité. « Je sais bien que tu es une grande fille, une louve forte et puissante qui saura se défendre mais tu es ma sœur, et je sais que Père partagera cet avis avec moi. S'il se passait quoique ce soit, l'un de nous deux trouverait un moyen de te récupérer et de te mettre en sécurité à Winterfell. Je prie les Anciens Dieux qu'on n'en vienne jamais à une telle me sure, mais comme tu viens de le dire tu es une louve, et les Stark n'abandonnent jamais les leurs. »

Jon vint poser un doux baiser sur son front, avant de la presser avec force contre lui, les larmes lui venant aux yeux en se remémorant tant de bons souvenirs en sa compagnie. Il glissa son visage dans ses cheveux, respirant leur doux parfum, s'enivrant encore une dernière fois d'eux pour essayer de garder en mémoire chaque caractéristique de Jeyne, pour ne jamais oublier. « Tu seras toujours avec moi, dans mon cœur quelque soit l'endroit où tu es, quelque soit l'endroit où je me trouve. Et je prie, je prie pour le jour joyeux où nous nous retrouverons. »


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptySam 7 Jan - 15:13






Je regrettais que Jon émette des doutes concernant la propension de sa future épouse à l'aimer. Certes, il fallait apprendre à le connaître, mais n'était-ce pas le cas pour tout le monde finalement ? De prime abord, Lyman n'était pas très engageant. Il était bel homme et avait un sourire craquant ainsi que de pétillants yeux bleus quand la malice venait s'y loger, mais il était souvent froid et arrogant, trop poli et un brun ironique, ce qui m'exaspérait. Et pourtant, j'avais entrevu des traits de sa personnalité infiniment plus séduisants qu'il me tardait d'explorer. L'idée qu'il puisse ne réserver que certaines espiègleries à ma personne me ravissait.

« Nous avons tous un masque, Jon. Plus ou moins prononcé, mais nous sommes rares à nous montrer tel que nous sommes. Il appartient aux autres de se glisser derrière nos barrières pour apprendre à nous connaître et découvrir les trésors que nous cachons. Quant à te supporter à longueur de temps... »

Mon regard se perdit un instant sur un point lointain alors que je rétorquais, songeuse et attristée :

« Je crains que cela ne soit pas le cas avec les conflits qui se profilent... »

Allait-il être un époux et un père absent comme Père, rattrapé par ses responsabilités ? Ou bien saurait-il s'occuper de son épouse, ne pas la délaisser comme Mère l'avait été ? Aurait-il à cœur de participer à l'éducation de ses enfants, à ne pas être une figure lointaine et autoritaire pour eux, qui suscitait l'admiration ? Je l'espérais. Au vu de notre propre enfance, il me semblait logique que Jon ai à cœur de ne point reproduire la même chose.

« Tu deviendras chef de Meute quand la situation l'exigera Jon. Il ne peut y avoir deux alphas dans une Meute. »

Père était le chef. Jon le prince, tout simplement. Quand il le faudrait, il saurait trouver en lui de quoi conduire les hommes, les amener à le suivre. Il avait été élevé pour cela et il avait cela dans le sang, voilà tout. Je le regardais de nouveau, souriant, amusée :

« Je crois que je partage tes défauts. La franchise me jouera des tours dans l'Ouest, cela n'est pas très bien vu. Ni le fait de ne pas être prête à faire quelques concessions et courbettes. Je vais devoir l'apprendre. »

Je soupirais parce que cela me déplaisait déjà. Je n'avais pas envie de devenir une autre, de garder mes pensées pour moi. Mais j'allais bien y être obligée, on m'avait mise en garde. Mais ce n'était pas de mon mariage dont il était question. Plutôt des potentielles prétendantes pour Jon, alors que je m'amusais de celui de Sharra Arryn, plus âgée que lui, déjà mère, mais encore fort belle. Et expérimentée. La grimace de Jon m'arracha un rire sonore. Qui s'interrompit quand il rétorqua qu'elle préférait sans doute la compagnie du Vieux Loup à celle du Jeune Loup. A mon tour de grimacer d'ailleurs. Père et Sharra Arryn ? Je Plaquai mes mains sur les oreilles, comme pour ne pas entendre la suite, rétorquant tout en frissonnant :

« Non arrête, je ne veux pas en entendre davantage ! »

Ah quelle horreur ! Et c'était encore plus glauque d'imaginer qu'elle puisse partager la couche des deux générations de Stark. J'avais mes limites quand même. Je me souvenais encore de ma fureur quand j'avais vu Père en compagnie de cette catin dans cette auberge à Goeville. Cela m'avait ulcéré. Et je n'avais pas envie d'imaginer mon père avec une autre femme, fut-elle Sharra Arryn, même si la question de son remariage se posait et que j'avais moi-même évoquer cette possibilité. Jon me parla plutôt de la cadette d'une noble famille du Val. Certes, on pouvait gagner des hommes du Val alors que cette fameuse famille allait avoir une reine. Bon investissement. Je lui mis un petit coup dans l'épaule alors qu'il disait que j'étais la seule femme de sa vie.

« Idiot. »

C'était affectueux bien sûr, mais cela faisait tout de même plaisir à entendre de sa part. Je savais, moi, qu'il chérirait celle qui saurait trouver une place à ses côtés. Comme il me chérissait. Sur ce point, il ressemblait bien à Bowen. Des hommes bourrus, mais aux grands cœurs. La discussion dévia sur mon mariage, sur mon départ vers l'Ouest, où je serais en sécurité, même s'il craignait pour moi et assurait qu'il viendrait me chercher si les choses dégénéraient. Je le rassurai à ce sujet, sans grand succès apparemment.

« C'est vrai. Mais existe-t-il seulement un endroit sûr, Jon ? »

Sans doute pas, si Westeros explose. Et cela ne manquera pas d'arriver. Trop de prétendants au trône des Sept Couronnes. Je fondis sous son baiser tendre, dans son étreinte, sentant les sanglots monter dans ma gorge alors qu'il me répondait, hochant doucement la tête contre sa poitrine, sachant que ce jour risquait de ne jamais venir. Oh, comment allais-je supporter son absence ?

« Moi aussi, Jon. Fais attention à toi... Ne sois pas trop téméraire. Je ne veux pas te pleurer. Je veux assister au jour où tu ceindras la couronne, en compagnie de cette mystérieuse épouse qui régnera à tes côtés... Je veux pouvoir chérir mes neveux et nièces... Vis Jon. Ne laisse pas la guerre t'arracher à moi. Et veille sur Walton. »

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyDim 22 Jan - 17:37

« Le problème qui existe ma très chère petite sœur, c'est que tu es bien une des seules qui cherche à voir ce qu'il y a derrière le masque … Sans doute un manque de confiance vis-à-vis des autres personnes. Je préfère me protéger plutôt que l'on puisse m'atteindre. Nous avons déjà trop perdus dans cette famille, et souffrir n'est agréable pour personne, que l'on soit un simple paysan ou un souverain. » Jeyne émit l'idée qu'il n'aurait pas à supporter trop souvent le regard de son épouse sur sa personne à cause de la situation qui se profilait pour les mois à venir. La guerre allait faire rage dans Westeros, et il allait y participer, le doute n'était plus permis à ce sujet-là depuis bien longtemps maintenant. Une guerre ne pouvait se régler en quelques semaines, ils auraient sans doute de la chance si cela arrivait en quelques mois, en quelques années. Cependant, si on prenait l'exemple de Torrhen, voilà déjà prêt d'une quinzaine d'années qu'il s'opposait à divers peuples sur divers fronts et les choses étaient loin d'être terminées. Après tout c'était bien pour cela que les enfants Stark n'avaient jamais vraiment connus leur père, après la tristesse, c'était devenu un simple constat douloureux à certains instants mais c'était une chose habituelle. Pour le moment, il s'agissait de ne rien prévoir, les jeux n'étaient pas encore fait. Il ne savait aucunement, enfin de façon certaine, qui allait être son épouse, de quel royaume elle viendrait et dans quel but il unirait sa vie à cette femme. Il se marierait un jour si le front ne venait pas à lui prendre la vie dans les mois à venir. Pour le moment, le mariage le plus pressant était celui de Jeyne et ils étaient là à parler des pertes qu'il allait falloir compter. Il ne voulait pas passer sa vie à combattre éternellement contre le même ennemi, une génération entière avait déjà passé son temps à le faire, plus d'un de ses oncles y avait perdu la vie. Le Nord connaîtrait toujours des événements plus terribles que les autres, des étrangers, des sauvageons cherchant à passer le mur, la mer et toute frontière pour pouvoir piller le Nord et récupérer des terres. C'était leur lot quotidien, mais il n'avait pas envie d'affronter le reste de Westeros également. « Je ne veux pas reproduire le même schéma que père … Notre enfance ne fut pas malheureuse, mais avec un père présent je ne doute pas qu'elle aurait été bien plus heureuse que ce que nous avons eu. Cependant, même si je serais le chef de meute, il y aura toujours des impératifs qui s'imposeraient à moi et que je ne pourrais pas ignorer. Espérons juste que la guerre ne nous mènera pas tous à notre perte. »

Jon sourit doucement. « Ce ne sont pas obligatoirement des défauts … Je considère que cela peut être aussi une qualité. Certes cela est bien peu reconnu, et encore moins quand c'est une femme qui porte ces traits de caractères-là mais tu n'es pas la seule. Plus d'une femme aujourd'hui est à la tête d'un royaume ou en tout cas gère avec tout autant de force que son époux les charges du royaume. De plus, je crois que tu ne seras pas la seule à Castral Roc ayant un certain caractère poussé … De ce que j'ai vu à Goëville avec la jeune Nymeria Lannister, elle a eu tout autant de mal à se plier aux courbettes de rigueur. Tu n'as pas à renier la personne que tu es car tu vas te marier. » Il la serra doucement contre elle un instant avant de la voir réagir comme une enfant par rapport à ce qu'il sous-entendait entre leur père et la reine Sharra. Il partit dans un grand éclat de rire, elle ne devait pas s'étonner de tout ça, et puis leur père ne pouvait pas rester porter le deuil toute sa vie non plus. Cependant, il ne s'étendit pas plus sur le sujet, il ne voulait pas choquer les oreilles innocentes de sa petite sœur avec de telles histoires. Il revint à de plus belles paroles, lui assurant qu'il n'aurait jamais qu'une seule femme dans sa vie et c'était bien elle. Elle aurait pu être sa jumelle, personne ne pourrait le comprendre aussi bien qu'elle le faisait, une confiance aveugle existait entre eux. Son départ était une source d'inquiétude, pas seulement pour lui, il en était certain, il avait besoin de l'assurer qu'il serait toujours là pour elle, où qu'elle puisse bien être. « Non tu as raison, aujourd'hui il n'y a plus vraiment d'endroit sûr dans tout Westeros, c'est pour ça que je te mets en garde bien que je sais quelle grande fille tu es ! » Il la garda longtemps contre lui, sentant son cœur se serrer alors que la demoiselle était prise de soubresauts, signe d'une faiblesse la submergeant à l'instant. « J'espère bien que tu seras présente à ces instants-là également. Quant aux neveux et nièces, nous verrons si la vie sera clémente de ce côté là et qu'elle permettra de perdurer la lignée des Stark. Tant que je n'ai pas de bâtard tout ira bien, sinon je n'imagine pas la réaction de notre père. » Il se mit à rire, il cherchait à rendre la conversation moins lourde de sens, même si le mariage n'était pas encore célébré, il savait que d'une certaine façon, ils étaient en train de se dire adieu.


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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMar 14 Fév - 19:06






Et c'était regrettable. Que personne ne cherche à connaître davantage Jon. Parce qu'il méritait vraiment qu'on s'intéresse à lui et qu'on le découvre. Je n'étais peut-être pas très objective. C'était mon frère après tout. Et je le connaissais mieux que personne. Et je déplorais qu'il ai décidé de se cacher derrière une cuirasse, afin de se protéger. C'était une réaction très humaine et normale, mais... C'était triste, quelque part. Alors je souhaitais vraiment que la femme qu'il épouserait saurait voir quel homme il était et l'aime pour cela. Même si il risquait de ne guère passer de temps à ses côtés, au vu de la situation actuelle, plus que tendue, qui allait dégénérer. Les Stark étaient fait pour la guerre et mon frère n'y échapperait pas. J'espérais simplement qu'il ne se réfugierait pas dans ses bras pour fuir ceux de son épouse. Pas comme notre père. Qu'il aurait à cœur d'élever et de voir grandir ses enfants. Nous en avions souffert et il ne reproduirait pas le schéma paternel... si ? A moins que, pris par ses devoirs, il ne fasse de même et le comprenne enfin. J'ignorais ce qui était préférable.

Pourtant, à sa réponse, j'eus une idée du père qu'il désirait être au moins. Lui aussi regrettait l'absence de notre père. Ce que nous avions manqué. Beaucoup des incompréhensions entre Jon et Père venaient aussi de là, sans aucun doute. Je hochai doucement la tête, alors qu'il avait conscience qu'il ne serait pas aussi présent qu'il le souhaiterait. Le savoir, c'était déjà beaucoup.

« Il faut trouver l'équilibre, Jon. Entre ton devoir envers ton peuple et celui envers ta famille... ta descendance. C'est un exercice délicat et périlleux. Mais pour avoir grandi sans père ou presque, tu sais justement les écueils à éviter. »

J'essayais de le rassurer. Je le faisais toujours avec mes proches. Et aussi parce que je croyais vraiment en mes paroles. Ces mots seraient vides de sens sinon. J'étais convaincue, tout simplement. Si Jon doutait de lui, moi, j'avais foi en ses qualités. Et ses défauts. Que je partageais avec lui, comme je le faisais remarquer. Tout dépendait des gens avec lesquels on se trouvait. La franchise était appréciée par certains, redoutée par d'autres, dangereuse dans une Cour comme celle de l'Ouest. Et cette fois, ce fut à Jon de me remonter le moral à ce sujet, m'arrachant un sourire.

« Certes. Mais si je veux me faire respecter d'eux et surtout, pouvoir déjouer les pièges d'une Cour étrangère, il va me falloir adopter leurs armes... Sans pour autant me défaire des miennes. »

Et bien, j'allais tout simplement prendre ce qu'il y aurait à prendre des Ouestriens et je mêlerais cela à ma personnalité et mon caractère. Ce serait un exercice compliqué et semé d'embûches, mais passionnant... Et peut-être dangereux. Je ne devais pas me perdre moi-même dans cette expérience. Mais il avait raison, les femmes pouvaient régner. Chacune à sa façon. Je n'étais pourtant pas une Deria Martell à la réputation sulfureuse. Ni une princesse guerrière comme Argella Durrandon. Quant à Nymeria... il avait raison. Elle n'était pas vraiment le fidèle reflet de sa sœur aînée, si impeccable.

L'étreinte me fit du bien, même si la suite m'outra. Je n'étais pas à l'aise avec les histoires de coucherie de mon père, ou même de mes frères, même si je m'ouvrais de certains sujets à Jon. Père et Sharra Arryn ? Possible. Jon et Sharra ? Pourquoi pas, même si j'avais plus de difficultés, mais imaginer qu'elle ai pu coucher avec le père et épouser ensuite le fils. Non. C'était trop. Cela fit d'ailleurs rire mon frère qui eut la décence de lâcher le sujet. Pour un qui était nettement plus à son goût alors qu'il disait qu'elle était la femme de sa vie. Flatteur. Pour ensuite la prévenir des dangers. Le Nord la mettait en sécurité dans l'Ouest, une sécurité relative.

« Et j'en prends note. »

Et l'émotion me submergea alors que je lui faisais mes ultimes recommandations, que je craignais pour sa vie. Par les Dieux, qu'il allait me manquer...

« La lignée ne s'éteindra pas avec toi. »

Je souris légèrement quand il parla de bâtards, essayant de m'alléger l'humeur.

« Beaucoup sont ceux à avoir des bâtards. Tant qu'ils ne font pas d'ombre aux enfants légitimes. Mais tu auras tes princes et princesses, Jon, comme j'aurai les miens, et Walton les siens. »

J'y croyais. Je voulais y croire. Je voulais que Jon vive longtemps. Qu'il règne sur le Nord. Que nous puissions un jour nous rendre visite avec nos enfants, ces futurs cousins... C'était un futur bien doux, sans doute utopique, mais qui me donnait espoir. Je me lovai contre mon frère, enfouissant mon visage contre sa large poitrine, puisant force et réconfort dans cette étreinte apaisante et cette odeur familière alors que mon cœur se contractait à l'idée de ce que j'allais perdre en partant. J'aurais tant aimé que cet instant ne finisse jamais...

     
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MessageSujet: Re: Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]    Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]  EmptyMer 8 Mar - 9:28

Le contact allait être rompu. Jon le sentait. Il était venu jusqu'ici pour pouvoir se confier à sa sœur, pour pouvoir parler de ses peurs, de ses espérances pour l'avenir. Jeyne en avait fait de même. L'un comme l'autre savaient parfaitement que c'était la dernière fois qu'ils en auraient l'occasion. Il caressa doucement le visage de sa tendre sœur, lui souriant avec toute la douceur qu'il avait. Après tout, il ne la réservait à elle et seulement à elle. Bientôt, elle deviendrait une véritable femme, dans tous les sens qu'on pouvait prêter à cette expression, bientôt elle serait une mère, et sans doute aussi une reine. Une Reine formidable, Jon ne pouvait en douter. Depuis la mort de la reine du Nord, Sigyn, Jeyne avait joué un rôle de plus en plus important au sein de la Cour et dans la gestion de Winterfell. Elle savait gérer sa demeure, elle avait des talents de diplomates que Jon n'avait jamais acquis et devait encore apprendre. Elle allait, il l'espérait en tout cas, faire changer un peu les choses à la Cour de l'Ouest. Tant qu'elle s'y sentait bien, pour lui c'était tout ce qui comptait. Et puis malgré cela, il savait pertinemment qu'il n'aurait qu'une faible marge d'action, si Jeyne rencontrait le moindre soucis, il ne pourrait pas intervenir. En tout cas, il ne pourrait le faire au grand jour. Après tout, soit il serait occupé avec ses troupes armées à l'autre bout de Westeros et ne pourrait venir la défendre, soit cela pourrait passer pour un affront politique que Jon ne voulait surtout pas commettre. La guerre se profilait à grands pas, et même si l'Ouest ne s'était pas réellement déclaré comme étant de leur côté, ils n'étaient pas non plus leurs ennemis et ils auraient sans aucun doute besoin de tout le monde pour mettre genou à terre à Harren le Noir.

Jon se mit à rire face à elle, c'était un peu pitoyable comme situation. S'ils avaient beaucoup partagés l'un avec l'autre, des conversations aussi sérieuses restaient quand même assez rare. Il allait finir par la rendre terriblement malheureuse de partir, ou encore pire lui infliger un certain sentiment de culpabilité alors qu'elle partait pour une vie qui serait fort éloignée de celle qu'elle aurait eu en restant ici après avoir épousé un homme appartenant à la noblesse du Nord. « Allons, ne soyons pas aussi sérieux et dramatiques. Ce n'est pas comme ça que je nous vois, et surtout tu as besoin de plus de gaîté. Les préparatifs du mariage sont longs et éprouvant, tout autant qu'a pu être notre dernière campagne militaire. Maintenant, c'est à toi qu'il faut penser et à tes noces. Laissons la morosité nous envahir pour les jours où les choses nous apparaîtront vraiment difficiles à gérer. Profite de ce mariage, profite d'être la reine d'un jour, avant d'être la reine de l'Ouest. Et n'oublie en aucun cas, combien ta famille t'aime. Aussi peu démonstratifs que nous pouvons l'être, je te l'accorde mais cela fait intégralement parti de notre charme. Au moins, quand on se dévoile c'est que nous tenons tout particulièrement à la personne. » Il embrassa tendrement le front de sa sœur. « Il te reste encore plein de choses à préparer, et je me doute également qu'un peu de repos loin de toute agitation qu'elle vienne de ton frère ou d'une autre personne te fera le plus grand bien. Je vais donc prendre congé ... ». Il s'inclina doucement devant elle avant de quitter ses appartements, le plus rapidement possible. Il n'aimait pas quand ses émotions lui jouaient des tours.


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