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 Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]

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MessageSujet: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyVen 6 Nov - 3:17

Malgré tout ce qui se préparait, l’agitation ambiante et inhabituelle qui agitait Winterfell – quoi qu’une pâle comparaison face à celle de Goeville qu’ils avaient simultanément quittée il y a longtemps et peu de temps -, Lynara appréciait d’avoir retrouvé ses habitudes. Bien qu’elle ait apprécié découvrir le Val et les différences avec le Nord. Malgré la difficulté de veiller à l’accueil de leurs invités, à ce que tout se déroule convenablement, et à épauler sa Princesse autant qu’elle le pouvait, oui, la jeune femme appréciait d’arpenter ces couloirs qu’elle connaissait mieux que tout. Elle avait apprécié plus que tout quitter le bateau. Si elle s’y était habituée ? Assurément. Si elle avait goûté au trajet, de ce fait ? Assurément pas, mais nul ne pouvait le savoir – mis à part le valet qui avait accueilli cette confidence, et avait feint de n’en rien voir, durant la traversée.

Elle avait toutefois profité de retrouver la terre ferme, et de pouvoir chevaucher vers la forteresse qui les avait vues grandir, Jeyne et elle. Elle était assurée, sur le cheval qui l’attendait – un cadeau de ses parents, quand elle avait du les quitter, qu’elle n’avait pas pu monter dès qu’elle l’avait eu. L’impatiente enfant avait du refreiner l’envie insistante qu’elle avait d’étrenner sa monture avant plusieurs années. Mais elle le retrouvait Cyclone avec un plaisir entier et non simulé.

Le départ pour affronter les sauvageons était imminent, les troupes du Roi son Oncle et les combattants de l’Ouest partant le surlendemain, avant le lever du jour. Lynara savait que les forces armées Karstark se joindraient au Stark et à ses sujets, et elle était aussi anxieuse pour ces gens auprès de qui elle vivait que pour sa famille qu’elle ne voyait qu’en peu d’occasions, ainsi que pour les alliés de circonstances grâce aux fiançailles de la Princesse du Nord. Il serait malheureux que sa cousine, plus proche amie, et celle qui avait sa plus grande loyauté se retrouve veuve sans même être mariée encore. Lynara savait qu’elle appréciait, ou apprenait à apprécier, son futur époux.

Peu tranquille, elle avait donc été s’occuper de Cyclone et le panser brièvement, avant de se rendre auprès de son faucon, Vervoyant. Un nom issu des fables que lui contaient sa nourrice, quant elle était encore enfant et à Karhold. Si la lubie de le dresser n’aurait pas pris place sans son éternelle curiosité envers les nombreux occupants de la fauconnerie de Karhold, et sans son envie de se rapprocher de Jeyne en usant de mimétisme de ses activités, jamais la nordienne n’aurait construit ce lien avec l’animal. Sans la tranquilliser entièrement, ces gestes envers les deux animaux l’apaisèrent un peu, avant qu’elle ne rentre prendre un bain et changer de tenue afin de se préparer pour le dîner. Cela ne prit guère de temps, lui en laissant suffisamment pour aller adresser ses prières aux Anciens Dieux.

Elle avait à peine fait quelques pas, qu’un visage familier se présenta au détour d’un couloir, alors qu’elle était encore bien loin du bois sacré.

« Gareth ! N’êtes vous donc pas aux côtés de votre Prince, pour ces brefs instants qu’il vous reste à organiser au mieux votre départ ? Ou ressentiez-vous le besoin de jeter un nouvel œil aux cartes qui nous ont servi à vous instruire des lieux que vous pourriez être amené à traverser ? Nous aurions pu vous en faire une copie, mais sans nul doute comprenez-vous l’imprudence de laisser de telles traces de l’itinéraire que vous allez emprunter. Si tant est que vous le connaissez ? Puis-je vous être d’une… Cherchez vous quelque chose ? »

Si la présence d’esprit du valet le distinguait aux yeux de Lynara, elle s’arrêta alors qu’elle s’apprêtait à lui proposer ouvertement son aide. Il n’était qu’un serviteur – même privilégié du Prince de l’Ouest, et qu’elle ait respecté en toute discrétion son arrangement de l’instruire sur la géographie du Nord, elle n’entendait pas se montrer trop familière avec le valet. Si le couloir était pour le moment désert, nul doute qu’un serviteur pouvait être tapis dans l’ombre, ou surprendre un échange, et bien des gens en discuteraient. Peut-être même cela retomberait-il aux oreilles des Karstark à Karhold, et il ne fallait pas que ces derniers la pensent déshonorée. Ce n’était pas, et ne serait pas le cas. Elle se réserverait pour son mari, et honorerait ses Parents, par une alliance à la hauteur de leur rang. La pénombre de la nuit tombée, qui tombait tôt, la préservait des regards, mais on n’était jamais trop prudent.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyDim 8 Nov - 21:54

La journée a été pour le moins chargée. Si Lyman essaie de faire en sorte de me donner le moins possible de taches normalement dévolues à un valet, il y est tout de même contraint, ne serait-ce que pour sauvegarder les apparences. Et il y a fort à faire avec le départ qui se précise. Dans deux jours nous serons en route. J'avoue, je n'arrive pas encore à me faire totalement à cette idée. S'habituer à Winterfell n'a déjà pas été une mince affaire, même si je commencerais presque à apprécier les lieux dont l'atmosphère dénote si singulièrement de Castral Roc. D'une certaine façon, il sera plus facile de faire mes adieux à cet endroit que si nous avions du partir directement de l'Ouest. La transition aurait pu être bien plus difficile.

Mais pour l'heure, j'ai besoin de souffler quelques instants, de prendre l'air et de me débarrasser de ce rôle qui m'est dévolu. Lyman n'a plus besoin de moi et j'ai encore un peu de temps avant le diner alors je me promène dans les couloirs où je commence un peu à me repérer, mais non sans mal, surtout les premiers jours. Je ne compte pas sortir du château, au vu de la tension qui se fait grandissante, ce serait une idée stupide, quand bien même j'ai apprécié la promenade avec la princesse. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir envie de sortir, tout de même partagé par le peu d'envie d'aller dans la cour principale bondée et de devoir parler de tout et de rien avec tous ceux qui goûtent l'envie de discuter avec un de ces ouestriens si étrange.

Je ne suis pas encore décidé qu'une silhouette désormais familière se dessine à quelques mètres de moi. Elle a l'air plongée dans ses pensées et ne s'est pas encore aperçue de ma présence, mais ça ne saurait tarder.

Je m'arrête alors, un peu indécis. Je ne suis pas persuadé qu'elle ait particulièrement envie de me croiser de la sorte, au détour d'un couloir, quand bien même elle s'est révélée d'une aide précieuse et qu'elle fait partie des éléments qui m'ont amené à apprécier tout particulièrement mon séjour nordien. Mais je reste un valet et, au vu des quelques éléments que j'ai pu glaner lors de nos discussions, il est hors de question qu'il puisse y avoir la moindre once de rumeur pouvant nous concerner tous les deux. Je suis donc resté des plus discrets les quelques fois où je lui ai demandé son aide concernant les cartes, évitant de l'interpeler devant qui que ce soit.

Avant que je n'ai le temps de faire demi-tour, elle s'approche de moi pour me saluer et me questionner. Je peux difficilement faire marche arrière maintenant et je m'incline devant elle.

"Lady Lynara. C'est toujours un plaisir de vous croiser. Même au beau milieu d'un couloir. Mon Prince n'a pas besoin de moi pour le moment, tout ce qui pouvait être préparé l'a déjà été. J'ai donc un peu de temps libre devant moi et j'avais envie de prendre l'air…"

Je laisse filer un temps avant d'ajouter, un ton plus bas.

"… enfin pour être honnête, j'avais envie d'un peu de calme au milieu de tout ce tumulte occasionné par notre départ imminent. Je savais qu'il y avait fort à faire mais je n'imaginais pas à quel point. Et j'en viens presque à regretter notre arrivée à Winterfell où tout était bien plus tranquille."

J'ai un mince sourire avant de reprendre, dans une légère courbette.

"Si personne ne semble encore pour l'heure décidé à se promener par ici, peut-être souhaitez-vous que je reprenne ma route. Je vous ai déjà bien importunée ces derniers jours, je me verrais désolé de le faire encore et que vous gardiez comme souvenir de moi un valet trop curieux et qui monopolise votre attention même jusqu'au dernier moment."

J'ai alors un regard aux alentours, mon sourire se faisant plus large alors que j'attends sa réaction. J'avoue, passer quelques instants avec elle ne serait pas pour me déplaire, la jeune nordienne s'est montrée des plus intéressantes. J'ajoute alors, toujours sur le même ton.

"Vous sembliez d'autant plus particulièrement pressée non ?"

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyLun 9 Nov - 3:07

Puisse les Dieux la tranquilliser. Ou la réconforter, même brièvement. Ce serait éphémère et elle savait qu’elle ne pourrait faire taire son inquiétude, mais le moindre moyen de la mettre un peu de côté ne pouvait être négligé. C’est pourquoi elle comptait profiter de cette accalmie temporaire ; pour leur adresser ses prières et leur demander de veiller sur ses proches, et sur tous les valeureux guerriers qui seraient amenés à se battre, à mettre leur vie en jeu, pour défendre leurs contrées, leur peuple, de ces sauvageons. Sur tous ceux qui se retrouvaient pris dans cette guerre qui n’était pas nécessairement la leur, et qui devaient dépasser toute l’appréhension, ou peut-être le désintérêt, qu’ils devaient ressentir. Nul n’aurait dû être contraint à cela, risquer d’être arraché à sa famille, ni le peuple du Nord, ni le peuple de l’Ouest. Et si les premiers y étaient habitués, cela n’enlevait rien à cette injustice. L’inquiétude ne manquerait pas d’assaillir fortement Lynara, mais elle ne pouvait se laisser aller à la détresse, à la vue de tous. Elle se devait d’être digne et forte, pour louer leur courage à tous. C’est un masque qu’elle essayait de composer, et qu’elle espérait présenter à Gareth, alors qu’ils se croisèrent.

« Le plaisir est partagé. Loin de moi l’idée de penser que vous faites défaut à votre maître, évidemment. Ce n’était qu’interrogation de ma part. Je comprends ce besoin de s’isoler de l’effervescence ambiante, surtout quand l’atmosphère est si pesante, considérant les épreuves que vous allez avoir la bravoure d’affronter. Mais savez-vous vous battre, Gareth ? J’ose croire que vous, si vous devez rester aux côtés de votre Prince. »

Elle se montrait probablement trop volubile, mais elle restait inquiète, et elle ne pouvait s’empêcher d’évoquer tout cela. À tort, peut-être. Elle lui sourit, alors qu’il adoptait un ton plus mesuré. « Cela ne me surprend plus, surement car les guerres ont dévasté notre royaume depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Si je vois maintenant partir les armées de Sa Majesté Mon Oncle, il s’agissait avant de celles de mon père et de mes oncles séjournant à Karhold. Pour être franche, l’activité due à votre présence me déstabilise bien davantage. Il est normal d’accueillir la Reine de l’Ouest et son fils de manière convenable, mais c’est nettement moins habituel par ici. La notion de tranquillité est donc toute relative… »

Oui, ils percevaient assurément bien différemment les choses. Son quotidien n’était pas le sien, et cela l’amenait à s’interroger sur la Cour de Castral Roc, et l’adaptabilité dont Jeyne et elle allaient devoir faire preuve. Un défi compliqué à relever, mais pas impossible, elle en était certaine. Elle sourit doucement, en le voyant et l’entendant.

« Vous ne m’avez pas importunée, vous m’avez aidée à mieux connaître les terres qui sont destinées à m’accueillir, bien que vos coutumes me semblent toujours aussi étrangères et étranges – il faudra que je m’y habitue, semble-t-il -, de même que je vous ai aidé à découvrir celles pour lesquelles vous allez combattre, risquer votre vie et que vous allez défendre, quand rien ne vous y oblige. C’était presque un devoir, que de ne pas vous laisser vous y rendre sans la moindre connaissance des lieux que vous arpenterez. »

Le regard de la dame de compagnie suivit celui du valet, alors que le couloir se révélait toujours désert. Bien.

« Je me rendais au bois sacré, auprès du Barral, avant de prier les Dieux de vous protéger. Peut-être pouvez-vous m’escorter, et ainsi prendre l’air et vous éloigner de toute cette agitation qui peut s’avérer néfaste. Si cela ne risque pas de vous poser problème, et qu’attendre lorsque je m’adresserai à nos Dieux n’en est pas un non plus. »

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyMer 11 Nov - 17:40


Croiser le chemin de la jeune femme m'apaise déjà étonnamment. Moi qui cherchait un peu de calme et de solitude, je me retrouve presque à souhaiter qu'elle ne me congédie pas immédiatement. En réalité, je ne suis pas du genre à aimer être seul. Ce n'est pas vraiment dans mon caractère et je tourne très rapidement en rond sans bien savoir comment m'occuper. Mais, ces derniers temps, on ne peut pas vraiment dire que j'ai pu faire quoi que ce soit d'habituel pour moi. Toujours est-il que, besoin de solitude, de calme ou de je ne sais quoi qui me fasse oublier tout ce qui nous attend dans les jours à venir, tout ça semble perdre son importance face au sourire de la jeune nordienne. Je ne saurais en revanche pas dire à quel point la bonne humeur qu'elle arbore est naturelle ou pas et à quel point elle ne joue que son rôle d'hôtesse de son mieux.

Plutôt que de me perdre en conjectures, j'ai un bref haussement d'épaules, esquissant un sourire pensif à ses propos.

"Je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler cela de la bravoure. Parfois certaines choses sont nécessaires et il faut s'y préparer du mieux possible. Mais il est vrai que l'atmosphère est particulièrement pesante et qu'il est peu probable que les choses aillent en s'arrangeant."

Mon sourire se fait plus large alors que je me penche vers elle, me faisant complice l'espace d'un instant.

"L'étendue de mes talents pourrait vous surprendre lady Lynara. J'ai appris à me battre, ne serait-ce qu'en cas de danger imminent pour mon prince. Mais j'admets que les quelques exercices que j'ai pu faire me paraissent bien maigres face à ce qui nous attend."

Quand bien même j'ai eu un véritable entrainement depuis toujours ou presque et que je suis plutôt doué avec un arc, je ne mens même pas. La façon de combattre des sauvageons diffère tellement de ce que nous avons pu apprendre que je n'ai pas la moindre idée de ce qui va se passer. Je l'écoute me parler de ce qui la tracasse plus que la guerre à venir et je tousse un rire en réponse à ses appréhensions.

"Je ne sais pas vraiment quoi penser de la comparaison que vous faites entre la guerre à venir et la présence des ouestriens ici-même… enfin surtout de la Reine. Il semblerait que vous soyez en tout cas des hôtes particulièrement attentifs et qui nous ont permis de nous sentir presque comme chez nous."

Autant que possible dans cette ambiance pour le moins particulière et alors que nous sommes à l'autre bout du continent ou presque. Dans d'autres circonstances, je pense que j'aurais réellement pu apprécier ce séjour et j'en viens à espérer notre retour entiers, ne serait-ce que pour voir enfin Winterfell sans cette épée qui flotte au-dessus de nos têtes.

"J'espère que je pourrais être à nouveau utile lorsque tout cela sera terminé… et que je pourrais vous montrer réellement les terres de l'Ouest à défaut de vous en avoir parlé à tant de reprises que vous avez du en avoir la tête qui tourne. Quant à votre aide. Je ne saurais jamais comment vous remercier. J'ai presque l'impression de savoir où je vais mettre les pieds,, même si je ne suis pas persuadé d'être vraiment plus utile."

Elle suit mon regard alors que je vérifie qu'il n'y a toujours personne pour nous observer en train de discuter. Cela ne fait que confirmer l'idée que j'ai pu me faire quant au fait que ma compagnie n'est pas une bonne chose pour son image. Ce n'est pas le genre de choses qui risque de m'offusquer mais, l'espace d'un instant, je me demande quelle serait son attitude si elle connaissait réellement la place que j'occupe dans l'Ouest. De simple valet, je deviendrais son égal et j'ai quelques doutes quant au fait qu'elle se montrerait aussi à l'aise et aussi familière. Mais pour l'heure, ce n'est pas le cas et j'avoue que j'apprécie particulièrement cet état de fait.

"Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir votre Bois Sacré. Je n'étais pas sûr que ce soit une bonne chose d'y aller en tant que simple visiteur alors que ce lieu est d'une toute autre importance pour vous. Mais, si je peux vous y escorter, ce serait un honneur. Je pourrais profiter de ce calme que je cherche depuis tout à l'heure pendant que vous vous recueillez."

J'hésite un instant avant d'ajouter, avec un léger sourire.

"Et de votre présence avant que nous ne prenions la route."

Oui c'est le genre de propos particulièrement hardi qu'il serait déjà hasardeux d'avoir en tant que proche de Lyman. C'est probablement encore pire en tant que valet mais peu importe. Elle a du prendre l'habitude de ma façon de parler, après tout nous avons eu l'occasion de passer du temps ensemble ces derniers temps. Et il est peu probable qu'elle s'offusque réellement au vu de notre départ imminent.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyJeu 12 Nov - 19:36

Pas de la bravoure ? Et quoi d’autre ? Gareth pouvait en dire ce qu’il voulait, les soldats exécutés pour désertion n’étaient pas un mythe. Décider de ne pas reculer devant le danger et d’aller à ses devants, d’en avoir le courage, équivalait à faire preuve de bravoure, oui. Il aurait probablement pu se soustraire à cela, abandonner son Prince, la famille Royale de l’Ouest. Ça lui couterait beaucoup, mais il aurait pu agir ainsi.

« Nécessaires, peut-être, mais pas à la portée de tous. Sans nul doute pourriez-vous fuir, et vous soustraire à ce destin possiblement funeste qui vous attend. Les conséquences seraient sans doute graves, si vous désertiez le côté de Votre Prince, mais vous pourriez ne pas avoir la force d’affronter cela. Or, vous le faites. Même si vous vous en sentez obligé, car je suppose que le Prince ne vous libèrerait pas de cette obligation en attendant son retour, vous n’êtes pas de la trempe de ceux qui sont qualifiés de couards, de pleutres. »

Les yeux de Lynara se teintèrent de surprise, quand le valet se pencha vers elle, alors qu’elle affirmait avec force ce qu’elle venait de dire, et qu’elle n’avait pas anticipé cela.

« J’espère que j’aurai l’occasion de m’en rendre compte par moi-même, en des temps moins funestes, alors. À Castral Roc, peut-être, quand nous vous y accompagnerons, Jeyne et moi, avec la Reine et le Prince. J’espère encore davantage que vos connaissances seront suffisantes, et que vous reviendrez sain et sauf. Je ne peux prétendre connaître l’Art de la guerre, encore moins celui de se battre, mais je pense savoir qu’il est imprévisible. Je prierai pour vous. »

Elle aurait voulu feindre la désinvolture et la tranquillité d’esprit, mais comment pourrait-elle en être capable, alors que ses frères, les deux jumeaux d’à peine quatorze ans, allaient y prendre part ? Et son père, ses oncles… Beaucoup de Karstark. Beaucoup de sujets, avec qui elle avait passé son enfance, son adolescence. Elle aurait eu bien trop de mal à le faire, oui.

« Pardonnez moi pour mon humeur peu enjouée, Gareth. Je ne voudrais pas assombrir ce calme que vous cherchez. Quant à votre venue ici, vous avez pu constater que Winterfell est assez reculé dans nos terres : même les maisons vassales ne se déplacent pas sans raison. Ainsi, c’est une agitation inhabituelle que votre présence, mais elle est la bienvenue. Elle sera nettement plus agréable, j’espère, à votre retour. Nous ferons en tout cas de notre mieux pour que l’attente ne soit pas trop longue à Sa Majesté et à ses suivantes. Et pour que vous vous sentiez de nouveau presque comme chez vous, à votre retour. Vous en aurez besoin, je suppose. »

En tout cas, il était fréquent pour les hommes de Mon Oncle et de ses vassaux - ceux qui venaient jusqu’ici du moins, beaucoup souhaitant retrouver leurs familles -, de ripailler comme au quotidien. Bien qu’il y ait plus de mets, et plus d’alcool.

« Je vous ai rendu service, comme vous m’avez rendu service. Vous ne m’êtes redevable en rien, si ce n’est de me faire découvrir réellement vos terres, que vous m’avez si admirablement décrites. Mais savoir que vous ne vous sentez pas perdu est déjà beaucoup. J’espère que la tâche que vous allez accomplir ne teintera pas de malheur la découverte de ces territoires que vous ne connaissez qu’à peine, cependant. Et quant à votre utilité… Soutenir Votre Prince, nos armées, est déjà beaucoup, n’en doutez pas. »

La nordienne s’efforça de sourire à son vis-à-vis, alors même qu’elle vérifiait que nul ne venait jusqu’à eux. Elle ne faisait rien de mal, mais il faisait sans nul doute que les langues se délieraient, si on la trouvait dans ce couloir éclairé uniquement par la faible lueur des torches, en seule compagnie du valet. On aurait tôt fait de lui inventer un comportement inapproprié.

« Nul ne vous en aurait tenu rigueur, si vous l’aviez fait discrètement et que vous ne vous étiez pas soit répandu en extase soit en fiel devant. Mais vous aurez ainsi tout le loisir de le voir, sans attirer la curiosité. Si toutefois vous en venez à trouver le temps long pendant que je m’adresserais à Nos Dieux, n’hésitez pas à me le signaler. »

Lynara rougit légèrement, avant de tousser de gêne, et de relever le regard vers le valet.

« Cela nous donnera l’occasion de passer ce peu de temps ensemble. »

Il était vrai que les instants qu’elle avait partagés avec Gareth avaient été une véritable accalmie, plaisante, dans l’agitation de Winterfell, et qu’elle les avait particulièrement appréciés, bien qu’elle tente de se distancier au maximum, pour les convenances.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptySam 14 Nov - 21:57


J'ai un sourire à sa répartie. La vision qu'elle peut avoir est un peu manichéenne, mais pour autant, elle est appréciable. J'aimerais partager la certitude qu'elle semble avoir mais il n'en est rien malheureusement. Mais j'essaie de garder confiance autant que possible. Ne serait-ce que parce qu'il est inutile de me perdre en conjectures inutiles tant que nous ne serons pas en face de l'ennemi et que, d'ici là, me morfondre et être pessimiste ne serait guère constructif.

"Il est facile de se dire brave et courageux quand nous sommes encore bien au chaud loin du danger. Le pire dans toute cette histoire, c'est que j'ai insisté auprès du prince pour le suivre, je n'en avais pas la moindre obligation. J'espère que je suis bien de cette trempe dont vous parlez, sinon je risque de ne plus faire le fier bien longtemps."

Je ne peux m'empêcher de sourire plus largement quand je vois sa mine surprise lorsque je me penche vers elle. Elle ne perd pas le fil de la conversation et garde toujours cette même retenue que lors de notre rencontre. Pour autant, je me sens à mon aise avec elle, bien plus que je ne l'aurais cru au premier abord et ce, malgré ce statut factice qui m'empêche tout de même d'être complètement moi-même. Je me rends pourtant compte qu'au fil des rencontres que nous avons pu avoir depuis mon arrivée à Winterfell, il y a peu d'aspects de ma personnalité que je lui ai caché et le portrait qu'elle doit brosser de moi doit être des plus proches de la réalité.

"Je me ferais une joie de vous le faire découvrir. Quand tout ira mieux. Et j'espère que vous apprécierez Castral Roc autant que j'ai pu apprécier ma venue ici. Quant à mes connaissances, j'ose espérer moi aussi qu'elles seront suffisantes et surtout, utiles pour les… et bien pour les nôtres."

Je laisse filer un instant de silence avant d'ajouter, me faisant plus sérieux.

"Merci pour vos prières. Je saurais que quelqu'un ici pensera à nous, c'est quelque chose d'important. J'imagine que beaucoup des vôtres prendront part à la bataille n'est ce pas ?"

Ma position est pour le moins aisée. Les miens sont bien à l'abri, loin d'ici et ne risquent rien. Bien sûr, je m'inquiète pour Lyman mais c'est toujours le cas, quand bien même j'aime à affirmer que je ne suis là que pour lui rendre la vie impossible. Et la Reine restera bien en sécurité entre ces murs, même si je n'ai aucun doute quant au fait que son attention toute entière sera dirigée vers le champ de bataille également.

"Vous n'assombrissez rien, bien au contraire. Je préfère de loin quelqu'un de sincère qu'une bonne humeur factice qui donnerait en plus l'impression que vous vous moquez du sort de ceux qui vont bientôt quitter Winterfell. Mais je comprends un peu mieux maintenant ce que vous entendez par agitation inhabituelle. Au moins, vous ne risquez pas de vous ennuyer durant notre absence. Et vous aurez bientôt notre retour à fêter, en tout cas je l'espère."

Je ne sais pas vraiment de quoi j'aurais besoin quand je serais revenu de cette guerre contre les sauvageons. Il est probable que bien des choses auront changé, que ma vision du monde ne sera peut-être plus la même. Peut-être aurai-je tout simplement besoin du calme que je ressens en cet instant et rien de plus. Je reprends alors, d'un ton plus léger.

"Vous n'étiez en rien obligée de me rendre ce service et votre temps est plus précieux que le mien."

Surtout au vu des activités que j'ai pu avoir récemment mais ça, je ne me sens pas l'obligation de le préciser.

"Ce sera en tout cas un vrai plaisir de vous faire découvrir l'Ouest. Ou de vous présenter les personnes dont la compagnie sera plus appropriée pour ce genre de choses."

Mon ton s'est fait malicieux alors qu'il est impossible de ne pas remarquer qu'elle continue de jeter des regards aux alentours, comme pour s'assurer que personne ne vous verra ensemble. J'ai un bref hochement de tête au reste de ses propos, je sais pertinemment que si j'avais pu tenir mon véritable rôle, j'aurais pu être nettement plus utile à Lyman mais, malgré les circonstances, je ferais mon possible pour assister mon Prince. J'ai un rire que j'essaie de camoufler en légère toux à sa répartie avant que je ne souffle, franchement amusé.

"Je ne suis pas du genre à me répandre en… comment avez-vous dit ? Ah oui, en fiel ou en extase. J'ai trop de respect pour les croyances des autres pour me permettre ce genre de choses. Mais, maintenant que j'ai votre aval, je peux vous accompagner sans inquiétude. Et ne vous en faites pas, il est peu probable que je trouve le temps long, quand bien même vous serez occupée à prier."

L'espace d'une seconde, je me demande à quel point il serait inapproprié de prier à mon tour une fois dans ce lieu sacré, chose que je ne fais déjà habituellement pas en temps normal, dans les lieux réservés au Sept.  

J'esquisse alors un sourire en la voyant rougir mais je m'abstiens de tout commentaire, me contentant de hocher la tête avant de souffler, d'un ton tranquille, désignant ce que je me rappelle être la direction du Bois Sacré, en tout cas, de ce que j'ai entendu dire.

"C'est bien par là qu'il faut aller n'est ce pas ?"

Et de la suivre, dès qu'elle le souhaite. Elle ne tardera guère à bouger, si nous n'avons encore croisé personne dans les couloirs, c'est uniquement dû au hasard. Ou probablement aussi parce que le gros de l'activité semble être concentré à l'autre bout du château. C'est d'ailleurs bien pour ça que je me suis dirigé dans cette direction. J'ai un bref regard en direction de la jeune femme et je me dis que j'ai été bien inspiré.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyDim 22 Nov - 23:15

L’incompréhension marqua le visage de la nordienne, alors que Gareth souriait. Avait-elle inconsciemment énoncé une énormité ? Elle n’en savait rien, mais elle ne l’espérait pas. Elle lui sourit doucement, en l’entendant, sans rien ajouter pour autant. Elle ne voulait affirmer qu’il serait aussi brave qu’elle l’entendait, ni confirmer ses doutes. Elle ne voulait ni bâtir de faux espoirs, ni enterrer le peu qu’il avait. Et elle ne comptait pas le tromper, en s’exprimant dans un sens ou dans l’autre. Elle espérait, dans tous les cas, qu’il en ressortirait vivant. Mais cela non plus, elle ne comptait pas le dire. Elle aurait pu chercher une manière d’apaiser ses craintes, si tant est qu’il en ait et ne les montre pas, mais elle n’avait jamais su quoi dire à sa famille alors qu’ils s’exposaient aux dangers de la guerre, n’avait pas encore trouvé les mots pour les jumeaux confrontés à leur toute première bataille, toute première guerre, alors qu’elle espérait pouvoir remettre à son oncle une missive pour Père et eux, comment pourrait-elle les trouver en l’instant ? Non, un simple sourire était tout ce qu’elle pouvait lui donner, pour le moment.

Sourire qui s’élargit quelque peu, en l’entendant parler de sa propre découverte de Castral Roc. Une chimère, mais qui entendait que le Prince Lannister reviendrait, que Jeyne ne se retrouverait pas veuve avant même le mariage, que la famille Stark reviendrait sinon intacte, vivante, et que sa cousine n’aurait pas à assurer la Régence, et bien des choses encore. C’était un doux portrait, pour Lynara. « Je suis certaine que les pensées de toute personne restant à Winterfell vous seront dédiées, ne vous inquiétez pas. Sans nul doute ma cousine la Princesse, sa Majesté Stark et moi-même nous inquièterons. Père, oncles, cousins, et mes frères jumeaux de tout juste quatorze ans et impatients je n’en doute pas d’enfin faire leurs preuves, s’y rendent. Il serait déshonorant que la famille royale ne s’y rende pas, et que sa famille par alliance ne fasse pas preuve de la même bravoure. Même sans cela, il serait déshonorant pour tout guerrier nordien, tout habitant valide et apte, de ne pas prendre part à ces combats. Chacun le comprend. Soldats, famille, femmes laissées derrière… C’est un devoir, un honneur, une nécessité. Sans quoi, ils ne laisseraient derrière eux qu’un territoire dévasté. »

Lynara savait ne pas se montrer des plus avenantes, en établissant cela, mais c’était une vérité qui lui était assénée à chaque bataille, à chaque départ pour un combat dont on ne savait pas qui en réchapperait ou non. Gareth ne semblait pas lui en tenir rigueur, en tout cas. « Je crains que vous n’ayez jamais de moi une humeur feinte. Si je sais être cordiale, accueillante et me comporter de manière à ne pas offenser mes semblables, je n’ai pas pour habitude de dissimuler ce qui me gouverne. Sa Majesté Lannister sera divertie comme il se doit, mais je ne manquerai pas de m’excuser chaque jour pour prier pour chacun d’entre vous, pour que vous nous soyez rendus sains et saufs. Et nous saurons célébrer dignement votre retour, et conclure cette éprouvante guerre par un heureux mariage. »

Elle devait y croire, se persuader qu’il ne s’agirait pas là de préparations uniquement destinées à occuper l’esprit des jeunes femmes telles que Jeyne et elle. Déjà matures et responsables d’avoir pendant tant d’années géré Winterfell en l’absence des guerriers, mais encore suffisamment jeunes pour cultiver cet espoir insensé que les pertes seraient limitées et que la joie éclaterait au retour de tous les soldats.

« Je vous en remercie, dans tous les cas. Il serait à vrai dire plaisant de voir les lieux qui comptent pour vous en votre compagnie. Mais ne pensez pas m’offenser si vous devez vous soustraire à cet engagement ou le confier à une autre personne, une fois rentré chez vous. Le Prince aura assurément davantage besoin de vos services qu’ici, où il est sollicité par ses pairs pour consolider les alliances. Je n’en serai pas vexée. La nordienne s’arrêta, jetant un regard à la dérobée au valet. Déçue, certainement, mais je ne vous en tiendrai pas rigueur.»

Sa fierté l’empêchait de rougir de son audace, sachant malgré tout qu’elle n’aurait jamais dû admettre une telle chose. Mais ne s’était-elle pas targuée de franchise ? Elle n’agissait pas de manière inconvenante, en affirmant vouloir observer des lieux qui lui avaient été décrits et encensés de telle manière que cela lui donnait envie de les voir. Il n’y avait aucun mal à vouloir passer quelques instants en compagnie de quelqu’un de plaisant, dans cet optique.

« Vous m’en voyez dans ce cas ravie, je ne vous garantie pas que j’aurai apprécié une telle réaction, si peu digne. Sans vouloir vous sembler excessive. Je m’efforcerai malgré tout de ne pas vous importuner en adressant une trop longue prière à nos Dieux. Je ne puis leur dissimuler l’inquiétude qui me ronge, et ai tendance à m’adresser à eux encore plus longuement qu’en temps normal, en ces circonstances. Davantage encore peut-être à l’instant, alors même que mes jeunes frères s’exposent eux aussi au danger. »

S’apprêtant à se mettre en marche, Lynara se retourna un instant vers Gareth, hésitant à lui demander s’il adressait aussi des prières pour ses proches, probablement moins exposés que les siens. Elle n’en fit cependant rien, c’était un sujet délicat et intime, et elle-même n’aurait peut-être pas dû se confier à ce sujet.

« En effet, suivez-moi. »

Si le bois était quelque peu éloigné, le trajet n’était pas si long, malgré tout, et ils parvinrent rapidement au bois. Souriant à Gareth, lui signalant une souche s’il désirait s’asseoir, elle-même ôta son châle de ses épaules, frissonnant bien qu’il ne fasse pas si froid, s’agenouillant dessus après l’avoir déposé sur le sol. Il serait surement abimé, mais elle ne s’en souciait guère, pour le moment. Si elle priait généralement à voix haute, elle murmurait en l’instant celles qu’elle adressait.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyMar 24 Nov - 20:32


Difficile de ne pas parler de la guerre à la venir et de ce qu’elle implique, pour les personnes laissées en arrière comme pour ceux qui prendront la route. Elle résume remarquablement bien la situation et j’ai un hochement de tête à ses propos, me faisant plus pensif alors que je laisse filer un silence.

"Ce doit être difficile pour vous de laisser partir tant de vos proches. Je comprends votre inquiétude même si j’ai la chance de savoir les miens en sécurité pour le moment."

Mais nous savons tous les deux qu’aujourd’hui, plus personne n’est réellement à l’abri. Pourtant, il est bien plus facile de parler de conflit lorsque l’on n’est pas directement concerné et que l’on ne risque rien. J’imagine aisément les jeunes frères de Lynara prêts à en découdre et à prouver qu’ils sont tout aussi valeureux que les hommes les entourant. A leur âge j’aurais probablement eu la même réaction et, même aujourd’hui, une part de moi cherche encore à prouver sa valeur face à ces hommes qui ont tout vu et tout fait. Je lâche alors, d’une voix douce.

"Difficile d’en vouloir à ceux qui sont avides de combattre et de prouver la valeur. Je sais le Nord bien plus guerrier que l’Ouest et déjà là-bas, il serait malvenu de ne pas faire preuve d’enthousiasme, surtout lorsque l’on est un homme et quel que soit son rang. Mais ce sera un honneur en tout cas pour moi de combattre auprès de vos proches."

Quand elle me parle de son caractère, j’ai un léger sourire et j’essaie d’imaginer un instant Jordane Lannister face aux deux nordiennes. L’idée est quelque peu amusante, j’avoue mais je ne le dirais jamais à haute voix.

"Je ne pense pas que sa Majesté s’offusque de vous voir partir prier tous les jours. Si elle ne le montre pas, elle est tout aussi inquiète pour le Prince et pour le devenir de chacun des hommes qui partiront à la guerre, c’est certain. Et je n’oublierais pas ce que vous avez dit quant au fait de fêter dignement notre retour."

Je ne m’appesantis pas plus sur le mariage qui, pour l’heure, semble plus être une mascarade pour oublier ce qui va se passer dans les prochains jours. J’espère bien évidemment qu’il aura lieu, cela voudra dire que nous sommes tous rentrés sains et saufs. Enfin pour la plupart en tout cas et que la menace sera enfin écartée. Mais pour ça, il faut avoir des certitudes de victoire et ce n’est visiblement pas encore à l’ordre du jour quand bien même les troupes nordiennes semblent des plus confiantes et prêtes à suivre leur Roi jusqu’au bout.

"Je n’ai pas la moindre envie de me soustraire à mes engagements. Je m’en voudrais de vous décevoir et je ferais en sorte d’être disponible quand vous vous sentirez l’envie de découvrir l’Ouest. Je suis sûr que mon Prince aura l’amabilité de me laisser un peu de temps libre s’il ne veut pas avoir de mauvaises surprises avec ses bottes."

Je suis persuadé que Lyman sera particulièrement amusé si je lui parle de ce projet. J’ai un sourire à cette idée même si je me rends compte que si ce moment arrive réellement, il faudra qu’auparavant nous ayons dévoilé notre petit jeu. Et, au vu de la façon dont les choses se passent, je commence à avoir de sérieux doutes quant au fait que la jeune femme apprécie particulièrement d’apprendre que je l’ai dupée quant à mes origines réelles.
Je pourrais être de mauvaise foi et arguer qu’elle ne m’a jamais vraiment interrogé à ce propos mais je ne pense pas avoir un franc succès. Et, d’un coup, l’idée de lui mentir me déplait. Pour autant, je ne peux rien y faire, encore moins à la veille du départ. Je ne veux pas risquer de ne pas pouvoir accompagner Lyman, quelle que soit ma répugnance à continuer ce petit jeu.

Et puis, les choses auront changé demain et ce qui importe dans l’immédiat n’aura probablement plus le même poids lorsque nous serons face aux sauvageons prêts à charger.

"Je ne veux pas que vous sentiez obligée de raccourcir vos prières à cause de ma simple présence. Je suis patient, même si je n’en ai pas l’air. Prenez le temps qui vous serez nécessaire, d’autant que cela semble réellement important pour vous."

Elle commence à marcher et s’arrête brusquement, comme si elle voulait me demander quelque chose. Je la fixe, curieux mais, comme elle reprend sa route je préfère ne pas l’interroger. A dire vrai, je préfère qu’elle ne me pose pas trop de questions, cela m’obligerait peut-être à lui dissimuler encore un peu la vérité.

Arrivé au Bois Sacré, impossible de ne pas regarder autour de moi avec curiosité. Je n’avais encore jamais vu un endroit pareil et, quand mes yeux se posent sur le Barral, je me demande brusquement comment les deux jeunes femmes feront une fois à Castral Roc. Je hoche doucement la tête lorsqu’elle me désigne la souche et m’y installe sans un mot, n’osant pas troubler la quiétude des lieux.

Alors qu’elle commence à prier, il m’est facile de laisser mon esprit vagabonder et, pour une fois, je ne cherche pas vraiment à le retenir. Mes pensées se bousculent, pas forcément des plus joyeuses quand on sait ce qui nous attend dans les semaines à venir et, pourtant, je ne peux pas dire que je regrette d’être venu ici. Je n’aurais pas pu laisser Lyman partir sans moi et je me rends compte que je suis heureux d’avoir rencontré certains habitants du Nord et la jeune femme qui prie à quelques pas de moi tout particulièrement.

Je pousse alors un profond soupir, soulagé de ne pas avoir à jouer un rôle quelconque, même l’espace de quelques instants à peine, alors que je continue d'attendre Lynara tranquillement.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyMer 25 Nov - 13:46

Difficile ? Oui, assurément. Surtout quand ça concernait ses frères si jeunes, et si impétueux. Si désireux de faire leurs preuves. Mais Lynara le comprenait, et elle ne comptait pas les priver de cette opportunité. Qui était-elle pour le faire, de toute façon ? Ils étaient héritiers de Karhold, il en allait de leur devoir de montrer leur vaillance, de prouver qu’ils étaient capables, eux aussi, de prendre part au combat, de défendre avec honneur leurs terres. Les terres de tout le peuple du Nord. Non, Lynara ne pouvait rien y faire, et elle ne le souhaitait pas. Elle savait que l’on veillerait sur eux. Père, Sa Majesté son Oncle peut-être, ses autres oncles… Mais elle savait aussi que l’on ne pouvait tout contrôler, durant une guerre. Combien de soldats avait-elle vus revenir, atrophiés, avec des membres en moins, avec des plaies inguérissables, ramenés seulement pour pouvoir faire leurs adieux ? Bien trop. Probablement bien plus qu’aucune jeune fille qui n’aurait pas été élevée au Nord. Dans tous les cas, elle ne serait pas sa mère, à gâcher l’enthousiasme des jumeaux, et à demander dans le secret à Père de ne pas les laisser partir. Si elle était comme bien des Karstark, forte et affirmée, cela disparaissait à l’idée que ses enfants meurent. Qui pourrait juger cela ?

Lynara se força à sourire malgré tout, elle ne désirait pas importuner Gareth avec cela. Elle en avait déjà trop dit. « J’espère que le malheur ne tombera ni sur les miens, ni sur vous et vos proches, dans tous les cas. Et je ne peux que vous remercier de vous exposer ainsi. Mais cessons de parler des affrontements imminents, si vous le voulez. Il y a assurément de meilleurs sujets à évoquer, alors qu’ils sont si proches. »

Malgré le temps qu’il leur faudrait pour rejoindre les sauvageons qu’ils allaient combattre, les batailles étaient plus proches chaque heure qui passait. La jeune nordienne lança un regard intrigué au valet, alors qu’il souriait en l’entendant. À quoi pensait-il donc ? « Qu’est-ce donc qui vous fait sourire ainsi ? » La curiosité n’était pas un défaut dont elle avait à rougir, bien qu’il soit considéré comme inconvenant par beaucoup. S’il ne souhaitait se livrer, Gareth le lui dirait. Elle l’espérait, du moins. Elle préférait que l’on ait l’audace d’affirmer que l’on ne souhaite pas se livrer, plutôt que de se parjurer en omettant la vérité ou en la substituant par une autre.

« Elle ne sera de toute façon jamais laissée seule. Si Jeyne ou moi devons nous isoler, l’une ou l’autre restera en sa compagnie. Mais c’est une grande Reine, je crains qu’elle ne puisse dissimuler bien mieux que nous l’inquiétude que nous expérimenterons. Et sans la connaître, je sais que beaucoup refuse que l’on manifeste cela – sans parler de Sa Majesté Lannister, nombre de nobles agiraient ainsi, révulsés par notre inquiétude. Mais ma cousine et moi ferons de notre mieux pour ne pas l’accabler avec nos propres fardeaux. Excusez moi de vous importuner avec cela, alors que j’ai moi-même suggéré de parler de sujets plus légers. La fête qui vous attendra en fera partie. Quel que soit le jour de votre retour, vous serez accueillis comme des Princes. Et peut-être votre Prince le sera-t-il comme un Roi. Je m’arrêtais un instant, souriant d’un air malicieux. Cela implique que mon Oncle soit accueilli comme un Dieu. Ma cousine serait donc fille de Dieu pour un moment, et moi nièce de l’un d’eux ? C’est plutôt flatteur, à bien y penser… » Si elle en plaisantait en l’instant, elle savait que nulle considération de la sorte ne lui occuperait l’esprit, aux retours de l’armée. Elle serait bien trop soulagée de les revoir, tous, pour s’imaginer de telles futilités. Mais cela, elle le passa sous silence à nouveau.

Lynara laissa échapper un léger rire, à la réplique du valet concernant l’état des bottes de son Prince. Agissait-il ainsi réellement, ou répliquait-il du moins ainsi au Prince Lannister ? Il semblait être très proche de lui, peut-être autant qu’elle-même l’était de Jeyne. Leur quotidien commun avait-il suffit à les rapprocher ainsi ? Ni sa cousine ni elle n’étaient méprisantes envers les domestiques, mais elles se devaient de conserver une certaine distance imposée par leurs rangs mutuels. Avait-il dépassé cela, avec Lyman Lannister ? Elle n’en savait rien, mais peut-être pourrait-elle le découvrir, dans le futur. Peut-être. « Vous me verriez navrée que votre Prince ait à subir un tel sort par caprice de ma part. S’il ne vous laisse pas ce temps, promettez moi de ne pas agir de manière inconsidérée. Je ne souhaiterai pas votre malheur en retour, s’il devait vous châtier pour vos actions, par ma faute. Ma découverte de vos terres auraient une saveur moins agréable, si tel était le cas. »

Les bois sacrés se dessinent non loin, alors que la nordienne se retourne pour parler au jeune homme, espérant que l’ennui ne le dévore pas alors même qu’elle prie. D’un signe de tête, elle approuve ses paroles, et s’installe devant l’arbre et son visage. Probablement perturbant, pour quelqu’un qui n’y est pas habitué. Elle ne se retourne pas pour autant, bien que désireuse de voir la réaction de l’ouestien, jetant tout juste un regard en arrière, souriant de son air intrigué, puis retournant bien vite à ses prières. Combien de temps y passe-t-elle ? Une moitié d’heure, probablement. Si elle la dissimule aux yeux de tous, sauf peut-être de Jeyne qui la connaît trop pour être dupée par la façade qu’elle érige pour tous les regards, elle est réellement inquiète et affectée par le départ de ses frères, en compagnie des hommes plus aguerris de sa famille. Les Dieux l’apaisent, légèrement, pourtant. Se relevant sans bruit, elle observe un instant le valet, qui semble concentré. Lui arrive-t-il de prier ? Peut-elle finalement poser la question ? Quelle importance, s’il ne le fait pas… ? « Priez-vous, Gareth ? Ne soyez pas effrayé de me répondre, je ne vous jugerai pas si vous ne le faites pas. Je préfère la sincérité à la dissimulation. Et je ne m’offenserai pas si vous estimez qu’il s’agit là d’un sujet trop personnel, et que vous ne désiriez pas me répondre. »

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyLun 30 Nov - 13:59


Je ne commence vraiment à comprendre que maintenant à quel point tout le Nord est touché par cet affrontement à venir. Tous les regards seront tournés vers le champ de bataille, à attendre, à guetter le moindre signe de vie, de victoire ou de défaite face à l’ennemi. C’est quelque chose que je n’avais encore jamais vécu et, même si je reste tout de même extérieur à cette contrée, je ne peux pas rester indifférent à tout ce que je vois et ce que j’entends depuis mon arrivée. Si je suis venu ici c’était pour ne pas quitter Lyman et ne pas le laisser seul face à tout ce qu’il allait avoir à affronter. Mais, maintenant, je me rends compte qu’il y a de nouvelles choses à prendre en compte et je vais surement prendre la route avec un point de vue bien différent et la jeune femme qui me fait face n’y est probablement pas étrangère. Surement même.
Je lui rends son sourire, même si la gravité de la situation flotte toujours autour de nous.

"J’espère aussi. Et vous n’avez pas à me remercier. Après tout, maintenant que je suis là, ce serait faire preuve de particulièrement de lâcheté de faire marche arrière. Je fais mon devoir, tout comme vous faites le votre même s’il diffère sur bien des points."

Mais, maintenant que je commence à la connaitre, j’ai le sentiment qu’elle agirait exactement comme moi si elle était à ma place pour aider la jeune louve de son mieux. Il est certains engagements, certains attachements, qui vont bien au-delà de simples considérations personnelles. Et je me dis qu’elle serait peut-être étonnamment une des personnes les plus à même de comprendre le pourquoi de notre stratagème avec Lyman. Mais, pour l’heure, la question ne se poste pas et nous continuons à discuter, essayant avec un succès tout relatif de redonner un peu de légèreté à une ambiance quelque peu morose.

Quand je souris elle m’interroge et sa curiosité m’amuse franchement. Je laisse filer quelques instants  de silence avant de souffler, non sans malice.

"Disons que la franchise n’est pas forcément un trait de caractère des plus répandus à Castral Roc. Et que la rencontre de ces deux façons de faire sera probablement tout sauf ennuyeuse."

Elle se fait alors à nouveau plus sérieuse et je l’écoute avec une attention non feinte, tant son point de vue sur certaines choses diffèrent du mien.

"Vous n’avez pas à vous excuser pour ça, vous ne m’importunez pas, bien au contraire. Je ne comprends pas pourquoi certains pourraient s’offusquer de votre comportement à dire vrai. A choisir entre un entrain factice ou pire encore, donner l’impression que le sort des gens partis à la guerre ne vous soucie pas et passer votre temps cloîtrée dans votre chambre en attendant des nouvelles, il y a tout de même un juste milieu que vous me paraissez avoir trouvé sans trop de mal. Il est difficile d’avoir l’air heureux quand nos proches sont en danger et je pense que ma Reine est malheureusement plus habituée à ce genre de choses et qu’elle sait depuis longtemps comment cacher ce qu’elle peut ressentir réellement."

J’ai un léger rire au reste de ses propos et je hausse alors les épaules avant de la détailler et de souffler.

"Et bien, je serais des plus flattés d’être en présence de la nièce d’un Dieu quand nous reviendrons. Et de voir le Prince traité comme un Roi. Cela promet des réjouissances des plus impressionnantes."

En espérant être là pour le voir mais ça, nous savons tous les deux qu’il est impossible de prédire ce qui va se passer et qu’il est inutile de s’appesantir dessus. Quand je lui parle des bottes de Lyman, je ne peux que sourire au rire que je provoque et je souffle, d’un ton léger.

"Un caprice ? Vraiment ? Mais ne vous inquiétez pas pour ça. Je pense plutôt que le Prince sera ravi de me soustraire à mes obligations pour vous faire visiter nos terres. D’autant que ce serait bien la première fois que je lui ferais une telle demande. Il risque de se montrer fort curieux cependant."

Et encore, curieux sera un doux euphémisme face à l’interrogatoire que je risque de subir si je vais vraiment le voir pour lui dire que je vais escorter la dame de compagnie de son épouse dans les terres de l’Ouest. Mais au moins, cela voudra dire que nous sommes sains et saufs chez nous.

Le temps que passe alors Lynara à prier me permet de retrouver ce calme que je cherche depuis ce matin. Si je ne me sens pas vraiment tranquille, je suis un peu plus apaisé et prêt à montrer mon habituel visage serein à Lyman lorsque nous nous recroiserons. Si j’ai toujours fait en sorte de lui offrir une mine affable et ne pas lui rajouter de poids supplémentaire, ces derniers jours ont été plus délicats au vu de la tension ambiante. Mais ça ira mieux maintenant et je ne peux qu’en remercier la jeune femme qui m’a amené jusqu’ici. Elle semble avoir terminé d’ailleurs et j’esquisse un sourire quand elle revient vers moi.

Je fronce pourtant les sourcils, un peu dérouté par la question et surtout la façon dont elle est amenée. Si elle n’aime guère la dissimulation, ça ne fait que confirmer ce que je devinais déjà, qu’elle ne va pas apprécier notre petit stratagème pour me permettre de venir dans le Nord. Je réprime un soupir et je me focalise sur ses propos, me faisant un rien plus pensif.

"Je vais être honnête, si j’ai déjà prié c’est plus par habitude qu’autre chose. Non pas que je ne sois pas croyant, mais je me suis toujours dit que les dieux avaient bien mieux à faire que de m’écouter, d’autant que je n’ai jamais vraiment connu de réelles difficultés ni rien à demander qui mérite une telle attention. Et je trouverais cela hypocrite de m’y mettre maintenant que ma vie pourrait être en danger. Peut-être plus tard, après tout ça, si les dieux décident de me ramener en vie, ne serait-ce que pour les remercier. Et des personnes bien plus pieuses et bien plus sincères que moi prient déjà pour le salut des autres."

Je laisse filer un instant de silence avant de souffler, d’un ton tranquille.

"Vous vous sentez un peu mieux ?"

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point elle peut être soucieuse, quand bien même elle essaie de le dissimuler. Elle ne se débrouille pas si mal pourtant, mais, au vu de ce qui se passe, elle a probablement trop de poids à porter pour arriver à rester aussi neutre qu’elle le souhaiterait.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyMar 1 Déc - 12:49

Une lâcheté, de revenir en arrière ? Oui, peut-être. Mais comment aurait-elle pu en juger, alors que des horreurs de bataille, elle n’avait pour vision que les blessés, légers ou graves, mortellement ou non ? Ces guerriers, réduits à l’impuissance car ils avaient perdu l’usage d’un membre, ou le membre entier parfois. Ces familles, dévastées et à qui il ne restait plus rien, parce que les hommes en étaient morts. Ces veuves, ces orphelines, ces êtres dévastés par le désespoir. Alors était-ce réellement lâche, de fuir un tel sort ? Déshonorable, assurément, mais était-ce de la lâcheté, ou un instinct de survie trop développé ? Un manque de loyauté, en tous les cas. Comme Lynara était dévouée à sa Princesse, quand bien même elle ne risquait principalement que les colères de cette dernière et non sa vie, tout homme valide se devait d’être dévoué au Nord, au Roi. « Je m’expose cependant moins au danger que vous. Votre geste n’en est que plus honorable. » Inutile toutefois de s’appesantir davantage sur ce sujet. La nordienne tout comme l’Ouestien avaient raison, malgré les différences de ce qu’ils exposaient. Il était dévoué à son Prince, lui aussi, et ferait tout ce qu’il pouvait pour le seconder, qu’importe le danger, qu’importe les conséquences, et c’était tout ce qu’il fallait retenir.

Il était difficile de ne pas sourire, quand le valet faisait preuve de tellement… d’entrain ? D’enjouement, en tout cas, alors qu’il la regardait d’un air malicieux, qui l’amusait autant qu’elle la faisait s’interroger de sa prochaine remarque. « J’espère que cette rencontre qui promet un résultat inattendu ne se fera pas à nos dépends, et que nous parviendrons malgré tout à savoir quand confronter notre franchise à votre… manque de franchise. » Si elle en souriait et s’en amusait maintenant, malgré son phrasé maladroit, il n’en serait probablement pas de même face aux nobles de l’Ouest, quand elles les rencontreraient. Mais elles ne cèderaient probablement pas sur ce qu’elles considéraient comme essentiel. Cela dépendrait de toute façon de chaque circonstance.

« Vous me voyez rassurée, de vos paroles. Céder à ma détresse à outrance n’est pas ma façon d’être, mais l’ignorer non plus. Il est triste que votre Reine soit rompue à cet exercice, mais peut-être pourraiss-je prendre exemple sur elle. Si l’on trouve que je gère mal mon inquiétude… »

Elle ferait au mieux, cependant, pour ne pas importuner les nobles présentes, du Nord comme de l’Ouest, avec son état d’esprit centré sur les guerriers. Bien que nombre d’entre elles seraient dans un même état. « Nous ne manquerons pas de tout faire pour vous impressionner, évidemment. Le Nord est réputé austère, mais il sait recevoir quand il le faut, et vous ne pourrez pas dire ne pas être surpris. Je l’espère, du moins. Et à défaut d’être surpris, au moins soulagé et à même de profiter d’un instant de répit, et sinon de joie, de tranquillité. Toute relative, mais sans la pression que vous aurez sûrement expérimentée… Nous ferons tout pour cela, du moins. »

Oui, leur accueil serait spectaculaire. Des héros de guerre, accueillis comme il se doit. S’ils revenaient… Elle secoua la tête, s’interdisant de penser ainsi. Les idées noires l’assailliraient bien assez vite, de toute façon.

« Vous ne devez pas être sans savoir que les désirs d’un Prince – ou d’une Princesse – passent généralement avant les nôtres, bien qu’il convienne par moment de leur remettre les idées en place. Alors peut-être ne serait-ce qu’un caprice. Ma cousine tient suffisamment à moi pour me les autoriser, mais je ne peux affirmer qu’il en soit autant de votre côté. De par nos positions différentes, aussi… Mais la curiosité ne m’effraie pas. Pensez-vous donc que Jeyne ne m’a pas questionnée, sur ces moments à apprendre les cartes ? Je ne saurai vous dire ce qu’elle en pense, mais elle s’en est retrouvée intriguée, à n’en point douter. Je serai toutefois curieuse de savoir la réaction de votre Prince, face à cette demande. Puis-je compter sur vous pour me la narrer ? »

La Princesse n’avait pas laissé de répit à Lynara, avant qu’elle lui ait décrit en détails tous les instants d’apprentissage des cartes du Nord, et quelque peu de celles de l’Ouest. Et sans nul doute aurait-elle davantage de questions, quand elle apprendrait que sa cousine s’était rendue au bois sacré en compagnie du valet. Le Prince Lyman était-il comme cela, lui aussi ? Lynara était curieuse de le savoir. Elle laissa place au silence, toutefois, prenant place devant le Barral pour se recueillir, sans plus se soucier de l’invité de son Oncle. Elle lui avait exposé ses intentions, il l’attendrait ou partirait. Elle finit toutefois par se relever, affrontant le regard de l’Ouestien, qui semble absorbé dans ses pensées, ne manquant pas de voir la contrariété sur son visage, bien que très légère, à sa question. Est-ce un sujet sur lequel il ne convient pas de l’interroger ? Elle le verrait plus tard.

« J’ose croire qu’Ils veillent sur nous tous, qu’on leur exprime nos désirs de vive voix ou dans le secret de notre être, en priant ou non. Personne n’est indigne de l’attention des Dieux, que ce soit les vôtres ou les miens. Mais il est heureux que vous n’ayez pas eu à subir de désagrément qui vous impose de solliciter, sinon leur soutien, leur indulgence au moins. »

Se rapprochant encore, elle laissa malgré elle échapper un léger soupir. Se sentait-elle mieux ? Oui, légèrement. Mais elle ne serait réellement détendue que quand tout cela serait fini… Temporairement, car ça ne l’était jamais réellement.

« Aussi bien que possible, j’imagine. Je vous remercie d’avoir patienté, dans tous les cas. Elle baissa un instant le regard, et s’efforça à sourire. Je crains que nous ayons à rentrer au château. J'ai des obligations, tout comme vous. Mais j'entends qu'à votre retour, vous me parliez de la Cour de l'Ouest ? »

Sans doute aurait-elle mieux fait de ne pas sous-entendre qu'il reviendrait, alors qu'ils avaient éludé l'un et l'autre ce fait, mais elle désirait le croire. Avant qu'ils ne s'éloignent, Lynara s'approcha du valet, pour lui déposer un baiser léger sur la joue, très brièvement, le remerciant en plus pour son oreille attentive, avant de repartir vers le château.

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MessageSujet: Re: Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé]   Fais moi sourire avant que le sang ne tache la neige [Tour II - Terminé] EmptyMer 2 Déc - 12:43


Je me contente d’un bref haussement d’épaules au reste de ses propos. Je suis pour l’heure incapable de savoir jusqu’à quel point je serais honorable dans ma démarche, si, une fois devant l’ennemi, je ne vais pas être tétanisé par la peur. Mais c’est le genre de choses que je ne dirais jamais à haute voix. Paraitre sûr de soi sans inquiétude n’est peut-être pas la meilleure des solutions, elle pourrait donner l’impression que l’on n’a pas vraiment conscience de ce qui nous attend mais, à l’heure actuelle, je ne me connais pas d’autre comportement. Et puis, je m’en voudrais de rajouter un poids de plus sur les épaules de Lynara en soulevant à voix haute cette inquiétude qui me ronge et cette idée lancinante que je ne reviendrais probablement jamais ici. C’est quelque chose que nous savons tous les deux, un état de fait qui flotte dans l’air partout où nous allons alors, inutile d’en rajouter.

J’essaie de me faire plus léger, avec un succès qui m’étonne presque. A croire qu’elle aussi a besoin de penser à autre chose même si les prochains mois qu’elle devra passer avec la Reine de l’Ouest n’est probablement pas le sujet le plus plaisant à aborder. Elle sourit cependant à ma remarque et je souffle, toujours sur le même ton.

"La franchise a ce coté déroutant qui vous permettra certainement d’en surprendre plus d’un et de vous en sortir, je n’ai aucun doute à ce sujet. Nous sommes tellement habitués à masquer nos réelles intentions, ce que nous ressentons réellement pour éviter d’être trop exposés ou trop faibles qu’un peu de votre façon de voir pourrait être la bienvenue."

Je me refais un peu plus sérieux au reste de ses propos avant de secouer légèrement la tête.

"Les gens ne pourront pas vous reprocher de ne pas gérer votre inquiétude comme peut le faire la Reine. S’ils le font, ce sont des idiots qui ne mériteront pas votre attention."

Plus que de m’appesantir sur la difficulté qu’elle aura à gérer tout ce qui va se passer alors que nous serons partis, nous préférons tous les deux parler de notre retour. Comme si songer à la fête à venir pourrait la rendre plus réelle et nous faire croire que nous serons tous là pour en profiter. Je souris pourtant à ses mots, me faisant malicieux l’espace d’un instant.

"Décidément, le Nord fera vraiment tout ce qu’il faut pour me surprendre. Comme si ce n’était pas le cas depuis que je suis arrivé ici. Ce sera en tout cas avec plaisir que je serais impressionné, surpris, soulagé et tout ce qui vous semblera convenir à un tel évènement."

Tant que je suis là pour y assister avec les autres ouestriens. Mais ça, je me garde bien de l’ajouter. Je préfère parler de son envie de découvrir l’Ouest, en ma compagnie visiblement, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je ne retiens pas mon sourire alors que je hoche tout de même la tête à ses propos.

"Je n’aurais pas mieux à leur propos. Je suppose que le Prince a fini par s’attacher à moi sinon je le plains fortement. Après tout, je suis à son service depuis près de 15 ans, si je l’insupporte depuis tout ce temps, je vous laisse imaginer son humeur."

D’autant qu’il ne se prive pas de me tenir quand je lui tape sur les nerfs mais ça, impossible de le préciser à la jeune femme. J’en ai envie pourtant, comme de lui dire tout le reste. Partir sans qu’elle sache la vérité me déplait, surtout si je n’ai pas la chance de tout lui expliquer. Et pourtant, je n’ai guère le choix. Je me perds dans mes pensées alors qu’elle prie et elle finit par me demander si je le fais moi-même.

Il me faut quelques instants avant de trouver les mots justes pour lui répondre. J’ai un bref hochement de tête à ses paroles, réalisant que j’aurais peut-être à les solliciter plus vite que je ne le souhaiterais. J’ai un sourire compatissant au soupir qu’elle m’offre en réponse avant que je ne souffle, d’un ton tranquille.

"Ne laissez pas vos responsabilités vous faire oublier de revenir ici. Vous semblez déjà plus apaisée. Et merci de m’avoir permis d’avoir un peu de calme avant de retourner faire face à tout ce qui nous attend. Je vous parlerais de la vie à la cour avec grand plaisir à mon retour, soyez-en certaine."

Avant que je ne l’ai le temps d’ajouter quoi que ce soit, elle m’embrasse sur la joue et s’éloigne, alors que je reste figé par la surprise. Je la regarde alors, incapable de retenir un sourire que Lyman qualifierait certainement de complètement idiot.

Heureusement pour moi, il n’est pas là et je ne suis pas sûr d’avoir envie qu’il ait vent de cette rencontre.

Il est temps d’y aller.


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