Le Roi du Nord est un homme qui a certainement à cœur de toujours parer le plus vite possible à tout problème éventuel. Précautionneux ou prudent, pour certains. Sage, malgré son jeune âge, pour d'autres. Différent de son père, et à la fois fort semblable. Jon Stark essaie d'imprimer sa propre marque. Il se distingue par son approche calme et méthodique ; il n'a pas le caractère plus offensif, de l'offensive dans tous les domaines. Là où son père serait allé en personne aux Trois Soeurs malgré la guerre pour sceller leur rattachement au Nord, quitte à délaisser un temps le combat mais pour s'assurer en personne de la loyauté de chacun et des efforts correctement dépensés sur place pour la reconstruction, Jon préférait l'approche diplomatique. Formelle, et fastueuse. Plus familiale, en quelque sorte. Et délègue, partage le pouvoir avec sa femme la Reine Ysilia. C'est elle qui, en déplacement à Blancport, accueille les familles nobles, et notamment la maison Sunderland, du pays récemment conquis, pendant que lui-même restait au combat dans le Conflans.

La fête fut fastueuse ; la maison Manderly fut mise à contribution et le Roi paya du trésor royal les festivités à venir. Evidemment, nombre de seigneurs en titre étaient déjà en campagne dans le Conflans, qu'ils soient d'ailleurs valois ou nordiens. Il y avait les jeunes ou les vieux du pays, et étant également attendue la Reine du Val en visite diplomatique. L'idée évidente, partagée par les souverains des deux pays, était d'aplanir les tensions contiguës au conflit.

Les festivités, quand elles ont lieu, sont grandioses. La délégation valoise, conquise ou alliée, est accueillie dignement par la Garde de Blancport et de Winterfell, qui présente les armes aux gens du Val. La Reine Eléanor peut donc s'entretenir avec sa vis-à-vis, et célébrer dans la bonne humeur le traité de paix qui vient à être signé. Les deux profiteront sans doute de ce moment pour raffermir des liens existants, plus tôt, à une époque où Ysilia Royce fut presque promise à Jon Stark, au Conclave de Goeville... Et quand Nord et Val étaient alliés, avant un renversement d'alliance qui fit beaucoup de dégâts. Si les festivités en elles-mêmes étaient calmes et bienveillantes, il y eu toutefois quelques moments de tensions. Des capitaines de la marine marchande des deux pays se prirent à partie près du port, avinés par la bière. Le guet Manderly fit correctement son travail, et il n'y eu pas plus d'esclandre dans le castel de la maison au Triton ; ni la Reine du Nord ni celle du Val assistèrent à quelques moments tendus entre nobles du Nord et du Val qui purent s'égratigner parfois, avec un brin d'amertume. Des nordiens, notamment proches des Glover, purent ainsi déverser leur bile quant à la mort de Lord Bowen, proche du Roi et de l'Empereur quand il fut chargé de prendre l'île secondaire des Trois Soeurs. Il y eut aussi quelques récriminations Sunderland ou alliés quant aux pratiques nordiennes pour ramener la paix...

Mais rien ne vint entacher le moment où en plein banquet, l'envoyé de Lord Sunderland réclama le calme. Il évoquait, malgré son jeune âge, les époques lointaines où les Trois Soeurs étaient un sujet de discorde entre Nord et Val. Il parla aussi des alliances passées entre les deux peuples, et du sang versé pour obtenir la paix. L'adolescent évoqua aussi l'avenir, et la paix assurée par l'adhésion commune à l'Empire. Il glissa, ce qui n'échappa à personne, que Lord Sunderland maintiendrait la paix dans le nord du Détroit -égratignant au passage Lord Manderly- mais jurait dès à présent loyauté au Roi du Nord et à sa Reine, Eléanor.

Les festivités se conclurent, laissant les deux souveraines libres d'échanger en leur nom propre, ou en celui de leurs époux partis loin au sud pour les guerres de l'Empire, pour éloigner le danger de leurs maisons respectives.