Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé]
Sujet: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 15 Sep - 10:30
Un profond soupir m'échappa alors que j'étais en train de ramasser un énième pichet de bière qui avait volé à travers la pièce au rythme des rires gras qui résonnaient depuis le début de la soirée. Le bordel ne désemplissait pas depuis que j'étais revenue de Goëville. Avec chaque arrivée de soldats se précipitait une nouvelle volée de clients dans l'un des rares endroits où ils pourraient se délasser avant le grand départ. Au moins, avec tout ça, je pouvais me vanter d'avoir un avant goût de ce qui m'attendrait dans les prochaines semaines. En plus joyeux et moins dangereux. Encore que, en voyant le peu de dextérité qu'ils avaient avec une simple chope de bière, j'avais tout de même quelques doutes quant à leur agilité au combat. Enfin, j'espérais tout de même qu'ils sauraient mieux manier leur épée que le reste. Mais ça, il était évident que je le saurais bien assez tôt.
Ada n'avait pas le moindre instant à elle. Je l'avais aidée tant bien que mal, ayant mes propres préparatifs à faire pour le voyage qui ne saurait tarder. Si la tenancière n'avait pas vraiment apprécié d'apprendre mon départ dans les jours à venir ou le fait que je lui soustraie deux de ses acolytes qui ne me quittaient guère lorsque j'étais au bordel, elle avait tout de même approuvé la chose avec cette petite pointe de fierté propre aux putains qui voyaient leur protégée prendre son envol. Elle m'avait assommée de recommandations et, à force, j'avais été presque soulagée de la voir enfin débordée et focalisée par les pièces qui s'amoncelaient peu à peu.
J'avais d'ailleurs passé un accord tacite avec elle, je ne m'occupais plus des clients en privé depuis son retour de Goëville mais, en échange, je me chargeais de distraire les hommes jusqu'à ce qu'ils montent dans les chambres, de vider leur bourse contre des litres de mauvaise bière et je continuais de la seconder dans la gestion du bordel. Ada n'avait pas vraiment demandé pourquoi et nous n'avions pas du tout abordé le sujet, à mon plus grand soulagement. Je n'aurais probablement pas aimé avoir à me justifier ou, pire encore, à devoir mettre des mots sur les raisons qui me poussaient à faire ça, j'aurais probablement trouvé la chose tellement ridicule que j'aurais changé d'avis aussi sec.
Si j'avais fini en quelques jours à peine par me réhabituer au brouhaha constant et à cette activité qui sortait de l'ordinaire, les rues de Winterfell ne désemplissant pas à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je songeais tout de même que j'aurais bien aimé profiter d'un peu de calme, même quelques instants. Mais ce n'était pas du tout à l'ordre du jour alors je continuais de slalomer d'une table à l'autre, plaisantant, discutant, remplissant les chopes à ras bord sans même leur laisser le temps de protester.
Alors que je m'apprêtais à remplir de nouveau la cruche, une bousculade un peu plus vive que les autres et je fus littéralement projetée contre un nouvel arrivant encapuchonné. Laissant échapper un soupir agacé, je m'apprêtais à répéter encore et encore le même refrain pour la énième fois de la soirée, arborant mon sourire de façade habituel.
"Toutes mes excuses messire, je ne voulais pas vous…"
Je m'arrêtai brusquement et, sans que je n'arrive à m'en empêcher, je sentis mon visage s'illuminer spontanément alors que je reconnaissais les traits sous la capuche.
"Oh, je ne pensais pas vous voir ici."
Jetant des regards aux alentours, j'ajoutais, un ton plus bas.
"Il faudrait arriver à pousser les murs pour qu'ils puissent se détendre autant qu'ils le souhaiteraient. Ada s'est un peu trop enflammée à laisser autant de monde entrer ce soir. Elle n'a jamais su dire non."
Levant les yeux au ciel pour appuyer mes propos, j'effleurai ensuite légèrement le bras du nordien, attendant de voir son humeur. Je n'avais pas encore eu l'occasion de passer du temps avec lui depuis notre arrivée à Winterfell quelques jours plus tôt mais je ne m'en étais guère inquiétée. Je savais pertinemment qu'il aurait fort à faire et bien peu de temps pour se détendre. Alors, j'étais tout de même agréablement surprise de le voir ici, même si, comme toujours, je prenais un soin tout particulier à ignorer cette angoisse latente qui me gagnait à chaque fois que nous nous voyions. Cela ne durait qu'un bref instant, jusqu'à ce que je puisse lire dans ses yeux qu'il n'était toujours au courant de rien et que tout allait bien. Pour l'instant.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 22 Sep - 18:37
Les préparatifs vont bon train. A l'intérieur de la forteresse, des milliers d'hommes et encore plusieurs bannières au pied des murailles, campant sous l'abri relatif de nos hauts créneaux. Nous préparons la campagne, prêts à en découdre. Les sauvageons pullulent dans le Bois-Aux-Loups et mes patrouilles me rapportent à intervalles réguliers des accrochages avec l'ennemi. Franchement, on ne peut pas vraiment se fier aux rumeurs ou aux nouvelles du Nord tant elles sont contradictoires. Je sais simplement que la Garde de Nuit s'est effectivement mise en route tandis que mes forces sont fin prêtes. Dans la cour derrière le castel, près du Bois Sacré, de jeunes hallebardiers et vougiers s'entraînent sous la houlette de Conrad tandis que Bran est en train de faire le tour des cantonnements. J'ai déjà prévu la touche finale de mes préparatifs ; le départ de nos troupes les plus légères en éventail pour prévenir tous risques d'embuscade, déceler le gros des forces ennemies vers lequel nous nous rendrons en marchant avec la plus grande vigueur possible pour le détruire d'une offensive massive et coordonnée. Je jouissais de la plus grande discipline chez mes hommes, aguerris par des années de guerres. Les sauvageons ne se battaient que rarement à grande échelle, ce qui me donnait l'avantage au moins pour cela. Je passais donc mes journées à retranscrire les ordres des bannières de mon armée afin de coordonner le plus précisément possible l'ensemble des mouvements de mes troupes, tandis que je prévois aussi les millions de boisseaux à faire remonter par les routes à l'arrière de l'armée.
Il n'en reste pas moins que je désire changer d'air. Entre les Lannister, mes fils qui rivalisent de bellicisme et ma fille qui oscille entre douceur et caractère ombrageux, je suis plutôt bien servi. Je me rends donc incognito chez les putes. Autant changer d'air, car j'en avais assez de celle du parchemin et des bougies. Et plus tard, cela sentira la mort, la merde et le sang. Autant s'emplir les narines de celles du parfum d'une femme, du foutre et de la sueur d'étreintes partagées avec passion.
Une fois assuré de ma sortie incognito, je chemine dans les rues étroites de Winterfell jusqu'à entrer dans le bouge. L'endroit est bondé, rempli de soldats et de marchands venus ici pour fournir les premiers. Ca picole sec, ça charme et ça vole sans aucun doute. J'aperçois une crinière châtain un peu plus loin, et mon cœur bondit dans sa direction. Une bousculade vue l'ivresse et l'affluence la jette contre moi, mais je reste droit dans mes bottes quand elle rebondit sur ma carrure, nettement plus imposante que la sienne. Je lui souris alors.
| J'espère que la vieille femme n'a pas un besoin irrepressible de ta présence à ses côtés pour faire tourner la boutique ? J'ai la tête pleine de chiffres et le sang bouillant. Si tu me laisses t'amener à l'étage, je peux peut-être t'offrir câlin plus mémorable que cette soirée à servir des ivrognes. |
Pourtant, les esprits s'échauffent derrière moi et l'on me pousse. Je me retourne, furieux.
| Ah ça, tu vas te calmer tout de suite, reître, ou je jure que je te cogne avec cette cruche jusqu'à ce que même ta mère ne puisse plus te reconnaître. |
Eh bien sûr, en me retournant, c'est pile le moment où je vois un homme balancer une grande main aux fesses de Mathie. Au moment exact ou l'autre, furieux de s'être vu ainsi tancé devant ses amis, m'expédie la cruche en direction du crâne.
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Ven 25 Sep - 14:30
Depuis que j'étais arrivée à Winterfell, j'avais été habituée à ce que le bordel soit l'un des rares endroits de la ville où l'activité battait son plein lorsque la nuit tombait. Mais ces derniers temps les choses s'étaient accentuées, les hommes profitant visiblement des derniers moments avant d'aller devoir affronter les sauvageons qui eux, ne leur laisseraient guère de répit.
J'étais heureuse de le voir, d'autant qu'il semblait enclin à partager un peu de bon temps, même si l'ambiance semblait se détériorer à mesure que les secondes passaient. L'alcool avait beaucoup trop coulé à flot depuis le début de la soirée et, si je n'y étais pas étrangère, j'avais tout de même espéré qu'ils auraient un peu plus de tenue. Il s'agissait d'hommes après tout, pas de la dernière pucelle venue qui tournait de l'œil après une ou deux bières.
Il n'avait même pas vacillé lorsque je l'avais heurté de plein fouet et, alors que je m'accrochais à lui, lui accordant mon attention pleine et entière, j'esquissais un sourire mutin à ses propos, ravie de voir qu'il était d'humeur à passer du temps ici.
"Elle se débrouillera très bien toute seule. Je suis sûre que je peux nous trouver une bouteille avant que nous ne me montriez ce que vous entendez par mémorable. Mais attention, avec une telle ambiance, j'espère que vous serez à la hauteur de vos engagements."
Mais c'était sans compter l'agitation grandissante des hommes réunis sous ce toit. J'avais eu beau répéter encore et encore à Ada que les choses risquaient de dégénérer, elle n'avait écouté que le bruits des pièces sonnantes à chaque tournée et chaque fille consommée. Je n'eus même pas le temps de l’entraîner à l'étage que je sentis une énième main m'effleurer à des endroits que d'aucun auraient qualifié de peu convenable mais qui était plutôt habituel par ici alors que j'entendais le ton monter entre le nordien et je ne sais quel idiot qui l'avait visiblement bousculé assez violemment.
Ne prenant même pas la peine d'accorder mon attention à celui qui semblait amusant de me faire des avances aussi subtiles que peu avisées en un moment pareil, je sursautais lorsqu'il se pencha vers moi, croyant chuchoter alors que le bordel entier aurait pu l'entendre s'il avait été un peu plus calme.
"Et bin Mathie, j'croyais que tu t'occupais plus personnellement d'aucun d'entre nous ? T'as d'nouveau changé d'avis ? On peut participer ? je suis sur que ton petit camarade sera pas contre te partager un peu non ?"
Et de me passer une main autour de la taille pour m'attirer tout contre lui sans même me laisser le temps de réagir ou même jeter un coup d'œil à celui que son ami venait d'amocher. Je me contentais de lui asséner une taloche à l'arrière du crâne en secouant la tête avant de soupirer profondément et d'attendre qu'il saigne me relâcher. Mais visiblement, le message était trop subtil encore et c'est sans pouvoir bouger que je vis la cruche éclater sur le crâne du Stark.
Écarquillant les yeux, je lâchais, incapable de maîtriser le ton suraigu que venait de prendre ma voix.
"Par tous les Sept, messire, tout va bien ?"
Impossible d'ajouter quoi que ce soit que le coupable du méfait, emporté dans son propre élan, bouscula un autre client. Bien évidemment, ce devait être la plus odieuse des insultes vu qu'il décida de se jeter sur lui pour se venger, entraînant le Stark dans son élan sans même y prêter la moindre attention.
"Mais ça suffit oui ?"
Bien évidemment, la seule réaction que je réussis à obtenir fut que l'idiot qui me tenait encore par la taille me relâche pour aller s'amuser à son tour. Me passant la main sur le visage, je fronçais les sourcils, mes yeux cherchant le Stark alors que je réfléchissais à la meilleure façon de calmer les choses.
Si Ada avait envie de laisser les choses s'envenimer ce n'était pas mon cas, surtout avec le loup en plein cœur de la mêlée. Je soufflais alors, en direction de l'une des jeunes catins qui regardait la scène, totalement médusée.
"Va chercher un seau d'eau et vite."
Elle hocha la tête et fila, visiblement ravie d'avoir quelque chose à faire de concret alors que les autres clients ne semblaient encore pas vraiment décidés quant à se mêler ou non à tout ce joyeux tintamarre. Glissant deux doigts entre mes lèvres, je laissais alors échapper un sifflement strident. Connaissant les ivrognes en lice, il était probable que ce serait la seule chose qui attirerait leur attention. Et, si ça ne marchait pas, un peu d'eau froide ne leur ferait pas de mal.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 29 Sep - 21:58
Les choses se gâtent très vite. Mettre une grande quantité de soldats au même endroit est toujours un cauchemar logistique car ils drainent tellement de ressources qu'ils appauvrissent des régions entières sur leur passage. En sus, il faut armer et équiper tout ce petit monde. Egalement et au Nord nous y tenons, entraîner les gueux à démonter les nobles pour les achever est un mal nécessaire, pour en faire les soldats les plus disciplinés du monde. Mais malgré les châtiments corporels en vigueur dans mon armée, malgré toutes les précautions que je prenais en gardant quantité de gardes sous les armes pour contrôler le tout... Eh bien, on se retrouvait toujours avec notre lot de bagarres et de cas à juger chaque matin. Ce n'était pas pire que dans le sud, où les pendaisons d'hommes de troupes étaient monnaie courante. Il faut dire aussi que la châtiment réservé aux resquilleurs et autres têtes brûlées était assez extrême. Cela m'avait jadis forgé le caractère, d'accomplir ou d'assister à de telles sentences, mais c'était un mal nécessaire. Plus encore quand je me retrouvais dans une bagarre de bar, comme maintenant, ce qui ne m'était plus arrivé depuis mes escapades de jeunesse aux côtés de Brandon, de Weyton, de Rickard et de Ryman. Je me souvenais pourquoi je sortais escorté... Pas par peur, bien sûr. Mais par simple raison d'état. Que vaut un pays dont le dirigeant meurt entre deux putes, le col tranché par quelque tesson de bouteille ? Impossible à concevoir, même si cela était sans doute arrivé plusieurs fois au cours de notre longue histoire. Avant cela, il y a Mathie et son sourire.
| Je suis toujours à la hauteur pour tout relief que j'attaque, ma jeune beauté. Je suis un excellent grimpeur et les plus hautes altitudes ne m'ont jamais effrayé. |
Je suis en train de m'embrouiller avec un de mes propres soudards quand j'entends des paroles déplacées « glissées » à Mathie. Je me retourne vers elle en fronçant les sourcils, je m'apprête à mordre pour de bon quand un gros objet vient s'éclater sur mon crâne, à l'arrière. Je titube un instant, le regard plein de points noirs et de tâches foncées, mon champ de vision brouillé et mon équilibre précaire. J'entends la voix de Mathie dans le lointain alors que j'ai l'impression qu'on vient de me fendre le crâne en deux. Je titube en repoussant doucement la jeune femme sur le côté, alors que les rires gras se font entendre. Ma main ne se porte pas à ma taille pour se saisir de mon épée, mais je me saisis du col du type et lui envoie mon front en plein dans le nez, qui se brise sous le choc. Je redresse un regard sombre aux autres soudards en laissant le type s'affaler par terre.
| Le prochain qui manque de respect aux filles aura affaire à moi. Et le prochain à me menacer, je l'étripe. |
Deux choses se passent alors simultanément. Un type attrape Mathie à nouveau, et j'ai juste le temps de voir le reflet d'une lampe sur une lame alors que celle-ci plonge vers mon ventre.
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Dim 4 Oct - 14:33
La soirée aurait pu tourner d'une façon pour le moins agréable avec l'arrivée du Stark. Sa venue était déjà une surprise des plus agréables et je me serais bien volontiers éclipsée de cette pièce beaucoup trop agitée à mon goût. Il ne nous avait fallu quelques répliques pour donner le ton qu'aurait pu avoir la suite des évènements et j'avais soufflé à sa répartie, d'un ton plein de promesses.
"Et bien, à voir si vous serez capable de m'emmener jusqu'aux sommets alors."
Mais c'était bien évidemment sans compter sur l'humeur ambiante qui n'allait pas en s'arrangeant. Il ne fallut que quelques instants pour que nous nous retrouvions au beau milieu d'une bagarre entre ivrognes alors qu'il devenait visiblement impossible de pouvoir s'éclipser aussi facilement. Je ne pus me dégager de l'étreinte de l'un des habitués qu'avec difficulté, tout ça pour voir le Stark se prendre une cruche en pleine face et j'eus à peine le temps de m'approcher de lui pour voir si tout allait bien qu'il me repoussa, étonnamment doucement au vu des circonstances sans pour autant me répondre, avant qu'il ne rétorque tout aussi violemment que son agresseur. Je laissais échapper une grimace en entendant le bruit d'un os qui se brisait, visiblement le nez du soldat un peu suicidaire qui s'était jeté sur le loup. C'était bien fait pour lui mais ça ne calmait visiblement pas le jeu pour autant.
Je sifflais aussi fort que possible mais il fit de l'effet… durant un battement de cils. Visiblement, vu qu'il ne s'était rien passé dans la foulée, ils étaient repartis de plus belle, l'agitation s'accroissant alors que j'apercevais une lame s'agiter au beau milieu de tout ça et surtout, bien trop près du Stark pour que je continue à trouver la situation sans danger.
Si je ne m'inquiétais guère quant aux capacités du nordien à parer l'attaque peu efficace du soldat tellement ivre que j'étais déjà étonnée qu'il tienne encore debout, je commençais par contre à être particulièrement agacée par la tournure que prenaient les événements. Non pas que je ne sois pas contre un peu d'animation et quelques querelles entre les clients. Généralement, c'était générateur de profits, tant pour les vainqueurs qui fêtaient ça avec de l'alcool à flot et en se payant des passes qu'ils ne seraient même pas en mesure de consommer, que pour les perdants qui faisaient exactement la même chose pour se consoler de leur déconvenue.
Mais là, les choses allaient beaucoup trop loin et, alors que j'apercevais au loin le regard paniqué d'Ada qui commençait enfin à comprendre ce qui se passait et à s'inquiéter, il me fallut bien quelques secondes pour repousser l'idiot qui m'embrassait à pleine bouche. Bien évidemment, ma rebuffade n'étant guère de son gré et je sentis sa main claquer sur ma joue alors qu'il commençait à hurler, son haleine avinée tout près de mon visage.
"Espèce de sale petite garce, tu crois vraiment que tu peux me refuser quoi que ce soit ? Je paie je te rappelle et… tu m'écoutes quand je te parles ?"
Là, il avait atteint la limite et, alors que je n'arrivais toujours pas à distinguer ce qui pouvait arriver au Stark, je vis ma toute jeune collègue arriver avec deux seaux d'eau remplis à ras-bord. Bien. Je fixais alors le soldat qui attendait visiblement une réponse. Et il n'allait pas être déçu.
Saisissant son entrejambe violemment à pleine main, je serrais suffisamment fort pour commencer à l'entendre couiner et le voir se plier en deux de douleur. Me penchant alors que je gardais toujours fermement ma prise, je rétorquais, d'une voix suffisamment forte pour être entendue par les clients qui n'avaient pas rejoint la petite fête.
"C'est toi qui va m'entendre. Quand tu auras payé ton ardoise, on en reparlera. D'ici là, tu te calme et tu fais profil bas si tu veux remettre les pieds ici un jour. Ou dans n'importe quel autre bordel dans tous Westeros. Tu n'imagines pas tout ce qu'on peut se raconter entre nous. C'est compris ?"
Alors qu'il hochait brièvement la tête tout en m'insultant de tous les noms qu'il pouvait connaitre, je le relâchais avant de me saisir de l'un des seaux d'eau. J'avisai la jeune fille pas franchement rassurée et j'esquissai un sourire alors que désignai le seau restant.
"Tu fais comme moi d'accord ?"
Et de lancer le tout d'un geste brusque en direction du tas toujours en train de se battre. Ca, au moins, c'était radical. Reposant le seau et essayant d'ignorer la douleur cuisante sur ma joue, je vis alors le groupe se figer sous le choc. Restait plus qu'à espérer que cette fois-ci, ce serait la bonne.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 13 Oct - 21:41
La jeune femme a toujours eu le don de m'attirer vers elle. De me pousser à me dépasser, avec sourire et malice. Le moindre de ses sourires est une exaltation à plus de passion encore, ses regards éloquents et provocateurs achèvent de remuer ma passion pour le défi alors que je me suis toujours montré bien incapable de résister à ce genre de femmes. C'est pour ce genre de sourire et d'attitude que je suis prêt à prendre des risques, car j'ai l'impression qu'ils en valent la peine. C'est aussi pour eux que je côtoie le rebut de mes troupes dans ce bordel. Non, que dis-je, pas le rebut. Pour se payer les moyens de prostituées sédentaires est un luxe rare pour les simples hommes de troupes. Ceux-là sont sergents d'armes, prévôts et autres relais hiérarchiques de mes forces armées. Il ne s'agit pas de vulgaire valetaille, mais d'un autre côté aucun d'entre eux ne doit être de noble naissance ; ceux-là ont droit au meilleur des accueils, à l'étage, dans les quelques chambres pour privilégiés. Quand elle me sourit, je me dis que pareille compagnie importe peu, jusqu'à ce que je vois la lame filer droit dans ma direction. Là, les choses allaient infiniment trop loin. Je me rendais bien compte que j'avais secoué la ruche et que maintenant, les abeilles venaient pour me démolir. Sauf que ces insectes là faisaient ma taille et ma carrure, et qu'ils étaient plusieurs. Avec Glace ou même Hurlement, je n'aurais sans doute eu aucun mal à les battre, mais l'espace était trop étroit pour manier une lame, sauf ces poignards-là, ces crèves-coeur particulièrement efficaces dans une mêlée dense.
La lame part vers le bas et je n'ai plus le temps de l'esquiver, ni la place. Restant devant Mathie qui devait faire face à ses propres problèmes, je bloque l'attaque en fermant le poing et en le jetant droit sur la trajectoire de la lame, qui ripe douloureusement sur l'os de mes jointures plutôt que d'entailler mon abdomen et percer quelque organe. J'entends Mathie et la sens se débattre dans mon dos mais je ne peux rien faire. Le type lance déjà une nouvelle attaque mais j'enserre son poignet et le fait brutalement pivoter dans un angle improbable qui s'accompagne d'un craquement sonore. Les autres se jettent dans la danse. Certains prennent mon parti, d'autres pas. Les catins s'éloignent et alors que je me mange plusieurs coups de poings en plein visage et que je distribue des volées particulièrement brutales à mes adversaires, je prends un seau d'eau, ou une partie en tous cas, en plein visage. L'eau glacée me fige et je me tourne vers l'autre côté de la salle, où se trouvent Mathie et ses comparses à deux mètres environ. Tout le monde arrête, un peu bête. Finalement, un rire grave et rocailleux s'échappe de mes lèvres et je finis par rire aux éclats, mon rire est repris par les plus vieux des soldats présents et bientôt, l'hilarité est générale. Jusqu'à ce que quelqu'un se rende compte que ma capuche a glissé de mon visage pendant la bagarre et me reconnaisse. Partout, les murmures. « Le Roi ». « Le Loup ». « C'est lui, si je te jure ». Mon rire se calme doucement. Maintenant que le fût est percé, il faut le boire. J'ai l'habitude des soudards et des ivrognes. Je cogne sur la table la plus proche.
| Bon alors garçons, c'est venu pour prendre une branlée ou pour foutre ces beautés ? On a cassé du mobilier et fait peur aux filles. Vous avez tous intérêt à vider vos bourses, les deux, avant de ressortir, histoire de compenser le désordre... A boire et à baiser pour tout le monde! |
Toasts, cris d'ivrognes, approbation générale. Je me rapproche de Mathie, le visage un peu contusionné et la main poisseuse de sang.
| Tu me coûtes de plus en plus cher, beauté. Bientôt mes frais militaires vont finir par doubler. |
Je lève ma main ensanglantée devant moi.
| Arranges-toi pour que la garde vienne chercher les hommes trop ivres ou trop blessés. Et ensuite, prends un peu soin de ton roi. J'ai versé mon sang et mon or pour te voir, cette nuit, et je n'ai reçu que de la flotte en échange. |
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 20 Oct - 23:40
Bien souvent, dans des moments comme celui-là, je me demandais ce que je pouvais bien apporter au nordien pour qu'il revienne encore et encore auprès de moi, le simple plaisir de la chair n'étant, à mon goût, pas une raison suffisante pour qu'il continue de rechercher ma compagnie. Oh, nous avions discuté du sujet et j'avais bien évidemment eu quelques réponses mais les choses n'étaient pas aussi claires que je voulais bien l'admettre, malgré notre discussion lors de notre retour à Goëville. Ou alors, tout simplement, je ne faisais que transposer mes propres interrogations, mes propres doutes à son propos et à ce que je faisais contre lui depuis plus de deux ans maintenant. Mais, une fois de plus, l'heure n'était pas à la tergiversation.
La tension était à son comble au sein du bordel, les hommes agités et visiblement plus enclins à se battre qu'à profiter des catins et de la bière. Et ça, ce n'était vraiment pas bon pour les affaires. Alors, à défaut d'avoir leur attention grâce à mes charmes, j'avais trouvé un substitut qui visiblement eut son petit effet. Voir tous les combattants se figer d'un coup avait quelque chose de vraiment surprenant et le silence se fit total jusqu'à ce que le nordien éclate d'un rire qui gagna rapidement le reste des protagonistes. Je poussais un soupir de soulagement, laissant retomber mon seau vide et essayant tant bien que mal les regards qui passaient du Roi désormais à découvert à moi. Le lien n'était guère compliqué à faire et j'avais comme un sérieux doute quant à sa réaction à ce propos. Pourtant, je me devais d'agir de mon mieux et je tentai de me rapprocher de lui sans grand succès, alors qu'autour de nous résonnaient les cris et les grognements des soiffards prêts à profiter de ce que le bordel avait de mieux à lui offrir.
Une part de moi s'attendait à ce qu'il quitte les lieux, autant être honnête, et non pas à ce qu'il vienne à moi une fois de plus. Je ne pus m'empêcher de sourire à ses propos, même si je fixai les marques des coups avec une inquiétude non feinte.
"Je vous coûte peut-être cher mais soyez assuré que je saurais largement compenser les désagréments de cette soirée et les frais militaires, quels qu'ils soient, je vous le promets."
Mon regard accrocha le sien quelques instants avant que je ne détourne les yeux, fixant alors sa main ensanglantée. Je laissais échapper une grimace contrite avant de hocher doucement la tête au reste de ses propos et de chuchoter au creux de son oreille.
"Prendre soin de vous est tout à fait dans mes compétences messire. Laissez-moi quelques instants pour remplir les autres devoirs que vous venez de me confier et je serais toute à vous."
Je m'éloignais en direction des gardes, leur soufflant les consignes et leur promettant la plus charmante des compagnies lors de leur prochaine visite. A leur sourire entendu et leur rapidité d'exécution, nul doute qu'ils avaient toute confiance en moi pour remplir les engagements. Je réprimais un sourire et j'attrapais une bouteille de liqueur derrière le comptoir, slalomant entre les tables à nouveau bondés et hochant la tête de temps à autre en réponse aux boutades provoquées par l'attaque dont ils avaient tous été victimes. Certains se vantaient de plus avoir besoin de se laver, d'autres me demandaient si je savais bien viser et, si l'ensemble m'avait quelque peu agacée, difficile de garder une mine impassible à cet amusement contagieux.
C'est le regard brillant que je rejoignis mon Roi, le prenant par le bras sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit pour l'emmener à l'étage. L'un des habitués qui m'avait quelque peu malmenée et dont je gardais encore la trace des mains sur la joue nous barra le chemin, le temps de souffler, confus.
"Hey Mathie, désolé, pour ce que j't'ai dit, fait, enfin euh… vot'Altesse, j'voulais pas… enfin… ça se reproduira plus."
Je secouai légèrement la tête et je lui adressai une grimace qui se voulait amicale sans rien dire de plus. Il était suffisamment mal à l'aise comme ça et la situation l'était tout autant pour rajouter quoi que ce soit et je préférais de loin m'occuper du nordien qui n'avait effectivement pas vraiment eu ce pour quoi il avait traversé la moitié de la ville.
Alors que nous entrions dans ma chambre, j'eus le loisir d'apercevoir mon reflet dans le miroir. Echevelée et la joue tuméfiée, je n'étais guère à mon avantage mais, après la scène à laquelle nous venions de participer, cela n'avait plus grande importance.
"Il semblerait que vous aviez grand besoin de vous défouler messire, je me trompe ?"
Tout en parlant, j'avais sorti un tissu que j'imbibais de la bouteille que je venais de remonter avec nous. Le dirigeant jusqu'au lit, je le forçai à s'assoir alors que j'attrapai sa main et que je commençai à m'occuper des dégâts. J'étais habituée à ce genre de petites blessures, je n'irais pas jusqu'à dire qu'elles étaient monnaie courante mais, dans un bordel, les choses dérapaient souvent. Et je travaillai depuis longtemps dans ce monde pour savoir comment gérer des blessures de cet acabit. La méthode n'était guère délicate ça, je pouvais l'admettre, mais au moins elle limiterait les risques d'infection jusqu'à que le Mestre de Winterfell y jette un œil.
La plaie nettoyée, je l'entourai d'un nouveau bandage propre avant d'effleurer ses doigts du bout des lèvres et de faire de même avec sa pommette contusionnée.
"Je ne suis pas sûre de pouvoir faire grand-chose pour votre visage par contre. Mais avec un peu d'alcool et d'attention, je devrais arriver à vous faire oublier la douleur."
Ma voix s'était faite, comme bien souvent, pleine de promesses. Je cherchais bien évidemment à lui faire oublier l'incident, espérant qu'il n'aurait pas de conséquences fâcheuses même s'il semblait avoir plutôt bien pris la chose. J'attendais malgré tout un commentaire, essayant de ne pas m'inquiéter outre mesure.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Jeu 22 Oct - 23:30
La situation aura mis un bon moment à se calmer, finalement. Ce n'est pas une mauvaise chose d'avoir réussi à faire redescendre la pression même en meutrissant quelques égos au passage ; une bonne douche froide n'a jamais tué qui que ce soit -surtout quand le temps était clément dehors- et cela raffermissait un peu plus l'autorité de Mathie dans cet endroit. Jeune, mais capable. C'était bien pour cela que je la prenais dans mon lit, que je l'avais amenée jusque dans ma vie depuis les deux années passées. Parce qu'elle avait de la force et de l'esprit. Le plus souvent à égale mesure, et c'était un compliment de ma part. Quoiqu'il en soit, la belle semble quelque peu destabilisée par la brutale et publique révélation des liens qu'il y a entre nous. Je ne sais pas si c'est quelque chose que nous devons réellement assumer dans ces conditions et j'imagine déjà la réaction de mes proches, mais qu'importe. Au bout d'un moment, il faut assumer et avancer. Je suis comme ça, et je n'ai répoussé ce moment que trop longtemps. L'avenir avec Mathie étant plus incertain, je lui devais aussi un peu plus de considération pour tout ce qu'elle m'avait apporté avec le temps. La beauté me sourit, visilement satisfaite sinon ravie de la tournure qu'ont pris les événements. Je la dévisage, faussement sérieux alors que mes blessures et contusions de ce soir commencent doucement à m'endolorir.
| J'espère que tu tiendras parole, jeune fille. |
Et son regard... Si j'étais encore incognito, je l'aurais volontiers poussée dans une alcôve pour évacuer ce genre de brutale et soudaine pulsion. La voilà qui vient me murmurer à l'oreille qu'elle devait en finir avec ses autres impératifs mais qu'ensuite, elle serait toute à moi. Mon cœur s'emballe à cette idée, mon âme rugit. Ce soir, j'ai une soif de guerrier à étancher et il n'y a plus qu'elle à avoir les reins assez solides pour ça, au sens littéral comme figuré par ailleurs.
| Fais vite. | lui intimais-je, pressant.
Je laisse mon regard se promener sur la jeune femme alors que beaucoup de regards sont encore tournés vers moi, vers elle. Les gens n'en croient pas leurs yeux mais d'un autre côté, cela participe à l'esprit de fête renaissant de l'endroit. Imaginons que tout le monde fait son possible, dans cette affaire. L'endroit retrouvait en tous cas une ambiance un peu plus bon enfant, ce qui était plus qu'agréable. Cela chassait la rancoeur et aussi, l'appréhension encore lointaine -mais bien présente- de la mort. Finalement, la belle revient, me prend par la main et m'attire vers l'étage, jusqu'à ce qu'un type ne vienne s'excuser. Je me figeais, retenant Mathie qui ne s'attardait pas.
| Je n'oublie pas un visage, pas après un épisode comme ce soir. A l'avenir, tu montreras plus de respect pour ces dames et j'attends de toi que tu te damnes pour ton Roi à la prochaine bataille. Autrement, je le jure, toi et moi aurons une discussion d'un autre genre. Allez, va maintenant, profites avec tes camarades pendant qu'on le peut encore. |
Sec, froid, mais sans animosité, sans rien de personnel. Il s'en serait pris sous mes yeux à une autre pute que la mienne que son sort eut été le même. Clément, mais exigeant. S'il se loupe, il mourra, et il peut aussi mourir en essayant. Entrant dans la chambre, nous avons l'air ma maîtresse et moi d'avoir réchappé à quelque embuscade. Je la laisse me guider, me nettoyer la main. Assis ici, près d'elle, je me sens bien, plus en paix que précédemment. Pourtant, cela ne fait rien pour calmer le feu qui brûle toujours en moi depuis l'altercation et après un moment de flottement, c'est d'un regard chargé et particulièrement intense que je m'adresse à elle, soufflant.
| Je suis venu pour ça, pour toi. |
Je me redresse, l'attire contre moi, l'embrassant avec une passion dévorante.
| On n'aura plus beaucoup de temps, après. Je veux que ce soir, ce soit le nôtre. Sans limite, sans impératif, sans rien d'autre que ça. |
terminais-je en la poussant sans ménagement sur le lit, et venant aussi vite bondir à ses côtés pour l'agripper par la chevelure et l'embrasser, la dévorer, la posséder.
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Mar 27 Oct - 21:14
Autant être complètement honnête, la situation était quelque peu délicate. Si les hommes avaient parfois l'habitude d'être malmenés quand ils dépassaient certaines limites lors de leur venue au bordel, autant le dire tout de suite, la chose restait tout de même plutôt rare. Il valait mieux une catin avec quelques contusions qu'un client mécontent, tout du moins c'était le credo d'Ada. Je n'allais pas la contredire, n'était pas maitresse des lieux même si, avec le temps, j'avais pris l'habitude d'être particulièrement bien traitée et que j'avais du mal lorsque l'un de nos clients se prenait pour le seigneur et maitre des lieux sans la moindre considération pour les catins que nous étions. Certes, aucune de nous n'avait la moindre valeur, je l'avais compris il y avait longtemps de cela. Mais peut-être que la relation avec le Stark m'avait donné l'impression qu'il était possible d'arriver à une espèce d'équilibre qui contentait tout le monde autant que possible.
Pour autant, cela ne m'avait pas empêchée d'intervenir. Ada me le reprocherait peut-être plus tard, lorsque les esprits se seraient apaisés et lorsqu'ils auraient compris ce qui leur était réellement arrivé, mais la réaction du nordien jouait grandement en ma faveur. Si le Roi lui-même trouvait la situation amusante, alors le commun des clients ne pourrait que réagir de la même façon. Je lui étais redevable, une fois de plus mais, pour l'heure, je préférais me focaliser sur le soulagement de le voir encore attendre ma compagnie, sans compter le fait qu'il ne cherchait visiblement pas à cacher la relation qui nous liait. Impossible de ne pas lui sourire lorsqu'il réussit à se frayer un passage jusqu'à moi et, au sérieux de sa réplique, je ne pus m'empêcher d'effleurer sa joue, me faisant mutine.
"Vous savez pertinemment que je tiens toujours parole messire. Vous pouvez chercher, vous ne trouverez pas une seule fois où j'ai pu vous faire faux bon."
Je le connaissais suffisamment bien pour savoir ce que voulait dire ce regard. Si je ne savais pas dans quelles dispositions il avait pu être lors de son entrée dans ces lieux, il était maintenant évident qu'il avait été plus qu'échauffé par la petite rixe et qu'il n'allait guère falloir le faire attendre avant de lui donner ce pour quoi il était réellement venu. Alors je m'empressai de remplir les quelques tâches qui m'incombaient avant de saisir sa main et de l'entrainer loin du tumulte pour combler ses attentes de mon mieux. C'était sans compter sur un nouvel obstacle sur lequel je n'avais pas la moindre intention de m'arrêter mais qui sembla capter quelque peu l'attention du nordien.
Aux échanges entre le Roi et son sujet, je préférais garder le silence, fixant tout sauf les deux intéressés. Si j'étais en partie concernée par la discussion, il était peu opportun que je me mêle de quoi que ce soit, mais j'étais tout de même surprise par le ton employé par le Stark. Je n'avais pas souvenir de l'avoir déjà vu aussi neutre et froid et, une fois l'opportun éloigné, je ne pus m'empêcher de lui jeter un regard pensif sans pour autant oser dire quoi que ce soit. Encore une fois, l'attitude qu'il avait lorsqu'il venait chercher ma compagnie semblait vraiment trancher avec celle qu'il avait au quotidien.
Il se laissa faire lorsque je soignais sa main, à mon grand étonnement et il ne fallut pas longtemps avant que je ne termine mon ouvrage, lui jetant quelques regards, guettant sa réaction au moindre de mes mouvements. A ses paroles, je me mordillais la lèvre et j'esquissais un bref sourire avant de souffler, à mi-voix.
"Bien, je suis là, rien que pour vous."
Je le savais bien, le temps était compté mais je n'avais guère envie de m'appesantir sur un sujet qui apportait de plus en plus de remises en question. Si ma rencontre avec le dragon m'avait quelque peu secouée, j'avais adopté une ligne de conduite qui me condamnait probablement à plus brève échéance et j'essayais de ne pas y penser, de peur de changer d'avis une nouvelle fois. Il était bien plus facile d'avoir mauvaise conscience et d'affirmer ne rien pouvoir y faire que d'agir réellement et d'essayer de réparer ce qui pouvait peut-être ne plus l'être.
L'espace d'une seconde, pendant ce silence qui envahit la pièce alors que je venais à peine de terminer son bandage de fortune, je me demandai si je pouvais lui dire, si je devais lui dire, mais le regard qu'il me lança ainsi que les mots qu'il prononça me laissèrent quelque peu désemparée, sensation que je n'appréciais guère, quand bien même j'étais touchée par son attitude. Une fois de plus j'étais en train de perdre le contrôle de la situation et je ne savais pas où aller. Et il m'était tout simplement impossible de rester de marbre face à la passion dont il pouvait être capable et qui tranchait tellement avec la neutralité dont je l'avais vu faire preuve quelques instants plus tôt.
Le plaquant alors contre moi, ma main fermement accrochée à sa nuque, je lui rendis son étreinte sans la moindre retenue avant de l'interrompre au bout de quelques instants et de prendre une légère inspiration, le repoussant doucement mais fermement.
"Il vous faut un verre."
Ne lui laissant pas le temps de me rattraper, il en aurait été tout à fait capable, je me relevai, attrapant la bouteille et un verre que je remplis généreusement. Il me fallait quelques secondes pour reprendre contenance, j'étais bien trop près des limites que je m'étais fixées pour garder cette distance que je croyais encore exister entre le Roi et moi.
Je lui tendis alors son verre de vin avec un sourire aguicheur, redevenue celle que j'étais habituellement, même si je n'avais de mon coté pas la moindre envie de boire quoi que ce soit.
"Cette nuit est donc à nous messire. Vous aurez tout ce que vous voulez. Mais j'ai souvenir que je dois d'abord m'occuper de vous non ? En juste compensation des désagréments de ce début de soirée."
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Sam 31 Oct - 21:10
Il fallait bientôt partir. Qui, de tous ceux qui étaient présents dans ce vaste hall, seront encore vivants dans un mois, dans une semaine ? Je devais leur lâcher un peu de lest. Nous allions partir vers la guerre, vers la fin d'un monde pour beaucoup d'entre nous. Très bientôt, il n'y aura plus ni rires ni champs, juste le bruit de milliers de pieds et de sabots qui frappent le sol au rythme des tambours et des cors de guerre, la clameur de dizaines de milliers d'hommes qui scandent des hymnes guerriers, qui chantent leur colère et leur haine d'un ennemi ancestral, hideux, qui avait contribué à rendre leur quotidien et celui de leur famille plus dur encore que d'ordinaire. L'homme était un loup pour l'homme, et les catins comme les suivants d'armée auront fort à faire avec tous ces soudards, persuadés qu'ils allaient bientôt mourir ou tuer en masse pour survivre. Plus encore, le Nordien est un loup pour tous les autres. Rediriger la colère en une discipline et une ferveur martiale très forte avaient été un travail de longue haleine par mes prédécesseurs. Là où mes ancêtres allaient à la guerre en clans, masses belliqueuses qui invectiaient l'ennemi et frappaient leurs boucliers avant de lui sauter dessus en hurlant, mon armée aujourd'hui était disciplinée. Des combattants opiniâtres qui se battaient en rangs serrés, chantant des hymnes à la guerre, à leurs ancêtres, en frappant le sol de la hampe de leurs hallebardes. Ces hommes-là méritaient du bon temps, car j'allais bientôt les plonger dans une boucherie comme le Nord n'en avait plus connu depuis des décennies, malgré les horreurs de la guerre contre Harren le Noir dix ans plus tôt.J'avais le droit à un peu de bon temps. Je hochais la tête à la jeune femme qui m'accompagnait.
| Pas une fois, tu as raison. |
C'était bien pour ça que j'allais la voir elle, ce soir. Et pour ça aussi que je n'avais pas hésité, au pied du mur, pour me dévoiler. Je savais que dès demain, les rumeurs enflammeraient ma cour mais je m'en fichais. Mes guerriers se fichaient bien de qui je baisais, mes enfants seraient forcément un jour au courant, et mes plus proches amis et conseillers le savaient déjà. Qu'importe. Je ne nourrissais nulle honte. J'étais un homme, avec ses forces et ses faiblesses. Je ne le nierais pas. Jamais. Je savais bien que ce que je vivais avec Mathie était éphémère, pour quantité de raisons. Mais ce soir, c'était elle que je voulais. Serais-je né du commun cinq ans plus jeune, que j'aurais pu sans doute vivre de grandes choses avec elle. Mais notre statut nous l'interdisait et pour elle, j'étais capable de renoncer à ce que nous avions. Je n'avais jamais été égoïste. Mon expérience avec ma propre épouse m'avait appris à lâcher l'affaire, à prendre mon propre chemin. Pour m'éviter de cruelles déconvenues, lorsque le temps passera plus encore, de me rendre compte que je l'aurais fait passer à côté de sa propre existence. Cette guerre était peut-être ce genre d'opportunité. Je suis déjà en train de l'embrasser. L'idée d'appartenir à quelqu'un et que quelqu'un m'appartienne est grisante, même si venant d'une prostituée envers un roi ne peut qu'être un mensonge, quand bien même nous sommes deux à y croire. Je l'embrasse, sans retenue. Je prends le verre et la dévisage. Elle n'est jamais aussi belle qu'avec ce regard de feu et cet air canaille. Je ne souffle mot quand elle me dit que tout ce que je veux, je l'aurais. Je veux que tout ce qu'elle désire, elle l'obtienne. Je bois le verre d'un trait, en vieil ivrogne que je suis. Je l'attire contre moi et ne la lâche plus.
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 51802 Membre du mois : 344 Maison : J'ai fondé la maison Braenaryon, mais je suis né Stark Caractère : Loyal - Calculateur - Secret - Stratège - Froid - Fier Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé] Dim 1 Nov - 19:45
Depuis que j'avais réussi à me glisser dans le lit du Roi du Nord, la mission qu'il m'avait tacitement assignée, outre un évident besoin d'assouvir ses envies charnelles, avait été de lui faire oublier jusqu'à l'existence même d'un possible lendemain. Je m'y attelais, avec une certaine réussite vu qu'il ne cherchait maintenant plus que moi comme il me l'avait rappelé lors de notre discussion à Blancport. C'était à la fois une des tâches les plus aisées et les plus complexes qu'il m'avait jamais été donné de faire, si l'on oubliait les réelles raisons de ma présence à Winterfell.
Mais ce soir, je ne savais même plus si je faisais ça pour lui ou pour moi. Je n'avais plus la moindre envie de penser à demain et ce jeu d'équilibriste auquel je me prêtais depuis des années maintenant me pesait encore plus lourdement que d'habitude. L'espace d'un instant, l'image qu'avait employée le dragon m'était revenue en mémoire lorsque je lui avais demandé quelle était ma place. Le cul entre deux chaises. Et pourtant, je réalisais que j'avais appris à apprécier ces hommes que j'avais qualifiés de rustres lors de mon arrivée dans le Nord et ces femmes que je côtoyais tous les jours et qui m'étaient devenues plus proches que je ne l'avais cru possible au premier abord. Et ça, sans compter sur l'importance que le Stark avait pu prendre de son côté. Finalement, la chaise avait peut-être été choisie depuis longtemps, à mon insu.
Je soufflais en direction du nordien, esquissant un sourire à sa réplique et continuant à garder cet air mutin qu'il attendait et qu'il était venu chercher ce soir.
"Bien sûr que j'ai raison messire. Et je vais vous le prouver une fois encore."
Je ne savais pas ce qui nous attendrait demain, les conséquences de cette petite bagarre d'ivrognes et cette place si éphémère que j'avais réussi à gagner et qui finirait par s'écrouler dans un souffle, bien trop tôt à mon goût. Ou trop tard peut-être, impossible de le savoir. Mais peu importait à dire vrai. Ce regard que nous avions partagé, cette envie qu'il avait d'être avec moi surpassait le reste dans l'immédiat, même si j'essayais encore de m'interdire de partager réellement cette envie, de me laisser guider par elle. Sans le moindre succès bien évidemment.
Le verre qu'il vida d'une traite ne me laissa guère le temps pour me replonger dans le personnage qui était le mien depuis longtemps déjà mais je savais déjà ce que j'avais à faire. J'accrochai alors son regard, lui promettant monts et merveilles, comme je le faisais toujours.
Avec un peu de chance, peut-être que demain n'existerait vraiment pas.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé]
Contenu sponsorisé
Mangeons et buvons, car demain nous mourrons... [Tour I - Terminé]