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 [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]

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MessageSujet: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptySam 30 Oct - 20:58

Aucun espoir, rien ne reste.
Le maitre t’attends Lin, il s’impatiente. »

J’inspirais, laissais la fumée de la pipe me bruler la gorge et rendre mon esprit plus souple. Je perdais un peu la tête, j’avais trop fumée sûrement ou peut-être était-ce juste l’épais parfum des fleurs et de mon musc.

« Lin ! »

J’expirais, laissais la fumée monter devant mes yeux. Meer gueulait toujours plus fort, tapant du pieds avec son air de personne importante à qui l’on fait perdre son temps. Oubliait-elle chaque fois qu’elle m’était sûrement inférieur au sein de cette maison ? J’en doutais fortement et préférais expliquer son attitude hautaine envers ma personne par une étrange jalousie envers les avantages que m’offrait mon statut. Si nous étions toutes les deux esclaves du même maitre, j’étais celle partageant sa couche tandis qu’elle se devais de me servir à manger et me faire couler des bains. Qu’elle prenne ma place si elle le souhaitait tant, qu’elle endure et qu’elle regrette. Je finis cependant par obéir, plus pour ne pas énerver mon maitre plus qu’il n’en faille que pour lui faire plaisir. Alors je lui tendis la pipe en lui indiquant de la garder avec elle et me relevais lentement, époussetant en même temps la poussière qui s’était posée sur ma robe à patienter assise au bord du jardin intérieur. Meer râla de l’état de ma tenue. Bien sûr, l’état de ma tenue n’avait aucun impact sur elle mais il fallait qu’elle donne son mot. Alors je la laissais parler, m’avançait vers le salon en silence avant de l’atteindre et de m’immobiliser juste avant la porte entrouverte, là où j’étais sûr de rester invisible aux invités.

« Dit au maitre que je suis là. »

Meer ne dit rien cette fois-ci, s’était contenté d’incliner la tête et d’entrer. Par l’entrebâillement de la porte, je pouvais entendre le brouhaha des discussions des hommes. Trop de choses se disaient en même temps et au milieu du bruit de trop de couvert pour que je puisse les comprendre pourtant je discernais la langue de Westeros. Qu’importe le contrat qui se jouait ce soir, mon rôle serait le même.

« Vient Lin. » La voix de mon maitre résonna enfin.

C’était toujours le même spectacle, la même confusion d’hommes s’agitant dans un fouillis de têtes et de bras. Puis toujours le même silence les prenait, le même frisson, le même mouvement des corps se tournant pour mieux dévorer chaque morceau de mon corps des yeux. Je lisais dans leurs yeux sans grande surprise que mon maitre avait préparé mon arrivé, leur parlant de cette étrangère du lointain royaume de Yin Ti qui danserait ce soir pour eux, de cette femme entièrement dévouée aux arts et au plaisir des hommes qui les servirait. Je m’avançais sous leur regard par habitude, connaissant déjà la place qui serait la mienne ce soir. Mon maitre offrait toujours la même place à celui qu’il considérait comme l’homme le plus important parmi ses invités et il me fallait chaque fois me concentrer sur cet homme. Alors je m’avançais.

Puis je me rendis compte qu’aujourd’hui une facétie s’était glissée au milieu des visages habituels ; à la place de l’invité d’honneur se tenait une femme. Prise par surprise, je la détaillais un instant. Si son teint halé marquait qu’elle vivait sous le soleil d’Essos depuis un certains temps déjà, il était évident à la voir qu’elle n’était pas d’ici mais de Westerros. Peut-être venait-elle de la même nation que mon maitre, j’avais entendu dire que le continent à l’est était divisé entre de multiples minuscules royaumes, chacun dirigé par con roi, se faisant tous une guerre constante. L’image m’avait assurément amusée. Mais je me repris bien vite, m’asseyant avec grâce auprès de celle qui serait le centre de mon attention ce soir, femme comme homme.

« Alors chère amie, comment trouvez-vous ma chère perle de l’est ? Ce n’est pas tous les jours que l’on croise un si étrange visage n’est-ce-pas ? »

Je ne relevais pas la question ni la remarque sur mon apparence. Le mot de mon maitre ne n’était pas destiné mais bien à son invitée. Je me contentais de me pencher et me saisir du pichet de vin pour resservir la femme à mes côtés dont la coupe était vite, lui offrant en même temps d’un mouvement expert une vue claire sur mon corps comme d’autres auraient offert un cadeau sur un plateau d’argent.
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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyJeu 23 Déc - 21:06



Les plus grands détours de Ghabrielle étaient toujours pour les rapports les plus intéressants. Le contrat qui lui était offert à Pentos était des plus génériques, cependant il était offert par un homme intéressant. Il était un homme qui avait clairement voyagé et semblait avoir un intérêt qu'elle partageait, les reliques valyriennes, autant les objets que les personnes. Un voyage de Lys jusqu'à Volantis, puis jusqu'à Pentos. La route avait été endurable grâce à une météo favorable et les moyens de voyager de façon souple. C'est depuis le grand port de la cité que Ghabrielle et quelques-uns de ses hauts placés ont été escortés par les hommes de mains du client en question. La demeure en question était surélevé et imposante, comme celles de tout homme fortuné à Pentos. Lorsque l'on possède de grande richesse dans un endroit pareil, on ne manque pas la chance de se procurer une vue sur le détroit.

C'est après avoir escaladé le grand escalier de pierre jusqu'à sa porte d'entrer que les hommes de mains ont fait glissé les grandes portes. Derrière celle-ci se trouvait le client prêt à saluer Ghabrielle et lui tendre la main d'une poigne ferme. L'intérieur était magnifique et portant bien des œuvres à ses murs, c'était presque un musée privé. Il introduisait Ghabrielle à une variété de pièce, mais celle-ci était une femme de quelque mot. Elle n'était pas en guerre contre l'esclavage, mais elle était contre, cacher ses sentiments à ce sujet était donc impératif. Son métier la portait à faire marcher avec des hommes mauvais régulièrement, cet homme ne sortait tristement pas du lot. Celle-ci pratiquait bien l'indifférence pour la moralité et l'éthique, cela ne changeait pas qu'il qui avait ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas. Elle n'était pas contre ces pratiques parce que c'est injuste, mais parce qu'elle déteste les gens qui croient pouvoir posséder qui que ce soit. Elle n'était pas une esclave, ni une propriété, mais cela n'avait pas empêcher son père de la traiter comme une propriété. Son arrivé à Lys il y a des années avait marqué le début d'une indépendance éternelle à ses yeux.

C'est après avoir introduit ses hommes à leurs lieux respectifs de détente pour la nuit que Ghabrielle fut offerte la position d'invité d'honneur pour la soirée, une offre qu'elle accepta avec joie. Un kimono rouge-vin portant l'emblème "幽靈" en noir sur l'arrière, la broderie était de très haute qualité. C'est en portant celui-ci qu'elle se présenta à cette soirée bien organisé. Elle y trouva des visages familiers et d'autres moins familiers. Il était certainement plaisant pour Ghabrielle de savoir que certains de ses clients se connaissaient. Cela facilitait grandement la vente de ses aptitudes et celles de ses hommes. Le client recherchait un coffre sculpté fait d'une pierre qu'il appelait le jade, une couleur étrange et le connu demeurait un mystère. Il avait des pistes solides et les moyens de payer, c'était donc là tout ce dont elle avait besoin.

Le vin commença à couler et les herbes à fumer se distribuaient. Elle alluma sa longue pipe en bois rouge, avec la tête sculpté en tête de dragon. Cette pipe possédait également deux ouvertures dans les yeux de celui-ci pour insérer et allumer l'herbe. Le client mentionna avoir quelque chose d'impressionnant à monter, ce qui captura la curiosité de Ghabrielle. Elle fuma lentement, une main sur la hanche avec le coude sorti et l'autre main portant la pipe à ses lèvres avec le coude contre le genou. La posture prononcée du côté droit et pencher légèrement par l'avant, elle observa soudainement une jeune femme apparaître. Celle-ci avait des traits magnifiques et pourtant étranger. Elle se redressa quelque peu lorsque la jeune demoiselle sa posa à ses côtés. Le client l'introduisait comme une œuvre d'art et Ghabrielle lui répondit en retirant la pipe de sa bouche "Une apparence rare. Il est donc un fait que cette soirée est dédiée à l'étrange, considérant que votre invité d'honneur est une femme que l'on dit être un spectre au travers d'Essos." Elle lui fit un sourire suivi d'un clin d'œil.

Le corps de la jeune femme ne manqua pas de croiser le regard de Ghabrielle. Elle demanda à celle-ci alors qu'elle resservait du vin dans sa coupe "Quel est ton nom ?" La bieffoise était peut-être un invité, mais cette jeune femme ne l'était pas. Ses poignets lui démangeaient quelque peu alors que les mémoires de sa propre captivité faisaient surfaces. Si elle avait massacré et castré devant une foule le sang-coureur qui l'avait capturé, Pentos était un autre monde. Il n'y avait aucune fin en vue pour l'idéologie dont son client faisait partie, mais il payait et c'est tout ce qui comptait.


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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyVen 14 Jan - 16:06

Aucun espoir, rien ne reste.
Lorsque les deux convives à mes côtés furent servis en vin par mes soins, je pus m’asseoir plus confortablement à ma place. Comme tous ceux que j’avais connu jusqu’à présent, le repas servis à nos invités du jour était large et riche et le vin accompagnant chacun des plats de la plus grande qualité. J’observais avec intérêt le passage de l’assiette d’agneaux frits dans le bouillon d’agneau dont j’avais senti la délicieuse odeur s’échapper des cuisines de la demeure depuis le début de l’après-midi. Mon maitre était un homme de richesse appréciant les choses délicieuses et luxueuses de la vie, appréciant surtout de pouvoir les exhiber à ses ennemies et ses partenaires. Surtout être sûr que nul ne puisse le croire en difficulté financière. Ainsi, je partageais à cette table le même rôle que le repas.

Les esclaves passant devant moi les bras pleins de délicieux plats ne s’arrêtaient pas cependant. Je reste après tout une esclave ayant uniquement le droit de me nourrir des restes après le repas ou, par mon rôle particulier, à cette table uniquement si l’un des invités me propose de partager le repas. De nombreuses règles comme cette dernière réglait ma vie en ce lieu, des règles bien différentes de celle que l’on m’avait enseigné pour ma future vie auprès de mon maitre. Mais ma vie ici n’avait rien à voir avec celle que j’aurais cru avoir.

Autour de moi déjà, certains des hommes avaient commencé à discuter dans leur langue étrangère dont une large partie des mots m’était encore incompréhensible. Dans la bouche de certains, je reconnu cependant les mots relatifs aux commerces. Ceux qui m’étaient le plus familier, avec les ordres de mon maitre.

Alors que l’un des hommes parlaient d’une pierre verte pouvant aller d’une teinte très claire dont je ne compris la métaphore, à une teinte comme noire, mais une pierre qui demeurerait un mystère, je ne pus m’empêcher de soulever un sourcil d’étonnement. Après tout, cette pierre n’était pas celle simplement le jade que j’avais connu dans ma lointaine enfance comme le signe incontesté de mon père l’empereur. N’avais-je pas vu ma propre mère parée des plus somptueux bijoux de jade ? Il me semblait étrange que cela soit la même pierre, considérée ici comme un mystère.

Lorsque l’invitée principale me demanda mon nom, je me reconcentrais immédiatement sur mon rôle de la soirée et offrit à cette dame étrangère mon plus doux et charmeur sourire que l’on m’avait enseigné.

« Mon nom est Lin madame, je suis entièrement à votre service ce soir. »

Mon accent était encore grossier mais je ne butais plus à présent sur cette phrase, la répétais encore et encore à tous ceux à qui son maitre lui demandait de s’offrir. Je me saisis à mon tour du pichet de vin et me servis une moitié du verre de vin. Etrangement, si la nourriture m’était interdite, mon maitre ne me refusait pas le vin. De ce que j’avais compris, ce dernier considérait la boisson une bonne chose car me rendant plus douce et docile. Qu’importe, je souhaitais simplement boire assez pour rendre le reste de la nuit supportable. Et dire que des années durant, il m’avait été enseigné divers jeux et manière de boire avec un homme lors d’une soirée de réception. Mais mon maitre m’avait très vite fait comprendre que cette partie de mon enseignement n’était pas nécessaire ici. Alors je me contentais de poser délicatement ma coupe sur ma maison et me tournais vers l'invité.

« Vouloir vous boire avec moi ? »

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMar 8 Fév - 5:57


La jeune femme dit s'appeler Lin, un nom que Ghabrielle n'avait jamais entendu auparavant. Le simple son de sa prononciation en disait gros sur la distance des origines de cette femme. Cela fascinait la bieffoise, autant que la familiarisait. Elles étaient deux femmes étrangères dans une cité ayant une culture à laquelle elles s'adaptaient. Il n'y avait jamais de bons signes lorsqu'une femme disait être à son service lorsqu'elle visitait un client. La mercenaire avait commit des actions questionnables, mais elle n'avait jamais laissée une femme la servir d'une manière compromettante. Elle est probablement la seule personne à Pentos qui soit porté à remercier les esclaves lui donnant un coup de main. Une contradiction sur patte, capable d'assassiner quelqu'un dans son sommeil, mais incapable de traiter cette même personne comme un objet. Ce soir, il n'était pourtant pas question de ce qu'elle voulait, mais du rapport avec son client. À la proposition de Lin, Ghabrielle lui répondit avec un ton doux et enjouer "J'adorerais boire avec vous, absolument." La bieffoise n'avait jamais refusé un verre offert par une femme auparavant, elle n'allait certainement pas commencer aujourd'hui.

Contempler le buffet sous ses yeux lui apportait littéralement l'embarras du choix. Cependant, elle reconnaissait la maigre viande rouge mariné dans les épices sucrées. Un véritable plateau d'amuse-gueules. Elle les avait mangés auparavant en compagnie d'une cliente de Dorne, un repas reconnu pour son processus complexe d'une durée incalculable. Certains nobles d'Essos mangent ce repas sans même l'apprécier par pure envie de démontrer leur richesse, elle n'était pourtant pas certaine des goûts de son client. Ghabrielle remit le dragon de bois dans sa bouche pour libérer ses deux mains. Elle se saisit d'un morceau afin de le déposer dans son assiette avant de revenir pour saisir le plateau entier pour le soulever en direction de Lin. Le plateau fut intercepter par la main de son hôte qui le retenu, leurs regards se croisèrent pour un bref moment. Un faux-sourire semblait visible sur le visage de l'homme lui informant que c'était un plat un peu trop luxueux pour Lin. La mercenaire lui dit "Il est donc juste d'assumer que seul un homme de votre statu puisse se permettre d'offrir à une femme comme elle un repas comme celui-ci." Elle procéda avec son acquisition du plateau et le déposa auprès de Lin avant d'en prendre un morceau et de le manger tout rond. Lui présentant un haussement de sourcils en la regardant droit dans les yeux avant de dire "J'ose espérer que vous aimez, ce serait terriblement embarrassant", une phrase qui se termina alors que son expression simple se mise à fondre en un sourire amusé.

Elle savait ce que c'était que d'être une propriété, mais elle ne pouvait imaginer ce que cela puisse être sur une période prolongée. Il y avait tant de questions, mais d'où venait-elle ? Depuis combien de temps était-elle captive de cet homme ? Lin était belle, très belle même. Dans un monde pareil, la beauté était parfois une bénédiction, parfois une malédiction. Une chose était certaine, aucune femme ne méritait un tel sort. Si elle était une source de divertissement pour les invités de cet homme, elle était une distraction pour Ghabrielle. Le dragon de bois sur la table, la coupe de vin devant sa bouche presque à ses lèvres, impossible de lui poser ces questions avec sincérité dans une situation pareille sans l'hôte pour scruter le tout. Elle se pencha légèrement sur le côté afin de lui dire à voix basse "Vous n'avez pas à faire quoi que ce soit que vous ne souhaitez pas faire. Si vous êtes à mon service, ma seule requête pour vous est de décider pour vous-même." Elle prit une gorgée généreuse la coupe de vin qui cachait sa bouche pour ce bref instant. Une requête lourde, mais elle savait que son client ne l'aurait jamais fait venir d'aussi loin s'il avait d'autres options. Il avait besoin du spectre des rumeurs et elle était bien là. Il n'obtiendrait ce qu'il voulait que si elle obtenait ce qu'elle voulait elle aussi.

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptySam 19 Fév - 19:03

Aucun espoir, rien ne reste.
Lin offrit un sourire léger mais reconnaissant à la jeune femme qui avait eu la bonté de lui tendre le plat, se contentent par la suite de se servir que quelques morceaux fins de cette viande aux épices dont le parfum avait envahi son esprit depuis que les cuisiniers l’avait mise à cuire. Si cet écart lui était autorisé pour répondre aux facéties de l’invitée, trop se servir lui vaudrait d’être battue, cela elle le savait bien. Le moindre faux pas et son maitre foncerait un sourcil, signifiant une punition à venir. Un coup d’œil méfiant pour vérifier que mon maitre soit trop occupé ailleurs par ses affaires pour se soucier de loi et je goutais enfin à ce délicieux fruits interdit. Oh ! Quel délice ! Un instant je me perdais dans le plaisir de cette viande et de la musique tranquille que jouait les musiciens derrière moi. Juste un instant.

Mon sourire fut soudain trop forcé pour que quiconque y prêtant la moindre attention ne puisse remarquer la supercherie. Le souffle de la femme était peut-être chaud contre mon cou mais mon cœur restait froid à ses paroles.

« Vous êtes bien gentille madame mais ne pas avoir peur, si vous me demandez c’est avec grand plaisir que je vous viendrais dans votre chambre. Il l’a préparé juste pour vous. »

Un mensonge.

Encore.

Mais les mots prononcés par la dame l’étaient aussi, je les avais déjà entendus prononcées par d’autres hommes. Des promesses d’être gentil et de ne me rien me faire tant que je ne serais d’accord pour au final me faire des choses plus terribles encore.

« Lin. »

Je me tournais immédiatement en entendant mon nom, sachant bien comme le ton dur et sans objection possible de mon maitre pouvait vite prendre une forme bien plus terrible que celle de simple mot. Il me désigna l’espace vite au sein du cercle des invités d’un seul doigt, sans même faire l’effort de lever le bras. Bien qu’objet de valeur, je restais un simple object ne méritant le moindre effort de sa part. Et cela, il était certains de me le rappeler par chacun de ses gestes. Je hochais la tête, comprenant son ordre sans nécessiter le moindre mot de sa part, et me levais pour me diriger au centre de la salle et prendre position.

« Observez maintenant ! Cette esclave m’a coûté très chère pour ces talents de danseuses et de chants, là-bas les filles sont éduquées dès leurs naissances pour ne faire que ça ! De vrais oiseaux chanteurs ! »

Je ne pus m’empêcher de me mordre l’intérieur de ma joue à  la pensée de tous les enseignements qui m’avaient été donnés en comparaison à l’ignoble statut de putain qui était aujourd’hui le miens, de la beauté qu’aurait pu être cette dance aujourd’hui si la vie ne m’avait mené sur un si terrible chemin. Alors que derrière les invités se préparait les quelques musiciens qui accompagnerait ma dance, je sortis mon éventail et l’ouvrais devant mon visage. Le seul élément de ma toilette que mon maitre m’ait autorisé à conserver, dénigrant mes robes au profit de tenues d’un seul tissu, laissant mes bras comme mon ventre nu et semblant plus envelopper ma poitrine que réellement la cacher aux yeux des hommes lubriques. Je n’avais jamais vue de tenue aussi courte et indécente avant mon arrivé sous ce maitre mais cela aussi, il me fallait l’accepter.

Un instant je restais ainsi, cachant mon visage que ces hommes désiraient tant derrière mon éventail. Puis le premier musicien pinça sa corde et il me fallut suivre la musique. Elle était si différente de celle de mon pays, si rapide, bien trop pour ma dance mais cela importait peu à mon maitre. Comme me manquait les danses du printemps que nous performions avec les autres élèves… J’essayais d’adapter mes mouvements au tambour et à cette guitare que jouais ici les hommes. A chacun de mes pas, les élégants bracelets qui ornaient mes poignets comme mes chevilles accompagnaient chaque mouvement d’un brouhaha insupportable. Alors que s’achevait la première dance, je me tournais vers l’invité d’honneur et luis offris un clin d’œil séduisant, n’oubliant pas mon rôle.

Mais alors que de nouveaux les musiciens commençaient à pincer leurs cordes et battre leurs tambours, il me fallut de nouveaux dance. A travers mes mouvements, j’apercevais mon maitre inviter la dame à le rejoindre dans une seconde pièce pour, j’imaginais, discuter de leurs commerces. Qu’importe, je la reverrais bien à la tombée de la nuit.





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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyJeu 10 Mar - 8:58



Les paroles de Lin faisaient écho dans l'esprit de Ghabrielle, ce qu'elle disait et la façon dont elle le disait différenciait cet endroit avec la majorité des endroits de ce genre. Elle pouvait immédiatement assumé d'expérience que cette femme est à un faux pas de vivre une violence brutale. Non, Ghabrielle n'avait pas beaucoup de limite ou de ligne. Le code d'éthique et le compas moral, s'ils existent en elle, sont brisés. Pourtant, lorsqu'il est question d'une femme, c'est dans une direction différente que son manque d'éthique et de moral se manifeste. Ce rat qui l'engageait ne le savait pas, mais si l'une de ses mains faisaient du mal à une femme sous ses yeux, il allait la perdre. Le Spectre prend des contrats et les complètes, mais tout ce qui n'entre pas dans les lignes écrites d'un contrat ne revient qu'à lui. On ne peut négocier avec quelqu'un comme lui, le contrat est une tâche à faire et non un signe d'obéissance. C'est un luxe que seul un mercenaire de son statu peut se permettre, ses services sont à vendre, jamais sa soumission.

Les Dothraki l'avait soumise comme Lin était soumise à cet homme. Aujourd'hui l'homme qui l'avait abusé était mort, castré devant un Khalasar entier, égorgé, décapité. Il n'existait pas de sors suffisamment brutaux pour les hommes comme ceux-là. Une période d'esclavagisme terminé dans une gloire pour sa simple capacité à faire verser le sang. La forme d'esclavagisme que pratiquait son client ici présent était commun à Lys, c'était comme une plaie qui s'était répandu à Essos et ne partirait jamais. Ghabrielle pouvait manger parmi ce genre d'hommes, dormir parmi ce genre d'hommes et faire affaire avec ce genre d'hommes, mais elle ne pouvait pas être plus différente.

C'est en l'observant discrètement qu'elle entendit le nom de Lin se faire appeler, elle fixa le client du regard alors qu'il parlait. La jeune femme obéissait et c'était tout simplement l'ordre des choses dans une demeure comme celle-ci, surtout à Pentos. Lin était magnifique, mais la beauté était difficile à apprécier dans une situation pareille. Elle ne manquait pas l'envie de la dévorer des yeux, mais d'un sentiment qui venait d'un endroit tout autre que l'audience qui l'entourait. Elle était une personne aux yeux de Ghabrielle et aux yeux de tous ces hommes, pas tellement. Son regard suivait davantage les mouvements que ce qu'elle était forcée d'exposer, jusqu'à ce clin d'œil. Qu'elle le faisait parce qu'elle le devait ou parce qu'elle en avait envie, l'effet était le même. Ces hommes désiraient les femmes, Ghabrielle était différente, elle les aimait. Ce clin d'œil avait su toucher une corde à l'intérieur, une sensation qui fut interrompu par la voix de son client.

Elle se pencha vers l'oreille de l'un de ses capitaines, Ezra, afin de lui dire à l'oreille "Raelagon laes ziry." ("Garde un oeil sur elle" en Valyrien.) Si elle était impuissante face aux horreurs de l'esclavagisme, elle était certainement capable d'empêcher le pire en sa présence. La bieffoise suivie le client dans la pièce adjacente et referma la porte glissante derrière elle. Un contrat bien écrit se trouvait sur une table basse, il se posa sur un coussin de l'autre côté, lui présentant le coussin devant elle pour qu'elle puisse s'asseoir également. Le bout des doigts appuyer sur le contrat, il le fit glisser vers elle qui s'en saisie brusquement pour le lire. La somme était grande et la tâche particulièrement simple, du moins en théorie. Ghabrielle le signa tranquillement en lui disait "Ce que je signe n'est pas un contrat, mais un pacte. Tant que suivre ce pacte est ce qui me bénéficie le plus, pendant la durée de ce contrat aucun contrat ne sera prit envers vous." Il répondait avec confiance que sa richesse ne sera pas surpassé, ne prenant pas en contre qu'il n'y a pas que l'or qui puisse avoir de la valeur à ses yeux. Elle l'écoutait parler de sa collection grandissante, de son intérêt pour les ruines de Valyria et se vanter de ses esclaves étrangères. Il était si absorbé par ses propres paroles qu'il ne réalisait pas que Ghabrielle le fixait d'un regard froid pendant le reste de la soirée.

C'est une fois la conversation conclue qu'il l'informa que le divertissement de la soirée sera à sa disposition. Il la guida à une chambre immense de bois bruns chocolaté, le haut des murs éclairé par une rangée de chandelles qui faisait le tour de la pièce. Elle pouvait en compter des dizaines accompagnées de leurs petits couvert pour les éteindre une à une. Au fond de la chambre, passé le lit, se trouvait un bassin rectangulaire qui semblait contenir des poissons colorés. Un hochement de tête mutuel de chacun, suivi d'une blague de la part du client impliquant une autorisation à la violence qui laissait un mauvais goût dans l'esprit de la mercenaire. Sa main se précipita au poignet du client sur le point de faire glisser la porte. La douleur du serrement le fit grogner alors qu'il plia légèrement le genou, ce qui était douloureux pour lui était sans effort pour Ghabrielle. Elle l'avertissait d'un ton sérieux "Elle est mieux d'être intacte ou vous allez vous faire hanter par un spectre." Son hochement de tête était accompagné d'un visage beaucoup moins souriant, frustré même. Satisfaite de sa soumission, elle le relâcha. Il referma la porte respectueusement et quitta les lieux, la laissant seule pour l'instant dans un espace si grand. L'envie de tuer à part, cet endroit était vraiment paisible. Un coin de silence et de paix comme il y en a peu en ce monde.


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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMer 30 Mar - 15:48

Aucun espoir, rien ne reste.
Les danses s’étaient enchainées les unes après les autres sous les applaudissements et les regards lubriques des invités de mon maitre sur mon corps. Mes mouvements étaient bien différents de ceux que m’avaient enseignés la mère supérieure de la maison des arts et oh ! Quelle horreur cette dernière aurait-elle ressenti en m’observant ainsi me trémousser pieds nue sur des tambours et des flutes comme une vulgaire sauvageonne. Je n’avais jamais été ni la plus douée ni la plus belle de ses filles, celles à qui la mère supérieure réservait les places centrales de nos spectacles mais au plus profond de mon cœur, j’ai toujours au moins eu son respect de par mes efforts constants pour la maison. Mais bien que très différent de ce que j’espérais, danser était bien la plus simple des parties de mon rôle. Si je quittais finalement la salle de repas le souffle court et le corps endolori par toutes ces danses, cette douleur m’était si familière après des années d’enseignement bien plus difficiles de la danse qu’elle en était presque agréable. Traversant le palais sous la lumière de la lune, je me massais simplement la nuque endolorie.

« Regardez cette salope passer là le regard haut comme si elle valait mieux que nous, avec ses bijoux et ses danses de sauvages… Pas mieux que les putains dans le port sur qui passent tous les marins. »

La forte voix de Meer me parvint alors jusqu’au oreille. Cachées à l’ombre d’un des piliers du grand jardin intérieur, elle et d’autres servantes, que je reconnaissais comme des esclaves assignées aux cuisines, jetaient sur ma personne leur regards pleins de condescendance et de dégout. Dès mon premier pas au sein de cette question, nul de ses femmes ne m’avaient offertes le moindre signe de sympathie ou même d’empathie pour le rôle que j’allais à présent devoir remplir. Derrière les bijoux et la beauté de mes tenues, nul n’avait pensé à la douleur physique comme mental que chaque nuit était pour moi. Nul n’avait pensé aux horreurs que j’avais dû supporter sans une larme pour éviter la colère et les coups de notre maitre. Pour ces femmes, je restais l’esclave étrangère à qui elles devaient pourtant faire chauffer le bain et refaire le lit. Mille fois je leur aurais donné ma place… J’aurais remplis toutes leurs tâches contre une seul nuit sans sentir mon corps sans âme balancé entre les mains d’un étranger.

« Meer, vous venir m’aider à me changer dans la chambre de l’invité je vous prie. »

« Bien sûr… »

La servante avec le même air que d’autres auraient eu à me cracher aux pieds mais aussi énervée qu’elle puisse être d’abandonner ses camarades de médisance pour s’occuper de ma personne, tel était son rôle. J’aurais moi-même préféré me passer de sa personne mais il m’était nécessaire d’être aidée pour me préparer.

La chambre réservée à l’invité du soir était l’une des plus agréables du palais et sûrement aurais-je pris un immense plaisir à m’y trouver, sous la douce lumière des chandelles et dans la brise rafraichissante qui traversait le lieu donnant envie de prendre son temps à se prélasser auprès du bassin intérieur. Mais pour moi ce large lit, aussi agréable soit-il, n’était que le lieu de terribles souffrances. Au milieu de cette large pièce, je laissais les mains de Meer me défaire de mes lourds bijoux et de ma tenue du soir avant de me tendre une robe d’un fin tissus blanc que je passais sans un mot. Cette tenue qui était bien souvent mienne la nuit était trop fine pour véritablement cacher mon corps et semblait en réalité plus fait pour être enlevée que pour être portée. Et alors que Meer changeait ma lourde et ornementée coiffure pour un simple chignon retenue d’un peigne de bois sculpté pouvant aisément être retiré, je plaçais quelques simples bracelets à mes poignets.

Enfin changée, je laissais Meer vaquer à ses occupations et allais m’asseoir un instant auprès du bassin, simplement un instant observer le reflet de la lune dans l’eau et essayer d’oublier ce que cette nuit serait encore, chasser l’image que serait mon corps sans vie dans ce bassin… Il faut survivre disait mère. Il faut survivre. Je laissais le bas de ma robe tremper dans le bassin sans soucis, elle serait bien vite retirée. Mais je suis la fille de l’empereur, descendante directe de la vierge faites de lumière et du lion de la nuit. Cette nuit encore, c’est vers eux que je tournerais ma prière pour qu’ils m’accordent la force de continuer de vivre.

Lorsqu’enfin j’entendis la porte s’ouvrir, je me relevais immédiatement pour faire face à celle qui serait ma maitresse pour cette nuit. Je m’approchais d’elle, prête à remplir mon rôle.

« Bonsoir madame… »

D’un geste agile, je replaçais une mèche de sa chevelure derrière son oreille et laissais ma main glisser le long de son visage, tandis que mon autre main trouvait sa place habituelle sur la poitrine de la femme, prête à retirer sin armure. Mon visage au sourire si charmeur n’était plus le miens, et alors que mon corps suivait les mouvements qu’il connaissait trop bien, je l’observais de loin au profond de mon âme en hurlant et pleurant tout mon dégout. Je sentais mes doigts défaire les nœuds de sa tenue tendis que mes lèvres s’approchaient des siennes pour y déposer un baiser.

« Ce soir, je suis à vous et que à vous. »



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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMer 20 Avr - 19:19



Ghabrielle se leva debout rapidement dès qu'elle entendit le son de la porte glissante. En ces lieux, les gens avaient peut-être un grand manque de respect et de manières envers ces dames, mais elle n'était pas de ce genre. Elle posa les yeux sur Lin qui refermait la porte derrière elle. La disparité de leurs grandeurs était la première chose qu'elle remarqua. Le chignon de la jeune femme ne dépassait que de peu la hauteur des lèvres de la mercenaire. Une beauté tragique, si le choix de cette femme était véritablement le sien, il en serait tout autre pour Ghabrielle. Cependant, les paroles qui sortaient de sa bouche était le produit des circonstances forcées sur elle.

La main qui caressait son visage était si douce qu'elle s'y perdit pour un instant. La tendresse et le parfum d'une fleur. Fermant les yeux, appuyant sa joue davantage dans la paume de sa main. Il y avait peu de douceur dans son monde, une rareté à laquelle la mercenaire succombait malgré elle. Un moment de transe où la violence s'apaisait en elle, oui si douce. Ce moment de douceur fut interrompu lorsqu'elle sentit son kimono et son par-dessus de cuir glisser vers le bas. Les pensées de Ghabrielle furent immédiatement transportées, elle sentait les mains s'agrippant à son corps, le tranchant du fouet ; le sang chaud sur sa peau, son odeur métallique. Elle pouvait sentir ses pouces dans les yeux de l'homme qui l'avait torturé ainsi. Ses mains pelant la chair, ses hurlements remplient de haine et de rage qui lui brûlait la gorge alors qu'elle tuait. Elle ouvrit subitement les yeux et croisa son regard. Voir Lin ainsi et se trouver dans cette position, son coeur avait prit un coup. Elle était dans le rôle des hommes qu'elle détestait le plus au monde, le rôle des pires êtres qui soient.

Elle sentit son accoutrement soudainement chuter à ses pieds, elle saisie aussitôt les poignets de Lin pour la retenir "Non ! S'il te plaît non… ne fait pas ça…" La dernière chose qu'elle voulait s'était d'aller plus loin, de participer à de telles atrocités. Son corps nu et exposé, celui-ci s'avérait musclé et bronzé. Il montrait bel et bien de nombreuses blessures de combat, mais il y avait la cicatrice évidente d'un coup de fouet. Si Lin avait vu un esclave être fouetté auparavant, cette marque sur les côtes de Ghabrielle lui serait clair. Elle baissa la tête afin de suivre le regard de Lin sur son corps avant de redresser la tête pour lui dire d'une voix tendre, mais blessée "Tu n'as pas à faire ça avec moi. Je ne veux pas de ça, pas comme ça… Je t'ai invité ici pour que tu n'aies pas à faire ce genre de choses avec ces salauds." Elle délaissa doucement les poignets de Lin, elle la regardait avec compassion. La mercenaire approcha sa main de l'épaule de la jeune femme, mais s'arrêta. Tout le monde touche à cette femme sans qu'elle n'y consente, non elle préférait l'approcher autrement.

Elle se pencha pour un bref instant afin de ramasser son accoutrement, puis se prépara à y passer son bras. Cependant, elle s'arrêta dans son mouvement alors qu'elle posait les yeux sur l'accoutrement de Lin. Elle choisit plutôt de le passer derrière elle, puis par-dessus ses épaules. Les mains de Ghabrielle se saisit de l'avant du collet de chaque côté, le refermant pour la couvrir l'avant davantage. La mercenaire n'avait aucun inconfort dans son accoutrement actuel, pas depuis son duel nu devant le khalasar. Elle dit à voix basse en délaissant délicatement le collet "C'est mieux, beaucoup mieux."

Cet instant était particulier, elle prit un moment pour admirer Lin et pourtant, c'était elle qui se trouvait à être exposé. La bieffoise la contourna et décrocha une chemise blanche du mur, puis l'enfila et attacha les trois bouttons du bas. Celle-ci était suffisamment longue pour rejoindre le haut de ses cuisses. Un petit signe de la tête en direction du lit, elle informa "Nous pouvons nous asseoir." Ghabrielle embarqua sur le lit afin de s'asseoir les jambes croisées. Alors que Lin la rejoignait, elle remarqua les rougeurs sur ses pieds. Cela disait beaucoup sur la durée de ses danses, tristement et probablement la chose la moins douloureuse qu'elle soit obligée de faire. Il y aura certainement un nombre incalculable de ces danses dans le futur, mais Ghabrielle ne voulait aucune douleur en cette soirée. Sa fascination n'était pas de mauvaise nature, Lin était une personne autant qu'elle.

Elle s'étira légèrement afin de soulever l'assiette d'amuse-gueules en métal sur la table de nuit. La retirer exposait le compartiment sous l'assiette remplie de petites chandelles, gardant les amuse-gueules chauds. Ceux-ci étaient faits de pain mince et croustillant, plier en forme de losange, dans lequel se trouvait du fromage fondu, le tout couvert d'épice sucré et salée d'un violet vif, une épice de Qarth. La bieffoise déposa l'assiette sur le lit. "Comment vous-êtes vous retrouvé dans un endroit pareil ?" Elle l'interrogea, lui offrant un doux regard en pointant ses pieds "Vous devez avoir mal... c'est le cas n'est-ce pas ? Puis-je ?" Lui demandant sa permission afin de savoir si elle peut les prendre pour les masser.

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMar 3 Mai - 14:48

Aucun espoir, rien ne reste.
La dame ne me semblait pas trop mauvaise et avec un peu de chance, peut-être serait-elle finalement plus douce que ses congénères masculins, peut-être que je pourrais regagner ma couche au petit matin sans bleue sur mes cuisses et sans que mon corps ne tremble de la violence de la nuit. Mais je sentis soudainement la femme me saisir le poignet pour retenir mon projet geste et levais les yeux pour rencontrer son regard, craignant d’avoir fait un geste ou un bruit qui puisse lui déplaire. Craignant sa colère.

« J’ai fait quelque chose pour vous déplaire ? Je vous prie de me pardonner, que puis-je faire pour vous ? Dites-moi je vous en prie… Je… »

Le tremblement de ma voix et de ma lèvre laissait transparaitre de manière bien trop évidente l’angoisse qui me prenait à la simple pensée de ce qui pourrait m’arriver s’il parvenait aux oreilles de mon maitre que son invitée d’honneur s’était plainte de son cadeau, de ma personne et mes services. Jamais nul invité auquel on m’avait offert n’avait refusé de me partager sa couche et je me retrouvais terrorisée de cette nouvelle inconnue, des terribles images ce qui pourrait m’arriver que mon cerveau ne cessait de me présenter. Si je décevais son invitée moi le joyaux exotique de son palais, s’était par extension l’honneur et la réputation de mon maitre qui en était salie. Et nul ne sali impunément la réputation d’un maitre marchant de Pentos.

Mais mon regard s’était lentement déplacé pour se perdre sur son torse. Car là au milieu de cette musculature bronzée tel que je n’avais vu une femme posséder, de longues cicatrices pales striant ses côtes étaient les signes évidents que cette dernière avait été fouettée par le passé. Lorsque cette dernière libéra mon poignet je ne pus m’empêcher de porter ma main à son torse, de glisser un doigt le long d’une de ces cicatrices en me demandant comment elle avait pu se retrouve ainsi fouettée, par qui… Était-elle ainsi une ancienne esclave ? Et si cela était le cas, par quel moyen avait-elle réussi à s’échapper de cet état et s’élever tant qu’elle en était à présent invité à la table du maitre en tant que femme libre et puissante ?

« Merci madame… Merci. »

Et avant que je ne puisse faire le moindre mouvement, je sentis la lourde veste de cuir de la femme se poser sur mes épaules, ses mains refermer avec attention le collet pour couvrir ma poitrine. La putain habillée face à sa cliente nue, voilà bien une vision qui sortait de l’ordinaire. Je ne pouvais empêcher mon regard de se perdre dans l’observation de son torse, du corps de cette femme si différent du miens. Moi qui n’avais jamais été sculpté que pour le plaisir et la satisfaction des hommes, parfumée et vêtue pour le plaisir de leurs regards se posant sur mon corps, faite à la peau douce et pâle comme que les mains rugueuses des hommes viennent s’y reposer, faite petite et légère pour pouvoir plus aisément être manipulée à leur guise. Comme son corps me semblait enviable. Comme j’aurais aimé posséder de tels muscles pour me défendre contre les mains se posant sans cesses sur mon corps sans que je ne puisse jamais ne serait-ce que dire un mot en opposition.

Mais enfin la femme se saisissa d’une chemise et couvrit son corps avant de m’indiquer de la joindre et m’asseoir sur le lit. Ma gorge se noua subitement à la crainte que tout cela ne soit qu’une ruse, qu’un fantasme étrange de la femme de se prétendre douce et pas intéressée par la chose pour finalement me prendre avec encore plus de violence. Mais la femme ne semblait pas prête à faire tout cela, assise les jambes croisées, elle s’était saisie du plateau de nourriture et l’avait posé à ses côtés au milieu du lit. Alors j’inspirais largement et m’assis à ses côtés.

« Mon maitre était venu à l’ile de Leng et il m’a acheté à la maison d’artiste où j’ai grandi, voici ma simple histoire. »

S’était bien sûr une version très écourtée de l’histoire complète de la vie qui m’avait mené jusqu’à cet endroit précis mais, comment pouvais-je expliquer tout cela à cette inconnue. Malgré la bonté qu’elle me montrait, je ne pouvais lui faire autant confiance. Alors qu’elle me proposait de me masser les pieds je restais un instant interdit, avant de timidement hocher la tête. Jamais depuis que j’avais quitté le palace de Yin-Ti la moindre personne s’était abaissée à un tel geste pour ma personne. Sur l’ile de Leng, même lorsque nous nous entrainions jusqu’au milieu de la nuit et que le sang de nos pieds n’ait couvert le plancher de la salle de dance, nul n’offrait un tel geste à ses camarades. Chacune bandait et appliquait soit même les onguents, solitaire.

« Vous êtes une personne avec un cœur très grand madame, un cœur très grand… »

Mais alors que je sentais ses mains si caleuses et abimées contre ma peau, je ne pus m’empêcher de me pencher vers elle avec curiosité.

« Et vous madame, d’où venez-vous ainsi ? »



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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptySam 21 Mai - 21:10



Ghabrielle sourit lorsque la beauté hocha la tête. Elle commença à masser délicatement comme elle s'était elle-même faites masser à Lys. À deux mains, elle massait de ses pouces les muscles du pied. Elle lui dit "Vous devriez manger un morceau" lui montrant le plat à côté d'elles. Son histoire, elle avait entendu des histoires comme celle-ci auparavant, mais jamais de la bouche de la personne en question. Ghabrielle dit d'un ton calme "Ce n'est pas votre histoire selon vous, c'est votre histoire selon celui qui croit pouvoir vous posséder. Vous êtes beaucoup plus que ça, j'en suis certaine. Comment êtes-vous arrivé à Leng ?" Puis répondit à son commentaire "J'ai bien peur que si l'on m'a invitée ici, je ne dois pas avoir un si grand coeur que ça, n'est-ce pas ? Je tue, Lin. C'est surtout ça mon travail."

Oui, le Spectre n'était pas un titre donné pour sa douceur. Elle ne se considérait pas comme une mauvaise personne. À vrai dire, Ghabrielle ne considérait personne comme bon ou mauvais. Il n'y a que ceux qu'elle apprécies, n'apprécies pas, aimes ou détestes. Chaque personne possède une perception qui lui est propre, les héros de certains sont les vilains des autres. Et si Lin voyait son grand coeur, les hommes qu'elle avait massacrés n'arriveraient jamais à croire qu'elle en a un.

Son train de pensé fut interrompu par le rapprochement de Lin, elle était incertaine de comment y réagir. Son regard quitta le pied qu'elle massait toujours et se dirigea vers elle. Ce visage aux traits magnifiques, une chose difficile à ne pas fixer du regard. La question qui émergea de ses lèvres douces la fit sourire avec les siennes. Son regard retourna vers le bas alors qu'elle continua, elle lui répondit "Je suis née sur le continent de Westeros. Ma mère a pris sa vie lorsque j'étais toujours enfant, me laissant grandir autour d'une fratrie et d'un père dur. Je me suis toujours entraînée dans le but de me battre, pour moi c'était un moyen d'échapper à cette emprise... Plutôt ironique n'est-ce pas ?" Elle déposa son pied doucement et souleva le second afin de le déposer sur sa cuisse bronzée. Elle commença à le masser avec tendresse avant de continuer "Mon père m'a envoyé à Essos dans l'espoir de me voir mourir. J'ai voyagé jusqu'à la Mer Dothrak où des Dothraki ont tué mes hommes et m'ont capturés... L'homme qui m'a capturé..."

Sa voix tombe au silence. Elle sentait le sang sur ses mains, ses cheveux attachés à une poutre de bois. La tresse faisant le tour de son visage, ses propres cheveux entre ses dents pour l'empêcher de crier. Ses cheveux qu'elle avait mordillées pendant des journées jusqu'au jour où la tresse se brisa sous ses dents, marquant le début d'un carnage. Cette haine, cette rage, cette violence incontrôlable en réponse à l'abus de sa personne. Elle se rappelait les visages qu'elle avait déchirés, les yeux qu'elle avait crevés, les gorges qu'elle avait arrachés...

Réalisant sa pause, elle reprit "L'homme m'a fait ce que l'on vous fait, on m'a attaché et la seule fois où j'ai été capable de m'échapper, on m'a fouetté... Cet homme... Je l'ai tué sous les yeux de son peuple. Je l'ai castré pour ce qu'il m'a fait... Et les hommes comme ceux avec qui nous avons dîné ce soir... ils ne mériteraient pas mieux."

Il y avait une certaine ironie à ses paroles. Ghabrielle était leur invité, elle n'était pas étrangère au concept de l'esclavage. Elle essayait d'y être indifférente dans un monde qui lui demandait de l'être. Cependant, c'était plus facile d'être indifférente lorsqu'on ne masse pas les pieds d'une des victimes de ce système. Lorsque l'on ne sourit pas à leurs paroles, lorsque l'on n'admire pas leur beauté, lorsque notre décolleté et notre corps sous la ceinture ne leur sont pas exposés. Fermer les yeux, ça non, elle ressentait une colère en elle. Son sentiment était étrange, elle se sentait inexplicablement protectrice de Lin. Pouvait-elle vraiment faire affaire avec cet homme ?

Elle redressa la tête et la regarda droit dans les yeux, puis dit en terminant "Après avoir été libéré, j'ai volé de l'or d'esclavagiste et me suis retrouvé à me battre dans l'arène de Meereen. J'ai tué mon chemin jusqu'à la liberté... encore une fois et finalement, j'ai fondé une compagnie." Elle lui sourit, ses joues remontées plissant légèrement le bas de ses yeux "Et ensuite j'ai rencontré Lin." Ghabrielle prit les deux pieds de Lin sur sa cuisse et massa ses chevilles et le bas de ses mollets "Je suis curieuse de là où vous venez, vous avez toute mon attention madame." Elle sentit l'air qui se rafraîchissait alors que la nuit commençait. Elle comprenait mieux les accoutrements nocturnes et couvertures épaisses. Après tout, il est vrai ce que l'on dit, les lieux près du désert sont aussi frais la nuit que chaud le jour. Par chance, la taille et la forme de Ghabrielle lui gardait le sang chaud.

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMer 8 Juin - 8:52

Aucun espoir, rien ne reste.
Assise au bord du lit, Lin se servit dans le plateau qui avait été déposé là pour l’invité du soir de son maitre. Les plats contenus sur le plateau étaient encore tièdes, beaucoup de ses assiettes étaient en effet chauffées dans les cendres des fours pour ensuite conserver plus longuement la chaleur des plats qu’ils contenaient. Elle se saisissa d’une main de petits mains couverts d’épices et de sucres et les porta à ses lèvres à un immense plaisir car ce type de pain si doux et si riche en arômes n’étaient réservés qu’aux invités. Puis elle porta chacun de ses doigts à sa bouche et en lécha le sucre qui s’y était collé, laissant une légère couche parfumée sur ses lèvres.

Au bord du lit, Ghabrielle s’était agenouillé face à elle puis saisie de son pied entre ses mains caleuses et abimée par la vie. Entre les doigts de l’étrangère, Lin sentait les muscles noués et la peau abimée par la danse de son pied se calmer, la douleur devenir plus tolérable. Mais surtout elle se sentait protégée, que l’on prenait soin d’elle comme jamais nul n’avait pris le temps de s’occuper d’elle. Mais alors que cette dernière lui demandait qu’elle avait été sa vie avant son arrivé sur l’ile de Leng, Lin ne put que secouer la tête et lui refuser cette réponse que l’étrangère lui demandait.

« Pardon madame, il y a des choses qui sont trop douloureuses pour être exprimés de vive voix, des souvenirs qui devraient mieux restaient ainsi. »

Leurs regards se rencontrèrent un instant, et Lin sentit étrangement sa main comme portée par sa propre volonté vers la peau du visage de cette femme. Non, elle ne pouvait. Alors elle posa ses mains sur ses cuisses, les retenant l’une et l’autre de ce mouvement de son cœur.

« Je pense que vous êtes une bien meilleure personne que vous ne le pensez. » Lin murmura en se rapprochant encore un peu plus. « Même si vos mains sont couvertes de sang, vous êtes les seules à jamais vous être abaissée d’en user pour me masser les pieds. »

Mais alors que Lin n’aurait rien souhaité de plus que de rester ainsi à se perdre dans les yeux de cette femme, de nouveau, Ghabrielle s’échappa à son regard. Elle feintait d’être trop concentrée sur la jambe de l’esclave pour pouvoir la regarder dans les yeux.

En entendant le triste récit que Ghabrielle contait de son enfance, Lin cette fois-ci ne put empêcher sa main de monter au visage de l’étrangère. Lentement, elle glissa son pouce contre sa tempe avant de passer sa main dans ses cheveux. Comme elle dont la danse et les arts avaient été la seule voie possible pour échapper à une mort certaines, si Ghabrielle s’était élevée dans l’art physique de la lutte qui était siens, c’était pour échapper à un destin bien plus tragique.

Sa main arrêta soudainement son mouvement.

Lin sentit son estomac se retourner à la pensée que cette femme si forte ait pu subir un destin similaire au siens, subir la même chose que d’autres hommes lui avait fait subir. Elles partageaient ainsi une douleur commune, de celles qu’on ne partage qu’entre femme puis qu’on garde pour soit. Alors au récit de cette femme retenue par une corde, Lin ne put que quitter la peau de cette étrange pour se masser discrètement les poignets dans un réflexe. Elle-même ne connaissait que trop la sensation de ses cordes.

Malgré tout ce que cette femme avait pu faire, tout le sang qu’elle avait fait couler, Lin ne se sentait pas en danger entre les mains de Ghabrielle. Bien au contraire. Son sourire était si doux et elle se sentait rougir à ses paroles.

« Je viens d’une région juste au-dessus de l’ile de Leng, très lointaine aussi. » Lin ramena une de ses jambes contre sa poitrine, se retirant au contact de Ghabrielle. « C’est une région si différente de la votre que vous ne pourriez l’imaginer même dans vos rêves les plus fous, un pays d’or et de jade, où la foule est toujours plus dense que dans les plus grands évènements ici-bas. »

A parler ainsi de sa région natale, Lin se sentait tout à fait rêveuse et nostalgique d’un pays qu’elle n’avait pourtant plus connu depuis si longtemps. Mais Lin se sentait surtout captivée, captivée par cette femme si forte et ses mains puissantes contre sa peau. Il était si long depuis qu’elle avait senti ainsi les mains d’une femme contre sa peau, qu’elle avait ressenti ce sentiment. Mais alors que les mains de cette dernière faiblissait et que la nuit se faisait plus sombre encore, Lin se pencha et l’embrassa au coin des lèvres.

« Vous devriez dormir madame, votre voyage demain sera encore bien long je me crains. »

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyJeu 30 Juin - 18:45


Lin décrivait un endroit difficile à imaginer pour Ghabrielle, cela ne l'empêchait pas fermer les yeux après avoir écouté cette description, tenter de l'imaginer. Elle se voyait imaginer Meereen, c'était le plus près d'une population étouffante que Ghabrielle pouvait imaginer. Meereen remplis de gens aussi beaux que Lin, voilà qui ne semblait pas du tout aussi pire que Meereen l'a été. Elle ouvrit les yeux et devant elle se trouvait Lin, perdu dans ses pensées. Elle rêvait, clairement, et c'était beau à regarder malgré la tristesse des raisons. Ghabrielle rêvait de la même manière en imaginant fuir Boisdoré. Cependant, Lin ne faisait pas que rêver, elle se rappelait d'un lieu bien réel. Peut-être que d'avoir le luxe de rêver d'un endroit que l'on n'a jamais vu est un privilège. Ghabrielle ne voyait ni les défauts, ni les peines attachées à un tel endroit. Tout ce qu'elle voyait était les merveilles pures et simples que Lin souhaitait lui partager. Tout est toujours plus beau lorsque décrit par ceux pour qui l'on a de l'affection. Ghabrielle avait de l'affection pour Lin.

Comme une feuille morte emportée par le courant, c'était un chemin qu'elle parcourait trop vite parce qu'elle voyait une part d'elle en cette femme. Et si Ghabrielle a pu infliger un massacre contre ceux qui lui ont fait du mal, elle ne souhaite aucunement voir Lin forcé à devenir comme Ghabrielle afin d'atteindre la liberté. Peut-être se trouvait-il de l'hypocrisie derrière ce souhait. La laisser souffrir dans un endroit pareil, c'est pire que ce qu'elle a vécu. Peut-être que de ne pas avoir l'option de devenir comme Ghabrielle est pire que de l'être et vivre avec ce fait. Elle est une femme libre après tout.

Un baiser, comme une goutte d'eau qui embrouille la surface de l'eau. Il existe un endroit entre la souffrance du coeur et la douceur de l'affection d'une femme, c'était ce sentiment. C'était ce que Ghabrielle ressentait. Elle se trouvait dans un livre dont la fin est déjà écrite, une fin déplaisante pour tout le monde. Sa voix dit avec douceur "Dormez bien, Lin." Elle la suivait du regard qui s'installait dans le lit, et si Lin pouvait y trouver un certain confort, Ghabrielle ne le pouvait pas.

Elle ramassa le plateau afin de le remettre sur la table et prend le temps de souffler les bougies, n'en laissant que de petites auprès de la porte. En les soufflant, elle remarqua la lumière dominante de la lune au travers de l'espace à ciel ouvert au-dessus du bassin. Elle détacha sa chemise et une fois nue, elle approcha le bord du bassin afin de s'asseoir. Alors qu'elle laissait tremper ses jambes dans l'eau, son regard fut captivé par les fleurs colorées dans le bassin. Elle vit un carpe Koï l'approcher, elle trempa alors son doigt dans l'eau pour le toucher délicatement. Il était difficile d'imaginer qu'un endroit si beau puisse être consacré à tant de souffrance. Un petit coin paisible du monde, elle vivrait dans cette pièce si elle le pouvait. Elle n'avait aucun problème à rester assise pendant une heure, puis deux heures. Ghabrielle adorait l'eau tout simplement, une ironie considérant la noyade de sa mère, une femme identique à elle. Un fardeau particulier que d'hériter d'une copie conforme du visage d'un proche décédée. Sa mère n'avait pourtant pas sa taille, ni sa force. Le regard fixé dans ce bassin lui rappelait toutes les fois où elle avait fixé l'étang où sa mère avait pris sa vie. Une pensée à laquelle elle échappa en sentant le vent froid souffler sur sa peau.

Alors qu'elle se relevait et essuyait ses jambes, son regard se tourna vers le lit, sur Lin, tremblante. Ghabrielle se saisit de la lourde couverture rouler aux pieds du lit et embarqua dans le lit afin d'aller l'enrouler dans la couverture en question. La mercenaire était couché, non pas sous, mais par-dessus les couvertures, tenant son hôte enveloppé de couvertures alors qu'elle frottait son dos de haut en bas pour la réchauffer. C'était là le seul geste dont elle se rappelle de sa mère, une main qui la réchauffait lors d'une nuit si froide qu'elle ne pouvait dormir. Ses yeux regardaient l'arrière de la tête de Lin, plus elle scrutait, plus elle la remarqua. Une vieille cicatrice au font de sa tête, elle craignait son origine, mais pouvait prétendre une histoire plus douce par rapport à celle-ci. Et alors que le son de l'eau du bassin la berçait, Ghabrielle tomba endormis dans cette position. Même à nue son sang chaud ne pouvait être dérangée, elle s'était endormie dans le froid trop de fois pour y porter attention.

Le sombre, le silence et le confort l'emporta. Puis un sentiment étrange apparu. La confusion était envahissante, elle voyait la librairie de Boisdoré, celle qui a été construite et nommée au nom de sa mère. Cependant, quelque chose n'allait pas. Elle ne savait pas ce qu'était le problème jusqu'à ce qu'elle soit surprise par trois figures. Son père et ses frères, le maquillage Dothraki qui débordait de leurs visages, les gouttes tombaient de leurs mentons et perdaient de leur couleur lorsqu'elle touchait le sol. Les couleurs, oui, la pièce n'en avait aucune. Il n'y avait que la lumière jaune du soleil au travers des fenêtres et les individus en ces lieux qui semblaient réel. Elle recula en voyant les hommes approchés, jusqu'à ce que son dos percute la grande table ronde au centre de la librairie. Lucian lui criait des paroles qu'elle ne comprenait pas, puis ce fut le tour de ses frères. La signification de ces mots lui était étrangère, mais ils étaient familiers. Ils lui avaient été criés lorsqu'elle était captive. Ghabrielle sentit la table derrière elle se volatiliser vers le bas, ce qui la porta à se retourner pour y voir un gouffre profond et noir. Les planches y tombaient peu à peu, la forçant à approcher les trois hommes, puis une femme Dothraki les rejoignait, portant la tête de l'homme qui l'avait capturé dans une main. Cet endroit, cette situation, ce n'était pas réel. C'est en se retournant vers le gouffre qu'elle y vit sa mère, noyé à l'apparence horrifiante. Sa mère lui planta ses ongles dans le visage pour s'accrocher à elle et l'entraîner dans le gouffre avec elle.

Ghabrielle se réveilla, le regard alarmé et le coeur qui faisait rage. Lin était là, elle était déjà réveillée à ses côtés et son agressivité s'adoucit quelque peu face à cela. Lin était là.

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyLun 25 Juil - 10:44

Aucun espoir, rien ne reste.
LQuelques minutes encore, la jeune esclave garda les yeux grands ouverts pour observer ce qu’elle pouvait distinguer des faits et geste de la femme de Westeros, ce qui, sous la faible lumière pale de la lune qui parvenait à pénétrer dans la pièce et celle des quelques bougies encore allumées, n’était pas aisé. s’approcher Comme une silhouette d’ombre, la femme se déplaçait dans la pièce jusqu’à finalement du bassin intérieur et de retirer la chemise qui couvrait jusqu’alors sa poitrine et laisser le tissu tomber au sol. Lin ne détourna pas le regard ni ne rougie face à cette vue de nudité. Depuis bien trop longtemps Lin avait appris à vivre au milieu de la nudité des femmes comme si cela était une chose tout à fait simple et naturelle, s’était toujours lavée en même temps que les camarades de l’école de dance et de chant depuis son plus tendre âge. Il lui semblait que rougir de la nudité d’une autre femme était quelque chose qui était réservé aux plus grands de ce monde, ceux au milieu de qui elle était née dans le palais de jade et d’or mais aujourd’hui, Lin le savait bien, elle n’était plus de ce monde-là.

Mais les minutes passants son propre corps, lui qui supportait constamment la si lourde charge d’une fatigue profonde due à la danse qu’on demandait d’elle chaque jour et au manque de sommeil constant qui était le siens, finit par la trahir et ses paupières se firent de plus en plus lourdes. Chacun de ses membres semblaient plus lourds qu’une colonne de pierre et le point culminent de cette terrible lourdeur était ses paupières. Vainement, elle tenta de les garder ouverts et profiter un peu plus longtemps, de voler encore un instant avec cette étrange femme, mais sans même s’en rendre elle-même compte, Lin finit par tomber de fatigue.

Mais le matin finit par se lever et les premiers rayons chauds du soleil matinal se glissèrent à travers les interstices de la chambre, venant lécher la peau des deux femmes endormies l’une contre l’autre. Lin fut la première à se lever, trop habituée qu’elle avait été durant toutes ces années d’apprentissage de la danse à devoir se lever avant même que l’aurore n’arrive et que les oiseaux commencent à chanter. Mais elle qui d’usure quittait toujours au plus vite la chambre de ces hommes avec qui elle avait du passer la nuit, fuyait le contact de ces monstres qui la dégoutait tant, elle resta ici allongée et observa la femme à ses côtés. Cette dernière s’était endormie en la tenant entre ses bras mais plutôt que de se glisser sous la couverture contre elle, la femme de Westeros s’était endormie par-dessus cette dernière et ce nue malgré la fraicheur de la nuit.

Mais alors qu’elle l’observait, Lin sentit soudainement un violent mouvement de l’autre femme alors que cette dernière se réveillait. Mais dès que leurs regards se rencontrèrent, la femme sembla se calmer, sa respiration reprenant un mouvement normal.

« Vous voilà réveillé tiens… »

Lentement, Line leva une main et passa des doigts dans les cheveux de la jeune femme pour écarter les mèches qui retombaient sur son visage.

« Vous allez maintenant repartir pour continuer votre voyage n’est-ce pas ? »

Lin se releva un peu pour s’assoir sur le lit, les jambes croisées et ramenées contre sa poitrine, son regard perdu dans le vague. Elle savait bien que cela était tout à fait fou mais la jeune esclave ressentait une pointe de tristesse à la pensée que cette femme parte loin d’elle, de ne plus jamais la revoir. Elle savait bien qu’il ne fallait pas s’attacher aussi rapidement et facilement à une personne qui restait au fond une inconnue mais ainsi son cœur l’avait pris en affection, peut-être parce que personne ne s’était montré aussi gentil avec elle depuis bien longtemps…

Mais soudainement Lin se leva et alla chercher quelque chose dans la pièce, passant d’un meuble à un autre sans sembler atteindre son objectif avant de finalement trouver ce qu’elle cherchait, sortant un petit couteau d’un tiroir avec un mouvement presque victorieux. Et portant le couteau près de sa gorge, ce fut pour finalement attraper une mèche de sa chevelure et la couper nette, puis tirant un fil fin du même tiroir elle l’enroula autour de sa mèche. Finalement, elle retrouva la femme de Westeros dans le lit et lui tendit cet étrange cadeau.

« Prenez cela avec vous, c’est mon cadeau. Lorsque vous le verrez, souvenez vous que vos mains savent faire autre chose que de répandre le sang. »


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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyMer 17 Aoû - 18:45


Les paroles de Lin semblaient si naturelle. Elle ne semblait aucunement affecté par la nudité tout près d'elle. Ghabrielle suivi du regard la main de Lin qui s'approchait et dégagea son visage, avant que son regard se plonge à nouveau dans celui de son hôte. Elle pouvait y voir une tristesse, mais nullement comparable à celle pendant le souper. Une chose difficile à discerner était bel et bien différente. Cette proximité, ce lit confortable, elle manquait des conforts plus que tout depuis des mois. Elle avait partagé le lit de bien des femmes au cours de cette période, mais rarement pour des conversations comme celle qu'elle avait eut avec Lin la nuit dernière. Ghabrielle avait une nature indéniable et pourtant cette nature fut interrompue. La nuit qu'elle avait passée avec Lin n'était pas charnelle, ni sexuelle, mais intime sans aucun doute.

La question qui émergeait des lèvres qu'elle fixait des yeux ne semblait pas être qu'une simple question. Elle ne lui demandait pas si Ghabrielle allait continuer son voyage. Elle lui demandait si elle allait partir, une interrogation qui cachait la cruauté de cet endroit. Est-ce qu'elle était forcée de faire tant au nom de son maître qu'un moment avec une étrangère était un moment de répit ? Clairement, c'était le cas. La mercenaire fronça des sourcils, ne sachant quoi lui répondre. Elle admira la longue chevelure de Lin lorsqu'elle se retourna. Il n'y avait pas de bonne réponse à sa question, sa souffrance allait continuer. Pourtant, une autre question prenait le dessus dans la tête de Ghabrielle. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Allait-elle vraiment partir de cet endroit et laisser toutes ces femmes souffrir et mourir ? Est-ce que sa quête pour son intérêt personnel et sa survie avait fait d'elle ce genre de personne ? Peut-être qu'elle l'avait toujours été, tout simplement.

Elle suivi Lin du regard alors qu'elle se leva, l'observant naviguer d'un meuble à l'autre. D'une main, elle se redressa tout en l'observant d'une expression intriguée. C'est à ce moment qu'elle vit Lin brandir un couteau puis l'approcher de sa gorge, causant une réponse immédiate de la part de Ghabrielle. Elle se redressa davantage jusqu'à être à genoux tout en traversant le lit, se précipitant vers elle pour l'empêcher de poursuivre sa manoeuvre. Mais la bieffoise s'arrêta brusquement lorsqu'elle vit la raison véritable de son geste. Elle souffla de soulagement, penchant la tête vers l'avant.

Soudainement, son champ de vision fut bloqué par le cadeau qui lui fut présenté. Sans toucher la mèche de cheveux, Ghabrielle leva les yeux vers Lin. Même si Lin était debout et Ghabrielle à genoux dans le lit, les deux femmes étaient presque à la même hauteur. Cette femme n'avait absolument rien et pourtant, elle tentait de lui faire cadeau malgré tout. Elle la fixa sans lui dire quoi que ce soit pour un long moment, puis son regard se posa à nouveau sur le cadeau offert. La mercenaire ne se sentait pas digne d'accepter un cadeau de l'esclave de son employeur. Ghabrielle était immorale, mais pas sans code. C'est du moins ce qu'elle croyait, mais sa main approcha lentement pour saisir le cadeau qui lui était offert. Sans le retirer d'entre les doigts de celle qui lui donnait, sa main demeura figé à cet endroit. Ghabrielle ouvrit enfin la bouche, ne sachant pourtant pas quoi lui dire "Lin, je..." Un rappel de son habilité à faire le bien provenant d'une personne dans une telle position. Elle continua, tentant de s'exprimer avec gratitude "Je ne sais pas quoi dire... Mais je..." Son regard remonta vers celui de Lin, alors qu'elle lui dit finalement "Merci, Lin. Je vais garder ce cadeau précieusement, c'est une promesse." Ghabrielle avait tendance à faire aussi peu de promesses que possible. Les gens en font trop et ne valorise pas assez les conséquences lorsqu'elles sont brisées. La mercenaire voulait que sa promesse soit quelque chose en laquelle une personne peut avoir confiance. En ayant si peu de promesse à remplir, elle s'est assurée depuis des années qu'elles puissent les remplir, tous sans exception.

La bieffoise posa un pied par terre, puis l'autre, se levant debout sans quitter son hôte des yeux. La perspective était inversée, c'était maintenant Ghabrielle qui la regardait de haut. Une réponse à sa question existait à présent, un sourire apparu sur son visage "Vous offrir mon déjeuner serait la moindre des choses avant mon départ." Son regard se perdit vers le côté de cou de Lin, une marque bleuté avait été révélé par la mèche coupée. Son sourire se dissipa comme le soleil derrière des nuages sombres. La réalisation était là, sous ses yeux. Elle ne pouvait servir cet homme. Ghabrielle pouvait tuer et faire du mal, mais c'est seulement parce qu'elle en choisit les cibles. Être invité à voir de la souffrance, comme une spectatrice, voilà qui était très différent. Sa main toucha délicatement l'emplacement bleuté, alors qu'elle lui demanda avec douceur "Lequel des invités est responsable pour celui-ci. Cette marque n'était pas là avant que je quitte avec le propriétaire des lieux." Cette phrase la fit comprendre à quel point elle avait regardé Lin, pour avoir remarqué une telle différence. Elle voulait savoir qui avait fait cela.

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MessageSujet: Re: [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé]   [FB An -3, Pentos] Aucun espoir, rien ne reste. [Flashback - Terminé] EmptyVen 16 Sep - 19:16

Aucun espoir, rien ne reste.
La femme de Westeros se tenait à présent debout face à ma personne. Face à moi, l’animal qu’elle était pouvait se présenter dans toute sa beauté. Celle d’une bête aux muscles travaillés et à la peau halée par le travail en pleins air et sous le soleil peu clément qui régnait en maitre sur l’ouest d’Essos. On devinait dans son corps le monstre qu’elle décrivait, celui capable de meurtre et d’une violence sans nom, celui dont les mains pouvaient se couvrir de sang sans hausser le moindre sourcil. Bien sûr, je voyais dans ce regard qu’elle posait sur moi la flamme d’une détermination profonde qui, j’en étais certaines, lui avait permis d’obtenir la vengeance qui me semblait moi-même si impossible.

Mais j’observais aussi dans son regard quelque chose que même elle ne semblait réussir à apercevoir, une profonde bonté et une douceur comme enfouie dans son cœur, ensevelie sous des violences terribles qu’elle avait subi aux cours des années. Une bonne âme oubliée. Même à genoux face à une esclave, lui offrant l’acte ultime d’humilité qu’était celui que de masser les pieds, elle ne parvenait même pas à accepter que cela était sa véritable nature et que son âme n’était pas uniquement habitée par le monstre.

« Vous êtres trop bonne avec moi mais vous devriez manger aussi, prendre des forces j’imagine que votre voyage ne sera pas de tout repos. »

Mais alors que mon regard se perdait dans celui de la femme de Westeros, je sentis le siens lentement descendre vers la marque bleutée dans mon cou qui, la veille, avait été laissée par la main violente de mon maitre. Habituée aux coups, j’avais oublié sa présence sur mon corps. Sa main caressa lentement la marque bleutée et à son contact, mon corps fut traversé d’un frisson.

Alors, lentement, j’observais le monstre reprendre le contrôle de sa personne et son être complet se faire plus dure et froid. Je ne voulais pas la voir ainsi, pas la quitter en ayant ce regard emplis de violence comme la dernière image de sa personne. Sans savoir pourquoi, je posais ma joue contre sa poitrine, lui refusant alors mon regard et la vue de cette blessure mais lui offrant au contraire le contact de ma peau. Je voulais la sentir, profiter de sa présence en sachant au profond de mon cœur que je ne croiserais peut-être plus jamais une personne me regardant et me traitant avec une telle humanité.

« N’en parlons pas s’il vous plait. »

Je restais un instant encore à écouter sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration, à profiter de la chaleur de son corps et de sa personne. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, inondant à présent la pièce de la lumière et je savais qu’il me faudrait rapidement quitter la pièce pour retourner à la vie qui était à la mienne. Pour retourner aux regards de méfiances et de haine, aux mains dures et violentes sur mon corps.

Je voulais profiter des derniers instants mais savais aussi que plus ce dernier s’étirait, plus il me serait difficile de partir et d’accepter de nouveau la vie que je mennais au sein de cette maison. Pourtant et cette chose était pour moi un fardeau à porter, je savais aussi que mon cœur n’était pas assez fort et courageux pour accepter son offre de m’offrir à ses côtés. La vie qu’elle me proposait me semblait si dure encore, je n’avais rien ni personne à retrouver en dehors de ces murs et même la chaleur de sa peau contre la mienne ne m’était suffisante pour que je puisse la suivre dans une vie de sang et de meurtre. Alors aussi douloureux que cela fut, je me décrochais de son corps et m’éloignais de quelque pas, laissant un froid glacial s’installer subitement entre nous.

« Je dois y aller, mon maitre m’appelle et il sera bientôt temps pour vous de reprendre la route aussi. »

Alors dans un moment de perdition, je me penchais alors vers le visage et déposais mes lèvres sur les miennes, parce que je l’avais décidé, que j’en avais envie. Ses lèvres étaient aussi rêches que sa peau et elles avaient le gout de sel et c’était là la chose la plus magnifique que j’ai jamais gouté, moi dont les lèvres douces de poupées élevées pour l’art semblaient sans aucune histoire ni âme.

« Si un jour vous repassez à Pentos, venez me voir. Je repenserais à votre bonté en vous attendant. »

Et je fermais alors la porte derrière moi.



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